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Jean-Michel Aphatie

16 décembre 2024

Temps de lecture : 24 minutes
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Jean-Michel Aphatie

Temps de lecture : 24 minutes

La politique, la censure et les pieds qui puent

« Il faut priv­er le délin­quant Zem­mour de parole, comme Dieudon­né », « C l’hebdo », France 5, 05/10/2019.

Jean-Michel Aphatie est né en septembre 1958 à Moncayolle-Larrory-Mendibieu (Pyrénées-Atlantiques). Après avoir quitté l’école à 14 ans, juste après avoir eu son BEPC au repêchage en 1973 et travaillé dans l’épicerie de ses parents dès 1975, puis comme garçon de café à Lourdes ou vendeur de voitures à Biarritz, il reprend ses études et entre à 24 ans à la faculté de droit de Pau, après avoir passé un examen réservé aux non-titulaires du Bac. Il est marié, et a rencontré sa femme quand il travaillait à L’Express ; elle est directrice de communication. Ils ont deux enfants, César et Camille. Volontiers iconoclaste, en 2016 il réclame de raser le château de Versailles. Début 2022 il interpelle violemment les électeurs d’Eric Zemmour, « vraiment Français de chez les Français qui puent un peu les pieds », provoquant de nombreux sarcasmes.

Portrait vidéo

Formation

Jean-Michel Aphatie est diplômé de l’IUT de jour­nal­isme de Bor­deaux et tit­u­laire d’une maîtrise en droit pub­lic qu’il entame à 24 ans et obtient à Pau.

Parcours professionnel

Arrivé à Paris en 1986 avec la ferme inten­tion d’être jour­nal­iste poli­tique, il entre à l’hebdomadaire Poli­tis (heb­do se revendi­quant de la gauche anti-libérale et écol­o­giste) en 1988. A son départ en 1989, il com­mence à piger au quo­ti­di­en Libéra­tion et au Jour­nal du dimanche où il se spé­cialise sur la gauche. Puis il enchaîne les rédac­tions : Le Parisien en 1992, L’Express de 1998 à 1998 et Le Monde de 1999 à 2003.

À par­tir de 1999, Jean-Michel Aphatie débute sa car­rière radio­phonique en tra­vail­lant à France Inter en tant que jour­nal­iste politique.

En 2003, alors que le directeur de la sta­tion, Jean-Luc Hees, lui pro­pose de pren­dre la tête du ser­vice poli­tique, Jean-Michel Aphatie, déçu de ne pas pou­voir présen­ter égale­ment l’éditorial du matin, rejoint RTL, pour y ani­mer L’in­vité de RTL, une inter­view poli­tique du lun­di au ven­dre­di à 7 h 50.

Lors de ces inter­views de per­son­nal­ités poli­tiques ou économiques, Jean-Michel Aphatie se dis­tingue par sa capac­ité à pouss­er ses inter­locu­teurs dans leurs retranche­ments. Répé­tant plusieurs fois une ques­tion pour dépass­er la langue de bois, il se mon­tre sou­vent tenace.

À la ren­trée 2005, il suc­cède à Ruth Elkrief au Grand Jury RTL-Le Monde-LCI. Là encore, pen­dant une heure le dimanche soir, Aphatie et ses con­frères « cuisi­nent » leur invité. Depuis sep­tem­bre 2006, l’émission est dev­enue Le Grand Jury RTL-le Figaro-LCI.

Par­al­lèle­ment, de jan­vi­er 2004 jusqu’à l’ar­rêt de l’émis­sion en juin 2006, le Basque Aphatie est chroniqueur dans l’émis­sion de Marc-Olivi­er Fogiel, On ne peut pas plaire à tout le monde, sur France 3.

Depuis sep­tem­bre 2006, il est égale­ment chroniqueur poli­tique dans Le Grand Jour­nal de Canal+.

À la ren­trée de sep­tem­bre 2008, tout en pour­suiv­ant ses inter­views mati­nales et domini­cales sur RTL ain­si que sa par­tic­i­pa­tion au Grand Jour­nal, Jean-Michel Aphatie devient chef du ser­vice poli­tique et directeur adjoint de la rédac­tion de RTL.

Pen­dant la dernière cam­pagne prési­den­tielle, le jour­nal­iste cumu­la­rd a ajouté d’autres cordes à son arc. Débat­tant chaque semaine avec le poli­to­logue et jour­nal­iste Alain Duhamel sur RTL, il col­la­bore avec l’hebdomadaire Gala quand il com­mente le roman-pho­to de la cam­pagne des présidentielles.

Depuis sep­tem­bre 2012, Jean-Michel Aphatie a cédé la place d’animateur du Grand Jury à son col­lègue de RTL, Jérôme Cha­puis. Gar­dant la seule inter­view du matin, il a égale­ment trans­mis la direc­tion du ser­vice poli­tique de la sta­tion à son adjointe Alba Ventura.

Chaque jour, après son entre­tien de la mati­nale, le jour­nal­iste se fend d’un bil­let sur son blog. Soit il revient sur l’interview menée quelques min­utes plus tôt soit il com­mente un fait d’actualité. Les deux sujets de prédilec­tion de Jean-Michel Aphatie revi­en­nent sou­vent dans ces pub­li­ca­tions : la néces­sité de lut­ter con­tre les déficits publics et la défense de la déon­tolo­gie du journaliste.

Avec l’affaire Cahuzac-Médi­a­part, Jean-Michel Aphatie a eu l’occasion d’éprouver ses con­vic­tions sur ce dernier point. Alors qu’Edwy Plenel (Medi­a­part) accu­sait le min­istre de détenir un compte en Suisse, l’intervieweur de RTL demandait la pub­li­ca­tion des preuves. Sur les plateaux de télévi­sion, sur Twit­ter, les deux jour­nal­istes (qui ont tra­vail­lé ensem­ble au Monde) ont mon­tré deux con­cep­tions dif­férentes du jour­nal­isme. Les preuves n’ont jamais été pub­liées, Jérôme Cahuzac a avoué.

En mai 2015 il annonce son trans­fert à Europe 1, où il co-ani­mera l’émission Europe 1 Midi. Selon Ozap.com cette déci­sion est liée au fait que RTL lui a retiré l’in­ter­view poli­tique, sous cou­vert de « raje­u­nisse­ment » de l’an­tenne. Après avoir échoué à embauch­er Léa Salamé, c’est finale­ment Olivi­er Maze­rolle, qui avait alors 73 ans, qui a rem­placé Jean-Michel Aphatie. 2015 est l’année du change­ment puisque quelques semaines plus tard il con­firme son départ du grand jour­nal de Canal+ après 9 saisons. Le 8 juil­let 2016, il annonce à la fin de son émis­sion qu’il quitte Europe 1. La greffe n’a jamais pris avec la radio, dont le patron, Denis Olivennes, s’est opposé à la présence du jour­nal­iste sur l’an­tenne de BFMTV ; Europe 1 demandait en effet l’ex­clu­siv­ité totale du journaliste.

En sep­tem­bre 2016 il rejoint la nou­velle chaîne d’in­for­ma­tion con­tin­ue du ser­vice pub­lic audio­vi­suel, France Info. Il y assure l’in­ter­view poli­tique du matin, entre 8h30 et 9h00. Par ailleurs, fin sep­tem­bre, France 5 a rem­placé le jour­nal­iste-écrivain Aymer­ic Caron par Jean-Michel Aphatie dans l’émis­sion C l’heb­do, dif­fusée le same­di à 19 heures. Aymer­ic Caron, devenu depuis rédac­teur du mag­a­zine Rolling Stones, n’avait fait que trois numéros de cette émis­sion, faute d’une « lib­erté » suff­isante.

Le 26 juin 2018 il revient à Europe 1 pour un édi­to quo­ti­di­en poli­tique et social dans la mati­nale – sur des sujets libres où il exprime son opin­ion, plutôt que d’informer. Son retour dans le cadre du remaniement majeur de la grille de la sta­tion n’a cepen­dant pas par­ticipé à restau­r­er ses audi­ences, dont la chute se pour­suit à l’automne 2018.

À par­tir de 2019, il offi­cie dans la mati­nale sur LCI, tou­jours en tant qu’éditorialiste.

Courant mai 2023 il quitte LCI pour Quo­ti­di­en de Yann Barthès où il dis­pose à chaque émis­sion d’une chronique politique.

Après que deux match­es se soient joués au Stade de France, un de rug­by et un autre de foot­ball, une con­tro­verse l’oppose à Pas­cal Praud. Ce dernier rend hom­mage sur CNews à l’esprit rug­by, Aphatie y voit une attaque con­tre le foot­ball forte­ment métis­sé et répond dans l’émission Quo­ti­di­en du 19 novem­bre 2024 :

« Vous êtes foot ou vous êtes rug­by ? Ce débat sort d’une col­li­sion sportive tout à fait sur­prenante ; Jeu­di soir stade de France… Same­di soir… deux stades, deux ambiances. Le dimanche sur les réseaux soci­aux, beau­coup de gens, plutôt fachos­phéristes » ont relevé les dif­férences ».

Ensuite sont passées des images de la Mar­seil­laise des rug­by­men, chan­tée à tue-tête et reprise par le pub­lic, et de celle des foot­balleurs, où les joueurs sem­blent pressés que l’intermède de l’hymne nation­al se termine.

Puis Jean-Michel Apathie désigne Pas­cal Praud comme « le grand prêtre de cette messe-là », et com­mente ain­si les mots de son confrère :

« Rug­by la fierté Française, le monde d’avant, de quel avant ? On par­le de quoi ? Bon on par­le des années cinquante-soix­ante, de la France des clochers, quand la France était, je le dis comme çà parce qu’il le pense comme çà, il ne l’a pas dit mais il le pense comme çà, quand la France était blanche, après la France est  métis­sée et puis il y a des prob­lèmes et puis il y a la drogue et puis il y a des vio­lences et ça c’est le foot ».

Parcours militant

Jean-Michel Aphatie adhère au Par­ti social­iste en 1982, alors qu’il est étu­di­ant en droit. Il fait par­tie de la sec­tion social­iste de l’U­ni­ver­sité de Pau. Proche idéologique­ment du courant social-démoc­rate porté par Michel Rocard, il quitte le PS en 1986 quand il a com­mencé ses études de jour­nal­isme à Bor­deaux ; « J’ai aus­si arrêté de me sen­tir de gauche. Mais je ne me suis jamais sen­ti de droite. Je n’aime pas le volon­tarisme poli­tique de Sarkozy, pas plus que je n’aimais celui de François Mit­ter­rand », con­fi­ait-il à Téléra­ma en 2012. Il indique vot­er blanc depuis 1988, affir­mant en 2009 « j’ai été de gauche et je n’ai jamais été de droite. » (14/02/2009 sur France 5). Son dis­cours à tonal­ité libérale le fait néan­moins soupçon­ner de sarkozysme, il s’en défendra, affir­mant à pro­pos du chef de l’État : « Pour être très franc, il me perçoit tou­jours comme un gauchiste, quelqu’un de mal dis­posé à son égard » (lepoint.fr – 2/11/2010).

Par ailleurs, en 1986, lors du mou­ve­ment con­tre le pro­jet de loi Deva­quet, Jean-Michel Aphatie, alors étu­di­ant en jour­nal­isme à Bor­deaux, est mem­bre de la coor­di­na­tion étu­di­ante, selon Sud-Ouest qui a exhumé une vidéo d’époque.

Publications

  • Lib­erté, égal­ité, réal­ité, Paris, Édi­tions Stock, 2006.
  • On prend (presque) les mêmes et on recom­mence, Paris, Flam­mar­i­on, 2016.
  • La lib­erté de ma mère : Mai 68 au Pays Basque sur la plate­forme d’auto-édition Ama­zone, mars 2018.
  • Mon ser­vice mil­i­taire, Flam­mar­i­on, 2019
  • J’ai un accent et alors ? Michel Lafon, 2020
  • Le dernier cadeau du général, Flam­mar­i­on, 2020
  • Les Ama­teurs : les couliss­es d’un quin­quen­nat, Flam­mar­i­on, 2021.

Il annonce pour Ozap / puremedias.com le 30 sep­tem­bre 2016 qu’il va pub­li­er un nou­veau livre, qui « s’ap­pellera “On prend (presque) les mêmes et on recom­mence”. Il s’a­gi­ra de por­traits de ceux qui ont dirigé le pays depuis 1981 et de ceux qui veu­lent le faire main­tenant. Il y en aura une dizaine en tout.». L’ob­jec­tif sera « d’établir la cul­ture poli­tique men­songère avec laque­lle on vit en France », qui provoque « un déni de réal­ité très impor­tant qui est la source de nos prob­lèmes selon moi ». Il le pub­lie en 2016.

Ce qu’il gagne

Avant 2015 : au titre de sa par­tic­i­pa­tion au Grand jour­nal de Canal+, Jean-Michel Aphatie toucherait 400 000 euros/an (soit 1200 euros par presta­tion quo­ti­di­enne). Il recevrait égale­ment un salaire annuel de 250 000 euros comme directeur adjoint de la rédac­tion de RTL (source : Emmanuel Schwartzen­berg, « Les stars TV soumis­es à l’impôt Hol­lande ? », Le Figaro, 16 avril 2012 ). Selon Bruno Masure, en 2012 il gag­nait plus de 30.000 € par mois.

En 2013, il con­fie à Libé, qui l’in­ter­roge sur son salaire : « Si ça intéresse quelqu’un, mon pat­ri­moine se com­pose d’un apparte­ment en ban­lieue acheté à crédit sur vingt-deux ans et que je paierai jusqu’à mes 70. Je n’ai pas de rési­dence sec­ondaire mais deux véhicules dont le plus récent à 4 ans d’âge… ».

Inter­pel­lé en 2012 par Nico­las Dupont-Aig­nan sur son salaire il pub­lie une note sur son blog, puis la retire peu après. Libéra­tion l’a enreg­istrée : « Un can­di­dat à la prési­dence de la République m’a demandé mon salaire », écrit le chroniqueur, qui pour­suit : Je n’ai pas voulu lui com­mu­ni­quer. Ai-je eu tort ? […] La vul­gar­ité de l’interpellation sem­ble plus immé­di­ate­ment acces­si­ble que son sens pro­fond. En effet, en procé­dant de la sorte, le can­di­dat sem­ble sug­gér­er qu’à par­tir d’un cer­tain niveau de salaire, un jour­nal­iste n’est plus apte à exercer la fonc­tion qu’il pré­tend assumer. A quel niveau de salaire led­it can­di­dat situe-t-il l’incapacité du jour­nal­iste ? 2 000 euros ? 4 000 ? 6 000 ? ».

Et de cin­gler : « Com­bi­en je gagne ? Plus que le smic, c’est sûr. Moins que vous ne le pensez, c’est sûr aus­si. Je répondrai à cette ques­tion quand la loi m’en fera oblig­a­tion, ce qui n’est pas le cas pour l’instant ».

Il l’a dit

« Pour qu’une cam­pagne devi­enne intéres­sante, il faut juste atten­dre d’avoir les résul­tats du pre­mier tour. Qui est devant qui ? Qui s’allie avec qui ? », blog de Jean-Michel Aphatie, 9 mars 2010

« Il est inad­mis­si­ble que dans une démoc­ra­tie on en vienne au nom du jour­nal­isme et des lib­ertés publiques, à con­sid­ér­er qu’il appar­tient à des inno­cents de se jus­ti­fi­er de leur inno­cence. […] Le résul­tat est posi­tif, la méth­ode est con­testable. […] On ne peut pas accuser sans preuves. » (sur le plateau du Sup­plé­ment de Canal+ le 14/04/2013 dans le cadre de l’affaire Cahuzac).

« Un can­di­dat à la prési­dence de la République m’a demandé mon salaire. Je n’ai pas voulu lui com­mu­ni­quer. Ai-je eu tort ? […] La vul­gar­ité de l’interpellation sem­ble plus immé­di­ate­ment acces­si­ble que son sens pro­fond. En effet, en procé­dant de la sorte, le can­di­dat sem­ble sug­gér­er qu’à par­tir d’un cer­tain niveau de salaire, un jour­nal­iste n’est plus apte à exercer la fonc­tion qu’il pré­tend assumer. A quel niveau de salaire led­it can­di­dat situe-t-il l’incapacité du jour­nal­iste ? 2 000 euros ? 4 000 ? 6 000 ? Au-delà ? Pour l’instant, il ne l’a pas pré­cisé. », sur son blog, dans une note pub­liée le 16/4/2012 et sup­primée peu après, mais pub­liée en parte par Rue89.

Pas plus qu’il n’a pré­cisé les con­séquences d’un éventuel dépasse­ment du seuil. Faut-il alors retir­er sa carte pro­fes­sion­nelle au jour­nal­iste qui le dépasse ? Mais même sans carte de presse, celui-ci peut con­tin­uer à tra­vailler. Faudrait-il donc alors jusqu’à lui inter­dire toute parole publique ? Et pourquoi pas alors, puisque nous seri­ons dans un cas fla­grant d’inutilité sociale, l’orienter vers les mines de sel pour lui per­me­t­tre, enfin, de décou­vrir la vraie vie dont il ignore si vis­i­ble­ment tout ? Com­bi­en je gagne ? Plus que le smic, c’est sûr. Moins que vous ne le pensez, c’est sûr aus­si. Je répondrai à cette ques­tion quand la loi m’en fera oblig­a­tion, ce qui n’est pas le cas pour l’instant. La loi oblige sim­ple­ment à informer les action­naires de cer­taines entre­pris­es des rémunéra­tions des plus impor­tants de leurs dirigeants. Ce n’est pas encore le cas pour les sim­ples salariés des dites entre­pris­es », ibid. Cette note fait suite à l’altercation avec Nico­las Dupont-Aig­nan sur le Grand Jour­nal de Canal+.

« C’est incroy­able ! Que vous ayez eu vos 500 sig­na­tures, c’est incroy­able ! Vous devez être le pro­to­type du can­di­dat INUTILE dans cette cam­pagne, totale­ment inutile. Et j’ai vrai­ment du mal à croire que des maires, des gens élus, vous don­nent leur sig­na­ture, c’est incroy­able. Je ne sais pas com­ment vous les avez eu, je ne sais pas com­ment vous faites, si vous avez un numéro de fakir, c’est incroy­able. Incroy­able ! », Le Grand Jour­nal de Canal+, avec Jacques Chem­i­nade – 31 jan­vi­er 2012.

« D’abord, les jour­nal­istes ne sont pas des mil­i­tants. Et si jamais ils le sont, leur parole est enten­due ain­si et la portée de leurs pro­pos s’en trou­ve amoin­drie. Les jour­nal­istes cités dans l’odieux papi­er, et beau­coup d’autres qui ne l’étaient pas, peu­vent par­fois – et c’est rare – affich­er des préférences par­ti­sanes, ils s’expriment tout de même en per­ma­nence, pour l’immense majorité d’entre eux, avec les armes de leur méti­er : mise en per­spec­tive, dis­tance, sens cri­tique. », le blog de Jean-Michel Aphatie – 8 novem­bre 2011.

« C’est fasci­nant. Regardez Wik­iLeaks. Tout le monde dit que c’est un tra­vail mer­veilleux. Per­son­ne ne dit que c’est du vol de don­nées infor­ma­tiques ! Après, que va-t-on faire ? Cam­bri­ol­er des maisons au nom de la vérité ? Tuer pour arracher des secrets ? » Le Monde, 18 avril 2013.

« On ne cesse de râler con­tre la repro­duc­tion des élites. Ma mère a fait des ménages, a gran­di dans une mai­son dont les sols étaient en terre battue. Mon père a com­mencé dans une ferme. Le génie français m’a per­mis d’être ce que je suis. Ça sus­cite de la jalousie et des cri­tiques, c’est minable », ibid.

Au sujet du suc­cès de librairie du livre d’Éric Zem­mour, Le Sui­cide Français : «D’abord il s’ex­plique assez facile­ment parce qu’Éric Zem­mour est un pili­er du sys­tème médi­a­tique, depuis des années il fait par­tie de toutes les émis­sions impor­tantes, et par son tal­ent il a su se faire repér­er. Et puis Éric Zem­mour est pop­u­laire aus­si, parce qu’il explique depuis des années, dans le sys­tème médi­a­tique que ni les hommes poli­tiques ni les écon­o­mistes ni les jour­nal­istes qui sont des crétins (à part lui), ne s’oc­cu­pent du peu­ple et donc lui il défend le peu­ple, donc il est pop­u­laire ! Son suc­cès est donc nor­mal. […] Quand on lit le livre, on se compte qu’Éric Zem­mour est Éric Zem­mour. La misog­y­nie dans ce livre est extra­or­di­naire. […] Pour écrire ça, il faut être gon­flé ! Si je puis me per­me­t­tre, il faut vrai­ment avoir des couilles pour écrire un livre pareil.» Le Grand Jour­nal, 10 octo­bre 2014.

« Il faut d’ailleurs not­er, et ceci n’étonnera pas grand monde, que de tels qual­i­fi­cat­ifs [« chiens de garde » au sujet des jour­nal­istes du sys­tème] sont employés aus­si bien par ceux qui affir­ment se situer à la gauche de la gauche, indi­vidus auto­proclamés de la “vraie” gauche par oppo­si­tion à la “fausse” qui gou­verne, que par des mil­i­tants sou­verain­istes ou d’extrême droite. Nul éton­nement en effet tant les points de croise­ment sont nom­breux entre ces deux mon­des en apparence éloignés », Jeamichelapatie.com 25/2/2016

« La purge, c’est quand Eric Zem­mour par­le… Je ne veux pas enten­dre ses hor­reurs racistes, misog­y­nes… », Téléra­ma, 14 juin 2016

« Pen­dant un an, j’é­tais un général­iste de l’in­fo sur Europe 1. J’ai appris beau­coup de choses mais je préfère quand même la poli­tique ! » Ozap / Puremedias.com, 30 sep­tem­bre 2016

« Marine Le Pen, à bien des égards, c’est François Mit­ter­rand à l’au­tomne 1980. Macron ressem­ble plus selon moi à Ségolène Roy­al en 2005 en ce qu’il incar­ne le renou­velle­ment. », ibid.

« Sur Patrick Buis­son, tout le monde a bien sûr le droit à la parole mais je ne pense pas que le 20 Heures soit for­cé­ment un lieu appro­prié pour lui. Le 20 Heures est un lieu de légiti­ma­tion, de sacral­i­sa­tion. On ne peut pas y inviter n’im­porte qui. », ibid.

« Oui, depuis 1988. Je l’ai tou­jours fait. Quand je suis ren­tré en école de jour­nal­isme en 1986, je me suis dit que jamais je ne devais me retrou­ver en sit­u­a­tion d’être en face d’un respon­s­able poli­tique pour lequel j’ai voté. Il faut que je sois libre, donc je vote blanc. Je ne veux pas qu’un respon­s­able poli­tique puisse penser que j’ai été son adver­saire ou son parte­naire. Et je voterai d’ailleurs blanc en 2017, quel que soit le deux­ième tour. », ibid.

«En France, nous pen­sons que la poli­tique peut dicter sa loi à l’é­conomie. Que l’État est plus fort que tout. Ce sont des idées anci­ennes, ancrées dans notre psy­cholo­gie col­lec­tive et nour­ries par trois grandes fig­ures dom­i­nantes de notre imag­i­naire : Louis XIV, Napoléon et le général de Gaulle. Cet imag­i­naire-là, que nous avons tous en com­mun, invalide les dis­cours froids et rationnels et favorise les dis­cours émo­tion­nels », TéléObs, 13/11/2016.

« Le jour­nal­iste poli­tique a zéro pou­voir ! Depuis plusieurs années, la mode est au fact check­ing [la véri­fi­ca­tion par les faits, NDLR] . Quelle influ­ence cela a‑t-il dans le débat ? Aucune », ibid.

« Le citoyen fait tou­jours ce qu’il veut. On n’a jamais vu un homme poli­tique affaib­li par les men­songes qu’il a pu profér­er », ibid.

« - Il y aura tou­jours besoin de jour­nal­istes : pour témoign­er, racon­ter, pos­er des ques­tions. L’u­til­ité du jour­nal­iste est là. Mais son influ­ence est très faible. Il ne pèse pas. S’il avait été influ­ent, Jean-Marie Le Pen n’au­rait jamais été qual­i­fié en 2002 pour le sec­ond tour de l’élec­tion prési­den­tielle. Aujour­d’hui encore, l’hos­til­ité médi­a­tique à l’é­gard du FN ne l’empêche pas d’être le pre­mier par­ti de France », ibid.

« Pour Eric Zem­mour, la con­quête du pou­voir poli­tique pré­sup­pose la con­quête du pou­voir intel­lectuel. D’une part, il a rai­son. D’autre part, et d’une cer­taine manière, il y est par­venu. Le suc­cès de ses livres le prou­ve », ibid.

« Mes par­ents ont été de vrais soix­ante-huitards. Ceux de Mai 68, Cohn-Ben­dit et les autres, c’est des faux ! Ils ont fait un hold-up sur Mai 68 ! Mai 68, c’est un mou­ve­ment qui saisit la France et les pays occi­den­taux du milieu des années 1950 jusqu’à la fin des années 1960. (…) C’est l’émancipation des indi­vidus. On se coupe du patri­ar­cat, de la famille, de l’Église (qui avait un poids con­sid­érable). Les gens devi­en­nent autonomes, libres. C’est ça, Mai 68 ! La con­quête par les indi­vidus eux-mêmes de leur pro­pre lib­erté », Sud Radio, 20/03/2018.

« Mai 68, c’est décider libre­ment de son des­tin, pas jeter des pavés sur la tête des CRS », ibid. 

« Quand on voit un élu de la République, ‘la République c’est moi et mon corps est sacré’, dire à une femme, ‘mais je ne vous com­prends pas avec votre accent’ (…) La ren­voy­er à quoi ? A une forme de paysan­ner­ie du 18ème siè­cle ? C’est indigne, ce qu’il fait, c’est du racisme ! », au sujet de Jean-Luc Mélen­chon qui s’est moqué d’une jour­nal­iste à cause de son accent, C à Vous, 18/10/2018.

« Est-ce l’in­térêt général qu’Em­manuel Macron rac­cour­cisse le man­dat parce qu’on paie l’essence trop cher ? […] Les gilets jaunes n’ont pas de dis­cours », Europe 1, 20/11/2018.

« Et donc, il existe une avenue Bugeaud à Paris 16, du nom du maréchal auteur des odieuses « enfu­mades » en Algérie, qui scan­dal­isèrent les Français à l’époque et que défend aujourd’hui Eric Zem­mour Quand donc @Anne_Hidalgo va-t-elle débap­tis­er cette avenue hideuse­ment nom­mée? », Twit­ter, 21/11/2019.

Le 5 févri­er 2022 sur le plateau de LCI, l’édi­to­ri­al­iste éclare que les Français qui votaient Zem­mour étaient « vrai­ment Français de chez les Français qui puent un peu les pieds, on reste entre nous »

Sa nébuleuse

Michel DenisotAlain DuhamelLau­rent Bazin.

Ils l’ont dit

« Il admire les grandes fig­ures de gauche comme Blum et Jau­rès, mais méprise les com­mu­nistes tout comme la notion de « classe ouvrière ». Puisqu’il est à présent social­iste, on lui pro­pose de se présen­ter aux élec­tions munic­i­pales dans son vil­lage natal, Vio­dos » Politique.net, 13 mai 2008.

« Quel jour­nal­iste peut ain­si se van­ter d’intervenir à soix­ante-sept repris­es en huit min­utes dans le cadre d’une inter­view ? Jean-Michel Aphatie bien enten­du. Cette prouesse, qui doit prob­a­ble­ment con­stituer un record en la matière, a été accom­plie lors de la venue de Nadine Mora­no, le 15 févri­er 2012. Un sim­u­lacre d’interview qui en dit long des méth­odes de cet édi­to­crate en chef dont l’une des mar­ques de fab­rique con­siste à couper la parole de ses inter­locu­teurs, anéan­tis­sant ain­si toute illu­sion de débat de fond. Sur RTL comme sur Canal +, l’interview poli­tique est donc un sport de com­bat où les coups don­nés masquent (à peine) un manque évi­dent d’intérêt pour la diver­sité des opin­ions et des options poli­tiques, surtout si celles-ci ne sont pas du goût de Jean-Michel Aphatie. », Acrimed, 12 mars 2012.

« Jean-Michel Aphatie affiche son mépris envers les « petits » can­di­dats, en iro­nisant sur leur nom­bre, en s’interrogeant sur l’intérêt de leur can­di­da­ture, et en leur imposant des dis­cus­sions qui por­tent moins sur leur pro­gramme que sur ceux des « grands » – quand elles por­tent, excep­tion­nelle­ment, sur des pro­grammes… », ibid.

« Jean-Michel Aphatie, c’est un peu le nou­veau Jean-Pierre Elk­a­b­bach. Le jour­nal­iste poli­tique qu’on adore détester parce que son tra­vail trahi­rait son esprit par­ti­san », Téléra­ma, 21 avril 2012.

« Vous, mon­sieur Aphatie, qui avez hurlé avec les loups, qui avez mis votre plume de chroniqueur au ser­vice des puis­sants », Eva Joly, au sujet de Jean-Michel Aphatie, 03/4/2013

«C’est un type d’une arro­gance incroy­able. Il pense être les médias à lui tout seul, ne sup­porte aucune cri­tique. C’est un excel­lent inter­vieweur mais un mau­vais chroniqueur, qui mouline deux idées obses­sion­nelles, le déficit et la dette, alors qu’il nous fait le coup de l’ob­jec­tiv­ité incar­née ! », Jean-François Kahn, Le Monde, 18 avril 2013.

« Il est tou­jours bien­veil­lant avec ceux qui l’emploient mais ne se prive pas d’at­ta­quer la con­cur­rence. C’est un mer­ce­naire de l’in­fo qui fait pay­er cher sa parole », Daniel Schnei­der­mann, Le Monde, 18 avril 2013.

« Il est dans l’ex­cès de la pas­sion, avec ses colères homériques. Il ne sup­porte pas le men­songe et les pos­tures et, aujour­d’hui, il reste fidèle à lui-même. Il per­sévère dans l’er­reur, avec pas­sion. C’est un bagar­reur. », Jean-Paul Bes­set, Le Monde, 18 avril 2013.

« On s’est ren­con­trés il y a vingt ans, dans une file d’attente au ciné­ma. Il allait voir les Ton­tons flingueurs et moi un film chi­nois. Il était bar­bu et mal fringué. On a tra­vail­lé ensem­ble au Parisien, puis au Monde. Il était fait pour la radio, cet espace de lib­erté lui con­vient. Il était comme il est aujourd’hui, hors du moule et des codes. C’est un Cyra­no. Chez lui tout est dans le verbe. Le maquil­lage de la télé, c’est le con­traire de Jean-Michel » Raphaëlle Bac­qué, Libé, 12 mai 2013

« On l’aime ou il exas­père. Il a un côté ado, du genre “oui, je sais, mais je n’ai pas pu m’empêcher”. Jean-Michel Apathie est dans le débat, la castagne, la con­fronta­tion des idées. On le traite de cumu­la­rd, il l’est par pas­sion plus que par soif de notoriété. Son ego n’est pas sur­di­men­sion­né. C’est un affec­tif, un fidèle, chose rare dans le méti­er. Il est têtu, tenace, un peu soli­taire, humain. », Jacques Esnous, op.cit.

« J’ai bien con­nu Aphatie à cette époque. Déjà très m’as-tu vu et très déma­go. Fal­lait le voir sauter sur l’estrade de l’am­phi Aula Magna de Bor­deaux 3 en beuglant, pour se met­tre dans la poche les étu­di­ants venus de la même région que lui : “je m’ap­pelle Jean-Michel Aphatie, et je suis basque”. Aujour­d’hui, il est tou­jours aus­si grande gueule. Mais poli­tique­ment, il a fait un virage à 180° » Gilbert Duroux, en com­men­tant l’ar­ti­cle de Sud-Ouest sur son mil­i­tan­tisme poli­tique en 1986, 5 novem­bre 2014.

« À l’évidence, Jean-Michel Aphatie n’est pas un chien ! C’est un grand pro­fes­sion­nel qui, quand il le croit néces­saire, rem­plit sa fonc­tion… à la façon d’un chien de garde », Acrimed, 9 mars 2016.

« Arro­gant est le mot. Mais encore, dis­pen­sa­teur de leçons, livreur de sat­is­fecit en tout genre, parangon des ver­tus démoc­ra­tiques. Et puis aus­si représen­tant d’une cer­taine anti-France, celle du mépris de caste pour les petites gens et leurs défenseurs (au hasard), Zem­mour, Le Pen, Dupont-Aig­nan. » Boule­vard Voltaire, 22 juin 2016.

« C’est un mil­i­tant de gauche bas de pla­fond et dépourvu du moin­dre tal­ent. Il porte la haine sur son vis­age ». Nico­las Sarkozy au sujet d’Aphatie selon Patrick Buis­son, in La cause du peu­ple (2016), p. 201

« Jusque-là, Aphatie se libérait seul et con­fondait jour­nal­isme et mil­i­tan­tisme. Main­tenant, il n’a plus de masque : il est là, dans le stu­dio, pour être « Aphatie en lib­erté ». Autrement dit, pour exprimer libre­ment ses opin­ions, cette même lib­erté dont l’évidence oblige de dire qu’il la réclame sou­vent pour autrui, ain­si récem­ment au sujet de Zem­mour. Cet extrait de pas­sage à la télévi­sion ajouté à sa nou­velle rente de sit­u­a­tion sur Europe 1 mon­tre un change­ment impor­tant : Jean-Michel Aphatie n’est plus un jour­nal­iste mil­i­tant tra­vail­lant pour un média mais un invité réguli­er mil­i­tant, ayant apparence de jour­nal­iste et donc payé comme tel », OJIM, 27/09/2018.

En somme, plus « Zem­mour fait par­ler de lui, plus Aphatie par­le de Zem­mour. Jalousie ? Auprès de nous, Jean-Michel Aphatie s’en défend et – bon com­mer­cial – nous ren­voie aux 14 pages de son livre les Ama­teurs, […] con­sacrées à Éric Zem­mour. On y apprend que les deux jour­nal­istes sont nés la même année – à quelques jours d’écart – et qu’ils se sont côtoyés dans les mêmes salles de presse lors de leurs débuts, mais sans jamais tiss­er la moin­dre ami­tié. « Trop de choses nous séparaient », écrit l’auteur des Ama­teurs, qui se sou­vient, avec une rancœur non dis­simulée, d’un Zem­mour qui « acca­parait la parole, ce dont il se sou­ci­ait comme d’une guigne, mais en plus il ori­en­tait la con­ver­sa­tion sur des chemins inutiles, ce dont il se moquait égale­ment ». Auprès de Valeurs actuelles, il renchérit : « Nous n’avons jamais eu un quart d’heure de sym­pa­thie tous les deux. Mon côté pro­lé­taire et paysan fait qu’il me regarde comme un plouc. On sent l’énarque qui a raté son exa­m­en. » Côté Zem­mour, dif­fi­cile d’obtenir la moin­dre con­fi­dence, si ce n’est un vague sou­venir de la voix trop forte d’Aphatie, avec cette pointe d’accent si car­ac­téris­tique. Comme si Aphatie, au fond, ne pesait pas grand-chose », Valeurs Actuelles, 16/09/2021.

« Il y a des coups de pied (qui puent) au cul qui se per­dent ! », Philipe Bil­ger, Causeur, 7/02/2022, après une déc­la­ra­tion de Jean-Michel Aphatie sur les électeurs de Zem­mour qui « puent des pieds ».

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo RTL

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