Le pape cévenol de la « talk-radio » abattu en plein vol
« Quand Nicolas Sarkozy donne le 3 juin une conférence payée par Goldman Sachs, à Londres, Jean-Jacques Bourdin s’emporte à l’antenne : “Faut pas s’étonner que la finance gouverne le monde !” Il ne sait pas à quel point il a raison : la finance, il lui doit son job » « RMC : les recettes d’un franchouillard succès », lesinrocks.com, 19/06/2013.
Référence des émissions de libre antenne à la radio depuis plus de deux décennies, Jean-Jacques Bourdin cultive une image de journaliste indépendant, enraciné dans son terroir et proche du peuple. Il a longuement été la cible de ses confrères qui l’accusaient d’animer des discussions de café du commerce radiophoniques voire d’être populiste ! Pourtant, même s’il s’en défend en se présentant comme un animateur libre, il distille à ses auditeurs des prises de position plutôt conformes à la pensée unique. Mis en cause dans une affaire fort ancienne de harcèlement sexuel, il sera agressé en direct sur le sujet début 2022 par Valérie Pécresse dans une émission où elle est invitée en tant que candidate à l’élection présidentielle. À la suite de ces accusations, il est mis « au placard » par BFMTV alors même qu’aucune preuve formelle contre lui n’a été apportée, puis licencié le 17 juin suivant. Cela ne ne l’empêche pas de rebondir chez Sud Radio où ce « vieux mâle blanc à abattre » renoue avec l’interview politique.
Né à Alès (ou Bois-Colombes) en juin 1949, Jean-Jacques Bourdin est d’origine cévenole. Aîné de 5 enfants, il a grandi à Alès, dans une famille protestante et « dans un milieu plutôt favorisé ». Son père Louis Bourdin, « avait une petite entreprise », sa mère Nicole [de son nom de jeune fille : Richard-Chabrol] n’a jamais travaillé » (source). Autodidacte, il a exercé divers métiers (vendeur d’assurance-vie, chauffeur livreur, VRP, joueur de poker…) avant d’entrer comme stagiaire à la station RTL par l’entremise de Raymond Castans, directeur des programmes de RTL. En 26 ans, il a « enchaîné sept ou huit ans de journalisme sportif, du reportage et la présentation des différents journaux », développant « le principe de la parole aux auditeurs » (source).
Marié une première fois à Marie-Laure Camus – de cette union il a eu deux filles dont l’une, Fanny, est journaliste, actuellement à B&O production depuis août 2017–, il s’est remarié en 2010, selon plusieurs biographies, avec Anne Nivat, une journaliste ayant notamment travaillé comme reporter de guerre pour Le Point (Prix Albert-Londres 2000), qui a également collaboré à plusieurs journaux américains (Le Monde, 26 mars 2007). Elle est protestante alors que lui se dit athée.
Jean-Jacques Bourdin est par ailleurs gérant de la société HERSCHEL PRODUCTIONS, spécialisée dans la production audiovisuelle. Basée à Mars dans le Gard elle ne publie plus de résultats depuis 2014, année où elle a fait 196.100 € de chiffre d’affaires.
Formation
Jean-Jacques Bourdin est titulaire d’un baccalauréat littéraire obtenu en 1968. Il entame des études de droit à Grenoble qu’il abandonne, et pratique assidûment le poker à l’époque.
Parcours professionnel
1970 à 1975
VRP pour l’assureur l’UAP en Simca Rallye en Lozère, pour Quelle à Orléans, pour son père grossiste en mercerie et bonnéterie à Alès il vend des soutiens-gorges et des chaussettes en Ardèche…
1975 à 2001 : RTL
Juillet 1975 : il entre à RTL en tant que stagiaire, après avoir été introduit par le directeur de la radio, Raymond Castans qui était l’oncle de sa petite amie de l’époque, puis intègre le service des sports où il exerce en tant que journaliste sportif durant 8 ans. Il devient par la suite reporter et présentateur de journaux.
1990 : Il participe au lancement du magazine « J’accuse », dont l’intention est d’éclairer le labyrinthe judiciaire « en prenant systématiquement le parti du justiciable », selon Daniel Péressini, PDG de J’accuse. Les autres participants sont pour la plupart marqués à gauche voire à l’extrême gauche : « Des journalistes comme Noël Mamère (Antenne 2). Jean-Pierre Farkas (Radio-France), Jean-Jacques Bourdin (RTL), Frédéric Pottecher, Guy Thomas, Roger Colombani, etc., et des écrivains comme Gilles Perrault ou Jacques de Bonis, ainsi que des auteurs de ” polars ” (Didier Daeninckx, Gérard Delteil, Thierry Jonquet, etc.) », « Soixante ans après le premier Détective, J’accuse, la revue des faits divers », Le Monde, 15/03/1990.
1991 : il devient rédacteur en chef et présentateur du journal de la mi-journée.
1994–2000 : présentateur de l’émission d’interactivité : « Les auditeurs ont la parole ».
2001 à aujourd’hui : RMC
2001 : Jean-Jacques Bourdin rejoint RMC en tant que conseiller d’Alain Weill, le nouveau président de la station. Il devient animateur de « Bourdin & Co ».
2007 : Il rejoint BFMTV, chaîne du groupe d’Alain Weill, avec « Bourdin Direct » le matin qui est une diffusion de l’interview qu’il fait sur RMC Info dans « Bourdin & Co ».
2010 : Il présente l’émission sur la chaîne TF1 « Abus de confiance » mais celle-ci sera déprogrammée au bout de quelques mois faute d’audience.
Depuis 2004, il est rédacteur en chef de RMC Info et animateur de l’émission matinale « Bourdin & Co ».
Décembre 2016 : sur son compte Twitter, il lance un sondage « est-ce que les médias nous mentent ? ». Le résultat est sans appel : oui à 91% avec près de 8000 votes.
Juin 2017 : « Exaspéré » par la publicité, il pique une colère en plein direct et laisse entendre qu’il ne reviendra pas à la radio à la rentrée. Sa femme affirme dès le lendemain qu’il n’a pas prévu de raccrocher les crampons.
2018 : Le 15 avril 2018, il anime avec Edwy Plenel sur BFMTV, RMC et Mediapart une interview du président Emmanuel Macron. L’acrimonie des deux journalistes est remarquée par de nombreux observateurs, comme l’ex-conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, Franck Louvrier, qui a aussi remarqué que les thèmes qui intéressaient les Français n’ont pas été abordés.
Octobre 2018 : Jean-Jacques Bourdin anime un nouveau talk-show, “Rien n’est impossibl”, tourné en public et diffusé en direct le vendredi soir une fois par mois sur RMC Story. L’émission est diffusée de 21h à 22h30, et oppose deux personnalités autour d’un sujet d’actualité. En octobre 2018 il propose aussi d’organiser, pour les européennes 2019, la « revanche » du débat Le Pen – Macron du second tour de la présidentielle ; le président répond par le silence.
Il devient aussi président d’honneur du Nîmes Olympique mi-octobre 2018. Il était déjà conseiller du président Rani Assaf et parrain du club.
À partir de cette période son émission, Bourdin Direct, diffusée sur RMC et BFMTV, est raccourcie d’une heure.
Juillet 2020 : Il cesse la présentation de Bourdin Direct pour ne conserver que l’interview politique entre 8h35 et 9h.
Janvier 2022 : En vue de l’élection présidentielle il lance l’émission, La France dans les yeux, diffusée en prime-time sur BFMTV, où il reçoit les principaux candidats à l’élection présidentielle, face à un panel d’une cinquantaine de citoyens. Pour la première émission, il reçoit Valérie Pécresse en Corrèze. Celle-ci ne lui en sera pas reconnaissante en le mettant en cause en direct dans une accusation d’harcèlement sexuel remontant à plusieurs années. Pour les mêmes raisons, il est écarté définitivement de la station le 17 juin suivant.
Parcours militant
Lors de la présidentielle de 1965, Bourdin s’engage en faveur du candidat d’extrême-droite, Jean-Louis Tixier-Vignancour. « J’avais 16 ans et aucune conscience politique. Mon père était très “Algérie française”. Pour moi, ce combat relevait d’une forme de romantisme. Se réunir le soir chez quelqu’un, attendre la tombée de la nuit pour aller coller des affiches : tout cela m’amusait beaucoup. Mais je me suis vite éloigné de ce mouvement car je ne partageais pas les idées que j’entendais. Cet épisode a été mon seul et unique engagement politique », TéléObs, 13 février 2014.
À la question : « Vous avez voté Chirac en 2002, Bayrou en 2007, Hollande en 2012. Bourdin est-il de droite ou de gauche ? », il répond : « Ni l’un ni l’autre. Je suis très européen et, en même temps, très lucide et critique sur le fonctionnement de l’Europe », ibid.
Jean-Jacques Bourdin a fait partie de la campagne de « lynchage médiatique de l’ophtalmo d’Aix-en-Provence » (« Union des Chirurgiens de France »), accusé d’avoir proféré des insultes racistes à l’encontre d’un homme d’origine maghrébine et de sa fille. Le procureur d’Aix-en-Provence a confirmé par la suite : « L’enquête est faite. L’ensemble des témoins ont été entendus. Et, en l’absence d’infraction, nous avons décidé de classer cette plainte sans suite. »
Dans M, le magazine du Monde (10 octobre 2013), le journaliste vedette de RMC et de BFM-TV indique qu’il a voté au premier tour de l’élection présidentielle de 2012 pour François Bayrou (comme en 2007) et au second tour pour François Hollande (en 2007, il s’était abstenu).
Le Nouvel Observateur (« Le grand secret sur Cahuzac », 25 avril 2013) le déclare « proche du clan Strauss-Kahn ». En mars 2004, à l’invitation d’Alain Weill (voir « Sa nébuleuse »), il inaugure une nouvelle formule d’émission, en laissant les manettes à Dominique Strauss-Kahn. L’ancien ministre de l’économie répondant dès lors directement aux questions des auditeurs afin de « répondre au plus grand nombre » et « d’aller au contact des Français de façon plus directe », « DSK aux manettes », Le Figaro, 02/03/2004.
En février 2014, Libération affirme qu’il n’a jamais eu d’engagement militant depuis sa jeunesse, « sauf contre l’exploitation des gaz de schistes qui menace son Gard natal. Lui vivant, « il n’y aura jamais un derrick dans les Cévennes ! ».
En avril 2015, il clame avoir été à l’origine des dissensions au FN entre Marine et Jean-Marie le Pen : « Agitateur de mauvaises idées ? J’assume d’avoir provoqué la scission au sein du FN ».
Aux Échos (11/06/2016), il affirme qu’il a décidé de ne plus inviter « aucun sarkozyste », depuis que Sarkozy a loupé sa réélection en 2012 et n’a pas arrêté la politique comme il l’avait promis.
Fin mai 2017, il affirme ne pas avoir voté à la présidentielle : « Je n’ai pas voté! Vous savez pourquoi ? Parce que j’ai été radié des listes à Paris, voilà ».
Controverses
Au mois d’octobre 2019, il est rappelé à l’ordre par le CSA après avoir traité Lydia Guirous, alors porte-parole des Républicains, d’ « imbécile » à l’antenne.
Lors de sa venue, le 27 janvier 2020 dans l’émission Touche pas à mon poste, lui et sa femme Anne Nivat prétendent avoir été piégés par les équipes de Cyril Hanouna. Dans le taxi les ramenant chez eux, ils sont filmés en train d’insulter violemment, selon un salarié de H20 Productions, Cyril Hanouna. La caméra cachée était placée en prévision d’une prochaine émission du présentateur de Touche pas à mon poste, intitulée La Grande Rassrah. Ces insultes sont contestées par l’épouse de Jean-Jacques Bourdin sur l’antenne d’Europe 1. Elle déclare : « C’était un faux chauffeur et un piètre acteur embauché par les équipes de Cyril Hanouna pour nous faire tomber dans ce piège. Il ne nous a absolument pas posé cette question sinon nous nous en serions rendus compte. ». Quoiqu’il en soit les bandes vidéos de la caméra cachée sont détruites à la demande du couple et l’affaire jette un froid entre eux et Cyril Hanouna.
Enfin en février 2021, il prend à partie Apolline de Malherbe dans les colonnes du JDD, pour ses audiences sur l’Interview politique, où elle remplace occasionnellement Bourdin. Celle-ci lui répond vivement, lui faisant remarquer les audiences en baisse, avant même son arrivée.
Début 2022, il est mis en cause, comme tant d’autres, par Mediapart pour de possibles harcèlements sexuels. Dans un entretien Valérie Pécresse crée volontairement un incident en évoquant l’affaire en direct. Une retombée inattendue de sa campagne électorale qui provoquera sa chute.
En effet, Fanny Agostini, ancienne présentatrice météo sur RMC, porte plainte contre le journaliste en février 2022 pour « agression sexuelle », les faits incriminés remontant à 2013, lors d’un séjour professionnel dans un hôtel de Calvi, en Corse. Mediapart révèle en outre certains messages à connotation sexuelle transmis par l’animateur (« Tu me tentes tous les matins… J’aime ton regard »). La rédaction de Radio France emboîte rapidement le pas à Mediapart et obtient d’autres témoignages malencontreux. Cet afflux pousse sa rédaction à diligenter une enquête interne, au cours de laquelle pas moins de 35 personnes seront auditionnées.
Si l’enquête judiciaire est classée sans suite pour prescription et que les conclusions de l’enquête interne ne sont pas rendues publiques, l’étau se resserre autour du pape de l’interview politique. Son contrat n’est donc logiquement pas renouvelé par Altice Media qui, en juin 2022, le prie d’aller voir ailleurs. La case du « vieux mâle blanc » évincé est désormais, en toute logique là aussi, attribuée à la pimpante quarantenaire Apolline de Malherbe.
Il rebondit chez Sud Radio dès septembre 2022, où il présente « Parlons Vrai », une émission quotidienne de débats et de dialogue autour de l’actualité, diffusée de 10h30 à 12h30.
L’année suivante, il renoue avec l’interview politique de 8h30 à 9h00 lors de la matinale de Sud Radio, animée par Patrick Roger, qui est aussi le dirigeant de la station. Il se trouve alors en concurrence directe avec le « Face-à-face », présenté par son ancienne collègue Apolline de Malherbe à la même heure sur BFMTV.
Publications
- À l’écoute, Jean-Jacques Bourdin (avec Anne Nivat), éditions Anne Carrière, 2007.
- L’homme libre, Jean-Jacques Bourdin (avec Anne Nivat), Cherche midi, 2014.
Collaborations
Juin 2012 : il participe à l’inauguration et au cocktail organisé par la maison de ventes Europ Auction en compagnie de Pierre Lellouche (député de Paris), Karine Fauvet (LCI), Philippe Seguy (Point de Vue), Armelle Malvoisin (Journal des Arts), Alexandre Crochet (Le Quotidien de l’Art), Olivier Lange (Gazette Drouot) et les experts Caroline Herrburger, Laure Nejman et Bill Pallot.
Novembre 2011 : il est invité au lancement de la marque « Alès avec un A comme Audace ».
2010 : il participe à la campagne de sensibilisation aux besoins en matière de réinsertion réalisée par « Les prisons du cœur » avec Yannick Noah, l’acteur Pierre Arditi, les animateurs Michel Drucker et Jean-Pierre Foucault.
2007 : Jean-Jacques Bourdin fait partie du comité éditorial « Manifeste 2007 » avec Frédéric Filloux, Nicolas Gerbert et François Miquet-Marty. Ce manifeste expose « 4 tendances de notre société : un désir de changement ; la demande d’un certain retour de l’autorité ; une prise de conscience du fait économique ; une exigence de participation et de responsabilité ».
Novembre 2002 : animateur d’une table ronde sur le thème « la prise de risque raisonnée, élément de la construction identitaire de l’adolescence. » à l’occasion de la journée commémorative de la déclaration internationale des droits de l’enfant organisée par Christian Jacob, Ministre délégué à la famille.
Ce qu’il gagne
Il refuse de s’étendre sur la question. Challenges (28/02/2014) avançait que « son salaire – qu’il refuse de divulguer – serait le plus élevé du groupe, supérieur à celui de Frank Lanoux, directeur général de RMC ». Les Échos (11/06/2016) précisent qu’il « touche une rémunération de salarié pour sa prestation radio et détient une société, Herschel, domiciliée dans le sud de la France qui facture ses passages sur les chaînes de télé du groupe — elle ne travaille pour aucune autre société. Là aussi, le secret est bien gardé, puisqu’il n’y a pas d’informations publiques sur les comptes ces dernières années ».
Selon StreetPress, qui assure se fonder sur « plusieurs sources concordantes à Altice », il aurait perçu une rémunération mensuelle équivalente à 70 000 euros par mois, primes et bonus inclus, lorsqu’il officiait sur BFM et RMC.
Dans le sillage des Drahi Leaks, StreetPress exploite également un contrat de prestation de services conclu entre Bourdin, via sa société Herschel Productions, et Altice. À la lecture de ce dernier, il apparaît que l’homme aurait touché 1,4 millions d’euros lors de l’année 2018 pour faire « bénéficier ALTICE de son expérience au profit des chaînes d’information en continu du Groupe News12 à New York, I24 en Israël et aux États-Unis ainsi que pour la chaîne d’information de Media Capital Groupe, média portugais en cours d’acquisition par ALTICE ».
Distinctions
En 2010, il se voit décerner le prix Philippe Caloni récompensant le meilleur intervieweur de l’année. Selon un sondage du Parisien, il est considéré comme le meilleur intervieweur radio de la campagne présidentielle 2012.
Il l’a dit
« Son côté cévenol, Bourdin le définit comme suit : “Je suis un des seuls de la profession à refuser catégoriquement les invitations à l’Elysée. C’est mes racines cévenoles ! Si le président veut me voir, ça sera chez moi, dans mon studio et selon mes conditions. Je tiendrai bon.”», « La vie cévenole de Jean-Jacques Bourdin », levigan.blogs.midilibre.com, 09/11/2010.
« Des hommes et des femmes qui ont envie d’enrichir le pays. (…) Nous allons nous appauvrir en fermant nos frontières. (…) Pour donner du travail aux Français, aussi aux Français, et bien on accueille des hommes et des femmes qui sont prêts à venir travailler dans notre pays », « Bourdin & Co », RMC, 12/04/2011.
« La France est parfois raciste », « Bourdin & Co », RMC, 03/06/2011.
Nominé aux Bobards d’Or 2012 pour : « Marine Le Pen défend la priorité nationale […] réservée aux Français de souche », BFMTV, 10 janvier 2012.
« Je préfère voir une Marine Le Pen, un Dominique de Villepin, un Philippe Poutou candidats, plutôt que de voir de faux candidats ! Qui s’appellent Mme Boutin, M. Chevènement, M. Morin, qui ont négocié des postes de député ou des missions qui leur seront confiées par ceux qui seront élus ! », « Bourdin & Co », RMC, 17/02/2012.
« Il y avait en 1931 deux fois plus d’Italiens qu’il n’y avait d’Algériens en 2007 », « Bourdin & Co », RMC, 25/04/2012.
« Si j’étais électeur là bas [troisième circonscription du Vaucluse, ndlr], je ne voterais pas pour elle [Marion Maréchal Le Pen] (…) C’est moi qui choisis, et c’est moi qui décide. Et c’est pas une jeune fille de 22 ans qui débute en politique qui va choisir pour moi qui commence et quelles sont les questions qu’on peut lui poser. Mais qu’est-ce que c’est que ça ! Qu’est-ce que c’est que ces pratiques ! Je vais vous dire une chose : si j’étais électeur de la 3e circonscription du Vaucluse, jamais je ne voterais pour elle. Jamais », « Bourdin & Co », RMC, 15/06/2012.
« Sur RMC, nous allons défendre la marque France. Et je serai le premier à le faire. C’est du protectionnisme ? Eh bien oui », « RMC : les recettes d’un franchouillard succès », lesinrocks.com, 19/06/2013
« Quelles valeurs avez-vous hérité de la culture protestante dans laquelle vous avez été élevé ? Le goût de la tolérance. Mon livre de chevet est d’ailleurs Lettre sur la tolérance de John Locke. Tolérer ne veut pas dire adopter ni accepter, mais écouter. Et ça ne me gêne pas de recueillir les propos les plus violents, « RMC : les recettes d’un franchouillard succès », ibid.
« Vous voyez que les pensées xénophobes sont quand même très présentes ! Vous voulez que je vous les montre, les mails ? Vous voulez que je vous montre qu’il y en a, des pensées xénophobes ? Il suffit que j’accumule les mails que je reçois tous les matins ! », « Bourdin & Co », RMC, 07/11/2013.
« Quand je pratique une interview, je ne peux pas avoir le moindre sentiment. Et pourtant, ce n’est pas mon caractère, je suis obligé de me faire violence », Libération, 23/02/2014.
« Nicolas Canteloup commence à me fatiguer. Si ça continue, je prendrai les décisions qu’il faut, j’irai l’attraper au collet et lui dire ce que je pense, ce n’est pas un homme. Attaquer les gens bassement, alors que je ne l’ai jamais rencontré de ma vie. Si ça continue, je réagirai comme un mec. Monsieur Canteloup fait un sketch pathétique sur moi. C’est insultant, je n’aime pas me faire insulter. Et si ça continue, je ferai ce qu’il faut, que ce soit bien entendu M. Canteloup ? Vraiment je me mets en colère, je suis calme jusqu’à maintenant, mais mettre en doute mon intégrité professionnelle, ça suffit ! Vous ne me connaissez pas mais je me laisserai pas faire. » RMC, 09/09/2014
En réaction aux critiques de Nicolas Canteloup, accusant Bourdin de complaisance envers le Front National : « Si ça continue comme ça je prendrai les décisions qu’il faut. J’irai l’attraper au collet et j’irai lui dire ce que je pense ! Je ne pense pas que ça soit un homme, franchement. Attaquer les gens bassement et lâchement sans même que je l’ai rencontré une fois dans ma vie. Moi, si ça continue, je réagirai comme un mec ! Vous m’avez compris ! » RMC, 10 septembre 2014
« Il est sous influence juive ? », au sujet de Manuel Valls, au cours d’un entretien avec Roland Dumas. Une question qui a débouché sur une procédure du CSA, qui a émis une mise en demeure à l’encontre de BFMTV. BFMTV, 16 février 2015.
« Agitateur de mauvaises idées ? J’assume d’avoir provoqué la scission au sein du FN. » Twitter, 8 avril 2015.
« Je vais revenir sur les liens entre Daesh et le Front National. Enfin pas les liens directs mais ce repli identitaire, qui finalement est une communauté d’esprits, parce que l’idée pour Daesh, c’est de pousser la société française au repli identitaire. » 16 décembre 2015, BFMTV/RMC
« L’audience ne dégringole pas vraiment quand je ne suis pas là, personne n’est irremplaçable », Les Échos, 11/02/2016.
« Je suis très indépendant ici tant du point de vue éditorial que de mes équipes, je n’aurais jamais l’équivalent ailleurs », ibid.
« Nicolas Sarkozy est le seul qui refuse de venir, peut-être parce qu’il avait dit chez moi qu’il arrêterait la politique s’il perdait en 2012. Il m’avait assuré qu’il reviendrait. Promesse non tenue, raconte-t-il. Depuis, je suis très ferme, j’ai décidé de ne plus inviter aucun sarkozyste », ibid.
« On est manipulé en permanence, alors quand ça va dans l’autre sens, c’est pas mal non plus. Le citoyen a quand même le droit de se défendre », Technikart, mai 2010.
« On n’a pas favorisé sa montée [au Front National, ndlr], il est d’ailleurs redescendu, proportionnellement à la percée de l’expression publique. À l’époque, donner la parole aux auditeurs était considéré comme incongru. C’était ôter aux journalistes leurs prérogatives. Et puis, au début des émissions interactives, seules les extrêmes s’exprimaient. Les débuts ont été difficiles, il a fallu du temps pour imposer ce type de radio. Ensuite, on s’est aperçu qu’au-delà de ces intolérances, il y avait des témoignages de souffrance, de réussite… Il y avait la vie », Ibid.
« Entre deux pages de pubs, on va essayer de faire un peu de radio, ça va pas être facile. À mon âge maintenant, ou je reste à l’antenne et je dis ce que je pense ou je me casse. Ou je me me barre… J’en ai assez. Et je commence vraiment à en avoir marre de tout ça. Je respecte l’auditeur et je me mets à la place de l’auditeur… Alors justement, peut-être que je ne reviendrai pas après les vacances, car maintenant ça suffit et je commence à en avoir ras le bol », sur RMC, 13/06/2017.
« Monsieur le président […] n’êtes-vous qu’un illusionniste sorti du néant ? […] Est-ce que vous n’êtes pas dans une illusion puérile de toute-puissance ? », à Emmanuel Macron le 15 avril 2018.
« On ne pourra plus voir » ces « interviews où l’on prend ses distances et surtout où l’on ménage », sur RMC au sujet de l’interview d’Emmanuel Macron la veille, 16/04/2018.
« [Hollande] C’est un homme qui ne tient jamais ses promesses, a‑t-il fulminé ce mardi 20 novembre. Je vais vous raconter quelque chose : ça fait trois mois qu’il me répond : “Oui, oui, je viens la semaine prochaine… Je vais venir bientôt.“ Il n’est jamais venu. Et je ne sais pas pourquoi. » L’animateur a ensuite taclé l’ancien chef de l’État sur son ambition de revenir dans la politique. « Quand on ne tient pas ses paroles, comment voulez-vous qu’on ait l’espoir de revenir au plus haut niveau ?! », RMC, 20/9/2018.
Agitateur de mauvaises idées? J’assume d’avoir provoqué la scission au sein du FN.
— Jean-Jacques Bourdin (@JJBourdin_RMC) 8 Avril 2015
3 semaines après Dumas, Bourdin invite Jean Marie Le Pen qui dérape à son tour. Le vieux facho antisémite: un profil qui attire Bourdin!
— Stéphane Guillon (@stephaneguillon) 2 Avril 2015
Bourdin, Dumas et “l’influence juive” : 3ème mise en demeure de BFM TV par le CSA en un mois http://t.co/84dqSZUFH8 pic.twitter.com/pi3Z2aC3W6
— Arrêt sur Images (@arretsurimages) 6 Mars 2015
« Je ne m’engage pas politiquement, je ne veux pas m’engager politiquement, même si j’ai mes convictions, mes idées », dans C à Vous, 31/05/2021.
« Il arrive qu’en interview on s’abandonne à une pulsion, une émotion, parce qu’on ne supporte plus ce qui est dit », Ibid.
« Je pense avoir très largement contribué non seulement au succès de RMC, mais également à celui des chaînes de télévision qui m’ont emboîté le pas », dans le JDD cité par Le Point, 07/03/2021.
« Je remarque simplement que RMC a toujours été une radio populaire, proche de l’auditeur, loin de l’entre-soi parisien. Et je ne souhaite pas qu’elle [Apolline de Malherbe] s’égare. » dans le JDD cité par Le Figaro, 08/03/2021.
« J’ai toujours été très indépendant […] personne n’est jamais venu s’insérer dans mon travail. Je n’ai jamais accepté cela. […] Et Marc-Olivier Fogiel sans cesse m’appelait en me disant il faut appeler untel… Je ne peux travailler comme ça […] Si Marc-Olivier Fogiel s’en va, j’irai à BFM »», “C médiatique », France 5, 29/10/2023.
Sa nébuleuse
Philippe Labro, Alain Weill. Sa femme Anne Nivat, qu’il rencontre dans le studio de RMC, alors qu’elle vient faire la promotion de son livre « Lendemains de guerre en Afghanistan et en Irak ». Ensemble, ils ont un garçon, Louis, né en 2006. Ils se marient quatre ans plus tard en 2010.
Le 26 février 2007, Jean-Jacques Bourdin a été fait chevalier de la Légion d’honneur par Dominique de Villepin.
Alain Weill (membre du Club Le Siècle), président du groupe NextRadioTV, propriétaire de RMC, BFM Business, BFMTV, du Groupe 01 (ex Groupe Tests). « En 2000, Alain Weill recrute Frank Lanoux, ancien de NRJ et actuel directeur général de RMC. Il l’envoie aux Etats-Unis pour étudier le principe des talk-radios, qui donnent la parole aux auditeurs. Avec un consultant américain, ils mettent en place une grille très lisible partagée en deux grandes tranches : actu de 5 heures à 14 heures, sport de 16 heures à minuit. (…) Le second élément clé, c’est la libération de la parole. Tandis que la crise fait rage, RMC fait témoigner des personnes précaires qui posent une réalité palpable sur des chiffres et des discours. (…) Aux accusations de démagogie, Jean-Jacques Bourdin répond : “Le travail d’enquête et de recoupement du journaliste demeure le complément du témoignage.” Le problème, c’est que pour l’enquête et le recoupement, il faut chercher ailleurs », « RMC : les recettes d’un franchouillard succès », lesinrocks.com, 19/06/2013.
Décrit comme un proche de Dominique Strauss-Kahn avant qu’il ne devienne infréquentable, son nom avait été cité par un témoin dans l’affaire dite du « Carlton de Lille ». « Ce témoin est une ancienne standardiste de RMC, sur laquelle DSK aurait “flashé” un jour de 2007, alors qu’il était venu participer à une émission. À la demande de celui qui n’était pas encore patron du FMI, Jean-Jacques Bourdin avait donné le numéro de la jeune femme […] La jeune femme, âgée de 24 ans, se retrouve alors entraînée dans les soirées libertines de DSK, dans ce qu’une salariée de RMC de l’époque qualifie de “descente en enfer” pour la jeune stagiaire. » (France Inter).
Il a connu le patron actuel de Sud Radio, Patrick Roger, lorsque ce dernier était directeur de la rédaction de BFMTV (2009–2010).
Ils ont dit
« Quand Nicolas Sarkozy donne le 3 juin une conférence payée par Goldman Sachs, à Londres, Jean-Jacques Bourdin s’emporte à l’antenne : “Faut pas s’étonner que la finance gouverne le monde !” Il ne sait pas à quel point il a raison : la finance, il lui doit son job », « RMC : les recettes d’un franchouillard succès », lesinrocks.com, 19/06/2013.
« Journaliste qui ne laisse personne indifférent, fuyant toute connivence, n’épargne aucun conservatisme politique ou citoyen, rappelle à chacun ses responsabilités », Jean-Jacques Bourdin à propos de lui-même dans son livre L’Homme libre, 2014.
« Tous les matins, dans son émission Bourdin & Co, l’homme à la voix de bronze prend en ligne des auditeurs qui lui confient leurs bonheurs et leurs malheurs. Il a fait de sa proximité avec les Français son argument de vente. Un démagogue, disent les uns. Un homme libre, répondent les autres. Qu’on l’adule ou qu’on le déteste, Bourdin est devenu une star. Plus personne n’ignore sa “gueule”, ses yeux noirs perçants, son sourire d’enfant, ses cheveux en broussaille, ses costumes trop larges, sa voix surtout, une exceptionnelle voix de radio, grave et légèrement rocailleuse, où pointe un reste d’accent méridional », Challenges, 28/02/2014.
« Au début des années 1970, Bourdin débute en vendant des assurances‑vie pour l’UAP, parcourant la Lozère au volant de sa Simca 1000 Rallye 2 orange à bandes noires. Inspecteur commercial pour la société de VPC Quelle, il sillonne la région d’Orléans dans une Opel Ascona bleue, déjeune dans les routiers et dort dans les hôtels étapes VRP. Le jeune célibataire se montre habile à recueillir les confidences de ses clientes, et parfois davantage… Pour l’entreprise de son père, grossiste en mercerie et bonneterie à Alès, il vend des soutiens-gorge et des chaussettes entre l’Ardèche et l’Hérault. Glisser le pied dans la porte, inspirer confiance, faire l’article, amener son interlocuteur à se découvrir : tout ce que Jean-Jacques Bourdin a appris à ses débuts lui sert aujourd’hui, qu’il dialogue avec une auditrice de la Creuse ou avec le ministre du Budget », ibid.
« Depuis trente ans, Jean-Jacques Bourdin se lève à l’aube. Tous les matins, à 4h15, ses deux réveils sonnent. Tous les matins, il tient l’antenne pendant quatre heures, dont une vingtaine de minutes consacrées à l’exercice très physique de l’interview politique. A moins d’un mètre de son interlocuteur, le journaliste porte ses coups, tel un boxeur, ne perdant pas un instant de vue son adversaire, attendant que celui-ci baisse la garde », ibid.
« Diffusé sur RMC et BFMTV à l’heure des embouteillages du matin, c’est le rendez-vous éprouvant mais incontournable des ministres et des candidats. Pour aller à ce casse-pipe, il faut se déplacer aux aurores, au fin fond du XVe arrondissement de Paris. S’asseoir «à portée de baffes » du boss, devant un micro vintage style la Guerre des mondes. Et s’attendre à tout, même au jeu des mille euros sans euros », Libération, 23/02/2014.
« Il lui arrive de mettre les dirigeants en quarantaine, comme le député PS Bruno Le Roux, banni pour avoir comparé BFM à la radio populiste américaine Fox News. Sur son plateau, le patron, c’est Bourdin. Et le roi n’est pas l’invité, mais l’auditeur », ibid.
« Dans son costume noir, il fait son autopromo en fumant un havane dans le restaurant d’un ami corse. Là, rive gauche de la Seine, à côté de chez lui, il joue au poker avec ses copains, 400 euros maxi la mise. Le week-end, quand il n’est pas dans sa maison deMars (Gard), c’est pétanque au Champ-de-Mars à Paris. «Sport de beauf», juge sa femme Anne Nivat, journaliste réputée pour sa connaissance de la Russie et son caractère bien trempé », ibid.
« Un bouffeur de micro, très pro. Et très séducteur, malgré son look de représentant en vins fins », un ancien de RTL à son sujet, ibid.
« Forte personnalité, journaliste incontestablement libre, pas calculateur », Alain Weill à son sujet, ibid.
« Avec son émission matinale sur RMC, mais aussi BFMTV et RMC Découverte, Jean-Jacques Bourdin est devenu un actif stratégique de NextRadioTV », Les Échos, 11/2/2016.
« Il y a un côté très incarné chez RMC avec une forte personnalisation, alors que d’autres matinales ont, elles, plutôt une équipe avec un animateur et plusieurs personnalités », ibid.
« Chaque matin, Bourdin réussit l’exploit de tenir 4h l’antenne (de 6h à 10h), la plus longue tranche d’une radio généraliste. Les concurrents ont beau jeu de dire que les audiences se tassent sur la station RMC et qu’elle n’est que 5ème sur la tranche 7h-9h en audience moyenne. Bourdin, qui profite de la puissance des chaînes de télévision du groupe NextRadioTV sur lesquelles il intervient, affiche une audience cumulée de 2,5 millions d’auditeurs sur RMC, 1,2 million sur BFMTV entre 8h30 et 9h, et 431.000 téléspectateurs entre 6h et 8h30 sur RMC Découverte », ibid.
« Jean-Jacques Bourdin ait fait jusqu’à 4 % de part d’audience sur RMC Découverte (contre une moyenne de 1,4 % pour la chaîne en journée) et jusqu’à 28 % sur BFMTV (contre une moyenne d’un peu plus de 2 % pour la chaîne) », ibid.
« Il a pour règle de ne jamais déjeuner ou prendre de café avec aucun homme politique. « Je ne suis pas journaliste politique, je suis journaliste tout terrain », ibid.
« C’est un problème, dès que Jean-Jacques dit quelque chose qui sort un peu du cadre (…), tout est commenté immédiatement », Anne Nivat, Le Figaro, 14/06/2017.
« Jean-Jacques était très énervé parce qu’il y avait trop de pub. Voilà, c’est tout!». Et de rassurer: «Il ne s’est rien passé de spécial, il avait envie de dire des choses. Jean-Jacques Bourdin sera bien là à la rentrée après s’être bien reposé », ibid.
« Depuis leur rencontre, en 2004, sur le plateau radio de Bourdin, on a vu plusieurs fois le couple, ensemble, à la télé ou la radio, pour commenter leur travail respectif, raconter leur histoire d’amour, ou… parce que Bourdin recevait Anne Nivat dans sa matinale à l’occasion de la sortie de son dernier livre. Ils sont beaux, amoureux, et ils sont tous les deux journalistes. Jean-Jacques Bourdin, intervieweur de la matinale de RMC et BFMtv et Anne Nivat, reporter de guerre respectée, étaient cette semaine dans la matinale de RMC. Invités ? Oui, mais seulement Anne Nivat. Elle était interviewée par son mari, Bourdin, à propos de son dernier livre, Dans quelle France vit-on. Manifestement, le couple était à l’aise », Arrêts sur Images, 07/04/2017.
« C’est là [à RMC] que Bourdin crée le style qui fera son succès : un ton sans concession et l’organisation de son plateau pouvant susciter une certaine tension entre l’invité et le présentateur, face à face à moins d’un mètre de distance. Critique vis-à-vis de ses confrères auxquels il reproche leur proximité, voir leur connivence avec la classe politique, Jean-Jacques Bourdin refuse les invitations à déjeuner ou à dîner », Entreprendre.fr, 24/05/2017.
« Bourdin, c’est la voix de la France qui grogne, celle des mutins solitaires qui pestent en écoutant leur autoradio dans les bouchons, celle des « tout-fout-le camp », Pierre Jaxel-Truer interrogé par Entreprendre.fr, op. cit.
« Jean-Jacques Bourdin est sympathique mais il dévalorise le niveau des débats. Avec lui, c’est intéressant sur le fond 5 minutes, mais ensuite, il dérive très vite vers la conversation de bistrot, symbolisée par son fameux « Les Français veulent savoir ! » Et durant la campagne présidentielle, avec le titre de son émission « Entretien d’embauche », Bourdin s’est un peu pris pour le futur recruteur du chef de l’État. Une démarche que j’ai trouvée démagogique et simpliste… », un lieutenant de Mélenchon, op. cit.
« C’est la pire émission que je n’ai jamais vue. L’émission répondait aux questions des Français. Ce soir, on parle de tout, sauf de ce qui les préoccupe. [Edwy Plenel et Jean-Jacques Bourdin] écoutent davantage leurs questions que les réponses de Macron. On voit bien que ce sont deux journalistes qui n’ont pas suffisamment travaillé pour rendre le débat fluide », Franck Louvrier au sujet de l’interview d’Emmanuel Macron, Le Parisien 15/04/2018.
« Face à deux intervieweurs très pugnaces, le chef de l’État n’a, lui non plus, pas retenu les coups. Dans ce contexte, l’entretien a parfois ressemblé à un combat de boxe entre Jean-Jacques Bourdin, Edwy Plenel et Emmanuel Macron », Europe 1, 15/04/2018.
« Un peu vexés de se voir collectivement renvoyés dans un monde ancien où la presse serait nécessairement complaisante et déférente, plusieurs journalistes ont constaté que l’exercice tenait moins de l’interview que du débat, et que Macron était plus traité en candidat qu’en chef de l’État », Libération, 16/04/2018.
« A une époque, le sport rythmait vraiment sa vie. Car avant d’être considéré comme l’un des meilleurs intervieweurs politiques de France, Bourdin a d’abord fait ses armes comme journaliste sportif. Il a même essayé d’intégrer la rédaction du journal [l’Equipe] par l’intermédiaire de Jean Sadoul, alors président du Groupement, l’ancêtre de la Ligue de football professionnel. En vain. Tentative de piston ? », L’Équipe, 06/11/2018.
« Je me suis déjà agacée parce qu’il siphonnait des infos que j’avais sorties”, confirme une journaliste indépendante à propos des mauvaises habitudes de Bourdin. “Et ce qui est certain, c’est qu’il siphonne Le Parisien comme jamais : l’écouter, c’est presque lire Le Parisien !” Dans le plus national des quotidiens régionaux, avec son édition Aujourd’hui en France, les journalistes interrogés font part de leur agacement envers le plus célèbre intervieweur de France… qui ne voit pas vraiment les choses de la même manière. “Ce matin, effectivement, j’ai oublié de citer Le Parisien”, reconnaît Bourdin, affirmant cependant dans la foulée : “Je ne pique jamais leurs informations.” », Arrêts sur image, 13/12/2020.
« Les audiences de son interview de 8h35 continuent d’ailleurs aujourd’hui à chuter sur l’antenne, davantage que ne baisse la tranche 6 heures – 8h35. » Apolline de Malherbe dans un mail interne, cité par Le Figaro, à propos des audiences de Jean-Jacques Bourdin. », Le Figaro, 08/03/2021.
« Je ne pensais pas simplement que l’ancien buteur chercherait à marquer contre son camp. » Ibid.
“Je me suis clairement posé la question de ma participation à cette émission ce soir, en raison de l’ouverture d’une enquête par la justice à la suite d’une plainte déposée contre Monsieur Bourdin pour tentative d’agression sexuelle. Si ces accusations sont avérées, elles sont graves et elles doivent être condamnées…La loi du silence, c’est fini…pour que la parole se libère, il fallait que les femmes se sentent soutenues. Et avec moi, elles le seront. Je voulais dire les choses en face parce que je suis franche et que je suis sans détour (sic) » Valérie Pécresse sur BFMTV, 18 janvier 2022.
« Le «couple extrêmement fusionnel» (dixit Nivat) a parfois pris de la place dans les rédactions de RMC et BFMTV. La journaliste indépendante s’invitait de temps à autre en studio pour coacher son mari. Une ex-membre de la rédaction de RMC les dépeint en « couple toxique », s’étant forgé une image « populo » proche des gens, loin de la réalité de leur appartement du VIe arrondissement », Libération, 14/02/2023.
« [La] rédaction était pour lui un terrain de jeu, pas un terrain de chasse. Il essayait. Des fois ça marchait, des fois ça ne marchait pas. Il pouvait être lourd, insistant, collant […] Il y avait une question d’emprise, notamment pour les journalistes fraîchement sorties d’école », France Inter, 15 février 2022.
« Jean-Jacques Bourdin a décidé qu’il boufferait de l’Obono, Danièle, en fines lamelles, au petit déjeuner. ““Pour vous le Hamas est un mouvement de résistance ? Je cherche l’explication” ”demande-t-il le 17 octobre à la députée insoumise.“ “Oui, c’est…c’est…” “C’est un mouvement de résistance ?” “C’est nécessaire d’avoir, euh…” “Est-ce que c’est un mouvement de résistance ?” “C’est nécessaire d’avoir des clarifications…” “À propos de clarifications, est-ce que c’est un mouvement de résistance ?”” Six relances. Pas une de moins. Et à la cinquième, Obono : “”…qui résiste à une occupation…”” Elle l’a dit ! Bourdin, haussant le ton pour l’estocade : ““donc c’est un mouvement de résistance !” “Oui…qui se définit comme tel, qui est reconnu comme tel par les instances internationales…”” C’est bon. C’est dans la boîte. Vous m’emballez ça avec un tweet mensonger recousant grossièrement des réponses décousues, et inventant au passage une phrase non-prononcée : ““Oui, le Hamas est un mouvement de résistance. C’est un groupe politique islamiste qui a une branche armée, et qui résiste à l’Israël”” et vous me l’envoyez sur les réseaux » Daniel Schneidermann, Arrêts sur image, 18/10/2023.
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