Objet médiatique non identifié
« On opposait le candidat à particule, catholique, père de famille nombreuse et autodidacte (Patrick de Carolis) à l’énarque polytechnicien compétent et branché sur le Paris intello (Marc Tessier). Patrick de Carolis incarnait pour ces gens-là tout ce qu’un petit milieu culturel et médiatique parisien n’aimait pas », Dominique Baudis, Télérama, 28 mai 2010
Discret, fier de ses racines provençales, n’ayant jamais caché sa foi chrétienne et réputé proche de la Droite (tendance chiraquienne) mais au centre des réseaux de pouvoir (Le Siècle), accusé de plagiat et promoteur de la diversité à France Télévisions, Patrick de Carolis est un OVNI médiatique. Cet homme de conviction, cultivant une relative indépendance d’esprit, est né en novembre 1953 à Arles (Bouches-du-Rhône). Petit-fils d’un marchand de chaussures napolitain, fils de Dominique de Carolis, il est aussi issu d’une vielle famille arlésienne (“qui a un passé depuis le XVIIème siècle”) par sa mère Lucette Mounier. Jusqu’à 17 ans, il pratique la danse classique, le théâtre et le chant.
Il est marié, depuis 1984, à Carol-Anne Hartpence (avec laquelle il a eu quatre enfants : Florent, ingénieur, Grégoire, paysagiste, Louis, avocat, et Joséphine, assistante de production). Elle a écrit Chienne de vie, je t’aime (Le Centurion, 1981).
Formation
Études de journalisme à l’École supérieure de journalisme (ESJ) Paris (promotion 1972 – 1974).
Parcours professionnel
1974
Débute comme journaliste sur FR 3 Champagne-Ardenne comme présentateur du journal régional.
1975 à 1983
Présentateur des brèves du « journal de 23 heures », présenté par Claude Brovelli, puis chef de rubrique au service politique de la Une, il est chargé de suivre le Parti communiste.
1984 à 1987
Patrick de Carolis rejoint France 2 comme grand reporter. Il prépare en 1984 le dossier télévision de Robert Hersant pour la création de la chaîne La Cinq avec Patrice Duhamel, Jean-Marie Cavada et Philippe Ramond.
1987 à 1992
À l’appel de Robert Hersant, opérateur de chaîne française de télévision La Cinq associé à Silvio Berlusconi, il devient directeur des magazines et documentaires qu’il crée et présente : « Reporters », « Nomades », « Réussites » et en 1990 l’émission « érotique Désir ».
1992 à 1997
Il crée et présente le magazine d’information dominical « Zone interdite » avant de devenir directeur des magazines de l’information de M6.
1997 à 2005
Il prend la direction des magazines de France 3. À partir de 1999, il est nommé responsable de la stratégie éditoriale et adjoint au directeur général de l’antenne de France 3. Il lance le programme bimensuel de reportage culturel « Des racines et des ailes » (tirant son nom du proverbe juif : « on ne peut donner que deux choses à ses enfants : des racines et des ailes »), dont il assure les fonctions de rédacteur en chef, coproducteur et présentateur jusqu’en juin 2005.
2001 à 2004
Directeur général du Figaro Magazine.
2005 à 2010
Il succède à Marc Tessier à la tête du consortium de la télévision publique française (France 2, France 3, France 4, France 5 et RFO) comme président de France Télévisions, nommé par le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA). Alors première dame de France, Bernadette Chirac fut le « meilleur soutien du producteur » (« Bernadette Chirac, meilleur soutien du producteur de “Des racines et des aîles” », Le Monde). Le CSA « a estimé que l’expérience et les compétences de M. Patrick de Carolis dont témoigne son parcours professionnel, tant dans le domaine de l’information que des programmes, sont marquées par un réel sens du service public et que celui-ci, grand professionnel de l’audiovisuel, a montré à travers ses différentes fonctions son attachement à privilégier, au bénéfice du plus large public, la création, l’innovation, l’exigence de qualité et la rigueur éditoriale » (« Rapport d’activité 2005 du CSA »). En janvier 2008, le président de la République, Nicolas Sarkozy annonce la suppression de la publicité sur les antennes de France Télévisions sans avoir prévenu Patrick de Carolis. Opposé à cette réforme, le président de France Télévisions obtempère en décembre 2008 lorsque « le gouvernement lui demande de se tirer une balle dans le pied en décidant lui-même de la fin de la pub, pour cause de loi sur l’audiovisuel contestée et donc retardée ».
2010- 2014 : Guerre de tranchées avec Nicolas Sarkozy et retour au service public
Véritable camouflet pour Nicolas Sarkozy, Patrick de Carolis, en guerre ouverte avec le président de la République, fait voter en avril 2010, par son conseil d’administration, la suspension de la privatisation de la régie publicitaire du groupe public, promise pourtant à Stéphane Courbit, un ami personnel du président. Le 21 juillet 2010, après avis favorables successifs du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de deux commissions parlementaires de l’Assemblée nationale et du Sénat, le président de la République, Nicolas Sarkozy, nomme Rémy Pflimlin pour lui succéder à la présidence de France Télévisions. Dans les mois qui suivent, Patrick de Carolis promet alors, en privé, de dire un jour quelques vérités sur les trois années de guerre de tranchées qu’il vient de passer avec le président de la République. C’est également l’époque où il crée sa société de production audiovisuelle Anaprod.
En mars 2012, la politique étant ce qu’elle est, Nicolas Sarkozy l’élève au rang d’officier de la Légion d’Honneur. Un mois plus tard, Patrick de Carolis revient à la télévision publique… comme simple animateur, présentant et coréalisant l’émission culturelle « Le Grand Tour » sur France 3, et ce jusqu’en 2014. Il reprend aussi en 2013–2014 la présentation de l’émission culturelle Des racines et des ailes.
2015 : il cofonde le média digital et audiovisuel J’aime mon patrimoine, dont le directeur de publication est son fils aîné Florent de Carolis, ingénieur en télécommunications. Le dernier cofondateur est le réalisateur et producteur de télévision Jean-Luc Orabona. La banque CIC apporte un soutien « financier, et également de moyens ».
Il explique au Club Innovation Culture (22/10/2015) : J’aime mon patrimoine s’adresse à tous les amoureux du patrimoine culturel matériel (bâti, paysage, objets) et immatériel (traditions, savoir-faire). Le site permet de découvrir le patrimoine de manière ludique avec des histoires et des jeux pour tous les niveaux, du simple amateur au plus chevronné des passionnés. Nous allons également à la rencontre des associations œuvrant pour la sauvegarde du patrimoine afin de leur donner une vitrine et une plateforme d’échange pour leurs membres. Nous voulons en faire de véritables partenaires ». J’aime mon patrimoine propose aussi des films documentaires sur le patrimoine, en accès illimité à 2.99 €/mois ou 29.99€/an.
Le champion de la diversité…
Un aspect méconnu de son mandat à France Télévisions est l’action menée par Patrick de Carolis pour imposer la diversité, avec notamment la création d’un « Comité permanent de la diversité » en 2009. Pour Hervé Bourges, président de ce comité, les objectifs étaient « d’opérer une véritable révolution des esprits, un changement des mentalités et des comportements et ne plus laisser au bord du chemin des talents isolés, à cause de leurs origines sociales ou ethnoculturelles, sur les écrans et dans les effectifs des différentes chaines du groupe public ».
Dans le compte-rendu du groupe de travail « Diversité » datant de 2007, Patrick de Carolis décrit l’action du groupe France Télévisions pour colorer la télévision publique en choisissant de « faire sans faire savoir » afin de mener une action « pérenne, authentique et respectueuse ». France Télévisions poursuit un objectif général : « être représentatif de la diversité [ethnique et culturelle] de la société française », en mettant à l’antenne des fictions « qui illustrent la richesse et parfois les zones d’ombres de l’histoire française (Les Harkis, Les Mariés de l’Ile Bourbon, Tropiques amers). Cet objectif implique de travailler sur les histoires, aussi difficiles soient-elles comme l’esclavage ou l’origine des personnes (ex : M. Joseph). » Patrick de Carolis considère que concilier objectif de diversité et liberté de la création s’oppose à toute idée de quotas qui obligerait les créateurs à réserver une part à telle ou telle minorité. Enfin, dans un souci de sensibilisation des journalistes, Patrick de Carolis « a demandé aux journalistes du groupe de se rendre au moins une fois par mois dans des quartiers sensibles ». Par ailleurs, Patrick de Carolis a développé les actions de formation du groupe : une dizaine de bourses ont été mises en place en partenariat avec Sciences-Po ; des contrats d’apprentissage… La fondation France Télévisions est chargée « d’accompagner des projets citoyens, notamment des associations sportives et culturelles qui œuvrent en faveur de la diversité. La fondation a également contribué à mieux faire connaître les médias aux jeunes issus de quartiers difficiles avec des journées portes ouvertes. »
Des fictions liées à la « mémoire »…
En novembre 2005, selon le « Bilan sur la diversité dans les médias audiovisuels français » du Club Averroès, Patrick de Carolis, avait adressé une lettre aux producteurs d’émissions de flux pour qu’ils assurent une meilleure représentation de la diversité française dans le public (acteur ou spectateur) parmi les chroniqueurs, les présentateurs, etc. Dans le même registre, une note du directeur de l’harmonisation des programmes a formellement invité les responsables du groupe fiction à insister sur la nécessité de faire engager notamment des acteurs issus de la diversité dans des rôles « non-dédiés » et notamment de « 1er rang ». Un engagement qui s’est illustré notamment au travers la programmation de documentaires tels que « Le plafond de verre ( France 5 ), « Nous sommes tous français ( France 3), mais également des émissions spéciales dédiées à la semaine de la diversité (France 3), ou l’émission « Au-delà de nos différences » (France 2), etc. Le groupe France Télévisions a même décidé d’appuyer des « projets emblématiques de fictions, autour des questions liées à la « mémoire » de la France », notamment sur le statut des familles de « Harkis » après l’indépendance de l’Algérie en 1962 et l’histoire de l’esclavage. Le groupe France Télévisions s’est engagé, par ailleurs, à développer des productions autour des personnages de « Toussaint Louverture » ou de « l’Emir Abdelkader ». Une stratégie de diversité basée sur la « redécouverte du patrimoine commun des français à travers ses origines et ses cultures diverses » selon Patrick de Carolis. Rappelons à ce propos qu’à peine arrivé à la tête de France Télévisions, Pflimlin dira du film sur Toussaint Louverture, qu’il avait pour but de « tordre le coup à la vérité historique au nom de la vraisemblance idéologique » !
L’affaire Al Dura ou Carolis contre la LICRA…
En tant que président de France Télévisions, Patrick de Carolis a subi durant son mandat les pressions de la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) pour avoir des éclaircissements sur l’affaire Al Dura. En 2000, un reportage de France 2 filmé à Gaza par le cameraman palestinien Talal Abou Rahma, monté et commenté par Charles Enderlin, le correspondant de la chaîne en Israël et diffusé au journal de 20h de France 2, avait montré un enfant mourir à Gaza dans les bras de son père fauché par des balles en provenance d’une position militaire israélienne, le père étant, lui, grièvement blessé. Depuis plus d’une dizaine d’années, les institutions juives françaises tentent de montrer que ce reportage était un faux. En juillet 2008, reprenant les travaux de Philippe Karsenty, animateur du site Medias-Ratings, Richard Prasquier, président du CRIF, organise une conférence de presse où sont présentés des éléments (films, images, témoignages d’experts) qui mettant sérieusement en question la thèse de France 2. « Richard Prasquier invite France 2 à constituer, avec le CRIF, une commission d’experts, qui sera à même de faire toute la lumière possible sur cette ténébreuse affaire. Dans un premier temps, Patrick de Carolis rejette cette idée, puis accepte, à contre cœur, cette procédure. En septembre 2008, des réunions sont organisées sous l’égide de Patrick Gaubert, président de la LICRA, entre des représentants du CRIF et de France Télévisions pour mettre au point un protocole de mise en place et de fonctionnement de cette commission. » (Information Juive, décembre 2009) Au bout de six mois, « sous la pression de Richard Prasquier, les dirigeants de France Télévisions affirment qu’ils vont entreprendre les démarches permettant à Jamal Al-Dura [le père palestinien] de venir en France pour être soumis à des examens médicaux. Les mois passent, et ne voyant rien venir, au mois de juin 2009, Richard Prasquier s’enquiert auprès de Patrick de Carolis de l’avancement de la procédure visant à faire venir Jamal Al-Dura à Paris. Dans sa réponse, datée du 5 août 2009, Patrick de Carolis explique le retard pris dans l’organisation de la venue en France de Jamal Al-Dura par “sa sédentarité contrainte à Gaza”, entendez le blocage du territoire par Israël, qui l’empêcherait de venir faire renouveler son passeport à Ramallah. Renseignement pris, il se révèle qu’aucune demande de laissez-passer pour Jamal Al Dura n’a été sollicitée par France 2 auprès de l’administration israélienne. Cette dernière, par la voix du ministère des affaires étrangères, informe Richard Prasquier qu’elle ne mettrait aucun obstacle aux déplacements de M. Al Dura. Malgré tout cela, au cours de l’été 2009, Charles Enderlin est décoré de la Légion d’honneur, un signe que le pouvoir soutient le journaliste de France 2. Patrick de Carolis, qui brigue un nouveau mandat à la tête de France Télévisions a pris bonne note de la position officielle. Au diable, donc, les accords avec le CRIF, il faut tenir jusqu’à ce que la Cour de cassation se prononce sur l’arrêt de la cour d’appel, défavorable à France 2, une décision dont on espère que, cette fois, elle sera conforme aux vœux de la chaîne. » En juillet 2010, le sénateur Jean-Pierre Plancade a alerté le nouveau président de France Télévisions, Rémy Pflimlin. L’ancien ambassadeur d’Israël Elie Barnavi s’est vu refuser la réouverture du dossier par France 2.
Mis en examen pour favoritisme
En avril 2014, Patrick de Carolis est mis en examen pour favoritisme. En cause, des contrats signés dés l’année 2008 par France Télévisions avec des sociétés comptant dans leurs rangs des anciens membres de l’audiovisuel public. Parmi elles, Bygmalion, qui fait déjà l’objet de soupçons de surfacturation auprès de l’UMP. Dans le cadre de cette information judiciaire, Le Point révèle le 26 mai 2014 que Patrick de Carolis aurait touché près de 120 000 euros de la société Bygmalion entre 2011 et 2012.
Il est condamné en 2017 à cinq mois de prison avec sursis et 25.000 € d’amende dans le cadre de cette affaire ; il a annoncé par le biais de son avocat qu’il ferait appel.
Président de l’Académie des Beaux-Arts
Malgré ses déboires judiciaires, il est nommé le 10 janvier 2018 à la présidence de l’Académie des Beaux-Arts dont il est membre libre depuis 2010 et vice-président depuis 2017. Le 13 décembre 2017 il a aussi été reconduit pendant cinq ans à la direction du musée Marmottan-Monet (Paris XVIe) qu’il dirige depuis 2013. Depuis sa prise de fonction, la fréquentation a augmenté de 40% grâce à plusieurs expositions temporaires in situ et un redéploiement des collections.
Parcours militant
Patrick de Carolis a été élu conseiller municipal de Rocamadour en 2001, où il possède une villégiature, alors même… qu’il n’était pas candidat (dans les communes de moins de 2500 habitants, on peut en effet voter pour quelqu’un qui ne se présente pas). Il a été l’un des initiateurs du festival « les Éclectiques de Rocamadour » (2001–2010). Grâce à ce festival « il s’est constitué un réseau très dense, élus, personnalités de la culture, producteurs, “proche de celui d’un ministre des Affaires étrangères” », « Patrick de Carolis, télé-guidé » (Libération, 26 septembre 2005).
Mais le parcours politique de l’ancien président de France Télévisions ne s’arrête pas là. L’Arlésien est élu maire de sa ville de naissance en 2020, après un second tour qui l’opposait à Nicolas Koukas, héritier désigné du maire sortant communiste Hervé Schiavetti. De Carolis met ainsi fin à dix-neuf ans de mainmise communiste sur la petite Rome des Gaules. L’homme a réussi à capter les voix de LR et du FN grâce à un discours sécuritaire et volontariste, couplé à un désir de relance économique de la plus vaste commune de France. Son carnet d’adresses dans le milieu de la culture lui a permis d’être audible au-delà de sa base droitière. Ainsi, l’ex-ministre de la Culture Françoise Nyssen, patronne des éditions Actes Sud fondée à Arles par son père en 1978, assiste à sa cérémonie d’investiture en juillet 2020.
Ce qu’il gagne
Il touchait un salaire de 300.000 euros par an (dont 240.000 € fixes) comme président de France Télévisions, a révélé BFMTV Business en 2016.
Publications
- Conversation avec Bernadette Chirac, Omnibus, 2001
- Les demoiselles de Provence, Plon, 2005. [En août 2005, un historien, Jean-Yves Royer, « bon connaisseur de “son histoire”, a trouvé des similitudes étranges avec un roman de 1963, toujours paru chez Plon, et écrit par Mathilde Thyde-Monnier dont le titre était “La ferme des autres reines” », Le Canard enchaîné, 24 aout 2005]
- Refuge pour temps d’orage, Plon, 2009
- La Dame du Palatin, Plon, 2011. [En novembre 2011, la veuve de Pierre Grimal, historien spécialiste de l’antiquité, l’accuse d’avoir pillé plusieurs ouvrages de son mari (175 emprunts selon elle), dont L’Amour à Rome (Les Belles Lettres, 1979) pour nourrir ce roman historique. Elle ira jusqu’à demander 269 000 euros d’indemnités et le retrait du livre pour ce « plagiat caractérisé » et ces « reproductions serviles »] Elle perd son procès au printemps 2013 et est condamnée à verser 6000 € à Patrick de Carolis et 3 000 € à son éditeur (Plon) au titre des frais de justice].
- Letizia R. Bonaparte, éd. Plon, 2015.
- Les Ailes intérieures, éd. Plon, 2016.
Il l’a dit
Sur l’affaire Bygmalion : « Je ne présente pas ma défense, je dis simplement le temps du soupçon et ses affres, une conséquence de l’immédiateté que la presse s’impose : personne n’a pris la peine de me téléphoner pour connaître ma version des faits. Pas même les grands journalistes qui se disaient mes amis. Cela fait deux ans que je déguste, que je ne travaille plus dans les médias à cause de ce soupçon. J’en ai assez d’entendre tant d’incohérences, et parfois de mensonges », Le Parisien, 7 septembre 2016
« Depuis cinq ans, nous avons appliqué, avec toutes les équipes de France Télévisions, la stratégie que j’avais proposée au CSA sans en dévier d’un iota. Aujourd’hui, la culture sur les chaînes publiques, ce n’est plus “l’été, la nuit”, comme le disait il y a quelques années la philosophe Catherine Clément dans un rapport, mais “le jour, le soir en semaine et toute l’année”. Nous avons eu cinq ans d’extrêmes turbulences et pourtant nous avons rendu des comptes équilibrés en 2009 avec un résultat net de 19,6 millions d’euros. Nous avons bâti l’entreprise unique et maintenu l’audience des chaînes en changeant le visage de la programmation », « Oui, Carolis se voit bien président de France Télévisions », Télérama, 8 juin 2010
« Lorsqu’on dit qu’il n’y a pas de différence entre la télévision de service public et les télévisions privées [Nicolas Sarkozy avait déclaré : « Je trouve que les programmes de France Télévisions ressemblent encore trop aux programmes d’une chaîne privée. »], je trouve cela faux, je trouve cela injuste, et je trouve cela stupide », « L’Elysée prend l’antenne de France Télévisions », Télérama, 24 avril 2010.
« Au-delà de la forme, particulièrement déplaisante, avec laquelle Monsieur Vincent Peillon, député européen, a refusé de participer au débat organisé hier soir sur France 2 alors qu’il devait y représenter le Parti socialiste, cette désertion pose un grave problème de fond sur lequel je souhaiterais obtenir votre éclairage. La télévision publique a, comme vous le savez, pour mission d’organiser et de faire vivre le débat public. Or, elle doit pour cela pouvoir exercer sa pleine liberté éditoriale dans le strict respect des règles du pluralisme fixées et contrôlées par le Conseil supérieur de l’audiovisuel. Dans ce contexte, soit l’attitude de Monsieur Peillon est une initiative personnelle et elle n’aura pas d’autre retentissement que celui que l’opinion voudra bien lui donner, soit elle est le fruit d’une décision réfléchie et concertée du parti politique dont vous avez la charge. Les propos de Vincent Peillon qui a déclaré vous avoir informée de sa décision il y a plus de 48 heures et le soutien public que vous venez de lui apporter par voie de dépêche de presse le laissent entendre. Si tel est vraiment le cas, le boycott volontaire des antennes de France Télévisions par un élu socialiste menace le fonctionnement même du débat démocratique dans les médias audiovisuels qu’ils soient publics ou privés. (…) Je ne mentionne évidemment pas les termes utilisés par Monsieur Vincent Peillon pour qualifier la télévision publique mais j’aimerais savoir si vous-même et le Parti Socialiste cautionnez cet appel à la démission collective. Un tel appel à la démission de responsables audiovisuels et de journalistes est je crois sans précédent depuis quelques dizaines d’années », « Après le clash de Peillon, Patrick de Carolis écrit à Aubry », Rue89, 15 janvier 2010
Collaborations
2019 : Assiste au concert de la Fondation Prince Albert II de Monaco à la salle Gaveau.
2015 : Invité au Bal Jaune de la FIAC (Foire internationale d’Art Contemporain), organisé par la Fondation Ricard à l’hôtel Salomon de Roschild. Parmi les invités, les frères Karmitz, dirigeants du groupe MK2, Guillaume Durand ou encore Julie Gayet.
2012 : Invité au salon du livre 2012 de l’antiracisme et de la diversité organisé par la Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA) Paris.
Septembre 2010 : Membre du jury « J’aime mon patrimoine », série de 60 portraits de Français passionnés par la sauvegarde et la mise en valeur d’éléments de notre patrimoine parrainée par la banque CIC, et diffusée sur France Télévisions.
Janvier 2010 : Invité à la cérémonie de Commémoration en mémoire des victimes de la Shoah organisée au siège de l’UNESCO à Paris et organisée par la Délégation permanente d’Israël auprès de l’UNESCO. Patrick de Carolis a présenté en avant-première, un documentaire-fiction : « La Résistance face à la Shoah : Quand il fallait sauver les Juifs »
Novembre 2009 : Patrick de Carolis, président de France Télévisions, a participé, aux côtés du Grand Maître du Grand Orient de France Pierre Lambicchi et du Grand Maître de l’Ordre mixte international du Droit humain Michel Payen, à la projection, en avant-première, du film « Blanche Maupas » (tiré du livre de Séry et Moreau, Blanche Maupas, la veuve de tous les fusillés), au siège du Droit humain
Sa nébuleuse
Membre du Club Le Siècle : Membre de ce club fondé en 1944, réunissant, depuis plus de 60 ans, la quasi-totalité du pouvoir politique, économique, financier ou médiatique français. Soit environ 600 personnes qui concentrent entre leurs mains l’essentiel du pouvoir. Tout gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, a du tiers à la moitié de ses membres qui y appartient. (Au cœur du pouvoir, Emmanuel Ratier). D’autres journalistes participent à ces dîners mensuels comme Laurent Joffrin, David Pujadas (France 2), Michel Field (Europe 1), Arlette Chabot (Public Sénat), Alain-Gérard Slama (Le Figaro, France Culture), Claude Imbert (Le Point), Franz-Olivier Giesbert (Le Point, France 2), Emmanuel Chain (présentateur)
Administrateur bénévole de CARE France (« une des plus importantes organisations de solidarité internationale ») depuis 2004. En 2011, il réalise sa première mission humanitaire au Bénin.
Membre du comité de parrainage de l’UNICEF France
Elu membre de l’Académie des beaux-arts en 2010, dans la section VI, Membres libres, au fauteuil occupé précédemment par André Bettencourt
Le journaliste Patrice Duhamel : « Des vrais amis de trente ans. Carolis et Duhamel se sont connus en 1975 à TF1 et ne se sont jamais plus quittés. (…) Comme d’autres refont le monde, Duhamel et Carolis refont la télé publique en fin de repas », « Patrick de Carolis, téléguidé », Libération, 26 septembre 2005.
Ils ont dit
« Il m’a viré en disant que c’était une forme d’escroquerie de travailler à la fois chez Paris Première et chez France 2. Et en fait l’avenir a montré que l’escroc c’était lui, parce qu’il a été impliqué dans l’affaire Bygmalion. Pas moi », Thierry Ardisson, France 2, 09/09/2018, au sujet de son éviction de France 2 par Patrick de Carolis en 2006.
« Franchement, qui peut dire que Patrick de Carolis n’a pas agi en toute indépendance depuis cinq ans ? » Dominique Baudis, « Dominique Baudis : “On a souvent dit que le pouvoir dictait ses choix au CSA, c’est faux” », Télérama, 28 mai 2010
« On opposait le candidat à particule, catholique, père de famille nombreuse et autodidacte (Patrick de Carolis) à l’énarque polytechnicien compétent et branché sur le Paris intello (Marc Tessier). Patrick de Carolis incarnait pour ces gens-là tout ce qu’un petit milieu culturel et médiatique parisien n’aimait pas », Ibid.
« Bernadette Chirac ne m’a jamais appelé. Pas plus que sa fille Claude, qui soutenait Marc Tessier, ou que son mari, qui est resté à l’écart de cette nomination. Patrick de Carolis ne disposait d’aucun appui dans l’appareil d’Etat. Il pouvait en revanche compter sur le soutien de certains professionnels de l’audiovisuel. Quant à madame Chirac, elle n’a pas appuyé sa candidature mais elle est effectivement intervenue quand les soutiens de Marc Tessier se sont manifestés de manière trop voyante, pour faire passer un message : “On ne s’occupe pas de cette histoire. On laisse le CSA faire son travail” ‚» Ibid.
« Le chef de l’Etat [Nicolas Sarkozy] ne connaît pas bien Patrick de Carolis. Il n’a déjeuné qu’une fois avec lui, au lendemain de sa nomination à la tête de la télévision publique, le 24 août 2005, alors qu’il était encore ministre de l’Intérieur : “Votre boulot est formidable, vous allez faire des trucs fantastiques !” Il l’a ensuite croisé lors d’émissions politiques… c’est tout. L’ex-animateur des Racines et des ailes “a tout pour lui déplaire, analyse Michaël Darmon, il a été nommé sous l’ère Chirac, il est grand, fin, classe, et a un nom à particule… au fond très villepinien !” Mais il est populaire. Et Nicolas Sarkozy aime les gens populaires », Ibid.
« Il y a aussi de bonnes nouvelles très récentes pour ceux qui souhaitent que la vérité soit révélée [la mort d’un enfant palestinien Mohammed al Dura à Netzarim dans la bande de Gaza en 2000] : Patrick de Carolis et Arlette Chabot ont été remplacés », « Philippe Karsenty : “Al Dura : France 2 doit reconnaitre son erreur” » crif.org
« Pour que le compte soit bon, et l’heure des comptes n’a pas encore sonné, il faut qu’il se souvienne d’une émission du service public que j’ai beaucoup regardée qui s’appelait des chiffres et des lettres (…) ça veut dire que, maintenant, il est temps que l’équipe de Patrick de Carolis se mette au travail sur le contenu », Frédéric Lefebvre (un des porte-parole de l’UMP en juillet 2008).
« Une visible jubilation accompagne le coup de théâtre. Car c’en est un : ni la ministre de la Culture, Christine Albanel, ni le président de France Télévisions n’ont été prévenus. Par la même occasion, Patrick de Carolis apprend que le sort de son successeur, si ce n’est le sien avant la fin de son mandat, ne dépend plus du Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA) mais du pouvoir exécutif. C’est-à-dire que, déjà coprince d’Andorre et chanoine du Latran, Nicolas Sarkozy devient, par surcroît, le vrai patron de la télévision publique française », « La réforme de France Télévisions, une magistrale et vaine partie de billard », La revue Médias, n°20.
« Ce n’est un secret pour personne que le commandant du paquebot insupporte le président de la République. Patrick de Carolis — déjà, cette particule ! — a contre lui d’avoir été intronisé par un CSA chiraquien, d’être protégé par Bernadette et coupable d’avoir laissé « les socialos de France 3 » faire perdre les dernières élections municipales à l’UMP. Si l’état-major de Carolis met en avant le cadeau « promis de longue date » à TF1 et à M6, il admet, quoique avec embarras, l’hypothèse du camp d’en face. À savoir un coup de Jarnac, asséné à une institution qui rebute, de pied en cap, Nicolas Sarkozy. On évoque, à mots couverts, certaines suggestions faites par le président (de la télé) dont le président (de la République) se serait servi contre leur auteur », Ibid.
Photo en une : crédit Siren-Com via Wikimedia (cc)