Tueur à gages contre « l’extrême droite »
Grâce à son réseau, Tristan Berteloot est devenu l’un des spécialistes de l’extrême-droite en France. Véritable tireur d’élite dans ses articles, il dégomme les importants, les insignifiants, les connus ou inconnus, les personnages de premier plan et ceux de troisième zone, d’une mouvance dont personne ne se réclame et dont l’étiquette collée par les journalistes sert de repoussoir politiquement et professionnellement. Ses objectifs sont simples : dénicher, traquer et puis jeter en pâture le moindre militant, sympathisant et même souvent des personnes qui n’ont rien à voir avec cette fameuse « extrême-droite. » Tristan Berteloot est là pour diaboliser afin que tous ceux qui finissent sous sa plume sentent le soufre et soient traités comme des parias.
L’autre activité de Tristan Berteloot est de participer et d’animer Humour de Droite, un média humoristique (site et réseaux sociaux) existant depuis 2009. Au milieu des vannes second degré sur les partis et personnalités allant des Républicains (ex-UMP) au Rassemblement national (ex-FN), les animateurs du compte X d’Humour de Droite peuvent se permettre de traiter de « fils de pute » les sénateurs Stéphane Ravier, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, la candidate du Rassemblement national Marine le Pen, ou les électeurs du FN/RN, le tout sans conséquences judiciaires.
Tristan Berteloot à Libération et Humour de Droite est du bon côté du manche, il peut diaboliser et insulter en toute impunité.
Formation
Tristan Berteloot a fait ses études à l’École supérieure de journalisme (ESJ) de Lille.
Ce qu’il gagne
Non renseigné.
Vie privée
Non renseigné.
Parcours professionnel
Selon son profil LinkedIn, Tristan Berteloot commence sa carrière comme journaliste stagiaire au magazine L’Express (2008–2009) avant d’être embauché trois ans durant (2009–2012) au Nouvel Observateur (devenu L’Obs en 2014).
Entre 2012 et 2014, il alterne en BFMTV (2012–2013), pigiste pour Slate Magazine (2013–2014) et quelques mois au Monde en 2014. En parallèle, il est enseignant en journalisme à l’École supérieure de Journalisme de Lille (ESJ Lille).
En 2014, il entre au quotidien Libération comme reporter, spécialisé sur les enquêtes contre sur l’extrême-droite. Il anime ainsi à partir de 2016 avec Dominique Albertini, et Jonathan Bouchet-Petersen, en collaboration avec la Fondation Jean Jaurés et lanetscouade.com, le site spécialisé sur le Front national puis le Rassemblement national, oeilsurlefront.liberation.fr : « un site dédié à l’analyse des idées de la droite extrême. Intitulé « L’œil sur le front », il permettra aux journalistes, citoyens et chercheurs de montrer comment le Front national, ses alliés et ceux qui le miment tentent de s’imposer dans le discours politique, localement et nationalement. Et comment ces idées s’installent dans les esprits. L’œil sur le Front intégrera la nouvelle rubrique politique. » (liberation.fr).
En 2019, il se voit refuser par deux fois l’accréditation de journaliste pour couvrir l’université d’été du Rassemblement national et la la « Convention de la droite ». Face à la protestation de plusieurs autres journalistes, le RN et les organisateurs feront finalement machine arrière.
Durant l’année 2023, le quotidien Libération « décide de faire du traitement de l’extrême [droite] une priorité éditoriale » en y consacrant « des moyens inédits dans la presse nationale.» Tristan Berteloot fait partie de ce dispositif de quatre journalistes, avec Nicolas Massol, Maxime Macé et Pierre Plottu, qui « travaillent à temps plein sur le sujet » de l’extrême droite. Pour Libération, « ces nouveaux moyens et cette offre traduisent notre engagement (…) l’extrême droite ne sera jamais une famille politique comme les autres. »
Militantisme
Humour de droite (HDD)
Ce site humoristique qui se décline sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook et Tumblr Bonjour Lancar) depuis 2009, s’est « créé en réaction à “la malhonnêteté intellectuelle et au discours décomplexé des jeunes populaires [branche jeune de l’UMP], des Bigard, Sardou et autres humoristes [sic] sarkozystes.” (politis.fr). Depuis « 2012, HDD est entré dans une “guérilla” pour inciter à aller “voter du bon côté.” Toujours selon Politis, « derrière HDD, se cachent six “potes d’enfance ou de boulot” , trentenaires ”plutôt de gauche mais surtout anti-UMP“ , qui travaillent en région parisienne dans l’Internet, la communication ou la création. Ils tiennent à conserver leur anonymat vis-à-vis de leur employeur, pour garder leur liberté de ton et “parce qu’on n’a rien d’exceptionnel.” Dans un entretien à Slate, l’un des membres explique que Humour de Droite, « gêne à droite. On a des retours internes à l’UMP qui ne voient pas d’un bon œil ce qu’on fait. On est d’ailleurs désignés comme faisant partie de la gauchosphère. »
Le site humourdedroite.com a disparu depuis plusieurs années du paysage d’internet, par contre, les comptes X (ex-Twitter) avec ses 300 000 abonnés et Instagram continuent d’exister. Le compte X est le plus actif, reprenant l’ancien logo de l’UMP avec marqué LOL et le noun des chrétiens d’Orient, il publie des messages quotidiennement et retweete notamment les articles de Tristan Berteloot, de journaux de gauche (Mediapart, Streetpress, Libération) ou des groupes « antifa » violents comme l’Action Antifasciste Paris-Banlieue ou la Jeune Garde.
Il serait intéressant de savoir si Tristan Berteloot continue d’être un membre actif de ce collectif qui poste ce genre d’insulte à l’encontre du sénateur Stéphane Ravier ou de Marine Le Pen :
C’est vrai, tout comme tu peux être un sacré fils de pute sans que ta mère fasse le tapin @Stephane_Ravier #stopauxfilsdepute https://t.co/gAILBHiAvx
— ن Humour de Droite ن (@humourdedroite) November 9, 2023
Il est important de rappeler que tous les fils de pute racistes fin de race opportunistes partageant les idées de merde de Marine Le Pen ne sont pas nécessairement des terroristes. Merci @JeanMessiha de remettre les choses à leur place. https://t.co/MRaSN64Lmk
— ن Humour de Droite ن (@humourdedroite) August 4, 2019
Victoire de Paris, du FN, non lieu pour Sarkozy. C’est un peu la fête du slip pour les fils de pute.
— ن Humour de Droite ن (@humourdedroite) October 7, 2013
Ou demandant à aller brûler le palais présidentiel de l’Élysée :
go brûler @Elysee 🔥🍾 https://t.co/mAgAt1iKeM
— ن Humour de Droite ن (@humourdedroite) November 23, 2023
Ou faisant pression sur marques qui achètent des espaces publicitaires sur Cnews :
et voici quelques marques qui subventionnent le racisme de @CNEWS en achetant des espaces publicitaires, aujourd’hui @BBHotelsFR @commejaime @SkodaFrance @Leclerc (la suite plus bas🧵) pic.twitter.com/5NU9S5thbm
— ن Humour de Droite ن (@humourdedroite) September 29, 2023
Voilà, n’hésitez pas à partager ou interpeller ces marques
— ن Humour de Droite ن (@humourdedroite) September 29, 2023
Voir aussi : Sleeping Giants ou le totalitarisme « soft » qui veut tuer
En 2008, alors étudiant à l’École supérieure de journalisme (ESJ), Tristan Berteloot signe l’appel de plusieurs journalistes, « Pour Charles Enderlin », lancé par nouvelobs.com afin de mettre fin à « une campagne obstinée et haineuse [qui] s’efforce de salir la dignité professionnelle de notre confrère Charles Enderlin, correspondant de France 2 à Jerusalem. »
Nébuleuse
La partie visible de l’iceberg de cette nébuleuse, ce sont les journalistes spécialistes de l’extrême-droite à Libération comme Nicolas Massol, Pierre Plottu, Maxime Macé qui travaillent avec Tristan Berteloot. La partie immergée, ce sont tous les contacts avec les partis (LFI, NPA, etc), les syndicats (police et magistrature notamment), les avocats et la mouvance « antifa » française (Jeune Garde, Action Antifasciste Paris-Banlieue, etc) qui lui permettent d’obtenir des informations locales et précises afin de les répercuter au niveau national.
Le but est de tirer sans répit et parfois de façon chirurgicale sur tous les opposants politiques classés à l’extrême-droite.
Ouvrages
- La politique pour tous : Même François Hollande, J’ai Lu-Librio, 160 pages, novembre 2014
« Josselin Bordat (cofondateur de Brain Magazine) et Tristan Berteloot (journaliste et membre du collectif « Humour de droite » très actif sur les réseaux sociaux) racontent l’actualité politique à leur manière, à travers des infographies, des séquences et des vannes illustrées par Olivier Laude. » nouvelobs.com/rue89, 24/11/2014.
Il l’a dit
« Antisémite, le mouvement des gilets jaunes ? Plutôt gangrené par des militants antisémites, propageant leurs idées à la faveur des défilés chaque week-end depuis trois mois. Bien qu’il soit né de revendications sociales et qu’il regroupe des manifestants n’arrivant pas à boucler leurs fins de mois, chaque samedi a été l’occasion d’actes graves ciblant la communauté juive. Sans que l’on puisse les attribuer aux gilets jaunes en général, mais sans qu’on puisse non plus les attribuer à d’autres. », Libération, 18/02/2019.
« Une rumeur courait samedi sur le vieux port, selon laquelle le Premier ministre [Manuel Valls], agacé par les sifflets des jeunes socialistes lors du dîner de clôture, en aurait agressé un physiquement. Il lui a simplement tapoté la joue. (…) Ou comment une franche explication s’est transformée en un tweet en agression physique. », Libération, 30/08/2015.
« Pour son meeting d’entrée en campagne, le néo-candidat d’extrême droite [Eric Zemmour] avait imaginé une démonstration de force. Elle a eu lieu : principalement contre des militants antiracistes et de journalistes essayant de montrer une autre réalité que celle des images de propagande fournies par son équipe de campagne. », Libération, 06/12/2021.
« Il faut aller lire les commentaires sous les articles traitant du coronavirus, pour observer comment le sujet provoque de nombreux réflexes complotistes. Thème porteur du moment : le traitement à la chloroquine. La simple évocation du professeur Didier Raoult, qui défend la molécule antipaludique pour lutter contre le Covid-19, exacerbe le phénomène. Pour schématiser, il y a ceux qui pensent qu’il faut «rester prudent» et attendre les résultats d’un essai clinique d’ampleur en Europe, comme une partie du corps médical ou le gouvernement et ceux pour qui il faut prescrire le médicament tout de suite, comme le professeur Raoult et d’autres. Le truc étant que l’infectiologue est soutenu depuis par beaucoup de démagogues, en France et à l’étranger, jusqu’à Donald Trump. En gros : ne pas administrer la chloroquine maintenant et à grande échelle serait mettre en danger la population de façon volontaire. », Libération, 26/03/2020.
« Au RN, où l’électorat est par nature plus perméable que les autres aux thèses complotistes, et donc forcément prompts à douter du vaccin contre le Covid, les cadres flattent par exemple beaucoup les réflexes «anti-systèmes» de leurs sympathisants. », Libération, 13/07/2021.
« Anti-pass sanitaire, Nicolas Dupont-Aignan a été testé positif au Covid il y a dix jours.
Cas contact, il n’a prévenu personne. Il s’est depuis isolé, mais il a sans doute participé à la diffusion du virus. », X, 20/12/2021.
« Grâce à lui, le Covid va voyager : alors qu’il était déjà malade, Dupont-Aignan a participé le 8 décembre à une réunion-débat de la commission des affaires étrangères de l’Assemblée nationale, en compagnie d’une délégation d’élus italiens. », X, 20/12/2021.
« Samedi, Éric Zemmour s’est incrusté sur un complexe de foot appartenant à Zidane. Il a eu le temps de jouer quelques minutes, avant de se faire exclure. Le candidat d’extrême droite termine sa campagne comme il l’a commencée : en se faisant virer par des Marseillais. », X, 02/04/2022.
« Les couches de vernis posées par Marine Le Pen sur le Front depuis qu’elle en a pris la tête n’effaceront jamais son histoire. Ce parti a été celui des pétainistes, des anciens de la collaboration, des SS, des fascistes, et il a toujours été anti-gaulliste », X, 23/03/2021.
Ils l’ont dit
« Il n’est pas trop tard pour un sursaut, et c’est ce combat que nous vous proposons de mener avec nous, chères lectrices, chers lecteurs. Fidèle à son histoire, Libération s’engage à faire du traitement de l’extrême droite une priorité éditoriale. Et d’abord d’y consacrer des moyens inédits dans la presse nationale. Au quotidien, ce sont désormais quatre journalistes qui travaillent à temps plein sur le sujet : Nicolas Massol, chargé du Rassemblement national, Tristan Berteloot, enquêteur, Maxime Macé et Pierre Plottu, spécialistes des mouvements ultraradicaux et de leur activité en ligne. », Libération, 04/09/2023.
« @Tristan_Brtloot @MetroKun “pompeur de punchlines et de bites », X « Humour de droite », 02/01/2013.
« Le journaliste Tristan Berteloot titre “le Front national plus rouge que Mélenchon” », Observatoire de la propagande et des inepties anti-Mélenchon, 17/02/2013.
« Tristan Berteloot / Marine Le Pen, même combat ? », Observatoire de la propagande et des inepties anti-Mélenchon, 17/02/2013.
« Le journal Libération, si prompt à condamner les “éructations populistes”, “autoritaires”, “staliniennes”, “fascistes” et “nazies” de Mélenchon, a quant à lui trouvé si doux l’incident entre Valls et le militant de son parti qu’il a pris sa défense par un titre clair et une photo de Valls souriant : “Non, Manuel Valls n’a pas giflé un militant socialiste à La Rochelle.”, Observatoire de la propagande et des inepties anti-Mélenchon, 03/09/2015.