Un critique du monde contemporain à la tête du Parisien / Aujourd’hui en France
Né le 26 décembre 1967, Nicolas Charbonneau est journaliste, écrivain et réalisateur de documentaires. Il a pris la tête, en remplacement de Jean-Michel Salvator, des rédactions du Parisien / Aujourd’hui en France.
À la tête de médias : quelles orientations ?
Pendant près de quinze ans, Nicolas Charbonneau est reporter de guerre et couvre notamment le Rwanda et le Kosovo. Éphémère Directeur de LCI, il prône des rendez-vous d’information différents de ses concurrents, revendiquant de ne pas multiplier les « coupes d’antenne » pour des directs spontanés. A la tête du Parisien Week-End, il propose un développement des longs formats, pour contrevenir à des formats courts répondant à l’immédiateté ; il encourage ainsi la formation de ses journalistes au « story-telling ». Il déclare, en mai 2021, recevoir autant de messages d’insultes l’accusant d’être trop à droite que trop à gauche sur l’échiquier politique, ce qu’il conçoit comme une preuve de son caractère équilibré. En octobre 2022, il fait face à une polémique interne au Parisien / Aujourd’hui en France : renonçant à publier un entretien du patron de la CGT Philippe Martinez, son choix éditorial a été regretté par les syndicats SNJ-CGT, SNJ et SGJ-FO. Celui-ci se dédouanera en soulignant qu’« un portrait pas forcément à la gloire de Patrick Pouyanné, le PDG de TotalEnergies » était déjà programmé dans l’édition du jour.
Une critique du monde contemporain
Vice-président du Club français de la presse – Press Club de France, Nicolas Charbonneau se montre assez sévère avec ses collègues de la presse : s’élevant contre un journalisme « militant », qui décrit le monde qu’il souhaiterait voir plutôt que le monde tel qu’il est, il déplore également le caractère « intouchable » de la profession. Il critique également le rôle des réseaux sociaux dans la sphère médiatique, regrettant qu’il soit donné la parole à des personnalités dont il juge qu’ils avaient autrefois leur juste place au café du commerce. Enfin, il s’élève clairement contre le « déboulonnement » de l’Histoire de France et la culture « woke », jugeant néfaste « l’exercice d’autoflagellation collectif » et le fait de « juger du passé au nom des valeurs présentes ».
Formation
- 1979–1982. Collège Romé de l’Isle, Gray.
- 1982–1983. Collège Robert Delaunay, Gray.
- 1983–1986. Lycée Le Castel, Dijon.
- 1986–1988. Université de Bourgogne, Dijon.
- 1988–1990. Université de la Sorbonne Nouvelle – Paris III. (Diplômé de sociologie de la communication et sociologie politique).
Parcours professionnel
- Jusqu’en septembre 2007. Il est grand reporter puis présentateur des journaux du matin d’Europe 1.
- Septembre 2007 – septembre 2008. Présentateur de la tranche 22 heures – minuit sur la chaîne I‑télé.
- Septembre 2008 – avril 2009. Rédacteur-en-chef à I‑télé.
- Avril 2009 – 2012. Rédacteur-en-chef web à I‑télé.
- 2012 – décembre 2015. Directeur-adjoint de l’information de TF1.
- Décembre 2015 – juillet 2016. Codirecteur général de LCI.
- 21 août 2017 – 1er septembre 2022. Directeur délégué des rédactions du Parisien / Aujourd’hui en France.
- Février 2019 – 1er septembre 2022. Directeur de la rédaction du Parisien / Week-end.
- Depuis le 1er septembre 2022. Directeur des rédactions de Le Parisien / Aujourd’hui en France.
Autres fonctions
Membre du comité éditorial du trimestriel Tunisie Plus.
Depuis juin 2012. Vice-président du Club français de la presse – Press Club de France.
Publications
Livres
- 2002. Deux ou trois fois rien, éditions du Cherche-Midi.
- 2004. Docteur Jack et Mister Lang, en collaboration avec Laurent Guimier, éditions du Cherche-Midi.
- 2005. Génération 69 : les trentenaires ne vous disent pas merci, en collaboration avec Laurent Guimier, éditions Michallon.
- 2006. Le Roi est mort ? Vive le Roi, en collaboration avec Laurent Guimier, éditions Michallon.
- 2008. La Vème République pour les nuls, en collaboration avec Laurent Guimier, First Éditions.
- Le Roman de Saint-Tropez, éditions du Rocher.
- Le Roman des maisons closes, en collaboration avec Laurent Guimier. Éditions du Rocher.
- L’Histoire de la Vème République pour les nuls, en collaboration avec Laurent Guimier. Éditions First.
- 2019. Vos enfants sont formidables, en collaboration avec Sophie Sachnine, éditions Albin Michel.
Documentaires
- 2002. Le Charles de Gaulle, France 5.
- 2003. Les Magiciens de la lumière, France 5.
- 2004. Les Cigognes veillent sur nous, France 5.
Distinctions
- 1998. Prix Bayeux des correspondants de guerre, catégorie Radio.
- 1998. Prix de la Fondation Varenne.
Il l’a dit
« Les nouveaux chiens de garde, ces arbitres des élégances qui disent le bien et le mal, commettent la redoutable erreur de considérer le temps de l’Histoire comme s’il s’agissait du temps des réseaux sociaux. Ils confondent le temps long et le temps du tweet. », Le Parisien Week-end, édito du 19 juin 2020.
« La reconnexion des journalistes au monde réel [est] un vrai souci. Les journalistes ont tendance à raconter le monde tel qu’ils aimeraient qu’il soit et pas tel qu’il est et c’est un vrai problème. Je suis assez dur et justement dur avec ma profession parce que je l’aime. », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.
« Un beau sujet, c’est un sujet qui était bon il y a trois mois et qui sera bon dans trois mois. Donc ne m’embêtez pas avec la temporalité du sujet […] Je considère qu’un magazine doit s’infiltrer là où d’autres ne sont pas. Je ne suis pas là pour faire la même chose que les autres. Sinon je ne vais plus exister. », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.
« Dans ce flux [d’informations], on se noie. On apprend de moins en moins l’info dans le magazine. […] Donc il faut raconter autre chose : le sujet, le regard, comment on le raconte et la forme (l’écriture, la maquette, l’élégance. », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.
« On a tendance à dire que le Parisien est un journal populaire, j’en suis très fier. Ça veut dire qu’on s’adresse au plus grand nombre. […] Populaire peut vouloir dire élégant, ça veut pas dire offrir quelque chose de moche. », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.
« Je ne comprends pas toujours mes confrères, sur le fait qu’ils soient aussi déconnectés. […] On n’est pas connectés, on raconte une manif du samedi…bon, je ne parle même pas des Gilets jaunes mais… C’est pas vrai que ça se passe comme ça. C’est pas vrai que tous les flics sont des assassins en puissance. Certains, dans les journalistes, se sont fait une spécialité des mouvements de matraque. […] », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.
« Je ne suis pas un militant. Je viens, je raconte, je m’intéresse. Je ne vais pas biaiser les choses. », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.
« Certaines écoles de journalisme n’ont pas fait le job. […] La profession n’est pas du tout représentative de l’état [politique des] Français. », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.
« Je n’ai jamais compris pourquoi notre profession est totalement intouchable. On peut raconter, écrire n’importe quoi, certains l’ont fait, vous garderez toujours votre carte de presse. Il y a peu de professions où c’est comme ça. », vidéo Press Club de France, 20 mai 2021.