Matthieu Lartot

Côté pile le rugby, côté face le politiquement correct

Roger Couderc, Pierre Salviac, Pierre Albaladejo… La France aime le rugby et les commentateurs qui la font vibrer ! Depuis 2003, Matthieu Lartot incarne cette voix rugbystique au micro de France Télévisions. Son parcours professionnel et sa vie personnelle ont tout pour plaire : un cancer surmonté grâce à son courage et à l’amour de sa famille. C’est pour le côté pile, celle du journaliste méritant. Pour le côté face, on retrouve un homme qui se met en scène avec sa femme et ses enfants sur les réseaux sociaux et qui n’est pas aussi lisse politiquement que les médias veulent bien nous le présenter. En effet, Matthieu Lartot « méprise le F Haine » et les « 20% de cons qui votent pour lui. »

Vie privée

Matthieu Lar­tot est né le 18 octo­bre 1979 à Mantes-la-Jolie. Il est le fils le fils aîné de Pierre Lar­tot, cadre dans le grand groupe cimen­tier Ciments Cal­cia et prési­dent de la sec­tion rug­by de l’AS Mantes (Mantes-la-Jolie ) et d’une mère pro­fesseur puis direc­trice d’établissement.

Il est mar­ié depuis 2012 avec Mag­a­lie, ren­con­trée en 1999. Sa femme, Mag­a­lie Lar­tot, tra­vaille pour l’agence pub­lic­i­taire Teads. Ils ont eu ensem­ble deux enfants, Noah (2005) et Jeanne (2012). Pas­sion­né de rug­by, Matthieu Lar­tot le pra­tique dès l’âge de 5 ans à l’AS Mantes (Mantes-la-Jolie ) jusqu’à la décou­verte de son can­cer du genou à 16 ans. Pen­dant deux ans, il lutte con­tre cette mal­adie, le con­traig­nant à aban­don­ner la pra­tique du rug­by. Mal­heureuse­ment, en avril 2023, Matthieu Lar­tot annonce la récidive de son can­cer du genou et l’amputation prochaine de sa jambe :

« je suis aujour­d’hui con­traint de m’éloign­er de l’an­tenne pour remon­ter sur le ring et com­bat­tre le can­cer une deuxième fois ! 26 ans après, l’his­toire bégaie mal­heureuse­ment. »

Formation

Il suit une for­ma­tion de l’Institut supérieur de la com­mu­ni­ca­tion, de la presse et de l’au­dio­vi­suel (ISCPA) de Paris. En 2000, durant sa pre­mière année, il fait un stage de deux mois à la rédac­tion du ser­vice des sports de France Télévi­sions. Par l’entremise de Chris­t­ian Prud­homme, alors rédac­teur en chef du ser­vice, il signe avec France Télévi­sions un con­trat en alter­nance avec le cur­sus du CFJ entre 2001 et 2003. Durant son stage, il com­mente son pre­mier match de rug­by en 2003, Angleterre — Ital­ie lors du Tournoi des Six Nations avec le con­sul­tant Serge Simon.

Parcours professionnel

2004 : recruté par France Télévi­sions.

Depuis 2009 : com­men­ta­teur prin­ci­pal pour le Tournoi des Six Nations, la coupe de monde de rug­by, les tests-matchs de l’équipe de France et de la finale du Top 14. Il est aus­si le respon­s­able de la rubrique rug­by dans l’émis­sion du dimanche Stade 2 sur France 2.

De 2014 à 2017, il présente « Stade 2, la pro­lon­ga­tion », une émis­sion dif­fusée en direct sur le site francetvsport.fr.

À par­tir de sep­tem­bre 2017, il présente aux côtés de Clé­men­tine Sar­lat le mag­a­zine sportif Stade 2 sur France 2 puis sur France 3 à par­tir de sep­tem­bre 2019.

Durant cette péri­ode, Clé­men­tine Sar­lat, co-ani­ma­trice du mag­a­zine Stade 2 avec Matthieu Lar­tot quitte France Télévi­sons avant d’avouer dans le quo­ti­di­en L’Équipe avoir été vic­time de sex­isme et de har­cèle­ment moral au sein du ser­vice des sports où tra­vaille une demi-douzaine de femmes. :

« J’allais à Stade 2 en pleu­rant. Pour la pré­pa­ra­tion de l’émission, per­son­ne ne me par­lait. Ils m’avaient mise dans un bureau à part, loin des rédac­teurs en chef. Un jour, lors d’un duplex, j’ai enten­du dans l’oreil­lette un homme en régie dire : “Tu crois qu’elle suce elle aus­si ?” C’était vio­lent. Avec les vieux, dès que je met­tais une jupe, j’avais for­cé­ment le droit à une réflex­ion. »

Selon elle, « en mai 2017, avant mon con­gé mater­nité, la direc­tion des sports m’an­nonce que je vais coprésen­ter Stade 2 avec Matthieu Lar­tot. En réal­ité, c’é­tait de la com. Il fal­lait juste annon­cer une présen­ta­trice. Lorsque je reviens, en jan­vi­er 2018, on me dit : ‘“À cause des lumières et des caméras, tu ne pour­ras pas être à côté de Matthieu.” Je n’é­tais plus coprésen­ta­trice. Quand j’ai demandé une aug­men­ta­tion, on m’a répon­du : “Rends-toi d’abord indis­pens­able !” Matthieu l’a eue, nor­mal ! Mais pourquoi pas moi ? Puis on m’a mise en RTT sur mes jours de télé­tra­vail demandés pour m’oc­cu­per plus facile­ment de mon bébé, ça a été la goutte d’eau. Je leur ai dit : “Vous ne sanc­tion­nez pas les trois quarts des vieux qui ne vien­nent jamais au boulot. Moi, je bosse de chez moi, j’ai des preuves, et vous me posez des jours dans mon dos ?” J’ai décidé de par­tir » en août 2018.

À la suite de ces déc­la­ra­tions, France Télévi­sions licen­cie trois salariés du ser­vice des sports après une enquête interne. Pour Matthieu Lar­tot, « la grande majorité de notre ser­vice a la même réac­tion. Et c’est pour ça qu’on a mal vécu cette affaire, on avait le sen­ti­ment que ce n’était pas la réal­ité de ce que l’on vivait. »

2019–2021 : ani­ma­teur de l’émission « Tout le sport » le ven­dre­di et same­di sur France 3.

Il a com­men­té par ailleurs le tournoi de Roland Gar­ros, les Jeux olympiques de Rio et de Tokyo et la coupe du monde fémi­nine de rug­by à XV en 2017.

Avril 2023 : il annonce la récidive de son can­cer et devoir stop­per tem­po­raire­ment sa car­rière de présen­ta­teur. Matthieu Lar­tot médi­a­tise sa mal­adie sur les réseaux soci­aux car « le fait que je me retire de l’an­tenne allait sus­citer des inter­ro­ga­tions, alors j’ai préféré les anticiper et être trans­par­ent avec le pub­lic. Je voulais me charg­er moi-même de cette annonce pour éviter d’être, comme c’est par­fois le cas, l’ob­jet de spécu­la­tions autour de l’ab­sence et de la mal­adie. »

Sep­tem­bre 2023 : Matthieu Lar­tot revient à l’antenne après son ampu­ta­tion pour présen­ter la coupe du monde de rugby.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Sa nébuleuse

Non ren­seigné.

Militantisme / Prises de position

« Aux ques­tions plus per­son­nelles — salaire, opin­ion poli­tique et même club favori -, Matthieu Lar­tot botte en touche. “Les gens qui regar­dent les matchs ne veu­lent pas savoir ce genre de choses, ça ne sert à rien”.», Libéra­tion, 28/09/2023.

Pour­tant en cher­chant sur X, il n’est pas très dif­fi­cile de trou­ver des pris­es de posi­tion poli­tique de Matthieu Lar­tot : « Mes pro­pos n’en­ga­gent que moi et encore ! » Pour­tant, il « prône le mépris » à l’encontre du Front Nation­al et des « 20% de cons qui votent » pour lui.

Élections présidentielles de 2012

« 20% pour le FN. J’ai honte! », Twit­ter, 22 avril 2012.

« @MaximeG_80 je ne donne aucune leçon, ne prône pas la haine comme le FN mais le mépris envers le FN. Si la dif­férence vous échappe tant pis », Twit­ter, 23 avril 2012.

« @MaximeG_80 le mépris n’est pas exces­sif. Si les mil­i­tants FN de Twit­ter me méprisent en retour, ce sera un hon­neur (1/2) », Twit­ter, 23 avril 2012.

« @MaximeG_80 être jour­nal­iste ne m’empêche pas d’avoir une sen­si­bil­ité poli­tique qui est de très loin opposée à celle du FN(1/2) », Twit­ter, 23 avril 2012.

« @QuiQuimimi parce que je suis pour la tolérance, la mix­ité sociale et con­tre la haine raciale prôné par le FN. Je méprise les 20% de cons!!! », Twit­ter, 22 avril 2012.

Élections régionales 2015

« JE SUIS fatigué, énervé, révolté, désabusé, écoeuré, ébranlé.….….….
JE SUIS français mais pas de cette France F Haine #Regionales2015 », Twit­ter, 6 décem­bre 2015.

Matthieu Lar­tot s’en prend à Mar­i­on-Maréchal Le Pen, alors can­di­date du Front Nation­al aux élec­tions régionales 2015, dans un mes­sage sur X. Il se moque de la presta­tion de la petite-fille de Jean-Marie Le Pen dans une vidéo datant de 2010.

1 nuit d’in­sultes, la démoc­ra­tie de demain?
Quel beau pro­gramme! Faut bien combler le vide après touthttps://t.co/pjcQ3VPlIL via @youtube

— Matthieu Lar­tot (@lartot) Decem­ber 7, 2015

Le soir des attaques ter­ror­istes con­tre le Bat­a­clan et le stade de France à Paris (novem­bre 2013) Matthieu Lar­tot s’en prend à la récupéra­tion poli­tique de Michel Onfray et du Front National :

« Les cons volent en escadrille ce soir! Récupéra­tion poli­tique, intel­lectuels de caniveaux #indé­cent », Twit­ter, 14 novem­bre 2015.

@SofianElasri récupéra­tion poli­tique des mem­bres du FN #tweet­sprécé­dents, Twit­ter, 14 novem­bre 2015.

Il répond à une attaque de Phlippe Spanghero à l’encontre de l’humoriste Dieudonné :

«  Quelle honte ce gonze [Dieudon­né] Putain!  Ça me rend fou », Twit­ter, 11 jan­vi­er 2015.

Confinement 2020

Con­fine­ment pour le peu­ple mais pas pour lui : « Il n’y a pas d’équilibre entre inter­dic­tion et bon sens per­son­nel. Ça ne veut rien dire. On a vu le bon sens des français ces dernières 48h. C’est dom­mage de le con­stater mais ne pas dire: « con­fine­ment total » ce soir [allo­cu­tion d’Emmanuel Macron en mars 2020] est une erreur. », Twit­ter, 16 mars 2020.

« Stade 2 n’est pas une émis­sion  de diver­tisse­ment mais d’information sportive cher mon­sieur. Et nous respec­tons absol­u­ment les règles du con­fine­ment sauf déro­ga­tion excep­tion­nelle pour faire notre méti­er. Bien à vous », Twit­ter, 28 mars 2020.

Publications

• Retour intérieur, auto­bi­ogra­phie de Fabi­en Galth­ié, coécrit par Matthieu Lar­tot et Fabi­en Galth­ié, Solar Édi­tions, avril 2014.
• Plus de 100 ques­tions sur les règles du rug­by, coécrit avec Romain Poite, pré­face de Serge Blan­co, MA édi­tions, sep­tem­bre 2015.

Il l’a dit

« Puisque de nos jours tout se sait…autant que ce soit moi qui vous l’annonce. Depuis 3 semaines je savais que ce moment arriverait. Je suis aujourd’hui con­traint de m’éloigner de l’antenne pour remon­ter sur le ring et com­bat­tre le can­cer une deuxième fois! 26 ans après, l’his­toire bégaie mal­heureuse­ment. Il y avait 1 à 5% de chance que ça arrive et c’est arrivé. », Insta­gram, 18/04/2023. 

« Quand je suis en con­férence de rédac­tion, j’at­tends que les per­son­nes en face de moi con­nais­sent tous les faits récents de l’ac­tu­al­ité sportive. J’at­tends des propo­si­tions per­ti­nentes. », Voici, 28/09/2023. 

« La grande majorité de notre ser­vice a la même réac­tion. Et c’est pour ça qu’on a mal vécu cette affaire [la jour­nal­iste Clémen­tine Sar­lat avait dénon­cé des com­porte­ments sex­istes au sein de l’équipe de Stade 2], on avait le sen­ti­ment que ce n’était pas la réalité de ce que l’on vivait. On n’est pas dans une société par­faite, ça n’existe pas. Et ce n’est pas non plus une ques­tion d’hommes et de femmes. », programme-television.org, 03/02/2023.

« Quand je tra­vaille, je ne fais pas de dis­tinc­tion. Le ser­vice des sports a été pen­dant très longtemps un bas­tion d’hommes. J’ai con­nu la fin de l’époque « on est entre nous, on est bien entre nous ». En 23 ans, ça a évolué. Je n’aime pas l’idée de quo­tas, de l’affichage, de met­tre des femmes pour met­tre des femmes. Aujourd’hui, on en a de plus en plus, et des com­pé­tentes, qui seront des modèles pour les jeunes filles qui, peut-être, hési­taient à venir. À la rubrique rug­by, on est à par­ité et ce n’est pas une ques­tion d’affichage. », programme-television.org, 03/02/2023.

Ils l’ont dit

« Mais lorsqu’il est ques­tion de tra­vail, il peut par­fois se mon­tr­er un peu sévère. “C’est un per­son­nage dur et froid, mais aus­si bril­lant et tra­vailleur. Quand tu le crois­es et que tu n’es pas sur sa route, c’est un mec intéres­sant avec qui tu peux avoir de bons échanges”, explique l’anonyme, qui ajoute : “Dès qu’il y a un rap­port de force qui s’in­stalle, il peut être très franche­ment odieux”. », Voici, 28/09/2023.

« À plusieurs repris­es, il a fail­li en venir aux mains avec Fabi­en Galth­ié, per­son­nage aux lacunes humaines recon­nues. », Libéra­tion, 28/09/2023.

« Lar­tot est exigeant avec lui-même et, dans sa logique, il doit l’être avec les autres. Par­fois, ça pète. », Libéra­tion, 28/09/2023.