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Marine Turchi

16 novembre 2024

Temps de lecture : 21 minutes
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Marine Turchi

Temps de lecture : 21 minutes

L’art de l’objectivité subjective

Née en 1984, Marine Turchi s’est illustrée par des débuts prometteurs dans le journalisme, avec plusieurs récompenses à la clé. Suite à cette brève ascension, elle a rejoint Médiapart, le site fondé par Edwy Plenel en 2008, lors de son lancement. Aujourd’hui, elle couvre, au sein de ce média marqué à gauche, l’information concernant la « droite et de l’extrême-droite ». Détail amusant : son nom de famille, qui atteste des origines méridionales, signifie en italien « turc » et, par extension, « cruel » ou « féroce ».

Factuelle jusqu’au bout des guillemets, on croirait par­fois ses arti­cles rédigés par un auto­mate. Cepen­dant, l’an­gle idéologique ne manque jamais de transparaître par le biais d’un procédé fort utile : faire par­ler les autres à sa place. D’où l’in­térêt des guillemets. Ain­si, lorsqu’il s’ag­it de vom­ir la droite ou ce qui est com­muné­ment appelé, dans les rangs de Médi­a­part, l’« extrême-droite », Marine Turchi parvient tou­jours à dégot­er un spé­cial­iste ou un opposant de ser­vice pour con­duire son arti­cle pré­cisé­ment là où elle le souhaite, c’est-à-dire de l’autre côté d’une ligne où pul­lu­lent les fas­cistes, nazis et autres réacs en tout genre. « Tant de tal­ent avec tant de par­tial­ité ! » dira le mag­is­trat Philippe Bil­ger sur Twit­ter, réagis­sant à un por­trait de Robert Ménard qui fai­sait l’im­passe sur beau­coup de choses.

Vu le degré d’ha­bileté, les récom­pens­es parais­sent en effet bien méritées, et l’avenir de Marine Turchi très promet­teur dans la presse main­stream. Depuis quelques années, à l’instar de son con­frère et homo­logue mas­culin David Per­rotin, elle a quelque peu délais­sé le FN pour se con­sacr­er à la thé­ma­tique en vogue des vio­lences sexuelles.

Portrait vidéo

Formation

Marine Turchi intè­gre l’ESJ (École supérieure de jour­nal­isme) de Lille en 2005. Après plusieurs stages (Le Monde, Le Nou­v­el Obs...), au cours desquels elle se spé­cialise dans la poli­tique, elle empoche son diplôme en 2009, caté­gorie « presse écrite et multimédia ».

Parcours

Elle débute dans le jour­nal­isme en 2005 à La Dépêche du Midi, avant d’in­té­gr­er dans la foulée l’É­cole Supérieure de Jour­nal­isme de Lille (ESJ) où elle se spé­cialise dans la poli­tique. Lors de cette péri­ode, elle cou­vre notam­ment le Nord de la France, sur lequel elle réalise plusieurs enquêtes.

C’est en 2007, après des stages au ser­vice France du Monde (où elle suit la cam­pagne de Jean-Marie Le Pen) et au ser­vice société du Nou­v­el Obs, qu’elle ressort diplômée de l’ESJ dans la spé­cial­ité « presse écrite et multimédia ».

La même année, grâce à un con­cours de l’A­cadémie Pris­ma Presse, elle intè­gre durant 7 mois la rédac­tion (papi­er et numérique) du mag­a­zine Télé 2 Semaines. Elle effectue une pige, en par­al­lèle, pour Doc­u­ments, une revue fran­co-alle­mande, et écrit des cri­tiques d’es­sais sur le site nonfiction.fr.

En 2008, elle rejoint Médi­a­part dès sa créa­tion. Sur le site d’in­for­ma­tion fondé par Edwy Plenel, elle cou­vre la « droite et l’ex­trême droite ». La vidéo sur laque­lle elle explique pourquoi elle a rejoint Médi­a­part a été ren­due privée.

Par ailleurs, elle a tenu, avant de rejoin­dre le pure-play­er, un blog sur la poli­tique et les médias, aujour­d’hui fermé.

Elle inter­vient épisodique­ment sur France Cul­ture dans l’émis­sion « Le secret des sources ».

Faits notoires

Le 1er mai 2012, elle se dit « agressée » par des mil­i­tants UMP lors du meet­ing du Tro­cadéro de Nico­las Sarkozy et porte plainte con­tre X. Dans sa dépo­si­tion, elle explique : « un homme d’une soix­an­taine d’an­nées a saisi mon badge de jour­nal­iste qui était attaché à mon cou et l’a levé au ciel en cri­ant : “C’est Médi­a­part !”. Ce badge était attaché à un cor­don autour de mon cou, avec égale­ment mon appareil pho­to. Après cela, il a arraché ce dit badge et l’a jeté au sol. Entre temps, les gens autour de nous se sont retournés vers moi et j’ai été insultée, notam­ment de “sale gauchiste” et ce à plusieurs repris­es. Cet homme m’a égale­ment insultée de la sorte et dis­ait avec les autres mil­i­tants : “Ils sont là!, ils sont là!”. »

« J’ai été extrême­ment choquée par cette sit­u­a­tion car j’ai été sec­ouée lors de mon pas­sage à tra­vers la foule. Je ne suis pas blessée et ne désire pas me ren­dre aux urgences-médi­co-judi­ci­aires », a‑t-elle conclu.

Dans un papi­er pub­lié sur Médi­a­part, Edwy Plenel s’est alors pleine­ment saisi de l’af­faire pour dénon­cer des faits « d’une grav­ité autrement sym­bol­ique, rel­e­vant d’une attaque à la lib­erté fon­da­men­tale, celle de la presse », ain­si qu’« un cli­mat de vio­lence inhab­ituel dans les rassem­ble­ments de l’ex-droite répub­li­caine, une agres­siv­ité inédite à l’é­gard des jour­nal­istes des médias indépen­dants du pou­voir, une hys­térie jamais vue qui libère des pul­sions hier réservées à l’ex­trême droite ».

Début 2013, Marine Turchi est à la tête de la « chas­se à l’Obertone » lancée par Médi­a­part. Le site reproche à l’au­teur du livre à suc­cès La France Orange Mécanique, qui décrit la réal­ité de la vio­lence en France, d’avoir été un obscur blogueur d’ex­trême-droite racial­iste et xéno­phobe, le « Péli­cas­tre jouisseur ».

Dans un arti­cle cosigné avec Louise Fes­sard, Stéphane Alliès et Jérôme Hour­deux, Marine Turchi explique que « Lau­rent Ober­tone est en fait depuis octo­bre 2009 l’au­teur d’un blog de la réa­cosphère, qual­i­fié de racial­iste voire de raciste par ses fans », avant de se lancer dans une véri­ta­ble chas­se aux sor­cières en télépho­nant à son anci­enne école et en con­tac­tant ses anciens camarades.

Dans la foulée, le site Atlanti­co affirmera qu’« un blogueur jour­nal­iste a revendiqué auprès d’At­lanti­co la pater­nité du site d’extrême-droite incrim­iné par Médi­a­part », et don­nera un droit de réponse à Ober­tone. « Les sources de Média-tarte sont des “con­fir­ma­tions avec cer­ti­tude mais sous cou­vert de l’anony­mat” », écrira l’au­teur, niant formelle­ment être le « Péli­cas­tre jouis­seur ». Médi­a­part, et Marine Turchi, se fendront d’un nou­v­el arti­cle réfu­tant la défense de « l’accusé ».

Suite à la pro­gres­sion dans les urnes du Front Nation­al, elle se con­sacre exclu­sive­ment à cou­vrir l’actualité du par­ti à par­tir de 2014.

En avril 2014, elle est refoulée d’une con­férence de presse du Front Nation­al, affir­mant sur Twit­ter avoir pour­tant été invitée par Aymer­ic Chauprade, tête de liste du FN en Île-de-France aux Européennes. Selon elle, « il y a eu un moment où je ne pou­vais plus cou­vrir les man­i­fes­ta­tions du par­ti seule, c’était devenu dan­gereux. Cou­vrir ce par­ti, pour les jour­nal­istes, c’est s’exposer à de la vio­lence ver­bale et physique ». Une vio­lence dont, mal­heureuse­ment pour Marine Turchi, les jour­nal­istes sont la cible dans la plu­part des man­i­fes­ta­tions populaires.

En 2017, elle rejoint le ser­vice Enquêtes de Média­part, co-dirigé par Fab­rice Arfi et Michaël Haj­den­berg, qui com­prend une dizaine de jour­nal­istes. Elle cou­vre tou­jours le Front nation­al, mais aus­si les vio­lences sex­uelles (elle se charge, entre autres, de l’affaire Baupin et de l’affaire Ramadan) avec sa con­sœur Sarah Brethes qui rejoint le ser­vice Enquêtes en sep­tem­bre 2021. C’est l’affaire Baupin, révélé en 2016, qui inau­gure l’ère du traite­ment des scan­dales sex­uels à Médi­a­part et per­met à la pub­li­ca­tion d’attirer un lec­torat plus jeune et féminin et de renou­vel­er son socle d’abonnés.

En 2018, Edwy Plenel et Marine Turchi sont con­damnés par la 17ème cham­bre en octo­bre 2017 pour avoir imputé dans un arti­cle datant de 2014 à Axel Lous­tau, le tré­sori­er du micro-par­ti Jeanne, un salut fas­ciste sur une pho­to où il salue l’assistance lors de son anniver­saire. Le tri­bunal juge par­tiale l’interprétation de Marine Turchi, esti­mant que cette « référence au  code et à la gestuelle nazi du pouce replié et de la main ten­due (…) demeure de l’ordre de l’interprétation sub­jec­tive », alors que « les autres élé­ments de la scène pho­tographiée per­me­t­tent tout autant de voir dans ce geste un salut de remer­ciement adressé à l’ensemble des con­vives, dépourvu de sig­ni­fi­ca­tion idéologique ». L’avocat de Médi­a­part, Emmanuel Tord­j­man, fait appel de la déci­sion et la cour d’appel ren­verse le juge­ment en juin 2018, « con­sid­érant cette fois que son long tra­vail, con­sid­éré de sérieux et pré­cis, que les témoignages four­nis, notam­ment d’anciens cama­rades de Lous­tau du groupe rad­i­cal GUD, ou encore les cap­tures d’écran de ses comptes Face­book, ou les déc­la­ra­tions de chercheurs expli­quant le mécan­isme de dis­sim­u­la­tion que l’on observe chez tous les obsédés du nazisme et de la « ques­tion juive », per­me­t­taient de dire qu’au moment où la pho­to mon­trant Axel Lous­tau le bras ten­du avait été prise, on pou­vait bien estimer qu’il effec­tu­ait un salut fas­ciste. Et ce, bien que les per­son­nes présentes ce jour-là ne s’en soient pas for­cé­ment ren­du compte. »

Elle est à l’origine de la vague de con­tes­ta­tions fémin­istes qui ont sec­oué le ciné­ma français à par­tir de la fin de l’année 2019 lorsqu’elle relaie les accu­sa­tions d’Adèle Haenel à l’encontre du réal­isa­teur Christophe Rug­gia, qui l’a dirigée à l’époque où celle-ci était encore mineure. À l’issue de ces révéla­tions, Christophe Rug­gia est radié de la Société des Réal­isa­teurs de Films et mis en exa­m­en. Le réal­isa­teur, qui con­teste les faits, ne se fait toute­fois pas d’illusions sur les réper­cus­sions qu’auront ces accu­sa­tions sur sa vie pro­fes­sion­nelle et sociale, comme il l’exprime dans un droit de réponse pub­lié sur Médi­a­part : « J’ai bien con­science du peu de poids que mes pro­pos vont avoir. (…) L’étroitesse de la rela­tion que j’entretenais avec cette ado­les­cente suf­fit à m’accabler. Mon exclu­sion sociale est en cours et je ne peux rien faire pour y échap­per. » Cette enquête rejail­lit sur l’accueil cri­tique du film de Roman Polan­s­ki, J’accuse, car une nou­velle vic­time, Valen­tine Mon­nier, se décide à for­muler des accu­sa­tions de viol, datant de 1975, com­mis par le cinéaste suite à l’article de Médi­a­part.

À tra­vers ses enquêtes de longue haleine sur les abus sex­uels, il ressort que la jour­nal­iste est con­va­in­cue que la jus­tice, pour­tant très fémin­isée en France, fait preuve de sex­isme dans son traite­ment des plaintes pour agres­sion sex­uelle. Elle minore aus­si les effets d’emballements qu’ont pu sus­citer la vague #MeToo ; pour elle, le « tri­bunal médi­a­tique » est aus­si un abus de lan­gage. Elle prône égale­ment la jus­tice répar­a­tive en prenant bien soin de faire remar­quer que la prison n’est pas tou­jours la bonne solu­tion dans ces affaires.

Ses enquêtes dans Médi­a­part trou­vent un pro­longe­ment dans d’autres médias, où elles peu­vent être ampli­fiées ou mis­es en relief. C’est notam­ment le cas pour l’affaire Depar­dieu : pub­liées en avril 2023, les con­clu­sions de son enquête sont rel­a­tive­ment ignorées jusqu’à ce que l’émission de France 2 « Com­plé­ment d’enquête » s’en sai­sisse quelques mois plus tard, con­férant par là à la polémique une dimen­sion nationale. Cette affinité entre le ser­vice pub­lic et Médi­a­part est réaf­fir­mée lorsque Marine Turchi révèle qu’elle enquête sur Cyril Hanouna… une semaine à peine après la dif­fu­sion du « Com­plé­ment d’enquête », très décrié, con­sacré à l’animateur.

Dans la mesure où la jour­nal­iste a déjà réal­isé une enquête dif­fusée sur France 2 en 2017 (« Front nation­al : les hommes de l’ombre »), ce cal­en­dri­er édi­to­r­i­al peut inter­roger quant à la prox­im­ité de la jour­nal­iste avec ses homo­logues du ser­vice pub­lic, en par­ti­c­uli­er suite aux révéla­tions de Jacques Car­doze sur la par­tial­ité des jour­nal­istes de « Com­plé­ment d’Enquête ».

Bibliographie

  • « Marine est au courant de tout…» Argent secret, finance­ments et hommes de l’om­bre : une enquête sur Marine Le Pen, avec Math­ias Destal, Flam­mar­i­on, 2017. Ce livre sert de trame au doc­u­men­taire “Front nation­al : les hommes de l’ombre” signé par les deux auteurs et dif­fusé sur France 2
  • Informer n’est pas un délit : Ensem­ble con­tre les nou­velles cen­sures, sous la direc­tion de Fab­rice Arfi & Paul Mor­eira, Cal­mann-Lévy, 2015.
  • Faute de preuves: Enquête sur la jus­tice face aux révéla­tions #MeToo, Le Seuil/Documents, 2022.
  • Aux portes du palais : Com­ment les idées d’extrême-droite s’installent en France (ouvrage col­lab­o­ratif rédigé par divers mem­bres de la rédac­tion de Médi­a­part), La revue dessinée/Médiapart, 2022.

Récompenses

  • Mai 2007 : Prix Charles Gide (des jeunes jour­nal­istes) du meilleur reportage en Économie sociale pour l’ar­ti­cle : « Net­toy­age à sec chez Sineo ». Récom­pense : 2 500 euros.
  • 2007 : Prix Bayard des jeunes jour­nal­istes pour un arti­cle paru dans La Croix.
  • 2007 : Prix de l’A­cadémie Pris­ma Presse, ouvrant le droit à un stage dans un journal.

Elle l’a dit

« Être homo­sex­uel, une femme ou être issu de l’im­mi­gra­tion n’est pas sans con­séquence sur les par­cours pro­fes­sion­nels », sur son compte Twitter.

« Sur son site, l’UMP pro­pose des “ques­tions de la semaine” stig­ma­ti­sant les “étrangers”. Les for­mu­la­tions sont aus­si effarantes que les résul­tats », sur son blog Médi­a­part.

« Loin du clas­sique one man show, “Beau­coup de choses à vous djire”» fait rire autant qu’il donne à réfléchir. Sur le com­mu­nau­tarisme, dénon­cé par la voix de Fati­ma. Sur les con­cepts véhiculés pour décrire le métis­sage de la société française. Sur la coex­is­tence des cul­tures et les préjugés qui l’ac­com­pa­g­nent. Sur la dif­fi­culté de s’in­té­gr­er avec une dou­ble cul­ture, de con­cili­er moder­nité et tra­di­tions », sur son blog Médi­a­part, à pro­pos du spec­ta­cle de Souâd Bel­had­dad, « un spec­ta­cle remar­quable — et d’une actu­al­ité (mal­heureuse­ment) brûlante, en plein débat sur l’i­den­tité nationale ».

« Élu à Béziers, celui qui a été pen­dant 23 ans le secré­taire général de Reporters sans fron­tières a poussé très loin sa con­cep­tion de la lib­erté d’ex­pres­sion (…) jusqu’à défendre le droit à s’exprimer des racistes et néga­tion­nistes », sur Médi­a­part à pro­pos de Robert Ménard.

« Insi­dieuse­ment c’est plus Marine Le Pen c’est Marine, c’est plus le Front nation­al c’est le Front, c’est plus les can­di­dats lep­énistes c’est les can­di­dats marin­istes, donc il y a quand même un glisse­ment séman­tique qui per­met de s’interroger aujourd’hui », 30 octo­bre 2013, débat Médi­a­part : « Quels anti­dotes au Front national ? ».

« Je viens d’un vil­lage de 1000 habi­tants et je suis allée faire mes études loin de chez moi, à Lille. J’ai tou­jours voulu être jour­nal­iste, je ne sais pas com­ment expli­quer cela. J’ai aus­si tou­jours eu un attrait pour la poli­tique et notam­ment le Front nation­al. Petite, je regar­dais beau­coup d’émissions poli­tiques et quand j’étais à Sci­ences-Po, j’étais déjà très intéressée par la soci­olo­gie poli­tique et ce qui motive le vote d’extrême droite », Bondy Blog, 25 mai 2018.

« Cette ère post-#MeToo est intéres­sante. Il y a ce qui change mais il y aus­si ce qui ne change pas : dans de nom­breux secteurs pro­fes­sion­nels, hors poli­tique, hors monde cul­turel, la ques­tion des vio­lences sex­uelles n’a pas été explorée. Il y a des angles morts, des gens qui narrivent pas jusqu’à nous pour racon­ter leur his­toire. Il y a encore beau­coup de vic­times invis­i­bil­isées, notam­ment celles issues des minorités », Arrêts sur images, 10 juil­let 2021.

« La jus­tice restau­ra­tive, on en est aux bal­bu­tiements en France. Cest cette idée dessay­er de créer un dia­logue entre la vic­time et lagresseur avec laccord de la vic­time évidem­ment. Cest dépass­er une vision puni­tive et dincarcéra­tion, notam­ment parce que les pris­ons sont pleines, notam­ment parce quon se rend compte que ce nest pas for­cé­ment tou­jours la solu­tion. […] Ça ne peut se faire quavec laccord de la vic­time, elle nest pas tou­jours dans cette optique là, et ça ne peut se faire quavec un cadre un peu formel, mais cest cette idée de dia­logue et de répa­ra­tion, qui je trou­ve, est intéressante », Mad­moizelle, 21/12/2021.

« Dire tri­bunal médi­a­tique”, cest mécon­naître le fait que jour­nal­istes et jus­tice font un tra­vail fon­cièrement dif­férent ‑dailleurs, nous les jour­nal­istes, on ne décrète pas de coupables et per­son­nelle­ment je ne donne pas de qual­i­fi­ca­tions pénales dans mes arti­cles. Nous navons pas recours aux mêmes moyens ni méth­odes, nous posons des ques­tions dif­férentes, qui ne sont pas seule­ment pénales ou judi­ci­aires », Les Inrocks, 23/12/2021.

« Mais jai voulu mon­tr­er quon ne met pas fin, en 2 min­utes, au sex­isme dune société, dont la police et la jus­tice ne sont pas exemptes. […] Cest là que se pose la ques­tion de la par­ité ; il sagit dun début de solu­tion face à une insti­tu­tion judi­ci­aire qui est très fémi­nine en bas et très mas­cu­line en haut », Actu-juridique, 22/02/2022.

« Au fur et à mesure de mon enquête, je vais recueil­lir plusieurs témoignages et à la fin, je vais revenir vers cha­cun, vers cha­cune, en dis­ant “j’ai tant de témoignages, est ce que vous pou­vez par­ticiper à cette enquête?” Com­ment on gagne la con­fi­ance finale­ment? C’est assez sim­ple. En fait, il faut expli­quer  la manière dont on tra­vaille sur ces sujets. Et aus­si ne pas envoy­er une per­son­ne au front toute seule dans nos arti­cles sur ces sujets dif­fi­ciles que sont les vio­lences sex­istes et sex­uelles où sou­vent les preuves matérielles vien­nent à man­quer. C’est la mul­ti­pli­ca­tion des paroles, des témoignages qui va non pas faire la preuve, mais en tout cas per­me­t­tre de véri­fi­er, de recouper, de con­solid­er et de crédi­bilis­er les témoignages », France Cul­ture, 06/05/2023.

« Les jour­naux ont du mal à inve­stir sur des gens qui vont pass­er du temps sur cette mou­vance, car oui tra­vailler sur ces groupes, c’est du temps, par­fois du temps à ne pas écrire mais à iden­ti­fi­er les gens car ce sont des chapelles qui se divisent, ça bouge beau­coup. Et puis, quand on est jour­nal­iste et pho­tographe indépen­dant, on se met en dan­ger sans avoir un jour­nal der­rière. Moi j’ai de la chance d’avoir une struc­ture. Quand j’ai été men­acée de mort, j’ai eu du sou­tien, j’ai eu l’av­o­cat de Medi­a­part pour me défendre. Les jour­naux devraient davan­tage inve­stir dans le suivi de cette mou­vance », Arrêts sur image, 12/05/2023.

« Dans les images de Com­plé­ment d’En­quête, on voit Gérard Depar­dieu avoir des pro­pos obscènes égale­ment à l’é­gard d’une jeune fille mineure d’une dizaine d’an­nées en train de faire du cheval. Et je crois qu’en France, on a une capac­ité plus grande à s’indign­er d’en­trée lorsqu’il s’ag­it d’en­fants. C’est évidem­ment grave et tout à fait choquant, mais on n’a pas la même capac­ité quand il s’ag­it de femmes. Il y a une forme de résis­tance, de réti­cence », RTS, 12/01/2024.

Ils l’ont dit

« Tant de tal­ent avec tant de par­tial­ité ! », Philippe Bil­ger, sur Twit­ter, réagis­sant à un por­trait de Robert Ménard.

« Devant l’im­per­turbable suc­cès de mon livre, la France orange mécanique, les bots-jour­nal­istes qui défend­ent leur utopie con­tre la réal­ité sont aux abois. Ceux de Média-tarte se sont mis en qua­tre, Louise Fes­sard, Stéphane Alliès, Jérôme Hour­daux et Marine Turchi, pas pour atta­quer le livre, non. Pour atta­quer son auteur. Pour ten­ter de me salir. Quand bot-jour­nal­iste fâché, lui tou­jours agir ain­si », Lau­rent Ober­tone sur Atlanti­co.

« Jour­nal­iste à Médi­a­part, Marine Turchi a cou­vert les élec­tions munic­i­pales par­tielles de 2009. A l’époque, j’avais pu appréci­er son pro­fes­sion­nal­isme et sa volon­té de com­pren­dre, sans les juger, les habi­tants d’Hénin-Beau­mont. Ses arti­cles, bien doc­u­men­tés, évi­taient l’écueil du mis­éra­bil­isme que l’on voit par­fois dans cer­tains reportages sur notre ville que des jour­nal­istes paresseux présen­tent par­fois comme le « fief » du Front nation­al », David Noël, secré­taire PCF d’Hénin-Beau­mont, sur son blog.

« Marine Turchi, jour­nal­iste en charge de la redi­a­boli­sa­tion du FN à Médi­a­part, a beau­coup de mal à exprimer claire­ment ses pen­sées, ou sa pen­sée. Si elle en a », Égal­ité & Réc­on­cil­i­a­tion.

« Fait par­tie des jour­nal­istes bien pen­sant qui se ser­vent de leur carte de presse pour tenir des tri­bunes par­ti­sanes », avis tiré du site Topjournaliste.com.

« Pos­sède toutes les qual­ités pour finir sa car­rière au top du jour­nal­isme main­stream », avis tiré du site Topjournaliste.com.

« Je ne résiste pas au plaisir de vous mon­tr­er le niveau sidérant de bêtise de la pseu­do-jour­nal­iste de Medi­a­part Marine Turchi. Si cette pro­fes­sion se demande pourquoi la grande majorité des Français la méprise, il suf­fit de lire les ques­tions de cette sous-flic pour le com­pren­dre. J’ai essayé de ren­tr­er dans son cerveau dérangé pour moi aus­si pos­er quelques ques­tions dans le même esprit.
Bon­soir Madame T,
Dans le cadre d’une étude que je réalise sur la pro­fes­sion d’indic de police, j’avais quelques ques­tions à vous poser :
– Jen­nifer Durand votre amie d’enfance a par­ticipé à un gang-bang à Ams­ter­dam le 23 juil­let 2015. Nous savons de source sûre que vous étiez vous aus­si à Ams­ter­dam à la même date. Avez-vous par­ticipé aux côtés de Jen­nifer Durand à cette fameuse soirée olé olé ?
– Quelles sont vos liens actuels avec Har­vey Weis­tein et Kevin Spacey ? On ne vous a pas enten­du les cri­ti­quer, ni vu par­ticiper à la cam­pagne Twit­ter #bal­ance­ton­porc, pou­vez-vous expli­quer ce silence assourdissant ?
– Vous avez fait un retrait de 350 euros au dis­trib­u­teur de la Porte de la Chapelle à 20h47 le 30 sep­tem­bre 2017, à quoi a servi cette somme ? Si c’était pour un achat, pou­vez-vous me dire de quoi il s’agissait et le nom de mag­a­sin où vous avez fait votre achat ?
– D’après nos infor­ma­tions votre chat se prénomme Pipou. Ce nom était égale­ment celui du chat de Joseph Goebbels. Com­ment expliquez-vous cette coïn­ci­dence ? Con­damnez-vous l’idéologie nazie ? Avez-vous un lien de par­en­té avec la famille Goebbels ?
– Selon vos proches, vous avez fait plusieurs cures de dés­in­tox­i­ca­tion pour des prob­lèmes d’alcoolisme. Où en êtes-vous aujourd’hui ? Avez-vous levé le pied ou con­tin­uez-vous à vous met­tre minable ?
– Vous êtes vous ren­due à Lyon au mois d’octobre en com­pag­nie de votre amie Jen­nifer Durand pour des raisons famil­iales ou pour par­ticiper à une soirée coquine ? »
Frédéric Chatil­lon sur sa page Face­book, 1er novem­bre 2017.

« Dans le même reg­istre, on remar­quera que ces jour­nal­istes prompts à tax­er de com­plo­tisme quiconque s’interroge sur telle ou telle ques­tion mal­v­enue ne sont pas les derniers à tomber dans le pan­neau, telle notre chère Nathalie Loiseau à qui l’on doit, en grande par­tie, ce tin­ta­marre politi­co-médi­a­tique. Ain­si, Frédéric Chatil­lon, l’un des proches de Marine Le Pen, s’est-il vu soupçon­ner par Marine Turchi, de Medi­a­part, de nation­al-social­isme ram­pant, puisque sig­nant sou­vent, sur sa page Face­book, ses posts d’une icône de dauphin. Or, dauphin, en anglais, se dit « dol­phin ». Et de dol­phin à Adolphe, la sim­i­lar­ité saute aux yeux tan­dis que s’impose l’affiliation poli­tique. CQFD. », Boule­vard Voltaire, 18 mai 2019.

« Ce 5 novem­bre 2019, Marine Turchi de Medi­a­part est l’invitée de C à vous (Anne-Elis­a­beth Lemoine) pour par­ler de son enquête sur Adèle Haenel. La fake news se trou­ve à 7 min 08 de la vidéo suiv­ante : « Elle dit qu’elle ne fait pas con­fi­ance dans la jus­tice telle qu’elle est qui, dit-elle, con­damne un viol sur cent par exem­ple. » dit Marine Turchi. Cette fake news vient de Mar­lène Schi­ap­pa et avait été démen­tie dans L’Express le 6/5/2018. », Fake News France, 6 novem­bre 2019.

« Lorsque Brey regarde une série (cest sa spécialité, sem­ble-t-il) elle le fait avec le même esprit revan­chard et la même non­cha­lance bêtasse que la jour­nal­iste de Medi­a­part Marine Turchi réécoutant près dune cen­taine d’émissions du Masque et la Plume à la recherche dune remar­que sex­iste, homo­phobe ou patri­ar­cale », Causeur, 19/03/2020.

« Les fli­cards trot­sk dont Medi­a­part est un suc­cédané mont tou­jours fait chi­er », Luc Le Vail­lant, La revue des médias, 08/01/2023.

« Je lui demande pour pro­téger ma fille si, dans tous les cas, elle peut me prévenir quar­ante-huit heures avant la pub­li­ca­tion de la prochaine enquête. Elle com­prend. Elle me donne son accord […] Mais la con­fi­ance est brisée en 2021 lorsque, sans quelle soit prév­enue, larti­cle sort. « Marine Turchi pub­lie, sans me prévenir, un arti­cle avec des bouts de mon audi­tion. Tous à charge et util­isés de manière ori­en­tée. Dans ma vie, cest un cat­a­clysme », Mai­wenn Le Besco, Le JDD, 10/06/2023.

« Pour ceux qui lignorent, Marine Turchi, qui offi­cie à Medi­a­part, est à la nou­velle ter­reur fémin­iste ce que Vychin­s­ki était au stal­in­isme. Pro­cureur implaca­ble, elle est capa­ble d’écouter des dizaines dheure du « Masque et la plume », pour révéler quon y a dit 32 fois « salope » ou enten­du 41 blagues sex­istes (les chiffres sont fan­tai­sistes). Il faut lui recon­naître  une cer­taine con­science pro­fes­sion­nelle. Turchi monte ses dossiers. Et bien sûr, elle donne la parole à laccusé, parole qui se retrou­ve générale­ment noyée entre les témoignages accusatoires. Turchi exerce sa charge avec une cer­taine froideur, alors quAri­ane Chemin, qui requiert au Monde, sem­ble ani­mée par la pas­sion de nuire. Mais les deux, for­mées à l’école Plenel, ont le même tal­ent pour con­stru­ire et impos­er un réc­it totale­ment fan­tas­mé des faits quelles évo­quent », Élis­a­beth Lévy, Causeur, 04/01/2024.

Crédit pho­to : cap­ture d’écran vidéo Médi­a­part via Youtube (DR)

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