Réactionnaire… et progressiste
« Le progressiste du XXIème siècle sera un réactionnaire »
Ivan Rioufol est un journaliste, éditorialiste et essayiste français classé à la fois comme réactionnaire et néo-libéral, voire comme un néo-conservateur à la française. Né en septembre 1952 à Nantes (Loire-Atlantique) d’un père avocat et d’une mère au foyer, il a fait presque toute sa carrière au sein du quotidien Le Figaro. Il officie désormais à temps plein sur CNews. Frère de l’acteur Marc Rioufol, décédé en 2011 à l’âge de 49 ans, il est marié depuis 1984 à Marie Perron, illustratrice de mode, avec laquelle il a eu deux enfants.
Formation
Scolarisé au collège de l’Immaculée Conception à Laval puis au collège Saint-Stanislas à Nantes, il est titulaire d’un DEA (Diplôme d’Études Approfondies) de droit maritime et aérien qu’il a obtenu à l’issue d’un cursus à l’université de Nantes.
Parcours professionnel
Ivan Rioufol commence sa carrière à Presse Océan en 1976. Parallèlement, il est aussi correspondant pour plusieurs journaux, comme le Quotidien de Paris, Le Journal du Dimanche et Forum International. Il rejoint Le Figaro comme Grand Reporter en 1985 jusqu’en 1987, date à laquelle il devient responsable de la rubrique « Confidentiel » au service « La vie des médias » de 1988 à 1990. Il est ensuite chef de service de 1990 à 1992 puis rédacteur en chef adjoint de 1992 à 1994 et enfin rédacteur en chef du service des informations générales de 1995 à 2000. A cette date, il devient chroniqueur et membre du comité éditorial du journal. Il a également été éditorialiste au Figaro Madame.
Pendant 20 ans, de 2002 à 2022, il tient dans Le Figaro un « Bloc-notes » publié chaque vendredi, succédant ainsi à Max Clos décédé la même année. Dans son dernier bloc-notes, il rend hommage au directeur de publication de l’époque, Yves de Chaisemartin, qui lui mît le pied à l’étrier :
« À mon niveau, j’ai tâché d’être le photographe et le commentateur des soubresauts de la société, en mettant mes pas dans ceux de Max Clos, à qui j’ai succédé en 2002. L’ancien directeur de la rédaction avait relancé le ‘Bloc-notes’ en 1988, pour le tenir jusqu’au bout de sa vie. Yves de Chaisemartin, alors patron du Figaro, m’avait offert la relève à deux conditions: ‘Vous restez vous‑même, et vous êtes dégagé de la ligne éditoriale’. Ma reconnaissance est immense ».
Si l’éditorialiste avait déjà son rond de serviette sur CNews, son départ du Figaro va lui permettre de se consacrer plus uniment à la chaîne. Tel Zemmour sur « Face à L’Info », il a droit à sa tribune hebdomadaire, intitulée là aussi « Face à Rioufol » chaque dimanche à 20h.
Il est également chroniqueur à l’émission On refait le monde, sur RTL. A ce titre, il a été sacré « Langue de vipère 2011 », distinction récompensant le polémiste le plus acerbe, selon le vote des auditeurs de RTL. Il participe régulièrement comme invité aux émissions de « C dans l’air » sur France 5. Depuis le 1er février 2008, il tient également un blog intitulé « Liberté d’expression » sur le site internet du Figaro.
Mon blog “Liberté d’expression” (@Le_Figaro ) classé No 2 des blogs politiques par ebuzzinghttp://labs.ebuzzing.fr/top-blogs/politique
— Ivan Rioufol (@ivanrioufol) 7 Février 2014
En 2009, il reçoit, dans le cadre des « Y a bon Awards » (parodie de cérémonie de remise de prix pour des propos « racistes »), le prix de « l’académie bien française » pour son ouvrage « Où va la France ? » (2008). Cette cérémonie est organisée tous les ans depuis 2009 par « Les Indivisibles », une association créée en 2007 par la militante antiraciste Rokhaya Diallo. Il sera nominé également en 2010 et 2011 dans des catégories différentes (« Touche pas à mon pote raciste » en 2010 et « La France aux français. Les vrais » en 2011). Fin 2010, il assiste aux « Assises sur l’islamisation », une table ronde organisée à Paris conjointement par le Bloc Identitaire et Riposte Laïque avec la participation de l’homme politique suisse Oskar Freysinger et de l’écrivain Renaud Camus, dont il rendra compte dans un billet publié sur son blog.
En juin 2013, il est convoqué pour être entendu par la Police judiciaire suite à une plainte déposée contre lui par le Collectif Contre l’Islamophobie en France (CCIF) qui lui reproche des propos tenus le 15 novembre 2012 dans l’émission « On refait le monde » à propos de leur campagne d’affichage qui reprenait un tableau de David, « Le serment du jeu de Paume ». Depuis novembre 2013 il publie sur le média souverainiste Boulevard Voltaire.
Prises de position
Ivan Rioufol s’est toujours positionné en faveur de la liberté d’expression et contre le politiquement correct. En 1990, il a pris parti contre la loi Gayssot. De même, il se prononce contre la loi réprimant les propos homophobes et sexistes en 2004. Néo-conservateur, il a pris position en faveur de l’intervention américaine en 2003 et se montre plutôt favorable aux positions de George W. Bush. En revanche, il est beaucoup plus réservé concernant son successeur Barack Obama, évoquant en 2009 la désillusion de « l’Obamania » dans un billet posté sur son blog. Il est opposé à la repentance et aux lois mémorielles. Il peut être considéré comme résolument pro-israélien, comme l’exprime son article de 2008, « Faut-il être solidaire d’Israël ? », dans lequel il accuse les médias français de complaisance envers les ennemis d’Israël. En octobre 2013, il fait partie, comme Eric Zemmour ou Frédéric Beigbeder, des signataires de la pétition « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 salauds », lancée par le magazine Causeur, pour protester contre le projet de loi de pénalisation des clients des prostituées. En janvier 2014, il s’est prononcé contre l’interdiction des spectacles de Dieudonné au nom du respect de la liberté d’expression.
Après les attentats de Charlie Hebdo de janvier 2015, il prend à partie la journaliste et militante antiraciste Rokhaya Diallo. Dans l’émission « On refait le monde » sur RTL, il lui demande de se désolidariser de l’attentat en tant que musulmane. La journaliste se montre immédiatement indignée, tandis que les autres intervenants, et l’animateur, le somment de se taire, l’accusant d’avoir été à l’origine des larmes de la jeune musulmane.
Le 21 avril 2017 sur Cnews, il prend appui sur un sondage de l’institut Montaigne pour affirmer que « 27 % des Français musulmans se réclamaient de l’idéologie de l’État islamique ». L’institut Montaigne réagit en affirmant de son côté qu’en « aucun cas, les conclusions de notre enquête ne peuvent nourrir votre propos ».
Le 9 février 2018 sur Cnews encore, il prend position sur le turban de la chanteuse Mennel et crée à nouveau la polémique : « La voir se produire sur une chaîne privée enturbannée, […] avec une sorte de voile qui marquait sa singularité, sa visibilité […] Alors que dans le même temps vous avez des femmes iraniennes qui se battent pour enlever leur voile, que vous avez des femmes kurdes qui se battent cheveux au vent pour essayer de se battre contre l’État islamique ! ». Et d’insister : « Vous ne voulez pas voir qu’elle est islamiste ! Un voile aujourd’hui, quand c’est porté à la télé, c’est un signe politique. C’est une manière de faire comprendre qu’elle ne veut pas vivre avec nous, qu’elle ne veut pas vivre ensemble ».
Après les meurtres de Sarah Halimi et Mireille Knoll il signe le « manifeste contre le nouvel anti-sémitisme » paru dans le Parisien le 21 avril 2018.
En février 2022, il dresse un parallèle historique entre la politique de ségrégation sanitaire opérée par l’État français dans le sillage de la pandémie et les conditions de la création du Ghetto de Varsovie en 1940. Ses propos, pourtant dénués d’ambiguïtés, sont dénoncés par la SDJ du Figaro qui y voit des « sous-entendus » nauséabonds. Pour son rédacteur en chef, Alexis Brézet, « si on ne connaissait pas Ivan, ces propos pourraient laisser croire à des complaisances pour des thèses inacceptables ». L’ARCOM est saisi dans la foulée et communique une mise en demeure à CNews. Quelques mois plus tard, Rioufol quitte la rédaction du Figaro, ce qui laisse penser que ses propos ont pu être la goutte d’eau faisant déborder le vase du politiquement correct.
Publications
- Journal d’un paria. Bloc-notes 2020–2021, L’Artilleur, 2022.
- Le Réveil des somnambules. Bloc-notes 2018–2019, L’Artilleur, 2020, 288p.
- Les Traîtres : ils ont abandonné la France, Pierre-Guillaume de Roux, 2020.
- Indignés, réveillez-vous ! Éditions de Passy, novembre 2018
- Macron, la grande mascarade. Bloc-notes 2016–2017, Éditions L’Artilleur
- La Nouvelle révolution française, Éditions de Passy, 2016
- La Guerre civile qui vient, éd. Pierre-Guillaume de Roux, 2016
- Poings sur les i, Éditions de Passy, 2015
- Touche pas à ma France, Éditions de Passy, 2014
- Le Crépuscule du socialisme, Éditions de Passy, 2013
- La Fin d’un monde, Éditions de Passy, 2012
- De l’urgence d’être réactionnaire, Éditions PUF, 2012
- A la recherche du peuple perdu, Éditions de Passy, 2011
- Attachez vos ceintures, Éditions de Passy, 2010
- Allez‑y sans nous, (ouvrage collectif sous l’égide du Club des Ronchons), Éditions L’Âge d’Homme, 2009
- La démocratie d’apparence, (ouvrage collectif) Éditions François-Xavier de Guibert, 2009
- Chronique d’une année de crises, Éditions de Passy, 2009
- Où va la France?, Le Bloc-notes de la présidentielle, Éditions de Passy, 2008
- La Fracture identitaire, Fayard, 2007
- Peuples et migrations, la question géopolitique du XXIe siècle (participation) Daedalos, 2007
- Les Écrivains infréquentables (participation), La Presse littéraire, 2007
- Chroniques d’une résistance, Éditions du Rocher, 2005
- La République des faux gentils, Éditions du Rocher, 2004
- La Tyrannie de l’impudeur, Éditions Anne Carrière, 2000
Ce qu’il gagne
Non renseigné
Sa nébuleuse
Ivan Rioufol est senior fellow à l’Atlantis Institute. Fondé en 2003 à Bruxelles, ce dernier est un think tank européen indépendant de tendance néoconservatrice dirigé par Corentin de Salle, présidé par Joël Rubinfeld (membre du parlement Juif Européen, une institution inaugurée en 2012 et comprenant 120 représentants issus de 47 pays qui se réunissent dans les bâtiments du parlement européen de Strasbourg, institution qualifiée de « fumisterie » par le CRIF) et réunissant des intellectuels francophones issus d’horizons divers, comme Frédéric Encel, géopoliticien et professeur à Sciences Po, ou le philosophe néo-conservateur Yves Roucaute. D’inspiration atlantiste et libérale et convaincu que l’État de droit et la démocratie sont des modèles universels à promouvoir dans toutes les régions du monde, l’Atlantis Institute soutient les initiatives d’ONG et de dissidents irakiens ou syriens en vue d’instaurer la démocratie Ivan Rioufol est également membre de l’Association des descendants de capitaines corsaires (Saint-Malo) et de l’Association des amis d’Alphonse Allais (qui a son siège social dans un restaurant de la place du Tertre à Montmartre).
Véronique Jacquier, rompu à l’exercice de l’entretien politique sur BFMTV, RMC et Sud Radio, lui donne la réplique sur CNews chaque dimanche.
Ils l’ont dit
« Plus corseté et conservateur sur les mœurs que sa “camarade” Elisabeth Lévy, Ivan Rioufol mêle exercice de déploration et appel au soulèvement de ceux qu’il persiste à nommer les “Français de souche”. Selon lui, en ces temps “prérévolutionnaires”, l’alternative est simple: soit nous sombrons dans une “guerre civile” qui partira des banlieues, soit un sursaut national permettra d’éviter une “islamisation” générale. Lueur d’espoir, néanmoins: pour contourner le “politiquement correct” qui empêcherait ces vérités d’être énoncées, Internet pourrait constituer une base stratégique d’où serait menée la “reconquête”. Où l’on voit que le “vieux réac” ne répugne pas à la modernité », Jérome Dupuis, L’Express, février 2012 à propos de son livre De l’urgence d’être réactionnaire.
« L’un des traits les plus frappants de la pensée “néoréac” théorisée par Rioufol repose sur la réactivation d’un vieux motif de la droite extrême : la barbarie nous guette, le déclin s’est installé, et pour y résister, il faut un “nécessaire sursaut réactif”, c’est-à-dire “déconstruire les déconstructeurs, sermonner les sermonneurs, juger les juges”, s’opposer aux “adeptes des sciences sociales” et aux “journalistes-perroquets qui n’ont jamais autant répété vouloir faire sens que depuis qu’ils ont perdu le nord”…, et bien sûr rejeter les immigrés, l’islam, le multiculturalisme (la plaie absolue selon les néoréacs), défendre l’obsession identitaire, le culte barrésien de la terre », Jean Marie Durand, Les Inrocks, 28 janvier 2012.
« Avec Ivan Rioufol au Figaro, l’extrême-droite n’a pas de soucis à se faire: ses intérêts sont sous bonne garde. Un torchon fascisant et raciste injurie une ministre, Christiane Taubira, sur le registre abjecte qu’affectionnaient en d’autres temps les plus vils plumitifs de « Je suis partout ». Et Rioufol de tremper aussitôt sa plume dans l’encre brune pour accuser la Garde des Sceaux, d’avoir commis une «bassesse politique» en réagissant contre l’ignominie avec la dignité et la hauteur de vue qui a pourtant ému des millions de Français. Minute, qui eut pour rédacteur en chef un certain Patrick Buisson, a craché sa haine contre des millions de Français, au-delà de Christiane Taubira, mais pour le chroniqueur du Figaro, la ministre outragée, que des criminels du clavier voudraient exclure du genre humain, mènerait une bataille personnelle», lhumanité.fr, 14 novembre 2013.
« Au fond Ivan Rioufol estime que les inégalités sont globalement justes, qu’elles reposent d’abord sur le mérite et non sur la reproduction sociale et un système inégalitaire. Il défend les riches car c’est eux qui permettraient à la société de tourner […] Ivan Rioufol voudrait que la gauche soit de droite. Il commence des tonnes de phrases par « la gauche devrait » faire ceci ou cela, c’est à dire mener une politique plus à droite », Clémentine Autain, Nous avons raison d’espérer, 2015.
« Il y a, au Figaro, un chroniqueur qui mériterait, comme Silhouette, Sandwich, Poubelle ou Macadam dont les noms propres sont devenus des noms communs, de figurer dans un dictionnaire pour caractériser un concept, celui de redondance phraséologique. Il s’appelle Ivan Rioufol et, depuis plus de quinze ans, chaque semaine, il écrit exactement le même article, tapant sur les mêmes clous à l’aide des mêmes phrases rythmées par les mêmes mots », Jean-François Kahn, Le Soir, 18/12/2017.
Il l’a dit
« Le réactionnaire du XXIe siècle est un démocrate déçu et de plus en plus irrité, venu de la droite comme de la gauche. La pensée conforme le croit irrécupérable et veut l’offrir à Marine Le Pen. Le «néoréac» est, en réalité, en résonance avec la société civile qui a décidé de reprendre son destin en main. Il peut être le socle politique d’une future Union nationale. Il est le nouveau moderne », De l’urgence d’être réactionnaire, 2012.
« Cette fois, le candidat Sarkozy annonce vouloir abaisser le chiffre [d’immigrés] à 100 000. C’est mieux, bien sûr. Mais la France a‑t-elle toujours besoin de ces peuples nouveaux ayant pour vocation à faire souche à leur tour? Ne pourrait-on enfin se poser simplement la question, alors que le pays connaît un chômage croissant, qu’il manque un million de logements, que le système de protection sociale tombe en bottes, que l’école n’arrive plus à intégrer la « diversité », que les communautarismes ne cessent de s’étendre, que la cohésion nationale s’effrite, que des phénomènes de contre-colonisation apparaissent ? », « Bloc-notes », Le Figaro, 7 mars 2012.
« L’idéologie antiraciste est une plaie pour la démocratie. Elle détourne les mots et les regards au profit de minorités protégées qui tentent de subvertir la République avec l’appui de faiseurs d’opinion somnolents », « Bloc-notes », Le Figaro, 8 février 2012.
« Le phénomène le plus spectaculaire et le plus occulté est celui que l’écrivain Renaud Camus nomme Le Grand Remplacement (Éditions David Reinharc) ; c’est-à-dire les substitutions de population qui s’opèrent, avec la stupéfiante abdication de tous, dans certaines villes et certains territoires et qui tournent le dos au processus d’assimilation constitutif de l’unité nationale » « Bloc-notes », Le Figaro, 3 février 2012.
« Au lendemain de l’effondrement des Tours jumelles de New York, Ben Laden avait été applaudi dans des cités françaises. Dix ans plus tard, le terroriste fondamentaliste a été tué. C’est le nom de Nicolas Sarkozy qui est salué en Libye. Le changement politique est considérable. La France n’a pas commis là-bas les erreurs des États-Unis en Irak. Mais le résultat est identique : un despote, Kadhafi, est tombé par la force brutale d’une coalition militaire occidentale, au nom des Droits de l’homme portés par l’Europe », « Bloc-notes », Le Figaro, 7 septembre 2011.
« La France des droits de l’homme a renoué avec sa vocation et gagné une guerre contre l’obscurantisme. Cette victoire est celle d’un réveil des consciences. À quand, d’autres sursauts ?
La volte-face sur Kadhafi, qui en 2007 avait eu droit à l’invitation de Sarkozy, alors indifférent au profil loufoque et détestable du Guide, démontre qu’un chef de l’État peut trouver un bénéfice rapide à pratiquer le virement de bord, si ce changement de cap répond à d’évidentes brutalités, injustices, et, en l’occurrence, au rejet des dictatures par la rue arabe », « Bloc-notes », Le Figaro, 26 août 2011.
« Mais Dieudonné est surtout le révélateur, à travers son public, de la nouvelle haine anti-juive et anti-blanche que les antiracistes, qui s’indignent aujourd’hui, ont laissé prospérer au cœur des intouchables cités d’immigration. Ce désastre est le leur. Il est à regarder en face et non pas à dissimuler sous le tapis », Blog Le Figaro, 6 janvier 2014.
« Selon moi, Macron n’a pas apporté une révolution telle qu’il le prétend. Au contraire, il nous fait vivre un grand bond en arrière. Il fait revivre ce que les Français croyaient pouvoir rejeter.
Les Français pensaient avoir compris que Macron avait analysé la fracture entre les élites et le peuple. Malheureusement, on se rend compte, au contraire, que Macron a redynamisé le pouvoir des élites en canalisant la société civile qu’il avait appelée à la rescousse pour en faire un parti godillot. », Boulevard Voltaire, 21/12/2017
« Macron achève le système. C’est un accident de l’Histoire dans la mesure où sa venue a surpris tout le monde. Il y a encore un an, personne ne le voyait arriver à ce point de son parcours politique.
Il a bénéficié d’un effondrement des partis qui étaient des partis vermoulus. Il n’a suffi qu’à donner un coup d’épaule pour qu’ils s’effondrent. Il a également bénéficié de cette coalition des affaires contre François Fillon dans la dernière ligne droite. […] Il est le produit d’un monde finissant », ibid.
« Il y a beaucoup d’impostures dans ses postures. Il fait croire qu’il est ce Nouveau Monde.
Pour l’instant, tout démontre qu’il n’a fait que reproduire la vieille technocratie, le monde des experts, le monde des financiers, le monde de Bercy. Tout ce monde-là a repris les commandes.
Au contraire, François Fillon avait demandé le courage de la vérité. On peut donc se demander si son éviction n’était pas due au fait qu’il se soit peut-être approché de trop près du sujet brûlant de la dénonciation de cette mascarade et ces grands mensonges qui font croire qu’on peut faire une démocratie sans le peuple », ibid.
« La politique de Barack Obama a conduit à l’éviction de Hillary Clinton et à l’élection de son exact contraire Donald Trump. Je fais le pari que si Macron poursuit dans cette voie du politiquement correct qu’il a réhabilité à l’image de ce qu’était Barack Obama, il va accélérer les processus de rejet de ce monde faux et de cet establishment que Donald Trump a réussi à pulvériser malgré tous ses défauts », ibid.
« Son essoufflement est programmé. Il a fait l’impasse sur de grandes questions qui se posent dès à présent. Comment répondre à une immigration de peuplement ? Comment répondre à un islam radical et colonisateur ? Comment répondre à une fracturation de la société ? Comment répondre au terrorisme ? Nous ne pouvons pas répondre à toutes ces questions simplement par l’économie.
Toute sa campagne a été construite sur le rejet des populismes et sur le rejet d’un discours qui, précisément, alerte sur ces grandes questions sociétales. […]. Par conséquent, soit Macron est obligé de se dédire, et dans ce cas il va falloir qu’il fasse un grand travail de retour sur lui-même, soit il continue dans un aveuglement et dans une sorte d’idéologie « béni-oui-ouiste » qui l’empêchera d’apporter les réponses qu’attendent les Français ».
« Des « journalistes » jugeant mes propos intolérables [au sujet du turban de Mennel sur Cnews le 9/2/2018] ont immédiatement lancé des demandes de dénonciation au CSA. Mes propos ne mettent pas du tout en cause les musulmans comme on voulait me le faire entendre, mais mettaient en cause une idéologie totalitaire. Ceci est devenu quelque chose d’indicible pour beaucoup de ces musulmans-là. Le problème est venu de cette délation lancée par des journalistes. Elle a été retwittée, et donc soutenue par Jean-Michel Aphatie lui-même. En termes de confraternité, c’est assez peu glorieux. Cela montre la perméabilité d’un certain monde médiatique vis-à-vis de cet islam radical », Boulevard Voltaire, 13/02/2018.
« Marion Maréchal-Le Pen […] est quand même dans un argumentaire qui rompt avec l’amateurisme de Jean-Marie Le Pen et même sa fille, qui a laissé tomber toutes les fondations intellectuelles. Marion construit de façon intelligente et de tout à fait rationnelle, pas à pas quelque chose qui me fait d’ailleurs penser un peu à la manière dont Emmanuel Macron avait construit également très en détail son mouvement En Marche ! Je vois là une machine de guerre », Boulevard Voltaire, 02/03/2018.
« Récapitulons : Donald Trump est la vulgarité incarnée. Viktor Orban menace la démocratie. Le premier entache les États-Unis de ses comportements grossiers. Le second viole, en Hongrie, l’indépendance de la justice et la liberté de la presse. Ce tableau est brossé, en France, par la Macronie et ses médias. Pourtant, c’est le chef de l’État qui a longtemps fait obstacle à la nomination du nouveau procureur de Paris : trois candidats à la succession de François Molins, proposés par la Chancellerie, ont d’abord été retoqués par l’Élysée en dépit des usages. Le Parquet national financier, qui a sonné l’hallali contre François Fillon en 2017, a toujours ses liens avec l’exécutif. Quant à la ministre de la Culture, Françoise Nyssen, elle a assigné à l’audiovisuel public la mission de “changer les mentalités sur le terrain” et de “devenir le miroir de nos différences “. France Culture vient d’ailleurs de remercier l’impertinent Michel Onfray. Le gouvernement rêve aussi de mettre l’Internet, refuge des dissidents, sous surveillance… Bref, Emmanuel Macron reproche à Orban ce qu’il pratique », sur son blog, 04/10/2018.
« Macron aime-t-il la France? Oui, Macron aime la France. Mais cruellement. Il l’humilie quand il la presse d’être une autre. Sa détestation des effusions nationales dit tout. Le dégoût que lui inspire le Hongrois Viktor Orban révèle ce qu’il exècre: la défense des territoires fragilisés par l’immigration massive, la protection des nations dans leurs racines chrétiennes, la valorisation des citoyens oubliés », Gaullisme.fr, 19/10/2018.
« Les «gilets jaunes» ne se laisseront pas chasser, telles des mouches, par les incommodés. […] depuis samedi, l’histoire s’écrit par une France majoritairement raisonnable, débrouillarde, impertinente. Elle a de la suite dans les idées: elle veut redevenir maîtresse de son destin. Malgré l’amateurisme des Oubliés, leur premier bilan est positif: le monde politique est ébranlé par cette dynamique », Le Figaro Vox, 22/11/2018.
« L’échec de la Marche pour le climat, samedi à Paris, rassure sur la lucidité de la jeunesse française. Il est vrai que l’infiltration du défilé par les black blocs et leur violence a pu avoir un effet répulsif. Encore que ceci mériterait d’être approfondi. Car il existe des similitudes entre le projet révolutionnaire des black blocs – lutte contre le capitalisme, le libre-échange, les démocraties libérales – et celui des écologistes radicaux qui rêvent pareillement de la table rase au nom d’une conviction totalitaire », blog personnel, 23/09/2019.
« Subrepticement, se met en place un régime liberticide qui a déjà transformé le passe sanitaire en passe citoyen et qui proroge les états d’exception dans l‘apathie ou l’impuissance des contre-pouvoirs. Le discours orwellien a gagné le président : « Etre libre dans une nation comme la France implique d’être responsable et solidaire ». Non, être libre en France implique de pouvoir choisir ou non de se faire vacciner, de pouvoir aller à sa guise au restaurant, au musée, au cinéma, de n’être pas fiché par un QR code, de n’être pas dénoncé. Etre libre, c’est refuser le piège totalitaire de l’hygiénisme d’Etat. Se réveiller, vite ! », blog personnel, 10/11/2022.
« Rappelez-vous que quand le Ghetto de Varsovie a été créé en 1940, c’était un lieu de contaminés, un lieu hygiéniste pour préserver du typhus, la comparaison s’arrête là, mais malgré tout, cette ségrégation [des non-vaccinés] qui s’est installée au nom d’un hygiénisme d’État est tout à fait totalitaire », CNews, L’Heure des Pros, 04/02/2022.
« Sensible, le journaliste est allé à la rencontre des gilets jaunes dès le début du mouvement, refusant de tomber dans le mépris de classe et soucieux de comprendre la détresse de ce peuple oublié n’arrivant pas à boucler ses fins de mois. Subversif, il sait que tout intellectuel qui se respecte doit prendre le risque de l’être quand son époque devient folle. « Ses prises de position courageuses durant la crise du coronavirus le vouèrent aux gémonies quand toute entorse à la doxa du moment était perçue comme radicale.
Son insolence calme s’inscrit dans la grande tradition de l’esprit voltairien, qui n’est autre que l’esprit français ; celui qui ne saurait défendre la vérité sans audace. On espère que sa plume ira s’aiguiser sur de prochains livres et on souhaite au Figaro de retrouver de sitôt pareil bretteur du journalisme », Causeur, 09/07/2022.
Crédit photo : besoindair via Flickr (cc)