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Tristan Berteloot

2 février 2024

Temps de lecture : 10 minutes
Accueil | Portraits | Tristan Berteloot
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Tristan Berteloot

Temps de lecture : 10 minutes

Tueur à gages contre « l’extrême droite »

Grâce à son réseau, Tristan Berteloot est devenu l’un des spécialistes de l’extrême-droite en France. Véritable tireur d’élite dans ses articles, il dégomme les importants, les insignifiants, les connus ou inconnus, les personnages de premier plan et ceux de troisième zone, d’une mouvance dont personne ne se réclame et dont l’étiquette collée par les journalistes sert de repoussoir politiquement et professionnellement. Ses objectifs sont simples : dénicher, traquer et puis jeter en pâture le moindre militant, sympathisant et même souvent des personnes qui n’ont rien à voir avec cette fameuse « extrême-droite. » Tristan Berteloot est là pour diaboliser afin que tous ceux qui finissent sous sa plume sentent le soufre et soient traités comme des parias.

L’autre activité de Tristan Berteloot est de participer et d’animer Humour de Droite, un média humoristique (site et réseaux sociaux) existant depuis 2009. Au milieu des vannes second degré sur les partis et personnalités allant des Républicains (ex-UMP) au Rassemblement national (ex-FN), les animateurs du compte X d’Humour de Droite peuvent se permettre de traiter de « fils de pute » les sénateurs Stéphane Ravier, l’ancien président de la République Nicolas Sarkozy, la candidate du Rassemblement national Marine le Pen, ou les électeurs du FN/RN, le tout sans conséquences judiciaires.

Tristan Berteloot à Libération et Humour de Droite est du bon côté du manche, il peut diaboliser et insulter en toute impunité.

Formation

Tris­tan Berteloot a fait ses études à l’École supérieure de jour­nal­isme (ESJ) de Lille.

Ce qu’il gagne

Non ren­seigné.

Vie privée

Non ren­seigné.

Parcours professionnel

Selon son pro­fil LinkedIn, Tris­tan Berteloot com­mence sa car­rière comme jour­nal­iste sta­giaire au mag­a­zine L’Express (2008–2009) avant d’être embauché trois ans durant (2009–2012) au Nou­v­el Obser­va­teur (devenu L’Obs en 2014).

Entre 2012 et 2014, il alterne en BFMTV (2012–2013), pigiste pour Slate Mag­a­zine (2013–2014) et quelques mois au Monde en 2014. En par­al­lèle, il est enseignant en jour­nal­isme à l’École supérieure de Jour­nal­isme de Lille (ESJ Lille).

En 2014, il entre au quo­ti­di­en Libéra­tion comme reporter, spé­cial­isé sur les enquêtes con­tre sur l’extrême-droite. Il ani­me ain­si à par­tir de 2016 avec Dominique Alber­ti­ni, et Jonathan Bouchet-Petersen, en col­lab­o­ra­tion avec la Fon­da­tion Jean Jau­rés et lanetscouade.com, le site spé­cial­isé sur le Front nation­al puis le Rassem­ble­ment nation­al, oeilsurlefront.liberation.fr : « un site dédié à l’analyse des idées de la droite extrême. Inti­t­ulé « L’œil sur le front », il per­me­t­tra aux jour­nal­istes, citoyens et chercheurs de mon­tr­er com­ment le Front nation­al, ses alliés et ceux qui le miment ten­tent de s’im­pos­er dans le dis­cours poli­tique, locale­ment et nationale­ment. Et com­ment ces idées s’in­stal­lent dans les esprits. L’œil sur le Front inté­gr­era la nou­velle rubrique poli­tique. » (liberation.fr).

En 2019, il se voit refuser par deux fois l’accréditation de jour­nal­iste pour cou­vrir l’université d’été du Rassem­ble­ment nation­al et la la « Con­ven­tion de la droite ». Face à la protes­ta­tion de plusieurs autres jour­nal­istes, le RN et les organ­isa­teurs fer­ont finale­ment machine arrière.

Durant l’année 2023, le quo­ti­di­en Libéra­tion « décide de faire du traite­ment de l’extrême [droite] une pri­or­ité édi­to­ri­ale » en y con­sacrant « des moyens inédits dans la presse nationale.» Tris­tan Berteloot fait par­tie de ce dis­posi­tif de qua­tre jour­nal­istes, avec Nico­las Mas­sol, Maxime Macé et Pierre Plot­tu, qui « tra­vail­lent à temps plein sur le sujet » de l’extrême droite. Pour Libéra­tion, « ces nou­veaux moyens et cette offre traduisent notre engage­ment (…) l’extrême droite ne sera jamais une famille poli­tique comme les autres. »

Militantisme

Humour de droite (HDD)

Ce site humoris­tique qui se décline sur les réseaux soci­aux (Twit­ter, Face­book et Tum­blr Bon­jour Lan­car) depuis 2009, s’est « créé en réac­tion à “la mal­hon­nêteté intel­lectuelle et au dis­cours décom­plexé des jeunes pop­u­laires [branche jeune de l’UMP], des Bigard, Sar­dou et autres humoristes [sic] sarkozystes.” (politis.fr). Depuis « 2012, HDD est entré dans une “guéril­la” pour inciter à aller “vot­er du bon côté.” Tou­jours selon Poli­tis, « der­rière HDD, se cachent six “potes d’enfance ou de boulot” , trente­naires ”plutôt de gauche mais surtout anti-UMP“ , qui tra­vail­lent en région parisi­enne dans l’Internet, la com­mu­ni­ca­tion ou la créa­tion. Ils tien­nent à con­serv­er leur anony­mat vis-à-vis de leur employeur, pour garder leur lib­erté de ton et “parce qu’on n’a rien d’exceptionnel.” Dans un entre­tien à Slate, l’un des mem­bres explique que Humour de Droite, « gêne à droite. On a des retours internes à l’UMP qui ne voient pas d’un bon œil ce qu’on fait. On est d’ailleurs désignés comme faisant par­tie de la gauchosphère. »

Le site humourdedroite.com a dis­paru depuis plusieurs années du paysage d’internet, par con­tre, les comptes X (ex-Twit­ter) avec ses 300 000 abon­nés et Insta­gram con­tin­u­ent d’exister. Le compte X est le plus act­if, reprenant l’ancien logo de l’UMP avec mar­qué LOL et le noun des chré­tiens d’Orient, il pub­lie des mes­sages quo­ti­di­en­nement et retweete notam­ment les arti­cles de Tris­tan Berteloot, de jour­naux de gauche (Medi­a­part, Street­press, Libéra­tion) ou des groupes « antifa » vio­lents comme l’Ac­tion Antifas­ciste Paris-Ban­lieue ou la Jeune Garde.

Il serait intéres­sant de savoir si Tris­tan Berteloot con­tin­ue d’être un mem­bre act­if de ce col­lec­tif qui poste ce genre d’insulte à l’encontre du séna­teur Stéphane Ravier ou de Marine Le Pen :

Ou deman­dant à aller brûler le palais prési­den­tiel de l’Élysée :

Ou faisant pres­sion sur mar­ques qui achè­tent des espaces pub­lic­i­taires sur Cnews :

Voir aus­si : Sleep­ing Giants ou le total­i­tarisme « soft » qui veut tuer

En 2008, alors étu­di­ant à l’École supérieure de jour­nal­isme (ESJ), Tris­tan Berteloot signe l’appel de plusieurs jour­nal­istes, « Pour Charles Ender­lin », lancé par nouvelobs.com afin de met­tre fin à « une cam­pagne obstinée et haineuse [qui] s’efforce de salir la dig­nité pro­fes­sion­nelle de notre con­frère Charles Ender­lin, cor­re­spon­dant de France 2 à Jerusalem. »

Nébuleuse

La par­tie vis­i­ble de l’iceberg de cette nébuleuse, ce sont les jour­nal­istes spé­cial­istes de l’extrême-droite à Libéra­tion comme Nico­las Mas­sol, Pierre Plot­tu, Maxime Macé qui tra­vail­lent avec Tris­tan Berteloot. La par­tie immergée, ce sont tous les con­tacts avec les par­tis (LFI, NPA, etc), les syn­di­cats (police et mag­i­s­tra­ture notam­ment), les avo­cats et la mou­vance « antifa » française (Jeune Garde, Action Antifas­ciste Paris-Ban­lieue, etc) qui lui per­me­t­tent d’obtenir des infor­ma­tions locales et pré­cis­es afin de les réper­cuter au niveau national.

Le but est de tir­er sans répit et par­fois de façon chirur­gi­cale sur tous les opposants poli­tiques classés à l’extrême-droite.

Ouvrages

  • La poli­tique pour tous : Même François Hol­lande, J’ai Lu-Lib­rio, 160 pages, novem­bre 2014
    « Jos­selin Bor­dat (cofon­da­teur de Brain Mag­a­zine) et Tris­tan Berteloot (jour­nal­iste et mem­bre du col­lec­tif « Humour de droite » très act­if sur les réseaux soci­aux) racon­tent l’ac­tu­al­ité poli­tique à leur manière, à tra­vers des info­gra­phies, des séquences et des vannes illus­trées par Olivi­er Laude. » nouvelobs.com/rue89, 24/11/2014.

Il l’a dit

« Anti­sémite, le mou­ve­ment des gilets jaunes ? Plutôt gan­grené par des mil­i­tants anti­sémites, propageant leurs idées à la faveur des défilés chaque week-end depuis trois mois. Bien qu’il soit né de reven­di­ca­tions sociales et qu’il regroupe des man­i­fes­tants n’arrivant pas à boucler leurs fins de mois, chaque same­di a été l’occasion d’actes graves ciblant la com­mu­nauté juive. Sans que l’on puisse les attribuer aux gilets jaunes en général, mais sans qu’on puisse non plus les attribuer à d’autres. », Libéra­tion, 18/02/2019.

« Une rumeur courait same­di sur le vieux port, selon laque­lle le Pre­mier min­istre [Manuel Valls], agacé par les sif­flets des jeunes social­istes lors du dîn­er de clô­ture, en aurait agressé un physique­ment. Il lui a sim­ple­ment tapoté la joue. (…) Ou com­ment une franche expli­ca­tion s’est trans­for­mée en un tweet en agres­sion physique. », Libéra­tion, 30/08/2015.

« Pour son meet­ing d’en­trée en cam­pagne, le néo-can­di­dat d’ex­trême droite [Eric Zem­mour] avait imag­iné une démon­stra­tion de force. Elle a eu lieu : prin­ci­pale­ment con­tre des mil­i­tants antiracistes et de jour­nal­istes essayant de mon­tr­er une autre réal­ité que celle des images de pro­pa­gande fournies par son équipe de cam­pagne. », Libéra­tion, 06/12/2021.

« Il faut aller lire les com­men­taires sous les arti­cles trai­tant du coro­n­avirus, pour observ­er com­ment le sujet provoque de nom­breux réflex­es com­plo­tistes. Thème por­teur du moment : le traite­ment à la chloro­quine. La sim­ple évo­ca­tion du pro­fesseur Didi­er Raoult, qui défend la molécule antipaludique pour lut­ter con­tre le Covid-19, exac­erbe le phénomène. Pour sché­ma­tis­er, il y a ceux qui pensent qu’il faut «rester pru­dent» et atten­dre les résul­tats d’un essai clin­ique d’am­pleur en Europe, comme une par­tie du corps médi­cal ou le gou­verne­ment et ceux pour qui il faut pre­scrire le médica­ment tout de suite, comme le pro­fesseur Raoult et d’autres. Le truc étant que l’in­fec­ti­o­logue est soutenu depuis par beau­coup de dém­a­gogues, en France et à l’é­tranger, jusqu’à Don­ald Trump. En gros : ne pas admin­istr­er la chloro­quine main­tenant et à grande échelle serait met­tre en dan­ger la pop­u­la­tion de façon volon­taire. », Libéra­tion, 26/03/2020.

« Au RN, où l’élec­torat est par nature plus per­méable que les autres aux thès­es com­plo­tistes, et donc for­cé­ment prompts à douter du vac­cin con­tre le Covid, les cadres flat­tent par exem­ple beau­coup les réflex­es «anti-sys­tèmes» de leurs sym­pa­thisants. », Libéra­tion, 13/07/2021.

« Anti-pass san­i­taire, Nico­las Dupont-Aig­nan a été testé posi­tif au Covid il y a dix jours.
Cas con­tact, il n’a prévenu per­son­ne. Il s’est depuis isolé, mais il a sans doute par­ticipé à la dif­fu­sion du virus. », X, 20/12/2021.

« Grâce à lui, le Covid va voy­ager : alors qu’il était déjà malade, Dupont-Aig­nan a par­ticipé le 8 décem­bre à une réu­nion-débat de la com­mis­sion des affaires étrangères de l’Assem­blée nationale, en com­pag­nie d’une délé­ga­tion d’élus ital­iens. », X, 20/12/2021.

« Same­di, Éric Zem­mour s’est incrusté sur un com­plexe de foot appar­tenant à Zidane. Il a eu le temps de jouer quelques min­utes, avant de se faire exclure. Le can­di­dat d’extrême droite ter­mine sa cam­pagne comme il l’a com­mencée : en se faisant vir­er par des Mar­seil­lais. », X, 02/04/2022.

« Les couch­es de ver­nis posées par Marine Le Pen sur le Front depuis qu’elle en a pris la tête n’effaceront jamais son his­toire. Ce par­ti a été celui des pétain­istes, des anciens de la col­lab­o­ra­tion, des SS, des fas­cistes, et il a tou­jours été anti-gaulliste », X, 23/03/2021.

Ils l’ont dit

« Il n’est pas trop tard pour un sur­saut, et c’est ce com­bat que nous vous pro­posons de men­er avec nous, chères lec­tri­ces, chers lecteurs. Fidèle à son his­toire, Libéra­tion s’engage à faire du traite­ment de l’extrême droite une pri­or­ité édi­to­ri­ale. Et d’abord d’y con­sacr­er des moyens inédits dans la presse nationale. Au quo­ti­di­en, ce sont désor­mais qua­tre jour­nal­istes qui tra­vail­lent à temps plein sur le sujet : Nico­las Mas­sol, chargé du Rassem­ble­ment nation­al, Tris­tan Berteloot, enquê­teur, Maxime Macé et Pierre Plot­tu, spé­cial­istes des mou­ve­ments ultra­rad­i­caux et de leur activ­ité en ligne. », Libéra­tion, 04/09/2023.

« @Tristan_Brtloot @MetroKun “pom­peur de punch­lines et de bites », X « Humour de droite », 02/01/2013.

« Le jour­nal­iste Tris­tan Berteloot titre “le Front nation­al plus rouge que Mélen­chon” », Obser­va­toire de la pro­pa­gande et des inep­ties anti-Mélen­chon, 17/02/2013.

« Tris­tan Berteloot / Marine Le Pen, même com­bat ? », Obser­va­toire de la pro­pa­gande et des inep­ties anti-Mélen­chon, 17/02/2013.

« Le jour­nal Libéra­tion, si prompt à con­damn­er les “éruc­ta­tions pop­ulistes”, “autori­taires”, “stal­in­i­ennes”, “fas­cistes” et “nazies” de Mélen­chon, a quant à lui trou­vé si doux l’incident entre Valls et le mil­i­tant de son par­ti qu’il a pris sa défense par un titre clair et une pho­to de Valls souri­ant : “Non, Manuel Valls n’a pas giflé un mil­i­tant social­iste à La Rochelle.”, Obser­va­toire de la pro­pa­gande et des inep­ties anti-Mélen­chon, 03/09/2015.

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