Police islamique, vos papiers !
Née à Monastir, en Tunisie en février 1981, Sihem Souid arrive en France à l’âge de deux mois et y grandit. Après avoir commencé sa carrière à la Brink’s Securité aéroportuaire en 2002, elle lâche tout et entre dans la police en 2006 par idéalisme et esprit républicain. Elle devient adjointe de sécurité dans la Police aux frontières (PAF) d’Orly. Elle publie en octobre 2010 avec le journaliste Jean-Marie Montali un livre, Omerta dans la police (Le Cherche-midi), où elle dénonce des faits de racisme, sexisme, homophobie, harcèlement et la politique du chiffre survenus dans son service et ailleurs. Elle se reconvertit dans la communication avec l’émirat du Qatar pour principal client.
Le livre qui la rend célèbre lui vaut aussi 18 mois d’exclusion de la fonction publique en juillet 2011, dont 6 mois fermes, pour rupture du devoir de réserve. Elle avait par ailleurs été suspendue dès le 2 décembre 2010, et avait été défendue par plusieurs personnalités de gauche, dont le député socialiste Arnaud Montebourg, qui avait alors publié une tribune dans Le Monde.
Elle est recrutée par Christiane Taubira au ministère de la Justice début 2013, devient chroniqueuse au Point au même moment, puis se lance dans la communication en 2016. Militante de gauche, elle prend position à plusieurs reprises pour défendre le Qatar et l’Arabie Saoudite, qui comptent aujourd’hui parmi les clients de son agence de com’ et dont elle est un fidèle agent d’influence.
Formation
Elle est titulaire du Bac ES en 1999, puis elle a passé un BTS Action commerciale en 2001, à Thiais, suivi d’une licence en gestion des entreprises et administrations obtenue en 2002.
Sihem Souid a fait l’École de police de Draveil, dont elle dit être sortie major. Il faut préciser cependant que les ADS (adjoint de service) sont sélectionnés par des tests simples avec un entretien de 20 minutes avec un jury, suivis de 3 mois de formation rapide. Riposte Laïque corrige d’ailleurs : « car dans la vraie vie, Sihem Souid n’a jamais été un fonctionnaire de police, c’est à dire un personnel actif ayant réussi le concours permettant d’intégrer un des trois corps de la Police Nationale. Elle a été « adjoint de sécurité, c’est-à-dire agent contractuel de droit public, engagé pour une période de 3 ans, sans condition de diplôme », autrement dit : un « emploi jeune ». Madame Souid est donc sortie « major » d’un concours qui n’a existé que dans sa tête ».
Parcours professionnel
Après un BTS action commerciale, elle entre à la Brink’s sécurité aéroportuaire ; selon un entretien paru dans un webmagazine tunisien farci d’approximations elle y aurait gagné 4000 € par mois. Après avoir tout lâché, elle entre dans la police comme ADS. Fonctionnaire au ministère de l’Intérieur depuis 2006, elle est nommée dans la PAF (police aux frontières) d’Orly comme ADS. En mars 2008 elle est affectée au GASAI (groupe d’analyse et de suivi des affaires d’immigration), où elle traite les dossiers des individus non admis sur le territoire, les demandes d’asile politique et les enquêtes liées à l’immigration clandestine. Elle est en conflit avec sa hiérarchie à partir de 2009, lorsqu’elle cherche à dénoncer divers manquements déontologiques survenus dans son service. Elle finit par être accusée d’avoir transmis des documents internes de la PAF à un journaliste, interrogée, gardée à vue, perquisitionnée, relevée de ses fonctions en juin 2009 et mutée en novembre 2009 au service de prévention de la police administrative et à la documentation. Après la publication de son livre en octobre 2010, elle est suspendue le 2 décembre 2010, écope de 6 mois de suspension ferme de la fonction publique, puis est reclassée comme adjointe administrative de première classe à la Préfecture de police.
Le 9 septembre 2010, elle signe avec 99 autres personnes une pétition pour que le chef d’État tunisien Ben Ali soit candidat à un nouveau mandat présidentiel. Sous le numéro 90, « Souid Sihem: Ecrivaine établie à l’étranger », elle paraphe un appel qui affirme que « le Président Zine El Abidine Ben Ali, eu égard à son rôle historique et à ses grandes réalisations, est le plus apte à jouir de la confiance des Tunisiens et à porter leurs espoirs, et cela quelles que soient leur vision et leur diversité : jeunes et adultes, femmes et hommes. Pour toutes ces raisons, nous nous adressons à Son Excellence le Président Zine El Abidine Ben Ali pour qu’il se porte candidat à la prochaine élection présidentielle. Notre appel traduit notre conviction profonde et sincère que le Président Ben Ali est le plus qualifié pour continuer à diriger le projet du changement moderniste afin que la Tunisie accède au rang des pays développés qui œuvrent pour un monde de paix, de justice et de solidarité ».
L’affaire est révélée en juillet 2011 par le site d’investigation les Grandes Oreilles. Sihem Souid répond à l’article que son nom a été utilisé à son insu. Le site rétorque qu’il a établi que la liste en ligne a bien été communiquée par le RCD, l’ancien parti de Ben Ali, et que le nom de Sihem Souid est toujours en ligne – ainsi que celui de l’une de ses avocates, Samia Maktouf – depuis la date de parution de son article.
En octobre 2011 elle reçoit le Prix Éthique mention spéciale « Lanceur d’alerte fonctionnaire » de la part de l’association Anticor. En novembre 2011, son ex-mari l’accuse de vols de documents officiels et administratifs quand elle était en poste à Orly, à savoir, selon un PV qui circulait sur le web, des passeports et un tampon officiel ; une enquête a été ouverte et aucune suite n’a été donnée.
Elle est recrutée début 2013 par Christiane Taubira comme chargée de mission au ministère de Justice au service de l’accès au droit et de l’aide aux victimes. Elle est alors en détachement au Ministère de la Justice.
Le 28 février 2013 elle est relaxée par la Cour d’Appel de Paris pour violation du secret professionnel.
En octobre 2013, elle est condamnée à 1000 € d’amende pour diffamation au préjudice de l’ancien directeur de la PAF d’Orly, suite à des accusations formulées dans son livre Omerta dans la police. Le tribunal a cependant reconnu la bonne fois des coauteurs de l’ouvrage ; ils ont été en outre condamnés, solidairement avec l’éditeur Philippe Héraclès (PDG de la maison d’édition Le Cherche-Midi), à 3000 € de dommages et intérêts.
À partir de septembre 2011, elle devient chroniqueuse au magasine Le Point. Elle y attaque notamment dans une chronique du 22 mars 2013 le ministre de l’Intérieur Manuel Valls et « sa cohorte d’islamophobes », au sujet de l’affaire de la crèche Baby Loup, et ce alors qu’elle vient de rejoindre le Ministère de la Justice où elle est connue comme une proche de Christiane Taubira. L’article finit par être supprimé en raison de la forte polémique qu’il engendre, et d’une charge contre Jeannette Bougrab, ancienne patronne de la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations).
Elle s’insurge sur le Point en août 2013 contre le « Qatar Bashing » et accuse les détracteurs du Qatar d’islamophobie.
En avril 2014, elle défend dans une chronique du Point Aquilino Morelle, conseiller de Hollande, mis en cause pour ses conflits d’intérêts et ses goûts luxueux. Elle estime dans sa chronique que les accusations parues contre le conseiller, poussé à la démission, sont un règlement de comptes suite à son combat contre le Mediator.
À partir de 2012 jusqu’en 2015, elle écrit également sur le Huffington Post.
Elle intervient aussi régulièrement, depuis septembre 2012, à l’émission les Zinformés sur la radio communautaire Beur FM.
En janvier 2014, elle collabore avec Mohammed el Megarief qui publie ses souvenirs. Le président du Conseil National en Libye d’août 2012 à fin mai 2013, opposant historique à Kaddhafi, y accusait dans le manuscrit original Sarkozy d’avoir fait financer sa campagne par Kaddhafi. Ces pages avaient été expurgées dans le livre publié, mais ont été ressorties en février par le site d’investigation Mediapart qui les a publiées en février 2014.
Elle est attaquée en 2014 par le hacker israélien Ulcan, qui fait croire aux forces de l’ordre que ses parents l’auraient assassinée pendant qu’elle dormait. Une centaine de policiers en armes débarquent alors de nuit chez ses parents.
Fin 2014, elle est citée dans un article de Valeurs Actuelles au sujet de Mohammed Belaïd, ex-chauffeur de Hollande. Après un journaliste du Point, elle intervient auprès de Mohammed Belaïd pour qu’il retire ses plaintes contre l’ex-conseiller de Hollande Faouzi Lamdaoui qui est aussi dans le collimateur des juges pour divers délits financiers. Selon Mohammed Belaïd, on lui aurait proposé de 15 à 35 000 € pour qu’il retire sa plainte, et Sihem Souid aurait même tenu ces propos : « Tu auras tout ce que tu veux si tu enlèves ta plainte. Parce que Faouzi Lamdaoui, on a besoin de lui. Il représente notre communauté ».
En juillet 2015, elle réintègre le ministère de l’Intérieur au sein de la Direction des Ressources et des Compétences de la Police Nationale, qui est en fait le service des Ressources Humaines de l’Intérieur.
En octobre 2015 elle fonde une société de communication appelée Edile Consulting. Parmi ses clients, elle compte le Qatar et l’Arabie Saoudite, qui a lancé en mars 2016 une opération de séduction en France en faisant appel aux agences Edile Consulting et Image Sept. Selon Le Monde, « son rôle consiste à faire le lien entre l’ambassadeur et les patrons de presse français ainsi que les journalistes chargés du Proche-Orient. Une fonction qu’elle assure depuis quelque temps déjà auprès de l’ambassade du Qatar, un pays dont elle gère l’image en France. »
Elle publie dans Le Point une chronique (6/10/2015) qui fait l’éloge du forum pour le dialogue des civilisations, lancé par Riyad, et publie au printemps 2016 un livre à la gloire de ce pays, l’Arabie Saoudite, ce pays méconnu (éd. L’Harmattan). Ce livre ne figure pas dans la liste des publications sur le site de Sihem Souid.
Elle se met en disponibilité de la fonction publique en 2016.
En février 2016, elle défend une élue voilée d’Argenteuil dans une de ses chroniques au Point, n’hésitant pas à charger une élue PS d’Avignon d’origine arabe.
Elle est membre du bureau du Centre d’Étude et de Prospective Stratégique (CEPS), de l’association Terrafemina et présidente d’honneur de l’association SOS Fonctionnaire victime.
En 2017, elle signe un contrat avec l’ambassade d’Azerbaïdjan à Paris, tandis que le Qatar lui renouvèle sa confiance pour sa communication au sujet de la crise diplomatique et politique qui l’oppose à l’Arabie Saoudite.
En 2018, le Qatar élargit le périmètre de son intervention en lui confiant son lobbying à Bruxelles et au Parlement européen à Strasbourg – le contrat n’est plus signé par l’ambassade mais le Government Communications Office (GCO).
Sur le plan privé, elle est divorcée et mère d’une fille âgée de 14 ans. Son ex-mari était tunisien. Sihem Souid est âgée de 35 ans en 2016. Elle a une sœur, Imène, élue divers gauche à Orly, et un frère, Sami Souid, directeur des écoles dans l’Éducation Nationale.
Parcours militant
Militante au PS.
En 2010, elle a mené la campagne d’Arnaud Montebourg pendant les primaires socialistes, pendant plus d’un an. Elle y a côtoyé notamment Aquilino Morelle pendant un an, ce qu’elle explique dans une de ses chroniques au Point où elle prend sa défense en 2014.
Elle a été porte-parole d’Arnaud Montebourg pendant ces primaires socialistes.
Fin 2011, elle se déclare candidate dans la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis, mais se heurte à l’hostilité des instances locales et nationales du PS ; Claude Bartolone, patron du PS dans le département, s’y oppose suite à un article au vitriol dans le Point coécrit par Sihem Souid et Aziz Zemmouri.
Elle a dirigé courant 2013 le service de communication de la Gauche Forte, un pôle de réflexion créé au sein du PS en janvier 2013 par le député Yann Galut et la sénatrice Patricia Schillinger. Son objectif est de riposter à la « droitisation » d’une partie de l’UMP et aux arguments du FN.
Elle est candidate avec William Leday aux cantonales 2015 pour le PS sur le canton altoséquanais de Gennevilliers ; le PS n’accède pas au second tour dans ce bastion communiste historique.
Publications
- Omerta dans la police, Le Cherche-midi, coll. « Documents », 2010, 269 p. (avec Jean-Marie Montali, journaliste au Parisien)
- La suspendue de la République, Le Cherche-midi, coll. « Documents », 2012, 216 p.
- Mon combat pour la liberté, Paris, Le Cherche-midi, coll. « Politique », 2014, 171 p. (avec Mohamed El Megarief)
- L’Arabie Saoudite, ce pays méconnu, éd. L’Harmattan, 2016, 110 p.
Ce qu’elle gagne
Pour ses chroniques : non précisé
Elle gagnait 4 000 € par mois lorsqu’elle était à la Brink’s (2002 à 2006), 1 250 € net lorsqu’elle était ADS.
Au ministère de la Justice, les collaborateurs de cabinet, dont font partie les chargés de mission, percevaient 12 371 € en moyenne en 2012, indemnités comprises.
Sa nébuleuse
Christiane Taubira, dont elle est proche au Ministère de la Justice. Arnaud Montebourg, qui l’a défendue en 2010 dans Le Monde.
Aziz Zemmouri, au Point. Il aurait collaboré avec elle pour l’écriture de son livre Omerta dans la Police, en aurait assuré la promotion et coécrit des articles avec elles dans le Point.
Les membres du club de réflexion La Gauche Forte, dont le député PS du Cher Yann Galut, la sénatrice PS du Haut-Rhin Patricia Schillinger, les députés Alexis Bachelay, Colette Capdevielle, Hugues Fourage, Geneviève Gosselin-Fleury, Jean-Pierre Maggi et le sénateur Ronan Kerdraon.
Les officiels du Qatar, d’Azerbaïdjan et d’Arabie Saoudite.
Le CEPS (centre d’étude et de prospective stratégique) dont elle est membre du bureau depuis janvier 2013.
L’association SOS Fonctionnaire Victime dont elle est présidente d’honneur depuis 2011 et qu’elle a fondé avec l’ex-policier breton Gérard Gatineau qui en est le trésorier. Elle semble avoir aujourd’hui une activité inexistante après une période plus active (2012–2014), le site web est même désaffecté depuis septembre 2017.
Elle l’a dit
« Comme des millions de Français j’ai vécu le 6 Mai 2012 comme une libération, et comme des millions de Français je suis en attente de résultat », sur son site, dans une présentation écrite en 2016.
« Les inégalités, les injustices, les discriminations sont des causes suffisamment justes pour que l’on ne cesse jamais de se battre pour elles. Je crois que ce combat est mon moteur, ce qui me motive et me donne envie de me lever le matin. Mon combat pour un idéal Républicain est supérieur à n’importe quelle carrière ou promotion. La France, ce pays que j’aime tant, mon pays, patrie des droits de l’Homme n’a pas le droit de fermer les yeux lorsque des individus sont humiliés », sur son site.
« Dire que l’islam est une religion d’intégristes, de polygames, de terroristes, de misogynes, c’est mettre un coup d’épée dans l’eau. Tout le monde a le droit de le dire et personne ne s’en prive. Au-delà de l’absurdité d’un tel propos, il y a une libération de la parole (raciste!) qu’en France nous ne connaissons pas sur d’autres sujets », Le Huffington Post, 8 septembre 2012
« Quel est le terme exact pour qualifier cette gangrène qu’est l’islamophobie ? L’antisémitisme, tout simplement. Les sémites constituent, en ethnologie, des peuples d’Arabie, du croissant fertile, d’Afrique du Nord et de l’est. Nous y sommes donc. La peur, pour ne pas dire la haine, du musulman est purement et simplement de l’antisémitisme. L’antisémitisme est, depuis la fin de la Seconde Guerre Mondiale, une définition quasiment exclusive de la haine des juifs. Sauf qu’a l’origine ce mot couvre l’ensemble des personnes parlant une langue sémite. (Arabie, Afrique du nord de l’est…) Par conséquent, la haine du musulman est bien de l’antisémitisme », ibid.
« Les étrangers présents sur le territoire français contribuent à la vie de la cité, à son économie, les enfants de parents étrangers ont permis durant les 5 années de Droite d’éviter tant de fermetures de classes; ces enfants Français dont les parents ont tant apportés à la France ne peuvent se sentir un destin lié à leur pays qui refuse de considérer ceux qui les ont faits. […] Comment expliquer le plus rationnellement du monde qu’un Polonais ou un Portugais en France depuis 2 ans et pour 2 ans puisse participer à la vie de sa commune et qu’un Sénégalais ou un Australien présent depuis 30 ans ne puisse pas le faire? » Le Huffington Post, 6 décembre 2012
« Se rendre au Qatar est une magnifique expérience. Femmes ou hommes, on s’y sent en sécurité. Pour les abonnés aux clichés, les dames se promènent sans tuteur et vêtues comme bon leur semble. Avec ou sans voile, colorées de mille facettes. Les rues sont sûres. Du point de vue de la sécurité, ça ne rigole pas au Qatar, la vidéosurveillance, adorée par nos politiques, notamment à l’UMP, y est une alliée appréciable », Le Point, 14 août 2013
« Tous les partis politiques devraient saluer la réussite du Qatar ; en plus, avec une famille royale francophone, la France a tout à gagner à devenir son alliée privilégiée. En réalité, tout le monde a compris que ce qui pose problème, aux observateurs, journalistes et autres acteurs de la vie politique, c’est l’islam. On peut lire régulièrement des diatribes anti-Qatar, y compris en France, dans la presse progressiste partant du postulat qu’un pays musulman n’est pas très catholique », ibid.
« Sous l’impulsion du quinquennat Sarkozy, lui aussi issu de la diversité, les immigrés devaient obéir aux injonctions contradictoires de l’assimilation. Oubliez vos racines, vos parents et tous vos aïeux et vous deviendrez français. Évidemment, il s’agissait d’un discours médiatico-politique tenu exclusivement à destination des immigrés subsahariens et maghrébins, autant dire arabes et musulmans ! Si vous êtes américains et que vous parlez français comme si vous mâchiez un chewing-gum, pas de souci, l’administration vous trouve le décodeur sur-le-champ et vous naturalise dans le quart d’heure », Le Point, 30 août 2013
« Il faut le dire une fois pour toutes haut et fort : le racisme anti-blanc n’existe pas. Ce qui existe en revanche chez certains, c’est une réaction épidermique de rejet ponctuel. D’où ressort l’insulte “sale Blanc”, comme il est coutume de rabâcher en exhibant monsieur Dupont en victime — le héros de Finkielkraut -, qui ne constitue cependant pas un système de pensée de hiérarchisation des êtres humains. […] Quand un imbécile traite quelqu’un de “sale Blanc”, il ne porte préjudice à cette personne que conjoncturellement et non de manière systémique. À la grande différence du racisme anti-noir, anti-arabe, anti-juif, anti-roms… Ces racismes-là non seulement font système, mais renvoient aussi à un moment de leur propre histoire où ces groupes ont pu être considérés comme ceux de “sous-hommes” ou “inférieurs” », Le Point, 14 novembre 2013
« Discrimination, racisme et néo-colonialisme restent, malgré l’optimisme du CRAN, sur les grandes villes un vrai problème à gauche. Où l’on considère donc que des quartiers qui votent pour une candidate socialiste française, dont les parents sont algériens, versent dans le communautarisme. Le “bon” vote pour ces quartiers, le vote estampillé “républicain”, consiste à choisir François Hollande, un énarque, dont le père était un fervent partisan de l’Algérie française ! Dans l’inconscient collectif des élites, Samia, Sihem ou Mohamed resteront toujours des immigrés, soit à utiliser, soit à vilipender », Le Point, 5 décembre 2013
« Aquilino Morelle n’a jamais nié ses goûts de luxe, mais ses goûts personnels ne relèvent-ils pas de la sphère privée ? Doit-on impérativement vivre modestement pour être considéré comme étant de gauche ? Non, et heureusement, car une telle logique serait une entrave à la liberté individuelle de chacun d’entre nous ! » Le Point, 18 avril 2014
« Alors oui je le dis et je l’assume: le Front national est un parti qui véhicule ou fait naître des propos racistes, xénophobes, antisémites, islamophobes de la part de ses sympathisants… », Le Huffington Post, 28 mai 2014
« Aujourd’hui, tout le monde a sa raison de voter FN, c’est un peu comme l’alcool, on sait que c’est dangereux, mais quand ça ne va pas, un petit coup, quand on fait la fête, on arrose ça, quand on déjeune, ça accompagne un repas, et quand on dîne, finalement, ça aide à s’endormir et à se détendre… La toxicité ne se paye qu’en différé », Le Point, 8 septembre 2014
« L’immigration n’est pas un fardeau pour l’Europe mais une chance. Bien sûr, cela ne résout en rien les problèmes des pays en voie de développement sur le long terme. C’est pourquoi il faut les aider à se développer réellement », Le Point, 9 septembre 2015
« Le port d’un signe ostentatoire n’implique pas nécessairement une action prosélyte. Je tiens à te rappeler que le prosélytisme consiste à recruter des gens pour qu’ils puissent appartenir à une communauté religieuse » Au sujet d’une élue voilée, Le Point, 29 février 2016
Ils ont dit
« Dans une proposition commerciale au client émirati, la société propose de cibler particulièrement Sihem Souid (ancienne policière et conseillère ministérielle socialiste, devenue communicante et lobbyiste du Qatar en France), en enquêtant sur elle, « son mari et leur société », afin de trouver des « informations négatives ». Yann Philippin, Antonn Rouget, Médiapart, 1er mars 2023, dans un article exposant la lutte d’influence entre les Émirats arabes unis et le Qatar.
« Pour l’illustration du propos de Sihem Souid, chaque cas exposé est assorti d’une description physique outrancière pour que le lecteur présumé déficient mental comprenne bien où elle veut en venir. Ainsi, le flic d’origine maghrébine a un sourire doux et triste, ou un corps à affoler les garçons, sa bonté est extrême et il est compétent et volontaire. Tandis que le flic bêtement français, forcément queutard, de ceux qui se bousculent pour escorter Le Pen, un bon gros s’il s’en sort bien, a souvent les traits tirés par la colère, des petits yeux de prédateur, une haleine tabagique ou un teint de suaire. Avec ça, si on ne pige pas qui sont les gentils et qui sont les méchants… », Bénédicte Desforges, ex-flic, au sujet de son livre Omerta dans la police.
« Sihem Souid est présentée comme fonctionnaire de police et major de sa promotion. Pas de quoi se relever la nuit, on parle là d’une ADS. Un ADS est un contractuel de la police nationale – ex emploi-jeune – formé en 3 mois à coups de lance-pierre pour renforcer des effectifs anémiques. Major de promo c’est mignon, mais ça flatte moins l’ego que le 50 mètres nage libre sans couler, il faut avoir un narcissisme bien malade pour le marteler à tout bout de champ. » Ibid.
« Melle Souid, à part le crédit qu’on pourrait peut-être lui apporter d’avoir éventuellement été témoin d’actes discriminatoires qui restent exceptionnels à la Police de l’Air et des Frontières d’Orly, son ancien service, est totalement bidon. Hystérique lorsqu’on lui apporte la moindre contradiction, elle n’a de plus aucune des qualités de sang froid et d’analyse que nécessite la moindre intervention banale de police, domaine technique qui lui est totalement étranger d’ailleurs », Marc Louboutin, 24 juin 2011