Dandy rive droite
« Oui, j’ai mauvais goût! J’adore porter des costards à rayures et rouler dans des bagnoles couleur rose bonbon. Oui, j’ai beaucoup voyagé dans le PAF. Mais ces vagabondages ont eu du bon. On est très mal placé, comme des papillons collés sur une époque, pour la juger. » « Guillaume Durand : “Oui, je sais, j’ai mauvais goût” », L’Express.fr, 28/08/1997
« Il est comme ça, Guillaume Durand. Il name-droppe à tout-va et assume d’où il vient, ce qu’il est devenu. Un mondain de la rive droite (côté Triangle d’or), collectionneur d’art, ami des artistes et des people de la terre entière. Mais aussi journaliste tout-terrain, interviewer de talent. » « Dans l’appartement de Guillaume Durand », L’Express Styles, 25/01/2012
Un prénom choisi en hommage à Guillaume Apollinaire, des parents fortunés et organisateurs en mai 1968 d’une manifestation de marchands de tableaux en colère, membre du Club Le Siècle, époux d’une descendante d’un président de la République, Guillaume Durand est l’archétype de cette pensée Bobo (bourgeoise–bohême) archidominante dans les médias.
Ce touche-à-tout, passionné de culture (en particulier de littérature) est né en septembre 1952 à Boulogne-Billancourt. Collectionneur d’art et héritier de deux importantes familles de marchands de tableaux, les Durand et les Luce, il est le fils des galeristes Lucien et Nicole Durand qui ont été des initiateurs de l’avant-garde en France dans les années 1960, lançant notamment le sculpteur César. En décembre 2009, Guillaume Durand a vendu douze de ses œuvres (Robert Combas, Gudmundur Erro, Mimmo Paladino, Cesar, Andres Serrano, etc.) lors d’une vente aux enchères.
Lucien Durand, né le 14 juillet 1920, est le fondateur de la galerie Ariel et de la galerie Lucien Durand, qui était sise rue Mazarine dans le VIe arrondissement de Paris. Au cours de sa carrière, il a été décoré à de nombreuses reprises : Chevalier de la Légion d’honneur, Officier de l’ordre national du Mérite, Chevalier des Arts et des Lettres. Selon Guillaume Durand, son père a acheté « le presbytère d’Autouillet (Yvelines). Dans le petit cimetière abandonné qui jouxte la maison, il bronze dans un hamac et a installé un barbecue entre deux tombes. Moi, j’y faisais des pâtés de sable. » (vsd.fr, 29/07/2008)
Marié deux fois, Guillaume Durand a cinq enfants. Il épouse sa première femme, Muriel, en 1978, avec laquelle il a trois enfants : Juliette, Arthur et Donald. Grâce à sa belle-mère, il décroche à 26 ans un rendez-vous à Europe 1 avec Étienne Mougeotte. En avril 2009, il épouse Diane de Mac Mahon, rencontrée dans les couloirs de LCI, elle qui fut réalisatrice et directrice d’antenne de la chaîne i>Télé entre 1999 et 2002. Elle est la fille du comte Patrick (fils du 3e duc de Magenta 1903–1954 et de la comtesse Marguerite de Riquet de Caraman-Chimay 1913–1990) et de Béatrix de Blanquet du Chayla. Diane de Mac Mahon est la descendante de Patrice de Mac Mahon, maréchal de France et 3ème président de la République française. Elle a épousé Frédéric Beigbeder en mai 1991 avant de divorcer en mars 1996.
Formation
Prépa HEC au lycée Janson-de-Sailly. Maîtrise d’histoire et de géographie.
Parcours professionnel
Professeur d’histoire-géographie, il enseigne durant trois ans dans des écoles privées.
1978 à 1987 : Par l’entremise de sa belle-mère, il décroche à 26 ans un rendez-vous à Europe 1 avec Étienne Mougeotte. Grâce à son bon niveau en anglais, il y devient journaliste, d’abord comme reporter puis comme présentateur de flashs d’information. Rédacteur en chef adjoint chargé du journal de 8 heures, puis de la tranche 7 h‑8 h.
En 1987, il rejoint La Cinq de Silvio Berlusconi et de Robert Hersant pour y présenter le journal de 20 heures jusqu’en 1991. En parallèle, il présente deux émissions en direct : « Face à France » et « Au cœur de l’affaire ». Il dirige par la suite, sous la houlette de Patrice Duhamel et de Catherine Barma, « Les absents ont toujours tort ».
De juin 1994 à juin 1997, il est directeur adjoint de la rédaction de la chaîne d’information en continu LCI. Parallèlement, il anime « LMI », le grand rendez-vous politique de TF1. Il confesse que l’arrivée d’un transfuge de la presse d’extrême-droite, Patrick Buisson, dans les bureaux de la chaîne du groupe Bouygues le met mal à l’aise.
De septembre 1997 à juin 1999, il présente et produit « Nulle part ailleurs » sur Canal+. Il sera selon lui « renvoyé d’une manière brutale et intolérable » par le directeur des programmes de Canal+, Alain de Greef, et le responsable de la rédaction, Bernard Zekri. Au-delà de l’ambiance détestable qui régnait dans la chaîne privée et des différends personnels, il reproche aux auteurs des Guignols de se servir de sa marionnette pour exprimer leur désaccord quant à l’évolution prise par Nulle Part Ailleurs et par la chaîne de manière générale. Dans Le pouvoir des Guignols d’Yves Derai et Laurent Guez, on apprend que les auteurs des Guignols jugent Durand « trop intégré au système » et pratiquant « une approche trop complaisante de la politique ».
À la rentrée 1999, il retrouve Europe 1 pour présenter une série d’interviews du lundi au vendredi entre 18 h 30 et 19 h. Parallèlement, il rejoint en septembre 2001, France 2, pour animer un magazine littéraire « Campus », le magazine de l’écrit, ainsi que « Trafic.musique » à partir d’octobre 2002.
En septembre 2004, il arrive sur la chaîne i>Télé pour réaliser une interview quotidienne, tout en continuant ses deux émissions sur France 2.
À la rentrée 2005 jusqu’en janvier 2006, Guillaume Durand présente chaque vendredi, « Le Franc Parler ». Ses deux émissions sur France 2 fusionnent dans une nouvelle version de « Campus ».
À la fin de la saison 2005/2006, il quitte I>Télé en raison d’une clause d’exclusivité avec France 2. En septembre 2006, il crée l’émission « Esprits libres » sur France 2, qui remplace « Campus ».
En septembre 2007, il revient sur Europe 1 pour animer l’émission de libre-antenne « À l’air libre ».
À la rentrée 2008, il est remplacé sur Europe 1 et « Esprits libres » n’est pas reconduit sur France 2. Il anime « L’objet du scandale ».
En septembre 2009, il succède à Jean-Luc Hees à la présentation de la matinale de Radio Classique.
À partir de septembre 2010, il présente « Conversation inédites face aux français » un mardi sur deux sur France 2 en deuxième partie de soirée.
À partir de janvier 2011, son interview matinale sur Radio Classique est diffusée également sur la chaîne d’information en continu i>Télé. Il co-présente « En route vers la présidentielle » avec Michaël Darmon, chroniqueur politique sur i>Télé.
En septembre 2011, il rejoint la chaîne Paris Première pour y animer « Rive Droite », où il organise tous les mercredis des dîners dans son appartement de 400 m2 situé au pied du pont de l’Alma.
Il met à l’honneur des personnalités culturelles issues de la francophonie dans l’émission qu’il anime un samedi par semaine sur TV5 Monde (« 300 millions de critiques »).
À Maurice Szafran, qui claque la porte de la matinale de Radio Classique en février 2019 au motif qu’Éric Zemmour est intégré à la cohorte des débatteurs de l’émission, il répond : « Par ses excès, tu penses qu’Éric Zemmour est infréquentable, raciste et homophobe. Moi, je le considère comme l’une des incarnations de la tradition des polémistes. […] J’accueille Zemmour car, apprenti nietzschéen, je crois que nombre d’indignés sont des menteurs patentés. Et actuellement les professeurs de morale pullulent structurés par les réseaux sociaux. […] pour moi, l’éternel sourire ricaneur de Zemmour porte un nom et un sentiment : l’inquiétude. »
Parcours militant
Durant ses années d’étudiant, Guillaume Durand côtoie le milieu gauchiste estudiantin dont les militants de la LCR (qu’il qualifie de « synagogue trotskiste loufoque »), où il croise les très jeunes Edwy Plenel et Daniel Bensaïd.. À Bologne, en Italie, il participe à un happening, la réunion des « gouines rouges », un mouvement féministe lesbien radical crée en 1971. Par ailleurs, il est réformé P4 après avoir broyé des coquilles Saint-Jacques devant le psychiatre militaire. (vsd.fr, 29/07/2008)
Ce qu’il gagne
Selon l’ouvrage Le tien du mien : regards sur les conflits d’intérêts dans l’information, de Bertrand Verfaillie, Guillaume Durand perçoit 15 000 euros par ménages (animations de colloques ou séminaires).
Il percevait 250 000 francs par mois lorsqu’il présentait l’émission Nulle Part ailleurs sur Canal+, auxquels s’ajoutent 4 600 000 francs d’indemnité de licenciement après son départ.
Publications
La peur bleue, éditions Grasset, 2000, 267 p.
Collaborations
Janvier 2013 : Il présente avec Laurence Ferrari, Nagui (France 2), Thierry Guerrier (Europe 1) et Difool (Skyrock), une soirée en faveur du mariage homosexuel au théâtre du Rond-Point. Cette soirée était organisée par Pierre Bergé et Jean-Michel Ribes, directeur du théâtre.
Janvier 2013 : Il participe à l’inauguration du restaurant parisien « La Petite Maison de Nicole » en compagnie d’Alain Delon, la comédienne Véronique Jannot, Nicole Rubi, Dominique Desseigne, président-directeur général du Groupe Lucien Barrière, Christian Estrosi, le maire de Nice, le producteur et animateur de Canal+ Thierry Ardisson, Marc-Olivier Fogiel, Patrick Poivre d’Arvor, Inés Sastre, la journaliste Valérie Expert, le président du Directoire de RTL Christopher Baldelli, Philippe Vandel, Cristina Cordula, Marie-Anne Chazel, Bruce Toussaint et Philippe Tesson.
Mai 2011 : Participe à la croisière « avec Antoine Sfeir et les personnalités qu’il a réunies autour de lui » organisée par Intermèdes sur le thème « Vers les frontières orientales de l’Europe ».
Juin 2010 : Animateur lors de la 2ème cérémonie lors du « Cercle de tous les talents » organisée par le Groupe IGS, l’ANDRH, la Maison Jean Vilar et DPF Conseil.
Janvier 2010 : Membre du jury du prix littéraire de l’hôtel la Mamounia de Marrakech.
Janvier 2010 : Modérateur lors de la conférence-débat sur le thème : « Liberté d’Expression : La Controverse » dans le cadre du 46ème Congrès National de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA). « Rapport d’activités 2010 de la LICRA »
Septembre 2009 : Animateur lors de la plénière « Notre planète du Pôle Sud au Pôle Nord » lors de l’université d’été du MEDEF.
Août 2008 : Animateur des débats « L’opinion publique : titan ou tyran ? » et « Quand les médias plombent, quand les médias permettent » lors des universités d’été du MEDEF.
Octobre 2006 : Modérateur lors de la session plénière « Les médias face au débat de l’identité » lors de la 7ème foro de Biarritz « Identités, intégrations ».
Mai 2005 : Animateur du débat « sur la tension entre la proximité et la diversité des cultures européennes, du point de vue des artistes et des créateurs à partir de leurs différents métiers et disciplines » lors des rencontres pour l’Europe de la culture.
Il l’a dit
« Ma chance, c’est que quand ça s’est terminé à France Télévisions, j’ai été contraint de passer à autre chose. J’ai pris du recul avant d’être un de ses hommes blancs de plus de 50 ans à qui on tire une balle dans la tête comme dans un film de Tarantino. Je n’ai d’ailleurs pas compris pourquoi France 2 avait écarté David Pujadas. J’en ai connu des choses aberrantes, mais là… Il est tout à fait logique de vouloir féminiser la présentation des journaux, mais ils décrédibilisent totalement notre métier. C’est totalement aberrant d’arrêter une carrière sans aucune raison. » Le Parisien, 10 novembre 2019.
« Je devins totalement allergique aux VIe et VIIe arrondissements de Paris. A la bourgeoisie cultivée qui m’entourait. Je ne pouvais pas les blairer ! […] ce mélange de confort et de bonne conscience, Le Nouvel Observateur en bandoulière, m’exaspérait au plus haut point. Les femmes avaient des psychanalystes. Les maris et les amants du fric. Tout ce beau monde voulait que la gauche accède au pouvoir. […] Moi aussi je le souhaitais. », Mémoires d’un arythmique, 2015, p.51.
« En France récemment, les cohortes de Versaillais hexagonaux dévalant les rues pour manifester contre le mariage pour tous me donnèrent la nausée. Il faudrait expliquer à tous ces faux catholiques que Michel-Ange a peint la chapelle Sixtine, haut lieu de la papauté, poursuivi par des assistants à qui il jouait à chat-bite. […] Cette manif m’a dégoûté, comme d’ailleurs m’exaspèrent tous les chantres de l’anti-68. Les ennemis de la culture des années 60. C’est triste de vivre dans un pays où des gens écrivent noir sur blanc qu’ils détestent la période la plus enthousiasmante de l’après-guerre pour la jeunesse. », Ibid, pp.60–61.
« Penser qu’un type comme Patrick Buisson s’est infiltré dans la République en enregistrant tout le monde fait froid dans le dos. Je parle de lui, parce que je l’ai vu un jour arriver à LCI où je travaillais depuis des années lors d’une soirée électorale. En cinq minutes, je l’ai trouvé détestable. La petite lunette du trotskard, mais un raisonnement d’extrême-droite. Du Céline mal dégrossi. De la fausse culture. Un Chateaubriand de brasserie. […] Mais dès l’abord, un type vénéneux. Je n’ai pas compris sur le moment pourquoi mes patrons de l’époque s’étaient rués sur lui. Le faisant sortir du néant et du journal Minute pour l’installer en première ligne dans ce qui était, à l’époque, la première chaîne d’information de France. […] Ce type était infréquentable. », Ibid, pp. 61–62.
« La prospérité des années 60 a construit une génération enfantine à laquelle j’appartiens. Nous pleurons tous papa Mitterrand et l’oncle Chirac car c’est un premier gémissement sur nous‑mêmes. Nous sommes coincés entre De Gaulle et Xavier Niel, et même Clinton, le plus célèbre d’entre nous, a été infoutu de régler le problème du Proche-Orient. Il a failli y arriver. C’est d’ailleurs un peu notre épitaphe : Cu‑gît Hollande, Sarkozy et des milliers de Durand, la génération qui a failli y arriver. Plus généralement, si un miracle nous propulse vivants vers le ciel, nous constaterons une évidence pour l’Europe, notre vraie patrie, notre vraie culture : la dolce vita est terminée. », Ibid, p.103.
« Je ne regrette pas un mot de ce que j’ai écrit pour retracer la petite semaine passée avec Arnault à l’occasion de ce tournage en deux temps séparés par une année de silence. Cela n’a pas eu la moindre influence sur mon parcours professionnel à Radio Classique. Je vais même aller plus loin : j’ai travaillé avec Jean-Luc Lagardère, Silvio Berlusconi, Francis Bouygues, Robert Hersant, Jérôme Seydoux, Bertrand Meheut et Pierre Lescure. Le seul endroit où j’ai jamais été l’objet de pression politique reste le service public. », Ibid, p.347.
« C’est ainsi qu’années après années, au gré des différentes majorités politiques, les journalistes se mettent invariablement dans le sens du vent, avec l’espoir de prendre le moment venu la bonne vague. Ce n’est pas un sillage politique, ni le signe d’une adhésion quelconque à une idéologie ou à un homme, ‑hier, Nicolas Sarkozy, aujourd’hui, François Hollande‑, mais plutôt un réflexe d’opportunisme. Finissons-en avec ce bal des courtisans. Si l’on veut faire virer tous les Elkabbach de la planète, il faut faire partie, tantôt du “Sarkotour”, tantôt du “Hollandotour”. Beaucoup vont “à la soupe” et reproduisent d’haïssables et mêmes réflexes. J’ai trop vécu 1981 à Europe 1 et ses coupeurs de têtes pour me méfier de ces périodes nauséeuses », « Il faut en finir avec le bal des courtisans », L’Express.fr, 18 mai 2012.
« Si je me suis amusé à taper sur Rémy Pflimlin, c’est justement parce qu’il incarne tout ce qui doit disparaître : cette génération de dirigeants qui font carrière à coup de réseaux et d’antichambres. (…) C’est ainsi que Rémy Pflimlin doit disparaitre, non pas comme la marque d’un basculement du pays à gauche, mais comme le signe symbolique d’une indépendance retrouvée. Et ne pensez pas que tout ce que je dis là relève d’une posture destinée à me remettre en selle à France Télés ! Dans le but de m’amadouer, Pflimlin m’avait proposé une dizaine d’émissions, que j’avais refusées, au nom d’un principe : on ne m’achète pas! » Ibid.
« Si tous les juifs et les arabes de France qui nous regardent ce soir, s’ils ont l’impression que leurs destins, c’est le destin raconté par Éric Zemmour, c’est règlement compte dans les parkings. » (Source)
« Pourquoi toujours le patrimoine et jamais la création contemporaine ? S’ajoute à cela une question sociale et politique, je ne vois pas comment on va intégrer les banlieues si on les bassine avec Vercingétorix, le héros de l’Académie Marc Fumaroli ou Chateaubriand, dont le Génie du christianisme doit être quand même assez loin des préoccupations de Joey Starr », « Guillaume Durand critique la “télé populaire à tout prix », lepoint.fr, 30 septembre 2010
« La télévision, en France, n’est pas un métier d’indépendant », lepoint.fr, 2 avril 2012.
« Les gens qui ne risquent rien sont pour moi d’un profond ennui », « Guillaume II », lepoint.fr, 13 janvier 1994.
« Oui, j’ai mauvais goût! J’adore porter des costards à rayures et rouler dans des bagnoles couleur rose bonbon. Oui, j’ai beaucoup voyagé dans le PAF. Mais ces vagabondages ont eu du bon. On est très mal placé, comme des papillons collés sur une époque, pour la juger. J’ai eu la chance de traverser une très riche décennie télévisuelle, celle des années 80 », « Oui, je sais, j’ai mauvais goût », L’Express.fr, 28 août 1997.
« Les journalistes de ma génération ont eu pendant très longtemps un complexe envers l’Amérique. Dès 1985, c’est-à-dire au moment des premières privatisations dans l’audiovisuel, beaucoup parmi nous ont essayé de rattraper, avec une gourmandise qui était dans mon cas assez prononcée, les années de retard prises par une télévision par trop complaisante. D’où l’impression que j’ai pu laisser parfois : celle de faire la guerre du Golfe dans ma salle de bains. », Ibid.
« Je n’aime pas les gens qui vomissent sur leurs employeurs, c’est insupportable », Ibid.
« L’art est toujours perçu comme un truc de bourgeois mondain qui a du pognon, dit-il. Collectionner, c’est soit une dérive de l’argent, soit de la mondanité, les gens n’arrivent pas à imaginer que ça puisse être une passion pure, pourtant, moi, la peinture me bouleverse », « Dans l’appartement de Guillaume Durand », L’Express Styles, 25janvier 2012.
« Vous savez que le marché est mondial pour la main-d’œuvre. Quand le salaire augmente et que les charges sociales restent trop importantes, il y a un moment où le patron émigre (…), Vous ne pouvez pas empêcher les entreprises de comparer les coûts des Français (…) et ceux des Coréens », cité dans Les nouveaux chiens de garde, Nouvelle édition actualisée et augmentée (2005), Serge Halimi.
« J’aurais adoré combler mes déceptions sentimentales par un bon militantisme trotskyste. Tous mes copains naviguaient entre la Ligue communiste et Lutte ouvrière. », La Peur Bleue, 2000, p.87.
Sa nébuleuse
Club Le Siècle : Membre de ce club fondé en 1944, réunissant, depuis plus de 60 ans, la quasi-totalité du pouvoir politique, économique, financier ou médiatique français. Soit environ 600 personnes qui concentrent entre leurs mains l’essentiel du pouvoir. Tout gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, a du tiers à la moitié de ses membres qui y appartient (Emmanuel Ratier, Au cœur du pouvoir). D’autres journalistes participent à ces dîners mensuels comme Laurent Joffrin, David Pujadas (France 2), Michel Field (Europe 1), Patrick de Carolis, Arlette Chabot (Public Sénat), Alain-Gérard Slama (Le Figaro, France Culture), Claude Imbert (Le Point), Franz-Olivier Giesbert (Le Point, France 2), Emmanuel Chain ou encore Pierre Assouline.
Il rapporte avoir présenté Carla Bruni à Jean-Paul Enthoven.
Ils ont dit
« Je vous demande des choses sur votre vie privée ? Je pense que ça ne serait pas brillant. […] la vôtre n’est pas dans les journaux, je vais vous dire pourquoi : c’est un petit microcosme qui s’auto-protège ! Si demain on en venait à révéler la vie privée de journalistes qui se targuent de faire la leçon aux autres, ce ne serait pas brillant. On essaye de rentrer dans ma vie privée par tous les moyens et moi je ne donne pas prise à ça. Je ne fais la morale à personne » Rachida Dati répondant à une question de Guillaume Durand sur la paternité de sa fille, LCI, 9 octobre 2014.
« Le même jour, sous le titre « Bernard Arnault, l’enfance est un destin », France 5 consacrait un portrait au roi du luxe, écrit par le journaliste Guillaume Durand et réalisé par Gilles de Maistre, lequel travaille à Radio Classique, propriété de M. Arnault. Selon Le Canard Enchaîné du 1er février 2012, le portrait diffusé par la télévision publique n’est « pas franchement sévère ». Le dossier de presse indique, sans sévérité inutile, que le grand patron « collectionne les superlatifs d’une réussite sans faille. », Le Monde Diplomatique, 7 février 2012.
« Je suis déçu, mais pas surpris. C’est une habitude chez lui de tirer dans le dos. L’amertume est vilaine conseillère. Il s’en prend à celui qui lui a offert une émission sur Europe 1 pendant un an et ne tarit pas d’éloges sur ceux [Alexandre Bompard] qui ne le prennent même plus au téléphone. Et probablement avec raison. (…) J’ai commis une erreur économique en lui confiant la case du 18–20 heures l’an passé. Il a une lourde responsabilité dans l’érosion des résultats d’Europe 1. Grâce à son “talent”, des centaines de milliers d’auditeurs se sont retournés vers la concurrence, sans parler des annonceurs. Pendant un an, Guillaume s’est trouvé bien traité et heureux sur “Radio Sarko” s’appliquant à lui-même le slogan “Gagner beaucoup pour faire perdre beaucoup à Europe 1” », Elkabbach, « Guillaume Durand a l’indépendance à géométrie variable », « Elkabbach-Durand : guerre sur lepoint.fr » Arrêts sur image, 11 septembre 2008.
« L’émission qui montre le mieux cette métamorphose positive, c’est incontestablement “Télématin”, la matinale de France 2. Il y a encore un an, sur une vingtaine de visages à l’antenne, aucun ne représentait la diversité. Depuis, “Télématin” s’est littéralement transformé… physiquement. (…)Même constat, avec la qualité des contenus en plus, pour les émissions comme “Les mots de minuit” de Philippe Lefait ou “Esprit Libre” de Guillaume Durand qui accueillent plusieurs chroniqueurs non réguliers », Club Averroes, Rapport 2007 sur la diversité dans les médias.
« Je n’ai pas été surpris que lui, le parangon de l’indépendance, puisse, à deux interviews d’intervalle, à la fois se réclamer de la liberté d’esprit et faire appel au président de la République pour l’aider à lancer sa première émission sur France 2. Il y a peu encore, il se vantait de ses agréables week-ends avec le Premier ministre de l’époque, Dominique de Villepin. Il a l’indépendance à géométrie variable. Il faut balayer devant sa porte avant de donner des leçons aux autres », Ibid.
« Guillaume, je le connais depuis longtemps. À la fin des années 1980, il était l’un des plus doués de sa génération. Il ne le sait peut-être toujours pas, mais son principal ennemi, c’est lui-même. Si j’ai un conseil à lui donner : du travail, du travail, et encore du travail. Personne ne pourra le lui reprocher, pas même France Télévisions », Ibid.
« Enfant gâté du PAF, surdoué du métier, dandy invétéré… », « Durand président de France Télévisions ? », lepoint.fr, 07 avril 2012.
« Il est comme ça, Guillaume Durand. Il name-droppe à tout-va et assume d’où il vient, ce qu’il est devenu. Un mondain de la rive droite (côté Triangle d’or), collectionneur d’art, ami des artistes et des people de la terre entière. Mais aussi journaliste tout-terrain, interviewer de talent », « Dans l’appartement de Guillaume Durand », L’Express Styles, 25 janvier 2012
Guillaume Durand à la conférence du MEDEF en 2008. Crédit : Olivier Ezratty (cc)