Le joker LGBT de France 2
Jean-Baptiste Marteau est journaliste sur France 2 et écrivain politique. Depuis son « coming out » en 2018, il est une figure de la visibilité LGBT dans les médias.
Le journaliste naît en 1983 dans une famille de bijoutiers très éloignée de l’univers du journalisme. Enfant, il rêve de devenir présentateur TV, comme il le confie dans une interview personnelle accordée à Télé Loisir en juin 2019 : « Je regardais énormément les actualités, c’était une obsession. Je présentais même des faux JT dans la cuisine ».
En 2014, après une formation en droit à Paris 1 Panthéon-Sorbonne, Jean-Baptiste Marteau se lance dans une carrière de journaliste télévisuel avec un premier poste chez Equidia en tant que commentateur équestre. Il présente ensuite de 2007 à 2008 le journal de L’Equipe TV.
Il hérite en effet de la passion familiale de l’équitation, et notamment du saut d’obstacle, faisant même partie de l’équipe de France dans la catégorie des moins de 20 ans.
Il se tourne vers le journalisme politique à partir de 2008 sur LCI, et connaît ses premières heures de gloire à partir de 2013 lorsqu’il rejoint France 2 pour réaliser les reportages politiques du « 13h15 le dimanche » de Laurent Delahousse.
C’est surtout à l’occasion de remplacements de journalistes comme Jean-François Rabilloud, Magali Lunel ou encore Philippe Ballard et Marie-Sophie Lacarrau durant leurs vacances que Jean-Baptiste Marteau se fait remarquer, avec des records d’audience, notamment lorsqu’il remplace Laurent Delahousse en 2018.
Étudiant, Jean-Baptiste Marteau s’est engagé aux jeunes UMP de l’Oise.
Depuis son « coming-out » sur les réseaux sociaux en 2018, le journaliste est devenu une figure officielle de la visibilité LGBT dans les médias. Il annonce par la suite son mariage avec son compagnon. Lors d’un discours à la cérémonie des OUTd’Or 2019, il sous-entend la possibilité de devenir prochainement père via une GPA en évoquant les questions de ses proches suite au reportage diffusé sur France 2 sur la GPA et sa réponse ; « very soon ».
Formation
Jean-Baptiste Marteau a avant tout une formation de juriste : il commence ses études à Paris 1 Panthéon-Sorbonne en droit.
Parcours professionnel
Il commence son parcours de journaliste en 2004 chez Equidia, où il commente des compétitions équestres.
En 2007, il rejoint L’Equipe TV pour présenter le journal.
En 2008, il rejoint les équipes de la chaîne d’information LCI en tant que rédacteur. Il se fait rapidement remarquer au sein de la chaîne, qui lui confie les journaux du soir, la matinale du week-end, puis celle de la semaine en 2012.
C’est en août 2013 qu’il entre chez France 2 où il est responsable de la partie politique du journal « 13h15 » de Laurent Delahousse.
Entre 2014 et 2016, il est joker des journaux de Télématin. Il continue à collaborer avec Equidia avec l’émission « C’est Champion ». Il se fait également connaître auprès du grand public lorsqu’il assure le journal du week-end de France 2 du 14 au 16 août 2015.
En parallèle, il présente occasionnellement des journaux sur RTL.
Il est au cœur d’une polémique en 2015 pour son reportage sur François Copé, « Copé, le mal-aimé », diffusé dans « 13h15 le dimanche », critiqué par Patrick Cohen et Yann Barthès. Ce dernier ironise ainsi dans « Le Petit Journal » de Canal + « sur 45 minutes de reportage, un truc a retenu notre attention : Copé le mal-aimé croise plein de gens, mais tout le monde adore le mal-aimé ! C’est bien simple, pas une personne ne lui parle de l’affaire Bygmalion ! » en mettant en parallèle le reportage avec des séquences filmées par Canal + dans lesquelles l’homme politique se fait au contraire copieusement huer.
En septembre 2017, il devient chroniqueur sur France 2 pour « L’Emission politique » de Léa Salamé dans le cadre d’une refonte du format de l’émission. Il intervient en fin d’émission pour faire le bilan de l’interview de la première partie d’émission grâce aux réseaux sociaux et au sondage réalisé durant l’émission, et pour une courte interview supplémentaire de l’invité.
En octobre 2017, il devient joker des « 13h du week-end » de France 2.
Il remplace Laurent Delahousse durant l’été 2018 pour présenter le « 20 heures » du week-end. Il obtient plusieurs records d’audience.
Il se retrouve alors au cœur d’une seconde polémique : le journal qu’il présente le 10 août 2018 est accusé de diffuser une « fake news » au sujet de Vladimir Poutine… Dans un reportage sur les vacances des chefs d’état, la journaliste Valérie Astruc explique ainsi que le président russe pratique la chasse au tigre avec comme preuve une image datant en réalité d’une opération de communication en 2008 du président russe sur la préservation du tigre de Sibérie. Cette infox vaudra à la journaliste un Bobard d’or en 2019.
Jean-Baptiste Marteau est également écrivain, avec trois essais politiques à son actif dont deux sur les coulisses de l’UMP et un troisième sur celles de la campagne présidentielle 2017.
Parcours militant
Il s’engage en politique en 2002 à la suite du second tour de la présidentielle opposant Jean-Marie Le Pen et Jacques Chirac en adhérant aux jeunes de l’UMP de l’Oise dont il devient responsable durant deux ans.
Le journaliste s’engage en faveur de plusieurs œuvres caritatives. Depuis 2015, il participe chaque année au Téléthon. En 2018, il participe à Fort Boyard en soutien à l’association d’accompagnement d’enfants atteints d’un cancer, Just Humain.
Il est également très engagé dans l’association de défense des jeunes homosexuels Le Refuge. Militant pour la défense des minorités LGBT, il co-fonde l’association France.TV pour tou.te.s avec Daniel Ielli et Frédérique-Marie Lamouret pour défendre les personnes LGBT potentiellement victimes de discrimination au sein de France Télévision et garantir la visibilité LGBT à l’antenne.
Il fait lui-même en 2018 son coming-out sur Tweeter et annonce quelques mois plus tard dans une interview sur Télé Loisir son mariage avec son compagnon Bruno, « producteur de divertissement ». Il participe aux OUTd’Or 2019, cérémonie annuelle organisée par l’Association des journalistes LGBT. Il aborde, lors de son discours de remise de prix avec Marie Labory, la défense de la PMA et de la GPA dans les médias, dont il se vante d’avoir réussi à faire la promotion sur France 2.
Publications
Il publie en parallèle de ses activités de journaliste deux essais politiques. UMP, un univers impitoyable est publié en 2012, et Bal tragique à l’UMP en 2013 ; les deux aux éditions Flammarion Le premier raconte l’envers du décor du parti politique à l’époque mobilisé derrière Nicolas Sarkozy, tandis que le second relate l’affrontement Fillon – Copé sur fond de crise du parti.
Les deux ouvrages bénéficient d’un bon accueil auprès du public, et sont salués tant pour leur style incisif et le niveau de détail dans le récit que pour la véracité des enquêtes. La blogueuse Ze Fml écrit ainsi le 23 janvier 2012 dans Marianne au sujet de Bal tragique à l’UMP : « Pour bien connaître le sujet UMP, j’ai trouvé le propos terriblement fidèle à la réalité. La bataille de Paris est décrite avec une étonnante justesse. Et bien mise en perspective par rapport à l’historique de la fédération. […] Justesse aussi, sur les pratiques du microcosme politique. L’ouvrage peut sembler violent aux yeux du néophyte, il paraîtra presque trop gentil à quiconque pratique la politique. Et pourtant, il est sans concession. Les anecdotes de coup-bas entre politiques sont légions, mais surtout, les auteurs décryptent méticuleusement les méthodes employées : rumeurs, déminage d’événements, incruste de l’indésirable, salle qui siffle, utilisation de la presse et notamment du Canard Enchaîné… »
En janvier 2018, il publie chez Plon Le Tsunami, qui évoque les coulisses de l’élection présidentielle 2017.
Collaborations
Il co-écrit tous ses ouvrages avec la journaliste Neila Latrous, journaliste franco-algérienne spécialiste de la droite française.
Ce qu’il gagne
Non connu
Sa nébuleuse
Laurent Delahousse : Jean-Baptiste Marteau commence à se faire plus largement connaître à partir de 2013 lorsqu’il rejoint l’équipe de l’ex-journaliste de LCI pour les reportages politiques du « 13h15 ». Le journaliste ne cache pas son admiration pour son aîné, petit à petit devenu son mentor.
Daniel Ielli : journaliste et écrivain politique, il cofonde avec Jean-Baptiste Marteau l’association France.TV pour tou.te.s. Lui aussi juriste de formation, il est rédacteur en chef chez France 3.
Frédérique-Marie Lamouret : directrice de la stratégie numérique de France 3, elle co-fonde avec Jean-Baptiste Marteau l’association France.TV pour tou.te.s. Elle avait elle-même reçu le prix de « rôles modèles LGBT+ » de l’association « L’Autre Cercle » dans la catégorie « dirigeant.e.s »
Léa Salamé : Jean-Baptiste Marteau devient chroniqueur dans son émission « L’Emission Politique » en 2017. La
Neiia Latrous : journaliste politique franco-algérienne, elle suit la droite française et plus précisément l’UMP devenue LR. Elle collabore aussi à BFMTV sur les sujets relatifs au FN, au Parti socialiste et à la France Insoumise. Elle coécrit avec Jean-Baptiste Marteau ses trois essais politiques.
Il l’a dit
Sur son ouvrage UMP, un univers impitoyable : « C’était à la fois notre plus gros défi et notre plus grosse crainte : faire un livre irréprochable sur le fond, béton sur les infos. Il fallait absolument que ce ne soit ni un brulot, ni un livre complaisant. Vu les premiers retours, je pense que nous y sommes parvenus. » dans une interview publiée le 7 février 2012 Pose Mag.
Sur le monde politique : « C’est le lot de tous les partis politiques. Cet univers impitoyable se retrouve dans toutes les formations. C’est vrai que parfois, on se dit que ce n’est pas à la hauteur des enjeux, que ça ne grandit pas nos élus. L’un des témoins du livre le reconnaît : « il faut mordre avant d’être mordu » », dans une interview publiée le 7 février 2012 Pose Mag.
Son coming-out sur Tweeter : « C’est la journée internationale du #ComingOut. Je pense à tous ces jeunes homos qui n’osent en parler à personne, qui se sentent abandonnés, perdus. Je veux leur dire qu’ils ne sont pas seuls! On peut être heureux, réussir sa vie perso et pro en étant homosexuel #ComingOutDay”»
Au sujet de ce coming-out : « Je l’ai fait pour aider ceux qui souffrent d’homophobie, ce qui n’est pas mon cas. Je suis un privilégié » dans une interview personnelle accordée à Télé Loisir en juin 2019
« Au-delà d’un sigle, PMA, GPA, ça fait peur à tout le monde mais quand derrière on met un visage, on raconte l’histoire d’une famille comme on a pu le faire sur la GPA pendant 60 minutes sur France 2 à 13h30 et bien ça fait changer les regards. » dans son discours de remise de prix avec Marie Labory aux OUTd’Or 2019
On a dit à son sujet
Jordan Grevet dans un article publié sur Closer le 24 août 2015 le surnomme le « Ken de l’info ». On ignore si la qualification est ironique ou élogieuse.