La fascination du pouvoir
« Nombreux sont les témoignages qui le décrivent fasciné par le pouvoir et les “puissants”, courant dans leur sillage, leur arrachant des interviews, des rencontres, des entrevues, se grisant de cette proximité avec “ceux qui font le monde” » Vincent Quivy, Profession : Elkabbach, édition du Moment, 2009
Atteint d’une « sorte de maladie » selon son biographe, Jean-Pierre Elkabbach cultivait une particularité dans le monde du journalisme : il n’écrivait pas, ou très peu. C’est assez rare pour un journaliste mais cela ne l’a nullement empêché de mener la carrière que l’on sait. C’est qu’à défaut de manier la plume, cette figure indéboulonnable de la radio et de la télévision, née à Oran en 1937, maîtrisait parfaitement l’art du courtisan, ce qui lui a rendu bien des services et lui aura assuré cette carrière impressionnante de plus de 50 ans. Il fut ainsi l’un des derniers dinosaures du journalisme français avant de disparaître le 3 octobre 2023.
Sarkozyste convaincu pour les uns, opportuniste proche de tous les pouvoirs pour les autres, Jean-Pierre Elkabbach ne laisse pas indifférent. Sorte de Talleyrand du journalisme, la proximité avec le pouvoir et les puissants le fascine au point que la déontologie demeure trop souvent rangée au fond d’un tiroir, comme une vieille promesse bien vite rattrapée par l’ambition.
Issu d’une famille juive algérienne, il a vu son enfance marquée par la mort de son père, négociant en import-export et vice-président de l’Olympique de Marseille, alors qu’il lisait une prière à la synagogue d’Oran. Selon la légende, il lui aurait alors juré de « rendre un jour son nom célèbre ».
Études
Il obtient son baccalauréat au lycée Lamoricière d’Oran avant de partir pour Paris. Dans la capitale, il fait des études à l’Institut français de presse, à la faculté des lettres de l’Université de Paris ainsi qu’à l’Institut d’études politiques (IEP) de Paris. En parallèle, il suit des cours de théâtre, sa grande passion.
Parcours
En 1960, Jean-Pierre Elkabbach effectue un stage à Radio Alger après avoir fait preuve d’initiative auprès du directeur de l’antenne lors de ses vacances dans le pays. Mais dès 1961, il est arrêté par les parachutistes français lors du putsch d’Alger, ces derniers lui reprochant d’être un « traitre à l’Algérie française », Pied-noir qui plus est. Il retourne alors en France et se voit nommer à l’ORTF.
Après les événements de mai 68, auxquels il a pris part en faisant grève, il est mis au placard, muté à Toulouse, puis envoyé comme correspond à Bonn (Allemagne). Cela ne l’empêche pas, dès 1970, d’accéder à la présentation du journal télévisé de la première chaîne. Deux ans plus tard, il passe, au même poste, sur la deuxième chaîne et présente également le magazine « Actuel 2 ».
En 1974, il rejoint France Inter et présente la tranche info de la mi-journée. L’année suivante, il est nommé rédacteur en chef de la station, puis rédacteur en chef à la direction de l’information de Radio France. En 1977, il devient également directeur de l’information d’Antenne 2. Fait marquant : en octobre 1979, il écarte Claude Sérillon de la revue de presse pour avoir traité de l’affaire des Diamants de Bokassa.
Entre 1977 et 1981, il anime sur la chaîne publique plusieurs émissions dont « Cartes sur tables ».
En 1981, suite à l’élection de François Mitterrand à la présidence de la République, il est écarté de l’antenne car jugé trop proche de l’ancienne majorité. Il rejoint alors Europe 1 où il anime, jusqu’en 1987, l’émission « Découvertes ». Il est ensuite nommé directeur d’antenne et se voit proposer la présentation du « 8h-9h ».
L’année suivante, il est nommé directeur général adjoint. En novembre 1990, tout en conservant ses fonctions sur Europe 1, il devient le conseiller du président et du directeur général de La Cinq, Yves Sabouret. En 1991, sur La Cinq, il anime « Pile ou face » et « Dimanche, 20h10, Elkabbach ».
En 1992 il présente « Repères » sur France 3 jusqu’en 1993. Entre avril 1993 et juin 1994, il s’entretient avec François Mitterrand pour le documentaire « François Mitterrand : conversations avec un Président » (diffusé après sa mort). En décembre 1993, il est élu président de France 2 et France 3 (qui sont alors regroupées au sein d’une même entité dénommée France Télévisions).
En novembre 1995, un audit de la Cour des Comptes, qui fait suite à un rapport accablant du parlementaire Alain Griotteray, pointe l’incurie de la gestion financière de la chaîne d’Elkabbach et fait état de nombreuses surfacturations concernant le montant du total des commandes publiques passées à six maisons de production qui se serait élevé à 600 millions de francs. Acculé de toutes parts, il est forcé de quitter ses fonctions en 1996 à l’issue de la polémique qui révèle en sus les contrats juteux qu’il consentait à certains animateurs (comme Jean-Luc Delarue qui aurait perçu l’équivalent de 290 000 euros par mois en 1994). Il retourne alors sur Europe 1 et anime « L’invité du matin » et « Le club de la presse ».
Parallèlement, il est nommé président de Public Sénat en décembre 1999. Il fera trois mandats (décembre 1999-avril 2009) et présentera « Bibliothèque Médicis », émission littéraire qu’il anime jusqu’à son arrêt fin 2017.
En juillet 2000, il est nommé conseiller spécial pour la stratégie des médias du groupe Lagardère (qui possède Europe 1). En avril 2005, il passe directeur général de l’antenne d’Europe 1 et administrateur de Lagardère Active Broadcast, tout en conservant son émission matinale. En 2005, Lagardère le nomme président d’Europe 1. Diverses polémiques ont alors entaché sa présidence (voir plus bas).
Très vite tombé en disgrâce, il est remplacé à la présidence d’Europe 1 par Alexandre Bompard mais conserve toujours son émission matinale. Il sera ensuite nommé, en guise de compensation, à la tête de Lagardère News, une structure rassemblant les médias d’information du groupe.
Lors de la rentrée 2016, Europe 1 enregistre une baisse d’audimat très significative avec un recul de 239.000 auditeurs sur un an et voit dangereusement revenir dans sa roue RMC et France Info. Denis Olivennes excipe de ces résultats calamiteux pour évincer Elkabbach de « sa » matinale, avec qui il entretient une relation orageuse depuis le début de sa présidence en avril, une fois le feu vert de Lagardère obtenu. L’Oranais est censé animer un entretien hebdomadaire ainsi que l’émission « Le Grand Rendez-vous » le week-end en guise de lot de consolation. Blessé dans son orgueil, il cherche à partir.
Un autre milliardaire omniprésent dans le monde des médias, Vincent Bolloré, saisit la balle au bond et convainc le journaliste de 78 ans de rejoindre i>Télé, qui vient d’être secouée par une grève d’une durée inédite pour une chaîne privée et qui est sur le point d’être rebaptisée CNEWS. L’arrivée d’Elkabbach s’inscrit dans la volonté de faire peau neuve que souhaite impulser le milliardaire breton qui doit faire face à une vague de départs de journalistes d’une ampleur considérable, tout en élaborant dans le même temps une nouvelle formule pour sa chaîne. À cette occasion, il est également nommé conseiller auprès de la direction du groupe Vivendi Canal, alors qu’il est reconduit simultanément dans les mêmes fonctions au sein du groupe Lagardère Active, ce qui laisse planer d’éventuels soupçons de conflit d’intérêts.
Il meurt le 3 octobre 2023.
Faits notoires
Étant considéré comme trop proche du pouvoir giscardien, les sympathisants socialistes hurlent son nom place de la Bastille, comme s’il s’agissait de réclamer sa tête, à l’issue des résultats de l’élection présidentielle de 1981. Il est débarqué d’Antenne 2 dans la foulée, tout comme son ami et collègue Alain Duhamel. « C’était une période où même ceux que j’avais aidés ou promus changeaient de trottoir quand ils me voyaient. J’étais atteint de mort sociale, je n’existais plus. J’ai connu l’ANPE » confiera-t-il en 2015 en revenant sur son état d’esprit à l’orée de l’ère mitterrandienne. Il se rattrapera en établissant une relation privilégiée avec le Président, qui lui permettra d’être nommé président de France Télévisions en 1993, le Sphynx ayant appuyé sa candidature auprès du CSA.
Lorsqu’il était à la tête d’Europe 1, plusieurs polémiques ont éclaté au sein de la rédaction. Dès 2006, celle-ci lui reproche d’avoir demandé à Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur, son avis avant de choisir le nouveau chef du service politique de la station. Lors de la campagne présidentielle de 2007, il est accusé de « rouler » pour le candidat Sarkozy. En mai 2008, il annonce par erreur la mort de Pascal Sevran. Pour sa défense, il plaide une « erreur collective » mais face à la fronde de la rédaction, il devra reconnaître devant le CSA une faute individuelle.
Le 28 janvier 2007, à quelques semaines de l’élection présidentielle, il reçoit Jean-Louis Bianco, proche de Ségolène Royal, sur l’antenne d’Europe 1. Alors que M. Bianco s’emporte contre Franck Tapiro, conseiller en communication de Nicolas Sarkozy soupçonné d’être à l’origine de la récupération politique de Jean Jaurès par le candidat UMP, Jean-Pierre Elkabbach rétorque : « Non, ce n’est pas notre inspirateur. » Lapsus ô combien révélateur d’une proximité des plus nettes avec le candidat Sarkozy… « Mais pourquoi vous dites “notre” inspirateur ? Vous n’êtes pas de l’UMP, Jean-Pierre Elkabbach ! », lui fait immédiatement remarquer Jean-Louis Bianco.
En 2009, Vincent Quivy fait paraître le livre Profession : Elkabbach, portrait à charge où le journaliste est présenté comme « employé des politiques » et « soumis au pouvoir ». Selon l’auteur, la longévité de Jean-Pierre Elkabbach dans les médias est due en grande partie à ses accointances avec les différents chefs d’État et gouvernements. Pour lui, il n’est donc pas un sarkozyste convaincu, comme l’avancent certains, mais un opportuniste qui mange à tous les râteliers. Vincent Quivy souligne également le caractère égocentrique et tyrannique d’un journaliste n’hésitant pas à humilier ses collaborateurs.
En juin 2012, Jérôme Impelliziera, un conseiller régional PS, a saisi le CSA afin qu’il se penche sur le temps de parole des éditorialistes « proches de la droite ». En vue de la campagne présidentielle, celui-ci demandait la « comptabilisation dans le temps de parole de l’UMP » de certains journalistes dont il dressait la liste et parmi lesquels figurait, en premier lieu, Jean-Pierre Elkabbach.
Le 20 mars 2013, le journaliste reçoit, tout comme le juge Gentil, Michaël Darmon et Olivier Schrameck, une lettre de menaces de mort accompagnée d’une balle suite à la mise en examen de Nicolas Sarkozy. Dans sa lettre, le corbeau interpelle Elkabbach et Europe 1, « radio rouge », en lui demandant : « le collectivisme serait-il dans vos gènes ? » ou encore « voulez-vous, à nouveau que les gens vous désignent par sales youpins ? ».
En septembre 2014, dans son livre Blessures, Paul Amar révèle l’existence d’un pacte secret entre Jean-Pierre Elkabbach et Nicolas Sarkozy au début des années 90. À l’époque, selon le journaliste qui s’appuie sur des confidences de Sarkozy, Elkabbach aurait demandé à ce dernier, ministre du budget, de le faire élire à la tête de France Télévisions. En échange, le présentateur lui aurait promis d’user de toute son influence au sein du groupe public pour garantir à Édouard Balladur un traitement favorable lui garantissant d’être élu président de la République en 1995. « Elkabbach est venu me voir et m’a proposé la chose suivante : ‘Fais-moi élire président de France Télévisions, je te fais élire Balladur président’ », aurait déclaré l’ancien président avant d’ajouter : « Avec Elkabbach, on pouvait s’entendre. »
Le 17 novembre 2016, alors qu’il arbitre le troisième et dernier débat des primaires de la droite, diffusé simultanément sur France 2 et Europe 1, le journaliste fait preuve d’une inconvenance surprenante envers Bruno Le Maire qu’il interrompt en plein milieu de son discours pour lui asséner : « Pourquoi ça ne fonctionne pas avec vous ? ». Aux récriminations du Ministre de l’Agriculture qui lui fait remarquer qu’il ne sait pas vers qui le choix des français va se tourner, Elkabbach rétorque d’un ton irrévérencieux qu’« on en parlera lundi matin ». La faiblesse de sa prestation ne passe pas inaperçue sur les réseaux sociaux et a probablement pesé dans la balance dans la décision de l’écarter de la matinale d’Europe 1, décision qui est officialisée un mois plus tard le 12 décembre.
Distinctions
En mai 2009, il est promu officier de la Légion d’Honneur par Jacques Chirac, puis commandeur par le Premier ministre Manuel Valls sur un décret de François Hollande (juillet 2014). Une récompense critiquée par Libération, qui dans un court article écrira : « Elkabbach, carpette d’honneur ».
En novembre 2015, quelques jours à peine après l’attentat du Bataclan, François Hollande lui décerne, ainsi qu’à son ami fidèle Ramzi Khiroun, chargé de la communication de Lagardère, les insignes de commandeur de la Légion d’Honneur.
En avril 2011, il nommé citoyen d’honneur de la ville d’Oran.
Ce qu’il gagne
Non renseigné.
Il l’a dit
« La Légion d’honneur, c’est une surprise que j’ai voulu faire à mon Ramzi (Khiroun, ndlr). Un jour, j’ai attrapé Hollande : “Hé dis donc, je vais te faire une suggestion un peu folle : pourrais-tu remettre la Légion d’honneur à Ramzi ?” Il m’a répondu oui. » Vanity Fair, 21 avril 2017.
« Celui qui m’a formé est Mendès-France, martèle-t-il. Centre, centre gauche. Je suis réformiste. » Il revendique avoir le premier donné la parole à René Dumont, le père de l’écologie française. « On me fait chier en disant que je suis un type de droite. Mais j’ai aidé tous ceux qui ont incarné la modernisation du pays. », ibid
« Dans votre génération, vous êtes des idéologues. Vous déformez les faits et vous pensez à la place des autres. Pourquoi la presse est-elle en crise ? Ce qui vous intéresse chez moi, c’est “le vieux, il continue”, “le vieux, il s’est fait du fric”, “le vieux, il est coupé des gens, il sait rien, il est maqué avec les politiques », Libération, 26 février 2017.
« Sur votre site il y a des dérapages, il y a des horreurs qui sont dites, on a l’impression que vous avez ouvert la boite aux monstres et que dans les préfectures, l’extrême droite est en train de dénoncer comme en 1940 les mauvais Français, les étrangers » (à Éric Besson), Europe 1, 4 décembre 2009
« Ici c’est moi qui pose les questions » (à Robert Ménard), Europe 1, 27 mars 2014
« Mr Du Plaa (PS), vous faites élire l’extrême droite, héritière de Vichy; c’est pas une offense à Jean Moulin ? », Europe 1, 27 mars 2014
« Les Nobels ont couronné un artiste de la mémoire (Patrick Modiano) qui a su si bien évoquer la nuit de l’occupation. C’est peut-être pour ça que vous ne l’avez pas lu ? Non, j’exagère, allez » (à Marine Le Pen), Europe 1, 12 octobre 2014.
« Bonjour Marine Le Pen, vous n’avez pas honte ? » (de ne pas avoir participé à la manifestation pour Charlie… dont elle était exclue), Europe 1, 12 janvier 2015
« Pourquoi vous n’êtes pas restée juive ? » (à Véronique Lévy, sœur de Bernard-Henri Lévy, après sa conversion au catholicisme), LCP, 13 avril 2015
« Vous dites je suis devenue catholique parce que je suis juive. Mais est-ce que l’avenir d’un juif c’est de se convertir au Christ, est-ce que ça ne sonnerait pas comme la fin du peuple de Moïse ? » (ibid.) LCP, 13 avril 2015
« Mais il vaut mieux que pour les juifs leur destinée ne soit pas de se fondre dans des conversions qui les fassent disparaître pire que d’autre ont essayé de la faire » (ibid.) LCP, 13 avril 2015
Ils l’ont dit
« C’est mon arrêt de mort. Quand Elkabbach soutient le pouvoir, il le soutient ouvertement… “Il m’avait lancé, en sortant de l’avion : ‘Le patron, c’est moi !’ Il avait même pris ma place au bureau. Je n’ai jamais vu un type aussi tyrannique. Il m’avait empêché d’aller serrer la main de l’écrivain Henry Miller, dont j’avais obtenu, pour lui, l’interview. J’en avais pleuré. » Paul Amar, Le Monde, 17 août 2018.
« La proximité de Jean-Pierre avec le gouvernement en place est comme une seconde peau […]. Il n’est pas seulement journaliste, il aime être au cœur du pouvoir. », Alain Duhamel, Libération, 26 février 2017.
« Lui aussi a connu l’opprobre : il s’est fait siffler place de la République en 1981, lyncher en 1996, épingler encore en 2008 quand il a annoncé à tort la mort de Pascal Sevran. JPE a perdu la présidence d’Europe, ses successeurs ont voulu contrôler son temps d’antenne et même le choix de ses invités, suprême outrage. Heureusement Ramzi n’a pas laissé faire. À son tour de le protéger. », Vanity Fair, avril 2016.
« Jean-Pierre Elkabbach est une sorte de baron d’Empire ou de gentilhomme enrichi dont le portrait traduit la réussite et l’ascension […] Journaliste ? Pas vraiment. Disons plutôt homme de lettres, à la manière dont au XIXe siècle, on désignait les gens de presse. Homme de lettres ? Non, le mot ne convient pas non plus. Alors quoi ? […] Chef d’entreprise ? Dirigeant ? Homme de médias, d’images ou de pouvoir ? Peut-être une peu tout ça à la fois. Et c’est déjà une indication de sa personnalité et de l’époque qu’il a traversée : un mélange de fonctions et de genre, un ensemble fourre-tout qui ne se connaît pas de barrières », Vincent Quivy, Profession : Elkabbach, février 2009
« Si effectivement, son éviction de la présidence d’Europe 1 au printemps 2008 marque la fin d’une époque et représente, incontestablement, le crépuscule d’une carrière, Jean-Pierre Elkabbach n’est pas homme à prendre sa retraite pour aller cultiver son jardin », ibid.
« Ce qui le fait se lever le matin, c’est l’antenne, c’est ça son truc. Honnêtement, on sentait bien que le boulot de pdg ne l’intéressait pas. Ce qui l’intéressait c’étaient les attributs du pouvoir, l’apparence, le titre », Un ancien d’Europe 1 dans Profession : Elkabbach, février 2009
« On a soupçonné Jean-Pierre Elkabbach d’être sarkozyste. C’est injuste : il fut également giscardien, puis mitterrandiste… Pilier du groupe Lagardère et des interviews du matin sur Europe 1, Elkabbach a en effet courtisé tous les présidents afin d’en obtenir quelque récompense », Vincent Quivy, « Profession : Elkabbach », février 2009.
« Dès le début, lors des premières émissions que j’ai eues, notamment celle avec Jean-Pierre Elkabbach à la librairie Médicis qui a été particulièrement violente, on m’a traité avec un mépris total en me disant que je n’avais rien à faire dans cette campagne », Corine Lepage, Télé Loisirs, 14 mars 2012
« Regardez l’émission d’hier matin sur Europe 1. J’ai passé une heure et demi dans la rédaction, ça s’est très bien passé, bonne ambiance. Puis il y a eu l’interview de Jean-Pierre Elkabbach. Et dans cette interview, vous allez voir le mépris, la façon dont il me traite. Il dit que mes propositions sont imprécises. Regardez les images. Tout son être respire le mépris », Eva Joly, RMC, 10 avril 2012
« Jean-Pierre Elkabbach porte une lourde responsabilité dans l’émergence du Front national. Jean-Pierre Elkabbach a été l’un des journalistes politiques qui ont le plus invité Jean-Marie Le Pen dans les années 80. Demandez à la rédaction d’Europe 1, qui se souvient des éclats de rire entendus dans le bureau d’Elkabbach quand il recevait Le Pen », Paul Amar, « C à vous », France 5, 16 septembre 2014.
« Ça, c’est la juste hiérarchie traditionnelle, vous voyez. Quand Poutine ouvre sa gueule, un Elkabbach la ferme. Et c’est comme ça que doit se concevoir un monde qui fonctionne bien », Alain Soral, ERTV, 14 juin 2014.
« Elkabbach est venu me voir et m’a proposé la chose suivante : ‘Fais-moi élire président de France Télévisions, je te fais élire Balladur président’ », propos prêtés à Nicolas Sarkozy par Paul Amar dans son livre Blessures (2014).
« Monsieur Elkabbach. Je suis la petite fille d’un patron pêcheur, dont le nom est inscrit sur le monument aux morts de la Trinité-sur-mer, mort pour la France. Alors oui, votre “petite vanne” est pour moi une insulte », Marine Le Pen, Europe 1, 12 octobre 2014.
« Elkabbach, comme tant d’autres, est un journaliste de fréquentation, mais autant que possible de haute fréquentation : celles de présidents de la République et d’une partie de leur entourage. Elkabbach pratique, si l’on veut, une forme de journalisme de proximité : la proximité du pouvoir », Henri Maler, Acrimed, 16 juillet 2012.
« Un homme qui pratiquerait le journalisme comme un funambule qui n’aurait pas le sens de l’équilibre », Simon Piel, Bakchich, 11 février 2009
« Nombreux sont les témoignages qui le décrivent fasciné par le pouvoir et les “puissants”, courant dans leur sillage, leur arrachant des interviews, des rencontres, des entrevues, se grisant de cette proximité avec “ceux qui font le monde” », Vincent Quivy, Profession : Elkabbach, février 2009
« Ce qui a profondément changé avec Sarkozy, c’est que Elkabbach a participé à son ascension, à son éclosion, il l’a repéré et aidé. De sorte que les rapports ne sont plus du tout les mêmes qu’avec Chirac ou Mitterrand », un journaliste politique cité dans Profession : Elkabbach février 2009
« Elkabbach a toujours été à l’affût des “nouveaux talents” de la politique, les gens dont il perçoit qu’ils ont un avenir et, plus prosaïquement, des personnes qui aient le talent et la carrure pour être des “bons clients” de ses émissions politiques », un journaliste cité dans Profession : Elkabbach, février 2009
« Sarkozy a tout compris de l’art de la communication. Il sait ce qu’attend un type comme Elkabbach : une interview rapide, enlevé, avec du rythme et surtout des infos. Il faut toujours réserver une annonce, un petit scoop qui permettra à l’interview d’Elkabbach d’être reprise ou évoquée par les autres médias dans la journée. Tout le monde vous le dira : Elkabbach fonctionne “à la dépêche”. », un journaliste d’Europe 1 cité dans Profession : Elkabbach, février 2009
« Mitterrand a été ému par le personnage d’Elkabbach et sa disgrâce, alors il a créé une sorte d’intimité. Il avait compris que la faille d’Elkabbach, c’était la culture. Qu’est-ce qui frappe dans la carrière d’Elkabbach ? C’est qu’il n’a jamais écrit, quasiment. Une espèce de maladie ou je ne sais quoi l’empêche d’écrire. Il a fait toute sa carrière en pratiquant l’interview orale et en se faisant aider pour rédiger ses discours et ses interventions », un journaliste politique cité dans Profession : Elkabbach, février 2009
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