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Nicolas Massol

27 février 2023

Temps de lecture : 7 minutes
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Nicolas Massol

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Chien truffier cherche France rance

Des quatre duettistes chargés de pourfendre l’extrême-droite au sein de la rédaction de Libération, Nicolas Massol est peut-être le plus discret. S’il ne rivalise pas en termes d’outrances avec le duo Plottu-Macé, il ne ménage pas sa plume dès qu’il s’agit de jeter le discrédit sur l’extrême-droite, vocable qu’il préfère au plus neutre « droite nationale ». Il est le fils de Christian Massol, un journaliste qui fait partie des murs de la rédaction du Monde, où il travaille depuis 1983.

Notre expert de l’extrême-droite n’est pas avare d’incises aus­si inutiles que gra­tu­ites dès lors qu’il s’agit d’écorner l’image du Rassem­ble­ment nation­al. Il est vrai que le jour­nal­iste doit don­ner du cœur à l’ouvrage s’il veut obtenir une pro­mo­tion et c’est à qui tapera le plus fort sur la men­ace brune. Dans un arti­cle con­sacré à Hervé Juvin, l’auteur déplore que ce dernier « était devenu une des cau­tions intel­lectuelles du RN – for­ma­tion qui compte assez peu de penseurs dans ses rangs ». Dans un autre où il est ques­tion de ren­dre compte de la rela­tion frater­nelle entre les mou­ve­ments nation­al­istes français et ital­iens, il évoque « les has been nation­al­istes » qui ont par­ticipé à la fon­da­tion du FN, avant d’ajouter, comme un cheveu sur la soupe, « dont Jean-Marie Le Pen ».

Comme un refrain entê­tant, c’est au meet­ing de Zem­mour à Villepinte qu’il a l’horreur d’apercevoir « une pincée de réacs has been » au pre­mier rang. Il en va comme pour les ado­les­cents au col­lège ; il y a les élèves pop­u­laires, les gens dans le vent et les sans-amis qui ont sans cesse la morve au nez. Une cer­taine idée imma­ture du jour­nal­isme en somme.

Formation universitaire

Il aurait étudié à la fac­ulté des let­tres de l’Université Paris Sorbonne.

En 2019, Nico­las Mas­sol est diplômé du mas­ter en jour­nal­isme (option presse écrite et mul­ti­mé­dia) délivré par le Cen­tre Uni­ver­si­taire d’enseignement du jour­nal­isme (CUEJ) de Strasbourg.

Parcours professionnel

En par­al­lèle de ses études à la Sor­bonne, il a offi­cié comme serveur dans une brasserie du VIe arrondisse­ment, non loin du jardin du Luxembourg.

S’il est embauché à Libéra­tion en mai 2020 afin de suiv­re l’actualité de la droite, puis de l’extrême-droite, il a pigé quelque temps pour le quo­ti­di­en avant de glan­er le pré­cieux sésame du CDI. En effet, un de ses pre­miers papiers pour le quo­ti­di­en date de novem­bre 2018, alors qu’il est encore étu­di­ant, tan­dis qu’il faut remon­ter au mois de févri­er de la même année pour retrou­ver la trace de ses pre­miers arti­cles écrits à six mains et de son pre­mier entre­tien.

Faits notoires

S’il fal­lait un baromètre pour mesur­er la mau­vaise foi de Nico­las Mas­sol, le meet­ing de Villepinte d’Eric Zem­mour tenu le 5 décem­bre 2021 pour­rait aisé­ment rem­plir cette fonc­tion. Au sujet de l’entrée en scène du can­di­dat, il a les mots suiv­ants : « Eric Zem­mour se dirige vers la scène sur une musique épique — un homme se jette sur lui et l’agrippe au cou, il est immé­di­ate­ment sor­ti. Les équipes du can­di­dat assureront plus tard à la presse que l’ex-chroniqueur de CNews a été blessé au poignet à ce moment. Invéri­fi­able ». Pour­tant, le lende­main, BFM-TV affirme qu’un médecin aurait pre­scrit au can­di­dat 9 jours d’ITT, infor­ma­tion émanant de l’équipe de cam­pagne et bien­tôt relayée par toutes les autres pub­li­ca­tions. Le jour­nal­iste de Libéra­tion ne revien­dra pas pour autant sur ce pas­sage de son arti­cle. En effet, il s’agit ici de bien imprimer dans les con­sciences l’idée que les seules vic­times de cette soirée sont les mil­i­tants de SOS Racisme, « venus ten­ter un hap­pen­ing » pris à par­tie par des « nervis pro-Zem­mour ».

Par­mi ces derniers, le vig­i­lant jour­nal­iste croit apercevoir cer­tains indi­vidus revenant dans la salle « le bras ten­du ». Bien évidem­ment, cette infor­ma­tion ne sera cor­roborée nulle part ailleurs dans le paysage médi­a­tique, ce qui laisse présager une belle et bonne fake news au goût de cerise sur le gâteau.

Parcours militant

Sur Face­book, le jour­nal­iste est abon­né aux pages suiv­antes : Action Antifacistes Paris Ban­lieues, CCFD Ter­res Sol­idaires, Attac France ou encore Acrimed. Cette galax­ie d’extrême-gauche est con­stel­lée de per­son­nal­ités représen­ta­tives de ce champ poli­tique comme Benoît Hamon, Philippe Poutou, évidem­ment Jean-Luc Mélen­chon ou Manuel Bom­pard, son directeur de cam­pagne en 2017 et 2022.

Nébuleuse

Dominique Alber­ti­ni, respon­s­able du ser­vice France à Libéra­tion.

Ses col­lègues en charge du suivi de l’extrême-droite ; Tris­t­ian Berteloot et le cou­ple Pierre Plot­tu-Maxime Macé.

Vie privée

Son père, Chris­t­ian Mas­sol, diplômé du Cen­tre de for­ma­tion des jour­nal­istes et ayant débuté sa car­rière au Figaro, a été nom­mé rédac­teur en chef chargé de l’édition au Monde en 2014 par Gilles van Kote. Il est actuelle­ment respon­s­able du pôle « débats et idées » aux côtés de Franck Nouchi.

Par­al­lèle­ment, il fig­ure par­mi les jour­nal­istes qui inter­vi­en­nent ponctuelle­ment au CUEJ, la même école de jour­nal­isme où a étudié Nico­las Massol.

Il l’a dit

« On l’avait crue remisée dans les grandes oubli­ettes de la «dédi­a­boli­sa­tion», avec les défilés de Jeanne d’Arc, le 1er mai, les slo­gans «La France aux Français» et autres «On est chez nous», scan­dés il n’y a encore pas si longtemps dans les meet­ings du Front nation­al. Mais non, la préférence nationale, certes ripolinée en «pri­or­ité nationale» il y a une petite dizaine d’années, tient bon. La mesure emblé­ma­tique du par­ti d’extrême-droite fomen­tée au milieu des années 80 par Jean-Yves Le Gal­lou, con­stitue tou­jours l’une des pier­res angu­laires du Rassem­ble­ment nation­al et fig­ur­era en bonne place dans le pro­gramme de sa can­di­date, pour 2022. Il faut dire qu’elle touche à l’essence même de l’idéologie nation­al­iste. Son principe est sim­ple : pour l’emploi et l’accès à un cer­tain nom­bre de droits ou allo­ca­tions, elle entend don­ner la pri­or­ité – sou­vent, l’exclusivité – aux citoyens français, sur les étrangers vivant sur le sol hexag­o­nal », Libéra­tion, 19/09/2021.

« Sur RTL, Éric Zem­mour cite Ernest Renan pour étay­er sa thèse de l’islam, «reli­gion total­i­taire». Ernest Renan ! L’inculture abyssale de celui qu’on présente comme l’homme le plus cul­tivé de cette cam­pagne est hal­lu­ci­nant » Twit­ter, 24/10/2021.

« Park­ing de Villepinte, 4h avant le dis­cours de Zem­mour. Qqes mil­i­tants au look peaky blind­ers ava­lent un sand­wich en fronçant les sour­cils. Les autres font très sor­tie de messe. On entend la rumeur des dernières répéti­tions à l’intérieur de la salle qui résonne avec musique épique », Twit­ter, 05/12/2021.

« Par­mi les FAFS, bcp de jeunes BCBG genre prepa saint Cyr venus s’encanailler. Ont fait des bâtons avec leurs dra­peaux tri­col­ores, venus avec des gants en cuir. Man­i­feste­ment venus expressé­ment pour se bat­tre », Ibid.

« Le har­cèle­ment des jour­nal­istes paie : de moins en moins de médias utilisent la locu­tion «extrême-droite» pour qual­i­fi­er le RN (et même Recon­quête), préférant repren­dre le terme flat­teur de «droite nationale». Vic­toire de l’extrême droite sur le ser­vice pub­lic », Twit­ter, 09/05/2022.

« Le FN, fondé par des col­la­bos ? «Pas plus que Mit­ter­rand qui a été décoré de la fran­cisque ». Pour rap­pel, Mit­ter­rand a par­ticipé à la résis­tance et n’a pas porté l’uniforme de la SS comme Pierre Bous­quet fon­da­teur du FN, ni celui de la LVF comme Vic­tor Barthélémy, 1er SG du FN », Twit­ter, 06/09/2022.

« Un jour après la ten­ta­tive de putsch des par­ti­sans de Bol­sonaro au Brésil, le RN pro­pose d’honorer la mémoire d’un autre putschiste, Napoléon III. L’extrême droite, fidèle à elle même à tra­vers les âges », Twit­ter, 09/01/2023.

On a dit de lui

« Les fas­cistes au pou­voir en Ital­ie. Et tou­jours pas de veille de tous les jours sur l’extrême droite en France (@streetpress mis à part). Qu’attendez vous @lemondefr ? @Mediapart ?@libe ? Qu’attendez vous ? », David Dufresne, Twit­ter, 26/09/2022.

« Dites, M. Mas­sol, la Révo­lu­tion Française est d’ex­trême droite ? C’é­tait pas un putsch ? », Pierre Meurin, député RN du Gard, Twit­ter, 09/01/2023.

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