Maïa Mazaurette, « Madame Sexe » qui déteste les hommes
Le magazine Marie-Claire l’a baptisée « Madame Sexe » et il faut croire qu’en la lisant ou en l’écoutant, Maïa Mazaurette a effectivement fait des plaisirs de la chair son fonds de commerce. En France, pays de la gaudriole et des gauloiseries, ce genre de choix professionnel n’a rien de répréhensible bien au contraire et peut attirer un large public, au-delà des féministes ennemies du genre masculin, le monde de Maïa.
Maïa Mazaurette ne fait pas seulement que parler de ou pratiquer une sexualité sans limites (comme la coprophagie, la consommation de matières fécales), la journaliste de France Inter est une féministe une vraie militante depuis l’âge de 16 ans à l’association « Marie pas claire » ! Du chemin a été parcouru depuis mais les idées n’ont pas changé : « militante, radicale, non mixte, anti-sexiste, anti-raciste, anti-homophobe, anti-fasciste, anti-patriarcale, anti-essentialiste, anti-différentialiste rejetant « les normes d’hétérosexualité.» L’audience aussi, d’une centaine de lecteurs dans les années 90 avec ses articles et ses dessins, dans la revue « Marie pas claire », Maïa Mazaurette touche désormais plusieurs centaines de milliers de personnes chaque jour à écouter ses discours politiques enrobés de références sexuelles. Maïa Mazaurette n’est pas la reine de la paillardise, elle est d’abord avant tout une militante de la déconstruction de la civilisation et de la culture française et européenne.
Vie privée
Maïa Mazaud, dit Maïa Mazaurette, est née en 1978 d’une mère professeur de lettres et d’un père dessinateur dans le textile. Elle s’est mariée à New-York en 2015 avec l’acteur américain Matthew Amendt. Un an auparavant, en juin 2014, Maïa Mazaurette avait perdu son fiancé danois Soren mort brutalement à l’âge de 29 ans d’une crise cardiaque. Un décès brutal qui lui a donné un « sentiment de libération », depuis que « Soren est mort, je suis mille fois plus heureuse. Je donnerais n’importe quoi pour qu’il ne soit pas mort, mais du moment où je l’ai vu tomber dans son champ de lavande, j’ai su qu’il venait de me donner une deuxième chance. »
Formation
Après des études de lettres à la Sorbonne, elle intègre l’École supérieure de journalisme de Lille (diplômée en 2001, 75e promotion). C’est durant cette période qu’elle s’est lancée dans l’écriture :
« À l’école, j’étais spécialisée en caméra. J’avais vraiment envie de manier l’image, j’aimais aussi beaucoup écrire. J’écrivais donc un livre, après les cours, pendant les cours. Je n’en avais parlé à personne jusqu’au jour de la remise du diplôme : je venais de signer mon premier contrat avec un éditeur! Dans ce premier livre, “Nos Amis les hommes”, je parlais des mecs fous à lier. Je ne manquais pas de matière… Mon deuxième livre, “Le pire est avenir” est sorti il y a six mois. À l’époque, j’étais encore CDD pour France 3. Depuis, j’ai arrêté et je travaille pour la presse masculine: mes nouveaux employeurs m’ont recrutée pour mon style. J’écris des articles drôles. C’est ici que j’ai appris à écrire. Avant l’école, j’avais tendance à être trop sérieuse, mais ça ne me correspondait pas. La preuve du rôle de l’ESJ : avant, j’écrivais sans être publiée. Depuis, je le suis. L’avenir ? Un troisième livre va bientôt sortir, je travaille sur le quatrième et il y en aura beaucoup d’autres ! » (« L’ESJ, port d’attache pour destination inconnue », La Voix du Nord, 14/11/2004)
NB : L’ESJ de Lille est la pire des écoles de journalisme en ce qui concerne le formatage des esprits.
Carrière
Elle a commencé sa carrière comme journaliste reporter d’images sur France 3 en 2001. Elle anime ses blogs personnels comme La Coureuse ou Sexactu. Puis, elle s’est tournée vers la presse écrite spécialisée, notamment pour la presse masculine (Newlook et Playboy de 2004 à 2007, GQ à partir de février 2008). Elle participe occasionnellement à de nombreux autres titres (Marie Claire, Glamour, Grazia, La Revue — Pour l’intelligence du monde, FHM, Bisou, Fluide glacial et Fluide.G). En 2012–2013, elle devient chroniqueuse à France Inter. En 2014, elle publie en anglais pour le The Copenhagen Post. Depuis novembre 2015, elle tient une chronique hebdomadaire pour Le Monde qu’elle illustre de ses dessins. D’octobre 2017 à juin 2018, elle poste 28 épisodes de podcast Sex & Sounds sur Arte radio. En janvier 2019, elle commence une chronique chez Usbek & Rica jusqu’en juillet 2020. Elle collabore aussi en 2019–2020 au journal Le Temps en Suisse.
En avril 2020, elle débute une nouvelle chronique dans l’émission Quotidien diffusée sur la chaîne TMC où son segment, La Zone Mazaurette, est diffusé depuis septembre 2020 trois fois par semaine. Elle redevient chroniqueuse sur France Inter aux côtés de Nagui jusqu’en janvier 2021, puis est transférée à partir de février 2021 dans l’émission « Grand Bien Vous Fasse » aux côtés d’Ali Rebeihi. En mars 2021, elle poste sept épisodes de podcast Traverse sur France Inter.
À partir de septembre 2023, avec Marie Misset et l’humoriste Marine Baousson elle coprésente l’émission Jusqu’ici tout va bien, sur France Inter, du lundi au vendredi, de 17h à 18h, reprenant la case de Charline Vanhoenacker.
Voir aussi : Marine Baousson, LGBTQIA+ de service
Publications
Maïa Mazaurette a un fonds de commerce, c’est le sexe sous toutes ses coutures. Ces innombrables textes écrits depuis 2001 tournent tous autour de ce seul et même thème sujet : les romans (Nos amis les hommes, Le pire est avenir, Dehors les chiens, les infidèles, etc), les nouvelles (Que justice soit faite, la joie des slips troués, La mise en pièce, etc), les essais (La revanche du clitoris, Peut-on être romantique en levrette ?, Lettres à mon utérus, etc), les bande-dessinées (Péchés Mignons, Sale bête, etc), ou les textes illustrés (Les hommes en 30 modèles, Ma vie sexuelle est plus grosse que la tienne , etc). Les collaborateurs dans l’écriture de ses ouvrages sont les dessinateurs de bande-dessinée Arthur de Pins, Jean-Paul Krassinsky, Dagda, ou le médecin Damien Mascret (journaliste santé pour plusieurs médias dont France 2 durant la crise du Covid). Maïa Mazaurette a aussi participé en 2016 à la rédaction de Lettres à mon utérus avec Cassia Carrigan, Nadia Daam, Octavie Delvaux, sous la direction de Marlène Schiappa.
Ses éditeurs sont notamment a maison d’édition spécialisée dans l’érotisme, La Musardine, mais aussi les éditions Michel Lafon, les Éditions Gallimard, Mnémos ou les éditions Points.
Ce qu’elle gagne
Non renseigné.
Nébuleuse
Le mouvement féministe « Marie pas claire »
Ce collectif interdit aux hommes a été actif dans les années 1990 avec une cinquantaine de militantes comme l’historienne Christelle Taraud, la réalisatrice Sophie Bredier ou la journaliste Fiammetta Venner. Le nom du collectif est « choisi par opposition au journal Marie Claire et plus globalement aux magazines féminins qui véhiculent une culture féminine capitaliste de la performance et une image des femmes stéréotypée. Il évoque aussi la “Marie-couche-toi-là” et constitue une critique de l’injonction à être des femmes libérées sexuellement. Les Marie Pas Claire assument un certain trouble, comme s’en souvient Sabine, “on ne voulait pas être claires, ni sexuellement, ni politiquement”. » (source : journals.openedition.org/cedref/305)
« Marie pas claire » est d’orientation d’extrême-gauche, avec des militantes venant d’Alternative libertaire, de Ras l’front, de la Ligue Communiste Révolutionnaire (LCR), de l’UNEF ou de la CNT (anarcho-syndicaliste). Idéologiquement, cette association se définit comme « militante, radicale (pas de compromis avec les entremis des femmes), non mixte, anti-sexiste, anti-raciste, anti-homophobe, anti-fasciste, anti-patriarcale, anti-essentialiste, anti-différentialiste (« nous refusons les théories qui affirment que les femmes et les hommes sont différents par essence. La femme n’existe pas, nous sommes toutes des individus complexes, et le fait d’être munies de certains caractères sexuels n’implique pas que nous ayons une psychologie particulière. »), rejetant « les normes d’hétérosexualité et de procréation obligatoires. » (source : femenrev.persee.fr). Dans ses actions, elle n’hésitait pas à attaquer physiquement ses opposants.
Elle montre une orientation très anti-catholique dans ses articles, les militantes de « Marie pas claire » mettant leur combat au « premier plan la lutte contre la montée du front national ou les commandos catholiques anti-IVG. » (source : journals.openedition.org/cedref/305).
Au niveau de son réseau, le collectif « Marie Pas Claire » est « très lié au développement précoce et durable des recherches et enseignements féministes à l’université Paris 7 où étudient de nombreuses animatrices (mais pas toutes). Elles sont en DEA ou en thèse de sociologie ou d’histoire et leur travail de jeunes chercheuses vient nourrir les pages du journal (et inversement). Le journal est à la fois un lieu de formation militante et intellectuelle. Si le ton peut être ludique, le fond lui se prétend solide. Certaines de leurs enseignantes sont aussi invitées à écrire : Danièle Kergoat, Margaret Maruani, Michelle Perrot…L’exemple de Marie Pas Claire montre bien la manière dont le renouveau des féminismes dans les années 1990 est intimement lié au développement des études sur les femmes, le féminisme et plus tard le genre à l’université. Des militantes féministes de longue date sont aussi invitées : Christine Delphy, Maya Surduts, Suzy Rojtman, Joëlle Brunerie…. »
Militantisme
Comme indiqué supra, Maïa Mazaurette s’engage en 1995 dans l’association féministe « Marie pas claire » : « je dirais que la sexualité s’est imposée ensuite car je suis entrée dans une association féministe dès mes 16 ans. Évidemment, on y a vite parlé de genre, de sexe, etc. » (source : letemps.ch). Sa motivation ? « Je détestais tellement être une fille dans ma banlieue moyenne du sud de Paris… J’ai deux parents féministes qui nous ont élevés indifféremment mon frère et moi. Dès que je suis arrivée à l’école, rien de ce qui était compris comme féminin ne me correspondait. Quand on parle du « féminin » (associé à la douceur, la discrétion, etc.), j’ai envie de sortir un revolver : ça ne s’applique pas à moi, ni à la plupart de mes copines, c’est une grille de lecture absurde que l’on plaque sur nous. À 16 ans, tout le monde commence sa vie sexuelle et cela se traduit par une crispation identitaire – garçons très « lourds », filles très girly. Il me fallait un moyen de verbaliser ce qui me posait problème : je voulais être un garçon, tant ce qu’on me demandait en tant que femme était absurde. La solution a été de rentrer dans une association féministe et de militer très jeune. En étant féministe, je peux blâmer un système et pas des personnes (les hommes en l’occurrence) ; conceptualiser, cela a été crucial pour moi. » (source : letemps.ch). Elle dessine et écrit plusieurs articles pour la revue éponyme, « Marie pas claire » (source : femenrev.persee.fr).
Par ailleurs, une Maïa Mazaud-Tourrette (Mazaurette est la contraction de ses deux noms) milite dans les années 1990 dans le groupe musical féministe les Zarmazones.
Intervenante dans le documentaire « We Are Coming Chronique d’une révolution féministe » de Nina Faure : « sorte d’abrégé de certaines des plus récentes prises de conscience liées aux inégalités de genre, une démonstration réussie sur la manière dont l’intime peut et doit faire collectif pour sortir du patriarcat. »
Anime la rencontre « Représenter les corps, revendiquer son corps : une lutte fondamentale pour l’émancipation » avec Axelle Jah Njiké, Titiou Lecoq, Emmanuelle Retaillaud dans le cadre « Parisiennes citoyennes ! Engagement pour l’émancipation des femmes (1789–2000) » organisée en 2023 par le musée Carnavalet à Paris.
Elle signe la pétition pour apporter son soutien à Nadia Daam :
« Nous, femmes et hommes, consœurs et confrères de Nadia Daam, et pour certains ses amies et amis, voulons simplement dire aux brutes qui la persécutent qu’elle n’est pas seule, que nous pensons, comme elle, qu’ils sont des êtres lâches, minables et méprisables, et que nous attendons patiemment, mais avec confiance, que la justice et la communauté même du web les mettent hors d’état de nuire. »
Participe au festival Solidays en 2022 à Paris, au “talk” « social club » : « Ils prennent le micro au Social Club pour changer votre perspective sur le monde et vous laisser imaginer de nouveaux horizons. Ces consciences pas comme les autres parleront de climat, du monde d’après-covid, de la condition de vie des réfugiés dans les camps, de vivre ensemble, d’engagement. De nouveaux regards sur la société. » Elle intervient sur le thème de la « libido en berne. »
En 2021, elle est l’une 343 féministes qui « exigent » l’allongement des délais de recours à l’IVG dans le manifeste « Le patriarcat freine nos choix » : « En solidarité avec toutes ces femmes, je déclare que je suis l’une d’elles. Je déclare avoir avorté. En France. A l’étranger. Au-delà du délai légal français. Je pourrais être l’une d’entre elles. Je suis solidaire. J’exige la réelle maîtrise de mon corps, j’exige le respect de mon corps, de mes droits et de mes choix, j’exige l’allongement des délais légaux d’accès à l’IVG ».
En 2022, le groupe TF1, dans le cadre de sa « Lutte contre les violences faites aux femmes, le sexisme et le harcèlement sexuel » met en valeur « la chronique de Maïa Mazaurette de Quotidien » qui a permis de découvrir « les multiples affaires de violences sexuelles et sexistes au sein des partis politiques et s’est interrogée sur les hommes de gauche qui défendent l’égalité femmes-hommes ou bien la défense des hommes accusés de violences sexuelles ou sexistes souvent assurée par des femmes avocates. »
En septembre 2020, « sur TMC, avec sa « Zone Mazaurette », elle prend à contre-pied Marina Foïs et Jonathan Cohen, venus assurer la promotion du film « Enorme » de Sophie Letourneur, l’histoire d’un type en mal d’enfant qui remplace la pilule de sa femme par des sucrettes : “Le personnage prémédite une grossesse forcée (…) et fait en sorte qu’elle se prolonge. Légalement, il n’y a pas de qualification mais entrave à l’IVG” explique-t-elle en brandissant un carton avec des chiffres, “c’est 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende”, nouvelobs.com, 05/10/2020.
« J’ai expliqué où elle se situe, comment on la touche, à quoi ressemble un sex-toy prostatique : des choses précises qui sont passées comme une lettre à la poste un vendredi soir à 20 heures alors que les enfants sont devant l’écran », nouvelobs.com, 05/10/2020.
Elle l’a dit
« Cinq “jeunes des banlieues”, avec casquettes et accent, arrivent. Ils insultent une fille, qui est obligée de s’éloigner. Ils sont ivres et extrêmement violents, dans leurs gestes comme dans leurs paroles. Ils s’en prennent à nous, mais évidemment nous nous gardons bien de répondre à leurs provocations. Plusieurs fois, ils partent et reviennent nous agresser, puis ils se calment, nous proposent du champagne. Avant de s’en aller, celui dont c’est l’anniversaire me demande de lui faire la bise. Il a le front bas, pas de vocabulaire, l’air très stupide, il me dégoûte. Pourtant, n’ayant pas franchement le choix, j’accepte, espérant que ça calmera le jeu. Il tente de m’embrasser ‑pour de vrai, j’entends. Là, forcément, je craque. Je le pousse d’un coup de paume, pas pour lui faire mal, juste pour qu’il recule. Je ne cherche pas les ennuis, mais je ne vais pas non plus avoir peur de ces grandes gueules, ce n’est pas mon genre. (…) Je vois vaguement la main s’approcher de mon visage, trop rapide pour que je puisse éviter le coup que je me prends en travers de la figure. Poussée en arrière, je m’adosse au mur et je continue à regarder la scène : ça gueule, ils partent… J’enlève ma main de ma bouche, elle est rouge de sang. Mon manteau aussi, le sol aussi. Je suis surprise d’en voir autant parce que je n’ai pas du tout mal, je me sens plutôt anesthésiée. (…) Tout ce qui me console, c’est que ce type ne pourra pas se vanter de m’avoir ” remise à ma place ” : mon petit ami, pendant que je me soignais aux toilettes, a retrouvé mon agresseur et lui a cassé le nez à coups de chaîne. Je suis farouchement contre la loi du talion et les mecs protecteurs, mais ça fait plaisir quand même. La justice n’aurait rien pu faire, et au moins j’ai ma vengeance. Il n’y a pas eu d’impunité. Il n’emporte pas sa fierté avec lui. (…) Le lendemain du concert, mon petit frère s’est fait dépouiller (maudite banlieue). Nous sommes allés, à quatre, retrouver l’agresseur. (…) C’est décidé, je me remets au sport. J’ai demandé à mes amis de m’apprendre à me battre. Si les mecs ne voient en moi qu’un objet de beauté, je leur prouverai qu’il y a en chaque femme une arme, au même titre que les hommes. », Marie Pas Claire, année 1999.
« Mille fois oui ! J’ai pu expérimenter certaines pratiques grâce à l’anonymat d’Internet. Sans ce média, je n’aurais sans doute jamais osé me lancer dans la coprophagie [consommation de matières fécales.] et le fétichisme de l’auriculaire, par exemple… » « Le sexe, ni moralisateur ni clinique», Libération, 10/03/2006.
« Sept ans, c’est le temps qu’il faut pour régénérer ses cellules, rappelle-t-elle. J’entame un nouveau cycle de sept ans, plus aucune cellule de mon corps n’a connu Soren, le dernier lien physique s’est dissous mais ça fait longtemps que mon deuil ne me contraint plus à rien. Ceci n’est pas une histoire triste. » « L’adieu à l’être aimé », Télérama, 24/04/2021.
« Radicalité: le mot effraie. Il rappelle la «radicalisation» propre aux extrémistes religieux. Pourtant, étymologiquement, la radicalité consiste à retourner à la «racine» des problèmes. Dans le cas qui nous intéresse, le problème peut se résumer en un mot: stagnation. Cinq ans après l’explosion du mouvement #MeToo, les avancées féministes concrètes restent décevantes. Les violences, les féminicides, les contraintes sexuelles continuent de faire l’actualité – tous les jours. Pour celles qui espéraient un changement rapide (or c’est exactement ce qu’on attend d’une «révolution»), cette litanie de drames accable.Même exaspération face à l’absence de solidarité des hommes: à quelques exceptions près (…) ces derniers semblent avoir adopté une position passive face aux exigences des femmes. Une passivité souvent perçue comme une trahison… d’où une radicalité sexuelle portée, exclusivement, par des femmes. » Le Temps, 14/02/2022.
Journaliste (pour le mensuel GQ), bloggeuse (Sexactu.com), chroniqueuse sur France Inter et écrivain (La Coureuse est son quatrième roman), Maïa s’est spécialisée il y a une dizaine d’années dans le sexe, qu’elle aborde dans tous ses détails et sans complexe. Même si le plus compliqué dans son métier reste tous ces sex toys qu’elle reçoit chaque jour et que la déontologie lui impose d’essayer : « Je suis payée pour coucher avec des objets ! J’en ai des sacs entiers dont je ne sais que faire. », « MAÏA MAZAURETTE SEX TOYS STORIES », Grazia, n°158, 21/09/2012.
« Il n’y a pas marqué “féministe” sur ma carte de visite, pourtant c’est le socle de ma réflexion. Même si je suis bien incapable de me passer des mecs ! », « MAÏA MAZAURETTE SEX TOYS STORIES », Grazia, n°158, 21/09/2012.
« Enfin, la question qui tue : est-il décent d’offrir du sexe ? Est-ce un sacrilège que de célébrer le péché de luxure lors d’une fête religieuse ? Certains invoqueront les racines chrétiennes de la France (racines étant apparues, comme chacun sait, pile en 498 [496] pendant le baptême de Clovis). D’autres relèveront que les sex-shops chrétiens existent depuis longtemps, et que les sextoys ou films pornographiques utilisant cette imagerie sont légion. (Rappelez-vous cette sombre histoire de plug anal de Noël, en 2014, sur la place Vendôme à Paris.) Justement parce que Noël est une fête familiale, la présence de la sexualité n’est pas complètement hors sujet – d’autant qu’on parle généralement de famille au sens biologique du terme. Si nous sommes tous ensemble sous le sapin, c’est bien qu’il y a eu fornication, à répétition. Donc non seulement il n’y a pas de contre-indication, mais on peut recommencer. », Le Monde, 22/12/2019.
« LGBTQIA+, c’est pas bientôt fini cette histoire ? Lesbiennes, gays, bis, trans, queers, intersexes, asexuels, et il faudrait en ajouter encore ? Eh bien… oui, sans doute. Ce n’est pas si exaspérant, et puis en France, d’habitude, nous sommes plutôt friands d’acronymes (…) Jusqu’à preuve (et revendication) du contraire, la société nous considère comme bien installés dans notre sexe de naissance, qui correspondrait à notre genre, tout cela serait somptueusement hétérosexuel, l’amour serait la grande aventure qui nous rendrait complets, et nous ferions des enfants. Ce « par défaut » est absurde. Surtout quand l’histoire, la géographie ou les sciences sociales nous démontrent que l’ordre naturel est construit (nous avons par exemple appris à l’école que l’idée d’hétérosexualité aurait épaté les citoyens athéniens de l’Antiquité, lesquels nous auraient sans doute demandé pourquoi nous avons tant besoin d’exhiber cette « étiquette hétérosexuelle »). », Le Monde, 30/06/2019.
« L’hétérosexuel lambda n’est pas moins étrange que les zoophiles, fétichistes, et autres polyamoureux, explique la chroniqueuse de « La Matinale » Maïa Mazaurette. », Le Monde, 10/02/2019.
L’article est modifié le même jour : « L’hétérosexuel lambda n’est pas moins étrange que les fétichistes et autres polyamoureux, explique la chroniqueuse de « La Matinale » Maïa Mazaurette. », Le Monde, 10/02/2019.
« On l’apprenait en début de semaine, 48 % des Français croient au grand remplacement. Pendant que les cancres réviseront les statistiques de l’immigration, courons nous mettre au lit… pour constater que le même alarmisme existe dans la sphère sexuelle ! On l’entend à intervalle régulier : la « technologisation » de la sexualité va anéantir le lien social, sentimental, affectif (et puis y’a plus de saisons, ma bonne dame). Nous serons bientôt remplacés par la pornographie, les sexdolls plus ou moins robotisées, les réseaux sociaux, et bien entendu les sextoys. (…) Ce n’est pas qu’une question d’absence de projection sentimentale. Comme le montre l’anthropologue Agnès Giard dans son ouvrage consacré aux sexdolls au Japon (Un désir d’humain, éditions Les Belles Lettres), rien n’empêche d’éprouver une réelle et sincère passion amoureuse envers une poupée. », Le Monde, 14/01/2018.
Maïa Mazaurette interroge violemment Thomas Braïl, le porte-parole d’un groupe qui proteste contre le projet de l’A69 : « Vous parlez que pour le futur que pour votre enfant, mais la manière dont vous en parlez c’est un peu rigolo, c’est-à-dire on appelle ça des écureuils dans un arbre, c’est un peu enfantin comme manière de mener la lutte. Vous n’avez pas peur de passer pour un guignol ? », Le Figaro, 16/10/2023.
« À l’école de journalisme de Lille, j’étais LA féministe de la promotion et au fur et à mesure de la formation, au bout du énième article sur les derniers résultats de l’équipe de foot ou la dernière édition de la brocante, j’ai peu à peu pris la mesure d’une forme de décalage : la plupart des aspirant.es journalistes fantasmaient sur le fait de devenir reporter de guerre, alors que ce qui m’attirait, c’était les questions de genre et de sexualité. » cairn.info
« J’ai expliqué où elle se situe, comment on la touche, à quoi ressemble un sex-toy prostatique : des choses précises qui sont passées comme une lettre à la poste un vendredi soir à 20 heures alors que les enfants sont devant l’écran », nouvelobs.com, 05/10/2020.
« Rat de bibliothèque habituée à disséquer pendant des heures la théorie du genre ou les statistiques sur la sexualité des Français », nouvelobs.com, 05/10/2020.
Ils l’ont dit
« “Il faut tuer les vieux!” Telle est la seule issue possible à une jeunesse désabusée, sans repères et sans espoir, que Maïa Mazaurette, féministe de 25 ans, met en scène dans son roman. Entre parents irresponsables, sans principe ni autorité, et vieillards envahissants revenus de toutes les idéologies, impossible de passer à l’âge adulte pour les jeunes générations. » « Quand les jeunes tuent les vieux », Le Monde de l’Éducation, 01/11/2004.
Le 1er septembre, sur TMC, avec sa « Zone Mazaurette », elle prend à contre-pied Marina Foïs et Jonathan Cohen, venus assurer la promotion du film « Énorme » de Sophie Letourneur, l’histoire d’un type en mal d’enfant qui remplace la pilule de sa femme par des sucrettes : « Le personnage prémédite une grossesse forcée (…) et fait en sorte qu’elle se prolonge. Légalement, il n’y a pas de qualification mais entrave à l’IVG » explique-t-elle en brandissant un carton avec des chiffres, « c’est 2 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende », nouvelobs.com, 05/10/2020.
« Rat de bibliothèque habituée à disséquer pendant des heures la théorie du genre ou les statistiques sur la sexualité des Français. », nouvelobs.com, 05/10/2020.