Diversitaire honoris causa
Passionnée par les affaires de société et les coulisses des procès médiatisés, Marie-France Etchegoin exerce depuis le milieu des années 80 un journalisme à la fois exigeant, à l’ancienne, et très orienté vers une gauche libérale libertaire. Enquêtrice très informée, elle a participé à faire la lumière sur l’affaire Alègre qui avait sali Dominique Baudis, ou raconté par le menu l’histoire de François-Marie Banier avec Liliane Bettencourt, et révélé les ressorts du système Soral.
C’est aussi une idéologue qui cherche absolument à démontrer sa thèse et met dans la bouche de ses interviewés des mots qu’elle aurait aimé les entendre prononcer, au mépris parfois de la vérité. Ainsi, elle n’hésite pas à exécuter Éric Zemmour dans Vanity fair, en mars 2020, alignant les contre-vérités sur le personnage et son entourage. Elle fait aussi naturellement l’apologie des « migrants » en tant qu’« ouverture à l’autre » et « France de demain ». Marie-France Etchegoin (en basque « maison haute »), représente davantage l’ancien monde, un condensé de la génération Mitterrand, qui tient toujours le haut du pavé, près de quarante ans après, se recyclant de journaux en journaux.
Formation
- 1985 – Maîtrise de lettres à la Sorbonne-Nouvelle
- 1986 – diplômée du Centre de formation des journalistes (CFJ)
Parcours professionnel
En 1986, elle débute à Europe 1, après avoir remporté la bourse Lauga, concours organisé par la radio auprès des étudiants en journalisme.
Dès 1987, elle passe au Nouvel Observateur, où elle exerce dans les services politique et société, successivement en tant que grande reporter, puis rédactrice en chef des pages « enquête ». Une trajectoire classique mais rapide.
En 2014, elle quitte L’Obs dont elle juge la ligne pas assez à gauche, et commence à collaborer à Vanity fair. Elle travaille aussi comme éditrice et apporter de manuscrits pour Jean-Claude Lattès.
Elle écrit aussi des portraits pour Le Monde, comme celui de Matthieu Kassowitz en 2017, campé en héros tourmenté et complotiste du Bureau des légendes.
Parcours militant
En 2007, elle soutient la campagne de la candidate Ségolène Royal, et milite activement dans ce sens dans les pages du Nouvel Observateur.
Elle est engagée auprès des « migrants » depuis 2016, à qui elle consacre un livre, vantant leur apport bénéfique à la société française.
Ce qu’elle gagne
Non renseigné
Publications
- Eva ou la Justice est un roman (avec Matthieu Aron), Robert Laffont, 2003 : dans cette biographie de la juge et femme politique Éva Joly, elle décrit le monde obscur de la justice. Elle le reprend et le complète en 2013 dans L’Indignée de la République, (avec Matthieu Aron), Robert Laffont.
- Code Da Vinci : l’enquête (avec Frédéric Lenoir), Robert Laffont, 2004 : en réponse au best-seller de Dan Brown, Marie-France Etchegoin débusque le complotisme contemporain et notamment les contre-vérités sur l’histoire de l’Église.
- Le bûcher de Toulouse : D’Alègre à Baudis : histoire d’une mystification, (avec Matthieu Aron) Grasset, 2005 : avec cette enquête fouillée, elle réhabilite le maire de Toulouse, injustement condamné par le tribunal médiatique et populaire
- La Saga des francs-maçons (avec Frédéric Lenoir) Robert Laffont, 2009 : où elle tente de minimiser le rôle et l’influence des frères dans la vie française.
- Un milliard de secrets, Robert Laffont, 2011 : récit haletant de la manipulation de la vieille madame Bettencourt par l’aventurier et séducteur François-Marie Banier.
- Et soudain, ils ne riaient plus (avec Marie-Amélie Lombard, Dorothée Moisans, Thierry Lévêque), Les Arènes, janvier 2016 : livre collectif sur le drame de Charlie Hebdo et de l’Hyper Cacher.
- Marseille, le roman vrai, Stock, 2016 : description romancée d’une cité phocéenne gangrenée par le crime et la corruption, où « le shit et le chic s’entremêlent ». Une des familles citées au cours de cette enquête fera un procès à la journaliste, pour atteinte à sa réputation, mais le perdra.
- J’apprends le français, Jean-Claude Lattès, 2018 : récit, sur un mode démagogique, de son expérience de professeur de français auprès des migrants à Paris.
Elle a aussi co-écrit le scénario de Notable, donc coupable, réalisé par Francis Girod en 2007 (2x90 minutes) pour France 2.
Distinction
Elle a reçu le prix Françoise Giroud pour son article « Antisémite, national-socialiste : comment devient-on Alain Soral ? » publié en janvier 2014.
Elle a obtenu le « Prix étudiant du Livre Politique » en 2017 pour son livre Marseille, le roman vrai.
Elle l’a dit
« Se présenter à une présidentielle quand on est une femme n’est pas encore dans l’ordre – juste – des choses. Royal doit vaincre Sarkozy. Et une armée de préjugés », Le Nouvel Observateur, 13 février 2007
« Je n’imaginais pas que Sharokan, Ibrahim ou Salomon m’en apprendraient autant sur moi-même et qu’à travers eux, j’allais redécouvrir la complexité et la richesse de la langue française et aussi ce qui, au fond, nous constitue et qui fait trait d’union au-delà des frontières : la force de la parole ». (J’apprends le français)
« Ces demandeurs d’asile seront et sont déjà les porte-paroles de la langue française » (Europe 1)
Sa nébuleuse
- Les éditions Jean-Claude Lattès
- Mathieu Aron
Ils ont dit
« Marie-France Etchegoin donne l’impression qu’elle a recueilli les propos qu’elle cite en usant de guillemets, ce n’est absolument pas le cas », Rachida Tir, membre d’une famille marseillaise s’estimant diffamée par son livre Marseille, le roman vrai.
Photo : capture d’écran vidéo Le Verbe du Soleil via YouTube