La passion des médias au cœur des réseaux et du pouvoir
« Un homme à la zone d’influence considérable, sans doute plus grande encore que celle d’un ministre. Enquête sur un personnage au cœur de toutes les décisions importantes, navigant entre mécénat et cynisme économique. L’un des inconnus les plus puissants de France », « L’évangile selon St “Marc” », franceinfo.fr, 13/11/2011
Marc Eugène Charles Ladreit de Lacharrière est né en novembre 1940 à Nice. Issue de la noblesse ardéchoise, sa famille est originaire du village de Coux. Il est par ailleurs le neveu du général Jean Boucher de Crèvecœur, de René et Guy de Lacharrière, grands pontes du droit et de la diplomatie (le second fut notamment vice-président de la Cour internationale de justice de La Haye). L’un de ses grands-pères a fondé le très sélect Jockey Club (« “Mon grand père l’a cofondé”, soupire-t-il en signe d’impuissance »).
Attaché de direction (1970), fondé de pouvoir (1971), sous-directeur (1973) de la Banque de Suez, il fut directeur-adjoint (1975) puis directeur de la division affaires de la Banque d’Indochine et de Suez (1976). Entré chez L’Oréal comme directeur financier (1976), Marc Ladreit de Lacharrière y détint les postes de directeur général de l’administration et des finances (1977), de vice-président du comité de direction (1978), d’administrateur-membre du comité stratégique (1984), de vice-président directeur général-adjoint (1984–1991), et occupa, de 1974 à 1995, la vice-présidence du groupe d’édition Masson-Belfond-Armand Colin.
Il quitta L’Oréal (1991) pour fonder la Financière Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac), qui va prendre des participations dans diverses sociétés, d’autant qu’en parallèle de L’Oréal, il avait déjà été vice-président du groupe Masson Belfond Armand Colin, racheté avec le cousin de sa femme, Jérôme Talamon. En dehors de ces activités, la Fimalac contrôle également l’institut de sondages Sofres (qui contrôle Louis Harris France) depuis 1991.
Cet homme richissime, dont l’influence occulte est considérable, est présent dans le monde des agences de notation depuis 1992, en acquérant l’agence de notation anglaise de banques IBCA, en achetant en 1997 l’agence de notation américaine Fitch, devenue la 3ème agence mondiale de notation, puis en lançant une OPA, sur la 4ème agence de notation Duff & Phelps, devenant par la suite Fitch Ratings. « Pour Fitch, sa filiale de notation, MLL s’est surpassé. Son advisory committee réunit un concentré de maîtres du monde de tous bords politiques : Valéry Giscard d’Estaing, Hans Tietmeyer, Lamberto Dini, Laurent Fabius, Paul Volker… », « Les réseaux de Marc Ladreit de Lacharrière », lexpansion.lexpress.fr, 01/03/2003. En juillet 2013, cette agence a annoncé « avoir dégradé la note souveraine de la France de AAA à AA+ » (« Fitch Rating dégrade à son tour la note de la dette française à AA+ », latribune.fr, 12/07/2013).
Il ne détient plus que 20% de Fitch depuis 2014, ayant revendu le reste au groupe de médias américain Hearst en générant une plus-value estimée à 2,3 milliards d’euros.
Il devint en 1994 président de Sefimeg après avoir acheté, pour 3,7 milliards de francs, l’ensemble des biens des AGF, le premier propriétaire européen d’immeubles locatifs. En 2005, acquisition d’Algorithmics, leader des logiciels de gestion du risque financiers ; en 2010, rachat de Vega, leader français de l’exploitation de salles de spectacles, de sport et de manifestations économiques, et prise de participation à 40% dans « Gilbert Coullier Productions », n°1 français de l’organisation de spectacles (Johnny Hallyday, Céline Dion, Michel Sardou, Gad Elmaleh, Laurent Gerra, etc.) et le même pourcentage dans Auguri Productions (Diam’s, Vanessa Paradis, Juliette, etc.). En 2011, participation de 34% dans le Groupe Lucien Barrière (hôtels, casinos).
Mécène du musée du Louvre, il a été élu à l’Académie des Beaux-arts en 2006 au fauteuil de Gérald Van der Kemp (section des membres libres). En 2007, il devient président du conseil d’administration de l’Agence internationale des musées de France (France Muséums), organisme chargé notamment de réaliser le musée du Louvre à Abou Dabi.
En 2010, Marc Ladreit de Lacharrière crée, avec la journaliste franco-tunisienne Sonia Mabrouk, l’Association des Musées Méconnus de la Méditerranée (AMMed). Celle-ci a pour objectif de mettre en valeur des musées et lieux de culture peu connus du grand public afin de promouvoir le dialogue et le rapprochement des peuples entre les deux rives de la Méditerranée. Lorsqu’il choisit de s’exprimer dans les médias, chose rare, c’est au micro de Sonia Mabrouk sur Europe 1, comme le 16 octobre 2020.
Père de 4 enfants, il est le compagnon de l’énarque Véronique Morali, ancienne présidente de Fimalac Développement (branche des investissements diversifiés de Fimalac) et de la Commission du dialogue économique du Medef, désormais présidente de Webedia.
Grand Croix de la Légion d’honneur (décret du Président de la République Nicolas Sarkozy en date du 31 décembre 2010, pris sur le rapport du Premier ministre François Fillon).
Grand officier de la Légion d’honneur (par décret du Président de la République en date du 14 avril 2006, pris sur le rapport du premier ministre).
Formation
ENA : Sorti 17ème de la promotion Robespierre (1968–1970). « Un sacré millésime où figuraient Jacques Attali et Philippe Séguin, dont MLL était proche. A l’ENA, il a surtout formé sa bande de copains patrons, Étienne Pflimlin (ancien président du Crédit mutuel), Louis Schweitzer (ex-PDG de Renault), Philippe Lagayette (administrateur de Renault, PPR et Fimalac). L’écheveau de leurs relations est indémêlable. Un exemple : Lacharrière et Schweitzer causent shampooing au conseil d’administration de L’Oréal, arts premiers à la Société des Amis du musée du quai Branly, dînent avec leur copain Alain Minc ou font de bonnes affaires chez Piasa, la maison de ventes aux enchères qu’ils ont rachetée à François Pinault et au capital de laquelle on trouve aussi Laurent Fabius (dont Schweitzer fut le directeur de cabinet) », « Les petits secrets de Marc Ladreit de Lacharrière, le patron de Fimalac », capital.fr, 16/04/2012.
Parcours professionnel dans les médias et la culture
Il prend une participation de 30% dans Le Point et 12 % dans L’Expansion, essaie de racheter Les Échos en 2007 (mais Bernard Arnault l’emportera) et La Tribune (2008). Il détient, à partir de 1993, le groupe Valmonde (Valeurs actuelles, Le Spectacle du monde, Le Journal des Finances). Dans Les Bonnes fréquentations, Histoire secrète des réseaux d’influence (Livre de poche, 1998) Sophie Coignard et Marie-Thérèse Guichard affirment que « Marc de Lacharrière a racheté voici quelques années l’hebdomadaire Valeurs actuelles pour le mettre au service des idées défendues par Philippe Séguin », son condisciple de la promotion Robespierre. Ayant échoué dans cette tentative, il vend le groupe à Serge Dassault, empochant 70 millions de francs de bénéfices.
Le 3 février 2003, « dans les salons de l’Interallié, il remettait les insignes de la Légion d’honneur au président de l’Association des journalistes économiques et financiers (Ajef), rédacteur en chef au Monde [Serge Marti], en lui avouant sa “passion névrotique pour ce journal”. “C’était sympa, hein?” commentera-t-il plus tard », « L’adresse de Lacharrière », lexpress.fr, 13/03/2003.
Président de La Revue des Deux Mondes, cette publication lui permet d’étoffer « un des plus beaux réseaux de pouvoir et d’influence de la place de Paris. Vous avez dit réseau ? Prenons son agenda. Ce soir du 17 décembre 2002, le Cercle de la Revue des Deux Mondes a dû refuser du monde et prendre ses quartiers dans le très chic pavillon Gabriel, histoire d’être plus au large. Car ce cercle, animé par notre héros, reçoit Jean-Pierre Raffarin, et tous sont venus là pour l’écouter, à l’invitation de MLL. De l’ambassadrice de l’Inde à Édouard de Rothschild, en passant par Hugues Gall, directeur de l’Opéra de Paris, Antoine Bernheim, cacique prestigieux de la banque Lazard, ou Serge Dassault : “La réussite, c’est sans doute aussi pour lui de pouvoir présenter le Premier ministre”, glisse un proche. Trois semaines plus tôt, c’était Valéry Giscard d’Estaing qui était l’invité et, le 23 janvier 2003, Francis Mer, le ministre de l’Économie : “Enfin, un patron à la tête des Finances, et la vente du Lyonnais, quelle idée de génie!” complimente alors l’hôte tout souriant devant ses convives, qui attaquent leur persillé d’agneau au foie gras. Parmi eux, le gouverneur de la Banque de France, Jean-Claude Trichet, le Prix Nobel Georges Charpak, etc. », « L’adresse de Lacharrière », lexpress.fr, 13/03/2003.
« Il sponsorise le “prix du livre politique” et le “prix du livre économique”, dont les jurys sont composés de journalistes », « Qui est Marc Ladreit de Lacharrière, nouveau champion du Web français ? », rue89.fr, 11/07/2013.
Webedia
En mai 2013, il reprend la société française Webedia (qui édite les sites PurePeople, PureCiné, PureMédias, AlloCiné) au fonds d’investissement américain Tiger. « Tranquillement, il indique qu’AlloCiné et ses différents sites “pure” accueilleront au total “un tiers des Français qui vont sur le Web tous les mois”. Selon le communiqué de Fimalac (sa holding) on assiste à la naissance du “quatrième groupe media numérique français”, “leader sur la thématique du divertissement” », « Qui est Marc Ladreit de Lacharrière, nouveau champion du Web français ? », rue89.fr, 11/07/2013.
En septembre 2015, Webedia rachète Mixicom, qui possède des chaînes YouTube de stars (Norman et Cyprien en tête) pour 75 millions d’euros. « Ça lui permet de s’adresser à des cibles plus jeunes », franceinfo, 08/04/2017. Depuis lors, l’homme s’efforce de créer des synergies entre Webedia et Fimalac Entertainment, pôle spectacle vivant du groupe. Webedia assure ainsi une couverture publicitaire et des développements numériques pour les agences artistiques sous pavillon Fimalac (AS Talents qui représente des acteurs comme Jean Reno et Christian Clavier ; Auguri Productions qui produit les chanteurs Stromae et Angèle). En mettant la main sur des salles de concerts et des festivals, dont le festival belge de musiques urbaines des Ardentes en Belgique en 2019, le milliardaire contrôle tous les maillons de la chaîne culturelle francophone.
La stratégie du groupe est complètement bouleversée l’année suivante et la fermeture prolongée des salles de spectacle paralyse le groupe. Si Webedia peut se permettre de tailler dans ses effectifs et de mettre en place un plan d’économies de 50 millions d’euros à l’international pour contrer la perte de revenus publicitaires, Fimalac Entertainment est plus en délicatesse. Tant et si bien que le patron se fend d’une tribune dans Le Monde où il interpelle le gouvernement sur son inflexibilité au sujet de la réouverture des théâtres. Selon lui, la distanciation sociale y est plus garantie que dans d’autres sphères de la société : « Nos spectateurs arrivent en transports en commun, où la distanciation est une illusion, et sont soumis dans nos salles à des règles plus drastiques que nulle part ailleurs ».
Lagardère
À l’été 2020, Jean-Luc Lagardère doit se trouver des alliés de poids afin de contrer l’offensive du fonds britannique Amber, alors,premier actionnaire du groupe (16 % des actions et 14 % des voix à l’assemblée générale) et très critique vis-à-vis de sa direction, qui souhaite révoquer le conseil de surveillance pour le détrôner. Son ami de vingt ans, Nicolas Sarkozy, se démène pour sauver le navire et joue les entremetteurs dans le monde des affaires pour rallier des actionnaires potentiels à la cause de l’héritier en péril. Sarkozy convainct alors le filloniste Ladreit de Lacharrière (les deux hommes siègent conjointement au conseil d’administration des casinos Barrière) d’entrer au capital à hauteur de 3,5%, un investissement peu risqué pour le propriétaire de Webedia dans la mesure où le cours de l’action Lagardère est au plus bas. Il est possible que ce dernier, déjà propriétaire de salles de spectacles, lorgne sur certaines salles détenues par Lagardère, à l’image des Folies Bergères.
Parcours militant
Professant « un libéralisme social mâtiné d’audace sur certaines questions sociétales, comme la diversité », il a créé en 2006 avec Yamina Benguigui et le producteur Philippe Dupuis Mendel, une société de production spécialisée, Elemiah. Leurs objectifs est de « donner une impulsion en faveur de l’intégration des minorités ethniques » et « d’investir et de développer le marché du cinéma, de la télévision, de l’internet et de la publicité “ethnique”. Parce que l’image est un outil essentiel de lutte contre les préjugés et d’évolution des mentalités, Elemiah veut être un creuset d’intégration et de représentation de la France multiethnique, de la France d’aujourd’hui. »
Fondateur de la Fondation « Culture & Diversité » présidée désormais par sa fille Éléonore et Élise Longuet (fille de Gérard Longuet) dont la mission est « de favoriser l’accès des jeunes issus de l’éducation prioritaire aux arts et à la culture. » Pour la financer il reverse l’intégralité de ses bonus, soit près de 1 million d’euros par an (« Les petits secrets de Marc Ladreit de Lacharrière, le patron de Fimalac », capital.fr, 16/04/2012. La Fondation « permet à 2 700 élèves d’élever leur esprit, d’intégrer pour une poignée les grandes écoles d’art ou encore de se produire au Théâtre du Rond-Point, à Paris. Quant à notre Ardéchois, il n’y manque jamais les spectacles d’impro coordonnés par son nouvel ami, Jamel. » (Idem). En juin 2013, « François Hollande et une partie de son gouvernement se sont retrouvés au théâtre du Rond-Point à l’occasion de l’anniversaire de la Fondation Culture et Diversité » (voir les photos). Le club Averroès « a signé [en 2010]́ un partenariat avec la Fondation “Culture et diversité” de Marc Ladreit de La Charrière, afin de placer 5 jeunes dans des productions de la filiale MFP. » (Médias et diversité rapport annuel 2010 du Club Averroés). Multimédia France Productions (MFP) « est une société de droit privé, détenue à 100% par le groupe France Télévisions, filiale spécialisée dans la production de programmes télévisuels et le sous-titrage » (source : wikipédia). MFP produit notamment « La Nuit du Ramadan » sur France 2.
En 2020, le milliardaire intensifie son activité philanthropique en annonçant reverser 10 % de sa fortune, soit 470 millions d’euros, à une fondation contre l’exclusion qui portera son nom. Deux ans plus tôt, il avait fait don de sa collection personnelle d’art premier, estimée à 52 millions d’euros, de 36 œuvres africaines et océaniennes au musée du Quai Branly, dont il était déjà un mécène important. « Ma famille et moi avons ensuite pensé franchir un pas supplémentaire : les donner… Pour concrétiser ainsi des valeurs qui sont les nôtres, de partage, de transmission. Nous avons voulu que cette collection devienne la propriété de tous à travers ce musée qui symbolise, à mes yeux, la tolérance, le respect des autres, l’universalité des cultures » (Paris Match). Une des galeries du musée porte son nom en guise de reconnaissance.
SOS Racisme
Dans Le Monde du 5 février 1992, celui-ci déclare : « Je suis l’un des fondateurs de SOS Racisme. » « Il n’a certes manifesté que deux fois dans sa vie, en 1984 pour l’école libre et en 1986 pour SOS-Racisme: “J’accompagne mes enfants”, précise-t-il à Laurent Fabius, étonné de le trouver là », « L’adresse de Lacharrière », lexpress.fr, 13/03/2003
Il a participé à la création de la Fondation « Agir contre l’exclusion » créée par Martine Aubry, « qui agit contre l’exclusion du marché du travail des personnes issues de l’immigration. » (lien : ) et en fut vice-président de 1993 à 2002.
Relations avec François Fillon
En 2017 il est dans le viseur des médias pour avoir donné un emploi présumé fictif à Pénelope Fillon dans la Revue des Deux Mondes – elle est payée 3900 € par mois pendant 20 mois pour des notes de lecture dont seules deux sont publiées par la revue. Par ailleurs Challenges révèle qu’il a demandé plusieurs missions à François Fillon, payées plusieurs dizaines de milliers d’euros pièce et le Canard Enchaîné dévoile l’existence d’un prêt sans intérêts de 50.000 € consenti à François Fillon – et remboursé depuis.
En décembre 2018, dans le cadre d’une procédure de plaider-coupable (CRPC) suite à sa mise en examen pour abus de biens sociaux dans cette affaire, il est condamné à huit mois de prison avec sursis et 375.000 € d’amende.
Par ailleurs, Fillon a longtemps été un habitué des dîners mensuels de la Revue des Deux Mondes qui se déroulaient au Georges V à Paris. Le fils du ténor déchu de la droite, Édouard, aurait effectué un stage de trois mois au sein de l’agence de notation en 2012.
Ce qu’il gagne
En mars 2012, le magazine Forbes le qualifie de milliardaire en dollars, le classant au 153ème rang mondial (avec 73 autres personnes ex æquo). En 2007, il fait son entrée dans le classement des milliardaires français avec une fortune nette estimée de 1,6 milliard d’euros. Sa fortune étant largement liée à son patrimoine professionnel — à savoir Fimalac, cotée en Bourse -, celle-ci a été réévaluée en 2009 à la baisse à hauteur de 922 millions d’euros (35ème en France). En 2008, en plus des dividendes empochés au titre d’actionnaire majoritaire de Fimalac, il a touché une rémunération de 2,4 millions d’euros comme dirigeant de la société (source : Wikipédia). La holding de tête du groupe, Fimalac Participations, est immatriculée au Luxembourg.
« Actionnaire à 80% de Fimalac, MLL (comme écrivent dans leurs mails ses collaborateurs) touche chaque année près de 34 millions d’euros de dividendes », « Les petits secrets de Marc Ladreit de Lacharrière, le patron de Fimalac », capital.fr, 16/04/2012
Publications
Le droit de noter: Les agences de notation face à la crise, Grasset, 2012.
Collaborations
Non renseigné
Il l’a dit
« Je suis libéral dans la tête et progressiste dans le cœur », « Les réseaux de Marc Ladreit de Lacharrière », lexpansion.lexpress.fr, 01/03/2003
« Je suis quelqu’un d’ouvert. J’ai des relations, oui, mais, attends, un homme de réseau, moi ? » Idem.
« En 2008, Fillon a eu le courage de dire aux Français dans quel état se trouvait la France quand d’autres nous expliquaient que la crise était derrière nous. Est-ce que le Président se rend compte que la France est un des seuls pays où un entrepreneur doit prendre 100 % des risques pour laisser au final à ses enfants entre 15 % et 17 % de la richesse qu’il a produite? Nos entreprises intermédiaires ont les niveaux de profits les plus faibles d’Europe. Si Hollande ne comprend pas cela… », « Docteur Fitch & Mister Marc », lejdd.fr, 03/12/2012
« Nous ne promouvons que des artistes de langue française comme Céline Dion, Michel Sardou, Johnny Hallyday, Vanessa Paradis ou Laurent Gerra. Webedia fait partie de ces pépites qui font la fierté de l’Internet français, au même titre qu’AlloCiné ou Dailymotion », « Lacharrière s’offre le groupe Webedia », lefigaro.fr, 17/05/2013
« Nous avons mené une forte croissance externe pendant cinq ans, mais une addition de sociétés n’est pas un groupe unifié et il est nécessaire d’ajuster la stratégie. Nous sommes en mesure de le faire, contrôlant 100 % du capital à travers Fimalac, cas unique dans l’Hexagone. Nous sommes leader en France puisque nous y avons 100 % de nos salles et que 100 % de nos artistes sont français. Et nous entendons rester le fer de lance de la culture française dans le spectacle vivant », Les Échos, 05/02/2018.
Sa nébuleuse
Membre du Club Le Siècle
« Joli numéro, Marc Ladreit de Lacharrière est évidemment membre du célèbre Jockey Club comme d’autres cercles parisiens, le Siècle, le Polo, l’Interallié », « Docteur Fitch & Mister Marc » (lejdd.fr, 03/12/2012). « Marc Ladreit de Lacharrière est membre d’une liste impressionnante de clubs où se retrouve une certaine élite politique, économique et culturelle : le Siècle, le groupe de Bildeberg, le Polo de Bagatelle, le Maxim’s Business Club et le Jockey Club. Il est également membre de l’Association d’entraide de la noblesse française » (franceinfo, 08/04/2017). Le club Le Siècle a été fondé en 1944, il réunit, depuis plus de 60 ans, la quasi-totalité du pouvoir politique, économique, financier ou médiatique français. Soit environ 600 personnes qui concentrent entre leurs mains l’essentiel du pouvoir. Tout gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, a du tiers à la moitié de ses membres qui y appartient. (Au cœur du pouvoir, Emmanuel Ratier). Des journalistes participent à ces dîners mensuels comme David Pujadas (France 2), Michel Field (Europe 1), Arlette Chabot (Public Sénat), Alain-Gérard Slama (Le Figaro, France Culture), Claude Imbert (Le Point), Franz-Olivier Giesbert (Le Point, France 2), Emmanuel Chain, Laurent Joffrin, etc.
Groupe Bilderberg
De 1989 à 1993, il est membre du comité de direction du Groupe de Bilderberg. Président de la section française du groupe Bilderberg et de l’association Les Amis français du Bilderberg, (sa compagne, Véronique Morali, était la trésorière). Son objet était d’« assurer la promotion et le développement de l’image, de la renommée et du rayonnement du Bilderberg en France ». L’association était domiciliée à l’adresse même de Valeurs actuelles. François d’Orcival, président du Comité éditorial et membre du Conseil de surveillance de l’hebdomadaire Valeurs actuelles et administrateur de La Revue des deux Mondes est membre lui aussi du groupe de Bilderberg.
« S’il a des amis politiques de tous bords, il s’engage pour Chirac, s’insurge contre la loi de modernisation sociale, se fend d’une tribune dans Le Monde contre l’ISF », « L’adresse de Lacharrière », lexpress.fr, 13/03/2003. « Politiquement, il est d’une prudence de Sioux. Il a des amis de tous bords, de Gérard Longuet à Martine Aubry. Il est de droite, mais Sarkozy n’est pas sa tasse de thé (litote). Il professe un libéralisme social mâtiné d’audace sur certaines questions sociétales, comme la diversité pour la promotion de laquelle il a monté une fondation (Culture et diversité) et, avec Yamina Benguigui, une société de production spécialisée, Elemiah. Son grand homme est le consensuel Philippe Séguin, camarade de promotion de l’ENA. Il a un temps recruté chez Fimalac l’ex-plume de ce dernier, l’essayiste Nicolas Baverez. Il adore en tout cas le débat politique et économique, « Qui est Marc Ladreit de Lacharrière, nouveau champion du Web français ? », rue89.fr, 11/07/2013
Gauche
Manuel Valls : « Tenant d’une ligne économique plutôt libérale au PS, Valls s’entretient régulièrement avec plusieurs dirigeants, comme Henri de Castries (AXA), Stéphane Richard (Orange), Alexandre Bompard (Fnac), Martin Bouygues ou Marc Ladreit de Lacharrière (Fimalac) », « Réseaux : Manuel Valls et ses sentinelles », parismatch.fr, 07/12/2012
Ami de Laurent Fabius : « En raison de sa vieille amitié qui le lie à Marc Ladreit de Lacharrière, Laurent Fabius n’a pas annulé un dîner organisé par la Revue des Deux Mondes, propriété de l’homme d’affaires », « En course pour Matignon, Laurent Fabius délaisse sa Normandie », Challenges, avril 2012. Laurent Fabuis « s’est bien rapproché de l’univers familial en devenant actionnaire pour un million d’euros, en 2008, de la société de vente aux enchères Piasa [http://www.piasa.auction.fr/FR/who.php]. Mais il s’est surtout allié, pour la circonstance, à cinq amis issus du milieu qu’il s’est lui-même choisi : Charles-Henri Filippi, ancien président de la banque HSBC, Jérôme Clément, l’ex-président d’Arte, Serge Weinberg, président d’un fonds d’investissement, qui fut son chef de cabinet au ministère du budget en 1981–1982, Christian Blanckaert, l’ancien directeur général d’Hermès, et enfin Marc Ladreit de Lacharrière, patron de Fimalac (également mécène et 25e plus grande fortune de France), auxquels se sont notamment joints, depuis, l’avocat Jean-Michel Darrois, l’ancien patron de Renault Louis Schweitzer ou le banquier Lionel Zinsou », « Les Fabius, une histoire française », lemonde.fr, 02/05/2013
Trois ministres du gouvernement socialiste actuel collaborent « de près avec la Fondation Culture et Diversité : Yamina Benguigui, ministre déléguée à la Francophonie, soutenait tout récemment le Trophée de l’improvisation au côté de Jamel Debbouze ; Aurélie Filippetti, ministre de la Culture, et Vincent Peillon, ministre de l’éducation, se sont associés avec la Fondation Culture et Diversité pour créer le prix de l’Audace artistique et culturelle afin de favoriser des initiatives permettant la rencontre des écoliers, collégiens et lycéens avec la culture. Le 15 mai dernier, seize projets finalistes ont été désignés par un jury d’acteurs de la culture présidé par Jamel Debbouze qui soutient depuis longtemps la fondation », « François Hollande et ses ministres : Anniversaire décontracté au Rond-Point », purepeople.com, 05/06/2013
Ami de Jean-Charles Naouri (Casino) : Jean-Charles Naouri, a été directeur de cabinet de Bérégovoy à Bercy et associé-gérant de Rothschild & Cie Banque, avant de prendre le contrôle du groupe de distribution Casino, et de devenir l’une des plus importantes fortunes (55ème) de France estimée, en 2011, à 883 millions d’euros par le magazine Challenges. Jean-Charles Naouri est aussi conseiller de la Banque de France, administrateur de Rothschild & Cie Banque et de Fimalac. Directeur de cabinet de Pierre Bérégovoy de 1982 à 1986, successivement au ministère des Affaires sociales puis au ministère de l’Économie et des Finances, il est le père de la réforme des marchés financiers entre 1984 et 1986 (création du MATIF, du MONEP, des certificats de dépôt, des billets de trésorerie). Il est l’architecte de la dérégulation des marchés financiers en France en allégeant le contrôle des changes et en supprimant l’encadrement du crédit. Ces mesures ont notamment pour conséquence la suppression des réserves obligatoires sur les crédits accordés par les établissements bancaires et sont aujourd’hui considérées par un certain nombre d’économistes comme en partie responsables du gonflement incontrôlé de la masse monétaire et de la dette ayant conduit à la crise bancaire et financière de l’automne 2008 (source : wikipédia). Il est le frère de Jean-Yves Naouri, directeur des opérations du groupe Publicis et trésorier de la campagne du candidat socialiste et futur président de la République François Hollande.
Droite
« Ses amis de droite, son condisciple de l’ENA, Philippe Séguin et François Fillon, il les a choisis dans la famille gaulliste sociale (…) Depuis Jacques Chirac, François Fillon est l’un des rares hommes politiques à trouver grâce à ses yeux », « Docteur Fitch & Mister Marc », lejdd.fr, 03/12/2012
Membre du Cercle Renaissance : Il « s’impose comme un réseau relationnel et amical rassemblant, par-delà les étiquettes politiques et les confessions, tous ceux qui entendent affirmer la nécessité d’une renaissance des valeurs culturelles, civiques, morales et spirituelles. » Fondé le 26 février 1970 ce Cercle se présente comme une « association culturelle, statutairement apolitique et aconfessionnelle. » En 1987, Marc Ladreit de Lacharrière, alors vice-président directeur général de L’Oréal, remettait à René Sedillot, rédacteur en chef de La Vie française, le prix Renaissance de l’économie.
Selon la lettre d’informations Faits et Documents (n°321) d’Emmanuel Ratier, il assistait en 1999 « à la réception de Jean-Marie Le Pen et de son épouse par l’Union des intellectuels européens (National Hebdo, 18 février 1999). »
Sa table ronde VIP : « Éclectique, MLL apprécie Laurent Fabius comme VGE, ou l’ancien président de la Réserve fédérale américaine, Paul Volker. (…) Comme beaucoup de patrons, il côtoie Alain Minc, mais aussi le Prix Nobel de physique Georges Charpak et le directeur du Louvre, Henri Loyrette », « Les réseaux de Marc Ladreit de Lacharrière », lexpansion.lexpress.fr, 01/03/2003
Ses camarades énarques : « Sa promotion (Robespierre) à l’ENA figure parmi les plus prestigieuses des années 60. MLL s’y est forgé de solides amitiés : du patron de Renault, Louis Schweitzer, au président du Crédit mutuel, Etienne Pflimlin, en passant par Philippe Lagayette, PDG de la banque JP Morgan & Cie. » Idem.
Warburg Pincus : « il possède 5% de la société de gestion à New York, présidée par Timothy Geithner l’ancien Secrétaire au Trésor d’Obama au moment de la crise financière. Là encore une fenêtre rare dans le petit cercle des maîtres du monde », Challenges, 08/03/2017.
Sa compagne Véronique Morali est par ailleurs membre du conseil de surveillance de la Compagnie Financière Edmond de Rothschild ; membre du Conseil de surveillance de Publicis Groupe ; administrateur de Coca Cola (Atlanta) ; co-fondatrice du Women Corporate Directors Paris (réseau unique de femmes membres de conseils d’administration) ; présidente du Women’s Forum for Economy and Society. En août 2009, Véronique Morali prend part à la Commission du Grand Emprunt, commission chargée de réfléchir à l’usage du futur « grand emprunt national », coprésidée par les anciens Premiers ministres Alain Juppé et Michel Rocard.
Ils ont dit
Le magazine de la LICRA : « De plus en plus de fondations privées s’intéressent à l’accès à la culture des publics difficiles. Sur les cinq premières années, Culture et Diversité, la fondation créée par la société financière Fimalac de Marc Ladreit de la Charrière, et dotée d’un fonds de 15 millions d’euros, a permis à 6 700 jeunes des zones d’éducation prioritaire d’intégrer des programmes mêlant contacts avec des œuvres et ateliers pratiques, dans des domaines aussi divers que le théâtre, la photo, la danse, les arts plastiques. Soucieuse de cohésion sociale, la fondation travaille également sur l’égalité des chances : 4 600 élèves repérés dans les sections artistiques des lycées de Zep sont ainsi suivis, aidés, préparés aux concours et accompagnés tout au long de leurs études dans des écoles aussi prestigieuses que Boule, Estienne, la Fémis (cinéma), l’Institut national du patrimoine ou les Beaux- Arts. Mais la fondation, qui a signé une convention avec l’Education nationale, va encore plus loin : « Nous contribuons à réajuster le profil des connaissances enseignées au lycée en fonction des exigences des écoles », explique la déléguée générale, Éléonore Ladreit de la Charrière, une ancienne spécialiste du micro-crédit en Inde. Conséquence : alors que la moyenne nationale des abandons en école d’art est de 30 %, Culture et Diversité n’a enregistré jusqu’ici que 3 % de défections », « Le temps des passeurs de passion », Le droit de vivre, n°639 de juin 2012
« Avec le rachat de PurePeople et d’AlloCiné, nouveau virage, nouvelle surprise. On est désormais loin du stockage des matériaux chimiques. Mais on s’approche plus des deux passions qui font vibrer Marc Ladreit de Lacharrière : les médias et, roulement de tambours, la défense de la France », « Qui est Marc Ladreit de Lacharrière, nouveau champion du Web français ? », rue89.fr, 11/07/2013
« Du haut de ses 70 ans, c’est le patron le plus schizophrène de France. Propriétaire de Fitch, la troisième agence mondiale de notation, il fait trembler les Etats et leurs peuples à coups de A moins ou de B passable. Puis il se rachète en faisant découvrir Molière aux élèves des banlieues défavorisées. Quasi milliardaire, l’ancien vice-président de L’Oréal (jusqu’en 1991) agace ses collègues en réclamant la taxation exceptionnelle des riches pour surmonter la crise. Membre du Cercle interallié, du Jockey Club, du cercle de Bilderberg, il se pique pourtant de n’appartenir à aucun club patronal et surtout pas au Medef. » « Les réseaux de Marc Ladreit de Lacharrière », lexpansion.lexpress.fr, 01/03/2003
« MLL a multiplié les bons coups, soutenu à ses débuts par la Banque de Suez, puis par le Crédit lyonnais des années Tapie. Ses plus belles plus-values ? LB Chimie (stockage portuaire), la Sofres, rachetée par Taylor Nelson « à un prix qui ne se refuse pas », ou les éditions Masson, qu’il a cédées 370 millions de francs pour un emprunt initial de 20 millions. » Idem.
« Un homme à la zone d’influence considérable, sans doute plus grande encore que celle d’un ministre. Enquête sur un personnage au cœur de toutes les décisions importantes, navigant entre mécénat et cynisme économique. L’un des inconnus les plus puissants de France », « L’évangile selon St “Marc” », franceinfo.fr, 13/11/2011.
« Dans son livre, Le Droit de noter, il considère que les agences ont fait le job et que ce sont les politiques, Nicolas Sarkozy en tête, qui ont fauté par lâcheté et incurie… », « Docteur Fitch & Mister Marc », lejdd.fr, 03/12/2012.
Éléonore Ladreit de Lacharrière : « Son éducation catholique et ardéchoise joue très certainement un rôle. Il estime que sa réussite est due à son appartenance au système français, et entend lui rendre la pareille. En ce sens, il a une conception américaine de la redistribution », « De nouveaux programmes verront le jour », News Tank Culture, 07/03/2013.
« Quand je montais le projet Chauvet (la candidature Unesco et l’espace de restitution, NDLR), je cherchais un ambassadeur. On m’a soufflé son nom, confie le député Pascal Terrasse. La rencontre s’est tout de suite très bien passée. » En entrant dans le bureau-musée de “MLL”, un hôtel particulier du cossu VIIe arrondissement de Paris, l’élu se souvient d’avoir été marqué par une « énorme » carte de l’Ardèche. « J’ai tout de suite vu son très fort attachement pour notre département », sourit le député socialiste. « Cette carte figure dans le hall d’entrée, confirme Marc Ladreit de Lacharrière. Elle est vue par des visiteurs qui viennent du monde entier. », Le Dauphiné Libéré, 30/11/2016.
« C’est François Fillon qui a décoré Lacharrière des insignes de Grand Croix dans l’ordre de la légion d’honneur, une distinction extrêmement rare, puisque seul le banquier Antoine Bernheim l’avait obtenue dans les rangs du business avant lui. On connaît l’attrait de patron de Fimalac pour la fréquentation du monde politique: il a reçu tout le monde, à gauche ou à droite, au Cercle de la Revue des deux mondes, mais il lui importe davantage de tutoyer ministres et leaders de l’opposition au sein de ce public choisi, plutôt que de rajouter un canapé à sa rosette… », Challenges, 08/03/2017, op.cit.
« À 76 ans, Marc Ladreit de Lacharrière n’aspire à aucune responsabilité. Ami et confident de François Fillon depuis les années Séguin – les deux hommes vouent une grande fidélité à l’ancien Président de l’Assemblée nationale -, le patron de Fimalac n’a en fait qu’un véritable intérêt au soir de sa vie : exister aux yeux de ceux qui comptent », ibid.
« Du jamais vu. Sur les 28 363 fauteuils des théâtres privés parisiens, 5 794 appartiennent désormais à Marc Ladreit de Lacharrière. En rachetant, mi-novembre, les Théâtres de Paris, de La Michodière et des Bouffes parisiens, le patron de Fimalac, qui avait déjà dans son escarcelle les Théâtres Marigny, de la Madeleine et de la Porte-Saint-Martin, est devenu le plus gros propriétaire de scènes privées dans la capitale. », Le Monde, 20/12/2019.
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