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Ségolène de Larquier

2 septembre 2015

Temps de lecture : 5 minutes
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Ségolène de Larquier

Temps de lecture : 5 minutes

L’équilibriste catho

Ségolène Gros de Larquier, dite Ségolène de Larquier, est née en 1985. Issue de la bourgeoisie parisienne catholique traditionnelle (elle fréquente notamment les Guides et Scouts d’Europe durant son adolescence), elle suit d’abord, son bac ES en poche, un parcours classique d’étudiante en histoire contemporaine à la Sorbonne. Titulaire d’une maîtrise (M1), elle intègre alors le master de journalisme de Sciences Po devenu depuis quelques années la voie royale pour la presse écrite.

Elle entame sa car­rière offi­cielle, dans le cadre de ce mas­ter, en cou­vrant la cam­pagne de Fabi­en de Sans Nico­las, prési­dent des « Jeunes Pop », pour les munic­i­pales de 2008 à Greno­ble. Où l’on voit déjà son appé­tence pour les sujets poli­tiques, par­ti­c­ulière­ment ceux qui con­cer­nent la droite clas­sique et la droite nationale. Cer­taine­ment mar­quée par son édu­ca­tion catholique, elle avait même com­mencé, étu­di­ante, à piger dès 2005 pour des jour­naux con­fes­sion­nels comme Famille Chré­ti­enne. Elle est aus­si en cette même année 2005 l’une des sig­nataires de la péti­tion « Nous voulons Kto », qui récla­mait que le CSA accorde une place gra­tu­ite dans le bou­quet TNT à la petite chaîne catholique.

Après des débuts banals sur le site du Point, où elle fait ses pre­mières armes, on la voit rapi­de­ment s’orienter vers des sujets récla­mant cer­taine exper­tise qu’elle pos­sède assuré­ment, de par son édu­ca­tion catholique, comme « l’affaire Williamson » en 2009, du nom de cet évêque lefeb­vriste ayant tenu des pro­pos négationnistes.

Dès 2010, elle devient offi­cielle­ment « attachée à la droite » au sein du ser­vice poli­tique. Une affec­ta­tion qui n’est pas sans pos­er des prob­lèmes de con­san­guinité. Avec son alter ego de L’Express, Tug­dual Denis, lui aus­si issu du milieu catholique de droite et qui, même s’il l’a quit­té, con­tin­ue d’y cul­tiv­er des ami­tiés, Ségolène de Lar­quier incar­ne une nou­velle généra­tion de jour­nal­istes qui jouent les équilib­ristes entre leurs con­vic­tions pro­pres et intimes et l’objectivité de l’information réclamée par leurs employeurs cen­sé­ment neu­tres. Si le fond de leur tra­vail est évidem­ment facil­ité par les réseaux qu’ils pos­sè­dent naturelle­ment dans les milieux sur lesquels ils sont cen­sés enquêter, savoir s’ils ne sont pas les sous-marins de telle ou telle ten­dance est une ques­tion à laque­lle il est malaisé de répondre.

Ain­si, divers bruits, dif­fi­cile­ment véri­fi­ables, ont cou­ru au sujet de Ségolène de Lar­quier. Cer­tains assurent qu’elle aurait pris part aux « Man­i­fs pour tous », non seule­ment comme jour­nal­iste mais aus­si comme mil­i­tante ; d’autre pré­ten­dent qu’elle aurait été proche de Patrick Buis­son à cer­taine époque et que l’article assas­sin qu’elle lui aurait par la suite con­sacré, sous le titre du « Retour de M. Mag­né­to », aurait abondé en infor­ma­tions et petites phras­es qu’elle aurait puisées de pre­mière main, c’est-à-dire de la bouche même de l’ancien con­seiller de Nico­las Sarkozy. D’autres font état de sa prox­im­ité ado­les­cente avec Clé­mence Dele­becque, belle-sœur et attachée de presse de Guil­laume Pelti­er, le fon­da­teur de la Droite forte.

Une his­toire, sûre et établie elle, récem­ment mise au jour par Mar­i­anne et à laque­lle Ségolène de Lar­quier est indi­recte­ment par­tie, vient illus­tr­er ce phénomène de jour­nal­isme bor­der­line où les spé­cial­istes d’une ques­tion poli­tique entre­ti­en­nent des liens idéologiques avec leur sujet : lors du con­gé mater­nité qu’elle a pris pour la nais­sance de son deux­ième enfant, Ségolène de Lar­quier a été rem­placée au Point par une amie jour­nal­iste débu­tante, recrutée au Figaro, dit-on, par Sébastien Le Fol, lui-même ancien du quo­ti­di­en de droite. Or, on s’est aperçu que cette jour­nal­iste dont le tra­vail était de cou­vrir la droite en général, et notam­ment les suites de la « Manif pour tous », était aus­si, à ses heures per­dues attachée de presse bénév­ole de Sens Com­mun, le mou­ve­ment issu de LMPT asso­cié à l’UMP. Une révéla­tion récem­ment faite dans la presse mais qui con­nue plus tôt au sein de l’hebdomadaire lui avait valu un trans­fert immé­di­at vers les pages Cinéma.

Aujourd’hui, Ségolène de Lar­quier tra­vaille au Point avec Lau­re­line Dupont, une jour­nal­iste de gauche venue de Mar­i­anne. Une manière pour l’hebdo de rééquili­br­er son pôle politique ?

Formation

Après un bac ES en 2002 et une maîtrise d’his­toire con­tem­po­raine à la Sor­bonne à Paris (2002–2006) dédiée à la com­mé­mora­tion de la loi de 1905 sur la sépa­ra­tion des Eglis­es et de l’E­tat), elle intè­gre l’IEP de Paris où elle réalise un mas­ter en jour­nal­isme (2006–2008).

Parcours professionnel

2007

Sta­giaire au Monde.fr.

2008

Sta­giaire au Point.fr.

Depuis 2008

Jour­nal­iste au Point (papi­er et web)

Depuis 2010

Inté­grée au ser­vice poli­tique de l’hebdomadaire, en charge de la droite et du Front national.

Parcours militant

Scoutisme chez les Guides et Scouts d’Europe et les Scouts Uni­taires de France.

Ce qu’elle gagne

Non ren­seigné.

Elle l’a dit

« Quand on est jour­nal­iste, on par­ticipe un peu à écrire l’his­toire » car « cer­tains faits devi­en­nent his­toriques ».

On essaie « tous de suiv­re un homme poli­tique lors de ses tra­jets en train car c’est le moment où ils vont pou­voir lui par­ler ».

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