Ou Voltaire pour de vrai
« Je déteste vos idées, mais je suis prêt à mourir pour que vous ayez le droit de les exprimer » : Voltaire, qui est mort dans son lit sans s’être jamais soucié de ses adversaires, n’a peut-être pas prononcé cette phrase célèbre, mais c’est Robert Ménard qui la met le plus sincèrement en pratique de nos jours. Le journaliste fondateur de Reporters sans frontières, lui, n’a jamais hésité à porter la plume dans la plaie et même à brûler ses vaisseaux pour défendre une liberté d’expression qu’il envisage une et indivisible. Élu avec le soutien du RN à Béziers, son franc-parler ne lui vaut pas que des amis dans le parti de Marine Le Pen. S’il soutient quand même cette dernière en 2022, il s’éloigne de plus en plus des idées populistes pour peut-être se rapprocher de la majorité via une possible union nationale qu’il semble privilégier.
« Son nom de Français moyen explose à l’audimat, nous dit Le Point. Il est partout, Ménard. Sur les plateaux télé, avec sa rhétorique de bouledogue. Au sommet de Notre-Dame, avec son sens du symbole. “Je suis une agence de mauvaise publicité”, jubile-t-il dans un sourire de sale gosse. » « Ménard, emmerdeur sans frontières » (L’Express, 29/05/2008).
Robert Ménard est né le 6 juillet 1953 à Oran. Fils d’Emile Ménard, imprimeur « militant de l’OAS » (Minute, 18 juillet 2012), et de Roberte Carrière, il grandit dans « une famille de vieille souche algérienne » et catholique, installée en Algérie depuis 1850 (« une partie de mes ancêtres étaient des républicains qui ont résisté au coup d’État de Louis-Napoléon Bonaparte, en 1850. Et les autres sont des Alsaciens qui ont refusé de devenir Allemands quand l’Alsace a été prise à la France en 1870 »). Début juin 1962, sa famille doit fuir l’Algérie pour regagner la métropole et s’installer à Brusque, dans l’Aveyron.
Il commence un parcours militant à l’extrême gauche, qui le mènera aux sommets du combat pour la cause humanitaire et à une belle carrière dans les médias. Avant d’évoluer vers des prises de position plus conservatrices et droitières, qui lui valent d’être lâché – voire lynché – par ses confrères et anciens compagnons d’arme.
Il est marié depuis 2003 avec Emmanuelle Duverger, juriste, spécialisée dans le droit pénal international, à l’époque permanente de la Fédération internationale des droits de l’homme, chargée de l’Afrique et de la justice internationale. Directrice des éditions Mordicus, elle dirigeait également, jusqu’à sa liquidation, la revue Média. Elle est également responsable des Master Class à l’Institut supérieur des hautes études en journalisme (HEJ) de Montpellier. En 2017, elle est élue députée de la 6ème circonscription de l’Hérault avec le soutien du Front National et de Debout La France.
Formation
Collège privé Saint-Gabriel de Saint-Affrique. Ménard se destine un temps à la prêtrise, mais sa mère s’y oppose.
Diplôme d’études supérieures de philosophie à l’université Paul Valéry de Montpellier.
Parcours professionnel
1978 : Il crée Radio Pomarède (du nom d’un bandit de Caux, village du Biterrois exécuté en 1843 à Pézenas), radio libre interdite par le Ministère de l’Intérieur, mais qui continue à émettre malgré tout. Son objectif initial est de servir son combat contre La Littorale, filiale d’Union Carbide, qui fabrique alors à Béziers le Temik, l’insecticide responsable de la catastrophe de Bhopal. Devenu président de l’Association Consensus Liberté Radio, il est la cible de très nombreuses poursuites judiciaires. Lors d’un de ses procès, François Mitterrand, alors premier secrétaire du Parti socialiste, se porte témoin de moralité à son égard.
1979 : Il lance à Béziers un journal gratuit d’informations et d’annonces créé par la Régie Occitane de publicité, intitulé Le Petit Biterrois. Celui-ci est contraint de l’arrêter un an plus tard à la suite de difficultés avec ses annonceurs
1983–1989 : Il est journaliste à Radio France Hérault
2008 : Robert Ménard est promu chevalier de la Légion d’honneur le 23 mars 2008 sur proposition de Bernard Kouchner. Au même moment, il co-organise des manifestations de RSF contre l’attribution des JO à la Chine au moment du passage de la flamme, d’abord en Grèce, puis à Paris, afin de protester contre les multiples violations des droits de l’Homme en Chine.
Le 1er mars 2008 il a pris les fonctions de directeur général du centre pour la liberté de l’information à Doha au Qatar créé en décembre 2007 sous l’impulsion de RSF37, censé accueillir et soutenir des journalistes persécutés dans leur pays, et doté d’une subvention annuelle de 3 millions de dollars par l’émir. Le 30 septembre 2008 il démissionne de RSF.
En juin 2009 il quitte la direction du centre pour la liberté de l’information à Doha, sur fond de dissentions avec Sheikh Hamad Bin Thamer Al Thani, président de la chaîne Al-Jazeera.
2009 à juillet 2010 : Robert Ménard reçoit un invité chaque matin à 11h05 dans « Ménard sans interdit », sur i>Télé. Puis il rejoint l’équipe du 17h/20h (« L’Info sans interdit »), de Julian Bugier et Sonia Chironi, tout en restant présent dans la tranche 6h-9h, pour éditorialiser et débattre avec son confrère Claude Askolovitch.
Débarqué de la matinale de RTL en juin 2011, où il disposait d’une chronique et participait à l’émission « On refait le monde », il prend la tête de la matinale de Sud Radio (7h-8h30) en août 2011 jusqu’en juin 2012.
En juin 2012, la revue trimestrielle Médias dirigée par Robert Ménard et Emmanuelle Duverger doit s’arrêter en raison notamment d’une baisse de 80% des recettes publicitaires en deux ans, mais aussi parce que RSF et Stéphane Courbit, actionnaires, avaient décidé de jeter l’éponge.
La chaîne d’information i>Télé lui signifie en juillet 2012 l’arrêt de son émission « Ménard sans interdit », programmée chaque jour à 17h45.
En septembre 2012, il réédite Mirages et cheikh en blanc, co-écrit avec Thierry Steiner, faisant le récit d’une année passée au Qatar à tenter de mettre en place un centre de défense de la liberté d’information.
En septembre 2012, il rejoint le Comité consultatif international de Channel 9, une chaîne de télévision géorgienne contrôlée par l’homme d’affaires et politique Bidzina Ivanichvili.
Le 1er octobre 2012, il lance avec son épouse Emmanuelle Duverger, Dominique Jamet et Denis Cheyrouze, un site d’information intitulé « Boulevard Voltaire » et dont le contenu est fourni par des éditorialistes comme André Bercoff, Éric Brunet, Gilles-William Goldnadel, Jean Sévillia ou Denis Tillinac.
Le 9 avril 2014 il annonce son retrait de Boulevard Voltaire pour se consacrer à la mairie de Béziers.
En mai 2016, il fonde le mouvement « Oz ta droite », qui a vocation à présenter des propositions aux candidats de droite pour l’élection présidentielle de 2017. Celui-ci rassemble entre 1 500 et 2 000 personnes à Béziers à la fin du mois, dont de nombreuses personnalités allant de la droite radicale à l’extrême droite, et produit une cinquantaine de propositions d’orientation identitaire et libérale. Le rassemblement, coorganisé par Valeurs Actuelles et Boulevard Voltaire, est marqué par le départ prématuré de Marion Maréchal le Pen, qui entend protester contre des propos tenus à l’encontre du FN. Fin octobre 2017 il reconnaît l’échec d’Oz ta droite et apporte son soutien aux « Amoureux de la France », une plate-forme lancée par Nicolas Dupont-Aignan avec des objectifs semblables.
En 2020, il est réélu au premier tour et reconduit à la mairie de Béziers. Quelques mois plus tard, il est même élu président de la communauté d’agglomération Béziers Méditerranée. Il devient ainsi la première personnalité rattachée à “l’extrême-droite” à occuper cette fonction. Quant à la politique nationale, il s’efforce toujours de jouer les entremetteurs dans les sphères de droite. Surpris par les performances du polémiste dans les sondages (il avait d’abord déclaré qu’il voterait pour Marine Le Pen avant l’explosion de Zemmour dans les sondages), il réserve un bon accueil au candidat (alors) putatif Éric Zemmour dans sa ville et suggère que le candidat de droite nationale le moins bien placé en février 2022 se retire au profit du champion des sondages. Cette perspective n’est ni du goût d’Éric Zemmour, ni de celui de Marine Le Pen qu’il soutient pourtant en lui apportant sa signature.
Parcours militant
Adolescent, il se rapproche des milieux anarchistes et trotskistes. Il fait fermer son collège lors des grèves étudiantes de mai 1968 et suit la mouvance anarchiste jusqu’au coup d’État de Pinochet au Chili en 1973 (France-Soir, 28 novembre 2000). À cette époque, « il décide de devenir “révolutionnaire professionnel” » (La Vie, 3 mai 2000). Il rejoint donc la Ligue communiste puis la Ligue communiste révolutionnaire de 1973 à 1979 « livrant à la fin des années 70 ses premiers combats contre une usine de produits chimiques responsables de la mort de 2000 personnes à Bhopal, en Inde » (France-Soir, 28 novembre 2000). Par la suite, il s’inscrit brièvement au Parti socialiste, il sera délégué du CERES (aile gauche du PS) pour la fédération de l’Hérault au congrès de Metz (6 au 8 avril 1979). Il démissionne du PS six mois après l’élection de François Miterrand, stupéfait par tous ceux qui se « précipitaient sur les places ».
Il fonde, en 1985, l’organisation non gouvernementale internationale « Reporters sans frontières » avec Rémy Loury, Jacques Molenat et Émilien Jubineau (Rony Brauman et Jean-Claude Guillebaud les rejoindront plus tard). De 1985 à 2008, Robert Ménard a été secrétaire général de cette organisation qui « œuvre au quotidien pour la liberté de la presse. » Hélas, elle n’a pas eu un mot pour condamner l’éviction (clairement politique) de Robert Ménard sur RTL en 2011 ; on ne l’a pas plus entendue pour protester contre son limogeage de i>Télé fin 2011.
En juillet 2013, Robert Ménard annonce sa candidature aux élections municipales de 2014 à Béziers avec une liste transpartisane composée de militants du Front national, du Rassemblement Bleu Marine, du Bloc identitaire, de Debout la République, du Rassemblement pour la France et d’UMP ou ex-UMP, ainsi que d’autres non encartés « ayant toujours voté à gauche », selon lui. Il est notamment opposé à Élie Aboud pour l’UMP (membre de l’équipe municipale du maire Raymond Couderc, élu depuis 1995) et à Jean-Michel Du Plaa pour le PS, « un ami de longue date ». Il est élu maire de Béziers le 30 mars 2014, au terme d’une triangulaire, avec 46,98% des voix. Il profite de son ancrage local, d’un UMP à bout de souffle, de l’effondrement économique de la ville et de ses appuis dans la communauté des rapatriés d’Algérie.
Comme maire, il est la cible de nombreuses critiques notamment quand il souhaite lancer une « garde biterroise », sorte de milice urbaine constituée de bénévoles – finalement retoquée par la justice, affirme qu’il y a 64.9% d’élèves musulmans dans les écoles de la ville ou souhaite donner des œuvres du musée des Beaux-Arts inutilisées (et pourtant inaliénables). Il est surtout confronté à l’hostilité nette de Midi Libre, journal historiquement de gauche plongé dans une crise profonde, et contre lequel il muscle le journal municipal. Doté d’un budget propre de 200.000 €, il est rédigé par un employé municipal à plein temps et paraît tous les 15 jours, tiré à 44.000 exemplaires.
Cependant la population est plutôt séduite par le renforcement de la sécurité dans la ville – jusque là livrée à la délinquance – la baisse des impôts, la gratuité des musées communaux pour les biterrois, la baisse des cantines et d’autres mesures à caractère social. Malgré des relations houleuses avec la communauté de communes de Béziers, il développe des collaborations avec Narbonne et Carcassonne, Taïwan pour y exporter du vin et Maaloula en Syrie, « une petite commune qui a été martyrisée, occupée par les islamistes, libérée, occupée, libérée » et le « dernier village où l’on parle l’araméen, la langue du Christ ».
Après la défaite à la présidentielle de 2017 il remet en cause le leadership de Marine le Pen à la tête du FN, appelle à en finir avec « la vieille chimère de l’alliance avec les souverainistes de gauche » et au départ de Philippot.
Sa femme, Emmanuelle Ménard, est élue députée dans la sixième circonscription de l’Hérault en juin 2017, avec le soutien du FN, de Debout la France, des Indépendants et paysans (CNIP), du SIEL et du Mouvement pour la France. Catholique pratiquante, opposée à la PMA pour les couples de lesbiennes et opposée à l’immigration, elle rejoint la plateforme « Amoureux de la France » lancée par Nicolas Dupont-Aignan à l’automne 2017.
En mai 2018, il est agressé en Gironde par des militants d’extrême-gauche alors qu’il se rend à un débat organisé dans une salle municipale. Aussitôt après cette agression, il porte plainte et met en cause des élus et militants locaux de LREM, du PS, du Modem et d’EELV, qui avaient appelé à manifester contre sa venue “en des termes inacceptables et volontairement outranciers, participant à encourager les actes de violence commis”.
Il s’éloigne de plus en plus de ses déclarations populistes pour se déclarer favorable à l’accueil inconditionnel des migrants quelle que soit leur origine.
Publications
- Club des 500 : les 500 qui font le Languedoc-Roussillon,Montpellier, Éditions ensoleillées Intelligence Média, 1990.
- Ces journalistes que l’on fait taire (avec Géraldine Faes), Éditions Albin Michel, 2001.
- La Censure des bien-pensants (avec Emmanuelle Duverger), Albin Michel, 2003.
- Les jeux de la honte, Cherche-Midi, 2008.
- Des libertés et autres chinoiseries, Robert Laffont, 2008.
- Les Français sont-ils antisémites ? (avec Élisabeth Lévy, Léonard Vincent), Mordicus, 2009.
- Mirages et cheikhs en blanc : enquête sur la face cachée du Qatar, le coffre-fort de la France (avec Thierry Steiner), 2010.
- Vive Le Pen ! (avec Emmanuelle Duverger), Mordicus, 2011.
- Vive l’Algérie française ! (avec Thierry Rolando), Mordicus, 2012.
- Abécédaire de la France qui ne veut pas mourir, PGDR 2016.
- Pour une droite du réel, Mordicus, 2018.
- Un maire ne devrait pas faire ça, Mordicus, 2019.
- Journal intime de campagne, Mordicus, 2020.
- Thérapie de choc, pour éviter le chaos, La Nouvelle librairie, 2021.
- Chère Marine, La Nouvelle librairie, 2021.
Collaborations
Décembre 2005
Il reçoit en tant que secrétaire général de Reporters sans Frontières (RSF) le « prix Sakharov pour la liberté de penser » décerné par le Parlement européen. Ce prix « récompense des personnalités exceptionnelles qui luttent contre l’intolérance, le fanatisme et l’oppression. À l’instar d’Andreï Sakharov, les lauréats du Prix Sakharov témoignent combien il faut de courage pour défendre les droits de l’homme et la liberté d’expression »
Février 2007
Il participe à la soirée de soutien à Florence Aubenas, Giuliana Sgrena et Hussein Hanoun Al- Saadi, en compagnie de Jacqueline Aubenas (mère de la journaliste retenue en otage), Roselyne Godard, une des accusées du procès d’Outreau, Martine Aubry et Serge July.
Automne 2008 à juin 2009
Directeur du Centre de Doha pour la liberté d’information, basé au Qatar. Le Centre de Doha a été créé en décembre 2007 par la fondation du Qatar, que préside l’épouse de l’émir, cheikha Mozah bint Nasser al-Missned, et RSF pour œuvrer à « la défense de la liberté de la presse et pour la promotion de sa qualité au Qatar, au Moyen-Orient et dans le Monde entier. » Ménard en claque vite la porte. « Aujourd’hui, le Centre est asphyxié. Nous n’avons plus ni la liberté ni les moyens de travailler ».
Mars 2008
Élevé au grade d’officier de Légion d’honneur par décret du 21 mars 2008 sur choix du président de la République, Nicolas Sarkozy.
Mai 2010
Participe à un débat avec Edwy Plenel sur le thème « Liberté, indépendance, qualité de l’information, démocratie : faut-il un projet politique pour les media ? » organisé par le Mouvement Utopia. Le « mouvement politique UTOPIA appelle à l’émergence d’une gauche d’avant-garde fondée sur une identité écologiste, altermondialiste et anti productiviste, capable de transformer la société, de porter de nouveaux idéaux et de les réaliser »
Janvier 2011
Il témoigne en faveur d’Éric Zemmour poursuivi pour diffamation et provocation à la haine raciale par SOS Racisme, la Licra, le Mrap, l’UEJF et J’accuse.
Février 2011
Signataire de la pétition pour l’abrogation de la loi Gayssot et pour la libération de Vincent Reynouard initiée par Paul-Eric Blanrue.
Printemps 2011
Lance la pétition « Manifeste pour la liberté d’expression » : « Alertée par un “médiatiquement correct” de plus en plus prégnant, un recours aux tribunaux de plus en plus fréquent, nouvelle épée de Damoclès au-dessus de la tête de tout “mal-pensant”, par la tentation toujours plus marquée d’exclure du débat ceux qui n’ont pas l’heur de plaire au petit monde de la pensée bien propre sur soi, Médias lance un manifeste afin de rappeler aux uns et aux autres que la liberté d’expression vaut pour tous, même ceux dont nous abhorrons et combattons les idées ».
Mai 2011
Il est invité au colloque sur « La liberté d’expression » organisé par le Cercle des Avocats libres.
Juin 2011
Il est invité à la vingt-deuxième « Fête de la Courtoisie » organisée par Radio Courtoisie.
Septembre 2011
Il est invité du premier Grand Dîner de la Grande Loge de France (GLDF).
Octobre 2011
Invité à la quatrième journée de la Réinformation organisée par la fondation Polémia sur le thème « Comment les blogs changent les médias dominants ? ».
Janvier 2012
Il participe au 38ème congrès national du Cercle algérianiste sur le thème « 50 ans après l’exode, les Français d’Algérie sont-ils toujours des exilés ? ».
Mars 2012
Invité à une conférence-débat sur le thème « Liberté d’expression : peut-on tout dire ? Doit-on tout dire ? » organisée par le B’nai B’rith France avec Sammy Ghozlan et Richard Abitbol.
Ce qu’il gagne
En 2008, il déclare 5 000 euros par mois (L’Express, « Ménard, emmerdeur sans frontières », 29/05/2008)
Il l’a dit
« La mondialisation de l’information […] nous oblige à nous interroger sur le bien-fondé de certaines des interdictions que la législation française, notamment avec la loi Gayssot, a construites autour de l’expression de ce qui peut être suspecté d’incitation à la haine raciale ou de propos “négationnistes” […] Tout propos moralement condamnable ne doit pas forcement être judiciairement condamnable. » — Libération, 23 novembre 2000
« Il faut en finir avec la mauvaise conscience tiers-mondiste et arrêter de trouver de bonnes excuses à certains. Il faut se battre pour le droit des autres y compris ceux qui seront dangereux pour nos démocraties » (source)
« Je suis déçu et en colère. Il y a encore quelques semaines, Cécilia Ragueneau, la directrice générale d’i>Télé, m’assurait que tout allait bien. Mais c’est vrai, l’air du temps est au conformisme… et pas à l’impertinence. Que voulez-vous, le manque de courage, la peur de déplaire, les pressions, tout cela fait beaucoup pour certains. Je le regrette. J’ai aimé travailler sur cette chaîne. Aujourd’hui, sur i>télé, comme dans d’autres médias d’ailleurs, on assiste à une reprise en mains. C’est dommage pour le pluralisme de l’information. » « EXCLU: iTélé décide de se séparer de Robert Ménard qui évoque “des pressions” »
« Internet et les blogs ne tuent pas les médias. Ils les obligent à inventer de nouveaux quotidiens, lancer des nouveaux sites Internet d’information, repenser la télévision généraliste. Et il faut rompre avec l’idée que c’est l’Etat qui va trouver pour nous la solution à la crise. Le pire ennemi du journalisme, c’est la pauvreté. Nous devons rompre avec nos habitudes de mépris face à l’argent. La seule façon de reconquérir du temps pour l’information, c’est d’avoir des médias riches. » La revue des 60 ans du Centre de formation des journalistes, « Journaliste, un métier à réinventer ».
« Les écoles de journalisme doivent lutter contre la bien-pensance insupportable qui domine trop souvent l’information. La presse française est corsetée d’interdits législatifs qui n’existent pas ailleurs, sur le racisme, l’homophobie, la mémoire, etc. Toutes ces barrières doivent sauter. Elles sauteront, comme toutes les autres, avec les groupes de presse étrangers, comme cela s’est passé sur le people. » Ibid.
« Ce que je dis juste, c’est que la liberté d’expression de l’extrême droite doit être défendue. Je ne suis pas d’extrême droite mais je défends la liberté d’expression de tous, y compris et surtout de ceux qui ne pensent pas comme moi. En France, il n’y a que le jour du bac qu’on est voltairien. Chacun défend la liberté d’expression dans son pré-carré. Personne ne s’occupe de la liberté d’expression de ses opposants. Par exemple, la droite dure veut faire taire le PCF et réciproquement. Et puis, en France, on peut dire du bien de tous les allumés mais pas des Le Pen ! (…) Ceci dit, je partage avec Marine Le Pen sa critique de la classe politique, coupée des réalités et des Français. » Nouvelles de France, « Robert Ménard : “Olivier Besancenot est au moins aussi dangereux que Marine Le Pen” »
« En France, tout le monde est “pour” [liberté d’expression] mais chacun ajoute : “sauf…”. On a remplacé ce que fut la censure de l’Église aux siècles anciens, ou la censure d’État, par celle des associations. Chaque lobby, chaque sensibilité, chaque communauté se crée ainsi un espace où il est désormais impossible de parler librement. Des coalitions d’intérêts se sont constituées, qui, chacune dans sa “niche”, entendent faire la loi. À quoi s’ajoute une judiciarisation générale. Chaque fois que vous prononcez un mot qui n’a pas l’heur de plaire à tel ou tel, on vous menace des tribunaux. D’où l’effet d’autocensure : la seule menace d’un procès fait de vous un paria, vous êtes disqualifié et vous finissez par perdre toute liberté. » — Valeurs actuelles, « Robert Ménard “On n’ose plus braver la censure” », 1 avril 2010
« Je n’ai pas envie qu’il y ait autant de mosquées que d’églises dans mon pays (…) Je n’ai pas envie qu’il y ait un minaret dans tous les villages de France (…) Aujourd’hui, il y a 200 000 immigrés qui viennent chaque année en France, 80% arrivent dans le cadre du regroupement familial. 80 ou 90% sont musulmans. Il faut arrêter ça. » — RTL, « On refait le monde », 14 décembre 2010
« Dire qu’il existe un lobby juif, qu’il y a des solidarités confessionnelles, ce n’est pas antisémite. Je suis pied-noir et je peux vous dire que le lobby pied-noir en France, c’était quelque chose ces 25 dernières années ! D’ailleurs, aux États-Unis, ça ne choque personne de parler de “lobby juif”. C’est en France que ça pose problème compte tenu de notre histoire… Lobby juif, c’est casse-gueule, je l’admets. (…) Je suis contre le fait que le CSA s’érige en grand prêtre de ce qui est acceptable et ne l’est pas. (…) Au CSA, ce sont des faux culs de première ! » « Robert Ménard : “Au CSA, ce sont des faux culs de première !” » — Le Point, 7 septembre 2011
« Moi, un facho ? J’ai fondé Reporters sans frontières, je me suis battu contre la censure et je serais un facho ? Parce que je me déclare plus du côté des victimes que des agresseurs, parce que je suis pour le rétablissement de l’autorité parentale, ça ferait de moi un facho ? Parce que je ne me battrais pas pour empêcher la condamnation à mort de Marc Dutroux, je serais un facho ? Eh bien, dites-moi, on est un sacré paquet de fachos en France ! J’ai été viré de RTL parce que j’ai dit que j’étais d’accord avec certaines idées du Front national et que j’estimais anormal qu’un parti qui pèse de 15 à 20 % dans l’opinion n’ait pas de représentants au Parlement. Qu’on s’entende bien, je ne vote pas pour le Front national. Et on me vire à cause de ça ! Le monde du journalisme vit coupé du pays réel. On parle en euphémismes. Moi, je fais avec la vie ! Et je fais partie de ceux que ça ne gêne pas d’aller voir. La vérité, c’est que Sud Radio gêne RTL, RMC et Europe 1. » Ibid
« On peut changer le peuple, aussi, Paul Amar, si vous voulez.» — France 5, « Revu et corrigé », 18 septembre 2011
« Cela fait 20 ans que je suis contre la loi Gayssot. Je pense que c’est une loi absurde, parce que ce n’est pas aux tribunaux de dire ce qu’il en est de la vérité historique. Deuxièmement, c’est une loi absurde, car elle a permis à une secte, les révisionnistes et les négationnistes, 15–20 personnes, d’illuminés, qui disent n’importe quoi (…) mais l’effet pervers de cette loi fait de ces révisionnistes des héros. (…) Défendre les victimes de la loi Gayssot est suicidaire. » (source)
« Ce dont je rêve, c’est qu’on puisse dire clairement ce qui est arrivé aux milliers de pieds-noirs et de harkis “disparus” après les accords d’Évian : ils ont été découpés en morceaux, assassinés, leurs femmes et leurs filles prostituées. Le simple fait de pouvoir dire ça en toute liberté serait une immense libération. » — Minute, « Entretien avec Robert Ménard », 27 juin 2012
« Merci à ceux qui ont suivi cette émission depuis deux ans, une émission que vous ne retrouverez pas. C’est terminé, les interdits sont de retour ! Ici comme dans d’autres médias, l’heure est à la reprise en main. Fini l’impertinence, bonsoir le conformisme. À bientôt, mais ailleurs… » « Ménard sans interdit » — i>Télé, 13 juillet 2012
« Il faut le dire sans hésiter, sans tergiverser : Manuel Valls mène une politique juste et courageuse quand il fait appliquer les décisions de justice concernant le démantèlement des regroupements illégaux de Roms, réduits à vivre dans des conditions d’insalubrité inacceptables. La droite devrait d’ailleurs l’applaudir sans retenue. Au risque, sinon, d’apparaître pour des politiciens guidés par leurs seuls intérêts partisans. » « Soutenir Valls » — www.robertmenard.fr, 16 août 2012
« On a le droit, ne leur en déplaise, d’être opposé au mariage gay sans pour autant être homophobe. On peut combattre les discriminations dont sont encore victimes trop d’homosexuels sans approuver ce nouveau pas dans la destruction méthodique de la famille. Contrairement à ce qu’on nous sermonne, ce n’est pas là un combat « d’arrière-garde ». Ce n’est pas parce que d’autres pays occidentaux ont légalisé mariage et adoption homosexuels, que nous devons le faire à notre tour. » « Contre le mariage gay » — www.robertmenard.fr, 21 août 2012
« “Ils me détestent mais je suis leur fonds de commerce, pas un jour sans qu’ils parlent de moi. Je suis un “bon client” !” » (au sujet des journalistes biterrois), TéléObs, 25/4/2016.
« “J ‘ai des relations cordiales avec certains d’entre eux mais ils ne font pas de l’info, ils sont dans un combat, ils pensent qu’ils défendent la liberté, ils se rêvent reporters à “Libération” » (au sujet des journalistes de Midi Libre), ibid.
« La plupart des journalistes, y compris ceux de “l’Obs”, viennent à Béziers en sachant déjà ce qu’ils vont écrire, ils pensent qu’interroger trois élus de l’opposition suffit à prendre la mesure de la ville », ibid.
« Le rôle de la presse est de défendre le peuple contre les gens qui le dirigent et, paradoxalement, qu’elle soit de droite ou de gauche, elle défend le pouvoir en place et se défend elle-même », ibid.
« Dans la vie normale, personne ne me parle de la sortie de l’euro. Il faut arrêter de faire peur aux gens avec l’euro. Il faut être moins antieuropéen, moins étatiste. Ça n’est pas l’état qui règle les choses, c’est l’initiative privée. Il faut foutre la paix aux petites entreprises », Le Figaro, 21/09/2017
« Philippot, c’est un Mélenchon de droite. C’est la même chose! Sur le statut des fonctionnaires, sur la retraite à 60 ans, sur les 35 heures, sur l’interventionnisme à tout crin de l’État… Lui il redit la même chose en étant situé très à droite. Or c’est la meilleure façon de faire fuir tout un électorat dont on a besoin si l’on veut faire changer le pays », ibid.
« C’est quelqu’un qui n’a jamais été élu sur son nom. Les gens autour de lui n’existaient que par le FN, ils n’étaient élus que par le scrutin proportionnel, où il suffit d’être en tête pour être élu. Quand (Florian Philippot) s’est présenté lui-même, il n’a jamais gagné une élection. (…) Florian Philippot ne représente rien de plus que la place que lui a donné Marine Le Pen à l’intérieur du FN », ibid.
« Si Marine Le Pen fait du Philippot sans Philippot, on perdra toutes les prochaines élections. Si sacrifier Florian Philippot aujourd’hui ne change rien à la ligne politique (de demain), cela veut dire qu’elle n’aura rien compris à ce qu’il s’est passé, et cela sera la garantie d’un échec total aux prochaines élections », ibid.
« Aujourd’hui j’ai été agressé physiquement par des fascistes de gauche. Ils avaient été encouragés par le @partisocialiste, le @MoDem et @enmarchefr locaux. Les autorités étaient au courant de cette mobilisation des extrémistes : elles ont pourtant laissé faire », Twitter, 05/05/2018.
Il y aurait une solution pour freiner la cinquième vague, confiner les non-vaccinés, a lancé Jean-Jacques Bourdin à son invité. Ce dernier a ensuite affirmé qu’il n’était pas fondamentalement opposé à ce scénario. « Je ne suis pas forcément contre, bien sûr que non. L’objectif c’est que les gens se vaccinent. Le pass sanitaire était un moyen de pression, moi je l’ai vécu comme ça. Quand Emmanuel Macron l’a proposé, j’ai applaudi des deux mains. Pareil s’il faut prendre des mesures de ce type-là, pour faire en sorte que les Français se vaccinent. » BFMTV, chez Jean-Jacques Bourdin, 18 novembre 2021.
« J’ai dit, écrit, publié à Béziers un certain nombre de choses au moment des combats en Syrie, en Irak et l’arrivée des réfugiés chez nous que je regrette. Que j’ai honte d’avoir dit et fait parce que ce n’était pas bien… Moralement ce n’était pas bien. Il n’y a pas deux sortes de victimes, il n’y a pas des Européens chrétiens qu’il faudrait défendre et des gens qui seraient au Moyen-Orient et musulmans qu’on aurait eu raison de ne pas accepter chez nous… Il y a un deux poids deux mesures. Aujourd’hui moi j’accueille tous les réfugiés qui le demandent, mais il y a trois ans, quatre ans, non ce n’était pas bien. Les bombes ne sont pas différentes quand elles tombent sur mes amis de Kiev que quand elles tombent sur mes amis d’Alep. Ce deux poids deux mesures n’est pas glorieux pour moi, ni pour nous. Ce n’est pas une erreur, c’est une faute. » Dans 24h Pujadas, le 9 mars 2022.
Sa nébuleuse
Non renseigné.
Ils ont dit
« Quand il ne cosigne pas une tribune dans Le Monde avec Patrick Poivre d’Arvor ou ne remet pas un prix littéraire à Bernard-Henri Lévy, son gourou Robert Ménard semble d’ailleurs aussi présent à l’antenne que la météo ou les cours de la Bourse. Objecte-t-on que le taux d’accidents du travail est beaucoup moins élevé dans le secteur de l’information que dans ceux du bâtiment ou du transport routier ? Objection aussitôt rejetée : ces victimes-là n’intéressent guère la presse et lui seraient infiniment moins utiles. Le contrôle de l’agenda par les médias permet en revanche de mobiliser un pays tout entier quand un journaliste est pris en otage. » Serge Halimi, Les nouveaux chiens de garde Nouvelle édition actualisée et augmentée, Raison d’Agir Éditions, 2005
« Reporters sans frontières jouit, en France, d’une honorable réputation, tandis que des médias latino-américains l’accusent d’être à la solde de la NED/CIA. L’association collecte plus de 2 millions d’euros par an auprès du public français pour venir en aide aux journalistes opprimés dans le monde. En réalité, seulement 7 % du budget général de RSF est affecté à sa mission principale. La véritable activité de l’association, depuis qu’elle a conclu un contrat avec l’officine d’Otto Reich, c’est la lutte contre les régimes progressistes latino-américains (Cuba, Haïti, Venezuela). » « Reporters sans Frontières couvre la CIA » — site Investig’Action, 7 décembre 2005
« Il a toujours revendiqué cet intégrisme idéologique. Son Coran, c’est la liberté de la presse. » Ben Ami Fihman, ex-directeur de journaux au Venezuela, « Ménard, emmerdeur sans frontières » — L’Express, 29 mai 2008
« Il y a les amis d’un parcours et les amis de toujours. Robert Ménard et nous fûmes proches, du temps où cet emmerdeur sans frontières était le cauchemar d’une cohorte d’autocrates censeurs et l’éveilleur de consciences de toute une génération de journalistes africains indépendants. Nous ne le sommes plus – comment pourrions-nous l’être ? – depuis que le pourfendeur de Ben Ali (…) a publié, il y a six mois, son « Vive Le Pen ! », avant de fréquenter les think-tanks de l’extrême droite. La lente dérive autocentrée de ce pied-noir iconique l’a conduit en des marécages pour nous infréquentables. Le fondateur de Reporters sans frontières défend Dieudonné à propos des Juifs, Zemmour sur les « immigrés délinquants », Péan sur les « Tutsis menteurs », la peine de mort, les néocons, les théoriciens du complot, peut-être Gbagbo et pourquoi pas Kaddafi, je ne sais pas, tout est possible tant l’éclectisme de ses combats le conduit à dessiner sa propre caricature ». « Indignés » — Jeune Afrique, 2 au 8 octobre 2011 – N° 2647
« Je crois que le quota de Ménard est dépassé » Louis-Georges Tin (président du Conseil représentatif des associations noires de France), « Ménard sans interdit » — i>Télé, 13 juillet 2012.
« Il y a une semaine, nous avons expliqué à Robert Ménard qu’il y avait un problème de lisibilité avec son émission qui mélangeait l’interview et l’opinion. Nous lui avons proposé une chronique en tant qu’éditorialiste où il pourrait exprimer son point de vue. Il vient de nous donner sa réponse par l’intermédiaire des médias. Mais nous n’avons jamais voulu nous séparer de lui. » « Viré, Ménard accuse i>Télé de céder aux pressions », TV Mag.
« Dans le même genre, début juillet, nous apprenions la disparition de la revue « Médias », de Robert Ménard. Depuis deux ans, celui-ci a perdu 80 % de ses annonceurs, qui trouvaient le ton du magazine trop « sulfureux » : autrement dit, trop à droite! Car au lieu d’ouvrir ses colonnes exclusivement à la gauche, Ménard a cru qu’il pouvait aussi donner la parole à des personnalités non-conformistes. Sans pour autant les ménager, il a ainsi interrogé notre ancien dessinateur, Konk, l’écrivain Denis Tillinac, la journaliste Élisabeth Lévy, mais aussi – dans le dernier numéro – l’historien Reynald Secher, le chro- niqueur du « Figaro » Ivan Rioufol ou le philosophe Alain de Benoist… (…) Hélas, c’était déjà trop : les annonceurs ne passent leur pub qu’à condition de voir couler le robinet d’eau tiède. » « Médias: grande offensive contre la droite » — Minute, 18 juillet 2012.
Pour Olivier Roy, Ménard fait partie des populistes qui « reconstruisent volontiers un christianisme folklorique (crèches, croix, messes avant les corridas…), complètement détaché des valeurs et des normes religieuses » (Esprit, février 2016)
« Répondre constamment aux attaques crée un lien pénible , on n’est pas là pour ça. On parle de lui parce qu’il est plus sur le devant de la scène que ne l’était Raymond Couderc, le précédent maire, et, forcément, on évoque aussi ses côtés négatifs. C’est un homme politique, il a besoin d’un adversaire, alors il tape sur les médias comme il tape sur ses opposants. Les premiers qui l’ont attaqué publiquement se sont fait descendre dans le “JDB”, alors ceux qui s’opposent à sa politique prennent désormais des précautions », Arnaud Gauthier, chef d’agence à Midi Libre, au sujet de Ménard dans TéléObs, 21/04/2016, op. cit.
« Un maire doit être au-dessus de la mêlée alors que lui divise. Sa politique, c’est “sécurité-propreté-proximité”. L’argent qu’il met dans ce programme n’est pas investi ailleurs. Son journal municipal c’est de la presse poubelle à l’image de la presse à scandale, plus c’est gros, plus ça passe. Mais en tant que journaliste, quel kif ! Il est le méchant qu’on adore détester. Il n’a peur de personne et cultive ce côté-là. Il distribue les rôles à ses opposants et les transforme en marionnettes. Il a été trotskiste, socialiste, reporter sans frontière et maintenant “facho”. Ce type serait capable de vendre des chasse-neige au Sahara ! », Pierre-Emmanuel Azam, rédacteur-chef de la Pieuvre du Midi, au sujet de Ménard, op. cit.
« Monsieur Ménard, à chaque fois qu’il s’exprime, c’est pour avoir un propos désobligeant en l’occurrence là sur Marine Le Pen… tout en ayant été capable de demander le soutien du Front national quand il le voulait. Donc, c’est que Marine Le Pen n’était pas si nulle que cela. Il est toujours dans le propos polémique. Lui, il a toujours une vision assez rabougrie, assez fermée, assez rétrograde des choses où il nous parle d’union des droites. Enfin, ça c’était le Front, il y a 25 ans. On ne va pas faire l’union des droites avec des gens qui nous ont trahi méthodiquement quand ils sont arrivés au pouvoir », Florian Philippot à son sujet, 23/08/2017.
« Après 2017, Robert Ménard venait régulièrement au siège du Front national pour critiquer la ligne et insulter les militants, cela rendait Marine Le Pen hystérique », Gala, 19/10/2021.
« Si Robert Ménard est bien cofondateur, avec son épouse Emmanuelle, de Boulevard Voltaire, tous deux ont quitté la rédaction dès l’instant où ils ont été élus (mars 2014 pour l’un, juin 2017 pour l’autre)…S’il fait partie de l’histoire de Boulevard Voltaire, Robert Ménard n’a donc plus aucun lien opérationnel avec la rédaction, ni formel, ni informel. Il n’a aucune part au capital puisque Boulevard Voltaire est une association totalement indépendante : très attaché à la liberté d’expression, il n’a jamais tenté, depuis son départ, et c’est tout à son honneur, d’influer sur la ligne de Boulevard Voltaire, ne s’est jamais plaint d’aucune publication et n’a demandé aucun traitement de faveur particulier. Ses prises de position n’engagent donc en aucun cas Boulevard Voltaire. Pas plus que la ligne, désormais, de Boulevard Voltaire ne l’engage.
À titre personnel, je suis en profond désaccord sur plusieurs de ses déclarations. J’ai eu, du reste, l’occasion de le lui dire de vive voix et en face. »
Gabrielle Cluzel, Boulevard Voltaire, 14 mars 2022.
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