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Ivan Rioufol

10 janvier 2023

Temps de lecture : 22 minutes
Accueil | Portraits | Ivan Rioufol
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Ivan Rioufol

Temps de lecture : 22 minutes

Réactionnaire… et progressiste

« Le pro­gres­siste du XXIème siè­cle sera un réactionnaire »

Ivan Rioufol est un journaliste, éditorialiste et essayiste français classé à la fois comme réactionnaire et néo-libéral, voire comme un néo-conservateur à la française. Né en septembre 1952 à Nantes (Loire-Atlantique) d’un père avocat et d’une mère au foyer, il a fait presque toute sa carrière au sein du quotidien Le Figaro. Il officie désormais à temps plein sur CNews. Frère de l’acteur Marc Rioufol, décédé en 2011 à l’âge de 49 ans, il est marié depuis 1984 à Marie Perron, illustratrice de mode, avec laquelle il a eu deux enfants.

Formation

Sco­lar­isé au col­lège de l’Im­mac­ulée Con­cep­tion à Laval puis au col­lège Saint-Stanis­las à Nantes, il est tit­u­laire d’un DEA (Diplôme d’Études Appro­fondies) de droit mar­itime et aérien qu’il a obtenu à l’is­sue d’un cur­sus à l’u­ni­ver­sité de Nantes.

Parcours professionnel

Ivan Rioufol com­mence sa car­rière à Presse Océan en 1976. Par­al­lèle­ment, il est aus­si cor­re­spon­dant pour plusieurs jour­naux, comme le Quo­ti­di­en de Paris, Le Jour­nal du Dimanche et Forum Inter­na­tion­al. Il rejoint Le Figaro comme Grand Reporter en 1985 jusqu’en 1987, date à laque­lle il devient respon­s­able de la rubrique « Con­fi­den­tiel » au ser­vice « La vie des médias » de 1988 à 1990. Il est ensuite chef de ser­vice de 1990 à 1992 puis rédac­teur en chef adjoint de 1992 à 1994 et enfin rédac­teur en chef du ser­vice des infor­ma­tions générales de 1995 à 2000. A cette date, il devient chroniqueur et mem­bre du comité édi­to­r­i­al du jour­nal. Il a égale­ment été édi­to­ri­al­iste au Figaro Madame.

Pen­dant 20 ans, de 2002 à 2022, il tient dans Le Figaro un « Bloc-notes » pub­lié chaque ven­dre­di, suc­cé­dant ain­si à Max Clos décédé la même année. Dans son dernier bloc-notes, il rend hom­mage au directeur de pub­li­ca­tion de l’époque, Yves de Chaise­martin, qui lui mît le pied à l’étrier :

« À mon niveau, j’ai tâché d’être le pho­tographe et le com­men­ta­teur des soubre­sauts de la société, en met­tant mes pas dans ceux de Max Clos, à qui j’ai suc­cédé en 2002. L’an­cien directeur de la rédac­tion avait relancé le ‘Bloc-notes’ en 1988, pour le tenir jusqu’au bout de sa vie. Yves de Chaise­martin, alors patron du Figaro, m’avait offert la relève à deux con­di­tions: ‘Vous restez vous‑même, et vous êtes dégagé de la ligne édi­to­ri­ale’. Ma recon­nais­sance est immense ».

Si l’éditorialiste avait déjà son rond de servi­ette sur CNews, son départ du Figaro va lui per­me­t­tre de se con­sacr­er plus uni­ment à la chaîne. Tel Zem­mour sur « Face à L’Info », il a droit à sa tri­bune heb­do­madaire, inti­t­ulée là aus­si « Face à Rioufol » chaque dimanche à 20h.

Il est égale­ment chroniqueur à l’émission On refait le monde, sur RTL. A ce titre, il a été sacré « Langue de vipère 2011 », dis­tinc­tion récom­pen­sant le polémiste le plus acerbe, selon le vote des audi­teurs de RTL. Il par­ticipe régulière­ment comme invité aux émis­sions de « C dans lair » sur France 5. Depuis le 1er févri­er 2008, il tient égale­ment un blog inti­t­ulé « Lib­erté d’expression » sur le site inter­net du Figaro.

En 2009, il reçoit, dans le cadre des « Y a bon Awards » (par­o­die de céré­monie de remise de prix pour des pro­pos « racistes »), le prix de « l’a­cadémie bien française » pour son ouvrage « Où va la France ? » (2008). Cette céré­monie est organ­isée tous les ans depuis 2009 par « Les Indi­vis­i­bles », une asso­ci­a­tion créée en 2007 par la mil­i­tante antiraciste Rokhaya Dial­lo. Il sera nom­iné égale­ment en 2010 et 2011 dans des caté­gories dif­férentes (« Touche pas à mon pote raciste » en 2010 et « La France aux français. Les vrais » en 2011). Fin 2010, il assiste aux « Assis­es sur l’is­lami­sa­tion », une table ronde organ­isée à Paris con­join­te­ment par le Bloc Iden­ti­taire et Riposte Laïque avec la par­tic­i­pa­tion de l’homme poli­tique suisse Oskar Freysinger et de l’écrivain Renaud Camus, dont il ren­dra compte dans un bil­let pub­lié sur son blog.

En juin 2013, il est con­vo­qué pour être enten­du par la Police judi­ci­aire suite à une plainte déposée con­tre lui par le Col­lec­tif Con­tre l’Is­lam­o­pho­bie en France (CCIF) qui lui reproche des pro­pos tenus le 15 novem­bre 2012 dans l’émis­sion « On refait le monde » à pro­pos de leur cam­pagne d’af­fichage qui repre­nait un tableau de David, « Le ser­ment du jeu de Paume ». Depuis novem­bre 2013 il pub­lie sur le média sou­verain­iste Boule­vard Voltaire.

Prises de position

Ivan Rioufol s’est tou­jours posi­tion­né en faveur de la lib­erté d’ex­pres­sion et con­tre le poli­tique­ment cor­rect. En 1990, il a pris par­ti con­tre la loi Gayssot. De même, il se prononce con­tre la loi rép­ri­mant les pro­pos homo­phobes et sex­istes en 2004. Néo-con­ser­va­teur, il a pris posi­tion en faveur de l’in­ter­ven­tion améri­caine en 2003 et se mon­tre plutôt favor­able aux posi­tions de George W. Bush. En revanche, il est beau­coup plus réservé con­cer­nant son suc­cesseur Barack Oba­ma, évo­quant en 2009 la désil­lu­sion de « l’Oba­ma­nia » dans un bil­let posté sur son blog. Il est opposé à la repen­tance et aux lois mémorielles. Il peut être con­sid­éré comme résol­u­ment pro-israélien, comme l’ex­prime son arti­cle de 2008, « Faut-il être sol­idaire d’Israël ? », dans lequel il accuse les médias français de com­plai­sance envers les enne­mis d’Is­raël. En octo­bre 2013, il fait par­tie, comme Eric Zem­mour ou Frédéric Beigbed­er, des sig­nataires de la péti­tion « Touche pas à ma pute ! Le man­i­feste des 343 salauds », lancée par le mag­a­zine Causeur, pour pro­test­er con­tre le pro­jet de loi de pénal­i­sa­tion des clients des pros­ti­tuées. En jan­vi­er 2014, il s’est pronon­cé con­tre l’in­ter­dic­tion des spec­ta­cles de Dieudon­né au nom du respect de la lib­erté d’expression.

Après les atten­tats de Char­lie Heb­do de jan­vi­er 2015, il prend à par­tie la jour­nal­iste et mil­i­tante antiraciste Rokhaya Dial­lo. Dans l’émis­sion « On refait le monde » sur RTL, il lui demande de se désol­i­daris­er de l’at­ten­tat en tant que musul­mane. La jour­nal­iste se mon­tre immé­di­ate­ment indignée, tan­dis que les autres inter­venants, et l’an­i­ma­teur, le som­ment de se taire, l’ac­cu­sant d’avoir été à l’o­rig­ine des larmes de la jeune musulmane.

Le 21 avril 2017 sur Cnews, il prend appui sur un sondage de l’institut Mon­taigne pour affirmer que « 27 % des Français musul­mans se récla­maient de l’idéolo­gie de l’État islamique ». L’institut Mon­taigne réag­it en affir­mant de son côté qu’en « aucun cas, les con­clu­sions de notre enquête ne peu­vent nour­rir votre pro­pos ».

Le 9 févri­er 2018 sur Cnews encore, il prend posi­tion sur le tur­ban de la chanteuse Men­nel et crée à nou­veau la polémique : « La voir se pro­duire sur une chaîne privée entur­ban­née, […] avec une sorte de voile qui mar­quait sa sin­gu­lar­ité, sa vis­i­bil­ité […] Alors que dans le même temps vous avez des femmes irani­ennes qui se bat­tent pour enlever leur voile, que vous avez des femmes kur­des qui se bat­tent cheveux au vent pour essay­er de se bat­tre con­tre l’État islamique ! ». Et d’insister : « Vous ne voulez pas voir qu’elle est islamiste ! Un voile aujourd’hui, quand c’est porté à la télé, c’est un signe poli­tique. C’est une manière de faire com­pren­dre qu’elle ne veut pas vivre avec nous, qu’elle ne veut pas vivre ensem­ble ».

Après les meurtres de Sarah Hal­i­mi et Mireille Knoll il signe le « man­i­feste con­tre le nou­v­el anti-sémitisme » paru dans le Parisien le 21 avril 2018.

En févri­er 2022, il dresse un par­al­lèle his­torique entre la poli­tique de ségré­ga­tion san­i­taire opérée par l’État français dans le sil­lage de la pandémie et les con­di­tions de la créa­tion du Ghet­to de Varso­vie en 1940. Ses pro­pos, pour­tant dénués d’ambiguïtés, sont dénon­cés par la SDJ du Figaro qui y voit des « sous-enten­dus » nauséabonds. Pour son rédac­teur en chef, Alex­is Brézet, « si on ne con­nais­sait pas Ivan, ces pro­pos pour­raient laiss­er croire à des com­plai­sances pour des thès­es inac­cept­a­bles ». L’ARCOM est saisi dans la foulée et com­mu­nique une mise en demeure à CNews. Quelques mois plus tard, Rioufol quitte la rédac­tion du Figaro, ce qui laisse penser que ses pro­pos ont pu être la goutte d’eau faisant débor­der le vase du poli­tique­ment correct.

Publications

  • Jour­nal d’un paria. Bloc-notes 2020–2021, L’Artilleur, 2022.
  • Le Réveil des som­nam­bules. Bloc-notes 2018–2019, L’Artilleur, 2020, 288p.
  • Les Traîtres : ils ont aban­don­né la France, Pierre-Guil­laume de Roux, 2020.
  • Indignés, réveillez-vous ! Édi­tions de Passy, novem­bre 2018
  • Macron, la grande mas­ca­rade. Bloc-notes 2016–2017, Édi­tions L’Artilleur
  • La Nou­velle révo­lu­tion française, Édi­tions de Passy, 2016
  • La Guerre civile qui vient, éd. Pierre-Guil­laume de Roux, 2016
  • Poings sur les i, Édi­tions de Passy, 2015
  • Touche pas à ma France, Édi­tions de Passy, 2014
  • Le Cré­pus­cule du social­isme, Édi­tions de Passy, 2013
  • La Fin d’un monde, Édi­tions de Passy, 2012
  • De l’ur­gence d’être réac­tion­naire, Édi­tions PUF, 2012
  • A la recherche du peu­ple per­du, Édi­tions de Passy, 2011
  • Attachez vos cein­tures, Édi­tions de Passy, 2010
  • Allez‑y sans nous, (ouvrage col­lec­tif sous l’égide du Club des Ron­chons), Édi­tions L’Âge d’Homme, 2009
  • La démoc­ra­tie d’apparence, (ouvrage col­lec­tif) Édi­tions François-Xavier de Guib­ert, 2009
  • Chronique d’une année de crises, Édi­tions de Passy, 2009
  • Où va la France?, Le Bloc-notes de la prési­den­tielle, Édi­tions de Passy, 2008
  • La Frac­ture iden­ti­taire, Fayard, 2007
  • Peu­ples et migra­tions, la ques­tion géopoli­tique du XXIe siè­cle (par­tic­i­pa­tion) Daeda­los, 2007
  • Les Écrivains infréquenta­bles (par­tic­i­pa­tion), La Presse lit­téraire, 2007
  • Chroniques d’une résis­tance, Édi­tions du Rocher, 2005
  • La République des faux gen­tils, Édi­tions du Rocher, 2004
  • La Tyran­nie de l’im­pudeur, Édi­tions Anne Car­rière, 2000

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné

Sa nébuleuse

Ivan Rioufol est senior fel­low à l’Atlantis Insti­tute. Fondé en 2003 à Brux­elles, ce dernier est un think tank européen indépen­dant de ten­dance néo­con­ser­va­trice dirigé par Corentin de Salle, présidé par Joël Rubin­feld (mem­bre du par­lement Juif Européen, une insti­tu­tion inau­gurée en 2012 et com­prenant 120 représen­tants issus de 47 pays qui se réu­nis­sent dans les bâti­ments du par­lement européen de Stras­bourg, insti­tu­tion qual­i­fiée de « fumis­terie » par le CRIF) et réu­nis­sant des intel­lectuels fran­coph­o­nes issus d’horizons divers, comme Frédéric Encel, géopoliti­cien et pro­fesseur à Sci­ences Po, ou le philosophe néo-con­ser­va­teur Yves Rou­caute. D’in­spi­ra­tion atlantiste et libérale et con­va­in­cu que l’État de droit et la démoc­ra­tie sont des mod­èles uni­versels à pro­mou­voir dans toutes les régions du monde, l’Atlantis Insti­tute sou­tient les ini­tia­tives d’ONG et de dis­si­dents irakiens ou syriens en vue d’in­stau­r­er la démoc­ra­tie Ivan Rioufol est égale­ment mem­bre de l’As­so­ci­a­tion des descen­dants de cap­i­taines cor­saires (Saint-Malo) et de l’As­so­ci­a­tion des amis d’Alphonse Allais (qui a son siège social dans un restau­rant de la place du Tertre à Montmartre).

Véronique Jacquier, rompu à l’exercice de l’entretien poli­tique sur BFMTV, RMC et Sud Radio, lui donne la réplique sur CNews chaque dimanche.

Ils l’ont dit

« Plus corseté et con­ser­va­teur sur les mœurs que sa “cama­rade” Elis­a­beth Lévy, Ivan Rioufol mêle exer­ci­ce de déplo­ration et appel au soulève­ment de ceux qu’il per­siste à nom­mer les “Français de souche”. Selon lui, en ces temps “prérévo­lu­tion­naires”, l’al­ter­na­tive est sim­ple: soit nous som­brons dans une “guerre civile” qui par­ti­ra des ban­lieues, soit un sur­saut nation­al per­me­t­tra d’éviter une “islami­sa­tion” générale. Lueur d’e­spoir, néan­moins: pour con­tourn­er le “poli­tique­ment cor­rect” qui empêcherait ces vérités d’être énon­cées, Inter­net pour­rait con­stituer une base stratégique d’où serait menée la “recon­quête”. Où l’on voit que le “vieux réac” ne répugne pas à la moder­nité », Jérome Dupuis, L’Ex­press, févri­er 2012 à pro­pos de son livre De l’ur­gence d’être réac­tion­naire.

« L’un des traits les plus frap­pants de la pen­sée “néoréac” théorisée par Rioufol repose sur la réac­ti­va­tion d’un vieux motif de la droite extrême : la bar­barie nous guette, le déclin s’est instal­lé, et pour y résis­ter, il faut un “néces­saire sur­saut réac­t­if”, c’est-à-dire “décon­stru­ire les décon­struc­teurs, ser­mon­ner les ser­mon­neurs, juger les juges”, s’opposer aux “adeptes des sci­ences sociales” et aux “jour­nal­istes-per­ro­quets qui n’ont jamais autant répété vouloir faire sens que depuis qu’ils ont per­du le nord”…, et bien sûr rejeter les immi­grés, l’islam, le mul­ti­cul­tur­al­isme (la plaie absolue selon les néoréacs), défendre l’obsession iden­ti­taire, le culte bar­résien de la terre », Jean Marie Durand, Les Inrocks, 28 jan­vi­er 2012.

« Avec Ivan Rioufol au Figaro, l’extrême-droite n’a pas de soucis à se faire: ses intérêts sont sous bonne garde. Un tor­chon fas­cisant et raciste injurie une min­istre, Chris­tiane Taubi­ra, sur le reg­istre abjecte qu’affectionnaient en d’autres temps les plus vils plumi­tifs de « Je suis partout ». Et Rioufol de trem­per aus­sitôt sa plume dans l’en­cre brune pour accuser la Garde des Sceaux, d’avoir com­mis une «bassesse poli­tique» en réagis­sant con­tre l’ignominie avec la dig­nité et la hau­teur de vue qui a pour­tant ému des mil­lions de Français. Minute, qui eut pour rédac­teur en chef un cer­tain Patrick Buis­son, a craché sa haine con­tre des mil­lions de Français, au-delà de Chris­tiane Taubi­ra, mais pour le chroniqueur du Figaro, la min­istre out­ragée, que des crim­inels du clavier voudraient exclure du genre humain, mèn­erait une bataille per­son­nelle», lhumanité.fr, 14 novem­bre 2013.

« Au fond Ivan Rioufol estime que les iné­gal­ités sont glob­ale­ment justes, qu’elles reposent d’abord sur le mérite et non sur la repro­duc­tion sociale et un sys­tème iné­gal­i­taire. Il défend les rich­es car c’est eux qui per­me­t­traient à la société de tourner […] Ivan Rioufol voudrait que la gauche soit de droite. Il com­mence des tonnes de phras­es par « la gauche devrait » faire ceci ou cela, c’est à dire men­er une poli­tique plus à droite », Clé­men­tine Autain, Nous avons rai­son d’espérer, 2015.

« Il y a, au Figaro, un chroniqueur qui mérit­erait, comme Sil­hou­ette, Sand­wich, Poubelle ou Macadam dont les noms pro­pres sont devenus des noms com­muns, de fig­ur­er dans un dic­tio­n­naire pour car­ac­téris­er un con­cept, celui de redon­dance phraséologique. Il s’appelle Ivan Rioufol et, depuis plus de quinze ans, chaque semaine, il écrit exacte­ment le même arti­cle, tapant sur les mêmes clous à l’aide des mêmes phras­es ryth­mées par les mêmes mots », Jean-François Kahn, Le Soir, 18/12/2017.

Il l’a dit

« Le réac­tion­naire du XXIe siè­cle est un démoc­rate déçu et de plus en plus irrité, venu de la droite comme de la gauche. La pen­sée con­forme le croit irrécupérable et veut l’of­frir à Marine Le Pen. Le «néoréac» est, en réal­ité, en réso­nance avec la société civile qui a décidé de repren­dre son des­tin en main. Il peut être le socle poli­tique d’une future Union nationale. Il est le nou­veau mod­erne », De l’ur­gence d’être réac­tion­naire, 2012.

« Cette fois, le can­di­dat Sarkozy annonce vouloir abaiss­er le chiffre [d’im­mi­grés] à 100 000. C’est mieux, bien sûr. Mais la France a‑t-elle tou­jours besoin de ces peu­ples nou­veaux ayant pour voca­tion à faire souche à leur tour? Ne pour­rait-on enfin se pos­er sim­ple­ment la ques­tion, alors que le pays con­naît un chô­mage crois­sant, qu’il manque un mil­lion de loge­ments, que le sys­tème de pro­tec­tion sociale tombe en bottes, que l’école n’arrive plus à inté­gr­er la « diver­sité », que les com­mu­nau­tarismes ne cessent de s’étendre, que la cohé­sion nationale s’effrite, que des phénomènes de con­tre-coloni­sa­tion appa­rais­sent ? », « Bloc-notes », Le Figaro, 7 mars 2012.

« L’idéologie antiraciste est une plaie pour la démoc­ra­tie. Elle détourne les mots et les regards au prof­it de minorités pro­tégées qui ten­tent de sub­ver­tir la République avec l’appui de faiseurs d’opinion som­no­lents », « Bloc-notes », Le Figaro, 8 févri­er 2012.

« Le phénomène le plus spec­tac­u­laire et le plus occulté est celui que l’écrivain Renaud Camus nomme Le Grand Rem­place­ment (Édi­tions David Rein­harc) ; c’est-à-dire les sub­sti­tu­tions de pop­u­la­tion qui s’opèrent, avec la stupé­fi­ante abdi­ca­tion de tous, dans cer­taines villes et cer­tains ter­ri­toires et qui tour­nent le dos au proces­sus d’assimilation con­sti­tu­tif de l’unité nationale » « Bloc-notes », Le Figaro, 3 févri­er 2012.

« Au lende­main de l’effondrement des Tours jumelles de New York, Ben Laden avait été applau­di dans des cités français­es. Dix ans plus tard, le ter­ror­iste fon­da­men­tal­iste a été tué. C’est le nom de Nico­las Sarkozy qui est salué en Libye. Le change­ment poli­tique est con­sid­érable. La France n’a pas com­mis là-bas les erreurs des États-Unis en Irak. Mais le résul­tat est iden­tique : un despote, Kad­hafi, est tombé par la force bru­tale d’une coali­tion mil­i­taire occi­den­tale, au nom des Droits de l’homme portés par l’Europe », « Bloc-notes », Le Figaro, 7 sep­tem­bre 2011.

« La France des droits de l’homme a renoué avec sa voca­tion et gag­né une guerre con­tre l’obscurantisme. Cette vic­toire est celle d’un réveil des con­sciences. À quand, d’autres sursauts ?

La volte-face sur Kad­hafi, qui en 2007 avait eu droit à l’invitation de Sarkozy, alors indif­férent au pro­fil loufoque et détestable du Guide, démon­tre qu’un chef de l’État peut trou­ver un béné­fice rapi­de à pra­ti­quer le vire­ment de bord, si ce change­ment de cap répond à d’évidentes bru­tal­ités, injus­tices, et, en l’occurrence, au rejet des dic­tatures par la rue arabe », « Bloc-notes », Le Figaro, 26 août 2011.

« Mais Dieudon­né est surtout le révéla­teur, à tra­vers son pub­lic, de la nou­velle haine anti-juive et anti-blanche que les antiracistes, qui s’indignent aujourd’hui, ont lais­sé prospér­er au cœur des intouch­ables cités d’immigration. Ce désas­tre est le leur. Il est à regarder en face et non pas à dis­simuler sous le tapis », Blog Le Figaro, 6 jan­vi­er 2014.

« Selon moi, Macron n’a pas apporté une révo­lu­tion telle qu’il le pré­tend. Au con­traire, il nous fait vivre un grand bond en arrière. Il fait revivre ce que les Français croy­aient pou­voir rejeter.
Les Français pen­saient avoir com­pris que Macron avait analysé la frac­ture entre les élites et le peu­ple. Mal­heureuse­ment, on se rend compte, au con­traire, que Macron a redy­namisé le pou­voir des élites en canal­isant la société civile qu’il avait appelée à la rescousse pour en faire un par­ti godil­lot.
», Boule­vard Voltaire, 21/12/2017

« Macron achève le sys­tème. C’est un acci­dent de l’Histoire dans la mesure où sa venue a sur­pris tout le monde. Il y a encore un an, per­son­ne ne le voy­ait arriv­er à ce point de son par­cours politique.
Il a béné­fi­cié d’un effon­drement des par­tis qui étaient des par­tis ver­moulus. Il n’a suf­fi qu’à don­ner un coup d’épaule pour qu’ils s’effondrent. Il a égale­ment béné­fi­cié de cette coali­tion des affaires con­tre François Fil­lon dans la dernière ligne droite.
[…] Il est le pro­duit d’un monde finis­sant », ibid.

« Il y a beau­coup d’impostures dans ses pos­tures. Il fait croire qu’il est ce Nou­veau Monde.
Pour l’instant, tout démon­tre qu’il n’a fait que repro­duire la vieille tech­nocratie, le monde des experts, le monde des financiers, le monde de Bercy. Tout ce monde-là a repris les commandes.
Au con­traire, François Fil­lon avait demandé le courage de la vérité. On peut donc se deman­der si son évic­tion n’était pas due au fait qu’il se soit peut-être approché de trop près du sujet brûlant de la dénon­ci­a­tion de cette mas­ca­rade et ces grands men­songes qui font croire qu’on peut faire une démoc­ra­tie sans le peu­ple
», ibid.

« La poli­tique de Barack Oba­ma a con­duit à l’éviction de Hillary Clin­ton et à l’élection de son exact con­traire Don­ald Trump. Je fais le pari que si Macron pour­suit dans cette voie du poli­tique­ment cor­rect qu’il a réha­bil­ité à l’image de ce qu’était Barack Oba­ma, il va accélér­er les proces­sus de rejet de ce monde faux et de cet estab­lish­ment que Don­ald Trump a réus­si à pul­véris­er mal­gré tous ses défauts », ibid.

« Son essouf­fle­ment est pro­gram­mé. Il a fait l’impasse sur de grandes ques­tions qui se posent dès à présent. Com­ment répon­dre à une immi­gra­tion de peu­ple­ment ? Com­ment répon­dre à un islam rad­i­cal et colonisa­teur ? Com­ment répon­dre à une frac­tura­tion de la société ? Com­ment répon­dre au ter­ror­isme ? Nous ne pou­vons pas répon­dre à toutes ces ques­tions sim­ple­ment par l’économie.
Toute sa cam­pagne a été con­stru­ite sur le rejet des pop­ulismes et sur le rejet d’un dis­cours qui, pré­cisé­ment, alerte sur ces grandes ques­tions socié­tales.
[…]. Par con­séquent, soit Macron est obligé de se dédire, et dans ce cas il va fal­loir qu’il fasse un grand tra­vail de retour sur lui-même, soit il con­tin­ue dans un aveu­gle­ment et dans une sorte d’idéologie « béni-oui-ouiste » qui l’empêchera d’apporter les répons­es qu’attendent les Français ».

« Des « jour­nal­istes » jugeant mes pro­pos intolérables [au sujet du tur­ban de Men­nel sur Cnews le 9/2/2018] ont immé­di­ate­ment lancé des deman­des de dénon­ci­a­tion au CSA. Mes pro­pos ne met­tent pas du tout en cause les musul­mans comme on voulait me le faire enten­dre, mais met­taient en cause une idéolo­gie total­i­taire. Ceci est devenu quelque chose d’indicible pour beau­coup de ces musul­mans-là. Le prob­lème est venu de cette déla­tion lancée par des jour­nal­istes. Elle a été retwit­tée, et donc soutenue par Jean-Michel Aphatie lui-même. En ter­mes de con­fra­ter­nité, c’est assez peu glo­rieux. Cela mon­tre la per­méa­bil­ité d’un cer­tain monde médi­a­tique vis-à-vis de cet islam rad­i­cal », Boule­vard Voltaire, 13/02/2018.

« Mar­i­on Maréchal-Le Pen […] est quand même dans un argu­men­taire qui rompt avec l’amateurisme de Jean-Marie Le Pen et même sa fille, qui a lais­sé tomber toutes les fon­da­tions intel­lectuelles. Mar­i­on con­stru­it de façon intel­li­gente et de tout à fait rationnelle, pas à pas quelque chose qui me fait d’ailleurs penser un peu à la manière dont Emmanuel Macron avait con­stru­it égale­ment très en détail son mou­ve­ment En Marche ! Je vois là une machine de guerre », Boule­vard Voltaire, 02/03/2018.

« Réca­pit­u­lons : Don­ald Trump est la vul­gar­ité incar­née. Vik­tor Orban men­ace la démoc­ra­tie. Le pre­mier entache les États-Unis de ses com­porte­ments grossiers. Le sec­ond vio­le, en Hon­grie, l’indépendance de la jus­tice et la lib­erté de la presse. Ce tableau est brossé, en France, par la Macronie et ses médias. Pour­tant, c’est le chef de l’État qui a longtemps fait obsta­cle à la nom­i­na­tion du nou­veau pro­cureur de Paris : trois can­di­dats à la suc­ces­sion de François Molins, pro­posés par la Chan­cel­lerie, ont d’abord été reto­qués par l’Élysée en dépit des usages. Le Par­quet nation­al financier, qui a son­né l’hallali con­tre François Fil­lon en 2017, a tou­jours ses liens avec l’exécutif. Quant à la min­istre de la Cul­ture, Françoise Nyssen, elle a assigné à l’audiovisuel pub­lic la mis­sion de “chang­er les men­tal­ités sur le ter­rain” et de “devenir le miroir de nos dif­férences “. France Cul­ture vient d’ailleurs de remerci­er l’impertinent Michel Onfray. Le gou­verne­ment rêve aus­si de met­tre l’Internet, refuge des dis­si­dents, sous sur­veil­lance… Bref, Emmanuel Macron reproche à Orban ce qu’il pra­tique », sur son blog, 04/10/2018.

« Macron aime-t-il la France? Oui, Macron aime la France. Mais cru­elle­ment. Il l’humilie quand il la presse d’être une autre. Sa détes­ta­tion des effu­sions nationales dit tout. Le dégoût que lui inspire le Hon­grois Vik­tor Orban révèle ce qu’il exècre: la défense des ter­ri­toires frag­ilisés par l’immigration mas­sive, la pro­tec­tion des nations dans leurs racines chré­ti­ennes, la val­ori­sa­tion des citoyens oubliés », Gaullisme.fr, 19/10/2018.

« Les «gilets jaunes» ne se lais­seront pas chas­s­er, telles des mouch­es, par les incom­mod­és. […] depuis same­di, l’his­toire s’écrit par une France majori­taire­ment raisonnable, débrouil­larde, imper­ti­nente. Elle a de la suite dans les idées: elle veut rede­venir maîtresse de son des­tin. Mal­gré l’a­ma­teurisme des Oubliés, leur pre­mier bilan est posi­tif: le monde poli­tique est ébran­lé par cette dynamique », Le Figaro Vox, 22/11/2018.

« L’échec de la Marche pour le cli­mat, same­di à Paris, ras­sure sur la lucid­ité de la jeunesse française. Il est vrai que linfil­tra­tion du défilé par les black blocs et leur vio­lence a pu avoir un effet répul­sif. Encore que ceci mérit­erait d’être appro­fon­di. Car il existe des simil­i­tudes entre le pro­jet révo­lu­tion­naire des black blocs lutte con­tre le cap­i­tal­isme, le libre-échange, les démoc­ra­ties libérales et celui des écol­o­gistes rad­i­caux qui rêvent pareille­ment de la table rase au nom dune con­vic­tion total­i­taire », blog per­son­nel, 23/09/2019.

« Sub­rep­tice­ment, se met en place un régime lib­er­ti­cide qui a détrans­for­mé le passe san­i­taire en passe citoyen et qui pro­roge les états dexcep­tion dans lapathie ou limpuis­sance des con­tre-pou­voirs. Le dis­cours orwellien a gag­né le prési­dent : « Etre libre dans une nation comme la France implique d’être respon­s­able et sol­idaire ». Non, être libre en France implique de pou­voir choisir ou non de se faire vac­cin­er, de pou­voir aller à sa guise au restau­rant, au musée, au cinéma, de n’être pas fiché par un QR code, de n’être pas dénon­cé. Etre libre, cest refuser le piège total­i­taire de lhygiénisme dEtat. Se réveiller, vite ! », blog per­son­nel, 10/11/2022.

« Rap­pelez-vous que quand le Ghet­to de Varso­vie a été créé en 1940, c’était un lieu de con­t­a­m­inés, un lieu hygiéniste pour préserv­er du typhus, la com­para­i­son sarrête là, mais mal­gré tout, cette ségréga­tion [des non-vac­cinés] qui sest instal­lée au nom dun hygiénisme d’État est tout à fait total­i­taire », CNews, L’Heure des Pros, 04/02/2022.

« Sen­si­ble, le jour­nal­iste est allé à la ren­con­tre des gilets jaunes dès le début du mou­ve­ment, refu­sant de tomber dans le mépris de classe et soucieux de com­pren­dre la détresse de ce peu­ple oublié narrivant pas à boucler ses fins de mois. Sub­ver­sif, il sait que tout intel­lectuel qui se respecte doit pren­dre le risque de l’être quand son époque devient folle. « Ses pris­es de posi­tion courageuses durant la crise du coro­n­avirus le vouèrent aux gémonies quand toute entorse à la doxa du moment était perçue comme radicale.
Son inso­lence calme sinscrit dans la grande tra­di­tion de lesprit voltairien, qui nest autre que lesprit français ; celui qui ne saurait défendre la vérité sans audace. On espère que sa plume ira saigu­is­er sur de prochains livres et on souhaite au Figaro de retrou­ver de sitôt pareil bret­teur du jour­nal­isme », Causeur, 09/07/2022.

Crédit pho­to : besoindair via Flickr (cc)

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