« Je suis Charlie » mais ami des policiers comme des black blocs
« Je ne leur ai jamais caché non plus que je voyais des flics de la DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur, ndlr) régulièrement », « Enquête sur l’ultragauche “tapie dans l’ombre”, mode d’emploi », blogs.rue89.nouvelobs.com, 15/11/2010
Thierry Vincent incarne à merveille le soixante-huitard, une espèce pourtant en voie d’extinction dans la société, mais encore largement représentée chez les journalistes. Représentant parfait de « l’esprit Charlie », militant anti-Front national revendiqué (voir § Publications) dans le sillage de Guy Konopnicki, il n’hésite pas à se mettre en scène dans ses reportages, optant pour un traitement manichéen de l’information. Pour Thierry Vincent, les « méchants » sont forcément de droite et les « gentils » de gauche. Son libertarisme a toutefois des limites puisque la police, et particulièrement les services de renseignement, qui lui permettent de réaliser ses reportages, trouvent une utilité à ses yeux… Cette collaboration étroite entre Thierry Vincent et des membres du ministère de l’Intérieur s’avère profitable pour les deux parties : d’un côté, le journaliste de l’émission « Spécial investigation » de Canal a accès à des éléments inédits d’enquêtes, de l’autre, l’État a la possibilité d’orienter sans se mouiller l’opinion publique sur certains sujets ou de créer un rideau de fumée sur des histoires gênantes. Sa sympathie pour les black blocs ne semble pas être une contradiction absolue ni sa fréquentation du rappeur converti à l’Islam Nick Conrad, auteur de la chanson « Pendez les blancs ».
Parcours professionnel
Après sa scolarité au lycée Hoche de Versailles, il fait un crochet par l’ESSEC Business School (1985–1987) avant de s’orienter vers le journalisme en ressortant diplômé du CFJ en 1991. Il a travaillé pour Le Nouvel Observateur, puis pour RFI. Il a travaillé pendant 12 ans pour l’émission de Canal+, « Spécial Investigation », puis Envoyé Spécial sur France Télévisions (en 2017). Il écrit régulièrement pour L’Obs, Marianne, Blast, Off Investigation et la chronique d’Amnesty International.
Collaborations
Non renseigné.
Parcours militant
Non renseigné.
Ce qu’il gagne
Non renseigné.
Publications
Livre
- Filières Noires (Ed. Denoël, 1996) : Ce livre à charge contre le Front national du militant anti-FN Guy Konopnicki (voir § Sa nébuleuse) a été écrit avec la collaboration de Thierry Vincent. Celui-ci a « rencontré de nombreux membres et responsables du FN ainsi que des dissidents et transfuges. » Selon l’auteur, le but de cet ouvrage est de « dire et révéler quelques vérités sur ce parti différent de tous les autres, sur cette entreprise redoutable qui mine notre démocratie et menace la liberté des Français. » Outre Thierry Vincent, Guy Konopnicki a été aidé par le Centre Simon-Wiesenthal et particulièrement par Marc Knobel.
« N’hésitant pas à tremper sa plume dans l’encre des pamphlétaires » comme le note Le Monde (14/06/1996), ce livre a valu à Guy Konopnicki plusieurs déboires judiciaires. En effet, le tribunal de grande instance de Paris l’a condamné, ainsi que les éditions Denoël, à 25 000 Francs (3300 euros) d’amende en 1997, plus la publication d’un communiqué judiciaire dans deux journaux au choix des parties civiles, pour diffamation envers Jean-Marie Le Pen et le Front national en raison de plusieurs passages du livre. L’auteur avait déjà été condamné pour diffamation envers Thierry Bouzard, conseiller municipal FN, Mme Cendrine Le Chevallier, maire-adjoint de Toulon (suppression d’un passage du livre, provision de 10 000 Francs de dommages-intérêts) et André Figuéras, résistant et historien. - Dans la tête des Black Blocs, entre vérités et idées reçues (Ed de l’Observatoire, 2022).
Documentaires
- « Bienvenue à Vitrolles » (co-production : La Sept Arte, Nomad Films, Les films du lendemain) de Guy Konopnicki, Thierry Vincent, Thierry-Vincent de Lestrade, Bernard Henri-Lévy. Ce documentaire de Guy Konopnicki « a été réalisé avec Thierry Vincent dans le cadre d’une commande faite par la chaîne Arte en 1997 (…) avec pour objectif de présenter la politique locale FN à Vitrolles et d’y apporter un regard critique. » (lien). Le documentariste Thierry-Vincent de Lestrade et le philosophe Bernard Henri-Lévy y ont également participé. Le documentaire débute par cette tirade de BHL sur « l’éternelle histoire de ces braves gens qui, sans chemises brunes, ni croix gammées, ont toujours formé les rangs de notre fascisme national, fascisme que sa banalité même rend peut être encore plus inquiétant. ». Le but de « Bienvenue à Vitrolles » est de donner la parole aux militants du FN, présentés par Libération comme des « “Français moyens”, très moyens même (…) un rien franchouillards, un tantinet “beaufs”.»
- « Choses vues à Vitrolles » (co-production : Les Films du lendemain, ARTE France) d’Isabelle Balducchi, Thierry-Vincent de Lestrade, Guy Konopnicki, Isabelle Konopnicki, Thierry Vincent : « Ce film suit les élections de 1998 à Vitrolles entre les manifestations publiques et la vie de militants du Front national. »
Actuellement, Thierry Vincent produit principalement des reportages pour la chaîne Canal, pour les émissions « Spécial Investigation » et « 90 minutes » (Paul Moreira et Luc Hermann) dans le passé. Voici une liste non-exhaustive de ses reportages diffusés pour diverses chaines :
- « Les partis sans couleur » : « Un simple descriptif d’une situation mainte et mainte fois relatée, notamment dans ces colonnes : les partis politiques n’aiment ni les Noirs, ni les Arabes et encore moins les Asiatiques. Pas assez rentables électoralement, trop difficilement contrôlables, suspects de réflexes communautaires alors qu’on les veut simplement partisans. » (lien).
- « Violences d’extrême droite : le retour » (voir nébuleuse)
- « Grèce : Le funeste tableau d’un pays au bord de l’implosion » (C+)
- « Tarnac : enquête sur l’ultragauche » (C+)
- « La Face cachée du président Barroso » (C+)
- « Buffalo grill, les circuits de la viande interdite » (C+)
- « L’argent des syndicats » (C+)
- « Coluche président : un candidat à abattre » : « C’est en cherchant dans les milieux policiers que nous sommes remontés jusqu’aux hommes et aux pratiques exercées par ces hommes pour intimider Coluche, explique Thierry Vincent. J’ai rencontré cinq fois notre témoin-clé avant qu’il accepte de dévoiler la vérité. Il a finalement parlé sous couvert d’anonymat. Vingt ans après, il était effrayé d’éventuelles conséquences s’il était démasqué. », « Quand le candidat Coluche faisait peur » (Le Parisien, 03/04/2001).
Thierry Vincent frappé par les CRS (2010)
En octobre 2010, venu manifester contre la réforme des retraites à l’appel des partis de gauche et des syndicats, Thierry Vincent se retrouve place de la Bastille à Paris alors que des heurts opposent des manifestants et les forces de l’ordre. Durant une charge de CRS, il est frappé par un des policiers. La scène est filmée par Hugo Hayat, de l’agence Moas Press et diffusée sur Dailymotion. Selon Thierry Vincent : « Cette scène s’est passée mardi vers 20 heures à Bastille. J’étais allé manifester en tant que simple citoyen. Puis on s’est retrouvé avec des amis. D’un coup, j’ai vu qu’il y avait des échauffourées de l’autre côté, alors j’ai sorti ma carte de presse. On m’a laissé passer derrière, mais c’est lorsque j’ai voulu repartir que cela s’est compliqué. (…) J’ai un peu mal au genou, mais c’est plus de la violence psychologique. J’ai été choqué. Pour tout vous dire, j’ai mal dormi cette nuit. »
Alain Soral et l’affaire Binti (2014)
En novembre 2014, le jeune mannequin d’origine camerounaise, Binti, envoie plusieurs courriels intitulés « Testament » à Alain Soral, Jo Dalton et Thierry Vincent. Cette jeune femme avait noué une idylle virtuelle avec le président d’Égalité et Réconciliation avant leur séparation. Rapidement, plusieurs textos insultants d’Alain Soral adressés à Binti sont diffusés sur Internet. De même qu’une photo de lui, nu, qu’il aurait également adressée à la top-model.
Thierry Vincent à nouveau frappé par les CRS (2016)
Ce CRS ne devait pas connaître les liens privilégiés de Thierry Vincent avec la DCRI. En effet le 26 mai 2016 il est violemment chargé par un CRS lors d’une charge, en marge d’une manifestation contre la Loi Travail. Il relate pour Streetpress (04/04/2017) : « Alors que la manif se disperse, Thierry braque sa caméra sur une ligne de CRS. « L’un d’eux pointait son LBD sur la foule pacifique. Je le cadre, j’étais à 10 mètres de lui ». Le journaliste suit les déplacements des forces de l’ordre, ce qui ne plait pas franchement aux hommes en bleu : « Le policier me dit “Casse-toi, je vais t’allumer”. On l’entend sur la vidéo. » Les CRS se préparent à l’action. Thierry rejoint alors des confrères regroupés sur le côté de la rue. Bras levé, il signale sa profession. Pas de quoi émouvoir les CRS qui déclenchent la charge. L’un d’eux le percute violemment avec son bouclier. « C’était délibéré ! » Thierry tombe au sol, son crane percute le bitume. Il perd connaissance et est transporté à l’hôpital le plus proche pour une batterie d’examens. Il s’en sort avec une jolie entaille sur le crâne qui lui vaudra 7 points de suture ».
Pris à partie par des militants d’extrême gauche lors du procès de la voiture incendiée (septembre 2017)
En septembre 2017, il est pris à partie lors du procès de deux militants d’extrême-gauche qui ont incendié une voiture de police quai Valmy à Paris le 18 mai 2016. Il a aussi été pris à partie lors d’une manifestation le 21 septembre 2017. Buzzfeed et Arrêts sur Images reviennent sur les faits : « d’après le site Buzzfeed, le journaliste Thierry Vincent a été “hué et insulté à la sortie du palais de justice” de Paris la semaine dernière, en marge du procès sur l’incendie d’une voiture de police quai de Valmy. Il aurait également été “violemment frappé au visage” lors de la manifestation du 21 septembre dernier. Buzzfeed, citant le journaliste, évoque “un coup de poing au visage”. Vincent raconte à @asi avoir été reconnu, puis pris à partie par quelques manifestants du cortège de tête, pendant que d’autres s’interposaient ».
Selon Arrêt sur Images, « les reproches contre Thierry Vincent ne datent semble-t-il pas d’hier » et renvoient à des règlements de comptes au sein de l’ultra-gauche : « en mars 2017, après la diffusion d’un reportage d’Envoyé Spécial réalisé par Thierry Vincent sur les “casseurs”, un texte publié sur le site Paris-Luttes.info et repris sur plusieurs sites d’extrême gauche s’en prenait à Vincent et à sa “connivence” avec des mouvements comme le collectif antifasciste et anticapitaliste MILI (Mouvement d’Inter Luttes Indépendant), plus ouverts à la discussion avec les journalistes — ce que Paris-Luttes.info reproche dans son texte, anonyme. “Nombreux sont celles et ceux qui savent que cette même connivence a permis que les images de Thierry Vincent se retrouvent dans le dossier d’instruction de l’affaire du 18 mai [l’incendie du quai de Valmy, ndlr]”, peut-on y lire. Le texte accusait le journaliste de “participe[r] de l’immense farce médiatique consistant à renforcer encore un peu plus le discours policier” ».
Quitte le plateau de CNEWS furibard
Invité sur le plateau de l’émission « Punchline » présentée par Laurence Ferrari sur CNews, il est convié pour parler des Black Bloc qui sont en première ligne du mouvement de contestation contre la réforme des retraites. Minoritaire sur le plateau en tant qu’invité de gauche, il perd ses nerfs dès lors que Geoffroy Lejeune, son convive de studio, affirme que les membres des Black Blocks sont des « assassins en puissance » en rappelant le cas d’un policier grièvement brûlé par un cocktail Molotov. Animé par une intense colère trahissant une certaine tendresse pour ces activistes, il se lève, gesticule et fulmine contre Geoffroy Lejeune : « Vous utilisez une émotion légitime et un drame personnel. C’est typique de l’extrême-droite ! ». Contestant vivement l’accusation d’« assassin », il s’écrire : « un assassin, ça prémédite ! ». Pourtant, Esteban Morillo, l’homme ayant asséné un coup de poing fatal à Clément Méric, n’a jamais eu droit à autant de prévenance de la part d’un membre du clergé médiatique. Peu convaincant, Thierry Vincent finit par sortir du plateau, les nerfs à vif.
Un mois auparavant, il était reçu sur le plateau de « C à Vous » sans que sa colère n’éclate. Le lecteur comprendra aisément pourquoi.
Collaborations
Non renseigné
Il l’a dit
Thierry Vincent s’exprime rarement dans les médias. Il a néanmoins expliqué son parti pris en faveur de la mouvance de l’ultra-gauche, qui a défrayé la chronique judiciaire en 2008. Certains membres du groupe de Tarnac, dont leur leader, Julien Coupat, avaient été arrêtés de manière spectaculaire (en présence de la presse) et incarcérés plusieurs mois. Ils ont été accusés d’avoir saboté des lignes TGV (plus d’informations).
« L’extrême gauche s’en prend aux biens, l’extrême droite aux personnes », Le Monde, 24/11/2014.
« Pour être au cœur de ces affrontements, je me suis équipé comme ces militants radicaux […] Pour me faire accepter plus facilement, j’ai filmé seul avec une petite caméra. Après plusieurs mois de manifestations et de prise de contact, les militants radicaux ont fini par me laisser filmer des images au plus près de l’action », Nous sommes tous des casseurs, Envoyé Spécial, France 2, 15/03/2017.
« Pendant la loi travail, on avait l’impression d’être considérés par la police comme des belligérants », Streetpress, 04/04/2017, op. cit.
Affaire Tarnac
« Je ne leur ai jamais promis quoi que ce soit. Jamais dit que j’allais faire un plaidoyer pour leur cause. D’ailleurs, je ne juge pas l’instruction : je ne sais pas s’ils sont coupables ou non. Je veux simplement dénoncer deux choses : une conception dangereuse de l’anti-terrorisme et la manipulation qui a eu lieu dans la présentation politico-médiatique de cette affaire », « Enquête sur l’ultragauche “tapie dans l’ombre”, mode d’emploi » (Rue89, 15/11/2010)
« Ça les a beaucoup surpris que je vienne sans caméra. C’est là que j’ai rencontré Benjamin Rosoux et Christophe Becker (deux des inculpés, ndlr). J’ai passé énormément de temps avec eux. Puis je suis revenu une deuxième fois pour tourner (…) On en a fait un faux portrait, de gens sectaires qui échafaudent des plans. Alors que quand on les rencontre, ils ont l’air de gendres idéaux. J’avais presque l’impression d’être un punk à côté d’eux. »
« Malgré la clarté de ses intentions, l’enquête ne s’est pas faite sans quelques remous en interne à Canal : “Ça grinçait un peu, parce que certains avaient peur qu’on fasse un truc trop favorable aux Tarnacois, et qu’on ait l’air cons si leur culpabilité était démontrée”. »
« Finalement, ça n’a pas été si dur que ça de les rencontrer. Il suffit de connaître leurs codes politiques. Alors que beaucoup de journalistes n’y connaissent rien. La plupart n’ont jamais vu un mec d’ultra-gauche de leur vie. »
« Vous êtes perçus comme des vandales en fait. Le discours médiatique, le récit médiatique et ce que retiennent les gens, ce n’est pas que vous êtes anticapitalistes, c’est que vous cassez tout. Du coup, ce n’est pas efficace. Votre message n’est pas entendu », s’adressant à un Black Bloc, Konbini, 23/09/2022.
Sa nébuleuse
La Direction générale de la Sécurité intérieure (DGSI) ex-DCRI (Direction centrale du renseignement intérieur)
Il ne s’en cache pas, Thierry Vincent a d’excellents contacts avec la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), le service de renseignement du ministère de l’Intérieur français, l’ex-DCRI. Comme il l’a reconnu lors d’un entretien en 2010, « je ne leur ai jamais caché non plus que je voyais des flics de la DCRI régulièrement. »
Thierry Vincent n’est bien sûr pas le seul, de nombreux journalistes jouissant de cette proximité avec les policiers de l’ombre qui leur permet d’obtenir des informations et des documents en exclusivité. Cette connivence est particulièrement visible dans son reportage « Violences d’extrême droite : le retour » diffusé en novembre 2014. En effet, Thierry Vincent disposait de nombreux éléments issus de l’enquête policière (listing d’appels téléphoniques d’un des protagonistes, retranscription de SMS, photographies, images d’une caméra de vidéosurveillance, adresses personnelles, etc.) dont la diffusion à l’antenne constituait une violation du secret de l’instruction judiciaire et de la présomption d’innocence.
En collaborant étroitement avec les services de police, Thierry Vincent se rend-il compte qu’il se fait le relais du ministère de l’Intérieur auprès de l’opinion publique ? La question reste entière.
Car les liens du journaliste avec les services de renseignement sont anciens. En 2001 déjà, son reportage sur Coluche était fondé sur les déclarations d’anciens membres des services de renseignement, tout comme celui sur l’argent des syndicats en 2003. Ces collaborations n’empêchent pas Thierry Vincent de se tromper lourdement, comme dans le reportage qu’il consacre à l’attentat antisémite de la rue des Rosiers en août 1982 et qui fit 6 morts et 22 blessés. Les auteurs de la tuerie n’ont été identifiés avec certitude qu’en 2011. Toutefois, dans le cadre de l’émission « Spécial investigation » diffusée en 2008 par Canal, Thierry Vincent, assisté de Philippe Cauzard (ex-officier de police spécialisé dans la lutte contre les activistes extrémistes aux Renseignements Généraux, ex-DCRI), démontre que les tueurs sont des néo-nazis allemands manipulés par la police politique communiste de l’Allemagne de l’Est (Stasi). Cette thèse n’était pas nouvelle, puisque Le Quotidien de Paris l’avait évoquée dès février 1983, et qu’elle avait été plusieurs fois reprise dans des enquêtes journalistiques, et ce malgré les démentis de la police. Des démentis passés sous silence dans le reportage de Thierry Vincent, mais que celui-ci ne pouvait ignorer, tout comme Philippe Cauzard.
En 2011, la justice française a annoncé avoir identifié les terroristes présumés, tous des Palestiniens, et en 2015, des mandats d’arrêt internationaux ont été lancés à l’encontre de Zouhair Mouhamad Hassan Khalid Al-Abassi, arrêté en Jordanie, Walid Abdulrahman Abou Zayed, 56 ans, qui vit en Norvège, et Mahmoud Khader Abed Adra, 59 ans (lien).
Une situation dont il a conscience ! Car dans un autre reportage, consacré cette fois-ci à l’ultra gauche, il souhaitait « dénoncer (…) la manipulation qui a eu lieu dans la présentation politico-médiatique de cette affaire », « Enquête sur l’ultragauche “tapie dans l’ombre”, mode d’emploi », blogs.rue89.nouvelobs.com/au-fond-a-gauche, 15/11/2010.
Guy Konopnicki
Thierry Vincent a participé à deux documentaires et à un livre avec cet ex-stalinien, écrivain, journaliste et ancien conseiller régional Verts d’Ile-de-France, ayant fait de la lutte contre le Front national son cheval de bataille. Selon Wikipédia, Guy Konopnicki a été militant communiste dans sa jeunesse, puis membre du Parti communiste français (PCF) de 1963 à 1978, membre du bureau national de l’Union des étudiants communistes (UEC) entre 1968 et 1972, et président de l’UNEF de 1971 à 1972.
Il commence sa carrière de journaliste à l’hebdomadaire culturel communiste France-Nouvelle puis anime l’association Travail et Culture, organisation culturelle liée à la CGT. Après sa rupture avec le PCF, en 1978, il collabore à Libération ainsi qu’au Matin de Paris et, de 1985 à 1992, au mensuel Globe. Il est, depuis 1999, chroniqueur au magazine Marianne. Il participe au « Panorama » de France Culture, à partir de 1980, jusqu’à la disparition de cette émission, en 1999. Toujours sur France Culture, il participe depuis sa création à l’émission « Des Papous dans la tête ».
Il est également scénariste et dialoguiste de cinéma (Rouge Baiser, de Véra Belmont, 1985).
De retour en politique en 1992, Guy Konopnicki a été conseiller régional d’Île-de-France, de 1992 à 1998, élu dans les Hauts-de-Seine sur la liste Génération écologie. Il est membre du Comité Laïcité République.
Il est par ailleurs l’auteur d’une dizaine d’essais politiques.
Quelques colloques où Guy Konopnicki est intervenu :
- 1988 : Invité au Colloque « Liberté pour les juifs d’U.R.S.S. » organisé par la loge Elie Bloch de Metz du B’naï B’rith (voir Mystères et secrets du B’naï B’rith d’Emmanuel Ratier). L’opération est parrainée par le sénateur-maire Jean-Marie Rausch, Laurent Fabius, Lionel Sroleru et deux députés de Moselle. Les autres intervenants sont Annie Kriegel, Alexandre Adler, Ralph Pinto, etc.
- 1997 : à Saintes, il participe à un débat organisé par SOS Racisme, et son président de l’époque, Fodé Sylla, sur le thème « Faut-il interdire le FN ? » (« Brahim Jlalji », Sud Ouest, 08/03/1997)
- 2000 : Il est l’invité d’une tenue blanche fermée de la loge Les Démocrates pour disserter sur l’antifascisme dans sa planche L’Arbre de Gœthe, France-Allemagne‑L’Autriche.
Nick Conrad
Il présente sur YouTube à un ami rabbin Nick Conrad, un rappeur converti à l’Islam, charmant auteur de la chanson « Pendez les blancs » dont nous donnons un extrait :
« Je rentre dans les crèches je tue des bébés blancs
Attrapez-les vite et pendez leurs parents
Écartelez-les pour passer le temps
Divertir les enfants noirs de tout âge, petits et grands
Fouettez-les fort faites-le franchement
Que ça pue la mort, que ça pisse le sang »
Ils ont dit
Attentat de la rue des Rosiers, la fausse piste de Thierry Vincent
« Depuis ses débuts, l’enquête sur l’attentat de la rue des Rosiers a en effet connu de nombreux errements (…) Dans un documentaire sorti en 2008, le journaliste Thierry Vincent avançait pour sa part que les auteurs de l’attentat auraient pu être des “néonazis” », « Trois suspects identifiés trente-trois ans après l’attentat de la rue des Rosiers », lemonde.fr, 04.03.2015.
« Thierry Vincent dresse un funeste tableau d’un pays désormais habitué aux images de guérilla urbaine. Aux gaz lacrymogènes répondent les cocktails Molotov. Aux exactions xénophobes répondent les démonstrations de force anarchistes. Comme en 1945. Les armes en moins. Pour combien de temps? », « Grèce : vers la guerre civile ? », Le Monde, 02/09/2013.
« Cela n’empêche pas Thierry Vincent, l’enquêteur maison, vieux gaucho déguisé en clochard (enfin, on espère pour lui que c’est une couverture, histoire d’infiltrer l’extrême gauche ou de marquer sa désapprobation avec les jeunes patriotes bien habillés), de se livrer à un exercice de retournement de haut vol. Nous ne le blâmerons pas : il semble ne pas saisir qui tire les ficelles, puisqu’il fait lui-même partie des marionnettes. Avec de tels naïfs, la manipulation devient un jeu d’enfant. Bienvenue dans le monde des antifas, ces petits soldats inconscients des banques », « Antifas : des flicaillons… même pas payés ! », egaliteetreconciliation.fr, 11/12/2014.
« Nous avions même adoubé son travail rigoureux de journaliste, lui qui avait arpenté tout Paris et sa banlieue, affublé d’une kippa, et qui avait montré avec une rigueur qu’on ne connaît plus chez les journalistes, que l’antisémitisme, c’était du flan. Oui mais voilà, pas très remerciant, le journaliste d’Envoyé spécial nous fait savoir que, pas du tout, il avait montré dans la suite de son reportage que l’antisémitisme en France connaissait une « recrudescence inquiétante ». Pire, il pense qu’Alain Soral est « partiellement responsable de la montée d’un antisémitisme banalisé » ! Il faut bien conserver son emploi », Égalité & Réconciliation, 14/01/2016.
« Thierry Vincent, journaliste pour France Télévision, s’incruste depuis un temps certain dans les lieux et rassemblements politiques pour mieux se faire accepter et construire paisiblement des reportages visant à amener au grand écran des analyses scabreuses sur les milieux anarchistes et autonomes », Paris Lutte Infos [média parisien de l’ultra-gauche], 23/03/2017.
« Il a bénéficié notamment de la connivence répétée de celles et ceux qui ont participé à construire l’imaginaire médiatique du cortège de tête et de ses représentations « insurrectionnalistes », comme en attestent les interviews données dans le reportage par des membres de l’AFA [min 20:00] et du MILI [min 24:30] », ibid.
« Comme d’autres journalistes prétendument indépendants ou sympathisants, Vincent et Laurent croient réhabiliter nos pratiques radicales, tout en servant sur un plateau au public de leurs reportages tous les arguments du discrédit », ibid.
« Arrêtons de fantasmer, lance le journaliste d’investigation. Il n’y a aucun lien entre LFI et les Black Blocs, je n’ai jamais vu un activiste du bloc membre de LFI. » Cette prise de position de Thierry Vincent dans les colonnes du Figaro vise à dédouaner la responsabilité de LFI dans les violences générées par l’ultra-gauche. Une position boussole pour celui qui, pendant l’enquête sur l’attentat antisémite de la rue des Rosiers, continuait d’accuser des « néonazis ». Cette volonté dé séparer Insoumis et Black Blocs intervient alors que des photos des députés Louis Boyard et Carlos Bilongo, présents dans les cortèges ultra-gauchistes de la Jeune Garde, fleurissent sur les réseaux sociaux », Boulevard Voltaire, 04/05/2023.
Photo : capture d’écran vidéo Streetpress