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Sylvain Bourmeau

18 décembre 2022

Temps de lecture : 16 minutes
Accueil | Portraits | Sylvain Bourmeau
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Sylvain Bourmeau

Temps de lecture : 16 minutes

Alias camarade Bourmov ou « ma cantine »

Sylvain Bourmeau est né en avril 1965 à Nantes. Il a été étudiant en sciences politiques, à l’IEP de Paris et à Paris I jusqu’en 1987 et affirme avoir découvert le journalisme lycéen avec les radios libres. Il a animé notamment, à 16 ans et aux côtés de quatre camarades, une radio locale au nom évocateur : Radio Londres. Il débute véritablement comme stagiaire à Libération en 1986, et au quotidien aujourd’hui disparu Le Matin de Paris. Il est diplômé de Sciences-Po Paris en 1987, obtient même une bourse de recherche à Oxford, collabore aux rédactions du Guardian et de The Independent, est attaché du Bureau du livre français à Londres, où il se constitue un épais carnet d’adresses dans le monde de l’édition. Il a également été chercheur en sociologie. Auteur d’une « Etude ethnographique des journalistes de Libération » dans le cadre de ses études à l’IEP de Paris, il conçut de son passage à la rédaction une observation critique de la coproduction Libération/SOS Racisme/Élysée durant les fameuses manifestations étudiantes de 1986.

Parcours professionnel

Après Libé, il passe aux Inrock­upt­ibles. De 1995 à 2007, il y est directeur-adjoint, et par­ticipe à chang­er le mag­a­zine de men­su­el en heb­do­madaire et à l’« ouvrir à d’autres hori­zons ». Il démis­sionne en 2008 pour par­ticiper au lance­ment du jour­nal en ligne Médi­a­part, d’Edwy Plenel, assur­ant vouloir « sauver le jour­nal­isme en France des attaques anti-intel­lectuelles. » Son pas­sage sur Médi­a­part est plutôt dis­cret et il retourne à Libéra­tion en 2011 où il devient directeur-adjoint et édi­to­ri­al­iste, en charge de la cul­ture et des idées. Il dirige à ce titre le sup­plé­ment Livres du jeu­di. Lors du vote de défi­ance des jour­nal­istes du quo­ti­di­en con­tre la direc­tion, il démis­sionne avec Nico­las Demor­and, le 13 mars 2014.

Il a par ailleurs cofondé en 1987 une revue de sci­ences poli­tiques, Poli­tix, avec l’aide notam­ment du futur édi­teur, jour­nal­iste et chercheur Guy Biren­baum, sous la houlette du directeur du départe­ment de Sci­ences poli­tiques de Paris I Pan­théon-Sor­bonne, Jacques Lagroye. La revue s’est imposée depuis comme l’une des références majeures en matière de soci­olo­gie poli­tique. Poli­tix se voulait le reflet des recherch­es des poli­to­logues de la généra­tion 1980 comme Bastien François, Guy Biren­baum, Luc Blondi­aux, Frédéric Saw­ic­ki ou encore Brigitte Gaïti.

À la radio, il est depuis 1999 pro­duc­teur de l’émission de sci­ences humaines et sociales « La suite dans les idées », sur France Cul­ture.

Il a aus­si col­laboré avec Guil­laume Durand à l’émission cul­turelle « Esprits libres » sur France 2 et à « N’ayons pas peur des mots », une émis­sion de débat ani­mée par Samuel Éti­enne sur la chaîne d’information en con­tinu I>Télé.

Représen­tant typ­ique de sa généra­tion, les années 1980, Bourmeau est spé­cial­isé autant dans les ques­tions cul­turelles, notam­ment lit­téraires et ciné­matographiques, que poli­tiques, par­ti­c­ulière­ment la ques­tion du racisme et de l’extrême droite. Mêlant générale­ment et allè­gre­ment les deux, il a par­ticipé à l’essor de la gauche post-mit­ter­ran­di­enne, dite « bobo », aus­si éloignée de la réal­ité du peu­ple que con­va­in­cue d’en représen­ter les aspi­ra­tions. Sous sa tutelle, a été dévelop­pé un tra­vail jour­nal­is­tique sur la poli­tique et les faits de société, jusqu’alors incon­nu dans un mag­a­zine cul­turel comme Les Inrocks. Ce par­ti pris de pos­ture rad­i­cale ne fut pas unanime­ment partagé au sein de la rédac­tion, notam­ment par l’un des fon­da­teurs, tou­jours en place, le cri­tique de ciné­ma Serge Kaganski.

Syl­vain Bourmeau aura con­tribué au suc­cès en lit­téra­ture d’écrivains « sul­fureux » comme Michel Houelle­becq, qui fera la Une des Inrocks à la paru­tion de cha­cun de ses romans, ou Chris­tine Angot. En retour, il aura été l’un des jour­nal­istes les plus agres­sifs vis-à-vis des écrivains Renaud Camus, Richard Mil­let ou Pierre Jourde, sus­pects à ses yeux de réac­tion voire de « fascisme ».

Lors de la crise qui sec­oue Libéra­tion en févri­er et mars 2014, sur fond de licen­ciements et de pres­sions des action­naires pour chang­er le quo­ti­di­en en « lieu cul­turel », Bourmeau, pour­tant fidèle lieu­tenant du directeur Nico­las Demor­and, restera selon de nom­breux témoignages, enfer­mé dans son bureau, par crainte des réac­tions des journalistes.

Depuis, mis à part son émis­sion sur France Cul­ture, il est sans emploi fixe dans le monde du journalisme.

Par décret du prési­dent de la République du 15 décem­bre 2014, il est nom­mé Pro­fesseur asso­cié à l’É­cole des hautes études en sci­ences sociales (EHESS) pour une péri­ode de 3 ans. Ses enseigne­ments sont « médias et sci­ences sociales » et « faire du jour­nal­isme avec les sci­ences sociales ».

En octo­bre 2017 il annonce qu’il lancera en jan­vi­er 2018 AOC, un micro-média payant numérique qui pro­posera chaque jour des arti­cles fouil­lés sur des sujets cul­turels ou socié­taux, à savoir une Analyse, une Opin­ion et une Cri­tique d’auteurs var­iés par jour, un grand entre­tien le same­di et une fic­tion le dimanche. AOC sera acces­si­ble sur abon­nement à 12 € par mois et se plac­era sur le créneau des micro-médias hauts de gammes, à l’équilibre avec 10.000 abon­nés – et des jour­nal­istes payés 500 € la pige, annonce-t-il à ses débuts.

Raphaël Bour­geois, égale­ment présen­ta­teur sur France Cul­ture, et Hélène Fromen, anci­enne du Monde puis de Medi­a­part, accom­pa­g­nent Syl­vain Bourmeau pour diriger AOC. AOC passe tout à fait inaperçu, sauf par un dossier à charge – qui s’en éton­nerait – pub­lié les 21 et 22 août 2018 con­tre Steve Bannon.

Il fait aus­si en 2018 une col­lec­tion « anti-télévi­sion » de 25 entre­tiens doc­u­men­taires avec « les intel­lectuels du XXIe siè­cle » qui passe… sur France 5. Par­mi ceux-ci, Matthieu Enard, mais aus­si Vir­ginie Despentes, Luc Boltan­s­ki, Pas­cal Quig­nard, Jean-Philippe Tou­s­saint, Patrick Chamoi­seau… ou encore Achille Mbe­m­be qui signe aus­si dans AOC.

En par­al­lèle de ses activ­ités édi­to­ri­ales, l’homme investit égale­ment les uni­ver­sités, français­es (pro­fesseur asso­cié de soci­olo­gie à l’EHESS, pro­fesseur invité aux Beaux-Arts de Paris sur la thé­ma­tique « Société ») et inter­na­tionales, (pro­fesseur invité aux uni­ver­sités de Neuchâ­tel, Saint-Gall et Reading).

Parcours militant

En 2013 il con­damne les man­i­fes­ta­tions con­tre le mariage homosexuel.

En 2018, avec AOC, il met la barre à gauche toute, pour « repenser la gauche » mais aus­si, comme il l’a annon­cé sur France Cul­ture le 20/10/2017, « com­bat­tre le Front Nation­al et Marine Le Pen ».

En 2021, on le retrou­ve par­mi les sig­nataires d’une tri­bune, pub­liée dans L’Obs, dénonçant la vis­ite du can­di­dat Éric Zem­mour en Arménie.

En 2022, il vient gar­nir les rangs du col­lec­tif Stop Bol­loré qui rassem­ble les sig­nataires d’un appel poussé par divers­es organ­i­sa­tions syn­di­cales et per­son­nal­ités médi­a­tiques. Dans leur appel, ce col­lec­tif dénonce une « entre­prise visant à utilis­er le pou­voir économique, pour asservir l’information, en vue d’acquérir le pou­voir poli­tique et d’instaurer une hégé­monie lib­er­ti­cide et anti­dé­moc­ra­tique ». Ce même col­lec­tif tient une réu­nion publique le 18 mars 2022 dans le 11e arrondisse­ment de Paris. Par­mi les sig­nataires, on retrou­ve autant de dinosaures (Edwy Plenel, Daniel Schnei­der­mann) que de jeunes pouss­es (Taha Bouhafs).

Publications

  • Syl­vain Bourmeau a col­laboré comme auteur au livre col­lec­tif et illus­tré La main et le regard, Livre/Louvre, sous la direc­tion de Jean-Philippe Tou­s­saint (Lou­vre Éditions/Le Pas­sage, mars 2012).
  • Bâton­nage, Stock, 2017

Collaborations

En tant que directeur d’AOC Média, il s’associe à la fon­da­tion Pern­od Ricard pour pro­duire des pod­casts cul­turels où il s’invite dans la bib­lio­thèque de ses invités, majori­taire­ment des artistes bien assis dans le camp du bien (Maylis de Keran­gal, Marie Dar­rieusecq, Aïs­sa Maiga).

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné

Sa nébuleuse

  • Guy Biren­baum, édi­teur, jour­nal­iste et enseignant-chercheur. Ils ont fait leurs études de sci­ences poli­tiques ensem­ble à Paris I, sous la direc­tion de Jacques Lagroye, et fondé Poli­tix.
  • Nico­las Demor­and, jour­nal­iste : Demor­and et Bourmeau se con­nais­sent depuis le début des années 2000 par le biais de France Cul­ture. Demor­and fut en effet chroniqueur dans l’émission « La suite dans les idées » que pro­duit depuis 1999 et ani­me encore Syl­vain Bourmeau chaque samedi.
  • Julie Clar­i­ni, co-créa­trice de « La Suite ».
  • Nel­ly Kaprièlan, jour­nal­iste : ils ont dirigé tous les deux pen­dant quinze ans les pages cul­turelles des Inrocks, notam­ment les cri­tiques littéraires.
  • Au sein d’AOC, Raphaël Bour­geois, Cécile Moskovitz, Hélène Fromen.

Il a dit

« Exclusif. Michel Houelle­becq fera paraître Plate forme, son troisième roman, le 3 sep­tem­bre aux édi­tions Flam­mar­i­on. D’une taille com­pa­ra­ble aux Par­tic­ules élé­men­taires paru à la ren­trée 1998, ce roman a été écrit au cours des deux dernières années en divers endroits du monde : Cuba, Irlande, Thaï­lande et France », Les Inrocks, 16 mai 2001.

« Cela fait ain­si presque quinze ans que les intel­lectuels cri­tiques (l’expression devrait être pléonas­mique tant ils sont les seuls à légitime­ment pré­ten­dre à ce sub­stan­tif) sont sor­tis de leur silence. Ils ont noué des rela­tions solides avec des frac­tions de la société civile, du monde asso­ci­atif, de tout l’univers qui tra­di­tion­nelle­ment entoure le Par­ti social­iste et le nour­rit, la gauche au sens large, ce milieu ambiant dans lequel le Par­ti social­iste a évolué dans les années 1970 et qui lui per­mis d’accéder au pou­voir en 1981, ce milieu d’origine avec lequel il a rompu à mesure que ses élus se sont pro­fes­sion­nal­isés, nota­bil­isés. Dif­férents épisodes témoignent du retour des intel­lectuels : de la péti­tion con­tre l’anti-intellectualisme de la droite (et de la gauche) en 2004, à l’Appel des appels l’an dernier qui fédérait une nou­velle fois toutes ces pro­fes­sions intel­lectuelles. Pour­tant le Par­ti social­iste ne voit rien. Ne com­prend rien. Et le fos­sé ne cesse de se creuser », Intel­lectuels, « experts » et poli­tiques, his­toire de vies par­al­lèles, Médi­a­part, 1er août 2009.

« Pour moi, c’est d’abord l’œuvre de Bour­dieu qui compte, qui légitime l’engagement et les inter­ven­tions. De ce point de vue, l’une des choses dont je suis sans doute le plus fier, c’est d’avoir fait la cou­ver­ture des Inrocks à l’occasion des Médi­ta­tions Pas­cali­ennes et pas de son livre sur la télévi­sion. Une cou­ver­ture qui inter­ve­nait quelques semaines après une autre sur laque­lle son nom appa­rais­sait en grand aux côtés de celui d’Arnaud Desplechin, une cou­ver­ture impor­tante pour Les Inrocks, la pre­mière vrai­ment engagée puisqu’elle pre­nait qua­si­ment la forme d’une affiche prô­nant la désobéis­sance civile à pro­pos des sans-papiers », Mou­ve­ments, 2009.

« Avec L’op­pro­bre, le laborieux taxi­der­miste de la langue Richard Mil­let a remis ça. En pire », Médi­a­part, 9 avril 2008.

« Richard Mil­let a pub­lié voilà peu chez Gal­li­mard un livre dégueu­lasse­ment raciste », Médi­a­part, 31 mars 2010

« Qu’on me com­prenne bien : ce ne sont pas MM. Camus, Nabe ou Mil­let qui ont ren­du pos­si­ble le fait que Nico­las Sarkozy rende à son tour pos­si­bles les déra­pages racistes de ses sbires. Ce sont tous ceux qui ont lais­sé ces trois piètres écrivains profér­er ce genre de con­ner­ies. Pire : qui les ont pub­lié ou encen­sé. Comme si la lit­téra­ture raciste con­sti­tu­ait un élé­ment cen­tral de notre iden­tité nationale lit­téraire », idem.

« Des zones de grand désert cul­turel, où seule la plus vile télévi­sion ren­voie en con­tinu l’image fan­tas­ma­tique d’un pays men­acé par ce que l’auteur de l’abject et pré­moni­toire Cam­pagne de France, le plumi­tif Renaud Camus, nomme “le Grand Rem­place­ment” », Libéra­tion, 28–29 avril 2012.

« C’est un texte sidérant. Une expéri­ence de lec­ture extra­or­di­naire et dénuée, jusqu’au moment de refer­mer le bref vol­ume, du moin­dre plaisir. Alors s’impose la cer­ti­tude d’avoir lu un livre immense. Chris­tine Angot n’a rien ressen­ti en l’écrivant. Ce n’est qu’une fois le tra­vail achevé, cet été, qu’elle s’était sen­tie mal », à pro­pos du roman Une semaine de vacances de Chris­tine Angot, Libéra­tion, 3 sep­tem­bre 2012.

« Bâton­nage est né d’un geste d’agacement. Un jour de sep­tem­bre 2015, un matin. Je lisais Libé, un cray­on en main – je lis sou­vent un cray­on en main. Et, de rage, je me suis mis à bif­fer un arti­cle. Non pas de rage con­tre cet arti­cle. De rage con­tre ce qu’était en train de devenir ce jour­nal », Dia­critik, 3 mai 2017.

« Et là, à la ren­trée 2015, alors que je m’étais remis depuis un moment à lire les jour­naux sur écran, des exem­plaires de Libé ont com­mencé d’être gra­tu­ite­ment mis à dis­po­si­tion à l’entrée de l’École des Hautes Études en Sci­ences Sociales où je tra­vaille. Ce jour là donc, je reli­sais Libéra­tion en papi­er pour la pre­mière fois depuis mon départ de la rue Béranger. Et ça m’a sauté aux yeux. Une ter­ri­ble impres­sion de déjà lu dans ces pages de brèves. L’effet ter­ri­ble de ce qu’on appelle, dans le jar­gon de la stratégie médi­a­tique, le « web first » : pub­li­er d’abord en ligne puis recy­cler dans le jour­nal. C’est cette impres­sion d’avoir déjà lu la veille sur Twit­ter le jour­nal du jour qui a pro­duit mon geste d’humeur », ibid.

« Il est devenu banal et néan­moins vrai de remar­quer com­bi­en le monde s’est aplati du fait de ces tech­nolo­gies dont l’un de effets les plus remar­quables con­siste en un savant arase­ment des sail­lances. La hiérar­chie de l’information, pierre angu­laire du jour­nal­isme de qual­ité, en a pris pour son grade, le niv­elle­ment est général », ibid.

« On veut remet­tre un peu de ver­ti­cal­ité dans l’e­space pub­lic, à un moment où tout est nivelé, où toutes les infor­ma­tions ont ten­dance à se val­oir. La con­signe pour chaque auteur sera de pro­duire un texte qui va faire référence, qu’on aura envie de partager, avec lequel on n’est pas for­cé­ment d’ac­cord. Le but est de faire écrire les bonnes per­son­nes dans les 48 heures qui suiv­ent une actu­al­ité », au sujet de son média AOC, CBNews 16 octo­bre 2017.

« La pensée gloubi­boul­ga de Jean-Claude Michéa se car­actérise d’abord par un con­fu­sion­nisme typ­ique de l’extrême-droite », Twit­ter, 11/01/2017.

« AOC revendique son côté intel­lectuel, et assume sa ver­ti­cal­ité, à une époque où toutes les infor­ma­tions ont ten­dance à se val­oir. Par exem­ple, il n’y aura pas de com­men­taires sous les arti­cles », Grazia, 14 jan­vi­er 2018.

« Il n’y aura que du texte, pré­cisé­ment parce que ce sera un jour­nal d’au­teurs : le site sera entière­ment typographié, et nous l’avons conçu comme un jour­nal imprimable — les lecteurs qui préfèrent le papi­er à l’écran pour­ront avoir en main quelque chose qui ressem­ble aux épreuves d’un livre », ibid.

« Nous voulons un jour­nal plu­ral­iste. Libéral au sens poli­tique du terme, c’est-à-dire ne faisant aucun com­pro­mis sur les ques­tions des droits de l’homme et des lib­ertés publiques mais qui puisse, sur les ques­tions économiques et sociales, être un lieu de débat », ibid.

« Il est urgent que la France, qui a récem­ment restreint con­sid­érable­ment les con­di­tions daccès à lenseigne­ment supérieur des étudiant•e•s étranger•es accueille digne­ment celles et ceux qui étu­di­aient en Ukraine », Twit­ter, 19/04/2022.

Ils ont dit de lui

« Reste que la con­cur­rence d’AOC s’annonce frontale et sans con­ces­sion avec la mul­ti­pli­ca­tion des tri­bunes et la sous-trai­tance des débats aux uni­ver­si­taires, chercheurs et intel­lectuels. Ces inter­ven­tions dila­tent désor­mais les pages des jour­naux en crise et aug­mentent gra­tu­ite­ment le traf­ic de leurs sites. Sans oubli­er l’offre océanique des opin­ions-self­ies, et des blogs de qual­ité qui débor­dent de toutes parts », au sujet d’AOC et de Bourmeau, Les Influ­ences, 22/10/2017

« Depuis des années Syl­vain Bourmeau se posi­tionne à l’intersection des médias (Les Inrock­upt­ibles, les débuts de Medi­a­part, la très douloureuse expéri­ence de Libéra­tion mais un rond de servi­ette en or à France Cul­ture en tant que pro­duc­teur ), de la recherche (pro­fesseur asso­cié à l’Ehess, pro­posant des sémi­naires sur les médias ) et de l’édition (Fayard). Il était temps de pass­er à la logique arbi­trale d’un média à soi », ibid.

« Syl­vain Bourmeau ouvre son écri­t­ure à l’horizon d’un sem­blable tableau cat­a­strophique, celui par lequel, selon lui et à son hor­reur avisée, le jour­nal­isme gît détru­it de dis­cours asphyxi­ants ain­si qu’il le dépeint avec force dans l’envoi de son ouvrage – quand il en vient à évo­quer que, désor­mais, il se trou­ve « face au jour­nal comme devant un paysage dévasté », un monde jour­nal­is­tique aujourd’hui com­pa­ra­ble, dit-il encore, « à un champ de ruines », où chaque arti­cle est comme un désas­tre con­sumé de paroles », Dia­critik, 16/1/2017 au sujet de son livre Bâton­nage.

« En 2013, Pierre Jourde remar­quait que « le cama­rade Bour­mov, com­mis­saire poli­tique aux affaires cul­turelles dans Libé » partageait le monde des idées entre deux caté­gories : les pro­gres­sistes et les réacs. Trois ans ont passé et il sem­blerait que la mal­adie ait gag­né du ter­rain, lex-jour­nal­iste des Inrocks ne caté­gorise plus le monde quentre pro­gres­sistes et fas­cistes », Philitt, 12/01/2017.

« Pour Bourmeau, le jour­nal­isme n’est plus. Le jour­nal­isme ne (se) donne plus à lire. Il est l’incessant babil­lage et bruisse­ment du nul et néant. Le jour­nal­isme se donne comme une haras­sante et puis­sante écholalie, cette ten­dance pro­pre­ment spon­tanée sinon automa­tique à répéter à l’envi les mots pronon­cés par autrui, en un dis­cours de dis­cours », ibid.

« L’un des jour­nal­istes les plus pour­ris de Paris », Alain Zan­ni­ni, dit Marc-Edouard Nabe, sur le site alainzannini.com

« Je m’é­tais promis, ici même, de ne jamais lire un arti­cle de Bourmeau », Patrick Besson, Le Point, 2 mai 2013.

« Syl­vain Bourmeau, dans Libéra­tion du 22 avril, traite de racistes et de sex­istes les opposants au mariage pour tous. N’est-ce pas exagéré ? Il a oublié anti­sémites, on se demande pourquoi », ibid.

« Le cama­rade Bour­mov, com­mis­saire poli­tique aux affaires cul­turelles dans Libé », Pierre Jourde, blog Con­fi­tures de cul­ture, 24 mai 2013.

« Jusqu’à sa mort, en 2002, Bour­dieu ne met­tra jamais les pieds dans son stu­dio, « aller chez Bourmeau » devenant même dans sa bouche la sig­na­ture dune cor­rup­tion intel­lectuelle. Le soci­o­logue, mais aus­si les grévistes de Radio France, ont un petit nom pour Syl­vain : « le jaune ». Philippe Cor­cuff, devenu son maître à penser, sur­v­ole pour lui les livres assez inof­fen­sifs pour être léchés à lantenne. Tout écrivain haïssant la cri­tique rad­i­cale des médias trou­ve table ouverte chez Syl­vain. Un client réguli­er, Edwy Plenel, aurait appelé l’émission « ma can­tine : on est tou­jours bien servi ». Le roi du téléachat sait ren­dre la pareille : au print­emps 2004, la péti­tion bour­miste – et mod­este puisquil sagis­sait de défendre « lIntel­li­gence »… – fut relayée à la « une » du Monde plusieurs jours de suite. Intel­li­gentes, les fréquen­ta­tions de Syl­vain sont égale­ment util­i­taires : rubrique « copinages » de Char­lie heb­do, Jacques Jul­liard et Jus­tine Lévy (Made­moi­selle BHL), à qui il vient, quelle audace, de décern­er un prix. Une récom­pense en appelant une autre – Syl­vain, tu aimes le jaune ? –, viens donc Bourmeau chercher ta laisse dor », PLPL, 10/2004.

« Enfin, je garde en mémoire que vous aviez, entre la poire et le fro­mage, qual­i­fié S.B. de “par­fait crétin” et juré sur ce que vous aviez de plus cher que vous ne tra­vail­leriez “jamais” avec lui », let­tre d’Eric Naul­leau à Josyane Sav­i­gneau du 24 jan­vi­er 2002, pub­liée dans Eric Naul­leau, Petit déje­uner chez Tyran­nie, La fos­se aux ours, 2003 (réédi­tion Le Livre de poche 2004).

« La bourmelle n’est pas le féminin d’un inex­is­tant bourmeau ; c’est le mot que nous employions, enfants, à Bey­routh, mon frère et moi, pour désign­er la morve. Écrire, c’est se débar­rass­er de la bourmelle, trou­ver le souf­fle pur, un rythme sou­verain de res­pi­ra­tion», Richard Mil­let, L’Op­pro­bre, 2008 (p.145).

Crédit pho­to : Twitter@bourmeau

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