Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Nicolas Domenach

7 avril 2022

Temps de lecture : 19 minutes
Accueil | Portraits | Nicolas Domenach
Accueil | Portraits | Nicolas Domenach

Nicolas Domenach

Temps de lecture : 19 minutes

Républicain toujours

Nicolas Domenach est né en 1950, il est le fils du journaliste Jean-Marie Domenach, résistant de la première heure, ancien directeur de la revue Esprit, militant de la gauche anti-communiste qui se rapprocha de positions nettement conservatrices à la fin de sa vie. Il est le frère du célèbre sinologue français Jean-Luc Domenach. Divorcé de la journaliste éditorialiste au magazine Elle, Michèle Fitoussi.

Formation

Il n’est pas passé par une école de journalisme.

Parcours professionnel

Nico­las Dom­e­n­ach débute au Quo­ti­di­en de Paris en 1974, il passe ensuite au Matin de Paris de par­ticiper avec Jean-François Kahn à la créa­tion de l’heb­do­madaire L’Événe­ment du jeu­di en 1984 puis de Mar­i­anne dont il est le directeur-adjoint.

De 2004 à 2008, il par­ticipe à l’émission de débat con­tra­dic­toire « N’ayons pas peur des mots, l’émis­sion quo­ti­di­enne » présen­tée par Samuel Éti­enne sur i>Télé.

De 2006 à 2008, il signe un édi­to­r­i­al quo­ti­di­en dans i>Matin, la mati­nale d’i>Télé présen­tée par Nathalie Ian­net­ta et Lau­rent Bazin.

Depuis 2006, il par­ticipe à l’émission de débat avec Éric Zem­mour « Ça se dis­pute » sur i>Télé.

De 2007 à 2011, il est chroniqueur sur Canal dans l’émis­sion quo­ti­di­enne L’Édi­tion spé­ciale.

Depuis 2011, il fait par­tie de l’équipe de La Nou­velle Édi­tion, émis­sion ani­mée par Ali Bad­dou sur Canal.

En 2014 il quitte Mar­i­anne à cause de désac­cords avec la nou­velle direc­tion qui lui demande d’abandonner Canal.

Le 1er sep­tem­bre 2014 il devient chroniqueur poli­tique pour l’hebdomadaire Chal­lenges.

En août 2016, il obtient un débat heb­do­madaire, tous les ven­dredis, avec Eric Zem­mour sur RTL, inti­t­ulé On n’est pas for­cé­ment d’accord. Mal­gré de bonnes audi­ences, ce débat n’est pas recon­duit à la ren­trée 2018 – il lui reste néan­moins une présence heb­do­madaire dans la tranche de Marc-Olivi­er Fogiel et bi-heb­do­madaire au débat du ven­dre­di matin 8h30.

En jan­vi­er 2018 il devient édi­to­ri­al­iste poli­tique sur l’émission domini­cale Et en même temps sur BFMTV.

Le 24 août 2018 il rem­place Raphaël Glucks­mann, qui se dit débar­qué par Claude Per­driel, action­naire prin­ci­pal, pour anti-macro­nisme – mais en réal­ité prob­a­ble­ment pour cause d’échec com­mer­cial patent – à la tête du Nou­veau Mag­a­zine lit­téraire.

Son fils Hugo Dom­e­n­ach, ancien de SoFoot, Rue89, Le Monde, Arte (ce sont des courts stages en 2011), a été embauché en 2013 par Lepoint.fr où il tra­vaille tou­jours au ser­vice politique.

Il cou­vre l’actualité du Front Nation­al dans ce jour­nal depuis 2016.

Sa fille Léa Dom­e­n­ach est réal­isatrice (elle a étudié à l’école de ciné­ma de Colum­bia) et doc­u­men­tariste, la plu­part de ses pro­duc­tions, séries ou pro­grammes courts, sont con­sacrées aux fémin­ismes et aux ques­tions de genre. Son web-doc­u­men­taire L’École du Genre, sem­ble être assez emblé­ma­tique de sa pensée.

Le frère et la sœur ont écrit à qua­tre mains Les Murs Blancs, pub­lié chez Gras­set en 2021, un essai sur la généalo­gie et l’héritage intel­lectuel de la revue et du cen­tre Esprit, illus­tra­tions de la pen­sée per­son­nal­iste prônée par Emmanuel Mounier. Jean-Marie et Nicole Dom­e­n­ach ont comp­té par­mi les mem­bres de cette com­mu­nauté autonome de Châte­nay-Mal­abry rebap­tisée peu après « Les Murs Blancs ».

Parcours politique

Il occupe son lycée en mai 68 à Antony. Nico­las Dom­e­n­ach intè­gre par la suite la troupe de théâtre de la rési­dence uni­ver­si­taire d’Antony. « Dès lors, ma vie s’y est reportée. Mon rôle ? Faire de l’agitation dans tous les sens, faire cir­culer la vie et la poésie. Je croy­ais qu’avec des mots on pou­vait faire chang­er le monde ! Cette péri­ode a été celle d’une for­mi­da­ble pul­sion de vie. Il s’est créé quelque chose dans ces quartiers désossés qui s’est pro­longé ensuite ». Le Nou­veau panora­ma, n° 65, mai 2008.

En 2013 et par la suite il a soutenu le mariage homosexuel.

En juil­let 2014, dans une let­tre où il explique son départ de Mar­i­anne, il explique ce qui a fait la « com­mu­nauté d’esprit » du jour­nal : « la défense acharnée de l’idéal européen, la dénon­ci­a­tion du nation­al­isme et de l’ex­trême droite ».

En 2015, du 28 octo­bre au 1er novem­bre, il est invité tous frais payés pen­dant la tournée africaine (Togo, Côte d’Ivoire, Ghana) du pre­mier min­istre Manuel Valls – en faisant par­tie de la délé­ga­tion offi­cielle il n’a rien payé, con­traire­ment à ses con­frères de la délé­ga­tion presse qui paient une « quote-part », en l’occurrence 2200 € de bil­lets d’avions et se restau­rent eux-mêmes.

Il s’est jus­ti­fié dans l’émission Quo­ti­di­en sur TMC : « C’est une tech­nique du jour­nal­isme de com­bat rap­proché. C’est 40 ans d’ex­péri­ence, 40 ans de boulot. Vous pensez que si au bout de 40 ans de boulot, je réus­sis à être proche du Pre­mier min­istre à un moment essen­tiel de la vie poli­tique, vous pensez — c’est ce que vous sous-enten­dez — qu’il y a au fond une con­nivence voire une cor­rup­tion ».

En 2017, Nico­las Dom­e­n­ach est un des rares jour­nal­istes encore en odeur de sain­teté à l’Élysée. La rai­son ? Il est un proche de Bruno Roger-Petit, ancien édi­to­ri­al­iste à Chal­lenges para­chuté au porte-parole de la prési­dence pour les bons et loy­aux ser­vices ren­dus pen­dant la cam­pagne. Aus­si, Dom­e­n­ach et son inévitable com­père Mau­rice Szafran, qui sont eux restés à la rédac­tion du très macronien Chal­lenges, gag­nent le droit de s’entretenir avec le prési­dent pour les deux livres qu’ils com­met­tent sous son quin­quen­nat : « Le Tueur et le Poète » en 2018, puis « Macron : pourquoi tant de haine ? » en 2022. Le ton des deux ouvrages, volon­tiers com­plaisant, témoigne de la fas­ci­na­tion qu’exerce Macron sur les Français de plus de 60 ans, ceux que les jeunes gens sont prompts à désign­er comme des « boomers », épithète qui va comme un gant au sieur Dom­e­n­ach. Cet extrait tiré de leur ouvrage de 2022 est un mod­èle d’apologie : « Il n’a pas un emploi du temps de min­istre, mais de super-min­istre. D’hyper-président à l’assaut de tous les créneaux. Con­tre l’épidémie, au chevet de l’Afghanistan, pour sa réélec­tion. Seul à l’offensive. Seul sur les champs de bataille où ses adver­saires parais­sent si picro­cholins. Et pour­tant il a un enne­mi red­outable qui rôde, qui s’insinue, qui enrage de-ci de-là, en par­ti­c­uli­er lors des man­i­fes­ta­tions anti-vax, anti-passe san­i­taire du same­di : la haine, et c’est de cela que nous voulons d’abord lui par­ler sans lui avoir soumis aupar­a­vant nos ques­tions. Cette haine pois­seuse qui a pris les rues et infec­té tant de cœurs depuis bien avant les Gilets jaunes, com­ment le prési­dent la com­prend-il ? La com­prend-il, d’ailleurs ? Com­ment la vit-il ? ».

Publications

  • Avec Mau­rice Szafran, Le Tes­ta­ment inachevé. Entre­tien entre les deux jour­nal­istes et le car­di­nal Albert Decour­tray, Flam­mar­i­on, 1994.
  • Avec Mau­rice Szafran, De si bons amis. Sur Jacques Chirac et Édouard Bal­ladur, leur ami­tié, puis leur rival­ité suite à leurs can­di­da­tures à l’élec­tion prési­den­tielle de 1995, Plon, 1994.
  • Avec Mau­rice Szafran, Le Roman d’un prési­dent. Biogra­phie de Jacques Chirac en 3 tomes, un pour chaque péri­ode, tous chez Plon.
  • L’hu­mil­i­a­tion, la résur­rec­tion, le reniement, vol. 1. Son par­cours pour accéder à la prési­dence de la République en 1995.
  • Le Mirac­ulé, vol. 2. Son man­dat de 1995 à 2002, et la cohab­i­ta­tion avec Lionel Jospin à par­tir de 1997.
  • Le Sacre, vol. 3. Sa cam­pagne pour l’élec­tion de 2002 et sa réélection.
  • Sarkozy, au fond des yeux, édi­tions Jacob-Duver­net, 2004.
  • Ça va mal finir, Plon, 2006.
  • Avec Mau­rice Szafran, Off : Ce que Nico­las n’au­rait jamais dû nous dire, Plon, 2011.
  • Avec Mau­rice Szafran, Le Tueur et le Poète, Albin Michel, 2018.
  • Avec Mau­rice Szafran, Macron: Pourquoi tant de haine ?, Albin Michel, 2022.

Collaborations

Mars 2022 : Invité des Grandes Ren­con­tres de Vichy où il appelle à faire vivre la démoc­ra­tie et à s’opposer à Vladimir Poutine.

Avril 2018 : pré­side le jury du chal­lenge RTL Numérique gag­né par deux étu­di­antes de Sci­ences Po (M1 mas­ter en jour­nal­isme) ; le prix est un con­trat d’apprentissage d’un an au sein de RTL.

Avril 2012 : Ani­me le débat entre la « moud­jahi­da » Zohra Drif-Bitat (respon­s­able de l’attentat du Milk Bar à Alger en 1954 : « J’ai posé une petite bombi­nette ») et le philosophe Bernard Hen­ry Lévy lors du col­loque Marianne/El Khabar à Marseille.

Décem­bre 2011 : Ani­me la con­férence « Les jour­nal­istes doivent-ils tout dire ? » lors du col­loque organ­isé par Gip­sy XIème sur le thème « Peut-on tout dire ? Trans­parence ou secret..».

Octo­bre 2011 : Par­tic­i­pant au 14ème « Ren­dez-vous de l’Histoire » sur le thème de l’Orient à Blois. Prési­dent du fes­ti­val : Pierre Nora. Avec notam­ment Elie Bar­navi, , Jean-Noël Jeanneney, Gilles Kepel, Mona Ouzouf, Leila Shahid, Ben­jamin Sto­ra, Hubert Védrine et Michel Winock.

Mars 2011 : Par­ticipe à table ronde organ­isée par le « Club des juristes » sur le thème « Le référen­dum d’initiative pop­u­laire et par­lemen­taire » avec Claude Askolovitch, Sophie Bouchet-Petersen, Guy Car­cas­sonne, Luc Fer­ry, Yves Thréard.

Novem­bre 2010 : Invité du 11ème dîn­er organ­isé par « Inven­ter à gauche » sur le thème « Médias et poli­tique : le divorce ? ». Présen­ta­tion de ce mou­ve­ment : « Dia­loguer, inven­ter, pro­pos­er pour que la gauche de gou­verne­ment rede­vi­enne ce qu’elle doit être : une force de trans­for­ma­tion, d’abord au prof­it de celles et de ceux que ni la nais­sance ni la for­tune n’ont favorisés ; et, une source d’espérances mobil­isant et rassem­blant les peu­ples, au-delà des dif­férences, au-delà des fron­tières ». Michel DESTOT (Prési­dent) et Cather­ine TASCA (Vice-Prési­dente). Les dîn­ers sont liés à la Friedrich-Ebert-Stiftung, une fon­da­tion alle­mande à but non lucratif « qui mène des activ­ités en Alle­magne et à l’étranger. En tant qu’institution indépen­dante et recon­nue d’utilité publique, elle défend les idées et les valeurs fon­da­men­tales de la social-démoc­ra­tie ». Inven­ter à Gauche, 2ème ren­con­tre nationale à Stras­bourg, novem­bre 2010.

Octo­bre 2010 à Auril­lac : Con­férenci­er avec Edwy Plenel, sur le thème « Affaires, sécu­rité, immi­gra­tion, chô­mage… Savons nous la vérité ? »

Mai 2010 : par­ticipe aux ate­liers des 2e assis­es con­tre les préjugés organ­isées par l’UEJF (Union des étu­di­ants juifs de France) et Sos Racisme

Mars 2008 : Ani­me une con­férence organ­isée par le Forum de Paris sur le thème « L’Etat de droit en Méditer­ranée » avec Mohamed Ark­oun, Pro­fesseur émérite à la Sor­bonne, Philosophe ; Ayse Gül­sün Bil­ge­han, Prési­dente de la Com­mis­sion sur l’égalité des chances pour les hommes et les femmes au Par­lement européen. Représen­tante de la Turquie au Par­lement européen ; Mohamed Hachemaoui, poli­to­logue ; Samir Hamou­da, Avo­cat à la Cour suprême d’Alger ; Abdel­wa­hab Med­deb, écrivain. Le thème général du Forum de Paris était « Une union pour la Méditer­ranée, pourquoi faire ? », avec Jacques Attali et l’intervention de Nico­las Sarkozy.

Décem­bre 2005 : Ani­me une table ronde avec pour fil directeur, « Laïc­ité, un principe, des réal­ités ». Le col­loque était organ­isé à l’initiative du Club Laïc­ité fondé par Georges Sarre.

Mai 2002 : Ani­me le 1er mai 2002 une réu­nion publique organ­isée par l’heb­do­madaire Mar­i­anne dans la salle de spec­ta­cles du Bat­a­clan inti­t­ulée “Le Pen pourquoi? Et main­tenant quelle République?”. Invités : Alain Finkielkraut, Bernard-Hen­ri Lévy, Max Gal­lo, François Bayrou.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Il l’a dit

« Pas comme ça, je dois l’avouer sincère­ment. J’ai tou­jours con­sid­éré que c’était un adver­saire démoc­ra­tique red­outable, tant qu’il était encore dans le champ de la démoc­ra­tie. Il y a eu un moment pour moi où sa xéno­pho­bie, dans le sens de la détes­ta­tion de l’autre, du musul­man, des femmes, des homo­sex­uels… l’a com­plète­ment envahi. Il n’a plus pen­sé de manière réfléchie mais de manière sys­témique. Il recon­nais­sait d’ailleurs lui-même ce dan­ger de sys­témisme, et il l’a entière­ment envahi », Sur Eric Zem­mour, La Mon­tagne, 04/03/2022.

« L’épidémie nous est tombée dessus il y a deux ans. Le bilan s’alourdit au fil des mois. 10 000 morts, 50 000… 100 000… 110 000… Et tou­jours pas d’hommage nation­al, pas de dra­peaux en berne ni de pays en com­mu­nion, pas de son­ner­ie mor­tu­aire ni de cloches qui son­nent le glas. Pas même de salut respectueux aux familles endeuil­lées. À la dif­férence de toutes les autres grandes démoc­ra­ties qui ont pris soin d’associer dans l’épreuve épidémique les défunts et les vivants », Macron, pourquoi tant de haine ?, p.271.

« Il est une ver­tu qu’en France on accorde tra­di­tion­nelle­ment aux mil­i­taires : le courage. Ceux qui auraient signé la tri­bune bis d’alarme face au “dan­ger islamiste” n’ont pas eu celui de para­pher ce texte, red­ite du pre­mier pub­lié par l’hebdomadaire ultra-droiti­er Valeurs Actuelles, qui avait été para­phé par des retraités exhibant leurs grades. Ce qui leur a valu des men­aces de sanc­tion de la part de l’état-major qui rap­pelle après cette récidive anonyme au “devoir de réserve et de neu­tral­ité des armées”. On ne peut donc qu’avoir des doutes très sérieux sur l’existence et la crédi­bil­ité des sig­nataires », Chal­lenges, 10/05/2021.

« [Le départ de Nico­las Hulot] qui revient après le raté Benal­la à un ratage poli­tique dom­mage­able. Jusqu’ici, c’est le Prési­dent qui antic­i­pait, qui avait l’initiative, la magie. Là, le min­istre d’État, avec ses airs d’oiseau mazouté sur une plage bre­tonne après le naufrage de l’Amoco Cadiz, s’est envolé du nid à tire d’ailes », Chal­lenges, 28/08/2018.

« Mon­seigneur Bar­barin fig­ure en effet par­mi les prélats qui se sont le plus ardem­ment opposés au mariage pour tous et à l’adop­tion par les homo­sex­uels. Sa respon­s­abil­ité dans cette affaire de pédophilie entache son com­bat, que nous ne parta­geons pas, on le sait », Le Nou­veau mag­a­zine lit­téraire, 24/08/2018.

« Ce pont effon­dré à Gênes, ce n’est pas un sim­ple acci­dent, la con­séquence d’une impéri­tie et d’une cor­rup­tion endémique, mais la tragédie symp­to­ma­tique d’une époque où, plutôt que de con­stru­ire et de ren­forcer des ouvrages d’art qui per­me­t­tent la cir­cu­la­tion des hommes et des idées, on élève des murs pour cen­sé­ment se pro­téger des bar­bares, se pro­téger de l’autre, ressen­ti comme men­ace d’une prospérité frag­ile et d’une iden­tité inquiète. Sans voir que les bar­rières mis­es à l’autre, ces bar­belés d’hostilité, sont un enfer­me­ment de soi, un appau­vrisse­ment de son imag­i­naire, de sa cul­ture comme de son économie », Le nou­veau mag­a­zine lit­téraire, édi­to­r­i­al, 24/08/2018.

« Il fau­dra donc se bat­tre désor­mais pour con­stru­ire des ponts et abat­tre les murs qui partout gag­nent. Car les fron­tières refer­mées ont favorisé au con­traire l’explosion des mafias et des guer­res, éloigné la paix, appau­vri les pop­u­la­tions », ibid.

« Con­venons que nous avons per­du beau­coup de ter­rain dans cette bataille idéologique que, partout, se livrent les défenseurs d’un monde ouvert – dont nous sommes – et les par­ti­sans du repli nation­al. En France, l’élection d’Emmanuel Macron nous a per­mis d’éviter cette vague pop­uliste du « cha­cun-chez-soi-on-est-chez-nous ». Mais, chez nous aus­si, les ponts deman­dent à être ren­for­cés et mul­ti­pliés », ibid.

« Si donc ce mou­ve­ment [la Manif pour Tous] per­siste dans sa marche, c’est une marche en arrière », RTL, 17/10/2016.

« J’ai voy­agé avec tous les min­istres de tous les côtés, de tous les clans, de toutes les couleurs poli­tiques dans toute ma vie, je ne me suis jamais sen­ti inféodé à aucun. L’art du jour­nal­isme, c’est d’en­tr­er en con­tact, d’en­tr­er en réso­nance, d’en­tr­er en sym­pa­thie et de pren­dre des dis­tances ensuite, pour arriv­er à trou­ver une vérité. », Quo­ti­di­en, sur TMC, après avoir été invité tous frais payés par Valls lors de sa tournée africaine du 28/10 au 01/11/2015

« Ça fait plus de quar­ante ans que je fais ce méti­er dont je suis très fier parce que je le fais en toute indépen­dance, ce qui m’a valu d’ailleurs de me brouiller avec qua­si­ment tout le monde, puis de me re-brouiller. C’est le prix de l’indépen­dance. Quar­ante ans aus­si où j’ai fait des bouquins, j’ai créé des jour­naux, j’ai défendu la lib­erté de la presse comme un fou, insiste Dom­e­n­ach, agacé. Alors qu’on vienne me soupçon­ner d’être ven­du non pas au grand cap­i­tal mais à un homme poli­tique ou quoi que ce soit, j’ai eu l’im­pres­sion que j’é­tais chez les fous et que les fous avaient pris le con­trôle de l’asile », le 02/11/2015 dans la Nou­velle Édi­tion (C8) suite à la même affaire

« Voilà une insti­tu­tion et une indus­trie qui prospèrent, you­plaboum ! en dépit de toutes les prophéties apoc­a­lyp­tiques […] Avec le mariage pour tous la civil­i­sa­tion allait s’écrouler […], la bar­barie devait défer­ler dans nos rues, des per­vers en peau de bête allaient cop­uler dans les jardins publics”. Le jour­nal­iste note que “les cou­ples homo­sex­uels se mari­ent, élèvent des enfants et divor­cent même comme les autres », RTL, 28/09/2015.

« Comme vous le savez, la direc­tion a voulu m’in­ter­dire de parole sur Canal+, écrit-il dans son mail. Au nom de nos valeurs fon­da­tri­ces, je n’avais donc plus d’autre choix que de repren­dre ma lib­erté. La rup­ture n’est pas de mon fait, mais la sit­u­a­tion était dev­enue insup­port­able », mail aux salariés de Mar­i­anne pour annon­cer son départ, 18/07/2014.

« [Mar­i­anne a] créé une com­mu­nauté d’e­sprit qui a comp­té dans l’his­toire médi­a­tique, intel­lectuelle, et poli­tique”. “Si cer­tains l’ou­blient, Nico­las Sarkozy, lui, s’en sou­vient encore. La lutte con­tre la pen­sée unique, la défense acharnée de l’idéal européen, la dénon­ci­a­tion du nation­al­isme et de l’ex­trême-droite, c’est tout cela, et bien d’autres choses encore, Mar­i­anne », op. cit.

« Quelle est la dif­férence entre DSK et François Hol­lande? La dif­férence, c’est que François Hol­lande prend ses douch­es avec son cos­tume! » La Nou­velle édi­tion, 15 mai 2012.

«… Oui, ce sont des sans-papiers qui ont, pen­dant des années, restau­ré, pour sa plus grande sat­is­fac­tion, le futur prési­dent de la République et tout le tip-top médi­ati­co-poli­tique de l’Ouest parisien…Comment résis­ter à la force évi­dente de ces images d’hommes sim­ples, par­lant français, désireux de s’intégrer, de devenir de bons citoyens et voulant tra­vailler plus pour gag­n­er plus… Des salariés dynamiques qui ne mégot­tent pas sur les heures sup et par­ticipent de la richesse nationale! Des sarkozystes, au fond, qui pren­nent Sarkozy au pied de la let­tre, puisque le prési­dent s’était engagé à régu­laris­er tous les immi­grés dont l’économie aurait besoin. » Sarkozy piégé par Blanche… Neige

« Moi, je trou­ve qu’on la voit beau­coup, Marine Le Pen!… On l’a beau­coup vue ce week-end, notam­ment parce qu’elle a fait une provo­ca­tion à la Jean-Marie Le Pen, en com­para­nt ceux qui pri­aient dans la rue, les musul­mans, parce qu’ils n’ont pas de mosquée, à des forces d’occupation… sans sol­dats armés… Mais enfin, elle a fait cette pré­ci­sion pour mieux soulign­er cette com­para­i­son qui était quand même assez énorme et même énormis­sime ! » Édi­tion Spé­ciale, 13 décem­bre 2010.

« Moi le social-dem un peu situ ». La Face cachée du Monde, Pierre Péan et Philippe Cohen, Mille et une nuits, 2003.

« On avait un fonc­tion­nement en miroir (avec Edwy Plenel). Moi j’é­tais avec Michèle Fitous­si, lui avec Nicole Lapierre, deux goys avec des femmes juives d’ex­péri­ence. On por­tait la Shoah sur notre dos. »Ibid, Pierre Péan et Philippe Cohen.

Sa nébuleuse

Le mag­a­zine Mar­i­anne et Mau­rice Szafran, jour­nal­iste et PDG de l’heb­do­madaire. Anna Cabana (le Point), qu’il a for­mée. Claude Per­driel, le puis­sant indus­triel et patron de presse, directeur de la pub­li­ca­tion de Chal­lenges, le présente comme un « ami » ; Dom­e­n­ach et Szafran lui dédi­ent leur ouvrage « Le Tueur et le Poète ».

Ils ont dit

« Vous par­lez de moi dans le bouquin, et vous m’avez attaqué d’une manière un peu saugrenu. Vous dites : ‘Praud est cajolé par cer­tains con­seillers de l’Élysée, en dépit de ses débor­de­ments. Il est même reçu en majesté à Matignon’. Vous m’avez appelé pour véri­fi­er ça ?”, a con­tre-attaqué Pas­cal Praud. Face à l’hési­ta­tion de ses invités, le jour­nal­iste a révélé ne pas avoir été con­tac­té par ses con­frères pour véri­fi­er leurs infor­ma­tions. “J’ai jamais été reçu en majesté à Matignon » Pas­cal Praud, L’Heure des Pros, 25/01/2022.

« Dans quelques jours, Nico­las Dom­e­n­ach pren­dra la tête du Nou­veau Mag­a­zine lit­téraire. À de nom­breuses repris­es, il a exprimé de justes, et par­fois sévères, cri­tiques sur la poli­tique économique, sociale et fis­cale du gou­verne­ment [Macron] », Claude Per­driel, Le Nou­veau mag­a­zine lit­téraire, édi­to­r­i­al, 24/08/2016.

« Pour écrire, elle [Anna Cabana] s’astreint à tou­jours faire un “pas de côté. Un pré­cieux con­seil, prodigué par celui qui a été son pre­mier men­tor, Nico­las Dom­e­n­ach. “DoM­Nack”, comme elle dit. Ses yeux se mouil­lent, et la voix s’éclaircit quand elle en par­le. À son arrivée à Mar­i­anne en 2002, elle n’était qu’un petit bout de femme de 23 ans, à la recherche de “papas et de mamans”. Intimidée mais ter­ri­ble­ment admi­ra­tive de ce sage du jour­nal­isme poli­tique, elle va très vite devenir la “pitchoune qui bosse avec Dom­e­n­ach” […] Leur goût com­mun pour les pas­sions humaines, l’amour, la haine, l’argent liera très vite les deux esprits romanesques. […] Très exigeant, Dom­e­n­ach lui jette plusieurs fois ses feuil­lets à la fig­ure le soir de bouclage, parce qu’il n’y avait pas de “pas de côté”. Une exi­gence dif­fi­cile à avaler pour Anna qui “allait pleur­er dans les toi­lettes”. Mais elle s’est acharnée. Avec lui, il fal­lait “tir­er les per­son­nages vers le haut” et trou­ver des raisons de leur don­ner de la den­sité, de l’épaisseur, du tal­ent », Les Inrocks, 13/04/2016.

« La nou­velle direc­tion de l’heb­do­madaire [Mar­i­anne] lui avait demandé de cess­er ses col­lab­o­ra­tions télévi­suelles (La Nou­velle Édi­tion sur Canal+ et Ça se dis­pute sur i>télé). Une façon de le pouss­er vers la sor­tie, tant ce jour­nal­iste de 60 ans était depuis des années la voix de Mar­i­anne dans les médias », Le Point 18/07/2014.

« Denis Jeam­bar, l’ancien patron édi­to­r­i­al du Point, puis du Seuil, relate dans l’hebdomadaire Mar­i­anne un déje­uner « privé » récent lors duquel Strauss-Kahn invi­ta Szafran et Dom­e­n­ach, les respon­s­ables de la rédac­tion, à soutenir son ambi­tion prési­den­tielle. C’était son droit de les embobin­er, et leur droit de suc­comber à ses avances. Sans les tribu­la­tions new-yorkaises de l’intéressé, le déje­uner fût resté secret, et les lecteurs de Mar­i­anne n’auraient rien su d’une con­nivence mondaine à vrai dire banale au sein du sérail médi­a­tique parisien, mais pas sans inci­dence sur la ligne poli­tique de ce jour­nal. » “Con­nivences”, valeursactuelles.com, 01/06/2011

Crédit pho­to : i>Télé

Derniers articles

Voir aussi