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Guillaume Meurice

7 octobre 2024

Temps de lecture : 18 minutes
Accueil | Portraits | Guillaume Meurice
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Guillaume Meurice

Temps de lecture : 18 minutes

Le Moment Gauchiste

« C’est plus facile de taper sur la droite car le raison­nement des gens de droite est quand même sou­vent plus con », Le Petit Bul­letin de Greno­ble, 24/01/2017.

Ex-caution gauchiste et irrévérencieuse de France Inter, Guillaume Meurice s’est fait connaître par des micro-trottoirs où les blagues sont aussi adolescentes que les idées politiques qui les sous-tendent. Aussi, ce végétarien revendiqué aimerait voir la militante écologiste Camille Étienne à Matignon. Au même titre que les communicants macroniens qu’il exècre, il réclame plus de « pédagogie » et de rationalisme pour débusquer les contradictions des Dupont-Lajoie ou, plus simplement, pour que les gens « essayent d’être moins cons ». Du haut de sa chaire de bouffon, il fulmine avec un sourire en coin sur le bon sens populaire français à la manière de Charlie Hebdo, sa matrice idéologique à tous égards. Traitant à l’antenne, le 29 octobre 2023, le premier ministre israélien de « nazi mais sans prépuce » l’amuseur provoque un scandale qui lui vaut un avertissement de sa direction. Récidiviste en 2024, il est convoqué pour un entretien pouvant déboucher sur un blâme ou un licenciement début mai 2024. Il est finalement licencié le 11 juin pour faute grave. Il se recase rapidement à la rentrée de la même année sur Radio Nova du banquier Matthieu Pigasse avec une émission dominicale intitulée La Dernière.

Né dans la ban­lieue de Dijon en 1981, il grandit en Côte‑d’Or, puis en Haute-Saône, où s’installent ses par­ents pour ouvrir une mai­son de la presse, lorsqu’il a huit ans, et que son père s’apprête à pren­dre sa retraite. Le pater­nel est cheminot tan­dis que son épouse est mère au foyer.

Portrait vidéo

Formation

1999 : il obtient son bac­calau­réat sci­en­tifique au lycée Belin de Vesoul à la deux­ième ten­ta­tive. Il est alors, « le bor­délique de la classe, le clown ».

1999–2001 : il obtient « en trichant » un DUT de ges­tion et d’administration des entre­pris­es à l’IUT de Besançon.

2001–2002 : À l’issue de la pre­mière année de licence, il est exclu de l’IEP d’Aix-en-Provence pour avoir triché une fois de plus lors des exa­m­ens. Il décide alors de « mon­ter » à Paris l’année suiv­ante pour entamer une car­rière théâtrale.

2002 : il com­mence à étudi­er au Cours Flo­rent. Afin de financer sa car­rière dra­ma­tique, il effectue plusieurs petits boulots : caissier dans un Relay de la Gare Saint-Lazare ; agent-cour­ri­er dans une fil­iale de la Société générale ; pré­para­teur de com­man­des, ou encore vendeur de sapin de Noël.

Parcours professionnel

2006 : pre­mier con­tact avec la scène au Guichet Mont­par­nasse où il met en scène deux pièces de Georges Courteline.

2007 : pre­mier seul en scène qui aura trois titres suc­ces­sifs (« Annulé », « Mort de rire » et « Tout le monde y passe ») et avec lequel il écume les cafés-théâtres.

2008 : il se pro­duit dans plusieurs fes­ti­vals et se hisse jusqu’en finale de « Rires de Canailles » et de « La Route du Rire ».

2009 : il com­mence à pub­li­er des caméras cachées sur le net et acquiert une petite notoriété dans le milieu de l’humour. Il fait notam­ment, cette année-là, la pre­mière par­tie du spec­ta­cle de Patrick Timsit.

2010 : pre­mière appari­tion à la télé au cours de l’émission « Café Picouly » sur France 5, où il est invité à jouer un extrait de son spec­ta­cle. Par­al­lèle­ment, il ali­mente son blog humoristique.

2012 : Mais c’est dans l’émission de Frédéric Lopez, « On va tous y pass­er », sur Inter, qu’il fait véri­ta­ble­ment ses grands débuts. Inter­rogé sur les dessous de son arrivée sur la sta­tion, il répond : « Je con­nais­sais la nana qui était chargée de mon­ter une équipe de chroniqueurs, et comme elle savait que j’écris des chroniques. Et puis après j’ai passé une véri­ta­ble audi­tion de deux / trois min­utes et ça s’est bien passé ».

2014 : repéré par Alex Vizorek, il intè­gre la « bande de copains » de l’émission humoris­tique « Si tu écoutes, j’annule tout », qui chang­era plusieurs fois de nom par la suite, ani­mée par Char­line Van­hoe­nack­er et le même Vizorek. Sa chronique, « Le Moment Meurice » est un micro-trot­toir où il tourne en déri­sion l’homme de la rue, en par­ti­c­uli­er lorsque celui-ci dévie du canon idéologique en cours à France Inter. Il ne dif­fuse jamais l’enregistrement com­plet de son micro-trot­toir mais des extraits isolés, sur lesquels il rebon­dit avec des sail­lies plus ou moins dro­la­tiques faisant pouf­fer ses con­frères. C’est cette pastille qui le fait con­naître au plus grand nom­bre. Il inter­vient égale­ment dans la mati­nale de France Inter aux côtés de Vizorek et Vanhoenacker.

Sec­ond seul en scène « Que demande le peu­ple ? » où il se met dans la peau du con­seiller en com­mu­ni­ca­tion de Manuel Valls, alors min­istre de l’Intérieur.

2015 : il cesse sa col­lab­o­ra­tion avec Canal+ après une seule chronique, la direc­tion de la chaîne lui ayant empêché de mon­tr­er un dessin de Charb à l’antenne.

2016 : Il signe une chronique qui s’intitule « Coup de boule » dans Siné Heb­do, qui devient Siné Men­su­el à la mort de son fon­da­teur (5 mai 2016).

2018 : il crée un « groupe de rock macronien » au nom évo­ca­teur, The Dis­rup­tives et part en tournée avec cette propo­si­tions scénique mêlant humour et chansons.

2021 : il se pro­duit partout en France avec son nou­veau spec­ta­cle « Meurice 2022 » et crée le pod­cast « Meurice recrute » où il fait pass­er des entre­tiens au mem­bre de son gou­verne­ment idéal.

2022 : nou­veau spec­ta­cle, « Meurice 2027 ».

2023 : Il reçoit un aver­tisse­ment de Radio France après avoir traité à l’antenne le pre­mier min­istre Ben­jamin Netanya­hou de « nazi sans prépuce ».

2024 : Il récidive et est con­vo­qué début mai par la direc­tion pour un entre­tien avant sanc­tion pou­vant aller jusqu’au licen­ciement. Il reçoit le sou­tien de nom­breux jour­nal­istes de Radio France ain­si que du monde poli­tique, de LFI aux écol­o­gistes en pas­sant par Clé­ment Beaune de Renais­sance. Par sol­i­dar­ité avec l’humoriste, une journée de grève est organ­isée à Radio France le dimanche 12 mai. Il est licen­cié le 11 juin par la prési­dente de Radio France, Sibyle Veil, qui a com­men­té ain­si le licen­ciement par « son obsti­na­tion et sa déloy­auté répétée », dans un mes­sage au per­son­nel du groupe pub­lic. « Ni la lib­erté d’expression ni l’humour n’ont jamais été men­acés à Radio France. En répé­tant les pro­pos mis en cause, Guil­laume Meurice a « ignoré l’avertissement qu’il avait reçu » et « il ne nous a pas lais­sé d’autre choix. » Il ne restera pas longtemps au chô­mage, le ban­quier d’affaires Matthieu Pigasse l’accueille dès la mi-sep­tem­bre 2024 sur Radio Nova pour une émis­sion du dimanche sobre­ment nom­mée « La Dernière », fine allu­sion à son licenciement.

Parcours militant

Ses par­ents sont ani­més de fortes con­vic­tions soix­ante-huitardes et ont fait par­tie des pre­miers adhérents à Green­peace. À Charles, il pré­cise qu’il ne vote ni pour des per­son­nes, ni pour des pro­grammes, mais « pour des idées ». En 2002, il vote au pre­mier tour pour Noël Mamère et par­ticipe aux man­i­fes­ta­tions anti-Le Pen. C’est à cette péri­ode qu’il achète Char­lie Heb­do pour la pre­mière fois.

En 2007, sa préférence élec­torale va à Dominique Voynet au pre­mier tour et à Ségolène Roy­al au sec­ond. Fidèle à ses con­vic­tions écol­o­gistes, il se prononce pour Eva Joly, puis François Hol­lande en 2012.

En 2017, il vote au pre­mier tour Mélen­chon, dont il déplore toute­fois les accents sou­verain­istes, et Macron au sec­ond, « sans [se] bouch­er le nez ».

Il affirme à Libéra­tion qu’il n’est « pas mil­i­tant » et qu’il n’a « jamais été encar­té ». Côté asso­ci­atif, il est par­rain de l’association « C’est Assez » qui milite pour la fer­me­ture des Delfinarium.

Grand habitué de la Fête de l’Humanité, il présente sa can­di­da­ture humoris­tique à l’élection prési­den­tielle de 2022 et reçoit six par­rainages d’élus à cette occasion.

Ce qu’il gagne

Libéra­tion rap­porte qu’il gag­nait 6000 euros par mois en 2016, à rai­son de 240 euros par chronique et 250 à 500 euros par cachet pour ses spectacles.

Publications

  • Guil­laume Meurice chronique la société, pré­face de François Morel, 30 édi­tions, 2012,
  • On est pas sérieux quand on a 2017 ans, illus­tré par Marc Larg, Com­ex­po 2a label, 2017.
  • Cosme, Flam­mar­i­on, 2018.
  • Le cahi­er de vacances de Manu 1, avec Char­line Van­hoe­neck­er et Cami, Michel Lafon, 2019.
  • Le cahi­er de vacances de Manu 2, avec Char­line Van­hoe­neck­er et Cami, Michel Lafon,2020.
  • Le renard et le poulailler, Michel Lafon, 2020.
  • Le roi n’avait pas ri, JC Lat­tès, 2021.
  • Les vraies gens, JC Lat­tès, 2022.
  • Les gens qui likent, illus­tré par Lau­rène Boglio, Les Ven­terniers, 2022.
  • Petit éloge de la médi­ocrité, Les Péré­grines, 2023.
  • Le fin mot de l’Histoire de France en 200 expres­sions déca­pantes, Flam­mar­i­on, 2023.

Filmographie

  • Enfin Veuve, réal­isé par Isabelle Mer­gault, 2008 : Bidasse

Sa nébuleuse

Char­line Van­hoe­nack­er et Alex Vizorek, aux manettes de « C’est encore nous » et le reste de la bande com­posé de Juli­ette Arnaud, Emma Férey, Fab­rice Rivey et Anne-Sophie Ladonne.

Pierre-Emmanuel Bar­ré, végé­tarien et humoriste du même âge et aux mêmes incli­na­tions poli­tiques. Les deux hommes col­la­borent sur la plate­forme Brut où ils ani­ment la soirée prési­den­tielle. Ils sont inter­viewés ensem­ble sur les plateaux de télévi­sion pour faire la pro­mo­tion de leurs spec­ta­cles respectifs.

Lau­rence Bloch, direc­trice de la sta­tion entre 2014 et 2022 : « Je n’é­tais pas con­va­in­cue quand il a com­mencé avec des chroniques sans son, mais là, c’est irrésistible ».

Fran­cis­co Cun­ha, ami et met­teur en scène attitré depuis son sec­ond spectacle.

Erwan Rodary, son pro­duc­teur. « Il se remet en ques­tion et s’in­téresse aux autres, c’est son édu­ca­tion. Mais il a des idées arrêtées. Sur le vote blanc, il pense que c’est com­plète­ment con. Comme il est très sûr de ses idées, il faut trou­ver le bon argu­ment pour le faire chang­er d’avis. »

Rémi Var­rot, gui­tariste et Car­o­line Géryl, bat­teuse qui l’accompagnent sur son spec­ta­cle musi­cal « The Disruptives »

Julien Kosellek, son pro­fesseur de théâtre en deux­ième année au Cours Flo­rent « qui lui a vrai­ment appris le méti­er de comédien ».

Clara Dupond-Mon­od, son éditrice chez JC Lattès

Vie privée

Sa com­pagne, qui répond au nom de Johan­na, est ébéniste de pro­fes­sion. Ils rési­dent dans le XIIe arrondisse­ment de Paris. Il a une grande sœur.

Il l’a dit

« Un raciste est quelqu’un qui établit une hiérar­chie entre dif­férentes races humaines, qui pour­tant n’existent pas au sein de notre espèce. Un raciste est donc avant tout quelqu’un qui se trompe de vocab­u­laire. En effet, un con­sen­sus sci­en­tifique admet qu’il peut exis­ter davan­tage de dif­férences géné­tiques entre deux indi­vidus issus d’un même sous-groupe humain qu’entre deux indi­vidus de deux sous-groupes dif­férents. Plus de dif­férences entre deux papous de Nou­velle-Guinée qu’entre Marine Le Pen et le Mol­lah Omar. Par exem­ple, en cas de trans­fu­sion san­guine, un pyg­mée peut sauver la vie d’un skin­head. De même que ce skin­head peut mourir s’il en reçoit d’un de ses frères au groupe san­guin non com­pat­i­ble, quand bien même il serait son frère de sang », blog humoris­tique, 14 décem­bre 2013.

« Mes par­ents sont audi­teurs de France Inter depuis de longues années alors ils sont évidem­ment très heureux de mon par­cours radio­phonique. J’ai égale­ment une grande sœur avec qui je m’entends par­faite­ment et qui me suit régulière­ment sur mes dates de tournée. J’ai la chance d’avoir une famille assez réduite. Même si j’aurais rêvé d’une grande famille catholique ne serait-ce que pour pou­voir couch­er avec ma cou­sine », Sports and Peo­ple News, 01/03/2016.

« Je ne crois pas beau­coup au con­cept d’’adulte’. Autour de moi je ne vois que des enfants qui jouent aux grandes per­son­nes. Ca me donne envie de rire, et de mon­tr­er qu’on n’est pas dupe », Les Inrocks, 01/05/2016.

« Quand quelqu’un te dit que tous les Arabes sont des voleurs, c’est beau­coup plus rigo­lo de lui deman­der pourquoi que de lui répon­dre : vous avez tort », Libéra­tion, 28/12/2016.

« Je rap­pelle quand même que l’extrême-droite en France, on a déjà essayé, il s’appelait Philippe Pétain et ça a don­né, je dirais, un bilan mit­igé », France Inter, 19/11/2018.

« Depuis deux mois s’ajoutent à la liste [de ses insul­teurs, NDLR] mes préférés, ce sont les fans du pro­fesseur Raoult, alors eux je les adore, je les adore autant que le pro­fesseur Raoult lui-même. J’aurais adoré le con­tac­ter mais là il se trou­ve qu’il bosse sur un remède au Covid à base de céleri rémoulade et de staphy­lo­coque doré, donc on devrait pas tarder à le voir à la can­tine de Radio France, c’est quand même la bonne nou­velle », France Inter, 14/05/2020.

« Vous perdez votre temps. Vous nous faites per­dre le nôtre. Vous par­lez d’une France qui n’a jamais existé ailleurs que dans votre tête. Vous rêvez de pureté. Vous haïssez le mul­ti­cul­tur­al­isme avec des Nike aux pieds, en mangeant une piz­za, votre Sam­sung à la main. Vous avez déjà per­du. Per­son­ne ne démélangera les cul­tures. Per­son­ne ne cessera de voy­ager, de fuir la mis­ère, de tomber amoureux, de se métiss­er. Vous vous épuisez pour rien. Les dom­i­nants vous ont fait croire que le dan­ger, c’était le réfugié sans le sou plutôt que le mil­liar­daire qui vous pique du pognon tous les jours, échap­pant à l’impôt, imposant sa poli­tique. Vous y avez cru. Ils ont gag­né. Ils ont “grand-rem­placé” les raisons de votre colère. Mais vous valez mieux que ça. Mieux que vos angoiss­es. Mieux que vos névros­es, qui ne sont défini­tive­ment pas un pro­gramme poli­tique », Siné Men­su­el, 11/2021.

« Je pense qu’il ne faut plus par­ler à ces gens-là. Tu es sur le Titan­ic et Lau­rent Alexan­dre, c’est le gars qui dit : “Des ice­bergs ? Hum, je ne suis pas sûr”. Donc on va inviter des gars comme lui, avec en face des per­son­nes qui dis­ent qu’il faut tourn­er face aux ice­bergs, et on va don­ner cinq min­utes de temps de parole à cha­cun ? Non ! C’est parce qu’on a trop écouté des gens comme eux qu’on en est là. Il faut leur dire de se taire », Reporterre, 29/01/2022.

« Le bouf­fon, c’était ça : le roi dis­ait, “il n’y a qu’une per­son­ne qui a le droit, et c’est toi”, et tu as des grelots, et en quelque sorte la cri­tique est neu­tral­isée. Pour Inter, oui, il y a un peu de ça, et hon­nête­ment, j’ai pas la réponse. Je pense qu’il n’y a pas de réponse fer­mée là-dessus, à quel point nous, dans notre émis­sion, on peut être la cau­tion, et à quel point la direc­tion, quand ils se font emmerder en mode “dites-donc, vous êtes vache­ment à droite” ils répon­dent “ben non regardez, il y a Van­hoe­nack­er et Meurice”. C’est pos­si­ble que ce soit ça », Medi­a­part, 14/12/2022.

 « Si je suis triste, c’est de te laiss­er ain­si, dirigée par des âmes de si peu de scrupules », écrit-il au lende­main de son licen­ciement. Il fustige la direc­tion de France Inter, qui a « comme bous­sole leur soif d’obéir, et un tableur Excel à la place du cerveau ». Il estime que cette sépa­ra­tion a pour avan­tage « d’exposer au grand jour leur bru­tal­ité …Les « libéraux » sont en train de livr­er le pays clés en main à l’extrême droite, lui offrant, ce jour, une énième vic­toire idéologique. […] Cer­taines blagues auront des airs de choix de car­rière. […] Les jour­nal­istes, aus­si, sont priés de se taire, si l’on en croit tes reporters virés à bas bruit ces derniers jours. Bref, McCarthy is back. », X, le 12 jan­vi­er 2024 dans une let­tre ouverte à France Inter.

Guil­laume Meurice a gran­di à Jussey (Haute-Saône), au milieu de ter­res agri­coles dans l’est de la France. Aux européennes, le Rassem­ble­ment nation­al y a grim­pé au-delà des 45 %. « Atten­tion, gros prob­lèmes d’insécurité à Jussey », iro­nise-t-il. Là-bas, ses par­ents tenaient la mai­son de la presse, dis­cu­taient « avec tout le monde, déjà beau­coup d’électeurs Front nation­al. » Il a vécu « une enfance hyper heureuse » dans ce coin un peu paumé où les mag­a­sins fer­ment les uns après les autres. « Ce sont des ter­ri­toires com­plète­ment aban­don­nés. Je ne vais pas te faire de la soci­olo­gie à deux balles mais c’est ça, la France. Je trou­ve ça super intéres­sant de chercher à com­pren­dre com­ment un type qui n’est pas un méchant gars est amené à faire le choix du RN, de l’exclusion de l’autre. L’humour peut peut-être servir à démon­ter ce mécan­isme. », Libéra­tion, 24/06/2024.

Ils ont dit

Dimanche 8 sep­tem­bre, la pre­mière de « La Dernière » a don­né le ton de ce nou­veau ren­dez-vous, mélangeant regard inso­lent sur l’actualité et bonne humeur : ce n’est pas feu « Le Grand Dimanche soir » mais ça y ressem­ble drôle­ment. Même jour de dif­fu­sion, même horaire (de 18 heures à 20 heures), même rédac­teur en chef (Ramzi Assa­di), mêmes com­plices − Aymer­ic Lom­pret et Juli­ette Arnaud −, même direct en pub­lic (cette fois au théâtre L’Européen, où les spec­ta­teurs doivent débours­er 17 euros).
Le « Jour­nal des bonnes nou­velles » a été rem­placé par le « Bilan de la semaine », et les chroniques se suc­cè­dent à inter­valles réguliers sou­vent humoris­tiques (avec de nou­velles voix comme celle d’Akim Omiri ou le retour de Flo­rence Mendez, une autre virée de France Inter) mais pas que. « Le Grand Dimanche soir » comp­tait dans ses rangs la maîtresse de con­férences en styl­is­tique Laélia Véron, « La Dernière » a fait appel à la doc­teure en neu­ro­sciences Samah Kara­ki ». Le Monde, 14/09/2024.

« Éco­lo revendiqué, ten­dance végé­tari­enne, le Bour­guignon de 35 ans n’en a pas tout à fait con­science, mais il est porté aux nues par la gauche de la gauche. Celle-ci, d’habi­tude plus agacée par France Inter, en a presque fait son comique offi­ciel. Sur les réseaux soci­aux, elle partage à tout-va ses vidéos, qui rail­lent chaque jour les rich­es, le CAC 40, l’ar­gent-roi, les droites et le PS. Sou­vent, elles dépassent le demi-mil­lion de vues sur Face­book. Le pro­pos de Meurice est telle­ment mar­qué poli­tique­ment que ses com­pars­es de l’émis­sion “Si tu écoutes, j’an­nule tout”, les pour­tant pas très droitiers Char­line Van­hoe­nack­er et Alex Vizorek, le font pass­er à l’an­tenne pour le gau­cho de ser­vice », Libéra­tion, 28/12/2016.

« Il maîtrise l’art de la joute ora­toire de manière phénomé­nale ! Il utilise la parole de l’autre et la retourne sans être jamais agres­sif ni méchant », Char­line Van­hoe­neck­er, L’Obs, 13/03/2017.

« À la revue de gauche rad­i­cale “Bal­last” qui lui demande si le côté défouloir de la satire ne risque pas de démo­bilis­er poli­tique­ment, il répond que les luttes sociales man­quent d’hu­mour et que, pour com­bat­tre une struc­ture, il peut être intéres­sant de la tourn­er d’abord en déri­sion. La logique Meurice vise la prise de con­science indi­vidu­elle plus que la révo­lu­tion », Idem.

« Dominique Seux est la tête de Turc préférée de Guil­laume Meurice et de Char­line Van­hoe­nack­er, qui le prend aus­si régulière­ment pour cible dans son bil­let de 7 h 57. Cette lib­erté de taquin­er son voisin de mati­nale serait la preuve ultime du plu­ral­isme, selon Cather­ine Nayl. Mais peut-on met­tre sur le même plan un dis­cours jour­nal­is­tique con­stru­it, ressas­sé, et des sketchs à car­ac­tère poli­tique ? », Le Monde diplo­ma­tique, 08/2020.

« La pen­sée de Guil­laume Meurice face à l’artisan, c’est celle du diplômé qui en veut au tit­u­laire d’un CAP, d’un bac pro qu’il méprise, de vivre mieux que lui, et plus digne­ment que lui. Et sur ce point, il faut lire de façon claire et trans­par­ente la jalousie du plumi­tif vis-à-vis d’un boulanger, d’un petit libraire de quarti­er, d’un chape­lier de province: eux, ils ont une rési­dence sec­ondaire, eux, ils ont un pat­ri­moine, eux, ils ont des employés. Tout ce qui fait envie au pisse-copie, mais qu’il n’a pas osé ris­quer d’avoir, parce qu’il est plus sim­ple, plus ras­sur­ant de louer sa force de tra­vail que d’en garder la pro­priété », Eric Vaereghe, Le Figaro, 04/12/2020.

« Lau­rence Bloch, direc­trice de France Inter, madame Veil, qui dirige Radio France, qu’est-ce que vous allez faire ? Rien ! Rien ! On a le droit de dire “Tous les policiers sont des bâtards” par quelqu’un qui est payé par nos impôts ! Mais c’est un scan­dale ! Un véri­ta­ble scan­dale ! », Pas­cal Praud, L’Heure des Pros, 08/12/2020.

« Guil­laume Meurice, comique offi­ciel du pro­gres­sisme, ne fait aucune­ment de lhumour ; il ricane en crachant sur les Français dont il souhaite la prompte dis­pari­tion », Causeur, 30/11/2021.

« J’aimerais bien savoir ce qu’ils font les bobos de France inter comme Sophia Aram et Guil­laume Meurice, etc., qui sont toute la journée en train de boire des cafés, au Café de Flo­re… J’aimerais bien savoir ce qu’ils font pour les autres parce que c’est nous qui les payons, avec nos impôts, cette bande d’abrutis de France Inter… Ils nous met­tent dans la gueule toute la journée et ne font rien pour les autres. Ils ne pensent qu’à leurs petites gueules, à aller pren­dre des ver­res en Stan Smith… J’espère les crois­er un jour », Cyril Hanouna, Touche pas à mon poste, 04/11/2022.

« L’humoriste rubi­cond de ser­vice pub­lic est une race à part. Il ne rit pas, il ricane. Et tou­jours la bouche en coin à gauche. Il n’est jamais drôle mais tou­jours méchant. Il se croit spir­ituel car tout le monde rit d’un rire obligé dans le stu­dio capi­ton­né », Gilles-William Gold­nadel, Le JDD, 5 novem­bre 2023.

« Alors que l’extrême droite est aux portes du pou­voir, (…) votre déci­sion frag­ilise con­sid­érable­ment l’ensemble de notre entre­prise ». Le syn­di­cat SUD (auquel appar­tient Guil­laume Meurice) dans un com­mu­niqué du 11 juin 2024.

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