L’ancien automate de la pensée algorithmique
« Nos articles sont construits avant tout autour de faits les plus objectifs possibles : statistiques, chiffres, lois, dates, faits, sont notre matériau premier. Nous fournissons des faits, nous ne faisons pas de journalisme spéculatif, nous ne donnons pas notre avis ». Premier article de la Charte des « Décodeurs »
« Les arguments de la Manif pour Tous sont mauvais ». Samuel Laurent, ex coordinateur de la rubrique « Les Décodeurs ».
Journaliste au Monde.fr, dont il intègre le service politique en 2010, Samuel Laurent fut le coordinateur de l’appareil de fact checking du quotidien, Les Décodeurs. Il était par ailleurs un grand habitué du réseau social Twitter, sur lequel il interagissait fréquemment avec ses admirateurs et ses détracteurs. Il a depuis renié Twitter, qualifié de monstre.
En effet, c’est en véritable cyborg de la pensée automatique que se comporte le pape virtuel de la Vérité chiffrée. Son logiciel ne semble comporter que trois modes bien distincts : condescendance, dérision, auto-satisfaction.
Ainsi il sera fréquent de le voir qualifier le moindre de ses contradicteurs (non-journaliste, cela va sans dire) d’être un « relou », un « troll » et par voie de conséquence d’être ostracisé de son univers virtuel sans aspérités. Samuel Laurent a en effet tendance à « bloquer » toute personne qui émettrait une critique un tant soit peu radicale à l’encontre de son travail et de ses parti-pris. Dans sa simulation du réel augmenté 2.0, nul doute que le grand amateur de chiffres, de courbes et de vérités mathématiques réconfortantes n’a guère de temps pour se consacrer à l’analyse.
Car la programmation de l’androïde semble le priver de toute faculté critique. La mise en relation des abstractions statistiques avec la réalité concrète semble sortir de son champ des possibles algorithmiques. S’il admet lui-même les limitations de telles méthodes, Samuel Laurent ne manque toutefois pas une occasion d’en faire un argument d’autorité suprême à l’encontre d’une société française repliée sur elle-même, pleine de préjugés et d’idées reçues, deux concepts phares du « journalisme de rééducation » dont Samuel Laurent est un digne représentant.
Mais entre le monde de la virtualité reconfigurée et celui, décidément bien tenace, de l’inéluctable réel, la fracture est béante. Il faudra peut-être une mise à jour logicielle au journaliste automatique pour en saisir la profondeur. Il semble l’avoir compris en quittant les Décodeurs et en publiant un ouvrage très critique sur Twitter, « J’ai vu naître le monstre, twitter va-t-il tuer la #démocratie ? » Les Arènes, 2021
Formation
Samuel Laurent obtient une licence d’histoire contemporaine à l’Université Grenoble 2 Pierre Mendès-France à la fin des années 1990. De 2000 à 2006, il étudie la communication (maîtrise d’Information-Communication obtenue à l’Université Grenoble 3 Stendhal) avant d’être diplômé en journalisme à l’École de journalisme de Grenoble.
Parcours professionnel
D’emblée, Samuel Laurent débute une carrière de journaliste web : de 2006 à 2010 il fait partie de la rédaction du Figaro.fr. En 2010 il rejoint le service politique du Monde.fr, il contribue aussi au blog Les Décodeurs, ancêtre de l’actuelle rubrique éponyme de fact checking, dont il est responsable. Depuis le début 2014, il participe de manière ponctuelle à l’émission hebdomadaire « La politique c’est net » diffusée sur Public Sénat.
Suite à sa défaite dans le procès en diffamation intenté par Olivier Berruyer à son encontre (le décodeur en chef avait reproché au blogueur d’avoir supprimé plusieurs centaines de ses propres articles pour dissimuler des erreurs), le journaliste quitte la rubrique des Décodeurs en juillet 2019 pour rejoindre la cellule investigation du Monde. A cette occasion, il quitte également l’équipe de chroniqueurs de C à vous, qu’il avait rejointe en 2017.
Faits notoires
Samuel Laurent a publié de nombreux articles sur des thèmes suscitant l’inquiétude d’une frange plus ou moins conservatrice de la population. Ce qui l’a amené à disséquer la contestation de la Manif pour tous. Fin 2014, on pouvait ainsi lire sur Les Décodeurs un article intitulé « Les mauvais arguments de la Manif pour tous ». Dans ce texte, Samuel Laurent développe une argumentation principalement juridique à l’encontre des tenants de l’abrogation du mariage homosexuel. Il y avance par exemple que l’abrogation de la loi Taubira serait un fait « juridiquement aberrant », car on comptait, début 2014, pas moins de 7000 couples homosexuels unis en mairie. S’il précise bien que le collectif en question ne demande pas la rétroaction de la loi, il estime tout de même utile de revenir sur le caractère irréalisable de cette proposition hypothétique, manière d’ajouter artificiellement du poids à son argumentaire. L’abrogation, pour ceux qui la défendraient tout de même, est jugée non conforme au droit, « avec ainsi la forte probabilité qu’un couple s’estimant lésé se porte devant la Cour européenne des droits de l’homme ». Sur cette ingérence du droit supranational, il ne faudra pas attendre de pondération de la part de Samuel Laurent, encore moins une simple reconnaissance du caractère potentiellement illégitime de cette « envie de pénal » pour reprendre le bon mot de l’écrivain Philippe Muray.
Enfin, lorsqu’il est question de produire une analyse politique des conséquences d’une telle abrogation, c’est l’instrument (dont la pertinence est décidément très variable selon les résultats fournis) des sondages qui est utilisé comme mètre étalon. Le journaliste explique en effet qu’une majorité des Français reste opposé à l’abrogation de la loi Taubira. Peu importe si le collectif de la Manif pour tous a été à l’origine des manifestations les plus considérables de ces dernières années. Et qu’une autre partie de la population, considérable pour quiconque fréquente le monde réel et pas uniquement son desk de la rédaction, estime que se préoccuper de tels sujets dans un contexte économique et social gravissime relevait de l’indécence pure et simple. Mais le réel, face aux chiffres, est dérisoire.
Lorsqu’il est question de déconstruire les « fantasmes » sur la théorie du genre (l’emploi d’un terme lié au concept du désir permet d’emblée de faire des «anti-gender» des pervers à la recherche d’un antagonisme à leur mesure), Samuel Laurent est aussi à la pointe de l’innovation rhétorique. Bien évidemment, il s’agit d’une notion « forgée par ses détracteurs », qui amalgament plusieurs études universitaires portant sur le sujet, en les assimilant à une théorie unifiée, et à une idéologie du genre. Il importe peu au journaliste que toutes partagent de nombreux fondamentaux, ou que la ministre actuelle de l’éducation, Najat Vallaud-Belkacem, ait elle-même utilisé le terme en question dans une interview au journal 20 minutes en 2011. Parler d’une « théorie » pour désigner les nombreux paradigmes partagés par des intellectuels, est-ce à ce point abusif ? Dès lors, il faudrait cesser de parler d’existentialisme, de la théorie critique, du marxisme. Après tout, il subsiste des différences majeures entre Kierkegaard et Sartre, entre Adorno et Benjamin, entre Marx et Lukacs… il ne fait aucun doute à l’Ojim que Samuel Laurent maîtrise parfaitement ces références et peut donc saisir le bien fondé des arguments ici avancés. En tous les cas il semble que ce point demeure sujet à la discussion et à la controverse. «On peut estimer que ce n’est pas là le rôle de l’école», conclut Samuel Laurent. Mais à la lecture de ses analyses « pédagogiques », l’impression demeure qu’il n’est possible de réfléchir à ces questions que dans un cadre savamment élaboré par le journaliste du Monde.
Le 3 novembre 2017, il s’en prend vertement dans un C à Vous (France 5) consacré au fact checking à Sébastien Jallamion, ancien policier et militant contre l’islamisation – et accessoirement contributeur de Riposte Laïque.
Le journaliste semble également émettre des affirmations à l’emporte-pièce lorsqu’il est question du RN et de Marine Le Pen, ce qui n’étonnera personne : « En mars 2018, des « migrants » clandestins, aidés par des militants de gauche, envahissent et squattent la basilique Saint-Denis, nécropole des rois de France. Ils poussent des cris et provoquent l’annulation de la messe du soir. Mais la seule chose qui fasse réagir les Décodeurs, c’est l’utilisation par Marine Le Pen du terme « profanation » pour décrire ces actes. Ils pondent ainsi un article tentant de minorer les faits, avant d’affirmer que « profaner » n’a aucune existence légale en France, ce qui est faux. Quand le site Fdesintox les reprend une nouvelle fois de volée, rappelant que le délit de profanation est puni d’un an de prison et de 15 000 euros d’amende, les Décodeurs doivent à nouveau modifier leur article, via l’« ajout d’une précision ». Énième euphémisme après « Fake News ». Spécialité de la maison. » (Damocles)
En avril 2018, il est épinglé par Médias-Presse-Info pour avoir confondu les apatrides – principalement des descendants de réfugiés palestiniens – et les réfugiés accueillis par les Pays du Golfe. Il dit en effet « les pays du Golfe sont pas les plus accueillants au niveau des réfugiés au monde, mais ils en accueillent. Le Koweït par exemple, ce sont toujours les mêmes chiffres de 2015, 94000 réfugiés accueillis. L’Arabie Saoudite, 70.000. Et même un petit pays comme le Qatar accueille environ 1500 réfugiés ». En réalité, « les vrais chiffres des réfugiés accueillis en 2016 y sont : 939 pour le Koweït, 140 pour l’Arabie Saoudite et 177 pour le Qatar », rectifie Médias-Presse-Infos. Il suffisait de regarder la bonne colonne du rapport 2016 du Haut-Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies (UNHCR), aux pages 60 à 64…
Ce qu’il gagne
Selon Slate.fr, en 2013 un journaliste titulaire de sa carte de presse au Monde.fr était rémunéré 2900 bruts mensuels. Rappelons que Samuel Laurent a été le responsable de la rubrique Décodeurs, son salaire est sans doute supérieur.
Il l’a dit
« Il y a plein de limites au fact checking. Qu’est-ce qu’on choisit, qu’est-ce qu’on oublie, qu’est-ce qu’on passe sous le spectre ? Dans quelle mesure dire quelque chose de faux, c’est mentir, est-ce que ça ne peut pas être se tromper ? Dans quelle mesure on peut établir une gradation entre l’intentionnalité de mentir, et le fait de faire une erreur de chiffre ? […] En plus, c’est quelque part, une aberration, puisque le journalisme devrait être en permanence du fact checking », Assises du journalisme, 2013.
Au sujet de la théorie du genre : «Il n’y a pas de théorie du genre donc on ne risque pas de l’enseigner. […] Il y a des études de genre qui viennent des Etats-Unis, qui sont des études universitaires qui visaient à déconstruire les stéréotypes hommes-femmes pour bien comprendre les raisons des inégalités hommes-femmes. Ces travaux servent de matériau pour tout ce qui concerne l’égalité hommes-femmes à l’école. […] C’est pas nouveau, cela a été initié par Luc Chatel en 2011. Rien de tout ça n’est nouveau ! C’est pas les socialistes qui, en arrivant… ce qui est nouveau, c’est les ABC du genre, un matériel pédagogique expérimenté dans certaines écoles […] qui sont des manuels pour expliquer ce que sont les statuts d’hommes et de femmes dans la société, etc.», La politique c’est net, Public Sénat, février 2014.
« Aujourd’hui on voit qu’il y a une perte de crédibilité des médias, et c’est vraiment effrayant, parce que ce site de types, qui sont des sites militants, sont jugés plus crédibles. Notamment parce que vous recevez par Facebook, par votre ami à qui vous faîtes confiance. Alors que si c’est TF1, Le Monde vous vous dîtes que c’est des médias biaisés, à la solde du pouvoir, etc.», ibid.
Au sujet d’une enquête sur la Manif pour tous : «Je ne le dis pas souvent, mais là je suis plutôt content de ma petite enquête…», Twitter, 21 mars 2013.
https://twitter.com/samuellaurent/status/314759424088612865
« Relevons d’abord que, on le voit d’ailleurs à l’image, M. Zemmour prend sa source sur le site d’Alain Soral, Egalité et réconciliation, groupuscule d’extrême droite à l’origine de la campagne poussant les parents à retirer leurs enfants de l’école. […] Oui, il existe un service baptisé Ligne azur. […] Oui, il existe un partenariat entre Ligne azur et l’Éducation nationale », Les Décodeurs, 4 février 2014.
« À la base nous faisions de la vérification du propos politique. Du « fact checking » classique. Et puis de plus en plus, nous nous sommes mis à vérifier des rumeurs. Je pense qu’il y en a toujours eu autant, mais elles étaient sans doute moins crues avant. En faisant cela, on s’aperçoit vite qu’on ne peut pas en faire 150 par jour, alors qu’il y en a 150 par jour. Les « fake news » profitent du fait que sur Internet, les usages changent. Sur une timeline Facebook, vous n’avez pas le même effet de hiérarchie de l’information que sur un site d’information classique », Le Petit Journal, mars 2017
« Internet a toujours été un espace de liberté absolue de l’information. Tout ce qu’on peut faire en matière de régulation est toujours très mal accueilli. Il y a donc une critique un peu générique qu’on attendait […] notre démarche est une démarche ouverte, nous n’avons pas écrit les Tables de la Loi. On a essayé de penser un outil pour le plus grand nombre, et nous n’avons pas réfléchi l’outil pour complaire à la critique des médias ou d’un universitaire Bac+8 », ibid.
« Notre souci n’est pas de juger les autres médias, de mettre une mauvaise note au Point ou à l’Express par exemple », ibid.
« La fracture n’est pas nouvelle. Si vous regardez la courbe de confiance dans les médias elle est à 30 depuis une vingtaine d’années et ça n’a pas bougé. Il y a aussi une fracture des élites françaises. C’est ce qu’on appelle la crise de la représentation. Les médias sont assimilés à l’élite et donc ils sont rejetés. Cette fracture se consomme d’autant plus qu’il y a une offre concurrente qui se développe sur Internet », ibid.
« Peut-être ! Le fait d’orienter les gens sur de bonnes sources fait de plus en plus partie de notre travail, qui est bien celui de la médiation. Le problème, c’est comment assurer cette médiation dans une époque qui n’en veut plus ? », ibid.
« Cette loi [sur les fake news] est inutile et dangereuse, elle rate une grosse partie de sa cible qui est l’économie de la fake news, c’est-à-dire les GAFAM [acronyme de Google Apple Facebook Amazon Microsoft] », France Info, 08/06/2018.
« Après tout si je pense que c’est un laser satellite dirigé par les nazis de la face cachée de la Lune qui a mis le feu à Notre Dame, c’est mon droit de le dire, non ? », Twitter, 17/04/2019.
Sur le Decodex « J’ai beau me débattre, après quelques semaines, je dois en convenir : ce lancement est un échec… Le Monde a voulu labelliser l’information, ce n’était pas son rôle »
Extrait du chapitre, le Décodex, ou l’histoire d’une tentative ratée dans son livre « J’ai vu naître le monstre, twitter va-t-il tuer la #démocratie ? » (Les Arènes, 2021, p187)
Ils/elles l’ont dit
« Il y a quelque chose de dérisoire à vouloir prouver quelque chose avec une masse indistincte de chiffres : comme si eux étaient la vérité, et tous les autres qui s’en méfient de vulgaires ignorants. Quelque chose de dérisoire et d’infantile », Lectrice des Décodeurs, commentaire posté au bas de l’article «7 idées reçues sur l’immigration».
« Intox, désintox, décodeur, Le Monde a dépêché son plus fin limier en la personne de Samuel Laurent (celui qui réécrit la réalité) pour démonter les “élucubrations d’Eric Zemmour” à propos de l’expérimentation du gender dans les écoles. Au passage, il se permet d’égratigner Le Salon Beige qui accusait Ligne Azur de “banaliser la pédophilie”. Le lien du Monde renvoie vers une capture d’écran d’un ordinateur du Sénat, où l’accès à la ligne Azur est interdit car trop… sexuelle. Dans les écoles, en revanche, c’est un accès autorisé et même recommandé. Il faut rappeler en effet, puisque Samuel Laurent ne le fait pas, que la Ligne Azur définissait la déviance criminelle qu’est la pédophilie comme l’“attirance sexuelle pour les enfants, quelle que soit l’orientation sexuelle de la personne”. Ni plus ni moins. Comme une tendance sexuelle parmi d’autres. Il est vrai que sur ce grave sujet, le quotidien Le Monde n’a jamais été très clair, c’est le moins que l’on puisse dire », Le Salon Beige, 5 février 2014.
« C’était sans doute l’un des grands papiers de la carrière de Samuel Laurent, journaliste au “quotidien français de référence” Le Monde, Samuel Laurent qui se présente lui-même sur Twitter comme “Journaliste et appeau à trolls @lemondefr. Spécialités de politiques publiques, vérifications factuelles et papiers à graphes, gros, demi-gros, détail”. Passons sur le peu de cas que notre confrère semble faire de son travail, qu’il semble débiter à la chaîne comme un boucher — métier fort noble au demeurant — débite de l’entrecôte à la hache. Non, ce qui est intéressant chez Samuel Laurent, c’est qu’il s’érige en donneur de leçons journalistiques dans ce papier “Valérie Trierweiler et les vases de Sèvres, itinéraire d’une intox”. Allez y jeter un œil, cela permettra à son auteur de dire à son rédacteur en chef qu’il a fait un peu d’audience grâce à son papier, quand bien même celui-ci est truffé de non-dits et d’erreurs factuelles. Dommage pour celui qui se revendique justement “spécialiste des vérifications factuelles” !», Economie-matin.fr, 23 janvier 2014.
« Samuel Laurent, le responsable en question, a donc pris le clavier lui-même pour rédiger un article sobrement intitulé “Les mauvais arguments de la Manif pour Tous”, sans prendre parti. La charte des « Décodeurs », disponible sur le site, indique en effet noir sur blanc, dès son premier article : “Nous ne faisons pas de journalisme spéculatif. Nous ne donnons pas notre avis.” Ouf. Parfois, avouons-le, il nous est arrivé de nous demander si pareille chose était humainement possible. Notre preux chevalier de l’information le prouve, béni soit son nom.
Tout à son travail de correction des erreurs des autres, Samuel Laurent fait bêtement la première faute de conjugaison que l’on apprend à éviter en école de journalisme (« S’en est suivie », au lieu de « s’est ensuivie »), mais il serait malvenu de lui en tenir rigueur. On n’a pas toujours le temps de vérifier chaque tournure de phrase dans son Bescherelle. L’important, c’est qu’un professionnel encarté de sa trempe soit irréprochable en termes de neutralité. Que jamais le commentaire ne prenne le pas sur le fait, rigoureusement et exclusivement rapporté, dans sa nudité la plus crue. Exemple : les arguments de la Manif pour Tous sont mauvais.
Ses arguments ne sont pas faux, discutables ou imprécis. Non, ils sont mauvais. Samuel Laurent sait ce qui est bon et ce qui est mauvais. C’est comme ça. C’est un fait », Causeur, 4 octobre 2014.
Commentaires de lecteurs du Monde.fr, au sujet de son enquête sur la Manif pour tous
« Avez-vous fait le même type d’enquête à propos des associations qui manifestent en faveur du mariage pour tous ?», André Labarriere
« Il y a six semaines, nous étions quelques uns à demander à M. Laurent la même enquête sur la mouvance pro-mariage gay, c’est-à-dire LGBT et consorts (effectifs, subventions reçues). En six semaines, tout de même ! Mais nous ne voyons rien venir », «Mamisa»
« Je ne suis pas opposé au mariage homosexuel, mais j’attends avec impatience le même travail sur la prochaine manifestation sur une question sociale. J’attends le même travail sur le thème de la représentativité des syndicats en France (la plus faible de l’OCDE avec 8%) par rapport au rôle qui leurs est donné. Bref, j’attends un journal non biaisé qui ose l’investigation dans tous les cas », «Dans l’autre sens»
« Suis-je le seul à m’étonner d’incohérences flagrantes ? Pour ne citer qu’un exemple, la mention au premier paragraphe de 37 associations coorganisatrices, au second de 30 (“en vérifiant l’existence de chacune des trente associations coorganisatrices”) le tout pour un tableau à 36 entrées… WTF ? Va falloir que l’on m’explique la pertinence d’un travail effectué, semble-t-il, très à l’arrache. Comment peut-on parvenir à des chiffres, graphes, ou camemberts valables de la sorte ?», «Johon»
« Comme j’aurais aimé que ce “journaliste d’investigation” (alors, on réembauche Edwy Plenel et on continue la dégringolade du Monde ?) ait fait le même travail mais sur d’autres mouvements populaires; j’attends encore un travail similaire sur les composantes trotskystes et autres de l’Extrême-Gauche et de la Gauche; oh qu’il sera intéressant d’avoir une analyse aussi fouillée de l’origine idéologique des élus PS … Chiche !», Philippe Ferras
« Cet article du Monde est inquiétant. Si l’on est d’accord pour dire qu’un travail de journaliste doit aider à prendre du recul pour comprendre une position ou un événement, on doit dire que ce travail est indigne d’un journaliste. Analyse à charge, sophismes basés sur la religion, pas d’égalité de traitement entre pro et anti projet… Cela rappelle l’affaire des fiches et cela fait peur. Le Monde reprend toi ! Le journalisme, c’est le contact et la distance (Hubert Beuve-Méry) et la morale !», «Antoine»
Crédit photo : Twitter@samuellaurent