La minorité visible
Rachid M’Barki, né en février 1969 à Toulouse, d’origine maghrébine, est un journaliste français de télévision. Il travaille sur la chaîne d’information en continu BFMTV depuis 2005 et présente les journaux de 21h à 22h ainsi que le « journal de la nuit ». Le 12 janvier 2023 il est écarté de l’antenne, soupçonné d’avoir permis des ingérences étrangères en particulier au profit du Maroc pendant son journal de la nuit, puis est licencié le 23 février après une plainte contre X de la chaîne.
Rachid M’Barki est marié (ou aurait été marié, il serait divorcé) à Marie-Anne Soubré, avec qui il a eu un fils Julien, né en 1999. Sa femme, avocate de profession profession inscrite au barreau du Val d’Oise, est également chroniqueuse dans l’émission de radio « Les Grandes Gueules » sur RMC. Marie-Anne Soubré est bien connue pour ses propos radicaux concernant le Front National, du type : « Je ne mettrai pas les pieds dans les mairies qui sont dirigées par le Front National (…) Je ne vois pas pourquoi j’irais dépenser mon argent dans des villes où des gens votent majoritairement pour le Front National. (… ) Toute la journée le FN prône le repli sur soi, l’anti-multiculturalisme ». Dans cette même émission, l’avocate n’hésite pas non plus à dire : « Je préfère qu’on arrête un type (ivre) qui soit un danger public, qui risque de tuer une femme, des enfants ou de se tuer lui-même, plutôt que d’aller empêcher les mecs d’aller brûler les voitures ».
Formation
Rachid M’Barki a fait des études de droit ; son cursus scolaire et ses diplômes restent assez flous, ce dernier ne s’exprimant que très peu en dehors du journal. Pour autant il a déclaré ne jamais avoir « envisagé de faire une carrière juridique ».
Parcours professionnel
Rachid M’Barki fait ses débuts en tant que journaliste à Radio France Toulouse. Une station de radio sur laquelle il apprendra le métier « sur le tas ».
1997–2000
Il entre à la télévision sur la chaine Euronews (une chaîne de télévision pan-européenne internationale d’information en continu).
2000
Rachid M’Barki sera ensuite présent sur la chaine Bloomberg TV (une chaîne économique et financière française).
2005
Rachid M’Barki participe au tout début de la chaine d’information en continu BFMTV.
2006–2007
Il présente les journaux sur BFMTV toutes les demi-heures durant les horaires d’antennes de Ruth Elkrief (18h-20h). Par la suite, il présente les journaux de l’antenne de Florence Duprat (21h-minuit). La même année, il quitte l’antenne pour réintégrer le service reportage pour les informations générales.
2008
Rachid M’Barki présente du vendredi au dimanche le « 19h week-end » (19h-20h) et du « QG de l’info » (21h-22h), en parallèle il coanime avec Stéphanie de Muru « BFM Non-Stop » deux jours par semaine (15h-18h), tout en restant au service reportage de la chaine. Avec Diane Gouffrant il finira par présenter « BFM Non-Stop » le samedi (19h-20h) ainsi que « week-end 360 » le samedi et le dimanche (21h-minuit).
2010
Diane Gouffrant rejoignant le service reportage, c’est avec Céline Couratin que Rachid M’Barki présente « Non-stop » et « week-end 360 ».
2011
Rachid M’Barki rejoint Stéphanie de Muru pour présenter le « Non-Stop » de 10h à 12h, ainsi que « Midi ». Il présente également les flashs dans « BFM Story ».
2012
La chaine d’information en continu ne cessant d’évoluer, en septembre 2012 Rachid M’Barki retourne présenter le journal durant l’avant-soirée de Ruth Elkrief.
Cette même année, il couvre sur place à Toulouse l’assaut de la police contre le terroriste Mohammed Merah ; par erreur il annonce en direct à BFMTV l’arrestation de celui-ci par la police. Une fausse information qui sera reprise par de nombreux médias. Rachid M’Barki persiste et annonce une seconde fois l’arrestation du tueur : « les informations que j’ai sont très succinctes, tout est terminé apparemment ». Quelques instants plus tard, il sera remplacé à l’antenne par une autre journaliste Cécile Olivier pour couvrir le direct. Celle-ci déclarera : « Moi, ici, je n’avais jamais eu cette information (…) il y a eu peut-être avec une autre source une confusion sur une autre affaire ». Les messages sur les réseaux sociaux se mettent à pleuvoir pour se moquer ou dénoncer l’erreur du journaliste disparu des écrans de télévision.
Une erreur qui aurait pu coûter à la chaine d’information une mise en demeure par le CSA, pour « manquements à l’exigence d’honnêteté et de rigueur dans la présentation et le traitement de l’information », constate Ozap.com.
En février, Rachid M’Barki est cité dans le journal Le courrier de l’Atlas – L’actualité du Maghreb en Europe, comme l’un des quinze journalistes d’origine maghrébine se distinguant dans l’audio-visuel.
2014
Rachid M’Barki se voit attribuer la présentation des journaux de 21h à 22h ainsi que le « journal de la nuit » à la place de Margaux de Frouville, toujours sur BFMTV.
2015
Dans la même veine, il soutient l’année suivante une autre campagne de sensibilisation à l’endroit de la violence conjugale baptisée Le Mur des Mains. L’opération consiste à faire connaître un « code de détresse » originaire du Royaume-Uni qui consiste à publier sur les réseaux sociaux une photo de sa main contenant en son centre un point noir dessiné au feutre. Cette initiative est soutenue, entre autres, par le Secrétariat d’Etat chargé de l’Egalité entre les hommes et les femmes.
2016
Il se rend au festival international du film de Marrakech.
2018
Il modère les débats lors d’une conférence organisée par l’Association des Compétences Maroco-françaises (ACOMAF) sur le thème de « La Marocanité à travers les âges ». Suite à cela, il prend part à la rupture du jeûne qui clôt cet évènement où sont notamment présents le Consul du Maroc à Pontoise, M. Zoubeir Freij, ainsi que le maire divers droite de Carrières-sous-Poissy, Christophe Delrieu.
2019
M’Barki a déjà manifesté son engagement en faveur du Maroc par le passé, notamment en figurant en 2007 parmi l’exposition de portraits réalisé par le cinéaste et photographe marocain Faris Dms Debbah au profit de l’ONG « Touche pas à mon Enfant » qui œuvre pour le droit des enfants et contre la pédophilie dans le royaume chérifien. Il souhaite cependant rester discret sur son engagement associatif et financier en faveur du pays de ses ancêtres.
2023
Il est écarté le 12 janvier de l’antenne et fait l’objet d’une enquête de la part de la chaîne pour avoir diffusé – en-dehors des circuits de contrôle habituels – une émission ou des émissions en faveur du Maroc au sujet du Sahara Occidental ou d’un des chefs de guerre au Soudan. Une émission du 22 juin 2022 est particulièrement mise en cause, prenant le parti de manière implicite du Maroc dans le conflit du Sahara Occidental. Il sera licencié le 23 février, la chaîne portant plainte contre X à cette occasion.
BFM TV a annoncé ce matin dans un mail interne avoir officiellement licencié ce mardi de Rachid M’Barki pour faute grave. La chaîne a également déposé une plainte contre X. pic.twitter.com/4tmIXHUISu
— Benoît Daragon (@bendarag) February 23, 2023
Ce qu’il gagne
En 2012 Télé-Loisirs révèle les salaires de certains journalistes. Le journal avance que les présentateurs officiant sur les chaines d’informations comme BFMTV gagneraient environ 4 500 euros net, ce salaire n’étant qu’une moyenne pouvant varier en fonction des présentateurs.
Collaborations
2009
Le vendredi 11 décembre, Rachid M’Barki prend part aux Universités Populaires du mouvement féministe français « Ni Putes Ni Soumises » se déroulant à Sciences-Po Paris. Il intervient alors en tant que modérateur d’un débat intitulé « s’opposer à la burqa, un combat universel pour le droit des femmes ».
2013
Rachid M’Barki participe avec de nombreuses autres personnalités (Magloire, Pascal Elbé, Yoni Saada) à une rencontre interculturelle et intercultuelle à Garges-lès-Gonesse (Val d’Oise). Une manifestation ayant pour thème ‘’la Paix’’ et qui rassemble selon la mairie « près de 70 ethnies différentes. On veut montrer qu’au-delà de nos différences, on sait vivre ensemble ». Durant cette journée Rachid M’Barki animera une conférence sur le thème du vivre ensemble. Une journée notamment soutenue par la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme (LICRA).
Cette même année il intervient aux « Assises électricité et habitat » intitulées « Engagement pour un habitat sûr, adapté à chacun, économe et respectueux de l’environnement. Citoyens, pouvoirs publics, professionnels : Et pour vous, le confort c’est quoi ? » à Paris. Une journée placée sous « le haut patronage de Monsieur François Hollande, Président de la République » ou l’on pourra notamment retrouver parmi les intervenants : Cécile Duflot (Ministre de l’Égalité des territoires et du Logement), Michèle Delaunay (Ministre déléguée aux Personnes âgées et de l’Autonomie), Daniel Goldberg (Député du Parti Socialiste), Audrey Linkenheld (Député du Parti Socialiste), Jean-Louis Dumont (Député du Parti Socialiste), Michel Frechet (Président de la Confédération Générale du Logement), Chantal Jouanno (Sénatrice UDI), François-Michel Lambert ( Député Europe Ecologie Les Verts).
Rachid M’Barki est membre cette année du jury du Think Thank « Étienne Marcel », une association ayant « pour objectif de promouvoir l’entrepreneuriat responsable dans les TPE, PME et PMI », présidée par Bernard Cohen-Hadad, fondateur et gérant de BCH Assurances. Dans ce rassemblement on peut notamment retrouver : Christian Pierret (ancien Ministre de l’Industrie et Maire de Saint-Dié-des-Vosges, membre du Parti Socialiste), Christian Noyer (Gouverneur de la Banque de France). Le prix est remis lors d’une cérémonie au Sénat.
2014
À l’ occasion de la journée de la femme, Rachid M’Barki participe à l’opération « mettez du rouge ». Il se fait photographier la bouche peinturlurée de rouge à lèvre. Une « opération » visant à « s’engager contre les violences faites aux femmes » à laquelle il avait déjà participé l’année précédente.
Il a dit
« J’ai vécu l’élection de Barak Obama avec beaucoup d’émotion, comme énormément de personnes. Les américains ont fait un pas immense et donné une leçon au reste du monde… », Rachid M’Barki dans une interview pour le site Telesphere.fr, 2008.
« Mon dernier coup de cœur est allé vers Barak Obama, pas très étonnant », Rachid M’Barki dans une interview pour le site Telesphere.fr, 2008.
« J’ai fait des études de droit mais je n’ai jamais envisagé de faire une carrière juridique. Devenir journaliste était un rêve d’enfant et lorsqu’il a fallu choisir, je me suis dit “pourquoi pas”… c’est dans la pratique qu’est née la passion », Rachid M’Barki dans une interview pour le site Telesphere.fr, 2008.
« Un rabbin, un imam et un prêtre qui se retrouvent pour parler de la paix, c’est une belle image, souligne Rachid M’Barki, animateur du débat-conférence sur le thème du vivre ensemble. Cette journée, c’est un moyen pour montrer les choses positives qui se passent en banlieue » Rachid M’Barki lors d’une rencontre interculturelle et intercultuelle, Le Parisien, 2013.
« C’est peut-être une goutte d’eau. Mais casser les clichés, apprendre à mieux se connaître, c’est toujours bon à prendre. On se comprend toujours mieux quand on se parle », Rachid M’Barki lors d’une rencontre interculturelle et intercultuelle, Le Parisien, 2013.
« Couvrir ce genre d’évènement [les attentats du 13 novembre, ndlr] était une première pour nous. Globalement, on n’a pas mal fait, mais il y a eu des moments critiques. Entre le stress et la fatigue, il y a eu quelques dérapages à l’antenne, fort heureusement sans conséquences. On a fait notre mea culpa et, depuis, nous avons mis en place des procédures pour éviter de refaire les mêmes erreurs. », Le Courrier de l’Atlas, 05/03/2018.
« J’avais du mal avec cette image au départ. Je suis journaliste, pas porte-drapeau. Mais en échangeant avec une Marocaine dans la rue, qui avait fait de moi un modèle de réussite auprès de ses deux filles, j’ai compris que j’avais une responsabilité, celle de montrer que tout est possible. Et ce quelle que soit notre religion, notre couleur de peau ou nos origines. », Le Courrier de l’Atlas, 05/03/2018.
« Ma mère était très étonnée. Pour elle c’était une profession de saltimbanque. Elle voyait son fils, avocat, médecin, des professions sûres et pérennes, se souvient ce quinqua. Je me suis accroché pour lui démontrer que je pouvais réussir dans ce métier.», La Dépêche.fr, 04/03/2019.
« (Réponse à la question : Êtes-vous l’exemple de la culture islamo-maroco-française ?) Un exemple, je ne sais pas… mais en tout cas j’en fais partie. Musulman, Français et surtout Marocain. » Le 360, 30/07/2019.
Ils ont dit
“C’est un professionnel qui s’occupe de la police depuis très longtemps, il donne très souvent des informations exclusives en premier, et je vous le répète cette nuit, il nous a averti dès 2h du matin de ce qui se passait à Toulouse ce qui nous a permis de prendre de l’avance (…) J’ai eu une discussion avec lui, qui reste entre nous, mais il n’y a pas de conséquence, tout le monde peut faire des erreurs”, Hervé Béroud, directeur de la rédaction de BFMTV, à propos de la fausse annonce de l’arrestation de Mohammed Merah faite par Rachid M’Barki.
Sa nébuleuse
Ruth Elkrief, Hervé Béroud, Christophe Hondelatte, Isabelle Delaude (ancienne rédactrice en chef de Radio France Toulouse), Thomas Misrachi (journaliste BFMTV), Florence Duprat, Jean-Jacques Bourdin, Stéphanie de Muru (journaliste BFMTV), Marie-Anne Soubré (sa femme, chroniqueuse dans les Grandes Gueules), Diane Gouffrant (journaliste BFMTV), le mouvement féministe « Ni Putes Ni Soumises », pour lequel Rachid M’Barki est déjà intervenu. La LICRA, Rachid M’Barki étant déjà allé à des évènements soutenus ou organisés par la Ligue Internationale Contre le Racisme et l’Antisémitisme.