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Gaspard Proust

18 février 2024

Temps de lecture : 14 minutes
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Gaspard Proust

Temps de lecture : 14 minutes

Humoriste non subventionné

« Je n’ai pas d’autre ambi­tion, (con­fie-t-il), que de cri­ti­quer le pou­voir et l’autorité morale qui lui est attachée : or, l’autorité morale, en France, c’est la gauche ».

Enfant du titisme finissant et tard venu à la langue française, l’homme n’était pas prédestiné à remplir les théâtres parisiens sous le haut patronage de Laurent Ruquier. Et pourtant, ses saillies l’ont élevé, depuis quinze ans, au rang des humoristes les plus appréciés d’un pays dont il n’a pas la citoyenneté. L’offensive des médias libéraux-libertaires s’accroît suite à son retrait de la scène et son arrivée sur les médias détenus par Vincent Bolloré. La petite musique droitière qui incommodait certains journalistes dans les cafés-théâtres devient aussitôt dangereuse lorsque celle-ci se fait entendre dans les matinales aux heures de grande écoute. En particulier pour les membres du gouvernement ou les partis de gauche qui en prennent pour leur grade dans le Journal du Dimanche et Europe 1 où sévit le comique. L’humour de l’ours slovène est soudainement, trop tard peut-être, pris au sérieux ; les médias, eux, ont fini de rire.

Portrait vidéo

Formation

Après une petite enfance en Slovénie, son pays de nais­sance, son père s’installe en Algérie en 1984 à la faveur d’une propo­si­tion d’emploi de com­mer­cial dans le secteur gazier. Au gré des séjours pro­fes­sion­nels du père, la famille réside pen­dant douze ans en Algérie. Le garçon est alors sco­lar­isé dès ses six ans à l’école française d’Hydra, une ban­lieue d’Alger, où il se famil­iarise avec la langue de Molière. La famille Püst sera con­trainte à l’exil au plus fort de la guerre civile en 1991. Si son pays natal échappe en grande par­tie aux atroc­ités de Yougoslavie en déclarant son indépen­dance très tôt, la famille n’est pas épargnée par le fra­cas des armes (« deux avions de chas­se de type MiG qui sur­v­o­lent au ras des pâquerettes le cœur his­torique de Ljubl­jana et font vol­er en éclats toutes les vit­res du cen­tre-ville de la cap­i­tale slovène dans un fra­cas innom­ma­ble ») et par les dis­sen­sions idéologiques (« je vois tout à coup des gens très proches s’engueuler avec mes par­ents pour un truc aus­si con que l’idéolo­gie ou Milo­se­vic… Des gens qui étaient les meilleurs amis et habitaient en face les uns des autres se sont ain­si bat­tus »).

Direc­tion la France et Aix-en-Provence, où le dou­ble exilé obtient son bac sci­en­tifique dans un étab­lisse­ment catholique de la ville. Souhai­tant éviter une classe pré­para­toire qui retarderait son entrée dans la vie active, il n’opte pas pour HEC Paris et se rabat sur son équiv­a­lent suisse en enta­mant à con­tre-cœur des études à l’Institut des hautes études économiques de Lausanne.

Parcours professionnel

Son diplôme en poche, il exerce comme ges­tion­naire de for­tune à Lau­sanne et à Genève pen­dant deux ans et demi entre 2002 et 2005. Cet emploi ne lui appor­tant aucune grat­i­fi­ca­tion autre que finan­cière : « Je rece­vais des clients qui venaient dépos­er leur petit pécule. Un vrai tapin ! La facette la plus assumée de la vénal­ité. Il faut ador­er l’argent ». Après une année sab­ba­tique où cet amoureux de la mon­tagne envis­age la pro­fes­sion de guide de haute mon­tagne, il prend des cours de théâtre dans une asso­ci­a­tion. Puis saute le pas et se va pro­duire sur des scènes ouvertes au Caveau de l’Hôtel de Ville à Lau­sanne ou au Théâtre de L’Echandole d’Yverdon, ou il accom­pa­gne ses sketchs de chansons.

Souhai­tant éprou­ver plus encore son tal­ent, il veut ensuite faire ses preuves à Paris, où il finit par s’installer pour vivre la vie de bohème inac­ces­si­ble aux ban­quiers genevois. Le suc­cès est long à venir ; la mat­u­ra­tion artis­tique, douloureuse. Il aban­donne les chan­sons pour se con­cen­tr­er unique­ment sur ses fac­ultés comiques. Son jeu hiéra­tique et ses moues dés­abusées lui valent l’attention du pub­lic, et en par­ti­c­uli­er celle de Lau­rent Ruquier, dès son pre­mier spec­ta­cle au Caveau de la République.

  • 2009 : « Sous-dévelop­pé affectif ».
  • 2010 : « Enfin sur Scène » : générale à La Cigale puis au Stu­dio des Champs-Elysées.
  • 2011 — 2014 : « Gas­part Proust tap­ine », générale au Théâtre du Rond-Point, suiv­ie tournée dans toute la France et dernières au Théâtre Montparnasse.
  • 2017–2018 : « J’aime pas le clas­sique mais avec Gas­pard Proust j’aime bien », tournée en France et en Suisse.
  • 2016 — 2021 : « Nou­veau Spec­ta­cle ». La cap­ta­tion de son seul en scène, inti­t­ulée « Dernier Spec­ta­cle », est dif­fusée sur Ama­zon Prime à par­tir de novem­bre 2021 suite aux dernières représen­ta­tions de sa car­rière, don­nées à la Seine Musi­cale les 5 et 6 novem­bre 2021.

Parcours dans les médias

  • 2010 : pre­miers pas à la radio par­mi le pan­el de chroniqueurs con­vo­qué par Lau­rent Ruquier sur « On va s’gêner ».
  • 2012 : il hérite d’une chronique inti­t­ulée « Espace Déla­tion » dans Le Point grâce à son ami Jérôme Béglé.
  • 2012 — 2015 : il prend la suite de Stéphane Guil­lon en tant que bouf­fon sur le plateau de « Salut les Ter­riens ». Thier­ry Ardis­son l’aurait préféré à Nico­las Bedos et Sophia Aram. Sa chronique s’intitule « Elle est pas belle la vie ? », for­mule qui ponctue toutes ses inter­ven­tions. Il dérogera à ce rit­uel une seule fois, au lende­main des atten­tats de Char­lie Hebdo.
  • 2022 — 2023 : Jérôme Beglé est directeur général du Jour­nal du Dimanche depuis jan­vi­er 2022 et l’invite une nou­velle fois en tant qu’éditorialiste dans «  sa « rédac­tion. Sa chronique est inti­t­ulée « Avec tout mon respect ».
  • 2023 —  :  il quitte la rédac­tion du JDD suite à la grève his­torique de l’été et est recasé chez Europe 1 sur la mati­nale de Dim­itri Pavlenko.

Idées politiques

De la bouche du prêtre qui lui a don­né son bap­tême télévi­suel, Thier­ry Ardis­son, l’humoriste est « est pro­fondé­ment de droite. Ce n’est pas du mar­ket­ing ».

Pour le quo­ti­di­en de référence, l’affaire est enten­due dès 2011 : « Desprog­es était anar, Gas­pard Proust ne se cache pas d’être de droite. C’est l’Éric Zem­mour de l’hu­mour. Ses cibles : les profs, les femmes, les juifs, l’is­lam, les Chi­ennes de garde, Jean Daniel, Michel Onfray, François Hol­lande com­paré à une flam­mekueche ».

À Paris Match, il assure ne pas être autant réac­tion­naire que son per­son­nage : « Si la peine de mort reve­nait, je descendrais dans la rue. Le mariage gay ne me pose aucun prob­lème. Je préfère deux homo­sex­uels qui aiment un enfant plutôt qu’un cou­ple d’hétéros qui le détes­tent ».

Enfant, il est embri­gadé en Yougoslavie chez les pio­nniers de Tito, l’équivalent com­mu­niste du mou­ve­ment scout, un évène­ment qui sem­ble l’avoir immu­nisé con­tre toute forme de gauchisme.

Publications

  • Mea Cul­pa, Plon, Paris, 2023.

Collaborations

Con­tre les recom­man­da­tions de son cer­cle proche, il répond favor­able­ment à la propo­si­tion de Valeurs Actuelles d’animer leur raout « Grand Débat des valeurs » au Dôme de Paris en amont des prési­den­tielles de 2022. Rémunéré pour sa presta­tion, il débite ses blagues en intro­duc­tion du meet­ing face aux divers per­son­nal­ités de droite (Mar­i­on Maréchal, Éric Ciot­ti, Jor­dan Bardel­la) et deux can­di­dats (Valérie Pécresse et Éric Zem­mour).

Sa présence à l’événement mil­i­tant sus­cite les prévis­i­bles réac­tions out­rées de mag­a­zines qui l’encensent depuis dix ans. Par­mi le con­cert de cri­tiques, le con­frère Stéphane Guil­lon n’y va pas de main morte : « De mémoire, il y a deux comiques qui ont réus­si à faire applaudir des révi­sion­nistes sur scène : Dieudon­né avec Robert Fau­ris­son et Proust avec Éric Zem­mour. Ça place Gas­pard dans le rang des très très grands ! ».

Se défen­dant d’être engagé poli­tique­ment, il déclarait à Paris Match en 2013 : « Vous ne me ver­rez jamais à un meet­ing de l’UMP ». Si la soirée de Valeurs Actuelles n’était pas un meet­ing à pro­pre­ment par­ler, la nuance demeure subtile.

Ce qu’il gagne

Selon le site l’Internaute, l’humoriste aurait perçu 5000 euros par chronique lors de son pas­sage dans « Salut Les ter­riens » de 2012 à 2015.

Vie privée

Rési­dent à Cha­monix la moitié de l’année, il descend régulière­ment à Paris pour sat­is­faire à ses oblig­a­tions édi­to­ri­ales. À Paris, il a d’abord habité dans le XIXe arrondisse­ment puis, une fois son suc­cès entériné, dans le Ve arrondissement.

Sa com­pagne, Car­o­line Frey, est une œno­logue et vigneronne en vue, pro­prié­taire du château La Lagune dans le Médoc. Son père, Jean-Jacques Frey, a fait for­tune dans l’immobilier avant d’acquérir plusieurs hectares en Cham­pagne, en Gironde et sur les rives du Rhône. Il était la 196e for­tune de France en 2021 selon le classe­ment Chal­lenges.

Il l’a dit

« À un moment, t‘amène sur le tar­mac […] tout ce que la France compte de fichés S, délin­quants mul­ti­ré­cidi­vistes, OQTF [oblig­a­tion de quit­ter le ter­ri­toire français, ndlr] anti­sémites, por­teurs de jog­ging cas­quette cal­i­forniens, tu vois ce que je veux dire, franche­ment, toute la con­frérie des “petits anges”, hop tu me charges tout ça dans la soute, direc­tion plein sud, une escale à Cayenne pour les nationaux, et je pense que d’un coup, il y aurait moyen de trans­former une sorte de dés­espoir en grande fête répub­li­caine », Europe 1, 09/11/2023.

« Ô ma Rima Abdul-Jab­bar, que tu as dunké pro­fond ce matin-là ! Depuis le temps que j’attendais une nouille pro­gres­siste assumer d’une façon si décon­trac­tée un pro­jet total­i­taire ! Béni soit le ven­tre qui nous a accouché aux aurores radio­phoniques les mots de Staline dans un sari de Gand­hi ! Pass­er cinq min­utes à expli­quer qu’on pour­rait retir­er sa fréquence à une chaîne au nom de la lib­erté et du plu­ral­isme ? On n’a pas fini de net­toy­er le verre du panier brisé que par ton dunk tu as causé ! Après la Fran­co-Libanaise à la cul­ture, la Fran­co-Séné­galaise au porte-paro­lat du gou­verne­ment, pourquoi pas un fran­co-you­go de mon espèce aux com­man­des d’un min­istère que j’aurai sobre­ment dénom­mé « min­istère de mes Goûts per­sos à moi ? », Le JDD, 14/02/2023.

« Des esprits cha­grins noteront que l’une des preuves les plus fla­grantes de cet amour de la séman­tique était que dans un pays où l’extrême gauche réus­sit à se faire appel­er la gauche, il était tout à fait logique que la droite se fasse appel­er extrême droite. Les pleureuses droitières miauleront que c’est injuste et méchant, révélant par là leur infinie bêtise. La preuve qu’une per­son­ne de droite ne com­prend stricte­ment rien à la gauche, c’est l’affichage qua­si pornographique de son besoin de se faire aimer par cette dernière », Le JDD, 01/05/2022.

« Je ne com­prends pas très bien où est le prob­lème, que ce soit dans l’écri­t­ure, dans la créa­tion artis­tique ou sur une scène, de dire tout. Si ce sont des mots, des phras­es, c’est un cadre qui est fait pour ça. Si on com­mence à s’empêcher là, à ce moment-là, il faut arrêter de par­ler de lib­erté […]. Et puis, il faut être hon­nête, il y avait plus de place disponible à droite, comme c’est bizarre », Europe 1, 24/09/2022.

« Dans le Bor­de­lais, on fait vol­er des héli­cos pour réchauf­fer l’air. Une aubaine pour se faire les rich­es ! Hugo [Clé­ment] jubile. Il ne faut pas se fatigue rà vouloir expli­quer le désir d’excellence à un gauchiste », Le JDD, 24/09/2022.

« J’ai fait le sketch sur Canal+ un jour après les atten­tats [de Char­lie Heb­do, ndlr] J’é­tais ter­ri­ble­ment ému. Ça me rap­pelait des choses très per­son­nelles, car j’ai quit­té l’Al­gérie au moment où les atten­tats démar­raient. Retrou­ver cette sit­u­a­tion en France, dans mon quarti­er, me rendait furieux ! J’é­tais en colère. Non, pas ça ici ! Je ne me voy­ais pas faire des blagues deux jours après », La Provence, 06/04/2017.

« S’il y a une phrase qui me fatigue et pour laque­lle je maud­is Desprog­es, c’est bien celle-ci : ” Peut-on rire de tout ? Oui, mais pas avec tout le monde.” Déjà, est-on vrai­ment obligé de rire de tout, tout le temps ? Hon­nête­ment, il y a un tas de trucs sur lesquels je préfér­erais voir les gens pleur­er… Cette phrase, que les jour­nal­istes et la plu­part des comiques ressas­sent depuis des années, fait un mal épou­vantable à la notion d’hu­mour. Moi je ne vois pas la scène comme un con­cours de bites : je monte sur scène pour dire ce que j’ai envie de dire sans être dans la com­péti­tion. Ma lim­ite, c’est : est-ce que j’as­sume de dire sur scène ce que j’ai envie de dire ? », Marie Claire, 2016.

« Merkel­maus. — C’est vrai que ton min­istre du “Redresse­ment de la bal­ance des stig­ma­ti­sa­tions” s’est fait applaudir par des détenus ?
Frais­by. — Je le constate.
Merkel­maus. — C’est juste ?
Frais­by. — Évidem­ment. Зa prou­ve que Zem­mourovitch a tort. La plu­part des délin­quants ne sont ni noirs, ni arabes ; ils sont de gauche. Donc, c’est nor­mal qu’ils applaud­is­sent la jus­tice », Le Point, 30/05/2012.

Sa nébuleuse

Thier­ry Ardis­son : il le décou­vre sur la scène du Stu­dio des Champs-Elysées en 2010 qui et lui offre le fau­teuil du comique, lais­sé vacant par Stéphane Guil­lon, dans « Salut les Terriens ».

Jérôme Béglé : directeur de Paris Match. Leurs liens d’amitié ont amené Béglé à lui offrir une chronique heb­do­madaire dans Le Point en 2012. Cinq ans plus tard, il sign­era une recen­sion fort élo­gieuse du one-man show de l’humoriste « Gas­pard Proust ne pense qu’à ça ».

Lau­rent Ruquier : il le repère en 2009 alors qu’il fait la pre­mière par­tie de Patrick Tim­sit, année de son pre­mier seul en scène inti­t­ulé « Sous-dévelop­pé affec­tif », et le pro­duit depuis lors via sa société « Ruq Spec­ta­cles ». et, il lui per­met de venir à la radio pour la pre­mière fois en 2009, lorsqu’il est inté­gré au pan­el des chroniqueurs d’ « On va s’gêner ».

Alain Chou : son attaché de presse.

Lise Boëll : son éditrice. Direc­trice de Plon qui passe sous le pavil­lon d’Editis en 2021, elle a pub­lié le seul livre de Gas­pard Proust paru à ce jour, un des plus grands suc­cès édi­to­ri­aux de la mai­son en 2023.

On a dit de lui

« Ça m’aurait intéressé de le voir à une époque. Il y a quelques années c’était un Desprog­es hard et réac. Main­tenant, il est juste rance. Il racon­te à la sphère réac­tion­naire ce qu’elle veut enten­dre », Bruno-Roger Petit, Libéra­tion, 15/12/2023.

« Gas­pard Proust est d’extrême droite. Ce n’est pas parce qu’il est comique qu’il n’est pas de droite extrême. Et ce n’est pas Vin­cent Bol­loré qui l’oblige à aller dans ce sens-là, Bol­loré le recrute parce qu’il a tou­jours été dans ce sens-là », François Hol­lande, Ibid.

« Proust, dont la grand-mère est une rescapée du camp de con­cen­tra­tion de Ravens­brück, en a con­nu juste­ment deux, de guer­res : encore enfant en Yougoslavie, puis en Algérie. Intel­lectuel itinérant, devenu fran­cophile à Alger, il retient de son enfance “tout ce que l’on peut retrou­ver dans les romans d’Albert Camus”. Les sou­venirs crus de cette jeunesse slovéno-algéri­enne, images de tanks défi­lant dans les rues, d’attentats et de fusil­lades ont, on le devine, aigu­isé ce regard impi­toy­able qu’il porte tout autant sur les petits riens du quo­ti­di­en que sur les grands drames de l’humanité », Les Inrocks, 17/10/2017.

« Son per­son­nage de « con­nard dés­in­volte »dou­blé d’un mufle misog­y­ne, mul­ti­plie tou­jours les sail­lies sur les reli­gions, les atten­tats, les bobos, le naufrage du cou­ple, le mariage pour tous. Il a en revanche mod­i­fié la teneur de ses attaques poli­tiques faisant croire qu’il a voté Hamon et n’évo­quant jamais Mélen­chon », Le Monde, 23/09/2017. »

« Dans l’om­bre rôde Lau­rent Ruquier, qui a repéré chez ce Slovéno-Suisse né en 1976 un humour neuf. Il n’é­corche pas les mots, ne se pousse pas du col, n’évoque pas sa pater­nité, ses sou­venirs d’en­fance, ne se lance pas dans une inter­minable course à la dém­a­gogie. Son humour est qual­i­fié de droite, même si tout le monde en prend pour son grade. Cela ne cadrait pas avec les canons du moment, alors, cela ne pou­vait que marcher. Bonne pioche, mon­sieur Ruquier ! En quelques semaines, une star est née. Une tournée, le théâtre du Rond-Point, la salle Gaveau, le Châtelet, les écrins les plus pres­tigieux accueilleront le dia­mant de l’humour », Jérôme Beglé, Le Point, 28/11/2013.

« Le deux­ième degré chez Gas­pard Proust ? On fouille, on far­fouille, on tri­fouille, en vain. Réglons une fois pour toutes la ques­tion : si, on peut rire de tout. Surtout par l’hu­mour noir, revig­o­rant en ceci qu’il est une antiphrase. L’a­troc­ité d’un per­son­nage en souligne davan­tage la laideur et la bêtise. Pas ici. Eton­nant, non ? », Le Monde, 16/11/2011.

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