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Natacha Polony

19 novembre 2023

Temps de lecture : 31 minutes
Accueil | Portraits | Natacha Polony
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Natacha Polony

Temps de lecture : 31 minutes

Réac de gauche, anar de droite

« L’idée que les savoirs puis­sent nous chang­er de l’intérieur et nous faire évoluer a dis­paru puisque, désor­mais, tout est devenu util­i­taire. Mais l’idéal de la république, ce n’est pas cela. C’est que la puis­sance publique doit l’instruction au peu­ple car c’est par les savoirs que les indi­vidus vont s’émanciper, devenir libres et pou­voir jouer leur rôle de citoyen. »

Natacha Polony est née le 15 avril 1975. D’origine polonaise, elle enseigne de 1999 à 2000 dans un lycée d’Epinay-sur-Seine avant d’en démissionner. Elle n’a pas accepté les réformes de Jack Lang transformant « l’enseignement de la littérature en une démarche utilitariste ». Natacha Polony s’engage par la suite au sein de Mouvement des citoyens (MDC) de Jean-Pierre Chevènement, tout en menant en parallèle une carrière de journaliste au magazine Marianne comme spécialiste de l’éducation puis au Figaro. « Réac de gauche et anarchiste de droite », elle a la lourde tâche de remplacer le polémiste Éric Zemmour dans l’émission « On n’est pas couché ». En septembre 2018, elle est nommée directrice de la rédaction de Marianne par son nouveau propriétaire, le milliardaire tchèque Daniel Křetínský. Elle est mariée depuis 2007 au journaliste et critique gastronomique Périco Légasse.

Portrait vidéo

Formation

Après des études au lycée privé Notre-Dame de Bury (Val-d’Oise), puis aux lycées Jules-Fer­ry et Louis-le-Grand à Paris en classe pré­para­toire lit­téraire, elle obtient un DEA de poésie con­tem­po­raine et l’a­gré­ga­tion de let­tres mod­ernes (1999). Elle enseigne en 1999–2000 au lycée Jacques-Fey­der d’Épinay-sur-Seine comme pro­fesseur de let­tres sta­giaire avant de démis­sion­ner de l’É­d­u­ca­tion nationale. Elle intè­gre, alors, l’In­sti­tut d’é­tudes poli­tiques de Paris dont elle sort diplômée en 2002.

Tit­u­laire de la Bourse Cio­ran 2006, décernée par le Cen­tre nation­al du Livre qui lui a été remise pour pub­li­er « L’Homme est l’avenir de la femme ».

Prix Louis-Pauwels 2008, essai cri­tique sur le féminisme.

Parcours professionnel

Sep­tem­bre 2002 à juin 2011 : donne des cours au sein du départe­ment trans­ver­sal « Cul­ture et Com­mu­ni­ca­tion » du Pôle uni­ver­si­taire Léonard-de-Vinci.

Octo­bre 2002 à juin 2009 : jour­nal­iste à l’heb­do­madaire Mar­i­anne, où elle s’oc­cupe de l’éducation.

Depuis août 2009 : jour­nal­iste au Figaro au sein de la rubrique « édu­ca­tion ».

En sep­tem­bre 2010, elle devient chroniqueuse dans « L’Heb­do », présen­té par Jean-Marc Bramy sur France Ô les samedis à 11 h 20.

Sep­tem­bre à décem­bre 2010 : À Europe 1, elle inter­vient comme chroniqueuse à « Europe 1 Soir », dans l’équipe de Nico­las Demor­and, tout en inter­venant en 2010 et 2011 à des débats d’ac­tu­al­ité dans le « Grand Direct de l’In­fo ».

En juin 2011, elle est engagée comme chroniqueuse à par­tir de sep­tem­bre 2011 aux côtés d’Audrey Pul­var dans l’émis­sion « On n’est pas couché » présen­tée par Lau­rent Ruquier sur France 2.

Depuis sep­tem­bre 2012, elle tient la revue de presse de 8 h 30 sur Europe 1. Elle quitte alors la rédac­tion du Figaro, mais con­tin­ue de pub­li­er une chronique heb­do­madaire dans les pages « Débats et opin­ions » de l’édi­tion du week-end.

Elle est chroniqueuse au Grand Jour­nal de Canal+ depuis le lun­di 25 août 2014 jusque la fin de la sai­son 2014–2015 pour en ani­mer une sur Paris Pre­mière, Polo­ni­um.

Le 29 mai 2015, Nat­acha Polony crée le Comité Orwell, club de pen­sée qui a pour objec­tif de défendre un « sou­verain­isme pop­u­laire » con­tre « l’absence totale de plu­ral­isme sur des sujets comme l’Europe, la glob­al­i­sa­tion, le libéral­isme ». Nat­acha Polony se bat par­al­lèle­ment con­tre l’au­to­cen­sure des médias sur les sujets impor­tants et la con­cen­tra­tion des médias dans les mains de quelques milliardaires.

En sep­tem­bre 2015, elle suc­cède à Michel Field et coanime le same­di de 10 à 11 heures le mag­a­zine Médi­apo­lis sur Europe 1, avec Olivi­er Duhamel.

Elle col­la­bore encore avec l’heb­do­madaire Mar­i­anne en lançant un appel à la « Résis­tance Française » après les atten­tats parisiens du 13 novem­bre 2015.

En mars 2017 elle lance sa TV indépen­dante, PolonyTV, où elle défend une ligne sou­verain­iste, celle d’une France « sou­veraine », donc « indépen­dante économique­ment, finan­cière­ment et ter­ri­to­ri­ale­ment ». Cette chaîne payante – qui ne fait pas appel aux finance­ments pub­lic­i­taires – se veut cou­vrir tout le spec­tre poli­tique, dans un « nou­veau plu­ral­isme » revendiqué.

Mi-juin 2017 elle est évincée dans la même semaine de Paris Pre­mière et d’Europe 1. Les deux chaînes font face à une grosse bron­ca d’au­di­teurs qui pensent qu’elles ont voulu faire taire une voix libre, en rup­ture avec la doxa et l’en­tre-soi médi­a­tique. Elle a annon­cé avoir attaqué Europe1 aux prud’hommes et demande 500.000 € pour préju­dice moral et d’image.

Cepen­dant, elle con­tin­ue de pub­li­er des chroniques au Figaro et serait en dis­cus­sion avec Thier­ry Ardis­son pour rejoin­dre Salut les ter­riens sur C8 dans la nou­velle édi­tion domini­cale. Elle est aus­si recrutée par LCI dans la revue de presse quo­ti­di­enne (du lun­di au ven­dre­di) de 10h, avec Julien Arnaud et Rose­lyne Bach­e­lot. Elle quitte LCI en juil­let 2018.

Elle tient une chronique heb­do­madaire depuis 2017 sur les ondes de Sud Radio chaque ven­dre­di à 7h20.

En août 2018 elle renoue avec la presse main­stream en prenant la direc­tion de l’hebdomadaire Mar­i­anne, en forte dif­fi­culté depuis 2015 – et même en ces­sa­tion de paiements en décem­bre 2016. Tou­jours en redresse­ment judi­ci­aire à l’été 2018, le jour­nal traîne un pas­sif de trois mil­lions d’euros.

Elle y avait tra­vail­lé de 2002 à 2009 et son mari Péri­co Légasse est rédac­teur en chef de la rubrique vin et gas­tronomie. Issu de la bour­geoisie basque, ce dernier a com­mencé au Matin de Paris, jusqu’à sa dis­pari­tion en 1987, puis à l’Événement du Jeu­di, à Mar­i­anne donc et sur la chaîne Voy­age (les Car­nets de Péri­co). Il est aus­si passé sur France Inter de 2005 à 2007 (ça ne se bouffe pas, ça se mange), sur LCP en 2009–2010 (Toques et Poli­tiques) et depuis 2015 sur Pub­lic Sénat (Manger c’est vot­er) et est aus­si chroniqueur sur Radio Clas­sique (Cul­ture soir). Ils ont trois enfants et se sont ren­con­trés à Mar­i­anne.

Mar­i­anne a per­du 12% de sa dif­fu­sion entre 2015 et le pre­mier semes­tre 2018, avec en moyenne 137.786 exem­plaires de dif­fu­sion France payée moyenne, con­tre 315.000 pour Le Point, 304.000 pour L’Obs, 288.000 pour L’Express, et 108.000 pour Valeurs Actuelles. Mar­i­anne emploie aujourd’hui une cinquan­taine de journalistes.

Le nou­v­el action­naire prin­ci­pal, le tchèque Daniel Kretinsky qui a racheté 91% du jour­nal en avril 2018, con­tin­ue de mod­el­er Mar­i­anne à sa guise : après avoir éjec­té l’ancien fon­da­teur et directeur (1997–2007) Jean-François Kahn du CA et con­fron­té au départ inat­ten­du de Renaud Dély vers le ser­vice pub­lic, il se trou­ve une nou­velle Mar­i­anne qui renoue avec la ligne sub­ver­sive qui a fait les grandes heures de l’hebdomadaire.

Cepen­dant, opposé à la nom­i­na­tion de Nat­acha Polony, l’actuel directeur de pub­li­ca­tion et ancien action­naire prin­ci­pal (2007–2018) Yves de Chaise­martin, a annon­cé son inten­tion de démis­sion­ner. Selon Libéra­tion, plusieurs jour­nal­istes seraient aus­si sur le départ.

Il a aus­si recruté Lau­rent Valdigu­ié, ancien grand reporter du JDD et de L’Ebdo – cet heb­do­madaire qui devait révo­lu­tion­ner la presse mais, mal pré­paré et encore plus mal géré, s’est effon­dré en trois mois. Lau­rent Valdigu­ié est cen­sé redonner de l’allant au pôle inves­ti­ga­tions de l’hebdomadaire, ce qui con­vient à la nou­velle direc­trice de la rédac­tion, qui con­fie à Libéra­tion : « Je ne crois pas qu’il faille de l’ar­gent pour relancer un jour­nal, mais des con­tenus ».

Polony opère un virage sou­verain­iste mar­qué dès sa prise de poste ; les cou­ver­tures se font volon­tiers anti-Macron, anti-élites et en faveur des gilets jaunes. Tant et si bien que cela sus­cite la grogne de cer­tains jour­nal­istes en interne, qui déplore que le jour­nal­iste se rap­proche des unes out­ran­cières de Valeurs Actuelles. L’intéressée per­siste et signe : « Nous avons réori­en­té le jour­nal vers les fon­da­men­taux alors quil avait glis­sé vers la social-démoc­ra­tie ».

La créa­tion de la web-télé Polony TV, avec l’inévitable Stéphane Simon à la manœu­vre et rebap­tisée depuis Mar­i­anne TV, n’est pas sans sus­citer des remous au sein de la rédac­tion. Selon une enquête de Libéra­tion, « les lignes édi­to­ri­ales des deux médias se croisent sou­vent, notam­ment sur les ques­tions de sou­veraineté, ou les débats touchant à lUnion européenne. Met­tant ain­si en con­cur­rence directe deux titres dirigés par la même per­son­ne ». Ain­si, « les équipes de Polony.tv ont pro­gres­sive­ment ral­lié Mar­i­anne » en pré­cisant que « sur les onze inter­venants réper­toriés sur le site de Polony.tv, dix col­la­borent régulièrement, ou ont col­laboré avec Mar­i­anne. Plusieurs dentre eux ont été embauchés, par­fois à des postes impor­tants, comme Franck Dedieu, désor­mais directeur adjoint de la rédac­tion. Les autres sont devenus pigistes très réguliers du jour­nal. » La sit­u­a­tion est régu­lar­isée en 2020 lors d’une fusion qui voit l’hebdomadaire racheter l’intégralité des parts de Nat­acha Polony (49,98 %) au sein de Polony TV.

Parcours militant

Elle devient, en juin 2001, secré­taire nationale du Mou­ve­ment des citoyens (MDC) aux ques­tions de société, puis mem­bre du bureau du Pôle répub­li­cain, chargée du droit des femmes. En juin 2002, elle est can­di­date aux lég­isla­tives pour le Pôle répub­li­cain de Jean-Pierre Chevène­ment, dans la 9e cir­con­scrip­tion de Paris où elle obtient 2,24 % des suf­frages exprimés. Ani­ma­trice de « Généra­tion République », le mou­ve­ment des jeunes chevène­men­tistes créé en avril 2001.

Elle tente de s’allier à Arnaud Mon­te­bourg, un temps sol­lic­ité par cer­tains jour­nal­istes de Mar­i­anne, pour repren­dre le jour­nal en 2017. Ce dernier aurait aimé associ­er Polony à Aude Lancelin, avant que celle-ci ne s’embarque dans l’aventure du Média.

Publications

  • Nos Enfants gâchés : petit traité sur la frac­ture généra­tionnelle, JC Lat­tès, 2005.
  • M(me) le prési­dent, si vous osiez… : 15 mesures pour sauver l’école, édi­tions Mille et une nuits, 2007.
  • L’Homme est l’avenir de la femme, JC Lat­tès, 2008.
  • Pré­face à Autop­sie du mam­mouth de Claire Maze­ron, édi­tions JC Gawse­witch, 2010.
  • École : le pire est de plus en plus sûr, édi­tions Mille et une nuits, 2011.
  • Ce pays qu’on abat, Plon, 2014 (com­pi­la­tion de ses chroniques au Figaro). Elle reçoit pour ce livre le Prix Edgar Fau­re le 25 novem­bre 2014 et le Prix du livre incor­rect le 19 mars 2015.
  • Nous sommes la France, Plon, 2015, 216 p. (ISBN 978–2259230407)
  • Ouvrage col­lec­tif de 9 auteurs du Comité Orwell, Bien­v­enue dans le pire des mon­des : tri­om­phe du soft-total­i­tarisme, Plon, 2016, 216 p
  • Nat­acha Polony, Fab­rice Had­jadj et Paul Préaux, Chré­tiens français ou Français chré­tiens, Sal­va­tor, 2017, 128 p
  • Chang­er la vie : pour une recon­quête démoc­ra­tique, Édi­tions de l’Observatoire, 2017, 300 p
  • Délivrez-nous du Bien ! Halte aux nou­veaux inquisi­teurs, avec Jean-Michel Qua­tre­point, L’Observatoire, 2018, 190 p
  • Sommes-nous encore en démoc­ra­tie ?, Édi­tions de l’Ob­ser­va­toire, 2021, 96 p

Collaborations

Avril 2005 : Par­tic­i­pante au 100ème con­grès du syn­di­cat SNALC-CSEN (Syn­di­cat Nation­al des Lycées et Collèges)

2010 : Mem­bre du jury du « Grand Prix de la Fon­da­tion pour l’école »

Févri­er 2011 : Par­ticipe à une table ronde lors de la con­ven­tion nationale sur l’Ecole répub­li­caine organ­isée par Debout la République

Jan­vi­er 2012 : Par­tic­i­pante aux « Journées de Nantes » sur le thème « Demain la France » organ­isées par le Nou­v­el Obser­va­teur. Elle débat avec le prési­dent de SOS Racisme, Dominique Sopo sur « Immi­gra­tion : une chance pour la France ? »

Mars 2012 : Par­ticipe aux journées de Rennes organ­isée par le quo­ti­di­en « Libéra­tion » à un débat « Faut-il punir les par­ents ? » avec Jean-Jacques Haz­an et Christophe Paris.

Avril 2012 : Par­ticipe au lance­ment de l’université pop­u­laire du goût de Granville et du Cotentin, fondé par son mari Péri­co Légasse, en com­pag­nie de Jean-François Kahn, Lau­rent Jof­frin et de Jacques Puisais.

Juin 2012 : Par­tic­i­pante au « Fes­ti­val du Livre de Nice 2012 »

2012 : Nom­inée et présente lors de la céré­monie du prix Tro­fem­i­na remis par Roland Escaig, édi­teur du mag­a­zine Ten­ta­tions.

2013 : elle par­ticipe au défilé de mode du Salon du chocolat

Août 2019 : elle inter­vient lors de la séance d’ouverture de l’université d’été du MEDEF, qui a pour thème « « L’égalité, une obses­sion française ». Elle débat alors avec la min­istre du tra­vail, Muriel Péni­caud, l’écrivain Frédéric Beigbed­er et l’avocat Eric Dupond-Moretti.

Ce qu’elle gagne

Je suis payée comme quelqu’un qui n’a pas une grande notoriété médi­a­tique. Donc je touche ce que perce­vait Éric Naul­leau, soit 1.400 euros par émis­sion”. Source : www.ozap.comL

Sur Europe 1, elle gag­nait 27 400 euros men­su­els jusqu’en 2017 selon L’Express.

Elle l’a dit

« Il [Le peu­ple, ndlr] peut se planter. La ques­tion est de savoir si on est démoc­rate, si on con­sidère que même lorsqu’il se trompe, c’est le peu­ple – en tant que volon­té majori­taire – qui doit s’ex­primer et assumer les con­séquences de ses déci­sions. C’est ça, la démoc­ra­tie », RTS, 17/02/2021.

« Linfla­tion de règles et de normes tatil­lonnes qui entra­vent la lib­erté des citoyens et réduit leur respon­s­abil­ité est en fait le pen­dant de limpuis­sance de l’État. Quand Emmanuel Macron évoque cette stratégie, « tester, alert­er, pro­téger », cest parce que celle qui devait être mise en place dès le mois de mai, « tester, trac­er, isol­er », la seule manière de cir­con­venir ce virus, est un échec patent. Nous con­tin­uerons donc à mas­sacr­er des secteurs entiers de notre économie, à dés­espér­er des gens qui sont en train de per­dre le tra­vail dune vie, à exac­er­ber les ten­sions et les haines et détru­ire lautorité de l’État. Mais quand des his­to­riens dresseront le bilan, nous ne serons plus là pour assumer », Mar­i­anne, 25/11/2020.

« Daniel Kretinsky m’a pro­posé cet été qu’on se ren­con­tre. Nous avons par­lé de beau­coup de sujets, de l’Union européenne, des Gafa… Il a sem­blé juger que je cor­re­spondais à ce que Mar­i­anne a tou­jours été : un jour­nal cri­tique, pas sys­té­ma­tique, qui refuse les assig­na­tions idéologiques », Libéra­tion, 03/09/2018.

« Je ne suis pas con­tre l’Europe, je cri­tique cette Union européenne et l’actionnaire aus­si est capa­ble de le faire. Nous voulons tous deux que les peu­ples européens puis­sent prospér­er », ibid.

« C’est une vision qui con­siste à remet­tre l’homme au cen­tre, une ligne répub­li­caine qui ne s’interdit pas de cri­ti­quer la droite et la gauche. Il n’y a pas de truc pour ven­dre. Il y a des lecteurs qui doivent venir pour quelque chose qu’ils ne trou­vent pas ailleurs. Il faut des angles, un traite­ment dif­férent, une vision de l’actualité », au sujet de sa future ligne édi­to­ri­ale, ibid.

« Je ne crois pas qu’il faille de l’argent pour relancer un jour­nal, mais des con­tenus », ibid

« Le poli­tique­ment cor­rect ne veut plus dire grand-chose. Celui qui est poli­tique­ment cor­rect, c’est tou­jours l’autre, celui d’en face. Pareil pour la pen­sée unique », L’E­cho répub­li­cain, 04/06/2017.

« Pen­dant des années, on a util­isé le lan­gage pour mas­quer la réal­ité. Il est absol­u­ment néces­saire aujourd’hui de nom­mer et de met­tre les bons mots sur ce que nous voyons », ibid.

« Ce qui nous réu­nit à Polony TV, c’est l’idée de replac­er la sou­veraineté au cœur de la réflex­ion. Sou­veraineté des indi­vidus avec la capac­ité de cha­cun à choisir, à utilis­er son libre arbi­tre. Sou­veraineté du peu­ple : c’est lui qui décide de son des­tin et non pas des experts ou des tech­nocrates. Et sou­veraineté de la nation : sans une nation libre, capa­ble de pren­dre ses déci­sions, il n’y a pas de sou­veraineté du peu­ple », ibid.

« Je ne remets pas en cause la légitim­ité du prési­dent élu. Mais on voit bien à quel point tout a été fait ensuite pour tor­dre le sens de cette élec­tion, faire croire que son élec­tion a été un plébiscite pour sa vision économique. Ce qui n’est pas vrai. On s’aperçoit que le FN est le meilleur allié de ce sys­tème. Ce choix entre l’extrême droite et un autre can­di­dat est une façon de stérilis­er la colère, per­me­t­tant au sys­tème de se main­tenir », ibid.

« François Fil­lon était un can­di­dat frag­ile car il incar­nait une part très par­ti­c­ulière de la droite. C’est-à-dire le can­di­dat issu de la pri­maire. Cela nous prou­ve que les pri­maires sont une machine à per­dre, anti­dé­moc­ra­tique », ibid.

« Avoir lais­sé au FN tout dis­cours alter­natif est très dan­gereux. Nous le payons déjà aujourd’hui. Nous avons un prési­dent élu, non pas sur son pro­gramme mais sur la peur du chaos et du FN », ibid.

« L’insincérité ressem­blerait à de la bonne vieille filouterie. Nous par­lons bien d’un prési­dent de la République et d’un min­istre des Finances qui pro­duisent un bud­get de la Nation qu’ils ont volon­taire­ment ren­du non con­forme à la réal­ité des comptes. Tout cela a été « bidouil­lé » comme, dans une arrière-cui­sine, on glisse un som­nifère dans le plat prin­ci­pal pour endormir les con­vives », Gaullisme.fr, 01/06/2017.

« La pan­tomime poli­tique qui con­siste, pour les sor­tants, à maquiller les comptes et, pour les entrants, à décou­vrir avec effroi l’ampleur du maquil­lage et la grav­ité d’une sit­u­a­tion finan­cière qui met à mal les promess­es de cam­pagne, aura vis­i­ble­ment résisté à la révo­lu­tion jupitéri­enne », ibid.

« Je me recon­nais dans ce con­ser­vatisme des petites gens, qui aspirent à préserv­er leurs tra­di­tions, leurs modes de vie, ce qui donne un sens à leur exis­tence. Parce que dans ces tra­di­tions, dans ces réseaux de socia­bil­ité, il y a les anti­corps face aux méfaits du cap­i­tal­isme », Revue Lim­ite, n°5, jan­vi­er 2017.

« Dans les années 1960, on a inven­té l’adolescence et la cul­ture jeune parce que ça per­me­t­tait de ven­dre. L’adolescence est ce moment de pul­sions où on a envie d’affirmer son iden­tité et cette affir­ma­tion passe par l’acquisition de cer­tains objets. C’est d’ailleurs une excep­tion anthro­pologique que cette société qui fait de la jeunesse, non un état tran­si­toire dont on sort pour attein­dre l’âge adulte et, qui sait, la sagesse, mais un moment sacral­isé et figé qu’il con­vient de revendi­quer par dif­férents codes et objets. D’où la mise en place d’injonctions con­tra­dic­toires : une infan­til­i­sa­tion par l’instrumentalisation per­ma­nente des pul­sions, et par­al­lèle­ment, une oblig­a­tion de con­trôle per­ma­nent au nom de cette idéolo­gie de la per­for­mance », Le Comp­toir, 05/06/2016.

« Dans cette course à la per­for­mance, chaque indi­vidu devient son pro­pre pro­mo­teur. Il doit mon­tr­er les images de sa réus­site. Sou­venez-vous ce slo­gan extra­or­di­naire de 2007 de la mar­que de puéri­cul­ture Aubert : “Réus­sir son enfant”. Tout est dit. Notre société déplore tout ça mais ne va jamais aux sources de cette idéolo­gie de la per­for­mance qui per­met au marché de se dévelop­per », ibid.

« Aujourd’hui, les hommes sont des femmes comme les autres : ils vivent dans le nar­cis­sisme absolu, entre self­ies et crèmes anti-rides, pen­dant que s’impose une “gou­ver­nance” par le droit et le marché, au ser­vice des multi­na­tionales », ibid.

« Un bon sys­tème doit fonc­tion­ner de telle sorte qu’il évite aux mau­vais d’être trop mau­vais, qu’il per­me­tte aux bons d’exprimer tout ce qu’ils ont à exprimer et qu’il incite la très grande majorité des “moyens” à assur­er le néces­saire. Et il appar­tient de définir ce néces­saire selon la plus large exi­gence. Voilà ce que l’école devrait faire », ibid.

« La société doit affirmer que l’école est un sanc­tu­aire, où la parole du pro­fesseur pré­vaut. Cela néces­site une for­ma­tion des enseignants digne de ce nom. L’interdisciplinarité actuelle est une con­ner­ie et se résume à faire de vagues pro­jets idiots, copiés-col­lés sur Inter­net, avec l’aide de profs de français, de biolo­gie et d’EPS. J’exagère ? Voici un exem­ple de sujet pro­posé par le min­istère : “Français-SVT : madame Bovary mangeait-elle équili­bré ?” », ibid.

« Nous vivons dans une société où les gens arrivent à décon­necter com­plète­ment leurs activ­ités et leurs principes éthiques : ça ne dérange pas un tra­vailleur de la Sil­i­con Val­ley de met­tre ses pro­pres enfants à l’abri des hor­reurs qu’il est en train de pro­duire ! Il se passe la même chose du côté de la paysan­ner­ie : des paysans font des éle­vages de porcs absol­u­ment infâmes car on leur a dit qu’il fal­lait faire ain­si pour être com­péti­tif mais, pour leur pro­pre nour­ri­t­ure, ils gar­dent un cochon qui ne mange pas comme les autres et qui a son pro­pre enc­los ! On ne peut pas fonc­tion­ner de cette manière-là impuné­ment : on génère de la honte, de la haine de soi… », ibid.

« J’ai tou­jours soin de pré­cis­er que je suis répub­li­caine, giron­dine, sou­verain­iste ET décroissante.Par la maîtrise de notre ali­men­ta­tion, de la façon dont nous allons nous vêtir, tous les jours, nous accom­plis­sons un acte poli­tique. Dans cette crise de la démoc­ra­tie représen­ta­tive, chaque acte de la vie quo­ti­di­enne per­met de vot­er pour un sys­tème », ibid.

« Une ini­tia­tive comme Nuit debout, qui aurait pu con­stituer un élan for­mi­da­ble, s’est enfer­mée dans le pire du gauchisme cul­turel, accep­tant les lubies d’un néo-fémin­isme obsédé par “l’homme blanc hétéro­sex­uel”, de mou­ve­ments pré­ten­du­ment anti-racistes et qui opposent “les Blancs” et les autres, ou voient de l’islamophobie dans toute défense de la laïc­ité. La meilleure manière de faire fuir les ouvri­ers, paysans, indépen­dants et class­es moyennes qui auraient pu se ral­li­er au mou­ve­ment pour réclamer une véri­ta­ble démoc­ra­tie prenant en compte les intérêts des peu­ples. Quel gâchis ! », ibid.

« Les vil­la­geois cors­es qui ont affir­mé devant les médias leur refus de voir s’in­staller dans l’île des com­porte­ments qu’ils jugent inac­cept­a­bles ont usé de mots sim­ples, sans tourn­er autour du pot. Les mots qui vien­nent quand on est sûr de soi, de son his­toire, de son iden­tité. Les mots de ceux qui refusent d’être réduits au silence. Que cela plaise ou non, cette réac­tion relève de la citoyen­neté », Le Figaro, 20/08/2016 au sujet des rix­es de Sisco.

« Depuis trente ans, cer­tains décrè­tent que, pour accueil­lir les nou­veaux venus, il faut se dépouiller de ce qui fait de nous des français. Ils s’imag­i­nent ain­si que l’on ne peut accueil­lir l’autre que si l’on n’est plus qui l’on est. C’est pour­tant le con­traire. Si l’on prend la déf­i­ni­tion de la nation de Renan, celle-ci est une volon­té poli­tique, un plébiscite renou­velé tous les jours, qui s’ap­puie sur ce qu’il appelle un “legs de sou­venirs” », Valeurs Actuelles, 12/11/2015.

« Nous avons tous besoin de mod­èles, de nous iden­ti­fi­er à d’Artag­nan, Cyra­no ou Julien Sorel. Si l’é­cole ne leur donne pas cette pos­si­bil­ité-là, nos jeunes iront chercher leurs mod­èles ailleurs, dans les jeux vidéo, les block­busters améri­cains et au sein de l’É­tat islamique », ibid.

« J’y suis allée réti­cente [au Grand Jour­nal, NDLA]. Déjà, il y a eu trois mois de négo­cia­tion, je voulais m’assu­rer – par exem­ple – d’avoir le temps de parole néces­saire. Je voulais avoir une lib­erté totale. Et puis bon, ce n’est pas tout à fait comme ça que ça s’est passé… », GQ, 17/09/2015.

« On reçoit une min­istre qui vient par­ler d’une réforme contes­tée et on a quand même réus­si à se débrouiller pour qu’il ne se passe rien sur le plateau. On l’a fait réa­gir à plein de magné­tos débiles, on a demandé à un autre jour­na­liste que moi de présen­ter la réforme, et quand j’ai enfin voulu ren­tr­er dans le vif du sujet, on m’a fait com­pren­dre que je n’avais plus le temps », ibid.

« Con­traire­ment à quelqu’un comme Eric Zem­mour, moi je ne ressens aucun plaisir nar­cis­sique à être seule con­tre tous. Je le fais parce que je crois en ce que je dis, mais ce n’est jamais drôle. Et je passe mon temps à douter. Je me demande sans cesse si je ne suis pas totale­ment à côté de la plaque », ibid.

« L’idée d’un patri­o­tisme économique n’a rien à voir avec le “nation­al­isme” que dénonce une extrême gauche décidé­ment plus attachée au main­tien du com­mu­nis­to-cap­i­tal­isme à la chi­noise qu’à la pro­tec­tion du tra­vailleur français. L’idée d’un patri­o­tisme économique est une idée de bon sens. » « “Acheter français”: même con­som­mer néces­site un appren­tis­sage » - blog Éloge de la trans­mis­sion, 20/01/2012

« Et de l’identité européenne, comme de l’identité française, il nous fau­dra bien un jour ouvrir la boîte de Pan­dore. (…)N’en déplaise aux chantres des « réal­ités économiques », les peu­ples ont autant besoin de géo­gra­phie, d’histoire et de lit­téra­ture que de crois­sance et d’écrans plats. Et l’Europe ne se fera pas dans l’ignorance. » « De France et d’Eu­rope » (blog Eloge de la trans­mis­sion, 02/11/2009)

« Donc l’Islam fait peur. Est-ce éton­nant dans un monde où cer­tains, jusque dans les cap­i­tales occi­den­tales, tuent en son nom ? Dans un monde où les pays appli­quant le droit musul­man ne sont pas des mod­èles d’égalité ni de lib­erté ? Dans un monde où des activistes de l’Islam poli­tique tes­tent la résis­tance des sociétés occi­den­tales, poussés et financés par des états aus­si démoc­ra­tiques que l’Iran et l’Arabie Saou­dite ? Exiger des pop­u­la­tions d’Occident qu’elles com­pren­nent immé­di­ate­ment la dif­férence entre ces man­i­fes­ta­tions d’un Islam inté­griste et sec­taire et la pra­tique majori­taire des musul­mans vivant sur le sol européen serait pour le moins irréal­iste. » « Le minaret comme symp­tôme » — blog Éloge de la trans­mis­sion, 03/12/2009

« Jeanne d’Arc, comme les divers­es fig­ures qui racon­taient le passé com­mun des Français, qu’ils fussent Picards, Lor­rains, Auvergnats ou fils d’immigrés Ital­iens, a dis­paru dans les limbes, vic­time de la détes­ta­tion de l’Etat-Nation et de l’abandon des grands réc­its. » « Qui con­naît encore Jeanne d’Arc? » - blog Éloge de la trans­mis­sion, 06/01/2012

« L’empire romain s’est effon­dré de n’avoir plus trans­mis ses valeurs aux nou­veaux arrivants, d’avoir con­stru­it des ther­mes et des col­isées dans toutes les villes en croy­ant que le mode de vie romain suf­fi­rait à inté­gr­er les pop­u­la­tions qui afflu­aient aux fron­tières. Mais qui s’intéresse encore à l’histoire romaine ? » « Les Ter­ri­toires per­dus de la République » — blog Éloge de la trans­mis­sion, 26/03/2012

« Lorsque j’ai enseigné le français, entre 1999 et 2000, dans un lycée d’Epinay-sur-Seine, j’ai vécu cette année comme un véri­ta­ble choc cul­turel. Je me suis retrou­vée face à une classe de sec­onde lamb­da dont la moitié des élèves était inca­pable de com­pren­dre un texte en français courant du XXe siè­cle. Moi qui étais venue à l’enseignement la tête pleine d’idées sur l’école de la République et les chances qu’elle était cen­sée offrir à tous, j’ai eu l’impression d’un ter­ri­ble gâchis. » « Notre société con­sid­ère qu’on est soit rebelle, soit fas­ciste » - Le Nou­v­el Écon­o­miste

« Voilà une appel­la­tion [« écol­o­giste ascen­dant AOC »] qui me plaît ! Je l’accole aux deux autres [mélange de réac’ de gauche et d’anarchiste de droite.] et m’en fais un éten­dard. Plus sérieuse­ment, la démarche qui est la mienne quand je défends l’école et la trans­mis­sion des savoirs, et quand je par­le du pat­ri­moine agri­cole français, est évidem­ment la même. Je me recon­nais comme héri­tière de tout ce qui con­stitue une civil­i­sa­tion qui a pu voir naître Rabelais aus­si bien que Flaubert. Une civil­i­sa­tion où, finale­ment, il fait bon vivre pour quiconque, d’où qu’il vienne, accepte sim­ple­ment de com­pren­dre où il est. D’où ce côté à la fois réac, car je défends des valeurs dont j’estime qu’elles ne sont l’apanage d’aucun camp poli­tique, et anar­chiste, dans le sens où ces valeurs ont pour unique objet l’émancipation des indi­vidus, le développe­ment de tous les anti­corps con­tre le con­sumérisme fes­tif ou la bonne con­science lar­moy­ante. » « “A l’école, l’état des lieux est apoc­a­lyp­tique” : inter­view de Nat­acha Polony » - Causeur, 19/02/2011

« Mais à tra­vers cette mort de l’école répub­li­caine, c’est bien la France en tant que civil­i­sa­tion qui dis­paraît, tant il est vrai que, dans ce pays, l’école répub­li­caine est dev­enue le lieu où se con­stitue la Nation, où se fonde notre capac­ité à éla­bor­er un pro­jet col­lec­tif et à devenir une entité poli­tique libre. » « Le pire est de plus en plus sûr : Requiem pour l’é­cole publique ? » - La Quin­zaine Uni­ver­si­taire n° 1340/12 novem­bre 2011

« Dis­ons que dans l’état actuel de l’offre poli­tique, c’est mal par­ti. Il faudrait une forme d’insurrection de l’opinion publique, des pro­fesseurs et des par­ents. Sinon, nous sommes con­damnés au sauve qui peut indi­vidu­el. Sachant que celui qui sauve son enfant d’un des­tin sco­laire calami­teux ne le sauve pas pour autant de vivre dans la société qu’aura pro­duite ce sys­tème sco­laire. » ibid.

« Loin d’être frileuse, notre France sera ouverte au monde et entre­prenante. “Quelle ambi­tion pour la France ?” Préserv­er, pro­téger et con­quérir. Des­tin d’une nation adulte, rev­enue des chimères de l’Impérium et guérie de la mélan­col­ie du déclin. Quelle ambi­tion pour nous, jeunes gens ? Que vous n’en ayez jamais fini avec cette nation insup­port­able. Jamais. » « Quelle ambi­tion pour la France ? » — Tri­bune de Généra­tion République, Le Figaro, 10/04/2001.

« La mort de l’école répub­li­caine et le tri­om­phe du con­sumérisme s’accompagnent d’un réen­sauvage­ment de la société et d’un isole­ment des indi­vidus par la perte de leur mémoire col­lec­tive. » ibid.

Sa nébuleuse

Généra­tion République / Mou­ve­ment des citoyens : créée en avril 2001, « Généra­tion République » a été fondée par David Mar­tin-Castel­nau, ex-prési­dent de la Fon­da­tion Marc-Bloch et ani­mée par Nat­acha Polony (« Venues de tous les hori­zons, les sept familles du Pôle répub­li­cain », Le Monde, 07/02/2002).

Péri­co Légasse : Issu d’une famille de la bour­geoisie basque, Péri­co Olivi­er Sébastien Légasse est le fils de Marc Légasse, écrivain et homme poli­tique basque — il fut le fon­da­teur du mou­ve­ment auton­o­miste au Pays basque français après la Sec­onde Guerre mon­di­ale —, et de Jacque­line Laruncet, fille de Jacques Laruncet, directeur de la mai­son Molineux, célèbre par­fumeur des années 1920, à Paris. Il est aujour­d’hui rédac­teur en chef de la rubrique « art de vivre » à l’heb­do­madaire Mar­i­anne.

En 2018, le célèbre œno­logue Jacques Pui­sais lui pro­pose de présider l’Institut du Goût, une asso­ci­a­tion qui val­orise la recherche sci­en­tifique dans le domaine du com­porte­ment ali­men­taire et met en place des pro­jets d’éducation au goût à des­ti­na­tion des enfants. Désor­mais prési­dente, elle n’hésite pas à affirmer que « le goût et la capac­ité à nom­mer les sen­sa­tions, qui sont au cœur du tra­vail de l’Institut du Goût, rejoignent par­faite­ment cette cer­ti­tude qui m’habite, que la maîtrise de la langue, la pos­si­bil­ité pour un indi­vidu de penser le monde qui l’entoure et de le met­tre en mots, est un des fonde­ments de cette lib­erté que doit con­stru­ire l’école ». Son mari est secré­taire de l’Institut depuis 2015.

Ils ont dit

« On aura com­pris que Nos Enfants gâchés est un pam­phlet bril­lant. Nat­acha Polony, jeune agrégée de Let­tres qui a quit­té l’Éducation nationale “par claus­tro­pho­bie”, s’y déclare d’emblée “réac­tion­naire”, assumant une fonc­tion de “résis­tance” face au com­plot qui liq­uide l’héritage des Lumières, détru­it notre École et met la France en péril… En réal­ité, le pro­pos n’est pas nou­veau. Comme jadis les péd­a­gogues de l’Éducation nou­velle, il dénonce l’éternel “joueur de flûte” qui vient faire pay­er la trahi­son des adultes en emmenant les enfants en enfer. Autre­fois, on stig­ma­ti­sait les “maîtres qui muti­laient l’intelligence et la créa­tiv­ité”. Aujourd’hui, on accuse les péd­a­gogues soix­ante-huitards, libéraux-lib­er­taires évidem­ment, qui ont sac­ri­fié les Human­ités sur l’autel d’une illu­soire égal­ité des élèves, les livrant ain­si pieds et poings liés au cré­tin­isme télévi­suel. » Philippe Meirieu, « Encore un effort pour être vrai­ment réac­tion­naire ! » — Mar­i­anne, 05/03/2005.

« Mais, mal­heureuse­ment, si la plu­part des anti-libéraux sont prompts à dénon­cer les rav­ages du libéral­isme économique, ils écar­tent soigneuse­ment l’hypothèse selon laque­lle leur pro­pre indi­vid­u­al­isme, leur désir de « refaire leur vie » à leur gré, sans se souci­er de la sit­u­a­tion dans laque­lle ils pla­cent leur progéni­ture, pour­raient aus­si être à la source de l’impossibilité de trans­met­tre qu’ils dénon­cent par ailleurs. Mais j’ai bien con­science de franchir ici la ligne rouge : moral­isme ringard sans doute, pétain­isme, même, aux yeux du pres­tigieux com­pagnon d’Arielle Dom­basle. Pour ma part, j’assume… Allez, Nat­acha Polony, encore un petit effort pour être vrai­ment « réac­tion­naire » ! Ibid.

« Au cours d’un échange il y a quelques semaines, vous m’avez con­fié que vous vous con­sid­ériez comme un mélange de réac’ de gauche ‑vous fûtes d’ailleurs can­di­date aux élec­tions lég­isla­tives en 2002 sous les couleurs chevène­men­tistes — et d’anarchiste de droite. Mais en vous lisant et en vous écoutant encore très récem­ment, j’ai remar­qué que vous faisiez sou­vent référence à un auteur, Jacques Ellul, qui se trou­ve être aus­si La référence pour un homme comme José Bové. » « “A l’école, l’état des lieux est apoc­a­lyp­tique” : inter­view de Nat­acha Polony » - Causeur, 19/02/2011.

« Le duo Eric Naul­leau et Eric Zem­mour, s’ils n’exercent plus sur le plateau de Lau­rent Ruquier, agace tou­jours 32% des Français, soit un niveau sim­i­laire à celui de la pre­mière vague l’an dernier. Leurs rem­plaçantes, Audrey Pul­var et Nat­acha Polony, n’atteignent pas leur niveau, agaçant 21% des Français, tout en étant en par­al­lèle moins con­nues que l’ancien duo phare de l’équipe de Lau­rent Ruquier. » « Les per­son­nal­ités qui « aga­cent » les Français » Etude Har­ris Inter­ac­tive pour VSD.

« On s’est con­nus à Mar­i­anne, elle était respon­sable des pages éduca­tion. Et le pre­mier con­tact a été mau­vais, a‑t-il révélé. Elle se dis­ait jaco­bine, moi régio­na­liste. Elle m’a dit : “Le peu­ple basque n’existe pas.” Je me suis dit : “Mais c’est qui cette con­nasse ?” », Péri­co Légasse au sujet de sa pre­mière ren­con­tre avec sa future femme, Voici, 24/07/2013.

« La chaîne [Canal+] incar­ne pré­cisé­ment tout ce que Polony com­bat, à savoir la quin­tes­sence de l’idéologie libérale-lib­er­taire, le fes­tif hypostasié, une out­re pleine de vent. Et puis, quoi qu’on en dise, la ques­tion du salaire peut dif­fi­cile­ment être éludée. Les 1400 euros par émis­sion d’On n’est pas couché font pâle fig­ure en com­para­i­son des gras salaires de la chaîne privée. Accor­dons tout de même le béné­fice du doute à Polony. Espérons sincère­ment qu’elle soit la sou­verain­iste antilibérale décrois­sante qu’elle pré­tend être. Espérons sincère­ment qu’elle n’ait pas cédé, comme tant d’autres avant elle, aux forces de l’argent », Philitt, 19/06/2014.

« Décidé­ment, la mon­di­al­i­sa­tion a bon dos. Poli­tiques et obser­va­teurs de la vie publique s’en don­nent à cœur joie pour lui imput­er tous les maux de la planète, et notam­ment de cette France qui serait privée de pren­dre son des­tin en main. Le dernier essai de Nat­acha Polony, chroniqueuse au Figaro et jour­nal­iste qui berce nos matins sur Europe 1, s’inscrit dans cette veine iden­ti­taire. Elle col­lec­tionne les thèmes clas­siques d’une droite réac­tion­naire : l’école est en berne, le néolibéral­isme anni­hile nos iden­tités, l’Europe détru­it les Etats, la démoc­ra­tie est en panne, le com­mu­nau­tarisme ronge les nations », Le Monde, 23/11/2016.

« Après l’arrêt de « Polo­ni­um », sur Paris Pre­mière, je n’ai pas misé cher sur la peau de Polony à Europe 1. L’éviction de Thomas Sot­to, dont elle s’était payé le luxe de dire du bien alors même qu’on lui avait col­lé au dos l’écriteau des ban­nis, était le prélude. La voici elle-même éjec­tée de la revue de presse qu’elle fai­sait trop bien, avec trop d’humour et trop d’audience pour que le nou­veau maître de la tranche horaire, Patrick Cohen, n’en prenne pas ombrage avant même toute cohab­i­ta­tion », Jean-Paul Brighel­li dans Causeur, 16/06/2017.

« La dérégu­la­tion ? Soyons sérieux deux sec­on­des @NPolony. Avez-vous seule­ment regardé l’évolution du code du tra­vail, des impôts, de l’urbanisme, du code civ­il pour oser affirmer ça ? Avez-vous vu le nom­bre incroy­able de normes qui sont pon­dues chaque année par l’UE ? » Rafaël Eythan, Twit­ter, 02/08/2021.

Ni gauche, ni droite. « Mar­i­anne » ne milite pas, « Mar­i­anne » cogne. Encore lui faut-il trou­ver le bon putch­ing-ball. Sous Nico­las Sarkozy, extase : « La Honte de la République », « Le Voy­ou de la République » même et ce titre, « Putain 4 ans ! ». […] Arrive François Hol­lande. Là, c’est la gueule de bois. Des dirigeants du jour­nal sont débar­qués. Il y a, avec eux, de gros con­tentieux financiers. Surtout, Mar­i­anne qui a per­du son filon édi­to­r­i­al, s’enfonce dans la banal­ité. En 2014, l’hebdomadaire vend moitié moins qu’en 2010 ! […] Le jour­nal n’avait plus d’os à ronger. Renaud Dély, son patron des deux dernières années, va lui en retrou­ver, ce sera la laïc­ité. Mar­i­anne, gar­di­en du tem­ple répub­li­cain, pointe sans phare l’antisémitisme des quartiers depuis un bail. […] Dans ce débat, Mar­i­anne a sou­vent dit la même chose que Le Figaro, mais pas au nom des cathos ; que Le Point, mais pas au nom des libéraux ; et que Valeurs actuelles, mais pas au nom des fachos. Nat­acha Polony reprend le flam­beau. Plus sou­verain­iste, plus con­ser­va­trice que Renaud Dély, plus en prise avec les penseurs aus­si, Polony n’a en général peur ni de s’engager, ni de cogn­er », France Info, 04/09/2018.

Crédit pho­to : Georges Biard via Wikimé­dia (cc)

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