La vie en rose
Neveu de l’homme politique socialiste Michel Fromet, Frédéric Fromet est un chansonnier français originaire du Loir-et-Cher où il est né le 17 juillet 1971. À partir de 2013 il se produit sur France Inter après avoir rencontré le belge Alex Vizorek, fer de lance de l’humour autorisé et soutenu par le pouvoir socialiste pour dézinguer les adversaires politiques et idéologiques aux frais du contribuable.
Ce pionnier de la vanne grossière qui se veut intello aux fortes racines de gauche ne perd jamais l’occasion de critiquer Fillon, la Clause Molière, Christine Lagarde, Marine le Pen ou la police en donnant des paroles différentes à des airs connus. Parmi ses têtes de turcs favorites, l’Eglise catholique figure en bonne place. Ses comptines égrillardes n’épargnent pas Jésus (qu’il qualifie de « pédé ») ou de la cathédrale Notre-Dame dont il constate, plaisantin, qu’elle a « cramé ». Saisis suite à la chansonnette sur Jésus, le CSA et le Conseil d’État ont jugé que les propos ne tombaient pas sous le coup de la loi. En revanche ses critiques ignorent la gauche… sauf, curieusement, le Parti communiste, et voient la vie en rose… idéologique. Mais question niveau, il est plutôt sous les pâquerettes !
Formation
Il a une formation d’ingénieur information en gestion financière (après avoir fait math sup et maths spé) et a travaillé dans ce domaine pendant une dizaine d’années. Lassé, il commence à écrire des chansons au tournant des années 2000.
Parcours professionnel
- 2002 : il monte pour la première fois sur scène ;
- 2003 : premier album, Chansons vaches mais vachement bien ;
- En 2008, lors de sa deuxième participation au Festival Off d’Avignon, il est repéré par Hugues Le Forestier, directeur du Caveau de la République. « Je dois tout à Hugues Leforestier. C’est lui qui m’a ouvert de nouvelles perspectives. Soudainement, je suis devenu visible. J’ai pu côtoyer les confrères, peaufiner mon écriture » ;
- 2009–2014 : il se produit régulièrement au Caveau de la République. « Ne fallait-il pas faire preuve aussi d’une sacrée opiniâtreté pour donner sept cents représentations au Caveau de la République, malgré de sévères et nombreux bides ? » (Télérama) ;
- 2013–2014 : il est chroniqueur dans le Septante-cinq minutes après avoir rencontré Alex Vizorek au Caveau ;
- Depuis septembre 2014: il intervient aussi chaque vendredi à 17h55 dans Si tu écoutes, j’annule tout, présenté sur France Inter par Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek et commence à apparaître dans la matinale de Patrick Cohen.
Parcours militant
Son oncle Michel Fromet est une des figures du socialisme blésois. Né en 1945 à Onzain, il milite à gauche dès 1965 et adhère au PS en 1969 après en avoir créé la fédération du Loir-et-Cher. Adjoint au maire à Onzain, il est adjoint aux finances de Jack Lang à Blois de 1989 à 2000, et parallèlement député de 1988 à 1993 puis de 1994 à 1997 puis de 2000 à 2002.
Cumulard assumé, il a aussi été conseiller général du canton de Blois 3 de 1992 à 2000, puis de 2004 à 2015 pour le canton de Blois 2 ; il est aujourd’hui conseiller municipal d’opposition à Blois, vice-président de la communauté d’agglomération et conseiller général depuis 2015 du nouveau canton de Blois 3.
Son fils n’est pas encarté mais ses chansons l’ancrent au centre-gauche.
Collaborations
- Le 12 janvier 2017 il a participé au spectacle France Inter, génération humour, salle Pleyel à Paris, qui a réuni les principaux comiques de la station ;
- En mars 2017 il a joué à Montpellier avec Guillaume Meurice, un autre comique de France Inter, lors de la Comédie du Rire.
Publications (chansons)
- 2003 : Chansons vaches mais vachement bien
- 2009 : quand la terre sera mourue
- 2015 : Ça Fromet
Ce qu’il gagne
Non renseigné. Cependant Le Parisien (19/5/2015) affirme qu’une chronique matinale est payée 230 € net sur France Inter.
Sa nébuleuse
Alex Vizorek, qui l’a lancé sur France Inter ; Hugues le Forestier, qui l’a fait connaître au monde du théâtre ; Patrick Cohen ; Laurence Bloch.
Les autres « humoristes » ou chroniqueurs de France Inter, dont André Manoukian, Clara Dupont-Monod, Guillaume Meurice, Samir Bouadi, Thomas VDB, Nicole Ferroni, Marius Colucci…
Il l’a dit
« Ils ont des tronches de profs /Ils se branlent sur une strophe /De Ferré, Brel ou Brassens /Ils se retrouvent à douze /Dans une cave à partouze […] Donnez une rime en ul /J’en ai une, j’suis pas sûr qu’ils aiment /Puis j’y connais que dalle /En chanson médiévale /J’écoute pas les chanteurs morts […] On les croise béats/ À la Fête de l’Huma /Au stand de la chanson sociale /La Georgette éméchée /Chante à gorge déployée /C’est la dure lutte finale /Oh putain c’est l’enfer », au sujet de la chanson française (2012) ;
« J’ai tout plein d’amis au MEDEF/Ma religion c’est le bénef’/Mon dieu c’est le patron qui vire, qui dégraisse/Et qui impunément se tire avec la caisse », au sujet du MEDEF (2013) ;
« C’est pas tes syndicats qui vont me filer la frousse/Pas trois bolcheviks à la Bastille/C’est pas ta chienlit qui va gouverner, allez ouste!/En chœur chantons Travail, Patrie, Famille, hop! », ibid.
« Mawine, Mawine, Mawine/Tu me casses les woustons/Fifille à papa ou coiffeuse/Tu westes une gouosse affoueuse/Dans ton salon, pas de p’tite bite/La fwange on l’aime ou on la quitte/L’entouée est intaidite aux Jouives/Sans l’étoile de Jean-Louis David », 2015, en adoptant le ton d’une chanson créole au sujet de Marine Le Pen ;
« Quand on a une petite quéquette / Il faut une grosse mitraillette / Ah ah Allah akbar / Vous n’aviez rien dans le cal’bar (au moins ils risquent pas de faire du mal aux soixante-dix vierges) », Coulibaly Coulibalot les attentats expliqués aux enfants, janvier 2015 ;
« Moi je soutiens Mathieu Gallet, je n’ai jamais aimé le parquet. Moi je suis là, pour te défendre, dur, dur comme le palissandre. Pour avoir un joli bureau, c’est vraiment rien 5.000 euros. Cette moquette, si elle te plait ! Je la posais, je pose, je la poserai. Mais quoi que tu fasses, les rouges gueulent sous tes fenêtres ! T’as plus d’argent pour l’ébéniste, t’as qu’à virer quelques grévistes », au sujet du PDG de Radio France Matthieu Gallet et de son bureau luxueux, 06/04/2015 ;
« Je chante sur plein de choses drôles, avec toujours cette ligne de conduite, qui s’applique à moi sur scène comme dans la vie : ne vraiment pas se prendre au sérieux », La Vie nouvelle, 03/11/2015 ;
« Généralement je me penche sur mon texte le jeudi, pour passer en fin d’après-midi en direct dans Si tu écoutes, j’annule tout. Il faut que ce soit drôle, et si moi ça ne me fait pas rire, il faut recommencer », ibid.
« Je trouve que l’insulte est toujours contre-productive, donc j’évite d’en placer dans mes chansons. Il arrive que parfois on me prenne pour le porte-parole d’une cause ou d’une autre et que l’on m’envoie des messages pour me donner des pistes sur ce que je dois chanter le vendredi. La dernière fois, on m’a envoyé des mails pour me dire de faire quelque chose sur “Morano la facho”. Mais je trouve ça complètement déplacé et ce n’est pas du tout ma manière de faire », ibid.
« Quand j’écris, ce n’est pas moi qui m’exprime en tant qu’artiste, mais c’est le citoyen. Je ne suis pas un chanteur engagé, mais un chanteur concerné, très concerné même par certains sujets », ibid.
« J’ai une reconnaissance éternelle envers Charline VANHOENACKER et Alex VIZOREK, les deux animateurs de “Si tu écoutes, j’annule tout”, car ils m’ont permis de rentrer dans une autre dimension. », ibid.
« Franchement, je ne sais pas ce qui m’arrive. Je suis juste un militant du parti d’en rire. L’idée, c’est de ne rien prendre au sérieux et de tout dédramatiser. » Ouest-France Vendée, 14/05/2016 ;
« Un attentat à Nice c’est un vrai supplice / Un attentat à Berlin ah ouais ça craint /Un attentat à Istanbul c’est plus cool… » sur France Inter le 6/1/2017 au sujet de l’attentat du Reina d’Istanbul (40 morts) ;
« Au sujet de la mort du torero Ivan Fandiño : « T’es parti comme une bouse/Le sang en gaspacho/Le foie dans la paella/réduit en chorizo », France Inter, 23/06/2017 ;
Au sujet de la l’incendie de Notre-Dame : « Il est fini le temps d’la cathédrale/Si ça pouvait signifier/Aussi la fin des curés !/Est-ce que ça vaut quasi un deuil national/Sur les radios, les télés/Avec Stéphane Bern pour chialer », France Inter, 19/04/2019 ;
« Jésus, Jésus, Jésus est pédé/Je vois pas pourquoi ça dérangerait/Du haut de la croix, signe révélateur/Jésus écoute Mylène Farmer », France Inter, 10/01/2020.
On l’a dit à son sujet
« Il est bâti comme une allumette… et ça n’est pas un hasard, car il met le feu à l’actualité, tous les vendredis à l’aide de sa guitare », son mentor Alex Vizorek à son sujet, sur France Inter ;
« Il est plus difficile de bien fixer Frédéric Fromet, de le relier à un président. Lui traduit plus un air du temps, vicié, insolent et insolite, confus dans ses valeurs, qui marine dans l’absurde, dans la démagogie, la surenchère », Nos enchanteurs, 01/11/2015 ;
« Prenez la chansonnette Cadet Rouselle. Entonnez la avec les paroles suivantes : “ah ah Allahou Akbar /les fous d’Allah/sont des tocards”. Vous avec senti germer un soupçon de gaieté et un regain d’espoir ? C’est l’effet cathartique que réussissent à provoquer, chaque vendredi sur France Inter, Frédéric Fromet et sa guitare. Capable de faire rimer “Daech “et toilettes sèches », Telerama 13/1/2016 ;
« Silhouette d’ablette, voix fluette, il semble s’excuser d’entrer en scène. Mais ce freluquet est un faux falot. Ses détournements d’airs connus brocardent le foot, les bobos, les tout-bio, sans oublier les politiques. Femme des années 80 devient Femme de François Fillon », Canard Enchaîné, 08/03/2017 ;
« J’en ai ras-le-bol des petits rires autosatisfaits de nombreux fonctionnaires du rire, qui glissent des leçons de morale dans leurs billets prévisibles de chansonniers politiques dignes du Don Camilo, bien à l’abri derrière l’institution et le prestige du service public », Frédéric Beigbeder, Le Figaro, 27/12/2019 ;
« C’était vendredi soir dans « Par Jupiter », l’émission prétendument humoristique de Charline Vanhoenacker sur France inter – prétendument, car s’il peut arriver à ces rebelles appointés d’être drôles, l’humour, c’est autre chose, un pas de côté. Or ceux-là foncent sur tous les boulevards qui s’offrent à eux. Quelques jours après le cinquième anniversaire de l’assassinat de nos dessinateurs aux cris de Allah Akbar, on aurait pu attendre de Frédéric Fromet, chanteur-humoriste payé par nos impôts, qu’il s’en prenne par exemple aux Frères musulmans qui contrôlent nombre de nos quartiers. Ou aux déséquilibrés armés du Coran et de couteaux. Que nenni. L’urgence était de combattre les intégristes chrétiens qui, au Brésil, ont tenté d’interdire une série mettant en scène une liaison homosexuelle de Jésus […] Un coup d’œil aux sujets des dernières cibles du sieur Fromet est révélateur : Finkielkraut et les vieux schnocks qui s’en prennent à Greta Thunberg, les violences policières, contre la réforme des retraites évidemment. Le jour où Fromet osera se moquer des tartuffes de gauche, du lobby LGBT, des féministes puritaines et punitives, des islamo-gauchistes, de Ladj Ly, de Télérama, voire de lui-même, bref des vaches sacrées et des idées dominantes, on pourra parler de subversion. Pour l’instant, il n’est qu’un mutin de Panurge, un petit soldat de la bien-pensance payé par mes impôts », Élisabeth Lévy, Causeur, 14/01/2020.