Le monde vu par France Inter
Vanessa Descouraux, née en septembre 1978, est une journaliste française de radio qui officie à France Inter depuis 2000. Elle est grand reporter dans des pays étrangers entre 2007 et 2014. Elle est originaire d’Etrechet, dans l’Indre, où son père Marc Descouraux est devenu maire en 2014 après avoir été élu municipal depuis 1983 et adjoint au maire pendant deux mandats.
Il s’y illustre notamment… par son silence vis-à-vis du projet d’Ozans, un immense projet de coopération entre l’agglomération de Châteauroux et des investisseurs chinois, qui a amputé un tiers de la commune d’Etrechet et a pour l’instant coûté cher aux collectivités locales et aux contribuables, sans générer pourtant beaucoup d’emplois (jusqu’à 5000 ont été promis dans cette région sinistrée par l’exode rural, l’effondrement de l’industrie locale et le désengagement de l’État). Comme d’autres projets similaires (à Châteaudun, à Reims-Vatry etc.) la Chine apparaît comme un mirage pour des territoires locaux en déclin et des élus qui n’hésitent pas ainsi à susciter la générosité des contribuables pour des miroirs aux alouettes.
Tout le contraire de sa fille, qui s’affiche dans un CV radiophonique avec comme « signe distinctif : grande gueule ».
Formation
Elle est diplômée de l’IUT de journalisme de Tours.
Parcours professionnel
1998–2012
- entre à France Inter en 1998 après quelques expériences à France Bleu, notamment au sein de France Bleu Breizh Izel ;
- février 2000 à juillet 2012 : reporteur à la rédaction de France Inter au sein du service d’Informations générales ;
- à partir de 2007, elle réalise des reportages à l’étranger : Malawi (2007) pour couvrir la lutte contre le SIDA, Colombie (2008) pour les prises d’otages, Chine (2008) pour les Jeux Olympiques, Afghanistan (2009) pour les élections, Haïti (2010) pour le tremblement de terre, puis les élections (cinq voyages dans l’année), Egypte et Libye (2011) lors des insurrections du Printemps arabe…
- promue grand reporter en novembre 2008 ;
- en même temps, elle réalise des reportages thématiques sur les clandestins : Retour à Bamako, la Jungle de Calais, ou encore sur un immeuble squatté par le collectif Jeudi noir place des Vosges à Paris.
2012–2014
D’août 2012 à juin 2014, Vanessa Descouraux est nommée reporteur au Caire pour toutes les chaînes du groupe Radio France, jusqu’à la fermeture pour raisons de sécurité du bureau au Caire de Radio France ;
En septembre 2014, de retour à Paris, elle prend en charge pendant un an les questions de Défense au sein de la rédaction de France Inter ; elle remplace Simon Tivolle à ce poste.
2015
À compter d’octobre 2015, elle intègre l’équipe de l’émission de reportage de la rédaction, « Interception », aux côtés de Pascal Dervieux et Lionel Thompson, pour laquelle elle avait déjà réalisé des reportages depuis des années. L’émission présente de longs reportages sur divers sujets de société, tant internes à la France qu’étrangers.
2017
Le 21 décembre 2017 les autorités marocaines l’empêchent d’aller couvrir le mouvement social intense (hirak) du Rif et lui refusent l’accès à Hoceima, ville épicentre du Hirak
Parcours militant
Visiblement intéressée par les actualités du Proche-Orient, elle soutient sur Ulule un film à la gloire de trois jeunes révolutionnaires syriens. La description du projet ne laisse aucun doute sur son orientation : « Depuis plus de deux ans, les révolutionnaires syriens se dressent contre la machine de guerre des Assad. […] On en vient à oublier l’essentiel : que des Syriens se battent pour se libérer d’un régime barbare qui les aliène depuis des décennies ». Ce n’est pas dans ce genre de film qu’on risque de trouver mémoire des exactions commises par les « révolutionnaires » ou « rebelles modérés » contre les civils… Rappelons pour mémoire que depuis l’enclave de Wadi Barada qu’ils tenaient alors, ils n’ont par exemple pas hésité à couper l’eau aux civils de l’agglomération de Damas (5 millions d’habitants) pour dissuader (en vain) le régime de reprendre le contrôle de l’alimentation en eau du grand Damas.
En 2012, elle faisait partie du bureau du comité de soutien à Roméo Langlois, reporter indépendant enlevé par les FARC. Dans ce comité de soutien on trouvait aussi la famille Langlois, Jean-Pierre Canet (agence Premières lignes), Cédric Delport (Woow productions), et le journaliste Etienne Huver.
En avril 2015, elle signe avec d’autres journalistes une tribune du syndicat SNJ-CGT sur la situation des travailleurs précaires à Radio France.
Distinctions
- En 2003, Vanessa Descouraux a remporté le premier prix du Prix Alexandre Varenne des journalistes de radio pour « Mondiaux Athlétisme : finale du 100 m messieurs, la course au temps ».
- En octobre 2012, comme en 2013 elle est à nouveau parmi les finalistes du Prix Bayeux des correspondants de guerre catégorie radio, pour ses reportages effectué à Bab El Aziziah le jour où Kadhafi est tombé en Libye.
- Elle a à nouveau été primée en 2013 par la Fondation Varenne pour son reportage sur les violences sexuelles places Tahrir au Caire
Publications
Néant
Collaborations
- Elle fait partie des formateurs au CFJ (Centre de formation des journalistes)
- Elle fait partie des invités d’honneur au 13e festival de la radio et de l’écoute (Longueur d’ondes) du 4 au 7 février 2016, elle y animait avec Edith Bouvier une table ronde sur le métier de grand reporter. Cette édition a notamment remis un prix de 2000 € pour l’humour radiophonique… un genre qu’essaie de développer France Inter, autour de Patrick Cohen, autre invité d’honneur dudit festival.
Ce qu’elle gagne
Non renseigné.
Comme reporter elle gagnait de 1463 à 1740 € mensuels bruts, selon l’évolution de son ancienneté.
Sa nébuleuse
- Patrick Cohen
- Ses collègues au sein du magazine « Interception »: Philippe Bardonneaux, Lionel Thompson, Pascal Dervieux
Elle l’a dit
« Spécimen rare de journaliste : n’a pas écrit de livre. Pas recueilli de confidences de F. Hollande. Mais je suis quand même une journalope des merdias. Bisous. » En introduction sur son compte Twitter.
D’après son CV radiophonique, elle se décrit comme « grande gueule », « un petit lémurien », « largement noctambule ; la matinale est un carnage pour moi, je ne peux pas la faire », « je sais pas où je vais, c’est à ça qu’on me reconnaît ». Et « la radio c’est la vie, il faut rire avec la radio ».
« C’est tout le problème, on se fout de vos avis, le journalisme ce sont des faits », en retweetant l’annonce d’une nouvelle quotidienne sur Europe 1 avec des « avis tranchés » annoncés, Twitter 10/2/2017
« Tu veux expérimenter la vie en Union Soviétique viens changer ton badge d’accès à radio france », Twitter 22/12/2016
« Alors que je soupçonne les Poutinophiles de dopage, tellement ces gens dorment, vivent, mangent, baisent (?) devant les réseaux sociaux. » Twitter, 13/12/2016
« Une annonce à l’image de ce quinquennat, sans panache, et d’une longueur qui confine au pénible », au sujet de la décision de François Hollande de ne pas se représenter, Twitter 1/12/2016
« Etat laïc ! », au sujet de la croix portée par Valérie Boyer, soutien de Fillon, Twitter 27/11/2016 [les amitiés de la même Valérie Boyer avec certaines loges, en contradiction avec l’enseignement de l’Eglise catholique, passionnent bien moins les journalistes. On se demande pourquoi…]
« La clairvoyance du café de Flore toujours aussi lumineuse et modeste, laissant part au doute », au sujet d’un édito dans le Point, signé BHL et intitulé « pourquoi Trump va perdre », Twitter 9/11/2016
« Désolée la Syrie, tu comprends y’a une meuf qui doit sa gloire à une sex tape qui s’est fait braquée, alors ton sort on s’en fout.[…] je viens donc de voir un duplex tv devant l’immeuble où KK a été braquée. JE REVE. JE REVE. JE REVE », au sujet du braquage de Kim Kardashian, Twitter 2/10/2016
Suite à l’assassinat par un terroriste islamiste du père Jacques Hamel, à Saint-Etienne du Rouvray, en juillet 2016, elle tweete « Ce n’est même plus de la tristesse. Mais de la peur sur la façon dont ce foutu pays va réagir ». Son tweet est critiqué par les internautes, car elle semble être plus inquiète des réactions populaires – notamment celles de la droite et de l’extrême-droite, que de l’attentat lui-même qui crée une onde de choc dans la société française : malgré le vernis laïciste et républicain, les terroristes ont bien compris que s’attaquer à un prêtre, c’est frapper au cœur de l’identité et des racines françaises.
« Ce n’est pas par plaisir qu’on rentre dans une école de journalisme, avec le risque d’y être formaté, mais parce qu’on a plus le choix aujourd’hui à vrai dire », table ronde sur le métier de grand reporter, festival Longueur d’Ondes, Brest, février 2016
« Je suis un pur produit de Radio France ; j’ai commencé au sein du réseau France Bleu puis rapidement je suis appelée à France Inter pour un contrat assez court d’un mois, qui dure encore », ibid.
« De plus en plus de terrains se ferment, il y a de plus en plus de terrains où on ne peut plus travailler », ibid.
« Que vous soyez free lance ou France Inter, à Bagdad, au Ministère de l’Intérieur, on n’est rien. On n’est rien à l’étranger, aucun de nos titres ne pèse », ibid. [en revanche, il y a une différence de poids : un reporter indépendant paie lui-même le coût de son fixeur, indispensable dans de nombreux pays et qui peut gagner jusqu’à 400 dollars par jour… sachant qu’un sujet dans un grand journal français est payé aux alentours de 150 €]
« Place Tahrir, ce n’est plus le même public qu’en 2011. C’est devenu un lieu de bandits. Cela va au-delà du harcèlement et des agressions qui touchent le pays depuis vingt ans. Depuis le 25 janvier, date anniversaire de la révolution, on a réalisé que le viol était devenu une arme politique. On veut intimider, montrer aux femmes qu’elles ne doivent pas descendre dans la rue », Libération 11/7/2013. Le problème des viols sur la place Tahrir (et au Caire en général) était bien plus ancien – au point qu’un film égyptien y a été consacré en 2010, Les femmes du bus 678, mais la presse mainstream occidentale n’y a fait attention qu’après une vingtaine de viols et d’agressions sexuelles, depuis 2011, à l’encontre de correspondantes et de reporters de médias occidentaux.
« Deux associations, Tahrir Bodyguard et Opantish, ont relevé qu’il n’y avait eu aucune agression entre 14h et 23h, et 42 agressions entre 23h et 1h du matin. Ça ressemblait à des attaques commanditées : tout allait bien et d’un coup c’est devenu la “chasse à la femme”. Le viol devient une arme politique. Je ne sais pas qui diligente ça, mais c’est réglé et organisé. Le harcèlement quotidien, la pression, les injures, les attouchements dans les lieux publics existent en Egypte depuis bien longtemps. Bien avant la révolution », Aufeminin.com 12/7/2013
« Le féminisme, c’est ces femmes qui ont défilé dans les rues du Caire, pas les Femen ! Et sur ces femmes-là, je vois peu de documentaires TV ! », sur Twitter le 06/2/2013
On l’a dit à son sujet
En avril 2012, elle est gentiment étrillée par Arrêts sur Images, après avoir passé sa journée à planquer devant l’hôpital américain de Neuilly, tout en « twittant » sa planque comme s’il s’agissait de la Révolution au Caire.… ce qui est pour @SI une sorte de nouvelle critique des médias.
« La journaliste n’a pas totalement perdu sa journée : sur son coin de trottoir, elle a progressé dans la lecture d’un ouvrage sur AQMI, qu’elle avait emporté. A cet indice ténu, on devine qu’elle rêve d’autres reportages, plus lointains et moins paisibles (Descouraux est par ailleurs une des baroudeuses de France Inter, elle a notamment couvert les révolutions arabes). Cette série de tweets est moins anecdotique qu’il n’y parait. Que nous dit-elle ? Que tout ce qui nous désespère, de l’extérieur du système (l’absurde hiérarchie de l’information, qui fait passer l’hospitalisation de Delon avant le Mali, la contamination de tout le système par l’abrutissoir de l’info continue, etc) tout ceci désespère également, à l’intérieur des forteresses, les petits soldats de l’info (ou disons, certains d’entre eux). Et qu’ils ont désormais un moyen de le faire savoir à l’extérieur, en temps réel, avec un tempo aussi efficace que celui du système lui-même. Autrement dit, twitter est aussi un antidote à BFM. Une nouvelle catégorie de critique des médias est en train de naître. »