Diversitaire façon Sciences Po Lille
« J’ai dit à mes enfants : peut-être que le bac, on va l’appeler le Mathiot.» La Voix du Nord, février 2018.
Deux qualités caractérisent Pierre Mathiot : son instinct de revanche et son orgueil, typique des boursiers de la République, qui l’opposent au cénacle germanopratin présidant aux destinées de la France, et son amour immodéré pour les immigrés, auxquels il s’efforce de tendre le marchepied dont il a lui-même bénéficié.
Cette dilection s’explique par des facteurs géographiques et héréditaires : il grandit dans le pays de Montbéliard, haut lieu d’une précoce immigration maghrébine, mêlant d’une part les démobilisés de l’armée de Libération et d’autre part, la main d’œuvre industrielle partie assembler des voitures Peugeot (le pays de Montbéliard était notamment le fief historique du MNA de Messali Hadj au moment de la guerre d’Algérie). Son père travaillait dans un foyer de travailleurs immigrés majoritairement algériens, un pays qu’il connaissait bien pour y avoir effectué son service militaire. Mais si son père accompagnait les immigrés dans leur intégration, le fils, lui, entend passer à la vitesse supérieure : il s’agit de les faire accéder aux postes à responsabilité pour gouverner ce pays conservateur et xénophobe qui accueillit généreusement leurs grands-parents. C’est à la lumière de cette geste familiale que la croisade de Pierre Mathiot, dont le plus haut fait reste la mise en d’un programme d’études intégrées à Sciences Po Lille, prend tout son sens. Comme tout bon artisan franc-comtois, il s’agit de reprendre le métier de son père et de ne pas ménager ses efforts.
Comme le peuple français est plus susceptible d’accepter des réformes approfondies lorsqu’elles émanent d’hommes appartenant au camp du bien (le tournant de la rigueur en étant la plus parfaite illustration), il est tout désigné pour servir de caution de gauche à son ancien confrère à l’IEP de Lille, Jean-Michel Blanquer, afin de réformer le cœur du mammouth graisseux : le lycée général et le baccalauréat. Il faut dire que Blanquer partage lui aussi cette foi indéfectible en l’avènement des élites diverses et s’ingénie à favoriser son développement, parfois au détriment des régions rurales comme l’expliquait de façon limpide Claude Meunier-Berthelot dans Polémia en 2017. S’il était écrit que Blanquer serait le Jules Ferry de la start-up nation multicolore, Mathiot se devait d’en être le Ferdinand Buisson.
Formation
Le jeune Mathiot complète son enseignement secondaire au collège Les Bruyères, puis au lycée Armand Peugeot de Valentigney, où il obtient son bac A1 au forceps avec une moyenne combinée de 10’5/20. Le natif de Montbéliard, qui avait pensé opter pour un bac pro cuisine après avoir redoublé sa troisième, est accepté en classe préparatoire littéraire au lycée Pasteur de Besançon, à l’issue de laquelle, bis repetita, il est admis de justesse au concours de l’IEP de Paris (99’5 points alors que le seuil était établi à 100) qu’il avait préparé en « empruntant des livres à la bibliothèque de son village ». C’est dans cette école qu’il accomplira l’ensemble de son cursus honorum universitaire, du diplôme (1989) au doctorat (1996) et à l’agrégation de sciences politiques en 1999, où il arrive deuxième. Son mémoire de maîtrise (1990) est consacré à l’étude sociopolitique de la grève menée par les ouvriers de l’usine Peugeot de Sochaux entre septembre et octobre 1989. Sa thèse, qu’il soutient en 1996, porte l’intitulé suivant : “Acteurs et politiques de l’emploi dans la France des années quatre-vingts. Contribution à l’analyse sociologique des processus de décision publique”.
Parcours professionnel
Doctorant, il commence sa carrière à l’IEP parisien en tant que maître de conférences. Après un bref passage à l’université de Sofia en 1992, il intègre l’université de Lille en tant que chargé de cours.
De 1994 à 1998, il est maître de conférences à Sciences Po Lille. Chercheur au CERAPS depuis 1995 (Centre d’études et de recherches administratives politiques et sociales), un laboratoire du CNRS affilié à l’université Lille 2, il devient professeur au sein du même établissement en 1999. Pierre Mathiot est membre du jury du concours d’entrée à l’ESJ Lille (École supérieure de journalisme de Lille) depuis 2003. Il est également, depuis 2008, expert “politique des établissements” auprès de l’Aeres, devenu le HCERES (Haut conseil de l’évaluation de la recherche et de l’enseignement supérieur).
Après y avoir dispensé des cours de sciences politique pendant huit ans, Pierre Mathiot est élu à la tête de Sciences po Lille en 2007 et est réélu pour un nouveau mandat en 2012. Il forge dès le début de sa présidence des programmes d’études intégrées permettant aux élèves originaires des banlieues immigrés de préparer le concours de Sciences-Po dans des conditions optimales. En dépit de la lourde charge de travail administrative que représente cette tâche, il tient à continuer à donner des cours dans l’IEP lillois depuis 2008. Toutefois, il fut candidat malheureux à la succession de Richard Descoings à la tête de Sciences Po Paris et justifie son échec par ses origines provinciales, qu’il estime être un frein à son évolution dans le microcosme parisien. Il démissionne peu avant le terme de son second mandat en 2015.
Par ailleurs, il occupe également les fonctions de Vice-président de la communauté d’universités et établissements ULNF (Université Lille-Nord-de-France) depuis juillet 2011 et a été brièvement vice-président aux études et à la vie universitaire (Cevu) de mars 2004 à décembre 2006. Il est spécialisé dans les questions de décisions publiques et de l’analyse des politiques publiques.
À l’issue de son premier mandat à Sciences Po, Mathiot ne tarde pas à être dépêché par le gouvernement socialiste. Il devient donc délégué ministériel aux parcours d’excellence, un dispositif dédié aux élèves défavorisés des collèges d’éducation prioritaire, de janvier 2016 à juin 2017, auprès de Najat-Vallaud Belkacem alors ministre de l’Éducation nationale. Le successeur de Belkacem, Jean-Michel Blanquer, le charge dès sa prise de fonction d’une mission sur la réforme du lycée et du baccalauréat. Son rôle est officialisé le 30 octobre 2017 à l’occasion de l’annonce du Plan étudiants. L’universitaire lui remet le 24 janvier 2018 le rapport qu’il a coordonné, intitulé « Un nouveau baccalauréat pour construire le lycée des possibles ». Ce rapport sera la feuille de route de la réforme du lycée et du baccalauréat, réforme qui entre en application lors de l’année scolaire 2020–2021.
Le Covid venant bouleverser la tenue du baccalauréat pendant deux années consécutives, Pierre Mathiot est tenu de revoir ses plans. Son grand œuvre est chamboulé avant même d’avoir pu voir le jour. En tant que copilote du comité de suivi du bac, il préconise d’abandonner progressivement les épreuves communes au profit du contrôle continu, une mesure qui irrite la gauche républicaine pour qui l’égalité, mieux garantie par l’examen, est une valeur cardinale. Quatre ans après son départ, son successeur à Lille et ancien collègue, Benoît Lengaigne, doit subir les assauts du syndicat étudiant Sud Solidaires (le même qui exigera la prompte déprogrammation de Lejeune quelques années plus tard) et affronter des soucis de santé qui mettent en péril sa légitimité. Lengaigne annonce sa démission anticipée et Mathiot, qui était demeuré tout du long son conseiller spécial officieux, est alors réélu confortablement à la tête de Sciences Po Lille en 2019.
Le 30 avril 2021, le tribunal administratif de Lille décide d’annuler le recrutement d’un maître de conférences avalisé en 2018. La raison : Pierre Mathiot, à l’époque conseiller du directeur de l’établissement, aurait fait pression sur le comité de sélection afin que celui-ci jette leur dévolu sur « son » candidat. Il faut dire que Mathiot avait été par le passé président du jury de thèse de ce candidat, ce qui n’a pu que renforcer les soupçons des laissés pour compte. Ce n’est pas le seul souci dont le directeur doit se dépêtrer. En effet, le syndicat Sud-Solidaires ne le juge pas assez ferme dans sa réaction aux agressions sexuelles commis par des étudiants de l’IEP, alors même que la vague #SciencesPorcs a amplifié l’écho de ses témoignages d’étudiantes qui déplorent des agissements sexistes lors des soirées étudiantes et des compétitions sportives. Derrière ces témoignages se profile la revanche du camp universitaire “woke” envers le mâle blanc de plus de 50 ans. Mathiot semble en être lui-même très conscient : « Je pense que concernant cette organisation syndicale, il y a une logique de combat contre nous et une logique du piège ».
Parcours militant
Mathiot affirme avoir été affilié à l’UNEF tout en étant membre du club des Rocardiens (connu sous le nom du club Opinions) lors de ses études à Sciences Po et appartient à cette fameuse génération 86 décrite par Ariane Chemin. Parmi les membres de ce club, on comptait notamment Jean-Noël Tronc, le directeur de la SACEM, Emmanuel Moulin, directeur de cabinet du Ministre de l’Economie Bruno Le Maire, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler et surtout Edouard Philippe. Il n’a jamais fait mystère de son engagement à gauche et le manifestera publiquement à de nombreuses reprises, comme lorsqu’il soutient Martine Aubry lors de la primaire du Parti socialiste en 2011. Devant l’imminence de ce qu’il perçoit comme un péril fasciste lors des élections régionales de 2015, Mathiot lance un appel à l’union des gauches afin de faire barrage à Marine Le Pen qui a réuni 40,6% au premier tour. Le report de voix permettra à Xavier Bertrand d’être élu au second tour. Dans la foulée, il contribue à fonder en 2016 aux côtés de Christophe Itier le collectif reGénerations, dont l’objectif affiché est de rénover les pratiques politiques en plaidant pour un décloisonnement du monde politique : les propositions du collectif comprennent, entre autres, l’arrêt du cumul des mandats et la suppression de l’enveloppe parlementaire. Sentant le vent tourner, comme nombre d’universitaires qui voit en Macron leur messie inespéré, il se rapproche de LREM, au point d’être intronisé tête de liste de la région Hauts-de-France aux élections sénatoriales 2017. Il se rétracte finalement en invoquant des « raisons personnelles » tout en indiquant vouloir contribuer au succès de la liste dans le Nord.
Concernant les thématiques plus sociétales chères à la gauche, il suffit de préciser que Pierre Mathiot est membre du Conseil national du sida et des hépatites virales (CNS) et qu’il a été en 2019 le parrain d’une récolte militante de tampons, intitulée Et pendant ce temps-là le Tampax visant à faire reconnaître le droit imprescriptible des femmes à bénéficier d’une protection hygiénique remboursée par la Sécurité Sociale.
Pierre Mathiot, dans la foulée de Yann Barthès et de Sleeping Giants, trouve une bonne occasion de s’attaquer à Valeurs Actuelles au début de l’année 2020. Excipant d’une condamnation judiciaire datant de 2013, il affirme que la ligne politique représentée par Valeurs Actuelles n’a pas droit de cité dans son établissement et censure le débat qui devait avoir lieux entre les deux interlocuteurs, Geoffroy Lejeune, directeur de la rédaction de Valeurs et l’avocat Charles Consigny, ancien chroniqueur chez ONPC. Le journal ne tarde pas à mettre en lumière ses accointances avec les islamises de la région lilloise et sa conception à géométrie variable du débat démocratique. Le directeur ne tarde pas à recevoir des menaces de mort anonymes et décide de porter plainte contre X une semaine après l’annulation précipitée.
Vie privée
Pierre Mathiot est veuf et père de quatre enfants : Cécile, Léa, Flavie et Valentin. Il réside à Ronchin, banlieue socialiste du sud de Lille et fief indéboulonnable du socialisme municipal inhérent à cette région. Fidèle à ses convictions, il a tenu à scolariser ses enfants dans la ZEP de son secteur et aucun d’entre eux n’a opté pour une filière sélective après le bac, leur préférant les rangs de l’Université, ce qui l’emplit de fierté. Sa femme, Elisabeth Masset, normalienne et agrégée d’anglais, maîtresse de conférence à l’université Lille 3, a succombé à un cancer en 2017.
Il a un frère aîné et une sœur cadette, cette dernière enseigne l’histoire géographie dans un collège de Franche-Comté.
Publications
- Acteurs et politiques de l’emploi en France (1981–1993), Paris, L’Harmattan, coll.« Logiques Politiques », 2001, 350 p.
Ce qu’il gagne
Le salaire annuel de directeur d’un IEP de région est compris dans une fourchette qui va de 37.000 € à 73 000 € selon le grade de professeur, somme à laquelle on ajoute une prime d’administration mensuelle de 700 €. Mathiot déplore la différence de traitement entre les IEP de province et la parisienne (Frédéric Mion toucherait jusqu’à 200 000 € par an) et affirme qu’il gagnerait beaucoup plus dans le privé, « mais en faisant des choses qui ne correspondent pas à mes valeurs. » Sur son CV, il est précisé qu’il est professeur de 2ème classe : il paraît donc raisonnable d’estimer qu’il perçoit un salaire annuel s’élevant à 4.500 euros par mois.
Sa nébuleuse
Amar Lasfar, président de l’association Musulmans de France, recteur de la mosquée de Lille-sud et directeur du lycée privé musulman Averroès, qui a convié trois fois Pierre Mathiot aux Rencontres Annuelles des Musulmans du Nord, réplique nordiste des plus médiatiques Rencontres du Bourget. Selon Valeurs Actuelles, « Le politologue s’est en effet rendu trois fois au salon de l’UOIF, sponsorisé par le Comité de bienfaisance et de secours aux Palestiniens, considéré comme « entité terroriste » par les États-Unis, et où défilent depuis des années des prédicateurs radicaux comme Tariq et Hani Ramadan, le VRP du Qatar et apologiste des terroristes du Hamas Nabil Ennasri, l’imam de Bordeaux Tareq Oubrou, l’ex-directeur du CCIF Marwan Muhammad, des cheikhs saoudiens et égyptiens ou Hassan Iquioussen, prêcheur antisémite, pour qui les juifs sont « au top de la trahison et de la félonie », les attentats sont de « faux problèmes » et « les traîtres » à l’islam méritent « 12 balles dans la tête ». Sur Facebook, Pierre Mathiot « aime » d’ailleurs le fils aîné de ce dernier, Soufiane Iquioussen, activiste islamiste comme son père. »
Martine Aubry, maire de Lille, qui fût la marraine d’une des premières promotions des programmes d’études intégrées (PEI) mis en place par Mathiot dès sa prise de fonctions. Elle donne son accord pour le déménagement de Sciences Po Lille, piloté par Mathiot, dans les anciens locaux de Lille 3 situé dans le centre-ville.
Jean-Michel Blanquer, qu’il a connu comme professeur de droit public à l’université de Lille, agrégé comme lui « à l’époque où il avait des cheveux. »
Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur d’Emmanuel Macron, qui a été étudiant à l’IEP de Lille entre 2002 et 2007. Selon Mediapart, Mathiot lui donne régulièrement des conseils depuis 2007. « Quand il a eu son diplôme, je lui ai dit que, s’il voulait passer l’ENA pour faire de la politique, il valait mieux aller directement en politique, parce qu’il allait rater l’ENA ! ». Darmanin fait d’ailleurs partie du conseil d’administration qui investit Pierre Mathiot en 2019. Selon Sandrine Rousseau, candidate malheureuse à l’investiture cette année-là, l’accuse d’avoir fait activement campagne contre elle : « M. Darmanin a appelé des gens pour les inciter à voter contre moi. »
Ariane Azéma, inspectrice générale de l’Education Nationale, avec qui il cosigne un rapport commandé par Blanquer sur portant sur l’évolution de la politique d’éducation prioritaire et la justice sociale.
Patrick Goldstein, chef des urgences du Centre Hospitalier de Lille et notable socialiste lillois, un ami très proche qui s’est très vite impliqué dans le collectif reGénérations au moment de sa création.
Christophe Itier, militant socialiste qui a commencé sa carrière administrative dans la ville de Ronchin, directeur de la Sauvegarde, une association lilloise de protection de l’enfance pendant sept ans de 2010 à 2017. Il s’associe avec Mathiot pour créer reGénérations et celui-ci lui rend la pareille en lui apportant son soutien lorsqu’il se présente aux législatives 2017 dans la 1e circonscription de Lille sous l’étiquette En Marche. S’ensuit une défaite électorale et, à la faveur d’une nomination présidentielle, il est intronisé haut-commissaire à l’Economie sociale et solidaire et à l’Innovation sociale auprès du ministre d’État, ministre de la Transition écologique et solidaire
Il l’a dit
« On ne favorise pas la culture du viol. On fait des choses mais elles s’avèrent insuffisantes ou inadaptées. J’ai l’impression d’être un directeur plutôt accessible, disponible pour les étudiantes et les étudiants, mais j’ai perdu de vue que je suis quand même le directeur, un homme, que j’ai plus de 50 ans et que je ne suis pas nécessairement la personne vers laquelle ils ont l’idée de se tourner », Libération, 10/02/2021.
« Il est des moments où il est plus nécessaire que d’habitude de prendre ses responsabilités et de sortir du confort de la neutralité apparente. Je m’efforce dans mon travail “d’universitaire vulgarisateur” d’analyser les enjeux électoraux de la façon la plus neutre et distanciée possible. Dans ce rôle, je n’ai eu de cesse depuis des mois voire des années d’alerter sur la montée en puissance du FN. […] Depuis le dépôt des listes, nous n’avons eu de cesse d’appeler à voter et à faire barrage au Front National, sans grand succès à ce stade si l’on en croit les sondages d’intentions de vote […]. Je n’ai jamais caché mon attachement viscéral et indéfectible aux valeurs historiques de la gauche… », Valeurs Actuelles, 21 janvier 2020.
« Les journalistes ont disparu, MLP (Marine Le Pen)est effrayante de nullité et d’agressivité et franchement EM (Emmanuel Macron) est bon au moins parce qu’il est d’un calme absolu […]. Elle m’horripile, j’ai un mal physique à la regarder ! […] Bon je pense qu’elle est méchante, conne, qu’elle ne bosse pas et lit des punchlines. C’est une sorte de bécassine hargneuse. Le jeune candidat est tellement meilleur et tellement civil. Bon en même temps je ne suis pas représentatif !! », Ibid,.
« Il faut que les universités acceptent la compétition, et acceptent de considérer que l’excellence n’est pas un gros mot. Si les universités ne s’adaptent pas à cette culture, l’année prochaine, le pourcentage de vœux Parcoursup pour les filières sélectives sera encore plus important. Il faut que les universités s’interrogent sérieusement sur leur perte objective d’attractivité et je ne pense pas que cela soit uniquement lié à un problème de moyens budgétaires. », Émile, 5 juillet 2018.
« Je voulais être professeur d’histoire. J’ai grandi dans une famille d’anciens résistants, et j’ai été socialisé aux discussions sur la guerre, la République… Je me suis alors intéressé à cette période de manière folle. Je lisais des livres que personne ne lisait sur la guerre, le fascisme. Et j’ai fait Sciences po dans ce but-là, même si j’envisageais au départ une licence d’histoire. », L’Étudiant, 9 mars 2018
« Dans le cadre d’une tentative compliquée de construction d’un islam de France, l’UOIF est un acteur incontournable. Ça ne veut pas dire que j’adhère à leurs idées. […] J’en suis ressorti satisfait, je n’avais pas été censuré.” “Je participe à condition de savoir avec qui et sur quoi. Il m’est donc déjà arrivé de participer mais aussi de ne pas participer. […] Mais il y a une hypocrisie là-dedans. Si ces personnes posent problème, le gouvernement devrait leur refuser l’entrée sur le territoire national” ajoute-t-il, tout en semblant trouver un début d’explication: “Le RAMN, c’est 8 000, 10 000, 12 000 personnes… Il y a du monde. Politiquement, ce n’est pas évident d’interdire. », L’Express, 3 février 2016.
« Notre démocratie va se sortir de ce moment délicat, nous sommes 66 millions d’habitants, les attentats sont terribles mais ces terroristes ne vont pas nous enlever notre démocratie. Sur les mesures sécuritaires prises par François Hollande à la suite des événements, là aussi il n’y a pas de danger les mesures prises sont dans la limite de la démocratie. », France Bleu, 24 novembre 2015.
« Il m’avait semblé que mon profil et mon parcours n’étaient pas si éloignés de ce qui était apparemment souhaité par les dirigeants de Sciences Po Paris et leur entourage et, surtout, souhaitable pour Sciences Po. Ce que j’avais sans doute mésestimé est le fait que je n’appartiens pas à cette élite du pouvoir, n’en partage ni les valeurs ni les certitudes, et que cet état d’«outsider», provincial de surcroît, ne pourrait être vu par eux que comme une incongruité, pour ne pas dire une faute de goût. », Le Monde, 29 janvier 2013.
On a dit à son sujet
« Pierre Mathiot s’intéresse encore trop aux messagers et pas assez aux messages. […] La violence de cette campagne, la manière dont on appréhende les violences sexistes dans cet établissement et ce vote du CA, je crois que ça dit quelque chose d’une forme de maintien d’un ordre établi. », Sandrine Rousseau à propos de l’IEP de Lille, LesPotiches, 11/02/2021.
« Il pousse dans le village de Bavans, où il a toujours son compte en banque, au Crédit agricole. A l’époque, son père officie dans une association d’aide pour les travailleurs immigrés : ils sont alors 3 000 hommes venus d’Algérie et du Maroc, à loger en foyers. Sa mère s’occupe des trois enfants (un grand frère et une petite sœur). Les parents n’ont pas le bac. », Libération, 23 janvier 2018.
“ll est simple, décontracté, respecte peu les usages et les conventions”, concède Rémi Lefebvre, professeur à l’université Lille 2 et cherché de cours à Sciences-Po Lille. Pour preuve, son style vestimentaire, “des baskets, pas de cravate, juste une veste de costard depuis quelques années”. Rémi Lefebvre décrit quelqu’un de “direct, accessible et franc, qui se comporte de la même manière avec un ministre et un étudiant. Il a de l’ambition, mais n’est pas carriériste.”
Rémi Lefebvre voit dans cette mission une continuité dans la carrière de son “ami, loin de l’image de l’enseignant-chercheur perché dans sa tour d’ivoire”. “Il a un peu viré à droite en soutenant Emmanuel Macron”, ironise Rémi Lefebvre, qui ne partage pas forcément le choix de Pierre Mathiot de rédiger ce rapport, mais dit le respecter: “C’est un travail d’expertise, et Pierre est un homme de bonne volonté qui a toujours adoré la politique et se rendre utile.”, L’Express, 7 novembre 2017.
« “Dans le cadre d’une tentative compliquée de construction d’un islam de France, l’UOIF est un acteur incontournable. Ça ne veut pas dire que j’adhère à leurs idées. […] J’en suis ressorti satisfait, je n’avais pas été censuré.” “Je participe à condition de savoir avec qui et sur quoi. Il m’est donc déjà arrivé de participer mais aussi de ne pas participer. […] Mais il y a une hypocrisie là-dedans. Si ces personnes posent problème, le gouvernement devrait leur refuser l’entrée sur le territoire national” ajoute-t-il, tout en semblant trouver un début d’explication: “Le RAMN, c’est 8 000, 10 000, 12 000 personnes… Il y a du monde. Politiquement, ce n’est pas évident d’interdire.” » , L’Express, 3 février 2016.
« Cerise sur le gâteau, le ministère de l’Education nationale y [Rencontre Annuelles des musulmans du Nord, ndlr] dépêche son délégué interministériel à l’excellence qui rejoint le gratin des intervenants. Ce que l’UOIF met fort opportunément et fort habilement en avant. Car la participation d’un représentant ministériel est une caution politique et marque la reconnaissance de son influence auprès du gouvernement. […]A Lille, nul n’ignore qui est Amar Lasfar et Martine Aubry a pris ses distances avec lui dès 2013. Mais la drague alors active qu’a mené depuis le représentant de la droite auprès d’Amar Lasfar a peut-être eu raison de cette prise de conscience. Pierre Mathiot, l’envoyé du ministère, ancien directeur de sciences-po Lille ne peut non plus ignorer à qui il a affaire. » Céline Pina, Tribune Juive, 3 février 2016.
« La formule est née en 2007 et s’est perfectionnée depuis. Pierre Mathiot, alors nouveau directeur du Sciences Po du Nord, rêve d’un peu plus de diversité. A l’époque, le modèle d’aide aux lycéens est dominé par les Conventions Sciences Po Paris, inventées six ans plus tôt par Richard Descoings, le médiatique directeur de l’école parisienne, décédé en 2012. Il y a aussi les Cordées de la réussite, initiées par l’Essec en 2002 avec le programme « Une grande école, pourquoi pas moi ». Mais Pierre Mathiot veut se démarquer de ces deux rouleaux compresseurs médiatiques qui concernent très peu d’élèves. Il veut créer un modèle duplicable qui ne dispense pas les jeunes de l’épreuve du concours, mais les aide à le décrocher. », Le Monde, 29 novembre 2014.
« D’un point de vue géographique, elle est quelque peu excentrée. Sur le plan intellectuel, c’est tout le contraire ! Sous la houlette de son vibrionnant directeur, Pierre Mathiot, Sciences po Lille s’affirme comme l’une des plaques tournantes du débat intellectuel dans le nord de la France. […] Homme de réseaux et de convictions, Pierre Mathiot, 47 ans, aime brasser du monde et des idées. Il a demandé à Bertrand de Talhouët, alors président de La Redoute (aujourd’hui, il gère les investissements privés de la famille Mulliez), de présider son école, puis à Louis Dreyfus, aujourd’hui président du directoire du Monde, de lui succéder. » Le Point, 15 décembre 2011.