L’équilibriste catho
Ségolène Gros de Larquier, dite Ségolène de Larquier, est née en 1985. Issue de la bourgeoisie parisienne catholique traditionnelle (elle fréquente notamment les Guides et Scouts d’Europe durant son adolescence), elle suit d’abord, son bac ES en poche, un parcours classique d’étudiante en histoire contemporaine à la Sorbonne. Titulaire d’une maîtrise (M1), elle intègre alors le master de journalisme de Sciences Po devenu depuis quelques années la voie royale pour la presse écrite.
Elle entame sa carrière officielle, dans le cadre de ce master, en couvrant la campagne de Fabien de Sans Nicolas, président des « Jeunes Pop », pour les municipales de 2008 à Grenoble. Où l’on voit déjà son appétence pour les sujets politiques, particulièrement ceux qui concernent la droite classique et la droite nationale. Certainement marquée par son éducation catholique, elle avait même commencé, étudiante, à piger dès 2005 pour des journaux confessionnels comme Famille Chrétienne. Elle est aussi en cette même année 2005 l’une des signataires de la pétition « Nous voulons Kto », qui réclamait que le CSA accorde une place gratuite dans le bouquet TNT à la petite chaîne catholique.
Après des débuts banals sur le site du Point, où elle fait ses premières armes, on la voit rapidement s’orienter vers des sujets réclamant certaine expertise qu’elle possède assurément, de par son éducation catholique, comme « l’affaire Williamson » en 2009, du nom de cet évêque lefebvriste ayant tenu des propos négationnistes.
Dès 2010, elle devient officiellement « attachée à la droite » au sein du service politique. Une affectation qui n’est pas sans poser des problèmes de consanguinité. Avec son alter ego de L’Express, Tugdual Denis, lui aussi issu du milieu catholique de droite et qui, même s’il l’a quitté, continue d’y cultiver des amitiés, Ségolène de Larquier incarne une nouvelle génération de journalistes qui jouent les équilibristes entre leurs convictions propres et intimes et l’objectivité de l’information réclamée par leurs employeurs censément neutres. Si le fond de leur travail est évidemment facilité par les réseaux qu’ils possèdent naturellement dans les milieux sur lesquels ils sont censés enquêter, savoir s’ils ne sont pas les sous-marins de telle ou telle tendance est une question à laquelle il est malaisé de répondre.
Ainsi, divers bruits, difficilement vérifiables, ont couru au sujet de Ségolène de Larquier. Certains assurent qu’elle aurait pris part aux « Manifs pour tous », non seulement comme journaliste mais aussi comme militante ; d’autre prétendent qu’elle aurait été proche de Patrick Buisson à certaine époque et que l’article assassin qu’elle lui aurait par la suite consacré, sous le titre du « Retour de M. Magnéto », aurait abondé en informations et petites phrases qu’elle aurait puisées de première main, c’est-à-dire de la bouche même de l’ancien conseiller de Nicolas Sarkozy. D’autres font état de sa proximité adolescente avec Clémence Delebecque, belle-sœur et attachée de presse de Guillaume Peltier, le fondateur de la Droite forte.
Une histoire, sûre et établie elle, récemment mise au jour par Marianne et à laquelle Ségolène de Larquier est indirectement partie, vient illustrer ce phénomène de journalisme borderline où les spécialistes d’une question politique entretiennent des liens idéologiques avec leur sujet : lors du congé maternité qu’elle a pris pour la naissance de son deuxième enfant, Ségolène de Larquier a été remplacée au Point par une amie journaliste débutante, recrutée au Figaro, dit-on, par Sébastien Le Fol, lui-même ancien du quotidien de droite. Or, on s’est aperçu que cette journaliste dont le travail était de couvrir la droite en général, et notamment les suites de la « Manif pour tous », était aussi, à ses heures perdues attachée de presse bénévole de Sens Commun, le mouvement issu de LMPT associé à l’UMP. Une révélation récemment faite dans la presse mais qui connue plus tôt au sein de l’hebdomadaire lui avait valu un transfert immédiat vers les pages Cinéma.
Aujourd’hui, Ségolène de Larquier travaille au Point avec Laureline Dupont, une journaliste de gauche venue de Marianne. Une manière pour l’hebdo de rééquilibrer son pôle politique ?
Formation
Après un bac ES en 2002 et une maîtrise d’histoire contemporaine à la Sorbonne à Paris (2002–2006) dédiée à la commémoration de la loi de 1905 sur la séparation des Eglises et de l’Etat), elle intègre l’IEP de Paris où elle réalise un master en journalisme (2006–2008).
Parcours professionnel
2007
Stagiaire au Monde.fr.
2008
Stagiaire au Point.fr.
Depuis 2008
Journaliste au Point (papier et web)
Depuis 2010
Intégrée au service politique de l’hebdomadaire, en charge de la droite et du Front national.
Parcours militant
Scoutisme chez les Guides et Scouts d’Europe et les Scouts Unitaires de France.
Ce qu’elle gagne
Non renseigné.
Elle l’a dit
« Quand on est journaliste, on participe un peu à écrire l’histoire » car « certains faits deviennent historiques ».
On essaie « tous de suivre un homme politique lors de ses trajets en train car c’est le moment où ils vont pouvoir lui parler ».