Reporter sans domicile fixe
Pilier du Libération des origines (celui de Serge July), puis pionnier du webjournalisme avec Rue89 qu’il participe à lancer en 2007, Pierre Haski a su habilement mener sa barque tout autour de la planète après une jeunesse marquée par un intense engagement maoïste. Un parcours qui ne dépareille pas lorsque l’on brigue la présidence de Reporters sans frontières, association qu’il incarne dans les médias depuis maintenant deux mandats. Victime successive de la censure du PCC, des ambitions des milliardaires de la presse (Édouard de Rotschild, Claude Perdriel) et des récriminations des trolls (le hacker sioniste Ulcan), le chroniqueur de politique internationale évolue désormais à son aise sur le service public où son conformisme est certain de ne plus être trop bousculé.
Né à Tunis, il y grandit jusqu’à l’âge de 12 ans. Sa famille était déjà présente dans le pays avant l’instauration de la colonisation française. Elle vient vivre à Paris en 1965.
Portrait vidéo
Formation
Dans sa jeunesse, Pierre Haski est scolarisé au lycée Buffon dans le 15e arrondissement de Paris, où il s’illustre par son engagement politique et s’impose comme un leader des luttes gauchistes.
Selon Haski, le lycée est à l’époque « un endroit très politisé, avec toute une tradition militante. Maurice Clavel y a enseigné ; Jacques Chambaz, qui est membre du comité central du Parti communiste, est mon professeur d’histoire ; et Blandine Barret-Kriegel, à l’époque mao, enseigne la philosophie en terminale ». Il se retrouve par la suite au Lycée Jacques Decours, où il redouble sa terminale.
Il cofonde avec Laurent Greilsamer et un autre condisciple L’Hebdromadaire, un journal lycéen imprimé sur les deniers parentaux. Il obtient son bac en 1972, puis s’envole vers la Tanzanie pour l’été où vient de s’établir sa mère. Soucieux de travailler aussi vite que possible, il tente le concours du CFJ dans la foulée de l’obtention de son bac à la rentrée 1972 — 1973. Il ressort diplômé du Centre de Formation des Journalistes (CFJ) en 1974, après avoir suivi une formation « agence de presse » en deuxième année. C’est dans cette promotion du CFJ qu’il rencontre sa future femme, Christine Chombeau, qui sera correspondante du Monde en Afrique du Sud quand le couple y résidera.
Parcours professionnel
1974
Le rédacteur en chef de l’AFP le recrute en tant qu’opérationnel.
1976
Il est nommé directeur adjoint du bureau de l’AFP à Johannesburg en Afrique du Sud. À ce titre, il fait partie d’une délégation de journalistes étrangers qui rend visite en 1977 à Nelson Mandela dans sa cellule de Robben Island. Il avait couvert, un an plus tôt, les émeutes de Soweto. Quelques années plus tard, le journaliste sera déclaré interdit de séjour en Afrique du Sud par les autorités du pays.
1981
Serge July le recrute à Libération pour professionnaliser son équipe ce qu’il accepte volontiers. Parallèlement, il est en charge de l’Afrique jusqu’en 1988, année où le même July lui propose de créer la rubrique diplomatique du quotidien
1993
Il est correspondant à Jérusalem.
1995
Il retourne au siège de la rédaction, à Paris, afin de diriger le service Étranger.
Été 2000
Peu à l’aise dans des postes de direction, il souhaite redevenir simple journaliste et est nommé en Chine, où il commence, à la demande du rédacteur du site Johan Hufnagel, à rédiger un blog nommé « Mon journal de Chine ». « Suivant l’exemple de certains confrères américains, je me suis soudain essayé au Blog (à cette époque, un journaliste ne savait même pas ce dont il s’agissait). Ainsi, je me suis assez rapidement passionné pour ce nouvel outil révolutionnaire, grâce auquel je correspondais de Chine avec la rédaction de Libération et cela pendant toute une année ». Le blog finira par subir la censure du régime chinois.
Janvier 2006
Serge July lui propose de revenir pour devenir directeur adjoint de la rédaction, à l’époque où celle-ci traverse des temps difficiles avec une situation financière qui n’est pas au beau fixe. Fort de son expérience de blogueur, il s’évertue à réformer le journal de l’intérieur pour démocratiser l’information ; en vain. Alors que July est évincé par Edouard de Rotschild, devenu actionnaire majoritaire du journal, Haski sent la fin proche. Elle se présente sous la forme d’un plan social.
2007
Il quitte donc la maison Libération pour fonder le site d’information Rue89, avec Arnaud Aubron, Michel Lévy-Provençal, Laurent Mauriac et Pascal Riché. Les deux derniers cités sont également des ex-correspondants étrangers de Libération, respectivement à New York et Washington, et leurs trois indemnités de licenciement à eux trois constitueront le capital de départ pour lancer le média participatif. L’ambition d’Haski est alors de permettre aux lecteurs de pénétrer dans les coulisses de l’information afin de recréer un lien de confiance avec les journalistes.
2011
Claude Perdriel, patron du Nouvel Obs, rachète Rue 89 et promet à la rédaction l’autonomie au sein de l’hebdomadaire. Les espoirs suscités par le rachat se dissipent rapidement : le site d’information est contraint de quitter le Spiil (Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) deux ans plus tard, ce qui suscite une gronde en interne. Alors que Perdriel est mécontent du rendement de sa nouvelle acquisition, le pure player peine à s’imposer dans le paysage médiatique de l’après-Sarkozy, alors même que le site s’était construit contre cette figure d’opprobre. Cependant, il parvient à conserver tant bien que mal une chronique dans L’Obs.
2017
Déjà membre de son conseil d’administration, il est élu à la Présidence de Reporters Sans frontières le 27 juin. Il concède toutefois lui-même que ce poste a une valeur honorifique et que c’est le secrétaire général, en l’occurence Christophe Deloire (décédé en juin 2024) qui chapeaute le fonctionnement de l’ONG en interne
2018
Au mois d’août, il se voit proposer de prendre la suite de Bernard Guetta, nouveau député européen LREM, pour la chronique géopolitique. L’Ojim avait constitué à l’époque un florilège de ses citations.
2021
Il est réélu à la présidence de RSF.
Parcours militant
Ses années lycéennes sont bercées de militantisme, surtout dans le haut lieu contestataire qu’est le lycée Buffon. D’abord membre des Amitiés franco-chinoises, il est un partisan du mouvement intitulé « Vive la Révolution » fondé par l’architecte maoïste Roland Castro en 1968. Il fait ainsi ses premières armes au sein de Tout!, le premier, et le seul, journal de masse qu’ait engendré le gauchisme français à cette période. Il s’agit là de sa « première véritable expérience de presse ». C’est de ce mouvement que surgira notamment les premiers groupes féministes du MLF et les premiers militants de la cause homosexuelle du FHAR. Il résume cette publication comme “un mélange de la pop culture américaine, du spontanéisme italien et d’autres choses ». Il était également très impliqué dans l’une des branches du mouvement de VLR, le Front de Libération des Jeunes, mené par Richard Deshayes.
Publications
- Une terre doublement promise: Israël — Palestine, un siècle de conflits, Stock, 2024.
- Liu Xiaobo l’homme qui a défié Pékin, éditions Hakira, 2019.
- Année 50. Et si la guerre froide recommençait ?, co-écrit avec Farid Abdelouahad et Pascal Blanchard, La Martinière, 2018.
- Le droit au bonheur, Stock, 2017.
- Internet et la Chine, Seuil, 2008.
- Cinq ans en Chine, Les Arènes, 2006.
- Israël : Une histoire mouvementée, Milan, 2006.
- Le sang de la Chine : Quand le silence tue, Grasset, 2005.
- Ma Yan et ses sœurs, Ramsay, 2004.
- Le Journal de Ma Yan : Vie quotidienne d’une écolière chinoise, Ramsay, 2002.
- Ben Gourion, Autrement, 1998.
- L’Afrique blanche, Seuil, 1987.
Interventions
- 2015 : « Golda Meir, une vie pour Israël », Maison d’art et d’histoire du Judaïsme.
- 2018 : « Fake news, désinformation, liberté d’informer : le nouveau défi », Centre national des Arts et Métiers.
- 2018 : « Défiance et désinformation: la démocratie en péril » (avec Sylvie Kauffmann), Institut d’études appliquées
- 2022 : «Géopolitique autour de la Chine », Université de Nantes.
Vie privée
Il résiderait dans le 10e arrondissement de Paris.
Il a eu deux enfants avec Christiane Chombeau : Thomas Haski, né en 1980 et responsable du marketing chez l’Oréal, et Stéphanie, réalisatrice et monteuse, dont un des projets vidéos fut hébergé sur Rue 89.
Sa seconde femme, Laura Ning, est d’origine chinoise. Conservatrice bien insérée dans le milieu de l’art, et particulièrement l’art contemporain asiatique, elle est à la tête de la Mao Ji Hong Arts Foundation. Elle est discrètement créditée en tant que photographe dans deux articles rédigées par Pierre Haski pour Rue89.
Il a dit
« Je suis donc cloué au lit, mais comme je réside chez un oncle et une tante communistes qui prennent fait et cause pour les étudiants, je vis intensément les événements. Mon cousin, qui est de toutes les manifestations, me raconte des choses incroyables et, le reste du temps, je suis tenu en haleine par les directs d’Europe n° 1. Bref, c’est un souvenir magnifique : je n’ai rien fait, mais j’ai tout vécu et, d’une certaine façon, tout compris », MédiaMorphoses. Hors-série, n°4, 2008.
« J’ai voulu être journaliste très tôt, vers 14–15 ans, je crois. Un de mes oncles était directeur des ventes de Combat et j’ai le souvenir d’avoir visité les locaux vieillots du journal, rue du Croissant » Ibid.
« J’ai très tôt été attiré par l’international. J’avais grandi en Tunisie dont est originaire mon père, et n’avais donc pas d’attache particulière en France. C’était en outre la grande époque du tiers-mondisme, du non-alignement et des luttes de libération nationale. Une époque exaltante et exaltée politiquement », Comment je suis devenu journaliste entretien avec Sylvain Allemand, Le Cavalier Bleu, 01/05/2008.
« J‟ai un souvenir de la naissance de Tout! comme un moment important, parce que pour un mouvement d‟avoir un vrai journal, pas seulement des tracts et des brochures, on savait que c’etait quelque chose de spécial, qui ne ressemblait pas à la langue de bois des journaux gauchistes de l‟époque », cité dans Tout! in context 1968–1973:French radical press at the crossroads of far left, new movements and counterculture, thèse de doctorat de Magnus McGrogan soutenue à l’université de Portsmouth en 2010.
« On voit bien que la stratégie du recours à la justice est une manière de faire pression sur nous, qui est incroyable. A travers nous, c’est souvent un exemple qu’on veut donner aux autres. On vient d’avoir une nouvelle plainte du groupe Bolloré. Effectivement, chaque fois qu’on parle du groupe Bolloré et de l’Afrique, il y a une plainte. Je sais qu’il y a des médias qui refusent aujourd’hui d’écrire sur ce groupe parce qu’ils ne veulent pas avoir d’ennuis. Nous on a eu une plainte il y a 15 jours, pourtant ce matin on a publié un article sur un rapport accablant sur l’attribution du port de Conakry au groupe Bolloré, on continue à faire notre travail ! Ce serait de la folie de notre part de nous dire « on ne va pas publier parce qu’on a peur d’un procès ! » Dans ce cas-là, autant fermer boutique et arrêter », StreetPress, 21/05/2011
« Quand Le Monde crée le Décodex, c’est mal perçu. Pourquoi Le Monde s’arrogerait-il le droit de décréter ce qui est bon ou non ? Le Monde a mal jaugé sa place dans l’esprit des Français. Mais l’idée est bonne. RSF réfléchit avec des universités américaines à des solutions… Il en sortira bien quelque chose.
Le problème, c’est que les algorithmes de Google mettent les fake news au même niveau qu’une investigation du Monde de trois mois. Facebook a essayé des trucs. Par exemple, si une info était invalidée par deux médias reconnus différents, alors elle était dégradée. Or il suffit de changer une virgule dans le titre et l’info remonte… Ceci dit, l’idée est là. Ne pas juger de la qualité de l’info, mais de sa production. Est-ce qu’elle a suivi les règles de bases de vérification, de recoupement des sources, etc. ? », Brain, 03/07/2017.
« Mais justement, pour avoir vécu comme correspondant en Afrique du Sud à l’époque de l’apartheid, je vois un point commun entre les deux sociétés : la bonne conscience. Au pays de l’apartheid, pendant longtemps (plus tellement les dernières années), la majorité des Blancs, surtout les Afrikaners, avaient la bonne conscience paternaliste de ceux qui pensent agir pour le bien de l’autre, y compris malgré lui. En France, nous sommes tous égaux mais, comme disait Orwell dans La Ferme des animaux, certains sont plus égaux que d’autres. Et la bonne conscience républicaine nous a permis de vivre depuis des décennies en acceptant une société qui pratiquait la discrimination à haute dose. Cette hypocrisie arrive à bout de souffle », Le droit au bonheur, Stock, 2017, pp. 215–216.
« Ce contexte slovaque est certes particulier, mais il est loin d’être exceptionnel. Ainsi, les élections générales prévues en fin d’année en Pologne ne sont pas gagnées d’avance pour le parti populiste PIS au pouvoir. Dans plusieurs pays, les grandes villes, y compris Budapest et Varsovie, sont progressivement acquises aux idées libérales et pro-européennes, quand le pays reste dirigé par des forces populistes ou ultra-conservatrices. Il n’y a pas, en tous cas, de bloc populiste monolithique à l’Est […] Le vote des Slovaques montre que l’histoire européenne n’est jamais écrite d’avance », France Inter, 01/04/2019.
« Reporters sans Frontières suit avec attention, intérêt et inquiétude l’évolution de la presse dans le monde entier et, en particulier dans les pays démocratiques où il existe des menaces et des possibles régressions. Il y a eu plusieurs exemples récemment dans des pays d’Europe centrale et orientale où des menaces réelles ont été exprimées. La République tchèque ne fait pas exception avec notamment certains comportements du Premier Ministre menaçant directement les journalistes qui ont choqué et qui ont été dénoncés par notre organisation. Donc oui, nous sommes très vigilants parce que si au sein de l’Union européenne, où il y a un pacte démocratique liant théoriquement tous les pays membres, il y a de telles régressions, alors cela en dit long sur l’état de la liberté de la presse et les possibles menaces dans le monde entier », Radio Prague Internationale, 30/09/2021.
« Javier Milei a fait une percée avec ses propositions de rupture radicale. Comme dans d’autres pays, il a gagné parce que les électeurs ont choisi une formule politique non testée, plutôt que celles qui ont déjà fait leurs preuves, négativement ; une aventure à haut risque, avec son projet de remplacement de la monnaie locale par le dollar américain, ou le risque de recul sur le droit à l’avortement », France Inter, 21/11/2023.
« Mon premier poste à l’étranger, en 1976, lorsque j’avais vingt-trois ans, fut en Afrique du Sud, à Johannesburg : il m’a profondément marqué. C’était l’époque de l’Apartheid. Ce premier poste a laissé une marque sur tout le reste de ma vie. C’était à la fois une expérience humaine terrible de voir la mise en place et les mécanismes d’un tel système raciste. En même temps, cette expérience m’a obligé à apprendre à me comporter face à un système discriminant et sanglant. Cette étape a été déterminante pour le reste de ma carrière », La Terre en Thiers, 24/03/2024.
Ils ont dit
« La traite des Noirs est un sujet passionnel ; le plus souvent, elle est utilisée à des fins politiques et idéologiques par les médias qui déforment sa réalité, pratiquent toutes les formes d’amalgame, trafiquent les chiffres et maquillent les faits. […] Par delà les controverses sur les chiffres, nous savons que le volume de la traite atlantique, c’est-à-dire européenne, a porté sur un total de 8 à 10 millions de Noirs. Dans ces conditions, comment admettre les chiffres de Pierre Haski (« Quinze à vingt millions ») ? Le décalage est colossal entre ses affirmations et la réalité scientifique », Bernard Lugan, Afrique: L’Histoire à l’endroit, pp.128–129.
« Rue89, écoutez, c’est un site d’extrême gauche qui a des positions, entre l’OLP et le Hamas (…) c’est assez irrespirable, comme site. Enfin, on va pas rentrer dans la psychanalyse, mais (Pierre Haski) a véritablement la haine de lui, c’est clair et net (…) Il a une véritable haine de l’Etat d’Israël, et ça … que voulez-vous que je vous dise, c’est psychanalytique, on peut rien faire. Donc, l’article est complètement absurde », Philippe Karsenty, Radio Shalom Canada, 10/2010.
« Au passage, on rappellera que l’expérience Rue89, média tout aussi impure-player que le précédent (et, bizarrement, tout aussi à gauche politiquement), s’est soldé récemment par son rachat par un gros groupe joufflu à la solde du méchant capitalisme ce qui n’a absolument pas dérangé le trotskiste Pierre Haski, qui a probablement dû toucher un petit paquet de brouzoufs au passage, ce qui le mettra définitivement à l’abri du prolétariat dont il nous entretiendra pourtant encore longtemps », H16, Contrepoints, 06/01/2012.
« L’opposition entre libéraux et « populistes » permet d’identifier sans effort les protagonistes de n’importe quel pays. Au saut du lit, c’est commode : les relations internationales ressemblent à la politique française. À Gdańsk, Prague, Istanbul, « le sursaut face aux populistes vient des villes », s’enthousiasme Haski au lendemain des élections municipales turques, qui ont vu la cité du Bosphore échapper au parti de M. Recep Tayyip Erdoğan (25 juin 2019). Pour plus de confort, on passera sur les épisodes gênants, comme le soutien de certains « populistes » honnis à la candidature de Mme Ursula von der Leyen à la tête de l’auguste Europe […] Passionné par la question des « infox » véhiculées sur les réseaux sociaux (13 chroniques) et par les méfaits de M. Trump (évoqués 88 fois), Haski n’a pas daigné consacrer deux minutes à l’une des plus retentissantes informations géopolitiques de l’année : la publication en février dernier des conclusions du rapport Mueller, qui réfutait, après une longue enquête, l’idée d’une collusion entre M. Trump et le Kremlin pour fausser l’élection présidentielle américaine. De très nombreux journalistes avaient pourtant repris cette théorie du complot avec la foi du charbonnier — dont un certain Pierre Haski, sur France Inter (17 janvier 2019) », Le Monde Diplomatique, 09/2019.
« C’est une chose que la première radio publique viole impunément l’obligation de pluralisme et de neutralité contenue dans son cahier des charges. Le CSA s’en moque et l’opposition superficielle de droite n’a toujours pas compris ce qu’était le combat culturel. Mais c’en est une autre, qu’un journaliste, payé par le contribuable français, intervienne publiquement dans une chronique radiophonique en prenant parti en faveur de celui qui, dans l’ignorance des auditeurs qui l’écoutent et lui accordent a priori du crédit, lui a octroyé des subsides », Valeurs Actuelles, 12/10/2020.
« J’écoute l’émission de sévices publics de Thomas Legrand avec Pierre Haski sur la Chine de Mao. Les anciens maoïstes se moquent d’eux-mêmes de bon cœur. Ils prenaient les journalistes critiques de Mao comme des agents de la CIA ah ! ah ! Le correspondant du Monde à Pékin était devenu maoïste ah! Ah!. Et Libé allait être créé avec ces camarades là. Mais c’est très loin tout ça … ah ! ah! Les pauvres , ils ne se rendent pas compte. Vous remplacez maoïsme par islamogauchisme ou wokisme. Et ce sont toujours les mêmes. Ils n’ont pas changé. Toujours la même suffisance, la même intolérance. Des millions de morts en plus », Gilles-William Goldnadel, Twitter, 11/12/2023.
Sa nébuleuse
Le comité exécutif de RSF, composé de Lise Blanchet (par ailleurs présidente de la commission journalistes de la SCAM), vice-présidente, Mathieu Porte (Président de l’association Jets d’encre), trésorier, Mike Bergmeijer (ancien directeur général de Reuters Europe et également membre d’Amnesty International), Paul Moreira (fondateur de l’agence Premières lignes), Martine Ostrovsky (juriste) et Pascal Roux (avocat, vice-Président de l’Organisation internationale de droit du développement).
Christophe Deloire (portrait), secrétaire général de l’association (décédé le 8 juin 2024). D’abord reporter pour Arte et Le Point, il se distingue pour ses reportages consacrés à l’entrisme islamiste en France. Directeur du CFJ de 2008 à 2012, il est réputé proche du pouvoir, ce dernier s’attire les foudres des officines d’extrême-gauche pour n’avoir pas réagi au vote de la loi contre la sécurité globale, comme l’expliquait ici l’OJIM.
Laurent Greilsamer, ami de jeunesse, futur directeur adjoint du Monde et actuel conseiller éditorial du 1.
Charles Enderlin, qu’il a défendu après son reportage controversé diffusé sur France 2.
Laurence Bloch, qu’il a connu en Afrique australe alors que cette dernière était la correspondante régionale de RFI et de La Croix.
Pap N’Diaye, à qui il propose d’intervenir sur les ondes de France Inter pour une série documentaire dédiée à l’histoire des décolonisations africaines. Entretemps, ce dernier est nommé Ministre de l’Education nationale.
Pascal Boniface, directeur de l’IRIS, école de géopolitique à laquelle Pierre Haski accorde de nombreux entretiens. Il a publié « Géopolitique de la Chine » dans sa collection chez Eyrolles.
Le Prix Nobel de la Paix Liu Xiaobo, qu’il a rencontré à plusieurs reprises entre 2000 et 2006 lorsqu’il était correspondant en Chine pour Libération. Il lui consacre un livre et un documentaire, diffusé sur Arte.
En 2015, il est invité à l’Elysée à l’occasion de la réception par François Hollande du président tunisien Béji Caïd Essebsi. Parmi les convives, des personnalités juives tunisiennes plus médiatiques telles que Michel Boujenah ou issues de la bonne société de l’époque Bourguiba comme la journaliste Sonia Mabrouk.
Elio Comarin, journaliste italien qui fut l’ancien responsable de la rubrique africaine de Libération avant qu’Haski ne lui succède. Il sera nommé par la suite président du Centre européen de Journalisme.
Photo : Pierre Haski au Salon du livre de Paris en 2014. Crédit : ActuaLitté (CC BY-SA 2.0)