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Manon Loizeau

5 janvier 2022

Temps de lecture : 16 minutes
Accueil | Portraits | Manon Loizeau
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Manon Loizeau

Temps de lecture : 16 minutes

Russophile mais poutinophobe

« La Russie, je l’ai aimée pour sa lit­téra­ture, sa cul­ture, je l’ai aimée pour Anna Politkovskaïa, je l’ai aimée pour toutes ses années 90 où il y avait ce mag­nifique espoir d’une société civile qui se créait, d’une ouver­ture, et Boris Nemtsov était sym­bol­ique de cet ouver­ture-là. Et mal­heureuse­ment cette Russie-là est en train d’être tuée, est en train de dis­paraître à petit feu. » Europe 1, 2 mars 2015

Née à Londres en 1969, fille de « parents engagés » et sœur de la musicienne Émily Loizeau, Manon Loizeau est une journaliste et documentariste française, auteur de nombreux documentaires dans des zones à risques. Grande combattante en faveur « des peuples opprimés », cette admiratrice de la Russie des années 90 a fait de Vladimir Poutine le maître incontesté de son grand panthéon de l’horreur.

Père français, jour­nal­iste au Matin de Paris et « poète très engagée dans les man­i­fs de sans-papiers », mère anglaise, artiste, elle est la petite-fille de la comé­di­enne bri­tan­nique Peg­gy Ashcroft qui fut mar­iée à un russe. Son grand-père fut l’avocat de George Blake, un agent dou­ble bri­tan­nique qui espi­onnait pour le compte du KGB dans les années 50. Encour­agée en ce sens par sa grand-mère, Manon Loizeau s’est décou­vert jeune un amour de la Russie, où elle a vécu plusieurs années et se sent « chez elle ». Récom­pen­sée par de nom­breux prix, ses doc­u­men­taires (au Yémen, en Tchétchénie, en Russie, en Syrie, en Iran…) sont par­ti­c­ulière­ment appré­ciés par les chaînes de télévi­sions « main­stream » désireuses de con­forter leur ligne édi­to­ri­ale, prô­nant la supéri­or­ité du monde « libre » et « démocratique ».

Pour autant, son doc­u­men­taire « États-Unis : à la con­quête de l’est » (2005), fait office de véri­ta­ble ovni dans sa fil­mo­gra­phie dans la mesure où, pour une fois, il s’in­téresse aux agisse­ments éta­suniens et non à un quel­conque dic­ta­teur du Camp du Mal. En résumé, le doc­u­ment mon­tre com­ment les États-Unis, par le biais d’or­gan­i­sa­tions et de fon­da­tions « human­i­taires », ont financé et aidé secrète­ment les révo­lu­tions serbe, géorgi­en­ne, ukraini­enne et kirghize. Un film qui reste néan­moins une goutte d’eau dans un océan de con­formisme pro-occidental.

Formation

Manon Loizeau est tit­u­laire d’un DEUG de russe, d’une maîtrise de lit­téra­ture anglaise, et d’une maîtrise de sci­ences poli­tiques de l’In­sti­tut d’é­tudes poli­tiques de Paris (1993). Elle par­le couram­ment le russe.

Parcours

Dès la fin de ses études, elle fait des stages au Nou­v­el Obser­va­teur et à Libéra­tion. La même année, elle s’installe à Moscou et réalise des piges, en tant que cor­re­spon­dante, au Monde, au Nou­v­el Obser­va­teur et à la BBC. Lors de cette péri­ode, elle pige égale­ment pour Marie-Claire, mag­a­zine qu’elle lit « depuis quelle a 15 ans ». Ce qui devait à l’origine con­sis­ter en un séjour de trois semaines se mue en un séjour de dix ans.

Repérée par Christophe Bar­reyre, elle tra­vaille dès 1996 pour l’a­gence Capa en tant que jour­nal­iste indépen­dante. Elle réalise alors ses pre­miers films, « Les enfants de Tch­er­nobyl » (1996) et « Grandir sous camisole » (1997), pas­sant ain­si de l’écrit à l’im­age. Au début des années 2000, elle se rend clan­des­tine­ment en Tchétchénie et réalise deux doc­u­men­taires sur l’oc­cu­pa­tion russe (« Grozny, chronique d’une dis­pari­tion », en 2003, et « Naître à Grozny », en 2004).

S’en suiv­ra un doc­u­men­taire sur le rôle des États-Unis dans les révo­lu­tions col­orées (2005), sur les femmes qui tuent leurs enfants en Inde (2006), ou encore sur la Géorgie (2008). En 2009, après un sujet sur les « meurtres en série au pays de Pou­tine », très à charge con­tre le leader russe, elle fait entr­er clan­des­tine­ment dix petites caméras en Iran et cou­vre ain­si les man­i­fes­ta­tions d’hos­til­ité au pouvoir.

En 2011, c’est elle qui entre clan­des­tine­ment en Syrie pour cou­vrir la révolte con­tre le gou­verne­ment de Bachar al-Assad pour l’émis­sion « Envoyé spé­cial » sur France 2. Après un doc­u­men­taire sur « l’im­mi­gra­tion, aux fron­tières du droit » (2011), où elle cri­tique la poli­tique migra­toire de la France, présen­tée comme répres­sive, et un sujet sur la colère des femmes yéménites (2013), elle effectue en 2014 son retour en Tchétchénie, dix ans plus tard, avec le doc­u­men­taire « Tchétchénie, une guerre sans traces ».

En 2015 et 2017, elle s’intéresse en par­ti­c­uli­er à la façon dont les con­flits boule­versent la vie des femmes et à illus­tr­er la libéra­tion de leur parole, que ce soit au Yémen ou en Syrie. Elle revient finale­ment à ses pre­mières amours avec un reportage sur la Biélorussie, par ailleurs un des rares reportages con­sacrés à ce pays qui demeu­rait jusque là hors des radars médiatiques.

Documentaires

  • Les enfants de Tch­er­nobyl (1996)
  • Grandir sous camisole (1997)
  • Grozny, chronique d’une dis­pari­tion (2003)
  • Naître à Grozny (2004)
  • Retour à Beslan (2004)
  • États-Unis à la con­quête de l’est (2005)
  • La Malé­dic­tion de naître fille (2006)
  • Car­nets de route en Géorgie (2008)
  • Meurtres en série au pays de Pou­tine (2009)
  • Chronique d’un Iran inter­dit (2010)
  • L’im­mi­gra­tion, aux fron­tières du droit (2011)
  • Syrie inter­dite (2011)
  • Yémen, le cri des femmes (2013)
  • Tchétchénie, une guerre sans traces (2014)
  • Yémen le cri des femmes (2015)
  • Syrie : le cri étouf­fé (2017)
  • Biélorussie, la dernière dic­tature d’Eu­rope (2020)

Récompenses

  • (2004) Fes­ti­val du scoop et du jour­nal­isme d’Angers — Lau­réate prix Spé­cial du Jury/Conseil général 49 pour le reportage « La mater­nité à Grozny »
  • (2006) Prix Albert-Lon­dres de l’au­dio­vi­suel avec Alex­is Marant pour « La Malé­dic­tion de naître fille » (Capa pour Arte, TSR et SRC)
  • (2006) Fes­ti­val Inter­na­tion­al du Grand Reportage d’Ac­tu­al­ité et du doc­u­men­taire de société, lau­réate caté­gorie Films de + de 40 min­utes pour « La malé­dic­tion de naître fille »
  • (2008) Fes­ti­val du scoop et du jour­nal­isme d’Angers — Lau­réate prix de l’Ac­tu­al­ité/Château-Gon­tier pour le reportage « Dans les brais­es du Caucase »
  • (2009) Fes­ti­val du scoop et du jour­nal­isme d’Angers — Lau­réate prix du Public/Planète pour le reportage « Au cœur de la révolte iranienne »
  • (2012) Fes­ti­val Inter­na­tion­al du Grand Reportage d’Ac­tu­al­ité et du doc­u­men­taire de société, lau­réate caté­gorie Films de plus de 40 min­utes pour « Chroniques d’un Iran interdit »
  • (2013) Mem­bre du jury de la 20ème édi­tion du FIGRA, Fes­ti­val Inter­na­tion­al du Grand Reportage d’Ac­tu­al­ité et du doc­u­men­taire de société, caté­gorie Films de plus de 40 minutes.
  • (2013) Mem­bre du jury du prix Albert Londres
  • (2014) Prix de la jour­nal­iste de l’an­née Marie Claire
  • (2015) Fes­ti­val du Forum Inter­na­tion­al sur les Droits Humains — Lau­réate prix du jury de l’or­gan­i­sa­tion mon­di­ale con­tre la tor­ture (OMCT) pour « son engage­ment en faveur des droits humains » (« Tchétchénie, une guerre sans traces »)
  • (2017) « Syrie, un cri étouf­fé » est sélec­tion­né au fes­ti­val Bayeux-Cal­va­dos des reporters de guerre.
  • (2021) prési­dente du jury de la 28ème édi­tion du FIGRA

Elle l’a dit

« La fil­i­a­tion est fon­da­trice dans mon par­cours de doc­u­men­tariste. Cette atti­rance pour l’ailleurs et ce bagage d’empathie envers cet « étrange étranger » provi­en­nent de mon enfance. Mes par­ents nous ont élevées, ma sœur Emi­ly et moi, dans l’idée qu’il faut accueil­lir l’autre qui vient de la route ou de la nuit. Aujourd’hui, on l’appelle « le migrant ». Je préfère par­ler d’être humain », La Chronique d’Amnesty Inter­na­tion­al, novem­bre 2021.

« À la fin des années 80, c’était la fin de L’URSS et la chute du mur de Berlin. La jeune généra­tion de Russ­es, que je fréquen­tais, croy­ait en un monde enfin plus libre qui s’ouvrait. Aujourd’hui, c’est un tel bond en arrière, le monde se referme sur ses fron­tières. On vit une époque trou­blante d’acceptation générale face à des régimes de plus en plus autori­taires », Ibid.

« La pro­pa­gande agit là-bas (en Russie, ndlr) comme un lavage de cerveau et creuse un fos­sé qui met­tra beau­coup de temps à dis­paraître. Jusqu’à présent, seuls les Améri­cains étaient iden­ti­fiés comme des enne­mis, désor­mais les Européens le sont au même niveau », Téléra­ma, 24 févri­er 2015

« Les Russ­es sont per­suadés que nous voulons qu’ils soient une puis­sance humil­iée. Alors même si avec l’Ukraine on assiste à un véri­ta­ble braquage iden­ti­taire et nation­al­iste, il faut les écouter, com­pren­dre leurs blessures, et dia­loguer avec eux comme l’ont fait François Hol­lande et Angela Merkel. C’est l’unique façon de ten­ter de par­venir à la paix », ibid.

« Le réveil de “l’ours russe” peut se révéler ter­ri­ble. Rétablir le dia­logue est la seule issue si on ne veut pas voir l’Ukraine som­br­er dans le chaos et la guerre totale. Les Ukrainiens sont épuisés par presque un an de con­flit, et des mil­liers de morts. Mal­heureuse­ment le dou­ble jeu du Krem­lin et les provo­ca­tions va-t-en-guerre des séparatistes proruss­es sont imprévis­i­bles et peu­vent faire crain­dre le pire », ibid.

« Il y a quand même des sacrés bruits de bottes de l’ar­mée russe et de mer­ce­naires en Ukraine », « Ce soir (ou jamais!) », France 3, 13 mars 2015

« L’am­biance et le cli­mat de guerre froide sont attisés par toutes les chaînes de télévi­sions russ­es », ibid.

« Je pour­rais faire un numéro 2 de “Meurtres en série au pays de Pou­tine” », ibid.

« Je ne pense pas que Pou­tine soit le com­man­di­taire des meurtres, je pense qu’il y a cer­taine­ment un cli­mat qui a été instau­ré sous Pou­tine qui favorise ce genre d’as­sas­si­nats poli­tiques », ibid.

« C’est un vrai luxe d’avoir six mois pour pré­par­er un sujet. Tra­vailler en équipe per­met aus­si de se sen­tir soutenue sur des sujets déli­cats », Le Monde, 14 octo­bre 2005

« Au départ, je pen­sais faire un film sur le com­plot améri­cain, avance Manon Loizeau. Mais, aujour­d’hui, je m’in­ter­roge. Pourquoi l’Eu­rope est-elle absente ? Jusqu’où les Améri­cains vont-ils réus­sir à impos­er leur idéolo­gie de la démoc­ra­tie ? » (à pro­pos de son doc­u­men­taire “États-Unis : à la con­quête de l’Est”), ibid.

« Au départ je voulais faire des sujets plus cul­turels, sur le théâtre notam­ment », ibid.

« Je suis allée en Russie, à 13 ans, en voy­age sco­laire. C’é­tait un pays inter­dit, je savais que je ne pour­rais peut-être pas revenir. J’ai décrété que je voulais vivre en Union Sovié­tique : j’é­tais à l’aéro­port de Moscou, je me suis cachée… », His­toires Ordi­naires, 15 juin 2011

« Les années 90 (en Russie, ndlr) ont été des années incroy­ables, la pre­mière péri­ode d’ou­ver­ture de l’His­toire, le rêve d’une généra­tion. Pen­dant dix ans, on a rêvé ensem­ble, c’é­tait l’a­n­ar­chie mais il y avait l’e­spoir », ibid.

« J’ai tou­jours fait des his­toires, filmé des hommes et des femmes d’ex­cep­tion, en résis­tance ou en lutte con­tre un sys­tème », ibid.

« Il y a deux ans, j’ai décidé de faire une pause. Je venais de faire le film sur Anna (Politkovskaïa, assas­s­inée en 2006, ndlr) et sur les assas­si­nats poli­tiques sous Pou­tine. Je me rendais compte que tous les gens dont je par­lais dans ce film étaient des gens qui m’avaient fait aimer ce pays. Je me suis dit que j’al­lais devenir soit cynique soit amère, je ne voulais pas, j’aime trop ce pays », ibid.

« Nev­er take “no” for an answer, ne jamais pren­dre “non” pour une réponse. Quand on me dit “non”, je dois con­tourn­er le “non”. La Tchétchénie m’a aus­si appris cela : en Russie, la pre­mière chose qu’on vous dit, c’est “niet”… », ibid.

« J’ai pro­posé à Arte de faire un film de 80 min­utes sans aller dans le pays (Iran, ndlr). Tout le monde s’est engouf­fré dans le pro­jet sans se pos­er de ques­tions. Une chaîne qui dit “on pren­dra le temps qu’il faut”, qui est prête à lâch­er dix caméras, c’é­tait mag­ique », ibid.

« J’avais très peur pour elles. Je suis restée qua­tre mois sans nou­velles de celle qui a filmé les scènes du début. J’ai dit “on arrête”. C’é­tait trop risqué. Le risque ne vaut pas une image. Les filles qui ont filmé les mères au cimetière, ont pris un risque inouï.” Je me suis tou­jours dit : ” s’il arrive quelque chose à quelqu’un qui m’a aidé ou a témoigné, j’ar­rête tout de suite” », ibid.

« Je me retrou­vais dans cette néces­sité que l’on ressent de témoign­er pour son peu­ple, cela m’é­tait fam­i­li­er », ibid.

« Les dic­tatures ne seront plus jamais les mêmes. On saura tou­jours ce qui se passe. Cela vient du peu­ple. On ne revien­dra pas en arrière. Les images sor­tiront très vite et si on ne peut pas se déplac­er, cela n’empêche pas de racon­ter », ibid.

« Une chose est sûre : si les femmes ont impul­sé la révolte, les hommes les ont adoubées. Elles ont per­mis à ces derniers de retrou­ver leur fierté. Et ont fait renaître le mythe la reine de Saba » (à pro­pos du Yémen), Géopoli­tis, 5 décem­bre 2013

« Boris Nemtsov craig­nait pour sa vie. Et c’est quand même pas un hasard que deux jours avant son appel à man­i­fester con­tre la guerre en Ukraine, il ait été tué. Aujour­d’hui (la Russie) c’est un régime qui ne tolère plus de voix d’op­po­si­tion. Après, c’est trop tôt pour se pronon­cer. Ce n’est sans doute pas le Krem­lin qui a com­man­dité son assas­si­nat. De toute façon, en Russie, on ne sait jamais qui com­man­dite les assas­si­nats (…) mais c’est peut-être le signe que le par­ti des va-t-en-guerre est en train de gag­n­er », Europe 1, 2 mars 2015

« La Russie, je l’ai aimée pour sa lit­téra­ture, sa cul­ture, je l’ai aimée pour Anna Politkovskaïa, je l’ai aimée pour toutes ses années 90 où il y avait ce mag­nifique espoir d’une société civile qui se créait, d’une ouver­ture, et Boris Nemtsov était sym­bol­ique de cet ouver­ture-là. Et mal­heureuse­ment cette Russie-là est en train d’être tuée, est en train de dis­paraître à petit feu », ibid.

« Le fait que ce soit un prix Marie Claire prend un vrai sens pour moi, parce que c’est un jour­nal que je lis depuis 15 ans, et pour lequel j’ai pigé il y a longtemps. Un jour­nal qui a tou­jours don­né leur place aux grands reportages, à la parole des femmes qui com­bat­tent et qui lut­tent mais sans que ce soit des papiers féminins. (…) Et sou­vent Marie Claire m’a inspiré pour faire des films », Marie Claire, 21 octo­bre 2014

« Pen­dant la guerre en Tchétchénie j’ai fait un reportage sur la mater­nité de Grozny, qui par­lait de femmes qui voulaient absol­u­ment don­ner la vie et qui aidaient des femmes tchétchènes à don­ner la vie et c’était un acte de résis­tance. Un homme ne serait peut-être pas allé chercher ce genre de sujet », ibid.

« Le sys­tème kady­rov, c’est une petit Corée du nord à l’intérieur de la Russie », ibid.

« Je crois que nous, Occi­den­taux, nous n’avons tou­jours pas mesuré à quel point la chute de l’URSS a été trau­ma­ti­sante, non seule­ment pour les ex-kgébistes et les mil­i­taires, mais aus­si pour la majorité des Russ­es, qui ont tou­jours con­stru­it leur iden­tité en référence à la notion d’empire », Téléra­ma, 26 févri­er 2008

« Les Russ­es ont tou­jours aimé avoir un dirigeant, et Pou­tine a répon­du à cette attente. Aujourd’hui, non seule­ment le pays est obsédé par cette recon­struc­tion de la fierté nationale, mais en plus, il est en train de se recréer un enne­mi extérieur, en l’occurrence l’Occident », ibid.

Ils l’ont dit

« Manon Loizeau a été élevée à l’é­cole Capa… C’est une excel­lente enquêtrice qui a tou­jours pris des risques dans ce qu’elle fai­sait. Mais en même temps, ce n’est pas une mer­ce­naire. Je n’aime pas cet esprit-là, faire des coups pour faire des coups. Manon sait être proche des gens avec qui elle tra­vaille sur le ter­rain », Hervé Cha­balier, patron de Capa, Le Monde, 14 octo­bre 2005

« La Tchétchénie, les Républiques de l’ex-empire sovié­tique, la Russie de Vladimir Pou­tine… Manon Loizeau est intariss­able quand elle évoque ces régions du monde aux­quelles elle con­sacre une grande par­tie de sa vie », Guil­laume Frais­sard, Le Monde, 14/10/05

« Comme aiman­tée par le dan­ger, Manon Loizeau a sou­vent opéré dans des pays en guerre (Syrie, Iran, Irak, Ukraine, Tchétchénie, Yémen…) ou sous le joug de pou­voirs vio­lents et autori­taires », Olivi­er Milot, Téléra­ma, 24 févri­er 2015

« Dans un film excep­tion­nel, fort notam­ment des images et paroles clan­des­tines recueil­lies par d’héroïques Irani­ennes-reporters, la jour­nal­iste Manon Loizeau a soulevé, le 14 juin sur Arte, la chape de plomb du régime islamiste », Michel Rouger , His­toires Ordi­naires, 15 juin 2011

« Manon Loizeau, 42 ans et déjà près de vingt ans de jour­nal­isme au plus près des pop­u­la­tions lut­tant pour la lib­erté », ibid.

« Démon­stra­tion écla­tante, au-delà de tout juge­ment par­ti­san ou poli­tique, que la Russie actuelle file un mau­vais coton » (à pro­pos de son doc­u­men­taire sur la Tchétchénie), Les Inrocks, 3 mars 2014

« Grâce à des témoignages ines­timables d’ex-agents du FSB (ceux restés fidèles à la “cor­po­ra­tion”, mais aus­si les “traitres”), Manon Loizeau présente une ver­sion des faits argu­men­tée faisant part aux pro­pos des uns et des autres sans les déformer, ce qui, pour moi, est une qual­ité rare », Une Russe à Paris, 4 mars 2008

«Toutes deux [Émi­ly et Manon Loizeau, ndlr] défend­ent des caus­es nées des mêmes préoc­cu­pa­tions : louver­ture à lautre, lenvie dun monde meilleur, délivré des tyran­nies poli­tiques ou envi­ron­nemen­tales. […] Pen­dant que Manon tourne en Syrie « Le cri étouf­fé » (« Silent War »), sur le viol comme arme de guerre, Émily écrit la musique des « Enfants de la jun­gle », sur les mineurs exilés qui camp­ent à Calais. Lune écrit « Le cha­grin des oiseaux » et lautre joue dans le clip « Sis­ters ». Les deux quadragé­naires fonc­tion­nent ain­si depuis plus de 20 ans, mêlant leurs envies artis­tiques aux besoins de faire partager leurs indig­na­tions », Sud Ouest, 25/01/2018.

« À tra­vers plusieurs témoignages d’op­posants, dont celui du défenseur des droits humains Ales Biali­ats­ki, Manon Loizeau promène sa caméra dans un pays divisé entre ceux qui regar­dent vers Moscou et acceptent chaque jour un peu plus un pou­voir autori­taire par crainte d’une con­ta­gion de la crise ukraini­enne et ceux qui — avec courage et depuis des années — ten­tent de résis­ter au rouleau com­presseur de l’E­tat, con­tin­u­ant d’aider les vic­times de la répres­sion et lut­tant pour la mémoire de ceux que le régime a effacés. Elle souligne au pas­sage les erre­ments de l’U­nion européenne face à cet encom­brant voisin qui joue habile­ment des guer­res d’in­flu­ence entre Brux­elles et Moscou », RTS, 18/03/2018.

Crédit pho­to : DR

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