L’humour en plus
Née en 1971, Gabrielle Cluzel est journaliste, rédactrice en chef de Boulevard Voltaire, et auteur. Devenue chroniqueuse à la télévision et à la radio, son succès ne plaît pas à tout le monde et elle est menacée de mort dans un supermarché à Versailles en juillet 2022.
La journaliste nait le 9 mars 1971 en France. Mariée, mère de famille nombreuse et catholique, on sait peu de choses de sa vie privée. Il semblerait toutefois qu’elle ait dédicacé son livre Enracinés ! à ses trois fils : « À Louis, Hugues et Charles ».
La formation en gestion et finances de Gabrielle Cluzel ne la destinait pas à une carrière journalistique. C’est en effet sur le tard qu’elle se tourne vers l’écriture, après une première expérience dans un cabinet de recrutement et une première reconversion dans l’enseignement.
Elle commence sa carrière de journaliste dans les media catholiques Monde & Vie et Famille Chrétienne, avec déjà une spécialisation sur les femmes, la famille et l’éducation. Elle se fait connaître pour son humour et son style acerbe et enlevé.
Parallèlement à son travail de journaliste, elle se lance dans l’écriture avec deux recueils de nouvelles publiés en 2003 et 2005, Rien de grave et Un soupçon d’imprévu. Les ouvrages lui valent une petite notoriété, encore une fois pour son ironie et la qualité de sa plume.
Elle ouvre petit à petit le champ de ses sujets à des analyses plus strictement politiques, avec à partir de 2010 l’émission qu’elle anime sur Radio Courtoisie, « Le Libre journal de la famille et de l’éducation », et des participations au site Boulevard Voltaire à partir de 2012.
Elle devient avec en 2013 la publication d’un ouvrage d’analyse sur la Manif pour tous, Méfiez-vous de la France bien élevée, une des voix de cette France catholique et bourgeoise qui s’est opposée au mariage homosexuel. Loin de chercher à rejeter cette étiquette, Gabrielle Cluzel se l’approprie avec fierté et humour.
Elle publie en 2016 Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme, et se fait dès lors inviter en tant que critique du féminisme à animer de nombreuses conférences. L’ouvrage rencontre en effet un franc succès grâce à son style personnel et, encore une fois, son humour.
Forte de cette reconnaissance croissante, elle devient en 2017, à la suite d’Emmanuelle Ménard, rédactrice en chef du site fondé par Robert Ménard et Dominique Jamet, Boulevard Voltaire. Ce nouveau poste lui vaut des passages de plus en plus fréquents en tant qu’éditorialiste sur CNews, Europe 1 et LCI.
Formation
Gabrielle Cluzel suit à l’origine une formation en gestion et finances.
Parcours professionnel
Elle commence sa vie professionnelle dans un cabinet de recrutement anglo-saxon, pour ensuite devenir enseignante. Elle poursuit par ailleurs une carrière d’auteur, avec à son compte deux recueils de nouvelles, Rien de grave et Un soupçon d’imprévu, publiés aux éditions Clovis en 2003 et 2005.
Elle se lance sur le tard dans le journalisme avec des chroniques écrites pour la revue Monde & Vie dans la rubrique « Femmes et famille ». Elle se spécialise alors sur les thématiques en rapport avec les femmes et la famille. A partir de 2012, elle commence à contribuer au site Boulevard Voltaire, site fondé par Robert Ménard et Dominique Jamet la même année.
La qualité de ses chroniques séduit rapidement les lecteurs, et elle obtient ainsi également sa propre chronique, « Sur le vif », dans le media catholique Famille Chrétienne. D’octobre 2010 à mars 2017, elle anime le « Libre journal de la famille et de l’éducation » sur Radio Courtoisie.
C’est également par ses ouvrages polémiques qu’elle se fait connaître. Le premier, Méfiez-vous de la France bien élevée, est publié en 2013. Cette analyse du mouvement de la Manif pour tous fait connaître plus largement Gabrielle Cluzel, devenue avec cet ouvrage comme avec ses articles sur le sujet, sur Boulevard Voltaire notamment, une voix officieuses du mouvement.
Le second ouvrage polémique de la journaliste, Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme, publié en 2016, doit lui aussi son succès à l’humour acerbe de l’auteur. L’essai, critique du féminisme contemporain, vaut rapidement à l’auteur le statut de conférencière. Avec cet ouvrage, Gabrielle Cluzel se retrouve propulsée au rang des spécialistes du féminisme, malgré la dimension, de l’aveu même de l’auteur, personnelle de l’ouvrage, loin de toute volonté documentaire ou historique.
Elle devient rédactrice en chef de Boulevard Voltaire en 2017, à la suite d’Emmanuelle Ménard lorsque celle-ci accède à la députation pour le compte du Front National.
Elle est à ce titre de plus en plus fréquemment invitée sur les plateaux télévisuels en tant qu’éditorialiste, et notamment sur CNews (« Place aux Idées » et « Punchline »), et LCI, qui se voient alors reprocher de « légitimer la fachosphère » (Pauline Perrenot, « Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire) : CNews et LCI installent la « fachosphère » sur leurs plateaux », Acrimed, publié le 24 avril 2019). Elle fait également partie de l’équipe de chroniqueurs d’Europe1 depuis la rentrée 2021.
« Fils de pute, nique ta mère, on va tous vous brûler et vous tuer ! » : Gabrielle Cluzel est accueillie par ces mots, le dimanche 10 juillet, par un inconnu, alors qu’elle faisait ses courses au supermarché avec ses enfants. Suite à cette affaire, elle porte plainte au commissariat de Versailles.
Parcours militant
Catholique assumée, Gabrielle Cluzel n’hésite pas à défendre les positions de l’église sur les sujets de société tels que le mariage homosexuel, la pilule ou encore l’adoption par les couples homosexuels. Elle participe d’ailleurs à des média catholiques tels que Famille Chrétienne, ou encore Monde & Vie, bimensuel dirigé par l’abbé de Tanoüarn et qui se définit comme « catholique et national ».
Considérée comme une plume de la droite, elle participe en effet à des média généralement classés comme tels, avec outre son poste chez Boulevard Voltaire, des articles parus dans Polémia, Présent, et Valeurs Actuelles.
Distinctions
Elle obtient en 2006 le prix Renaissance pour son recueil de nouvelles publié l’année précédente aux éditions Clovis, Un soupçon d’imprévu.
En 2021, elle reçoit le premier prix des lecteurs de la presse française libre, prix lui-même attribué par le quotidien catholique Présent.
Publications
Gabrielle Cluzel commence sa carrière d’auteur avec deux recueils de nouvelles, Rien de grave, en 2003, et Un soupçon d’imprévu en 2005. Les deux sont publiés aux éditions Clovis. Moins connus que ses ouvrages postérieurs, ces nouvelles témoignent déjà d’un style acerbe, avec l’humour grinçant et l’ironie qu’on retrouve dans les articles de l’auteur. Le second recueil vaut à l’auteur une première reconnaissance puisqu’il est récompensé en 2006 du prix Renaissance.
Elle change de ton pour son troisième ouvrage, Méfiez-vous de la France bien élevée !, publié à la suite de la « Manif pour tous ». L’ouvrage, court et direct, analyse les forces, les faiblesses et le devenir de ce mouvement né en 2013 en réponse à la loi sur le mariage homosexuel. L’humour et la légèreté restent au rendez-vous malgré un sujet cette fois tiré de l’actualité. Publié l’année même des manifestations, il est édité par les éditions Mordicus.
Son quatrième et plus récent ouvrage, Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme, est quant à lui un pamphlet critique du féminisme contemporain. L’argumentaire reste principalement dans la polémique : l’auteur revendique un point de vue personnel, ni historique, ni journalistique. Il se présente plutôt comme le réquisitoire d’une femme confrontée aux impasses du féminisme contemporain, dénoncées avec humour et légèreté. L’ouvrage est publié aux éditions Le Centurion en 2016.
Quatre ans plus tard, elle signe son cinquième ouvrage, qui emprunte autant à l’essai qu’au témoignage, aux éditions Artège intitulé Enracinés ! Nous sommes tous des héritiers qui paraît en février 2020. Il s’agit d’un plaidoyer pro domo en faveur de la bourgeoisie catholique de province, terreau héréditaire et spirituelle de la journaliste, mise à mal dans les médias et dans les arts depuis un demi-siècle et qu’elle entend restaurer dans son droit. Elle oppose ainsi les « immobourgeois » aux « courgeois », la bourgeoisie enracinée et la bourgeoisie mondialisée, tout en déplorant la montée en puissance de la seconde au détriment de la première.
Collaborations
Elle devient en 2017 directrice de publication du blog d’information créé par Robert Ménard, Emmanuelle Ménard et Dominique Jamet en 2012, Boulevard Voltaire. Le site est généralement classé à l’extrême-droite sur l’échiquier politique français. Son objectif est de professionnaliser le média, plutôt considéré dans ses débuts comme un blog que comme un site d’information à part entière. Elle avait fait partie des premières contributrices du site, dès sa création en 2012.
Ce qu’elle gagne
Non connu.
Elle l’a dit
Dans Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme, Le Centurion, 2016 : « Je n’ai pas la prétention de faire une analyse du féminisme depuis des siècles à travers le monde. De remonter à l’âge de pierre pour étudier la condition de la femme dans les grottes préhistoriques. Je veux seulement évoquer ce que je connais. Ce féminisme en mini-jupe, mutin comme une parisienne de Kiraz, que l’on trouvait sur les barricades de mai 68, devenu ce féminisme imposant et tyrannique, aux allures de rombière de Faisant, que l’on trouve à présent sur les ruines de mai 68. Une rombière acariâtre et autoritaire avec sa moitié, l’homme occidental, faible et maigrelet, qu’elle morigène toute la sainte journée et fait avancer tête baissée… mais une rombière laxiste, aveugle, et masochiste avec les enfants qu’en couchant avec l’amant de toujours, la gauche, elle a engendrés et réchauffés dans son sein : libération sexuelle, laxisme judiciaire et islam impérieux ».
Dans Méfiez-vous de la France bien élevée !, Editions Mordicus, 2013 : « Il faut se méfier de la France bien élevée et de son côté « diesel » : un peu longue à chauffer, une fois lancée, son moteur est increvable. Et là, c’est le pouvoir qui risque d’en baver ».
Dans un entretien sur Le Prisme publié le 5 juin 2016, sur le féminisme héritier de Simone de Beauvoir : « Comme son initiatrice — avec Jean-Paul Sartre — ce féminisme a couché avec la gauche et en a été la maîtresse soumise ».
Dans une interview donnée à Hilaire de Crémiers pour Politique Magazine : « Les féministes ne peuvent pas éternellement nous faire prendre des vessies pour des lanternes. Elles font un bruit épouvantable pour imposer que l’on dise « madame « la » ministre » plutôt que « madame « le » ministre », mais on ne les entend plus quand il s’agit de dénoncer de vrais scandales ».
Dans une interview donnée à Marie-Madeleine Courtial pour Média Presse Info et publiée le 6 décembre 2013 : « Pourquoi s’acharner sur la famille ? Parce que l’entité traditionnelle qu’elle représente est porteuse de valeurs aujourd’hui réputées détestables. Elle est un lieu de hiérarchie et d’autorité, entre les parents et les enfants. Elle est un lieu d’identité, de traditions communes. Elle est un lieu de transmission, transmission d’un patrimoine génétique, matériel, culturel, civilisationnel même. Elle est par essence un lieu, disons le mot même s’il est un peu provocateur, d’exclusion, d’amour exclusif, où les liens filiaux, les liens du sang priment sur les autres. J’ose le dire, je préfère mes enfants à ceux des autres et je défie n’importe quelle mère de prétendre le contraire… »
Dans un article de Audrey Kucinskas pour L’Express, « Boulevard Voltaire, Breizh-Info… dans la tête des « réinformateurs » » publié le 8 avril 2017, sur les journalistes : « Je pense que nous avons tous notre prisme en fonction de qui nous sommes, juge-t-elle. Quand on sait que les journalistes votent à gauche à 90%, on se rend bien compte qu’ils ne sont pas représentatifs de tous les Français ! ».
Dans l’introduction d’Enracinés !, elle fustige la dissolution des habitus propres à la bourgeoisie de province : « Le petit (ou moyen) bourgeois, qui n’est rien d’autre qu’un pauvre ayant pris l’ascenseur social grâce à ses efforts ou à ceux de ses parents, attachait beaucoup d’importance aux valeurs « mérite » et « travail ». Qui ont donc disparu avec lui. L’école lui donnait, avant l’ère Bourdieu, en plus de potentialités matérielles, un bagage culturel. Tout cela est fini : le notaire, le pharmacien, le médecin, le petit industriel de province, quand il en reste, sont désormais des techniciens supérieurs. Leur matière reste la pâte humaine et ses constances éternelles, mais ils n’ont pas fait leurs humanités. Sans doute ne connaissent-ils plus la pauvreté matérielle, mais ils ont gardé la pauvreté culturelle. Comme les autres, ils regardent Hanouna et Ruquier. Ils n’adhèrent plus à ce que furent les valeurs constitutives de la bourgeoisie de province, ont même honte « d’en être ». Il est, pour eux, vital de montrer qu’ils savent quitter leur « trou » en partant deux fois l’an en vacances à l’autre bout du monde. »
Dans l’entretien qu’elle accorde au Figaro Vox qui l’interroge dans le sillage de la publication de son livre, le 7 février 2020 : « On a «cassé les codes», dérégulé les relations entre les sexes comme on a dérégulé les marchés. Pour plus de liberté. Libéraux et libertaires ont les mêmes ressorts. Les étapes intermédiaires, les «avant-contrats», fastidieux, comme dans le commerce, pour la partie la plus pressée de conclure et de compulsivement consommer, mais qui permettaient de construire le consentement et d’y conduire en pleine conscience — cour, fiançailles, mariage, etc.-, ont disparu au profit d’une relation immédiate, d’où le plus faible peut sortir lésé ».
À propos de l’engagement du camp catholique conservateur dans la campagne d’Éric Zemmour : « Lorsque Éric Zemmour explique, ce mardi soir, que cette France trop bien élevée de la Manif pour tous a perdu parce qu’elle n’a pas fait peur au pouvoir, il n’a qu’à demi-raison. L’échec n’est qu’apparent et de court terme. Des réseaux se sont structurés, conscientisés, prêts à se mettre en branle avec discrétion et efficacité en un clin d’œil pour une cause qui « leur parle ». On l’a vu en 2017 avec Fillon au Trocadéro. On l’a vu à l’automne dernier lors des manifs pour la messe. […] Beaucoup tournent donc aujourd’hui leurs regards vers Éric Zemmour. Les « petites mains » de sa campagne proviennent aujourd’hui de ce milieu »
On a dit à son sujet
Guillaume de Thieulloy, dans un article publié sur Les 4 Vérités le 13 avril 2016 : « Gabrielle Cluzel n’est pas simplement une chroniqueuse légère, qui joue si bien son propre personnage de mère de famille débordée. Elle est aussi une des meilleures plumes de la droite française ».
« Zoom » sur l’ouvrage de Gabrielle Cluzel, Adieu Simone ! Les dernières heures du féminisme publié sur TV Liberté : « un ton incisif et percutant ».
Dans un article de Pauline Perrenot, « Gabrielle Cluzel (Boulevard Voltaire) : CNews et LCI installent la « fachosphère » sur leurs plateaux », Acrimed, publié le 24 avril 2019) : « En octroyant à Gabrielle Cluzel un rond de serviette sur des plateaux de « débat » aux côtés d’autres éditorialistes et invités politiques, CNews et LCI contribuent à légitimer pleinement le site d’extrême-droite dans le champ médiatique ».
« Gabrielle Cluzel est rédactrice en chef de Boulevard Voltaire, site condamné pour provocation à la haine envers les musulmans. En opposant une représentante de la droite extrême à une représentante de l’extrême droite [Eugénie Bastié, ndlr], CNews montre qu’elle est capable d’un brun, pardon, d’un brin de pluralisme », Samuel Gontier, Télérama, 02/06/2021.