Le petit caillou dans la sandale des grands
Un scrupule. Littéralement, un minuscule caillou dans la sandale du légionnaire qui peut lui faire perdre la bataille. Jacques de Guillebon est ainsi dans les institutions qu’il pénètre. Il aime le mot qui dérange, la formule qui cloue, et les coups qu’il prend et redonne en retour « avec tendresse et violence » selon les mots de l’éditeur Victor Loupan. Catholique, il assume son héritage et sa foi dans les milieux laïcs. Critique du libéralisme et de la société du spectacle, il apparait comme le sapeur d’une droite bourgeoise et consumériste. Cela lui vaut de nombreux ennemis. Hostile à la candidature Zemmour en 2022, il est évincé de son poste de directeur de la publication de L’Incorrect en juin 2022 au profit de son numéro deux, Arthur de Watrigant.
Parcours universitaire
Jacques de Guillebon est né en 1978. Après un Bac littéraire au lycée Rabelais de Meudon, il enchaine plusieurs années dans les méandres de la vie étudiante dont il n’obtient qu’une première année de Deug.
Parcours professionnel
Il a 20 ans lorsqu’il fait la rencontre des jeunes plumes animant la revue Immédiatement, en 1998. À la lecture de la revue, il est stupéfait par la précocité et le talent de certains. Il décide alors de fréquenter le cercle que Luc Richard et Sébastien Lapaque organisent au Café de la mairie, place Saint-Sulpice. Ce n’est qu’en 2001 qu’il débarque dans la rédaction, six mois avant le départ de Sébastien Lapaque. Il fait ses premières armes, découvre le fonctionnement interne d’une revue et rencontre un grand nombre d’écrivains et d’éditeurs.
Entre 2002 et 2004, il rejoint la Fondation du 2 mars (ex-fondation Marc Bloch) où il est l’homme à tout faire. Il rencontre de nombreux intellectuels comme Guaino, Todd, Taguieff, Debray, Raynaud…
En 2003, par l’entremise d’Élisabeth Lévy avec qui il travaillait à la Fondation Marc Bloch, il commence à piger au Figaro Magazine, sous la direction de Joseph Macé-Scaron. La future directrice de Causeur l’impose dans les pages « Livres » que dirige alors Jean Sévillia. C’est avec ce dernier que les choses se gâtent. Même si à cette époque, cela lui donne un certain statut, Guillebon pâtit de la censure de l’historien conservateur attaché à une position plutôt bourgeoise et libérale. Question style, Guillebon se lasse d’écrire « pour la pharmacienne d’Aurillac » selon les directives mêmes de Sévillia. Après un mail vengeur à l’adresse de ce dernier, le jeune homme claque la porte du Figaro magazine en 2005 et cesse toute collaboration.
En 2005, après un entretien dans La Nef, le directeur du mensuel catholique Christophe Geffroy lui propose une collaboration, puis décide de l’embaucher en octobre 2005. Il dirige notamment les pages culturelles auxquelles il donne un ton plus polémique. Il fait aussi découvrir à ses lecteurs toute une culture d’auteurs marqués à gauche, tel Guy Debord, Jean-Claude Michéa, et plus largement des penseurs critiques du système libéral et technicien. Il y tient depuis une longue chronique au ton libre intitulée « Contre-culture » qui entend aller à rebours du libéralisme culturel et économique. L’écrivain reste quatre ans en CDI dans ce mensuel, avant de changer de statut et de devenir « simple » conseiller de rédaction.
En 2007, le critique cinéma Laurent Dandrieu lui propose des piges dans l’hebdomadaire libéral-conservateur Valeurs actuelles. Il signe quelques papiers avant que les mêmes différents surviennent. La même année, il sera sollicité par Atlantico.fr dès le lancement du site. Il décide de n’écrire que sur les sujets qui lui conviennent, puis prend ses distances avec la ligne « de droite » qui se resserre inéluctablement sur le libéralisme économique.
Jacques de Guillebon entre au quotidien gratuit Direct Soir, en 2009. C’est Guillaume Zeller, rédacteur en chef adjoint, qui le lui a proposé. Il y fait essentiellement des dépêches pendant un an. Il réussit, néanmoins, à consacrer un article « à la gloire du Prince Jean », ainsi qu’un dossier sur la décroissance, thème que le journaliste affectionne particulièrement.
Nous sommes encore 2009. À la fin de son contrat chez Direct Soir, commence la grande époque Causeur, qu’il intègre par l’intermédiaire de l’éditeur français François Miclo. Il collabore d’abord au site, de façon bénévole, avant d’écrire dans le « print » et de percevoir une rémunération. Il devient en 2013 rédacteur en chef adjoint de la revue lorsque celle-ci parait en kiosque. Polyvalent, il écrit aussi bien dans les pages culturelles dirigées par l’écrivain Jérôme Leroy, que dans le dossier central ou les pages d’actualités. Il participe aux conférences de rédaction et ramène régulièrement avec lui de nouvelles plumes. Au sein de la revue, il représente la ligne catholique antilibérale avec Eugénie Bastié, Romaric Sangars, Théophane Le Méné ou Paul Piccarreta.
En 2011, suite à ses prises de position contre les manifestants des pièces « Golgota picnic » et « Sur le concept du visage du fils de Dieu », il se fait remarquer par le rédacteur en chef de Témoignage Chrétien, Jérôme Anciberro. S’ensuit une collaboration jusqu’à l’arrivée de Christine Pedotti à la tête de l’hebdomadaire de gauche. Celle-ci ayant pris position pour le « Mariage pour tous » et ne désirant pas de voies dissidentes au sein de la rédaction, elle se sépare de lui.
Toujours en 2011, il fait la rencontre du journaliste et éditeur Michel Cool qu’il croise sur le plateau d’une émission KTO/La Procure, après la publication de son livre sur Frédéric Ozanam. Michel Cool lui propose d’écrire pour l’hebdomadaire La Vie, dont il est rédacteur en chef. Il continuera d’y collaborer après le départ de Michel Cool et le passage de Jérôme Anciberro de Témoignage Chrétien à La Vie.
En septembre 2012, avec Falk van Gaver, il signe sur le site de Nouvelles de France une tribune intitulée « le Bûcher des Homophobes » dans laquelle il se dit prêt au martyre plutôt que de laisser passer cette revendication sans résister. Il assimile l’homosexualité à un désordre mental, comportemental, moral, social, sentimental, amoureux. À un mal social, spirituel et existentiel. En janvier 2013, il publie L’Impasse : du mariage laïc au mariage gay.
En octobre 2013, il fait partie des 19 premiers signataires de « Touche pas à ma pute ! Le manifeste des 343 “salauds” » pour protester contre les sanctions qui pourraient toucher les clients des prostituées.
En 2015 il est membre du conseil de rédaction de la revue Limites.
En septembre 2017 il confonde L’Incorrect, magazine qui agit pour la recomposition des droites, et devient son rédacteur en chef. Laurent Meeschaert est directeur de rédaction, Nicolas Pinet directeur artistique, Arthur de Watrigant directeur commercial et web – c’est l’un des fondateurs en 2013 du cercle Charles Péguy de Paris, Arnaud Hautbois dit Stephan (ex-GRECE jusqu’en 1983, ancien assistant parlementaire de Marion Maréchal Le Pen), est directeur de communication.
Dans le comité de rédaction on trouve : Jean Clair, Thibaud Collin, Chantal Delsol, Yrieix Denis, Benoît Dumoulin, Frédéric Rouvillois, Jean-Thomas Lesueur (délégué général de l’Institut Thomas More), Guillaume de Lacoste Lareymondie, Pierre de Lauzun, Rémi Lélian, Bérénice Levet, Charlotte d’Ornellas – elle a lancé avec Damien Rieu le magazine gratuit France, en 2016, qui n’a vécu que le temps de quelques numéros, Olivier Rey.
Le premier numéro se vend à 8000 exemplaires à l’unité, les ventes se tassent ensuite au-dessous des 6000 exemplaires en kiosque (Mediapart, 19/1/2018).
À partir de septembre 2021, il signe son incursion dans le petit écran. En effet, il débat face à Alexis Poulin dans « Le Duel des Editos » sur RT France, un face à face d’éditorialistes sans présentateur (fait assez rare pour être noté). En juin 2022, hostile à la campagne et à la candidature d’Eric Zemmour, il est évincé de son poste de directeur de la publication au profit de son second, Arthur de Wattrigant.
Autres activités
Depuis 2005, il est officieusement apporteur de manuscrits : avec son ami l’écrivain Falk van Gaver, tous deux ont fourni une partie non négligeable des auteurs que l’éditeur Victor Loupan publie. Aux Presses de la Renaissance tout d’abord, aux Éditions de l’œuvre ensuite. Début 2014, l’éditeur et essayiste Jean-François Colosimo lui a demandé le même travail pour les éditions du Cerf.
Hostile à la candidature d’Éric Zemmour, il abandonne en juin 2022 son poste de directeur de la publication de L’Incorrect, pour le titre ambigu de conseiller du développement de la revue.
Parcours militant
Politiquement, Jacques de Guillebon, qui n’a jamais eu de carte nulle part, se déclare pour la suppression de partis politiques.
À gauche
Il a eu quelques relations à une certaine époque avec Julien Coupat et la « bande de Tiqqun », installés aujourd’hui à Tarnac. Il les retrouve notamment dans les grandes manifestations antimondialistes du début des années 2000. A Gênes en 2001, lors d’un sommet du G8 où les forces de l’ordre ont pratiqué une répression et une atteinte aux droits démocratiques « sans précédent depuis la seconde guerre mondiale, selon Amnesty International ». Puis à Bruxelles et Barcelone 2002. Il déjeune avec quelques catholiques de gauche, tel l’essayiste Jean-Claude Guillebaud, Jacques Julliard, et le journaliste Jérôme Anciberro. Il est dans l’entourage des revues L’Ecologiste et La Décroissance.
À droite
Entre 2008 et 2010, il signe quelques papiers pour L’Action Française 2000.
Le Front national de Jean-Marie Le Pen ne l’a jamais intéressé. Sous la houlette de Marine Le Pen, il s’accorde cependant avec les idées chevènementistes. Quant à Marion Maréchal, il déjeune avec elle de temps en temps ; il se rapproche d’elle par la suite et écrit plusieurs de ses discours, d’après Le Monde ; il l’aurait aussi conseillée bénévolement.
Il a également, semble-t-il, été la « plume » de l’ancien ministre de la défense Charles Millon pour qui il aurait écrit quelques articles de géopolitiques ainsi que des tribunes publiées dans la presse. Il a également rédigé certains discours de Christine Boutin en 2011, lors de sa candidature à la présidentielle de 2012 qu’elle finit par décider de retirer.
En 2013 il fait partie du cercle Charles Péguy de Paris, à son lancement, avec Thibaud de Bernis (ancien de l’Action Française et de Dextra), Jérome Besnard (ancien du CNIP), Arthur de Watrigant, Charles d’Alançon, Hervé Croux. Le 30 avril 2015 sont déposés au journal officiel les statuts de l’association L’Avant Garde (LAVG) que préside Charles Millon et dont la porte-parole est Julie Graziani.
La même année il fait la rencontre providentielle de Marion-Maréchal Le Pen en décembre lors d’un dîner chez des amis communs. Le courant passe si bien qu’il est intégré à l’équipe de campagne de la jeune députée lors de la campagne des régionales de 2015. Selon Le Monde, « il rejoint la boucle de mails des collaborateurs pour travailler au “souffle historique et littéraire” de ses interventions »
Le 10 et 11 octobre 2015 il participe à la première université d’été à Port-Royal des Champs (78), avec Thibaud de Bernis, la journaliste Eugénie Bastié, Charles Beigbdeder, le président du SIEL Karim Ouchikh, le maire PCD de Montfermeil Xavier Lemoine, l’essayiste Matthieu Bock-Côté, le député LR Hervé Mariton…
En 2017, il appelle à voter Marine le Pen à la présidentielle avec quatre autres membres de L’Avant-garde.
En 2018, il est nommé co-président du conseil scientifique de l’ISSEP, l’école de sciences politiques fondée à Lyon par Marion Maréchal.
Avec le Cercle Audace de son ami François de Voyer, il est l’un des instigateurs principaux de La Convention de la Droite, réplique française des CPAC américaines, qui se tient dans le XVe arrondissement en septembre 2019. Conçue comme une rampe de lancement pour Marion-Maréchal Le Pen, cette dernière se fait ravir la vedette par Éric Zemmour, auteur d’un discours offensif et vigoureux sur la question de l’immigration. Guillebon déclarera dans la foulée sur TV Libertés qu’il « plaiderait pour qu’Éric Zemmour ait un statut de lanceur d’alerte ».
Il s’éloigne par la suite tant de Marion Maréchal que d’Éric Zemmour au cours de la campagne de ce dernier en mai 2022. Il en paie le prix en étant écarté de la rédaction en chef de L’Incorrect en juin 2022.
Combien il gagne
À Direct Soir, il gagne 2.000 euros mensuels. À Causeur, il est d’abord rémunéré 500 puis 1000 euros mensuel lors du passage en kiosque. À La Nef, il est payé 2000 euros comme salarié, puis 250 euros pour sa chronique mensuelle.
Publications
- Nous sommes les enfants de personne, Presses de la Renaissance, 2005 (rééd. Xénia, 2010, avec une préface de Chantal Delsol).
- La France excédée, Presses de la Renaissance, 2006
- Le nouvel ordre amoureux (en collaboration avec Falk van Gaver), éditions de L’Œuvre, 2008. Émission télé sur France 24.
- Contre Culture (et autres textes fumants), éditions de La Nef, 2011
- Frédéric Ozanam, la cause des pauvres, éditions de L’Œuvre, 2011
- Damien de Molokaï, le saint lépreux, éditions de L’Œuvre, 2012
- -L’Anarchisme chrétien, éditions de L’Œuvre, 2012, Emission télé Chaine Histoire, -L’Impasse : du mariage laïc au mariage gay, éditions de L’Œuvre, 2013.
Nous somme les enfants de personne est son premier livre, paru en 2005, ainsi que le plus remarqué. Son passage dans l’émission d’Ardisson lui vaudra l’assentiment du reste de la presse ainsi que de nombreux éloges.
Collaborations
- Enquête sur le roman, dir. Stéphan Carbonnaux, Le Grand Souffle, 2007
- Le livre noir de la Révolution française, dir. Renaud Escande, éditions du Cerf, 2008
- Oser agir chrétien, un regard de rébellion, dir. Gwen Garnier-Duguy, éditions de La Nef, 2008
- Pour Benoît XVI, dir. Christophe Geffroy, éditions de La Nef, 2009
- Du religieux dans l’art, dir. Alain Santacreu, L’Harmattan, 2012
- Contre Culture (et autres textes fumants), éditions de La Nef, 2011
- Philippe Muray, (en codirection avec Maxence Caron), «Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », Le Cerf, 2011
- Frédéric Ozanam, la cause des pauvres, éditions de L’Œuvre, 2011
- Damien de Molokaï, le saint lépreux, éditions de L’Œuvre, 2012
- Avec Falk van Gaver, L’Anarchisme chrétien, éditions de L’Œuvre, 2012
- L’Impasse : du mariage laïc au mariage gay, éditions de L’Œuvre, 2013
- Avec Falk van Gaver, Anarchrist, Une histoire de l’anarchisme chrétien, Desclée de Brouwer, 2015.
Collectif
Il dirige le collectif « Vivre et penser comme des chrétiens » A contrario, 2005, réédité sous le titre L’homme a‑t-il besoin du Christ ?, Via Romana, 2011. Ainsi que Philippe Muray, (en codirection avec Maxence Caron), « Les Cahiers d’Histoire de la Philosophie », Le Cerf, 2011.
Il l’a dit
À propos des manifestations contre la pièce de Roméo Castellucci, « Sur le concept du visage du fils de Dieu ». Culturemag, 28 octobre 2011 : « Si l’art en est arrivé à cette extrémité-là, le chrétien conscient a le devoir de s’interroger profondément pour connaitre la cause de cette aporie. Le bon chrétien de 2011 doit d’abord se souvenir de tout ce que sa tradition a repoussé, a condamné, a nié, au nom des bonnes mœurs, du bon goût, des bonnes manières que son être bourgeois avait définis ».
« L’homosexualité est un désordre : un désordre mental, comportemental, moral, social, un désordre sentimental, un désordre amoureux. L’homosexualité est un mal, un mal social, un mal spirituel, un mal existentiel, et rien ne nous empêchera de le penser et de le dire – comme de penser et dire que deux et deux font quatre », Nouvelles de France (avec Falk van Gaver), 04/09/2012.
« Nous sommes prêts au martyre – c’est-à-dire au témoignage à temps et contretemps. Personne n’ose faire une attaque en règle de l’homosexualité. Personne n’ose aborder le sujet, attaquer la question de front, ni aller au fond des choses. Personne n’ose parler franc. […] Il faut couper court à cette pudibonderie ambiante, souvent oppressante et tyrannique, qui règne dès qu’il s’agit de parler de l’homosexualité. Nous savons bien que nous risquons l’opprobre public et médiatique, si ce n’est pénal », ibid.
« Tant que l’homosexualité est moralement réprouvée, légalement ignorée, socialement contenue et discrètement vécue, tout va bien, ou presque : c’est un équilibre satisfaisant. Mais quand elle prétend sortir du domaine strictement privé de la vie affective et sexuelle, personnelle et individuelle, et envahir la sphère publique, l’espace social, collectif, et se met à revendiquer une reconnaissance légale et sociale, une promotion morale, voire à s’imposer comme modèle existentiel, alors ça va très mal », ibid.
À propos des Veilleurs, Causeur.fr , 22 avril 2013 : « C’est souvent en commençant par s’asseoir qu’un peuple se lève ».
À propos de Clément Méric. Causeur.fr, 8 juin 2013 : « Nous attendons avec impatience de connaître les origines sociales des skins interpellés pour savoir si la guerre civile aujourd’hui a lieu entre « chasseurs de skins » de Sciences Po et skins prolos […] Nous rigolons quand des communistes nous appellent à la non-violence. Nous rigolons devant cette mascarade atroce où un pauvre garçon tombé pour rien devient le symbole d’une gauche sans cause. »
À propos de Clément Méric. Causeur.fr, 26 juin 2013 : « Ces images infirment donc définitivement la thèse hurlée sur toutes les ondes par une gauche de bonne conscience, Jean-Luc Mélenchon en tête, d’un malheureux Clément Méric victime d’un « assassinat », donc d’un meurtre avec préméditation. Il faut d’ailleurs qu’elle soit bien dérangeante cette vidéo qui, pour avoir été entre les mains de la police depuis le 6 juin, a dû attendre presque trois semaines avant d’être évoquée publiquement. Il faut croire que la gauche qui nous gouverne, qui a déjà selon toute probabilité trafiqué les images de la Manif pour Tous du 24 mars, a un sérieux problème avec les images en général, et en particulier quand elles appuient le réel contre ses rêves. »
Sur le pape François. Causeur.fr , 14 mars 2013 : « Personne ne l’attendait et ce fut lui, le Pape François. Ni Hollande, ni Ier, ni Desouche, mais François, comme tout le monde et comme nul autre. François comme le Poverello bien sûr, mais aussi comme le Xavier, évangélisateur de l’Extrême-Orient et figure fondatrice de la Compagnie de Jésus ; François aussi comme celui de Sales, l’immense pasteur savoyard et en passant patron des journalistes. »
« Soyons clairs et positifs : l’anarchie donc, c’est l’ordre sans le pouvoir, ainsi que l’a définie son père moderne, Proudhon. Et le chrétien c’est, selon les mots de son sauveur Jésus, celui qui ne peut servir deux maîtres. Il était donc fort logique, quoi qu’en disent les petits marquis de l’argent et les mufles réalistes du jacobinisme, qu’ils se conjoignent. L’erreur grossière fut d’abandonner l’anarchisme et la révolution aux matérialistes athées », Revue Limite, n°2, janvier 2016
« Il y a une collusion de cathos bon teint pour écarter les cathos identitaires », Boulevard Voltaire, 14/01/2017
« Les pays sans esprit d’aventure seront condamnés à mourir de froid. Et en effet, ne le nions pas, Marine Le Pen est une aventure. Mais une aventure sans doute dans le grand sens du terme, où ce qui advient est aussi ce qui hausse, ce qui enseigne, ce qui délivre », Causeur, 14/04/2017.
« La France n’a jamais gagné à une centralisation excessive, à un jacobinisme tyrannique, et la porte-parole de la France périphérique devrait plus que tout autre le savoir. On ne refera pas un peuple en homogénéisant le territoire, mais au contraire en rendant à qui de droit, localement, des prérogatives aussi anciennes que notre histoire », ibid.
« L’immense nouveauté de Marine Le Pen, dans ce monde formaté, est sa rencontre avec le peuple, et le peuple souffrant. C’est aussi en cela qu’elle est une aventure. Seul Jean-Luc Mélenchon serait aujourd’hui capable de lui disputer cette aura s’il ne continuait de sacrifier aux vieilles lunes immigrationnistes et progressistes sur le plan de mœurs », ibid.
« On a voulu, et parfois réussi, à nous séparer en plusieurs camps. Désuète manœuvre, qui a fait son temps », premier éditorial de L’Incorrect, 06/09/2017.
« Quelqu’un l’a dit : « La stratégie victorieuse réside dans l’alliance de la bourgeoisie conservatrice et des classes populaires. […] La droite traditionnelle et les classes populaires ont un souci commun, celui de leur identité. […] A partir de ce constat, on peut imaginer des passerelles pour les rassembler et apporter des réponses en commun. […] Sans l’alliance de ces partis qui peuvent, au-delà de leurs différences, s’entendre sur le fait de conserver, notre monde en tant que civilisation court à l’évidence à sa perte », ibid.
« Nous appelons gauche tout ce qui a le visage d’Edouard Philippe […] tout ce qui a les caractères crus du libéralisme […] tout ce qui identifie la France à un Etat pieuvre étouffant ce qu’il embrasse », ibid.
« Pour ce qui est du marionisme, nous ne sommes ni des nostalgiques ni des agents de Marion Le Pen, mais force est de constater qu’elle est la seule à avoir récemment théorisé justement cette union des droites. Je fais ici référence à son entretien dans Valeurs Actuelles dans lequel elle affirmait qu’elle était prête à discuter avec des Laurent Wauquiez ou d’autres gens comme cela. Si c’est cela qu’on nomme marionisme, nous nous retrouvons en effet dans ce courant », Atlantico, 10/09/2017.
« D’un point de vue partisan, la droite est morte. Et tant mieux. D’un point de vue intellectuel et culturel, cela fait longtemps qu’elle a perdu ses fondations anthropologique et qu’elle n’a plus réfléchi. La droite (car c’était elle principalement) s’est cependant réveillée lors de la Manif pour Tous. Cela a été un mouvement impressionnant sur l’instant mais sans conclusion politique dans le sens où pour l’instant cet élan de droite ne s’est pas réellement concrétisé », ibid.
« Nous montrons une population qui est en danger en lutte ; comme le disent les Américains, c’est une bataille entre somewhere et anywhere, entre ceux qui sont quelque part contre ceux qui sont partout. Ces gens qui ne sont rien et qui sont quelque part sont les oubliés de la modernité et de la mondialisation. […] Ce sont d’eux dont nous avons voulu parler, même si nous savons que ce n’est pas nécessairement à eux que nous allons parler », ibid.
« Nous sommes ces traces, ces ultimes moisissures. Mais la France est précisément née de la moisissure, celle qui fait ses pains et ses fromages. Nous sommes les moisis, et l’on ne se débarrassera pas de nous. Car la moisissure a un avenir », L’Incorrect, 02/11/2017.
« Ce qui est néanmoins angoissant, c’est la conjugaison des maux, celui de l’immigration qui nous grandremplace doublé de celui de la globalisation des moeurs qui nous empêche de mener la moindre politique d’assimilation parce que des Français eux-mêmes nous n’arrivons plus à faire des Français. On en sortira de manière violente : je ne parle pas de guerre, mais d’imposition violente de notre mode de civilisation à tous les habitants d’ici. […] Il faut déclencher une guerre nucléaire culturelle », Polémia, 08/11/2017
« Michel Onfray sature le débat, le champ intellectuel et le champ médiatique, c’est même sa première spécialité, c’est même à ça qu’on le reconnaît. Quoi qu’il se fasse, quoi que deviennent la France, le monde, la planète, l’humanité, les pangolins et les fleurs séchées, il est toujours là, posé tel un sphinx grassouillet, en embuscade, prêt à commenter, à donner ses avis ronflants et dirimants, qui résonnent chez certains, de plus en plus nombreux, comme des prophéties », La Nef, 02/12/2017
« Après les cuisantes défaites électorales fillonistes et frontistes, il est évident que personne n’a d’espoir politique à court terme de ce côté-là. Tout le monde essaie donc de travailler sur des idées et sur le fond, à travers les médias notamment », Mediapart, 19/01/2018.
« Au Figaro, même si l’on s’entend très bien, ils sont beaucoup plus libéraux qu’on ne l’est, ce qui constitue une différence assez fondamentale. On a les mêmes ennemis, ça crée une sphère commune », ibid.
« Ainsi il serait deux fois hideux pour nous, en tant que nous voulons nous inscrire et dans une droite sociale protectrice du plus petit et dans la lignée de la doctrine sociale de l’Église, soucieuse du faible, de nous laisser aller, surtout au temps des Gilets jaunes, au mépris de contemporains que déjà la vie maltraite. Ainsi, jamais la remise en ordre des comptes publics ou l’apurement de la dette ne sauraient prévaloir sur la politique sociale la plus élémentaire et le fait de prendre soin de nos compatriotes les plus démunis, les plus fragiles, les plus abîmés. », L’Incorrect, 05/11/2019.
« Ce microbe sera tel la zizanie ou le grain de moutarde le moyen ou de notre chute ou de notre salut. Et c’est ici que la vraie liberté, pas n’importe la- quelle, celle du libre-arbitre, entre en jeu : que ferons-nous de cette situation qui nous est donnée, de ce temps qui nous reste à vivre? Ou l’occasion de nous dé- chirer, ou l’occasion de nous réconcilier dans une destinée supérieure.
Au milieu du chemin de cette vie, nous nous retrouvons au carrefour : que proposerons-nous à ce pays, à nos enfants, à nos contemporains, le sang, la sueur et les larmes ; ou la sempiternelle réaffirmation de notre droit à jouir. », L’Incorrect, 09/2021.
Ils ont dit
À propos de l’essai « L’anarchisme chrétien » co-écrit avec Falk van Gaver.
Jean-Claude Guillebaud :« Leur absolue liberté de ton et d’écriture donne leur prix à ces pages jamais tièdes ni convenues » La Vie, 31 mai 2012.
Arthur Lamaze : « À l’heure où l’on voudrait nous faire communier sous l’autel des grandes idoles du Marché, du Progrès ou de la Croissance, chrétiens et anarchistes pourraient bien se retrouver.[…] Le philosophe Justin, martyr chrétien du IIe siècle, Père de l’Église et peut-être bien proto-anarchiste, ne se disait-il pas lui-même « athée de tous les faux dieux » ? Témoignage chrétien, 29 mai 2012
« C’est pourtant le serpent de mer que Jacques de Guillebon et Falk van Gaver ont décidé d’enfourcher, afin de sortir de la crypto-zoologie nombre de figures hétérodoxes fascinées tout à la fois par le Christ et révulsées à l’idée de servir un autre pouvoir que celui du Tout-Puissant. » Rémi Lélian, Causeur numéro 47, mai 2012.
« Bernanosien approximatif (…) sympathisant lepéniste (…) Jacques de Guillebon a un seul talent, celui de faire croire qu’il sait écrire, et peut-être même celui de nous faire croire qu’il sait penser », Juan Asensio.
« Limite, dont la presse s’est peu fait l’écho mais dont la parution n’est pas sans intérêt est un révélateur. Elle rassemble les contributions de plusieurs des fondateurs des Veilleurs, d’anciens de la revue Immédiatement (Falk Van Gaver, Jacques de Guillebon) et de Philipp Blond, le penseur «red tory», inspirateur de la Big Society dont David Cameron s’est saisi pour reconfigurer l’idéologie des conservateurs britanniques », Slate, 11/09/2015.
« Non, l’ancienne députée de Vaucluse Marion Maréchal-Le Pen, qui s’est mise provisoirement en retrait de la vie politique, à 27 ans, n’a rien à voir avec le lancement de la revue L’Incorrect, qui sort en kiosques le 7 septembre. Même si le directeur de la rédaction, Jacques de Guillebon, donc, un essayiste qui se revendique catholique traditionaliste, est un de ses amis, l’a conseillée bénévolement et a écrit à l’occasion certains de ses discours. Et que le directeur de la communication de ce nouveau mensuel, Arnaud Stephan, a été l’attaché parlementaire et le bras droit de la petite fille de Jean-Marie Le Pen ces cinq dernières années », Le Monde, 01/09/2017.
« L’Incorrect poursuit néanmoins le même objectif que la jeune retraitée de la politique : jeter des ponts entre les différentes familles de la droite et faire de ce magazine d’environ 80 pages, à la maquette léchée, qui doit être tiré à 10 000 exemplaires pour son premier numéro, une « maison commune », selon l’expression d’Arnaud Stephan », ibid.
« Élisabeth Lévy, surnommée par L’Incorrect « marraine de la réac académie », a vu émerger ces jeunes pousses très à droite qu’elle a parfois contribué à former. Jacques de Guillebon, Eugénie Bastié, Paul Piccarreta sont tous passés par Causeur, qui détonnait à leurs yeux dans le paysage médiatique avec ces unes ouvertement « provoc’ », Mediapart, 19/01/2018, op. cit.
« Les journalistes de Libération, L’Opinion et L’Express avaient été privés d’accréditation pour couvrir cette «convention de la droite» parce que jugés «agressifs et dénigrants», selon l’un des organisateurs de l’événement, Jacques de Guillebon, rédacteur en chef du mensuel L’Incorrect. Selon des échanges de textos que l’AFP s’est procurés, Jacques de Guillebon reprochait au journaliste de Libération d’avoir «maltraité certains des organisateurs». Il estimait que les deux autres journalistes n’avaient «jamais pensé qu’à [leur] nuire» et étaient «rusées comme le serpent». » Le Figaro, 25/09/2019.
Crédit photo : capture d’écran vidéo émission “Tout le monde en parle” (France 2) via INA.fr (DR)