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Frédérick Sigrist

30 mars 2017

Temps de lecture : 11 minutes
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Frédérick Sigrist

Temps de lecture : 11 minutes

« Une béchamel qui aurait mal tourné »

Né en novembre 1977 de parents lorrains et guadeloupéens, Frédérick Sigrist passe sa jeunesse à Vandoeuvre, dans la banlieue de Nancy. Tout à tour brancardier, clown, pizzaiolo, superviseur au SAMU social de Paris, écrivain de one-man-show, de courts-métrages et de séries télévisées, il fait maintenant partie des fers de lance de l’humour autorisé et encouragé sur France Inter.

Nihiliste, gauchiste, « acerbe », mais seule­ment avec les opposants désignés par la bien-pen­sance, Frédéric Sigrist est un bon petit sol­dat de l’ORTF du XXIe siè­cle qui se définit lui-même, en 2017, comme « doudou pour la gauche ».

Formation

Il intè­gre la sec­onde option « art dra­ma­tique » du lycée Chopin et est ini­tié au théâtre durant sa sco­lar­ité au lycée, de 1995 à 1997. Il effectue en même temps un stage de clown dans la com­pag­nie « ça respire encore ». Son bac en poche, il rejoint – après huit mois dans un club Med au Por­tu­gal en 1999 où il est ani­ma­teur de groupe – le cours Viri­ot à Paris en 2001–2002 ; il tra­vaille au Piz­za Hut de Neuil­ly pour pay­er ses études.

Parcours professionnel

  • Vers 1998, pre­mier One-man-show « L’abécédaire d’une fin de siè­cle » qu’il joue en Meurthe-et-Moselle ;
  • 1998–99 : machin­iste et fig­u­rant à l’Opéra de Nancy ;
  • 2000 : sec­ond one-man-show « Si y faut en pass­er par là » ;
  • 2002 : troisième one-man-show « Troisième fenêtre sur la gauche » ;
  • 2003 : Il inter­prète le per­son­nage du nègre dans « La P…Respectueuse » de Sartre avec La Com­pag­nie de l’Echauguette ;
  • 2004 : one man show auto­bi­ographique « Un sou­venir à la craie » joué au théâtre d’André Bourvil à Paris ;
  • 2006 : deux autres one-man-show « Et après on va dire que je suis méchant » et « meurtre au-dessus d’une fiche de paie » ;
  • 2007 : il joue le per­son­nage de Claude dans le « Ruban de Moe­bius » d’Alain Girodet ;
  • En 2007, il fait par­tie des « Jeunes tal­ents de Paris » avec son spec­ta­cle « Et après on va dire que je suis méchant » ; celui-ci est récom­pen­sé par le prix SACD du fes­ti­val « Top in Humour » et par le Prix du Jury au fes­ti­val de Vil­leneuve sur Lot ;
  • 2011 : depuis mars, il a inté­gré l’équipe de chan­son­niers du Caveau de la République ;
  • 2011 : il intè­gre Déjà debout, pas encore couché sur France Inter ;
  • 2011 : depuis sep­tem­bre 2011, il est chroniqueur tous les samedis dans Same­di Roumanoff et sur France 2 dans Roumanoff et les garçons ;
  • 2014 : présen­ta­tion depuis 2014 du one-man-show Frédéric Sigrist refait l’ac­tu tiré de ses chroniques radiophoniques ;
  • 2011–2017 : on le retrou­ve à divers créneaux sur France Inter, notam­ment dans Si tu écoutes, j’an­nule tout (l’émis­sion de Char­line Van­hoe­nack­er), ou encore depuis 2015 le lun­di à 11h20 pour sa Drôle d’humeur ;
  • 2014 : chroniqueur dans Folin Heb­do et le Lab’Ô sur France Ô ;
  • 2016–2017 : nou­veau one-man-show, en par­tie radio­phonique, Manuel de survie dans l’isoloir.

Parcours militant

Frédérick Sigrist ne sem­ble avoir mil­ité nulle part, mais il se recon­naît à gauche, dit avoir voté Hol­lande en 2012 et avoir voté EELV depuis (France Inter 31/1/2017)

Collaborations

  • 1996 : bran­car­dier à l’hôpi­tal de Brabois ;
  • 1999 : il part 8 mois faire le GO dans un Club Med au Portugal ;
  • 2000–2002 : il tra­vaille au Piz­za Hut de Neuil­ly pour pay­er ses études ;
  • 2005 : il écrit et développe la série télévisée « Divine Comédie » pour Screen­run­ner production ;
  • 2002–2006 : super­viseur au SAMU social de Paris ;
  • 2006 : il écrit et développe la série télévisée « Secret Médi­cal » pour Screen­run­ner production ;
  • 2008 : il écrit un court métrage de for­ma­tion pour la société Quidam.

Publications

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Cepen­dant le 12/1/2016, lors d’un clash avec Audrey Pul­var sur France O, il affirme n’en avoir rien à faire d’être inter­rompu par ses invités : « je suis payé en droits d’au­teurs, donc plus ma séquence est longue, plus je casque ». Inter­rompu à plusieurs repris­es par Audrey Pul­var, il finit par renon­cer à sa chronique.

Sa nébuleuse

Anne Roumanoff, qui le lance sur la radio. Ses col­lègues de l’équipe d’Anne Roumanoff : Willy Rov­el­li, Shirley Souagnon, Chris Des­lan­des, Frédérick Sigrist, et Léa Lan­do. Patrick Cohen. Lau­rence Bloch. Les autres « humoristes » ou chroniqueurs de France Inter, dont André Manoukian, Clara Dupont-Mon­od, Guil­laume Meurice, Samir Boua­di, Thomas VDB, Nicole Fer­roni, Mar­ius Coluc­ci ou Frédéric Fromet.

Il l’a dit

« Les cathos réacs à serre-tête qui veu­lent jus­ti­fi­er leur homo­pho­bie en pré­tex­tant faire ça pour le bien de nos enfants ! », dans son spec­ta­cle Et après on va encore dire que je suis méchant, 2013

« Une béchamel qui aurait mal tourné… », c’est ain­si qu’il se définit pour Nice-pre­mi­um, 30/08/2015

« J’ai passé un été de merde. J’ai chopé un virus, j’ai eu des migraines.
T’as eu la grippe
?
Non, j’ai eu mes goss­es », France Inter, 29/08/2016

« Tom a vécu des choses très graves, il a tra­vail­lé deux ans chez Moran­di­ni, et on sait tous com­ment il fait pass­er ses cast­ings », ibid. Et pan pour la pré­somp­tion d’innocence !

« L’électeur va devoir avoir une grosse résis­tance men­tale pour ne pas se retrou­ver à met­tre un bul­letin Sarkozy, Hol­lande, Jup­pé ou le Pen dans l’urne. Rap­pelons que tous ceux qui pré­ten­dent actuelle­ment avoir des solu­tions pour nous sor­tir de la merde sont pré­cisé­ment ceux qui nous y ont mis dedans. Il est donc de mon devoir, en tant qu’a­gent du ser­vice pub­lic, de vous don­ner des trucs et des astuces afin d’ap­pren­dre à sur­vivre dans l’isoloir », ibid.

« Le burki­ni est au bord de mer ce que la cig­a­rette élec­tron­ique est au tabac : tu con­tin­ues de te faire plaisir tout en faisant mine d’avoir des principes », ibid.

« Moi, le burki­ni en France, je n’en avais rien à car­rer. Et même aujour­d’hui il y a des choses sur la plage que je trou­ve bien plus choquantes. Les tongs par exem­ple c’est moche. Mais le burki­ni, ça pas­sionne l’ex­trême-droite, ces gens qui votent majori­taire­ment à toutes les élec­tions, donc il faut leur faire plaisir. Et vu que Nico­las Sarkozy en ce moment, il serait prêt à se crev­er un œil, met­tre une per­ruque blonde et appel­er Jean-Marie le Pen papa pour piquer des voix au Front Nation­al, il est allé à fond sur le sujet ».

« Le petit Jésus, qui sur la croix s’est écrié ”Père, père, pourquoi m’as-tu aban­don­né ?” On voit bien là que les auteurs du best-sell­er la Bible ont voulu nous mon­tr­er que Marie et son fils étaient le pre­mier foy­er mono­parental de l’his­toire de l’Hu­man­ité. Jésus, ado­les­cent ombrageux qu’on voit train­er avec des pros­ti­tuées, des lépreux qu’on a sou­vent pris la main dans le sac, il vire même les marchands du Tem­ple, ce qui revient à rav­ager un Auchan aujour­d’hui. Jésus aujour­d’hui, à peu de choses près, c’est Rémi Fraisse, un garçon prêt à mourir pour ses con­vic­tions », France Inter, 20/12/2016.

« Votre fils veut faire le même méti­er que vous ? Ecroc ! Non, humoriste », ibid.

« S’il fait rire son pub­lic, ça n’a rien à voir avec ce que je fais. Je suis un humoriste France Inter moi madame, un de ceux que le mag­a­zine Causeur appelle les humoristes pas drôles financés par le ser­vice pub­lic. Si j’é­tais drôle, j’au­rai le 06 de Gad Elmaleh, et le seul 06 que j’ai dans mon portable c’est celui du délégué CGT de France Inter », ibid.

« Tous les cinq ans, il faut choisir le névrosé qu’on déteste le moins; désolé, je ne peux plus ! j’ai voté Hol­lande en 2012 mais il m’a per­du en cours de man­dat; cet homme est une énigme », dans son spec­ta­cle Manuel de survie dans l’isoloir, mars 2017, Paris.

« Le dark Mr Bean qui a la joie de vivre indexée sur le taux de chô­mage », son opin­ion sur Fil­lon, tirée de son spec­ta­cle Manuel de survie dans l’isoloir (2017)

« Par­ti du gou­verne­ment pour nous expli­quer ce qu’il ferait s’il y était […] Nabil­la de la poli­tique, tout le monde en par­le mais per­son­ne ne sait pourquoi », son opin­ion sur Macron, op.cit.

« A 39 ans j’ai fait le bilan de ma con­tri­bu­tion au genre humain, c’est lam­en­ta­ble, mon exis­tence est une forme de gaspillage. En terme d’ap­port réel à l’hu­man­ité, je suis un emploi fic­tif », France Inter, 31/01/2017.

« Moi aus­si je pour­rai écrire une let­tre, non pas pour que Hol­lande se représente, parce qu’une péri­ode d’es­sai de cinq ans, les jeunes qui ren­trent sur le marché du tra­vail ils n’ont pas ça, mais pour que les autres can­di­dats ne se présen­tent pas. Et je com­mence par François Fil­lon », France Inter, 28/02/2017.

« Très cher François Fil­lon. Non pas que je tienne par­ti­c­ulière­ment à vous, mais d’après ce que je lis depuis un mois dans le Canard Enchaîné, vous nous avez coûté un paquet de pognon […] J’imag­ine sans mal que sur les marchés vous devez ren­con­tr­er des tas de vieilles dames aux cheveux bleus qui s’a­grip­pent à votre bras en vous pri­ant ”Tenez bon, ne lâchez rien, allez jusqu’au bout !” Mais n’ou­bliez pas que ces gens qui vous accos­tent sur les marchés ne tra­vail­lent plus. Une vieille mil­i­tante qui vous suit en meet­ing, c’est juste une per­son­ne qui se fait chi­er. Elle vote pour vous car elle n’a que ça à faire », ibid.

« Votre ego, dans le cas de fig­ure d’un deux­ième tour vous opposant à Mme le Pen, risque de ressem­bler à un ban­lieusard après un con­trôle de police qui a mal tourné», ibid.

« Parce que dans mon cas, je vous le dis gen­ti­ment M. Fil­lon, non seule­ment je ne voterai évidem­ment pas pour le FN, mais je préfér­erai m’ar­racher les yeux avec une pince à sor­bets plutôt que de vot­er pour vous. Donc si le FN gagne en 2017, ce ne sera pas à cause des juges, pas à cause d’un com­plot, à cause de votre pro­gramme, mais juste à cause d’un ego mal placé. Si vous voulez vrai­ment avoir la stature d’un prési­dent, faites comme François Hol­lande, retirez-vous ».

« Ce n’est pas Marine Le Pen qui pro­gresse, ce sont les autres qui bais­sent. Le FN est le pre­mier par­ti de France quand il y a 60% d’abstention », blog Scènes de Rire, Le Monde, 04/03/2017.

« On est une sorte de soins pal­li­at­ifs. Tous les qua­tre mois, il faut renou­vel­er la pre­scrip­tion, quand les gens recom­men­cent à aller mal. Les humoristes de France Inter sont un peu les doudous de la gauche ! » Ouest-France, 10/03/2017.

On a dit à son sujet

« Le noir pro­fond de son humour. Mais si la provoc’, la déri­sion et la cru­auté sont par­fois des argu­ments pub­lic­i­taires dans un paysage humoris­tique un peu trop policé et con­sen­suel, ce n’est pas le cas chez lui. La plume est acérée, le ton est vif mais on sent bien que cette méchanceté cul­tivée comme une plante vénéneuse est d’avantage une pro­tec­tion con­tre la bêtise ambiante qu’une recette de suc­cès », Le Pro­grès, 09/05/2013.

« Et s’il penche claire­ment à gauche, ça ne l’empêche pas d’allumer notre nou­veau prési­dent ou de fustiger Jean-Luc Mélen­chon. Même si l’on sent bien qu’il éprou­ve une plus grande jubi­la­tion à s’en pren­dre à la France de droite », ibid.

« D’une nature assez altru­iste, et par­ti­c­ulière­ment sen­si­ble à la détresse humaine, Frédérick Sigrist tra­vaille plusieurs années durant, de nuit, au Samu social de Paris, où il se trou­ve con­fron­té à la grande pau­vreté et où il se heurte plusieurs fois à la dif­fi­culté de faire chang­er les choses et d’aider les autres. », Nice-pre­mi­um, 30/08/15

« Sorte de Guy Bedos mod­erne, de Gas­pard Proust de gauche, Frédérick Sigrist, qui a une véri­ta­ble con­science poli­tique et sociale, n’aime rien tant que réa­gir à chaud sur l’actualité, qu’elle soit nationale ou inter­na­tionale », ibid.

« Frédérick Sigrist a excel­lé dans son spleen d’homme de gauche prêt désor­mais à vot­er à droite mais qui ne sait pas être de droite », Scènes de Rire, blog de la jour­nal­iste du Monde San­drine Blan­chard qui résume la soirée-spec­ta­cle des humoristes de France Inter (France inter généra­tion humour), 13/01/2017.

« Miroir de l’ac­tu­al­ité la plus récente, c’est un spec­ta­cle en con­stante évo­lu­tion, cor­rosif, drôle et engagé, qu’il assur­era sur la scène saint-poli­taine. Jamais le même show deux semaines de suite. Le chroniqueur acerbe de France Inter va refaire l’ac­tu­al­ité en la pas­sant à la moulinette et s’a­musera à décrypter le quo­ti­di­en. […] Dans une revue de presse ter­ri­ble­ment cynique mais dia­bolique­ment drôle, le chroniqueur à la plume trem­pée dans l’acide revis­it­era les élec­tions, les pots de vin, les émis­sions télé… sans sujet tabou », Le Télé­gramme, 09/02/2017.

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