Inclassable polyvalent de la liberté d’expression
Auteur prolifique de plus d’une centaine de livres (romans, essais, livres historiques, etc.), Philippe Randa a très tôt quitté le monde du militantisme pour privilégier l’engagement métapolitique à travers le journalisme, l’édition, la radio et la télévision. Il est le fils du célèbre auteur de romans populaires, pilier du Fleuve noir, Peter Randa.
Philippe-André Duquesne, alias Philippe Randa, est né à Montargis, le 23 décembre 1960, de l’union d’André Duquesne, plus connu sous son pseudonyme de Peter Randa (né le 4 mars 1911 à Marcinelle près de Charleroi, dans le Hainaut belge, en Wallonie) et de de Colette Albert, né le 7 janvier 1930 à Paris 7e (auteur elle-même du livre Ces plantes qui nous soignent selon les traditions populaires).
Au décès accidentel de son père, le 10 décembre 1979, Philippe Randa se retrouve soutien de famille et décide de prendre la relève littéraire de celui-là, sous divers pseudonymes (Paul Vence, Alexandre Scorcia et Urbain Sarrel, notamment). Il publiera son premier roman de science-fiction à 19 ans (Les Fusils d’Ékaïstos, paru en 1980 au Fleuve noir).
Formation
Bachelier section littéraire, autodidacte, Philippe Randa est ancien auditeur de l’Institut des Hautes Etudes de Défense Nationale et intègre, en 2014, l’Institut de géopolitique des populations fondé par Yves-Marie Laulan, Pierre Messmer et Jacques Dupaquier.
Parcours professionnel
Philippe Randa a d’abord été romancier (1980–1992) et journaliste-pigiste aux collaborations régulières ou ponctuelles dans des médias aussi différents que Femmes d’aujourd’hui, Maxi, GI Magazine, Nostra, Le Courrier picard, Bretons d’ailleurs, Raid, La Gazette des armes, Hommes de guerre, L’Autre histoire… avant de bifurquer totalement vers la presse politique dans les colonnes de Minute et de National Hebdo (dont il assura la direction de la rédaction des « Dossiers ») jusqu’au début des années 90…
S’il apparaît ensuite comme directeur littéraire (éditions Didro), dirigeant les revues Visages de l’Histoire, Le Journal de l’insolite et Boulevard du crime, il est principalement éditeur et chroniqueur politique sur internet à partir de 1995…
Après l’échec de son mensuel satirique Pas d’Panique à bord (Philippe Randa créera aussi la lettre bimensuelle d’informations Secrets et sociétés et le mensuel Le Flambeau littéraire), ce touche-à-tout du monde des Lettres fonde les éditions de L’Æncre en 1995, ouvrant une librairie au même nom rue de la Sourdière (Paris 1er) qu’il cèdera en 1997 à un autre propriétaire, tout en y restant salarié quelques mois (seule période de salariat de sa vie) ; il fondera alors la revue Dualpha, d’abord édition papier, puis sur internet au début des années 2000, devenant ainsi un des premiers sites internet de ce qui allait bientôt être appelé la « Réinfosphère » ; elle cessera sa parution lorsque Roland Hélie fondera la revue (et le site) Synthèse nationale dont Philippe Randa deviendra un collaborateur régulier.
Vingt ans après, il dirige toujours les éditions Dualpha, de même que les Éditions Déterna (créées en 1998) et à nouveau les éditions de L’Æncre après en avoir repris l’enseigne en 2006. La même année il crée la librairie Primatice de Paris, puis à Liège en 2007 qui toutes deux ont cessé leurs activités depuis.
Dualpha publie principalement des livres sur l’histoire, le cinéma, l’ésotérisme, alors que L’Æncre est spécialisé dans les livres religieux et politiques et Déterna consacré principalement aux rééditions de livres aux sujets ou aux auteurs jugés en général sulfureux, et présentés dans la collection « Documents pour l’Histoire », sans volonté d’apologie. Cela explique sans doute que Philippe Randa n’a jamais été inquiété par des associations antiracistes ou confessionnelles qu’il ne ménage pourtant guère dans ses propres écrits. Ces éditions publient une moyenne annuelle d’une soixantaine d’ouvrages.
En 1998, il a créé le catalogue mensuel de vente par correspondance, « Francephi diffusion », devenant rapidement incontournable dans la vente par correspondance de livres non-conformistes. Un site internet existe depuis janvier 2012 (www.francephi.com).
En tant que rédacteur en chef adjoint, il participera à l’aventure du journal « altermondialiste » Flash, fondé en octobre 2008 et dirigée par Jean-Émile Néaumet, directeur de publication sous son vrai nom, et rédacteur en chef sous son pseudonyme de Nicolas Gauthier. Contrairement à ce qui est indiqué sur Wikipedia, Flash n’a pas été « déclaré en faillite » (ce qui aurait supposé une décision judiciaire préalable), mais a simplement déposé le bilan en septembre 2011.
Après avoir collaboré régulièrement, parfois quotidiennement (en 2013 et 2014) au site de réinformation Boulevard Voltaire fondé par Robert Ménard (2012), Philippe Randa publie, depuis 2014, des billets (« Le coup d’œil de Philippe Randa ») dans le quotidien Présent et devient sociétaire, la même année, de l’émission Bistrot Libertés animée par Martial Bild et diffusée sur Internet par le groupe TV Libertés.
En mars 2016, il prend la direction du site de réinformation européenne Eurolibertés (dépendant du groupe Libertés), entouré d’une équipe de collaborateurs réguliers (Nicolas Bonnal, Nicolas Gauthier, Thierry Bouzard, Bernard Plouvier, Lionel Baland, Aristide Leucate, Richard Dessens, etc.) et co-anime avec Roland Hélie, depuis septembre 2016, l’émission radiophonique hebdomadaire, Synthèse assisté de deux chroniqueurs, Pierre de Laubier et Aristide Leucate (Boulevard Voltaire).
Parcours militant
À dix-sept ans, il adhère au Parti des Forces Nouvelles ; s’il cesse dès 1980 définitivement tout engagement politique, il n’en conserve pas moins des amitiés qui le rapprocheront en 1986 du Front National où il sera proche du secrétaire général d’alors Jean-Pierre Stirbois, du directeur de National Hebdo Roland Gaucher (avec lequel il co-signera deux livres : Les « Antisémites » de gauche, Rescapés de l’épuration : Marcel Déat et Georges Albertini) et du co-fondateur de Radio Courtoisie Serge de Beketch… On peut ajouter les noms de Jean Bourdier (ancien co-directeur de Minute), et de Francis Bergeron (pilier du quotidien Présent qui fera appel à lui en 2004 lorsqu’une nouvelle équipe se mettra en place à la tête ce titre).
Il apparaîtra, furtivement, en 1989 sur une liste du Front National pour les élections municipales en Seine-Saint-Denis, « mais il s’agissait alors, très simplement, de parer à une pénurie de candidats », selon ses propos.
Il fait partie, dès 1980, de la mouvance du GRECE (Groupement de Recherches pour la Civilisation Européenne) où il noue des amitiés durables avec plusieurs de ses fondateurs et animateurs (Jean Mabire, Alain de Benoist, Michel Marmin, Pierre Vial, etc.), devenus, tout naturellement, auteurs de ses éditions…
Il a régulièrement participé comme auteur ou conférencier aux réunions de la mouvance nationaliste ou identitaire, notamment aux Journées de la revue Synthèse nationale (dirigée par Roland Hélie) ou à celles de l’association Terre & Peuple (dirigée par Pierre Vial).
En 2002, il est invité par le Maire Jacques Bompard (dont il a publié le livre Les chemins de la victoire) à tenir une conférence à Orange sur la littérature populaire. La même année, il a collaboré au cahier de Chiré n°17 (50e anniversaire de la mort de Charles Maurras) publié par la maison d’édition catholique (traditionaliste) du même nom.
Bien que collaborateur du quotidien catholique Présent, Philippe Randa est notoirement connu pour être de « philosophie païenne », pro-européen et afficher une grande tolérance sur la sexualité (son livre sur La Maffia rose consacré à l’homosexualité n’est aucunement homophobe ; la préface est de l’écrivain homosexuel Pierre Gripari) ; par ailleurs, publiant nombre de livres – favorables ou pas – sur la Franc-Maçonnerie, il a lui-même préfacé une nouvelle édition du Livre des Constitutions maçonniques, considéré par les Francs-Maçons du monde entier comme le texte fondateur de la Franc-Maçonnerie moderne. La maison d’éditions Chiré précise, en se justifiant de ne présenter qu’une partie de ses ouvrages : « les écrits de cet auteur, ou les livres qu’il édite, sont pour une part loin de ce que nous conseillons sur ce site, c’est pour cela qu’ils ne sont pas tous présentés ».
Il a également été l’éditeur de plusieurs livres de l’acteur et auteur Dominique Zardi, défenseur de la milice d’auto-défense juive des commerçants de la rue des Rosiers, après l’attentat sanglant contre le restaurant Goldenberg en 1982 (livre préfacé par l’ancienne ministre Simone Veil).
Publications
La bibliographie de Philippe Randa s’étale sur près de 36 ans, tous genres confondus et compte environ 112 livres différents. On en trouvera la liste exhaustive sur le site Francephi, rubrique « Livres de Philippe Randa ».
Notons seulement que beaucoup de ses livres ont fait l’objet de plusieurs rééditions chez des éditeurs différents. En 2017, sa biographie consacrée à Eugène Weidmann « le dernier condamné guillotiné en place publique » est reparue (4e édition) chez French Pulp Éditions.
On mentionnera, néanmoins, parmi les œuvres les plus remarquées :
— Poitiers demain, roman, 3e édition, 2012
— Trilogie noire en Picardie, roman, 2e édition, 2012
— Alaïs, la dame blanche de Montségur, roman, 4e édition,2012
— Apocalypse yankee, roman, 4e édition, 2013
— Front de l’Est, le Rêve éclaté, roman, 4e édition, 2013
— Maffia rose. Des fantasmes dénoncés à l’exaspération actuelle, (préface de Pierre Gripari), 4e édition, 2013
— Weidmann — Le tueur aux yeux de velours, biographie, 4e édition, 2016
Ce qu’il gagne
Philippe Randa n’a jamais été titulaire d’une carte de presse, ses revenus provenant toujours majoritairement de ses droits d’auteurs, de piges dans la presse, puis de sa société Ekaistos – créée en 2004, mais qui a repris son activité en nom propre datant de 1997 – dont il est l’unique actionnaire. Le capital d’Ekaïstos est de 1 euro.
Il l’a dit
“Je croyais naïvement qu’il suffisait que l’on me connaisse personnellement… ou qu’on lise ce que j’écris pour que l’on se fasse une idée de mes opinions… Mais non, semble-t-il. Quoiqu’on fasse, quoiqu’on dise, la présomption d’innocence, reconnue dans la loi française pour le pire criminel ne s’applique pas en politique. La France est bel et bien le pays des droits de l’homme… politiquement correct !”, Présumé coupable politique – Chroniques barbares IV, Dualpha, 2007, p.95
“Je faillis adhérer à nouveau à un parti politique, non pour son programme, mais pour son leader. Jean-Marie Le Pen ? Bruno Mégret ? Non, François Bayrou dont les conceptions européennes sont en adéquation avec les miennes et dont la résistance, voire la guerre, qu’il mène à l’UMP, est surprenante. C’aurait été un coup de cœur, mais enfin, il y a aussi le reste de son programme et il faut tout de même rester sérieux !”, Ibid.
“J’ai effectivement édité des ouvrages écrits par des figures du fascisme, des combattants du Front de l’Est (et j’ai même participé à la rédaction des souvenirs de l’un d’eux), des livres d’anciens collaborateurs… Et alors ? J’ai aussi édité les souvenirs des rescapés des camps de concentration allemands, un ouvrage réhabilitant la mémoire d’Henry Frenay, fondateur du réseau de résistance Combat ou encore des livres sur le judaïsme, mais ceux-là, on ne les prend pas en compte, allez savoir pourquoi…”, Ibid.
“Je ne suis pas un « militant », étant libre de tout engagement partisan, mais je suis politiquement, historiquement, culturellement et définitivement je-ne-sais-quoiment incorrect… Je préfèrerais le terme « anticonformiste » qui serait plus juste, mais dans notre époque contemporaine de diabolisation hystérique, je conçois que je peux apparaître comme très incorrect à beaucoup. Ce n’est évidemment pas fait pour me contrarier plus que cela”, Entretien à VoxNr, 30 septembre 2009.
« Depuis longtemps déjà, les responsables de TVLibertés, comme moi-même, songions à la nécessité et à l’urgence d’une réinformation européenne… Alors, au cours d’une de nos rencontres – et elles sont fréquentes ! – l’évidence s’est imposée : si nous n’étions pas satisfaits de ce qui existait, d’autres ne l’étaient sans doute pas non plus. La conclusion s’imposait : s’y atteler… et le plus vite possible », Eurolibertés, 2016.
Sa nébuleuse
Jean Mabire – Alain de Benoist — Philippe Milliau – Nicolas Gauthier – Roland Hélie.
Tous les collaborateurs d’Eurolibertés, la quasi-totalité d’entre eux ont déjà publié aux éditions Dualpha.
Ils ont dit
« J’ai fini par réaliser que le principal reproche qu’on fait à Philippe, c’est d’être ce qu’il est. Il est jeune, il est beau gosse, il est grand et baraqué, il est souriant, il est aimable, il est même carrément gentil (ce que l’on ne pardonne pas). Il est plutôt plus intelligent que la moyenne haute, il est travailleur, il n’emmerde personne, il ne demande rien à personne, il ne dit jamais de mal de personne, il ne se plaint pas quand ça va mal et quand ça va bien, il ne se vante pas. (…) Randa, c’est un primesautier. Un peu trop, peut-être. Ça confère à certains de ses papiers un petit côté saut du lit, mal peigné, ébouriffé. Un ton, « Je vous dis ça en passant, mais on ne va pas en faire des pendules » qui n’est pas dénué de charme, certes, mais qui donne aux vieux maniaques dans mon genre, l’envie de prendre un crayon et de redresser une mèche par ci, de couper un épi par-là, de lui faire la raie bien droite et de mettre un peu de gomina pour que ça tienne ». Serge de Beketch, Préface à Présumé coupable politique – Chroniques barbares IV, Dualpha, 2007
« Philippe Randa est un esprit libre. C’est devenu rare. Qu’est-ce qu’un esprit libre ? C’est un esprit inclassable, qui n’est d’aucun camp, sauf du sien. Véritable acte de résistance que celui-ci, dans un monde moderne qui nous force à rentrer dans des cases, qui nous colle des étiquettes, souvent infamantes (…) Il ne s’agit pas d’être d’accord avec lui, c’est pratiquement impossible tant les positions qu’il tient sont diverses et souvent iconoclastes. », Jean Robin, Préface à La France d’en haut les urnes – Chroniques barbares V, Dualpha, 2008