Alias camarade Bourmov ou « ma cantine »
Sylvain Bourmeau est né en avril 1965 à Nantes. Il a été étudiant en sciences politiques, à l’IEP de Paris et à Paris I jusqu’en 1987 et affirme avoir découvert le journalisme lycéen avec les radios libres. Il a animé notamment, à 16 ans et aux côtés de quatre camarades, une radio locale au nom évocateur : Radio Londres. Il débute véritablement comme stagiaire à Libération en 1986, et au quotidien aujourd’hui disparu Le Matin de Paris. Il est diplômé de Sciences-Po Paris en 1987, obtient même une bourse de recherche à Oxford, collabore aux rédactions du Guardian et de The Independent, est attaché du Bureau du livre français à Londres, où il se constitue un épais carnet d’adresses dans le monde de l’édition. Il a également été chercheur en sociologie. Auteur d’une « Etude ethnographique des journalistes de Libération » dans le cadre de ses études à l’IEP de Paris, il conçut de son passage à la rédaction une observation critique de la coproduction Libération/SOS Racisme/Élysée durant les fameuses manifestations étudiantes de 1986.
Parcours professionnel
Après Libé, il passe aux Inrockuptibles. De 1995 à 2007, il y est directeur-adjoint, et participe à changer le magazine de mensuel en hebdomadaire et à l’« ouvrir à d’autres horizons ». Il démissionne en 2008 pour participer au lancement du journal en ligne Médiapart, d’Edwy Plenel, assurant vouloir « sauver le journalisme en France des attaques anti-intellectuelles. » Son passage sur Médiapart est plutôt discret et il retourne à Libération en 2011 où il devient directeur-adjoint et éditorialiste, en charge de la culture et des idées. Il dirige à ce titre le supplément Livres du jeudi. Lors du vote de défiance des journalistes du quotidien contre la direction, il démissionne avec Nicolas Demorand, le 13 mars 2014.
Il a par ailleurs cofondé en 1987 une revue de sciences politiques, Politix, avec l’aide notamment du futur éditeur, journaliste et chercheur Guy Birenbaum, sous la houlette du directeur du département de Sciences politiques de Paris I Panthéon-Sorbonne, Jacques Lagroye. La revue s’est imposée depuis comme l’une des références majeures en matière de sociologie politique. Politix se voulait le reflet des recherches des politologues de la génération 1980 comme Bastien François, Guy Birenbaum, Luc Blondiaux, Frédéric Sawicki ou encore Brigitte Gaïti.
À la radio, il est depuis 1999 producteur de l’émission de sciences humaines et sociales « La suite dans les idées », sur France Culture.
Il a aussi collaboré avec Guillaume Durand à l’émission culturelle « Esprits libres » sur France 2 et à « N’ayons pas peur des mots », une émission de débat animée par Samuel Étienne sur la chaîne d’information en continu I>Télé.
Représentant typique de sa génération, les années 1980, Bourmeau est spécialisé autant dans les questions culturelles, notamment littéraires et cinématographiques, que politiques, particulièrement la question du racisme et de l’extrême droite. Mêlant généralement et allègrement les deux, il a participé à l’essor de la gauche post-mitterrandienne, dite « bobo », aussi éloignée de la réalité du peuple que convaincue d’en représenter les aspirations. Sous sa tutelle, a été développé un travail journalistique sur la politique et les faits de société, jusqu’alors inconnu dans un magazine culturel comme Les Inrocks. Ce parti pris de posture radicale ne fut pas unanimement partagé au sein de la rédaction, notamment par l’un des fondateurs, toujours en place, le critique de cinéma Serge Kaganski.
Sylvain Bourmeau aura contribué au succès en littérature d’écrivains « sulfureux » comme Michel Houellebecq, qui fera la Une des Inrocks à la parution de chacun de ses romans, ou Christine Angot. En retour, il aura été l’un des journalistes les plus agressifs vis-à-vis des écrivains Renaud Camus, Richard Millet ou Pierre Jourde, suspects à ses yeux de réaction voire de « fascisme ».
Lors de la crise qui secoue Libération en février et mars 2014, sur fond de licenciements et de pressions des actionnaires pour changer le quotidien en « lieu culturel », Bourmeau, pourtant fidèle lieutenant du directeur Nicolas Demorand, restera selon de nombreux témoignages, enfermé dans son bureau, par crainte des réactions des journalistes.
Depuis, mis à part son émission sur France Culture, il est sans emploi fixe dans le monde du journalisme.
Par décret du président de la République du 15 décembre 2014, il est nommé Professeur associé à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS) pour une période de 3 ans. Ses enseignements sont « médias et sciences sociales » et « faire du journalisme avec les sciences sociales ».
En octobre 2017 il annonce qu’il lancera en janvier 2018 AOC, un micro-média payant numérique qui proposera chaque jour des articles fouillés sur des sujets culturels ou sociétaux, à savoir une Analyse, une Opinion et une Critique d’auteurs variés par jour, un grand entretien le samedi et une fiction le dimanche. AOC sera accessible sur abonnement à 12 € par mois et se placera sur le créneau des micro-médias hauts de gammes, à l’équilibre avec 10.000 abonnés – et des journalistes payés 500 € la pige, annonce-t-il à ses débuts.
Raphaël Bourgeois, également présentateur sur France Culture, et Hélène Fromen, ancienne du Monde puis de Mediapart, accompagnent Sylvain Bourmeau pour diriger AOC. AOC passe tout à fait inaperçu, sauf par un dossier à charge – qui s’en étonnerait – publié les 21 et 22 août 2018 contre Steve Bannon.
Il fait aussi en 2018 une collection « anti-télévision » de 25 entretiens documentaires avec « les intellectuels du XXIe siècle » qui passe… sur France 5. Parmi ceux-ci, Matthieu Enard, mais aussi Virginie Despentes, Luc Boltanski, Pascal Quignard, Jean-Philippe Toussaint, Patrick Chamoiseau… ou encore Achille Mbembe qui signe aussi dans AOC.
En parallèle de ses activités éditoriales, l’homme investit également les universités, françaises (professeur associé de sociologie à l’EHESS, professeur invité aux Beaux-Arts de Paris sur la thématique « Société ») et internationales, (professeur invité aux universités de Neuchâtel, Saint-Gall et Reading).
Parcours militant
En 2013 il condamne les manifestations contre le mariage homosexuel.
En 2018, avec AOC, il met la barre à gauche toute, pour « repenser la gauche » mais aussi, comme il l’a annoncé sur France Culture le 20/10/2017, « combattre le Front National et Marine Le Pen ».
En 2021, on le retrouve parmi les signataires d’une tribune, publiée dans L’Obs, dénonçant la visite du candidat Éric Zemmour en Arménie.
En 2022, il vient garnir les rangs du collectif Stop Bolloré qui rassemble les signataires d’un appel poussé par diverses organisations syndicales et personnalités médiatiques. Dans leur appel, ce collectif dénonce une « entreprise visant à utiliser le pouvoir économique, pour asservir l’information, en vue d’acquérir le pouvoir politique et d’instaurer une hégémonie liberticide et antidémocratique ». Ce même collectif tient une réunion publique le 18 mars 2022 dans le 11e arrondissement de Paris. Parmi les signataires, on retrouve autant de dinosaures (Edwy Plenel, Daniel Schneidermann) que de jeunes pousses (Taha Bouhafs).
Publications
- Sylvain Bourmeau a collaboré comme auteur au livre collectif et illustré La main et le regard, Livre/Louvre, sous la direction de Jean-Philippe Toussaint (Louvre Éditions/Le Passage, mars 2012).
- Bâtonnage, Stock, 2017
Collaborations
En tant que directeur d’AOC Média, il s’associe à la fondation Pernod Ricard pour produire des podcasts culturels où il s’invite dans la bibliothèque de ses invités, majoritairement des artistes bien assis dans le camp du bien (Maylis de Kerangal, Marie Darrieusecq, Aïssa Maiga).
Ce qu’il gagne
Non renseigné
Sa nébuleuse
- Guy Birenbaum, éditeur, journaliste et enseignant-chercheur. Ils ont fait leurs études de sciences politiques ensemble à Paris I, sous la direction de Jacques Lagroye, et fondé Politix.
- Nicolas Demorand, journaliste : Demorand et Bourmeau se connaissent depuis le début des années 2000 par le biais de France Culture. Demorand fut en effet chroniqueur dans l’émission « La suite dans les idées » que produit depuis 1999 et anime encore Sylvain Bourmeau chaque samedi.
- Julie Clarini, co-créatrice de « La Suite ».
- Nelly Kaprièlan, journaliste : ils ont dirigé tous les deux pendant quinze ans les pages culturelles des Inrocks, notamment les critiques littéraires.
- Au sein d’AOC, Raphaël Bourgeois, Cécile Moskovitz, Hélène Fromen.
Il a dit
« Exclusif. Michel Houellebecq fera paraître Plate forme, son troisième roman, le 3 septembre aux éditions Flammarion. D’une taille comparable aux Particules élémentaires paru à la rentrée 1998, ce roman a été écrit au cours des deux dernières années en divers endroits du monde : Cuba, Irlande, Thaïlande et France », Les Inrocks, 16 mai 2001.
« Cela fait ainsi presque quinze ans que les intellectuels critiques (l’expression devrait être pléonasmique tant ils sont les seuls à légitimement prétendre à ce substantif) sont sortis de leur silence. Ils ont noué des relations solides avec des fractions de la société civile, du monde associatif, de tout l’univers qui traditionnellement entoure le Parti socialiste et le nourrit, la gauche au sens large, ce milieu ambiant dans lequel le Parti socialiste a évolué dans les années 1970 et qui lui permis d’accéder au pouvoir en 1981, ce milieu d’origine avec lequel il a rompu à mesure que ses élus se sont professionnalisés, notabilisés. Différents épisodes témoignent du retour des intellectuels : de la pétition contre l’anti-intellectualisme de la droite (et de la gauche) en 2004, à l’Appel des appels l’an dernier qui fédérait une nouvelle fois toutes ces professions intellectuelles. Pourtant le Parti socialiste ne voit rien. Ne comprend rien. Et le fossé ne cesse de se creuser », Intellectuels, « experts » et politiques, histoire de vies parallèles, Médiapart, 1er août 2009.
« Pour moi, c’est d’abord l’œuvre de Bourdieu qui compte, qui légitime l’engagement et les interventions. De ce point de vue, l’une des choses dont je suis sans doute le plus fier, c’est d’avoir fait la couverture des Inrocks à l’occasion des Méditations Pascaliennes et pas de son livre sur la télévision. Une couverture qui intervenait quelques semaines après une autre sur laquelle son nom apparaissait en grand aux côtés de celui d’Arnaud Desplechin, une couverture importante pour Les Inrocks, la première vraiment engagée puisqu’elle prenait quasiment la forme d’une affiche prônant la désobéissance civile à propos des sans-papiers », Mouvements, 2009.
« Avec L’opprobre, le laborieux taxidermiste de la langue Richard Millet a remis ça. En pire », Médiapart, 9 avril 2008.
« Richard Millet a publié voilà peu chez Gallimard un livre dégueulassement raciste », Médiapart, 31 mars 2010
« Qu’on me comprenne bien : ce ne sont pas MM. Camus, Nabe ou Millet qui ont rendu possible le fait que Nicolas Sarkozy rende à son tour possibles les dérapages racistes de ses sbires. Ce sont tous ceux qui ont laissé ces trois piètres écrivains proférer ce genre de conneries. Pire : qui les ont publié ou encensé. Comme si la littérature raciste constituait un élément central de notre identité nationale littéraire », idem.
« Des zones de grand désert culturel, où seule la plus vile télévision renvoie en continu l’image fantasmatique d’un pays menacé par ce que l’auteur de l’abject et prémonitoire Campagne de France, le plumitif Renaud Camus, nomme “le Grand Remplacement” », Libération, 28–29 avril 2012.
« C’est un texte sidérant. Une expérience de lecture extraordinaire et dénuée, jusqu’au moment de refermer le bref volume, du moindre plaisir. Alors s’impose la certitude d’avoir lu un livre immense. Christine Angot n’a rien ressenti en l’écrivant. Ce n’est qu’une fois le travail achevé, cet été, qu’elle s’était sentie mal », à propos du roman Une semaine de vacances de Christine Angot, Libération, 3 septembre 2012.
« Bâtonnage est né d’un geste d’agacement. Un jour de septembre 2015, un matin. Je lisais Libé, un crayon en main – je lis souvent un crayon en main. Et, de rage, je me suis mis à biffer un article. Non pas de rage contre cet article. De rage contre ce qu’était en train de devenir ce journal », Diacritik, 3 mai 2017.
« Et là, à la rentrée 2015, alors que je m’étais remis depuis un moment à lire les journaux sur écran, des exemplaires de Libé ont commencé d’être gratuitement mis à disposition à l’entrée de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales où je travaille. Ce jour là donc, je relisais Libération en papier pour la première fois depuis mon départ de la rue Béranger. Et ça m’a sauté aux yeux. Une terrible impression de déjà lu dans ces pages de brèves. L’effet terrible de ce qu’on appelle, dans le jargon de la stratégie médiatique, le « web first » : publier d’abord en ligne puis recycler dans le journal. C’est cette impression d’avoir déjà lu la veille sur Twitter le journal du jour qui a produit mon geste d’humeur », ibid.
« Il est devenu banal et néanmoins vrai de remarquer combien le monde s’est aplati du fait de ces technologies dont l’un de effets les plus remarquables consiste en un savant arasement des saillances. La hiérarchie de l’information, pierre angulaire du journalisme de qualité, en a pris pour son grade, le nivellement est général », ibid.
« On veut remettre un peu de verticalité dans l’espace public, à un moment où tout est nivelé, où toutes les informations ont tendance à se valoir. La consigne pour chaque auteur sera de produire un texte qui va faire référence, qu’on aura envie de partager, avec lequel on n’est pas forcément d’accord. Le but est de faire écrire les bonnes personnes dans les 48 heures qui suivent une actualité », au sujet de son média AOC, CBNews 16 octobre 2017.
« La pensée gloubiboulga de Jean-Claude Michéa se caractérise d’abord par un confusionnisme typique de l’extrême-droite », Twitter, 11/01/2017.
« AOC revendique son côté intellectuel, et assume sa verticalité, à une époque où toutes les informations ont tendance à se valoir. Par exemple, il n’y aura pas de commentaires sous les articles », Grazia, 14 janvier 2018.
« Il n’y aura que du texte, précisément parce que ce sera un journal d’auteurs : le site sera entièrement typographié, et nous l’avons conçu comme un journal imprimable — les lecteurs qui préfèrent le papier à l’écran pourront avoir en main quelque chose qui ressemble aux épreuves d’un livre », ibid.
« Nous voulons un journal pluraliste. Libéral au sens politique du terme, c’est-à-dire ne faisant aucun compromis sur les questions des droits de l’homme et des libertés publiques mais qui puisse, sur les questions économiques et sociales, être un lieu de débat », ibid.
« Il est urgent que la France, qui a récemment restreint considérablement les conditions d’accès à l’enseignement supérieur des étudiant•e•s étranger•es accueille dignement celles et ceux qui étudiaient en Ukraine », Twitter, 19/04/2022.
Ils ont dit de lui
« Reste que la concurrence d’AOC s’annonce frontale et sans concession avec la multiplication des tribunes et la sous-traitance des débats aux universitaires, chercheurs et intellectuels. Ces interventions dilatent désormais les pages des journaux en crise et augmentent gratuitement le trafic de leurs sites. Sans oublier l’offre océanique des opinions-selfies, et des blogs de qualité qui débordent de toutes parts », au sujet d’AOC et de Bourmeau, Les Influences, 22/10/2017
« Depuis des années Sylvain Bourmeau se positionne à l’intersection des médias (Les Inrockuptibles, les débuts de Mediapart, la très douloureuse expérience de Libération mais un rond de serviette en or à France Culture en tant que producteur ), de la recherche (professeur associé à l’Ehess, proposant des séminaires sur les médias ) et de l’édition (Fayard). Il était temps de passer à la logique arbitrale d’un média à soi », ibid.
« Sylvain Bourmeau ouvre son écriture à l’horizon d’un semblable tableau catastrophique, celui par lequel, selon lui et à son horreur avisée, le journalisme gît détruit de discours asphyxiants ainsi qu’il le dépeint avec force dans l’envoi de son ouvrage – quand il en vient à évoquer que, désormais, il se trouve « face au journal comme devant un paysage dévasté », un monde journalistique aujourd’hui comparable, dit-il encore, « à un champ de ruines », où chaque article est comme un désastre consumé de paroles », Diacritik, 16/1/2017 au sujet de son livre Bâtonnage.
« En 2013, Pierre Jourde remarquait que « le camarade Bourmov, commissaire politique aux affaires culturelles dans Libé » partageait le monde des idées entre deux catégories : les progressistes et les réacs. Trois ans ont passé et il semblerait que la maladie ait gagné du terrain, l’ex-journaliste des Inrocks ne catégorise plus le monde qu’entre progressistes et fascistes », Philitt, 12/01/2017.
« Pour Bourmeau, le journalisme n’est plus. Le journalisme ne (se) donne plus à lire. Il est l’incessant babillage et bruissement du nul et néant. Le journalisme se donne comme une harassante et puissante écholalie, cette tendance proprement spontanée sinon automatique à répéter à l’envi les mots prononcés par autrui, en un discours de discours », ibid.
« L’un des journalistes les plus pourris de Paris », Alain Zannini, dit Marc-Edouard Nabe, sur le site alainzannini.com
« Je m’étais promis, ici même, de ne jamais lire un article de Bourmeau », Patrick Besson, Le Point, 2 mai 2013.
« Sylvain Bourmeau, dans Libération du 22 avril, traite de racistes et de sexistes les opposants au mariage pour tous. N’est-ce pas exagéré ? Il a oublié antisémites, on se demande pourquoi », ibid.
« Le camarade Bourmov, commissaire politique aux affaires culturelles dans Libé », Pierre Jourde, blog Confitures de culture, 24 mai 2013.
« Jusqu’à sa mort, en 2002, Bourdieu ne mettra jamais les pieds dans son studio, « aller chez Bourmeau » devenant même dans sa bouche la signature d’une corruption intellectuelle. Le sociologue, mais aussi les grévistes de Radio France, ont un petit nom pour Sylvain : « le jaune ». Philippe Corcuff, devenu son maître à penser, survole pour lui les livres assez inoffensifs pour être léchés à l’antenne. Tout écrivain haïssant la critique radicale des médias trouve table ouverte chez Sylvain. Un client régulier, Edwy Plenel, aurait appelé l’émission « ma cantine : on est toujours bien servi ». Le roi du téléachat sait rendre la pareille : au printemps 2004, la pétition bourmiste – et modeste puisqu’il s’agissait de défendre « l’Intelligence »… – fut relayée à la « une » du Monde plusieurs jours de suite. Intelligentes, les fréquentations de Sylvain sont également utilitaires : rubrique « copinages » de Charlie hebdo, Jacques Julliard et Justine Lévy (Mademoiselle BHL), à qui il vient, quelle audace, de décerner un prix. Une récompense en appelant une autre – Sylvain, tu aimes le jaune ? –, viens donc Bourmeau chercher ta laisse d’or », PLPL, 10/2004.
« Enfin, je garde en mémoire que vous aviez, entre la poire et le fromage, qualifié S.B. de “parfait crétin” et juré sur ce que vous aviez de plus cher que vous ne travailleriez “jamais” avec lui », lettre d’Eric Naulleau à Josyane Savigneau du 24 janvier 2002, publiée dans Eric Naulleau, Petit déjeuner chez Tyrannie, La fosse aux ours, 2003 (réédition Le Livre de poche 2004).
« La bourmelle n’est pas le féminin d’un inexistant bourmeau ; c’est le mot que nous employions, enfants, à Beyrouth, mon frère et moi, pour désigner la morve. Écrire, c’est se débarrasser de la bourmelle, trouver le souffle pur, un rythme souverain de respiration», Richard Millet, L’Opprobre, 2008 (p.145).
Crédit photo : Twitter@bourmeau