Profession : syndiqué
Après une classe préparatoire littéraire au prestigieux lycée Lâkanal de Sceaux, Marc Fauvelle est titulaire d’une maîtrise de sciences et techniques (MST) de journalisme, obtenue au Centre universitaire d’enseignement du journalisme (CUEJ) de Strasbourg, en 1998. Il est depuis mai 2023, le directeur de l’information de France Inter après avoir été longtemps « l’homme le plus écouté de France » sur la même station lorsqu’il était aux manettes de sa matinale entre 2013 et 2018.
Parcours professionnel
Il débute sa carrière à Radio France Alsace, ancêtre de France bleu, où il doit donner les résultats de rencontres de football locales, avant d’être recruté en tant que rédacteur-reporter à Radio France Multimédia (2000) puis d’intégrer France Info (2003) d’abord comme reporter, puis comme journaliste du service politique.
À partir d’octobre 2006, il présente, avec Thomas Hugues, « À sa place vous feriez quoi ? », une interview quotidienne de 7 minutes diffusée en direct et en simultané sur la chaîne d’information en continu i>Télé et France Info du lundi au jeudi à 19 h 16.
De septembre 2007 à juillet 2011, il présente, avec Raphaëlle Duchemin, la matinale de France Info, de 7 h à 11 h, puis, à partir de septembre 2009, de 7 h à 10 h, avec Nicolas Poincaré et Raphaëlle Duchemin et enfin, à partir de février 2011 avec Olivier Emond et Raphaëlle Duchemin.
Il rejoint i>Télé en septembre 2011 pour présenter la tranche de 17 h à 20 h, avec Léa Salamé (voir portrait).
En janvier 2013, il quitte i>Télé et retourne à Radio France où il est nommé chef du service politique à France Inter, en remplacement de Jean-François Achilli devenu directeur de la rédaction de RMC. Jusqu’en 2015, il anime alors l’émission « Tous politiques ».
À la rentrée 2018, il succède à Bruce Toussaint pour présenter la matinale de France Info. Il réussit à hausser l’audience de la radio à 2,6 millions d’auditeurs, la meilleure audience pour la matinale depuis 10 ans.
Fort de ce succès remarqué, il est promu directeur de l’information de France Inter en mai 2023. En plein renouvellement, la station dirigée par Adèle Van Reeth fait confiance à un ancien de la maison pour pallier le départ à la retraite de Catherine Nayl. Pour la directrice, le journaliste est « un très grand connaisseur de la maison et un très grand défenseur du service public ». En interne, les salariés d’Inter sont inquiets de l’arrivée du journaliste, dont la réputation veut qu’il soit cassant, colérique et très exigeant avec ses collègues selon Le Parisien.
Parcours militant
Marc Fauvelle a été adhérent, et élu durant 9 ans, du Syndicat National des Journalistes (SNJ), classé à gauche (voir sa nébuleuse).
En 2002, il était candidat aux élections du Comité d’Entreprise sur la liste du Syndicat national des journalistes (SNJ) Radio France.
En 2004, il était candidat titulaire au Comité d’Entreprise sur la liste du Syndicat national des journalistes (SNJ) Radio France.
En 2006, il a été élu comme représentant du personnel au Comité d’Établissement de Radio France en Île-de-France sur la liste du Syndicat national des journalistes (SNJ) Radio France.
En 2009, il a été élu comme suppléant sur la liste du Syndicat national des journalistes (SNJ) pour le Comité d’Etablissement (CE) Paris Ile de France.
Publications
Non renseigné
Collaborations
Marc Fauvelle a participé à la communication du congrès de « Planète PME » 2011 organisée par la Confédération générale des PME (CGPME). Son nom apparaît en effet sur le communiqué de presse post Manifestation, à moins qu’il ne s’agisse d’un homonyme. La communication de cet événement par « Image et stratégie » : « une agence de conseil reconnue pour son expertise en communication publique et institutionnelle. Créée par Thierry Saussez en 1982, elle est reprise en 2008 par le PDG de Ligne 42 et ancien journaliste, Bruno Fuchs. Sous son impulsion, l’agence développe sa capacité à intervenir dans le débat public et son savoir-faire sur tous les métiers de la communication. Forte de quarante collaborateurs, elle est devenue une référence des stratégies de communication de marque, des événements et de l’e‑reputation. Elle propose désormais à ses clients, plus de cinquante institutions et grandes entreprises, des stratégies globales. »
Ce qu’il gagne
Non renseigné.
Filmographie
Il est un des protagonistes principaux dans le documentaire réalisé par sa collègue Salhia Brakhlia et Mouloud Achour « Service Public », qui dévoile l’intimité de la rédaction du service politique de Franceinfo lors des élections présidentielles de 2022.
Vie privée
Il est marié à une journaliste et est père de deux enfants, nés en 2009 et 2011.
Il partage des liens de parenté avec l’historien africaniste François-Xavier Fauvelle, professeur au Collège de France depuis 2018. Il est un des rédacteurs de l’Histoire mondiale de France coordonnée par Patrick Boucheron (la recension de l’OJIM est à lire ici).
Il l’a dit
Tweet du 16 novembre 2011 : « Moi aussi j’ai ri jaune… “@srebouh: “J’ai fait quand même le Vel d’Hiv, euh le vélodrome de Marseille” Jean Marie Le Pen sur France 3 # »
Tweet du 5 février 2012 : « Au fait, Claude Gueant sera décompté du temps de parole de quelle civilisation ? »
Tweet du 5 mars 2012 : « on attend les félicitations de Bachar. “@itele: Chine : Hu Jintao a félicité Poutine après “le succès” de l’élection en Russie” »
« On a coupé la parole, tout simplement parce qu’on va essayer de ne pas rajouter de l’huile sur le feu vu le climat ambiant. On pense évidemment à ce qui se passe en Israël et en Palestine. » France Inter, 9 juillet 2014, après avoir coupé la parole en direct à une auditrice qui posait une question sur la Ligue de Défense Juive.
« L’interview parfaite, c’est un entretien qu’on a préparé plusieurs heures et où finalement on ne pose pas une seule des questions prévues. Ça se passe les yeux dans les yeux. », Télérama, 15/11/2018.
« J’ai besoin de bosser dix-huit heures par jour, sinon j’ai l’impression qu’on va me brûler ma carte de presse ! Une interview, il faut la préparer « gigantesquement » mais finalement, elle n’est jamais meilleure que quand le plan change au dernier moment .», Ouest-France, 20/02/2019.
« L’interview, on la prépare, Salhia et moi, la veille et puis on la peaufine le matin. Mais c’est vrai qu’en amont, quand on reçoit un invité par exemple, on va voir la cellule Vrai du faux en amont pour savoir tout ce que cet invité a pu dire dans les médias dans les semaines qui ont précédé ou les années qui ont précédé et qui a pu être faux. On va voir les services qui nous donnent leur avis sur les thèmes qui pour eux sont en train de monter, qui sont pas forcément les thèmes que nous, on avait prévu de mettre en avant. Ensuite, on fait une synthèse de tout ça, ensuite, notre subjectivité et c’est là qu’elle arrive, arrive dans le choix de certaines questions, le choix de certains thèmes. Par exemple, faut-il interroger un candidat à l’élection présidentielle sur ses thèmes de prédilection ? Ou, au contraire, sur les thèmes sur lesquels il n’a jamais parlé ? », Franceinfo, 26/11/2022.
« Bonjour François Ruffin. Le groupe français TotalEnergies annonce ce matin des profits records : 19 milliards d’euros dégagés l’an dernier. Est-ce que c’est une bonne nouvelle pour les salariés et pour l’économie française ? », Franceinfo, 08/02/2023.
Sa nébuleuse
Philippe Poulenard, rédacteur en chef de la matinale de France Info.
Salhia Brakhlia, co-présentatrice de l’interview politique de 8h30 sur la matinale.
Renaud Dély, co-animateur de la matinale de France Info.
Syndicat National des Journalistes (SNJ) de Radio France (classé à gauche) : « Relancée dans les années 80, la section Radio France du SNJ s’est progressivement imposée depuis 25 ans comme le premier syndicat de journalistes dans l’entreprise. Avec aujourd’hui quelque 120 adhérents à jour de cotisation (soit environ 20% des effectifs), le Snj est depuis longtemps le syndicat de journalistes le plus représenté dans les radios locales et son audience n’a cessé de croître dans les rédactions nationales où il est arrivé largement en tête lors des dernières élections DP. Le SNJ est l’artisan n°1 des principaux accords sociaux journalistes signés à Radio France depuis 15 ans (…) Ses valeurs sont simples : la défense des intérêts matériels et moraux des journalistes et la défense des valeurs de service public et de l’indépendance éditoriale des rédactions de Radio France, avec un même refus des compromissions et du dogmatisme.
Le SNJ est de nouveau à la manœuvre lors de la plus longue grève de l’histoire de Radio France (63 jours), qui débute en novembre 2019 et est suspendue jusqu’en mars 2020.
Syndicat National des Journalistes (SNJ) : « Le SNJ Radio France est l’une des principales sections du Syndicat National des Journalistes. Premier syndicat de journalistes, le plus présent dans toutes les régions et toutes les entreprises (…) Le SNJ n’est toutefois pas un syndicat corporatiste. Il est d’ailleurs membre de Solidaires. » Classée à gauche voire à l’extrême-gauche, l’Union syndicale Solidaires est une union syndicale française créée le 10 décembre 1981, dont le SNJ est l’un des neuf cofondateurs. L’acronyme SUD (Solidaires Unitaires Démocratiques) désigne une partie de ces syndicats nationaux et fédérations membres Solidaires. Texte de présentation de la manifestation du 1er mai 2012 : « Dans cette période de crise en France et en Europe, les organisations syndicales CFDT, CGT, FSU, Solidaires, UNSA affirment leur volonté de faire du 1er mai 2012, journée de solidarité internationale du monde du travail, une forte journée de mobilisation, de manifestations et d’expressions revendicatives pour : faire entendre les priorités sociales et les préoccupations des salariés, des demandeurs d’emploi, des jeunes et des retraités, en France et en Europe ; exprimer la défense des droits fondamentaux et des libertés partout dans le monde ; faire reculer la xénophobie, le racisme et l’antisémitisme. » En mars 2011, les syndicats CFDT, CGT, FSU, SOLIDAIRES, UNSA font une déclaration commune intitulée « La préférence nationale n’est pas compatible avec le syndicalisme ! » : « La situation sociale est grave : 5 millions de demandeurs d’emploi, 8 millions de français vivant sous le seuil de pauvreté (…) Dans ce contexte, les organisations syndicales, ne peuvent rester indifférentes à l’utilisation de la situation sociale pour promouvoir certaines thèses dans le débat public comme le fait le Front national. La thèse de la préférence nationale est antinomique avec les valeurs fondamentales du syndicalisme. L’exclusion, le rejet de l’autre, le repli de la France sur elle-même et la fermeture des frontières, la désignation de boucs émissaires, la dénonciation de l’immigration comme responsable de tous les maux sont des attitudes qui, l’histoire en témoigne, ne peuvent conduire qu’au pire. (…) Les organisations syndicales sont déterminées à empêcher l’instrumentalisation du syndicalisme par le Front national qui n’est pas un parti comme les autres et dont les orientations sont à l’opposé des valeurs qu’elles portent. Les organisations syndicales sont aussi garantes du respect de ces valeurs au sein de leurs organisations et par leurs militants. »
Ils ont dit
Dialogue à l’occasion d’un duplex sur i>Télé le 20 février 2012. Marine Le Pen en direct de Lille : « Je vois que les petits chatons que vous êtes continuent de courir après les baballes qu’il (Jean-Marie Le Pen) vous lance. Ça prouve que les choses ne changent jamais vraiment ». Marc Fauvelle sur le plateau : « La baballe est un poète qui a été fusillé pour collaboration avec les Allemands, merci à vous ». Marine Le Pen : « C’est trop facile de terminer comme ça, demandez à Nicolas Sarkozy quel est son livre de chevet, je crois que c’est Céline ».
Philippe Chaffanjon, directeur de France Info : « Pourquoi aller chercher ailleurs des talents que nous avons en interne ? »
« Mauvais et antipathique », « le binôme (avec Léa Salamé) est en parfaite osmose… aussi prétentieux l’un que l’autre (…) », trop de mise en scène de leurs propres personnes et un manque de simplicité que je trouve regrettable… » « con et prétentieux », « ça suffit ! trop nul, trop prétentieux. Comment s’en débarrasser ? », « Insupportable petit-bourgeois de « l’esprit Canal » qui se prend sans doute pour quelqu’un de subversif alors qu’il n’est qu’un animateur qui fait le tapin pour l’oligarchie politico-financière », commentaires anonymes parus sur le site top.journaliste.com, un site de notation des journalistes.
« L’omission journalistique, qui est aussi un parti pris, s’aggrave encore lorsque l’on écoute le journal de 8h du lendemain, le 6 juin. Dans cette édition en effet, deux minutes sur seize reviennent sur la visite de Netanyahou а Paris, introduite en ces termes par Nicolas Demorand : « Un peu de culture et beaucoup de diplomatie au menu de la visite de Benjamin Netanyahou en France. » Marc Fauvelle, а qui il donne la réplique, enchaîne sur un sujet réussissant l’exploit de passer а nouveau sous silence les manifestations organisées la veille partout en France, centrant plutôt le sujet sur les actions BDS en versant dans l’amalgame le plus crasse : assimiler, а la faveur d’une construction pour le moins douteuse, la critique d’Israël а de l’antisémitisme. », Mediapart, 08/06/2018.
« Marc est un ancien de franceinfo, qui est allé grandir ailleurs, et qui est devenu l’une des grandes voix de l’information. Il est riche d’une expérience radio-télé qui va lui permettre de porter haut les couleurs du média global Franceinfo », Vincent Giret, directeur de France Info, Téléobs, 18/06/2018.
« Ensuite, le chiffre de « 85% » de salariés actionnaires est une invention de la part de Marc Fauvelle, dont on se demande s’il comprend lui-même ce qu’il raconte. Quant à utiliser ces chiffres pour interrompre Ruffin lorsque ce dernier évoque la redistribution des dividendes de Total – en suggérant que les salariés, « premier actionnaire », présideraient aux destinées de l’entreprise et empocheraient la majorité des bénéfices –, ce serait une vaste blague si, à la radio, dans la bouche de l’intervieweur, elle ne relevait pas de la pure désinformation », Acrimed, 21/02/2023.
« Durant ces échanges, nous lui avons indiqué […] que nous disposions de remontées attestant d’un “comportement rugueux”, de prises de parole autoritaires, voire brutales, de sa part, et nous avons tous été témoins, à certains moments, de ce comportement parfois limite. Nous ne contestons pas les qualités professionnelles de Marc Fauvelle qui est un pilier incontestable de la matinale de France Info, mais nous ne souhaitons pas être manipulés ni instrumentalisés », SDJ de Franceinfo, courriel interne cité dans Télérama, 12/05/2023.
« Vous ne trouverez personne pour dire que Marc a un caractère facile, il ne met pas toujours les formes dans ce qu’il veut dire […]. Il ne laisse rien passer éditorialement. La direction admet qu’elle a dû parfois le recadrer parce qu’il parle mal aux gens. Mais ce n’est pas le seul à la rédaction », une journaliste anonyme de Franceinfo, Ibid.
Crédit photo : Twitter@Marcfauvelle