Toto écrivain. Profession de mauvaise foi
« Je voudrais une Marianne qui soit à la fois arabe, africaine, asiatique, blanche aussi, et indienne »
« Yann Moix, c’est l’histoire de l’arroseur arrosé, rattrapé par ses mensonges. Le philosémite cachait un antisémite, l’enfant martyr un bourreau de l’enfance, etc. On en redemande. Rien de plus jouissif que la chute de Tartuffe »
François Bousquet, Éléments, oct/nov 2019
État-civil et formation
Né en mars 1968 à Nevers. Fils d’un kiné et d’une secrétaire, il fait ses études primaires et secondaires à Orléans. Baccalauréat scientifique en 1987, puis école de commerce à Reims, dont il sort diplômé en 1992. Il affirme avoir mené parallèlement des études de philosophie. Il entre ensuite à Sciences-Po Paris et termine son mémoire de fin d’études sous la direction de Jean-Noël Jeanneney en 1995. Entretemps, il a rencontré Bernard-Henri Lévy dont il devient à la fois le protégé et l’obligé. La révélation de ses dessins antisémites de jeunesse mettra leur relation à rude épreuve, sans toutefois déboucher sur une rupture qui eût pu lui être fatale dans le milieu littéraire. Adepte du double salto arrière intellectuel, il rejoint Europe 1 à la rentrée 2022.
Parcours professionnel
Il commence à écrire dans La Règle du Jeu, la revue de BHL, dans le numéro 14 daté de septembre 1994 : il y participe à un dossier sur Bernard Tapie, aux côtés de Jacques Julliard et Guy Konopnicki. Il enchaîne avec L’Infini, la revue de Philippe Sollers aux éditions Gallimard, dans le numéro 54 de juin 1996. Adoubé par ces deux mandarins des lettres, et bénéficiant du soutien de Pierre Assouline, il publiera dix romans chez Grasset, dans l’écurie de BHL, de Jubilations vers le ciel (1996) à Naissance (2013) pour lequel il obtient enfin le Renaudot, après avoir été sélectionné pour un prix littéraire important à quasiment chacune de ses parutions.
Outre sa collaboration continue à La Règle du jeu depuis vingt ans, dans la revue papier puis sur le site où il dispose de son propre blog, « Suivez-Moix », Yann Moix publie dans les pages culture de Marianne de 1998 à 2002, puis à Madame Figaro et à L’Express. A partir de 2008, il tient un feuilleton dans le Figaro littéraire où, contre l’avis de la rédaction et à rebours des opinions du lectorat du quotidien conservateur, il est imposé par BHL par le truchement de Philippe Labro. Il officie aussi dans Voici, passage obligé des journalistes branchés des années 2000. De janvier 2011 à juillet 2012, il publiera aussi une petite bande-dessinée récurrente dans l’hebdomadaire Le Point. Il a collaboré par ailleurs, de manière anecdotique, à Transfuge, Elle, L’Événement du jeudi, La Revue des deux mondes, Bordel, au Figaro magazine, Paris Match et VSD. Du côté de la télévision, outre de nombreuses invitations sur différents plateaux, on le verra officier deux mois, de janvier à mars 2014, sur « L’Émission pour tous » de Laurent Ruquier, avec qui il avait déjà travaillé à la radio dans « On va s’gêner » (Europe 1).
On lui connaît notamment au cours de cette période une liaison amoureuse suivie avec l’actrice franco-chinoise Mylène Jampanoï, qui mentionne son nom dans lors d’un portrait que lui accorde Libération en 2014 et dont son ami Paul-Éric Blanrue déclare à Médiapart qu’elle a été « le seul grand amour » de sa vie. Il aura par la suite une relation suivie avec une femme d’origine coréenne, ce qui l’incitera à se rendre en Corée du Nord avec Gérard Depardieu, voyage qu’il documentera dans un reportage paru dans Paris Match.
À la manière d’un Frédéric Beigbeder ou d’un Nicolas Rey, la contribution de Yann Moix au métier de journaliste se sera limitée à la rédaction de tribunes, de billets d’humeurs ou de critiques littéraires, généralement destinées à faire la promotion des œuvres de ses amis, ou à renvoyer des ascenseurs à des puissants de la presse, de l’édition et du cinéma. Peu d’enquêtes, peu de reportages, de rares informations, il aura jusqu’ici surtout étalé ses opinions, ses lectures, ses condamnations à l’emporte-pièce, dans un chaos peu créateur.
Il se sera surtout illustré dans trois affaires obscures où ses déclarations abruptes et sans nuances ont défrayé la chronique.
La première, lorsque dans Le Figaro du 10 août 2009, il compare un tract du cinéma Utopia sur le film franco-israélo-palestinien du réalisateur Elia Suleiman Le Temps qui reste à la prose du collaborateur Robert Brasillach. Il sera condamné ainsi que son journal pour « délit d’injures envers particuliers » en octobre 2010.
La seconde concerne l’affaire Polanski, sur laquelle il publie un livre La meute, dont un extrait, paru sur le site de La règle du jeu, lui attirera les foudres des citoyens suisses : il y traite en effet leur nation de « pute », de « pays inutile » et ses habitants de « mous salauds » au motif que la Suisse a accepté d’extrader le cinéaste poursuivi aux États-Unis.
La troisième est la plus étrange puisqu’elle l’a fait soupçonner de frayer avec l’antisémitisme et le négationnisme, lui qui clame depuis son baptême béhachélien à Saint-Germain sa volonté de devenir juif. Fin 2010, il signe une pétition pour l’abrogation de la loi Gayssot sur laquelle figurent les paraphes de Dieudonné, de Robert Faurisson et de Noam Chomsky. Moix se récriera et jurera qu’il ne savait pas avec qui il signait. Pourtant, selon le blog Droite(s) extrême(s), on trouvait dans le premier texte de sa main au sujet de cette pétition une phrase disant explicitement qu’il savait qu’il signait aux côtés « des pires ordures ». De même, Paul-Eric Blanrue, agitateur connu pour être négationniste de tout (notamment de l’authenticité du Saint-Suaire), assurera à cette époque que Yann Moix avait accepté de préfacer son livre pour le moins ambivalent, Le Monde contre soi : anthologie des propos contre les Juifs, le judaïsme et le sionisme.
De manière générale, le rapport de Yann Moix, issu d’une famille catholique française classique, au judaïsme est étrange. Il se qualifie de « marrane », clame son désir de vouloir devenir juif, dans cet instinct de revanche sociale qui caractérise à peu près toute son œuvre.
Depuis la rentrée 2015, il est chroniqueur de l’émission « On n’est pas couché » sur France 2, aux côtés de Léa Salamé. Il s’y est illustré au cours d’un violent échange avec le philosophe Michel Onfray, à qui il a reproché d’utiliser à outrance le mot « peuple », qui n’aurait selon lui aucune définition absolue, et d’avoir « une pensée de bistrot ». En réponse, il a été très largement ridiculisé par Michel Onfray qui a pointé, avec une grande fermeté argumentative, son inculture et ses obsessions mondaines. Yann Moix a par la suite confié à <ahref=“https://www.ojim.fr/portraits/natacha-polony/” target=“_blank”>Natacha Polony, dans son émission « Polonium » : « Onfray est un mauvais exemple parce que je n’ai pas été bon pendant l’interview parce que je lui ai hurlé dessus, ce qu’il ne faut jamais faire, a confié l’écrivain. Je ne sais pas si je devrais le dire mais je vais le dire quand même c’est que j’avais prévu, quoiqu’il arrive, d’essayer d’être méchant avec l’invité. […] Je ne sais pas pourquoi, je voulais essayer un truc, poursuit-il. C’était ma deuxième ou troisième émission ou quatrième et donc je voulais essayer toutes les gammes avant de trouver mon style. Je voulais mettre les mains sur la plaque chauffante mais je ne savais pas que ça allait être Onfray. L’avant-veille, on me dit c’est Onfray et je dis: “Merde”. Mais je l’ai fait quand même ».
Le 2 janvier 2016 il a un échange très musclé sur ONPC avec le conseiller municipal de Courbevoie Arash Derambarsh, auteur du Manifeste contre le gaspillage. Yann Moix l’accuse d’avoir « récupéré une cause incritiquable » pour satisfaire son égo et le compare à Christophe Rocancourt, l’escroc des stars. L’élu altoséquanien a saisi la 17e chambre du TGI de Paris (qui s’occupe des délits de presse) pour diffamation.
Yann Moix est spécialiste des échanges tendus, où souvent ses interlocuteurs l’accusent de dire des choses fausses : avec Eric Woerth le 8 octobre 2016, Ségolène Royal le 31, Patrick Sébastien, le rappeur Slimane etc…
Le 11 février 2017 il critique violemment le livre de Christophe Alévêque sur les dérives du web, Bienvenue à Webland. « Tout est inventé en fait », conclue-t-il, en assénant à l’humoriste de gauche : « je trouve que vous êtes tellement aveuglé, pas par votre haine ou votre rancoeur, mais par votre agacement contre internet, vous en arrivez à dire des choses fausses ».
Lors de la campagne présidentielle 2017, il a une série d’échanges très tendus avec les petits candidats (notamment Dupont-Aignan, Lassalle et Poutou) avec lesquels il se montre très condescendant, tout comme sa comparse Vanessa Burggraf. Il est la cible de violentes critiques et doit faire son mea culpa. Il est néanmoins reconduit avec Vanessa Burggraf une année de plus sur On n’est pas couchés. De son côté, Poutou a parodié avec succès l’émission de Moix et Burggraf (ONPC) dans son clip de campagne.
Yann Moix se découvre un nouveau combat à mener au début de l’année 2018 lorsque ses séjours à Calais le confrontent à la détresse des clandestins en situation irrégulière qui seraient harcelés par les forces de police d’un état français en voie de fascisation avancée qui, selon l’intéressé, ne se montre pas à la hauteur de sa tradition républicaine. Fort de son entregent et se drapant dans sa dignité, il parvient à réaliser un documentaire partisan et larmoyant, Re-Calais, qui sera retransmis sur Arte, chaîne dont Bernard-Henri Lévy siège au conseil de surveillance.
Le 9 septembre 2018, il assiste en Corée du Nord au défilé célébrant le 70ème anniversaire de la République Populaire Démocratique de Corée aux côtés de Gérard Depardieu. Il réalise à l’occasion un documentaire sur le voyage de l’acteur dans le pays le plus fermé au monde, intitulé « 70 », dont la production a été assurée par la maison de production Hikari avec laquelle il avait déjà collaboré sur Re-Calais.
À l’issue de sa troisième saison en tant que chroniqueur, il cesse sa collaboration avec Laurent Ruquier et Catherine Barma en tant que chroniqueur sur le plateau d’On n’est pas couchés pour animer une émission de débat sur Paris Première intitulé Chez Moix, dont Catherine Barma assure toujours toutefois la production.
À l’occasion de la rentrée littéraire 2019 et de la sortie de son nouveau roman autobiographique, Orléans, où il dépeint le calvaire qu’il a vécu en tant qu’enfant battu et martyrisé son frère, les parents et le frère de Yann Moix, auteur de littérature jeunesse et documentariste pour Arte, se répondent par médias interposés, en mettant l’accent sur l’hypocrisie de l’auteur qui aurait été loin de vivre ce qu’il décrit et tenterait de se donner le beau rôle alors qu’il se serait avéré être un authentique tortionnaire pour son frère cadet. Cette passe d’armes par médias interposés confère une caisse de résonance à ce psychodrame familial et conforte la thèse des penchants affabulateurs de Yann Moix. Mais le pire est à venir.
Sans que l’on puisse identifier d’où provient exactement la fuite, Jérôme Dupuis de L’Express exhume opportunément le 26 août une revue négationniste et antisémite dont Yann Moix aurait été un contributeur à 21 ans. Après s’être récrié en arguant qu’il n’avait produit que les dessins illustrant cette pochade antisémite virulente, intitulé Ushoahia (sic), il avoue finalement avoir été un des auteurs de ces textes. Ce libelle contient notamment un portrait à charge de Bernard-Henri Lévy qui est désigné comme un « philosopheux coprophage et sodomite sioniste au nez long, dont le crâne n’a pas été rasé par les amis d’Adolf, etc », une preuve flagrante, s’il en était besoin, de la duplicité à toute épreuve de Moix.
Sa performance très théâtrale dans l’émission de Ruquier du 31 août 2019 qui fait office de cérémonie de réhabilitation de l’écrivain à heure de grande écoute n’est pas sans créer le malaise. En effet, il se livre lui-même à une séance d’auto-flagellation oratoire en vue d’implorer la grâce de la communauté juive et du milieu culturo-mondain, indispose autant les spectateurs, qui ont le sentiment d’une mauvaise farce, que la direction de France Télévisions, qui accuse Laurent Ruquier de connivence et d’avoir fait preuve d’un criant manque de neutralité à l’égard de son collaborateur et ami. Au cours de l’émission, il laisse entendre que son frère pourrait avoir été à l’origine des fuites concernant son « erreur de jeunesse » ; dans la foulée, Alexandre Moix promet qu’il s’apprête à poursuivre son frère pour diffamation. Dans les jours suivant la polémique, on apprend notamment que Bernard-Henri Lévy (qui, magnanime, absout le romancier dans la chronique hebdomadaire qu’il tient dans Le Point, au grand dam d’autres rédacteurs de La Règle du Jeu, comme Laurent Samama) ainsi que Jean-Paul Enthoven et Olivier Nora (respectivement directeur éditorial et PDG des éditions Grasset qui éditent Moix depuis ses débuts littéraires) avaient connaissance du passé sulfureux de l’écrivain, ce qui laisse subsister de sérieux doutes quant à la sincérité du philosémitisme qu’il manifestait à qui voulait l’entendre à longueur d’articles ou d’interventions médiatiques.
Même s’il se défend d’avoir conservé ses opinions et confirme avoir changé et mûri depuis, l’immunité dont il avait bénéficié jusqu’alors est sérieusement remise en question et le couperet ne tarde pas à tomber : les ventes de son roman s’effondrent alors que le conseil de direction de M6 décide de ne pas reconduire l’émission qu’il animait sur Paris Première.
L’article d’Amaury Brelet qui paraît le 5 septembre 2019 dans Valeurs Actuelles enfonce le dernier clou dans le cercueil de l’écrivain : ses liaisons amicales avec des personnalités dissidentes aussi “controversées” que Dieudonné M’Bala M’Bala, Alain Soral, Paul-Éric Blanrue, Frédéric Chatillon ou même avec la sœur de Robert Faurisson, personnage qui l’a toujours fasciné, y sont révélées pour la première fois dans la presse écrite. On y apprend notamment que Yann Moix retrouvait régulièrement Nabe, Soral et Blanrue au bistrot Royal Pereire au milieu des années 2000 (fait qu’avait déjà rapporté Nabe son roman Les Porcs) et qu’il s’est également rendu une fois au théâtre de la Main d’Or en 2011 pour acclamer l’humoriste antisioniste lorsque celui-ci y jouait son spectacle Mahmoud, que l’intéressé a qualifié « génial et très drôle ».
À la suite du chaos généré par la divulgation de ses fréquentations interlopes et de son passif antisémite, le trublion a pris la décision « mettre un terme à la promotion de son livre et de se mettre en retrait des médias » comme l’indique un communiqué de la maison Grasset.
En 2021, Yann Moix choisit de ne pas se présenter devant le tribunal correctionnel de Paris et transmet une lettre qui motive les raisons de son refus absolu de voir son frère. Ce dernier assure pourtant que Yann Moix est « un homme dangereux » et qu’il n’aime pas « [s]a présence sur Terre ». Contrairement à Alexandre Moix, il ne présente pas de témoin à l’audience, son avocat s’efforçant de faire avorter la plainte en alléguant des vices de forme.
Souple comme un serpent ou comme une limace au choix, il rejoint Europe 1 à la rentrée 2022, animant la Libre antenne de la station en fin de soirée, les vendredis, samedis et dimanches. Il sera également une des signatures de la matinale de Dimitri Pavlenko.
Parcours militant
Il affirme au Nouvel Obs (10/10/2015) : « je n’ai jamais voté de ma vie, sauf en 1988, Waechter au premier tour et Chirac au second. J’adore Bayrou. J’aimais bien Sarkozy en privé. Je l’ai rencontré trois fois, un show-man. Comme être humain, il me fascine, il est hypermnésique, d’une intelligence extraordinaire, c’est inouï. J’adore écouter Mélenchon parler de Robespierre, même si je pense l’inverse de lui. »
Il soutient la candidature de Bayrou en 2012. Libération, garant d’une certaine orthodoxie en matière d’engagement politique, déplore qu’il soit « politiquement peu déterminé ».
Publications
Romans
- 1996 : Jubilations vers le ciel, Grasset
- 1997 : Les cimetières sont des champs de fleurs, Grasset
- 2000 : Anissa Corto, Grasset
- 2002 : Podium, Grasset
- 2004 : Partouz, Grasset
- 2006 : Panthéon, Grasset
- 2013 : Naissance, Grasset
- 2015 : Une simple lettre d’amour, Grasset
- 2019 : Rompre, Grasset
- 2019 : Orléans, Grasset
- 2021 : Reims, Grasset
- 2022 : Verdun, Grasset
- 2022 : Paris, Grasset
Autres
- 2004 : Transfusion (poèmes), Grasset
- 2007: Apprenti-juif (Hors-commerce)
- 2008 : Mort et vie d’Edith Stein, Grasset
- 2009 : Cinquante ans dans la peau de Michael Jackson, Grasset
- 2010 : La Meute, Grasset
- 2017 : Terreur, Grasset
- 2018 : Dehors. Lettre ouverte au Président de la République, Grasset
Prix
- Prix Goncourt du premier roman pour Jubilations vers le ciel
- Prix François Mauriac de l’Académie française pour Jubilations vers le ciel
- Prix Air-Inter Europe du Premier roman pour Jubilations vers le ciel
- Prix Renaudot 2013 pour Naissance
Collaborations
Le 8 janvier 2015, à la suite de l’attentat contre Charlie Hebdo, il lance une pétition pour la panthéonisation de Wolinski, Cabu, Charb et les autres victimes de la tuerie.
En mars 2014, il signe un « appel à la fraternité », « suite à l’affaire Dieudonné et aux scores obtenus par le FN au premier tour des municipales ». Intitulée « Après la haine, la fraternité », la pétition est également signée par Yannick Noah, Patrick Bruel, Josiane Balasko, Yvan Attal, Bernard-Henri Lévy, Tahar ben Jelloun, Pierre Bergé, Caroline Fourest, Dominique Sopo, etc…
Le 17 novembre 2013, il se mobilise (avec Bernard-Henri Lévy, Caroline Fourest, Dominique Sopo, etc…) et participe à la soirée « les écrivains et les intellectuels se mobilisent » en soutien à Christiane Taubira au cinéma Saint-Germain, propriété de BHL.
En 2013 toujours, il lance une pétition : « Pour une Marianne métisse » qu’il présente ainsi dans une petite vidéo : « Il est temps de s’attaquer aux symboles. Marianne est un de ces symboles. Le buste de Marianne a toujours été blanc (…) C’est pourquoi j’appelle, avec La Règle du jeu, aujourd’hui à signer une pétition pour que Marianne ressemble aux Françaises et aux Français. J’appelle à une Marianne dont le buste ne serait plus blanchi au harnais, ne serait plus éclaboussé de blancheur mais au contraire totalement métissé. Je voudrais une Marianne qui soit à la fois arabe, africaine, asiatique, blanche aussi, et indienne. Je voudrais en fait que Marianne ait le visage de la France dans laquelle moi j’évolue, dans laquelle je me sens heureux, une France métissée, qui n’a pas honte de l’être et qui ne supporte pas qu’on la stigmatise pour son racisme qui est simplement le fait de deux, trois abrutis qui voudraient nous faire croire que de toute éternité, Marianne a été, comment dire, immaculée… Signez cette pétition, merci ».
Chaque premier dimanche du mois à 11 h il anime le séminaire de la revue La Règle du jeu au cinéma Saint-Germain. Il collabore à la revue depuis 1994.
Moix a en outre écrit des chansons, notamment pour Arielle Dombasle et Diane Tell.
Il est le maître d’œuvre de la revue littéraire Année Zéro qui fait paraître en 2022 son premier numéro consacré à André Gide. Parmi les contributeurs les plus médiatiques, on y retrouve Michel Onfray, l’autre poids lourd historique des éditions Grasset, Denis Olivennes ou encore François Rollin, autant d’esprits avec lesquels Moix a tissé partiellement des affinités intellectuelles.
Ce qu’il gagne
Début 2014, 15 000 € mensuels, pour sa seule participation à L’Émission pour tous de Laurent Ruquier.
Il a dit
Sur le Covid : « La mort de quelqu’un de 85 ans n’est pas aussi dramatique que la mort de quelqu’un de 22 ans. Si à 85 ans, on ne se dit pas que la mort est possible, alors on a raté sa vie. […] à 85 ans, je ne dis pas qu’il est temps de partir et je ne souhaite pas la mort des gens de 85 ans. Je dis simplement qu’on a eu un parcours humain qui [peut] faire en sorte qu’on accepte l’impossible », L’Heure des Pros, 27/01/2021.
« Nous avons perdu, et c’est peut-être tant mieux pour nous, la mémoire des attitudes de nos aïeuls devant l’impensable et les atrocités. J’en veux beaucoup à la génération des soixante-huitards sur ce point. Je ne suis pas, loin s’en faut, un anti-soixante-huitard. Mais certaines attitudes de 68 m’ont toujours semblé irresponsables et stupides. Par exemple, cette manie, ce réflexe immature, ridicule, pour ne pas dire davantage, en face des « anciens combattants ». Il était de bon ton, quand j’étais enfant, dans les années 70, de remettre à leur place les « vieux cons » qui nous « emmerdent avec leur guerre », Atlantico, 15/11/2020.
« Je demande pardon à toutes les personnes, quelles qu’elles soient, celles de la communauté juive mais tous ceux qui se sentent respirer comme des humains, et non pas comme des bêtes, pour les dessins choquants, les bandes dessinées obscènes et dégradantes qu’elles ont pu voir. Le jeune homme qui a commis ces dessins il y a 30 ans n’était pas un jeune homme à qui j’aurais serré la main aujourd’hui », On n’est pas couché, 31 août 2019.
« J’assume, j’endosse tout. Ce que j’ai fait à l’époque avec 3 ou 4 cons, on était des types complètement paumés. J’écrivais, je dessinais, je produisais de la merde. Ces textes et ces dessins sont antisémites, mais je ne suis pas antisémite. Je me moquais des myopathes, de la faim dans le monde, de l’Abbé Pierre… Aujourd’hui, l’homme que je suis en a honte. Tout le parcours que j’ai fait depuis, tout mon parcours d’homme, c’est l’histoire de quelqu’un qui a essayé de s’arracher à cette géographie toxique, m’extraire de cette nasse. Plutôt que de tomber dans la merde, je me suis élevé, en étant curieux intellectuellement. Je me suis hissé hors de la bouse, et je suis devenu le meilleur défenseur du judaïsme. J’ai eu la chance de rencontrer Bernard-Henri Lévy, qui m’a évité de devenir l’homme que j’aurais pu être, une pourriture. Je ne suis pas fier, mais heureux de mon parcours. L’âge de 20 ans, c’est fait pour se tromper. Aujourd’hui, alors que ces dessins, ces textes sont ressortis, je me sens libre. Libéré de cette épée de Damoclès avec laquelle je vivais depuis trente ans. Je vais pouvoir continuer mon travail l’esprit dégagé. », Libération, 31 août 2019.
« À 50 ans, je suis incapable d’aimer une femme de 50 ans. […] Je préfère le corps des femmes jeunes, c’est tout. Point. Je ne vais pas vous mentir. Un corps de femme de 25 ans, c’est extraordinaire. Le corps d’une femme de 50 ans n’est pas extraordinaire du tout. », Marie-Claire, 8 janvier 2019.
« Il y a des Afghans qui connaissent Victor Hugo sur le bout des doigts, ils arrivent en France et on les frappe. », France Inter, 23 janvier 2018.
« Jean Moulin fut supplicié pour une France qui accueille les hommes, pas pour une France qui les chasse. Dites à votre préfet que se réclamer d’un héros de la Résistance quand, dans sa sous-préfecture, Érythréens, Afghans et Soudanais sont harcelés, délogés, gazés nuit et jour, c’est prendre Jean Moulin en otage. Et c’est le trahir une deuxième fois. », lettre ouverte à Emmanuel Macron publiée dans Libération, 21 janvier 2018.
« Ce serait la pire chose qui pourrait m’arriver [avoir un enfant, ndlr]. J’ai moi déjà. Il m’est arrivé de ne pas pouvoir vivre avec des jeunes femmes parce qu’elles avaient des enfants. Faits par d’autres, certes, mais faits par elles. Je préfère quand même quand il n’y a aucun lien […] je suis inadapté à la famille. Je déteste en voir, en croiser. La notion de famille m’agresse. Quand il y a plusieurs personnes d’une même famille dans une pièce, tout cet ADN regroupé me donne la nausée. Pour moi être à table avec ses parents, c‘est déjà de l‘inceste. Quand mes amis ont des enfants, je ne les vois plus jusqu’à ce qu’ils soient libérés […] C’est des liens du sang que sont venus le racisme, la monarchie absolue […] la vraie révolution, la vraie égalité totale, ce serait de mélanger les bébés à la naissance comme dans La vie est un long fleuve tranquille. On devrait interdire aux parents d’élever leurs enfants biologiques. Cette manière de placer son égo dans la chair me donne le vertige », Gala, 29 mai 2015.
« Il y a quatre personnes contre lesquelles on ne peut rien : Tariq Ramadan, Jean- Marie Le Pen, Michel Onfray et Bernard Tapie. », Le Nouvel Obs, 10 octobre 2015.
« Morano, on a quand même réussi à lui faire dire que la France est, selon elle, le pays de la race blanche. Extrêmement choquant », ibid.
« J’ai beaucoup été contre parce que c’était pour moi une manière d’exister. Avec l’âge, j’ai 47 ans, on s’adoucit. Pour se faire une place, on est parfois tenté d’endosser un rôle de méchant. Mais faire le malin, au bout d’un moment, devient impossible. On a mauvaise réputation, on n’est pas soi-même, on vous renvoie en boomerang ce que vous avez projeté, et là… », ibid.
« Les penseurs de gauche sont des astres morts. Du coup, aujourd’hui, j’ai envie d’être un peu de gauche. Ce ne sont pas des fachos, bien sûr, mais les penseurs de gauche, comme Debray, Onfray, Bruckner… font désormais l’apologie des frontières ou expriment des pensées très conservatrices… Il faut dire que les livres des intellectuels de gauche ne se vendent plus. » ibid.
« Moi, je suis une vraie girouette, je n’ai aucune colonne vertébrale politique… », ibid.
« J’ai réfléchi sur moi-même. C’est vrai que j’ai eu parfois une sorte de condescendance en recevant les petits candidats », ONPC 8 avril 2016
« Ayez des idées dégueulasses avec des amis propres ! », à Florian Philippot, ONPC, 1er avril 2016
« J’ai peur d’avoir un rire nerveux à chaque fois que j’entends ‘ouvrier’ ou ‘salaire’ maintenant », Yann Moix à Philippe Poutou, ONPC, 1er avril 2016
« encore un dirigeant injustement caricaturé par le microcosme parisien, en vrai, il n’est pas si méchant”. Mais si vous demandez au chien de Hitler comment était Hitler, il va vous dire qu’il était sympa… », au sujet des propos de Dupont-Aignan sur Orban, ONPC, 25 mars 2017
« J’ai des défauts, quand j’accuse une grande fatigue, je suis irascible », Yahoo, 21 mars 2017
« La suffisance n’est pas un défaut que j’ai. Mais je suis beaucoup trop modeste et humble, je m’excuse plus de vivre qu’autre chose, j’oublie toujours que j’ai fais telle ou telle chose, donc des gens pourraient se vanter toute leur vie d’avoir eu le Prix Renaudot, moi ça m’a fait plaisir une semaine après j’ai oublié que je l’avais. La dernière fois j’ai fait un lapsus en disant à une copine si un jour je fais du cinéma, alors que j’ai déjà fait deux films, un troisième là sur la Corée. Donc si vous voulez je suis vraiment pas un type suffisant, prétentieux », ibid.
« Mais enfin, tu parles peut-être au prochain président de la République ! », au sujet de Poutou, ONPC, 25 février 2017
« Un arabe, c’est fait pour voler » (propos qualifié d’humoristique à l’émission Happy hour de Thierry Ardisson), Canal+, 31 décembre 2013.
« Le jour où Dieudo sera malade, il faudra inventer l’eutha-nazisme ».
“François Hollande a prêté son visage à la République pour parler à Leonarda, qui a prêté son visage aux Roms (…) Le Président n’a pas fait acte de faiblesse, mais d’humilité ; la cinquième puissance mondiale vient de prouver sa force en se mettant à la hauteur d’une enfant et en lui parlant comme à une adulte. Les Roms agacent et narguent nombre de Français parce qu’ils semblent heureux malgré leur misère, quand nous sommes dépressifs au milieu de ce qui, en regard de la détresse des populations nomades, doit être appelé le confort. Leonarda et les siens refusent la société de consommation et préfèrent la famille à l’entreprise”, « Le nom des roms » La Règle du jeu (à propos de l’Affaire Léonarda), 23 octobre 2013.
« “Le Président n’a pas fait acte de faiblesse, mais d’humilité ; la cinquième puissance mondiale vient de prouver sa force en se mettant à la hauteur d’une enfant et en lui parlant comme à une adulte”. Merci pour cette phrase, cher Mr Moix », commentaire à l’article « Le nom des Roms », 8 novembre 2013.
« Pierre Bergé a mille fois raison : les remugles de la manifestation anti-mariage pour tous éclaboussent toutes les vermines, qui se réveillent. Car la vermine d’extrême-droite se reconnaît à ceci qu’elle ne meurt jamais ; elle est en veille. Toujours prête à disséminer son choléra. L’extrême-droite n’est pas même là pour donner la mort, injecter la mort, prodiguer la mort, comme hier encore envers une petite victime appelée Clément Méric, non : l’extrême-droite est la mort (…) L’extrême-droite ne tue pas : elle est elle-même le meurtre. Meurtre contre tout ce qui est innocent, contre tout ce qui est inoffensif, contre tout ce qui est seul, contre tout ce qui est faible, contre tout ce qui ne demande rien à personne (…) L’extrême-droite a raté sa vie – elle veut rater, elle veut raturer la vie des autres. On nous dit que l’extrême-droite n’aime pas les Juifs, les Noirs, les Arabes, les homosexuels, les « gauchistes ». Mais si les Juifs, les Noirs, les Arabes, les homosexuels et les « gauchistes » n’existaient pas, elle les haïrait quand même. Elle les inventerait à la seule fin de les haïr, de les persécuter, de les massacrer, de les assassiner. Pour l’extrême-droite, nous sommes tous, absolument tous, nous serons tous, absolument tous, tour à tour, des Juifs, des Noirs, des Arabes, des homosexuels et des « gauchistes ». L’extrême-droite ne peut pas mourir : la mort ne peut pas mourir. A nous tous, en attendant, de lui donner une bonne, une vraie leçon de vie », L’extrême droite est la mort », La Règle du jeu (à propos de l’affaire Méric) 6 juin 2013.
« Merci, quel beau texte, plein de poésie j’en ai la larme à l’œil. Vivement le livre et le film de Yann Moix sur cet événement », commentaire à l’article « L’Extrême-droite est la mort » du 7 juin 2013 (probablement posté par un « serial flatteur »).
“ Mes livres sont vigoureux, quand bien même ils seraient laids. Je les vois qui provoquent des attaques violentes. Qui récoltent des injures, amassent des indignités. Ce pire des accueils, qui sans doute atteint son but, multiplie l’énergie, provoque de nouveaux romans en moi – bref me ressource. (…) Je ne compte pas m’affaisser cet après-midi. Dominant ma paresse, mon mauvais caractère, les occasions d’aller nager plutôt qu’écrire : je suis ici, devant la feuille, encre noire, exalté, défensif, acharné. Non seulement je suis en vie, mais je suis vivant”, Hiver, La règle du jeu, 21 décembre 2012.
“Magnifique, mon cher Yann. Morceau d’anthologie à diffuser à tous les écrivains en herbe (les autres, trop tard, déjà). Comme je ressens (et vis) ce tu exprimes si bien. Merci. F”, commentaire à l’article « Hiver » du 22 décembre 2012.
« À travers les déserts, sur les eaux, au sommet des drames, perdu alentour des fleuves et cheminant au-delà des ruines, il est là : en costume sombre, celui du chaos, de la destruction de deux Temples, et en chemise blanche, immaculée, en chemise qui ne peut supporter la souillure. Lui ? C’est le juif, le juif en tenue de juif, en tenue de deuil perpétuel et en tenue de dignité. En tenue de ténèbres, par le costume, et en tenue de lumière, par la chemise. Est-ce inconsciemment, ou consciemment, qu’on reproche à Bernard-Henri Lévy, fût-il en train de secourir les Arabes avec sa plume ou sa pellicule (et très notoirement avec son courage) d’être vêtu en juif, d’être vêtu comme un juif, d’être vêtu juif ? Est-ce consciemment, ou inconsciemment, que cet homme s’habille, se vêt, depuis qu’il se bat et combat, depuis qu’on voudrait le battre et qu’on ne cesse de le combattre, comme le juif qu’il est ? Un juif que ceux-là accusent d’être obsédé par le sionisme (le sionisme existe-t-il encore ? Non : c’est l’Etat d’Israël à présent qui existe) quand ce même homme abandonne son énergie, livre son temps à la défense des peuples arabes, opprimés, suppliciés ; quand ce même homme, dans la stricte même foulée, publie son meilleur livre depuis dix ans, La Guerre sans l’aimer, et son film le plus abouti, Le serment de Tobrouk. Quand ce même homme, qu’on dit tourné vers sa seule gloire, prend la parole et la distribue, et la rend, et la redistribue, neuve, aux foules rassemblées pour le remercier.Bernard-Henri Lévy ne s’intéresse pas à lui-même, je le connais bien : Bernard-Henri Lévy n’a qu’une passion ; cette passion, c’est son œuvre. C’est la littérature qu’il poursuit par tous les moyens, par de la vie vivante, du risque risqué, des films, des conférences et des voyages, des rencontres et une inépuisable soif de faire totalité – ce qu’on lui reproche, ce n’est pas seulement d’être l’homme à la chemise des juifs, à la chemise juive, au costume sombre des heures sombres des juifs, au costume sombre juif, mais c’est évidemment cette volonté d’écrire, d’écrire son œuvre, d’écrire sa vie, d’écrire la vie de son œuvre et d’écrire l’œuvre de sa vie. C’est parce qu’il aimerait beaucoup s’aimer qu’il s’écrit lui-même, tandis qu’on lui fait le procès de s’écrire à lui-même », « “Le serment de Tobrouk” et Bernard-Henri Lévy » La Règle du jeu (à propos du film de BHL, Le serment de Tobrouk), 19 juin 2012.
« Quand on assassine un juif parce que c’est un homme, c’est un assassinat. Quand on assassine un homme parce que c’est un juif, c’est un acte antisémite. Quand on assassine un groupe d’hommes parce que ce groupe est composé de juifs, c’est un attentat antisémite”, «Copernic 2 », La Règle du jeu (à propos de l’attentat de Toulouse), 19 mars 2012.
« “Quand on assassine un groupe d’hommes parce que ce groupe est composé de juifs, c’est un attentat antisémite. ” Très bien exprimé. Je demanderai la permission de publier cet article sur mon blog. Merci », commentaire à l’article « Copernic 2 » du 21 mars 2012.
« Cet homme sera président de la République. Sans doute l’est-il déjà depuis un moment, plus qu’il n’est réellement dans « l’opposition ». Il occupe une sorte d’Elysée hors-les-murs, comme il existe une Villa Médicis hors-les-murs. François Bayrou est davantage un homme qui s’affirme qu’un homme qui s’oppose. […] Nul n’est moins imposteur que lui. », La Règle du Jeu, 2 février 2012.
« La société est devenue incompréhensible : on ne sait plus qui décide, ni de quoi, ni qui gouverne, ni comment. Les Français voudraient bien (on les sent tentés) que François Bayrou vienne, dans cette langue des paysans si prompte à transmettre les complexités par la simplicité, traduire le volapük du chaos en quelques phrases lisibles. Comme Péguy, auquel il est fidèle depuis l’âge de 16 ans, ce populaire homme du peuple vomit le populisme, cet homme simple exècre le simplisme. D’ailleurs, François Bayrou hait les mots en « isme ». Les Français demandent à François Bayrou de penser la réalité, puis de la leur restituer intacte », ibid.
« Le monde est recouvert de technicité, de technologie, il est saturé de modes opératoires, de calculs, de méthodologies, de sociologies ; il est devenu une accélération tweetée, un artifice surcommenté, où tous les langages sont mêlés, mais d’où aucune parole ne semble plus émerger : la réalité est enfouie, engluée comme l’albatros, sous un goudron de bavardage incessant. Recouvert, voilé, aussi par un totalitarisme du divertissement savamment mis au point pour déconnecter un peu plus encore, au gré des émissions débiles et des jeux vidéos régressifs, le peuple de ses devoirs, de ses droits – de son destin », ibid.
« Le cliché qui m’intéresse le plus concerne l’hygiène en France. On dit que les Français sont sales, ne se lavent pas alors que c’est faux. Au contraire, ce que je reproche à la France, c’est sa trop grande propreté », « les clichés selon Moix » ? La Règle du jeu, 30 novembre 2011.
« Je te hais, Suisse. Je te demande de m’arrêter, moi aussi, le jour où je viendrai te voir. Pour cracher sur ton sol immonde », propos publié sur le site La Règle du jeu en février 2010 durant l’Affaire Polanski, puis retiré quelques jours plus tard.
« J’aime Polanski et je hais la Suisse. (…) La Suisse ne se donne même pas, comme le feraient des salopes ordinaires : la Suisse se prête au plus fort. (…) Elle prête sa soumission. C’est une pute », La Meute, 2010.
« Oui, un salaud au sens sartrien du terme. (…). Dans le cas de Zemmour, ça donne un juif honteux qui croit que sa citoyenneté française passe avant la judéité, ce qui selon moi est une aberration ! », à propos d’Éric Zemmour.
« Passer sa vie à dire qu’on veut être le plus grand écrivain du monde ne fait pas de vous le plus grand écrivain du monde », Evene.fr, août 2006.
« Que Bernard Henri-Lévy me vienne en aide, c’est l’ultime catastrophe du film. Je lui demande de faire une bonne critique. C’est maladroit et personne n’est dupe, d’autant que j’avais écrit un bon article sur son film Le Jour et la Nuit qui avait été massacré partout », Technikart (à propos de son film Cineman qui a fait un bide absolu).
Sa nébuleuse
Bernard-Henri Lévy : le tout-puissant « patron » de Grasset et fondateur de La Règle du jeu est fondamentalement celui qui a créé Yann Moix en le prenant sous son aile dès 1994. Depuis, ils sont inséparables et se soutiennent mutuellement. C’est lui qui a intronisé Moix dans le comité d’honneur de l’Institut d’Etudes lévinassiennes et lui offre une tribune dans son cinéma Le Saint-Germain.
Jean-Paul Enthoven : ami intime du précédent, il a participé à la production des films de Moix et son fils Julien a tourné dans Cineman.
Laurent Ruquier : l’animateur-vedette de radio et de télévision l’a souvent fait participer à ses émissions.
Ils ont dit de lui
« C’est un être qui a été humilié et qui peut-être le sera après. Je me rappelle certains de ses propos, notamment à l’époque où il était chez Ruquier à la télévision, où il éructait pour exister. Je pense que ce livre est une clé pour mieux comprendre le personnage », Patricia Martin à propos de Verdun, Le Masque et la Plume, 31/03/2022.
« Une vraie trogne de Néandertalien mal dégrossie, avec quelque chose de moralement douteux, comme un vieux cendrier sur lequel on aurait laissé traîner l’étiquette du prix. »
François Bousquet, Éléments, oct/nov 2019.
« Il m’avait dit : “Il faut être stratège.” A l’époque, je ne connaissais pas du tout son passé. Je comprends un peu mieux à la lumière de ce qu’on vient de découvrir ce qu’il entendait par là. Chez Yann Moix, il y avait cette idée d’être stratège : il faut rentrer dans le système “contrôlé par des juifs” — c’était en creux, il ne l’a pas dit comme ça — pour pouvoir avancer et retourner les choses à un moment donné. Pour lui, être dans la stratégie veut dire mentir, être malin.» Dieudonné, Valeurs Actuelles, 3 septembre 2019.
« Trente plus tard, il se justifiera en disant avoir fait Ushoahoïa pour intégrer l’équipe du professeur Choron à Hara-Kiri. Mais, en 1989, Hara-Kiri n’existait plus depuis décembre 1985, et le professeur Choron était très lourdement endetté… Quel journaliste a relevé cet anachronisme prouvant cet énième mensonge de Moix ? En dehors de la prétention de Moix qui croyait pouvoir être publié dans Hara Kiri (comme qui vous savez l’a été réellement à l’âge de 15 ans et demi…), dire que ces dessins négationnistes étaient destinés à Choron induit dégueulassement l’idée que Choron aurait été « client » du révisionnisme, ce qui est faux ! Moix se couvre a postériori en jouant sur la confusion dans l’esprit des ignorants entre humour bête et méchant et propagande négationniste sous prétexte que les deux sont « choquants » ! Ainsi la technique de shaker (déjà dénoncée par Nabe dans ses livres) de Moix était déjà à l’œuvre dès sa jeunesse: piquer à Nabe des éléments et les revomir dans un autre ordre. », NabeNews, 2 septembre 2019.
« Je crois au repentir. Je crois à la réparation. Et quand un homme, tout homme et donc, aussi, un écrivain donne les preuves de sa volonté de rédemption, quand il s’engage, avec probité, dans le corps à corps avec ses démons, je pense qu’il est juste de lui en donner acte, de lui tendre loyalement la main et, si on le peut, de l’accompagner. », Bernard-Henri Lévy, 1 septembre 2019, Le Point.
« Il a fait des études talmudiques, a appris l’hébreu avec une ferveur que j’ai toujours trouvée suspecte. Pour moi, il a toujours été un fasciste non pas dans le sens politique mais dans son comportement, sa façon de ne pas venir aux rendez-vous, de traiter les femmes, une forme de brutalité. Sa seule impatience, c’est de disqualifier la personne en face. C’est notre petit Céline.»[…] Je l’ai beaucoup aimé, il est fou mais c’est l’écrivain le plus talentueux que j’aie publié.», Jean-Paul Enthoven, Le Figaro, 30 août 2019.
« Avant, Yann était un grand fan de la « galaxie Dieudonné » : Dieudonné évidemment mais aussi Alain Soral, Marc-Edouard Nabe, etc. Il avait des contacts à « Radio Courtoisie » et même au Gud selon certaines sources. Or, il courtisait BHL, par ailleurs ! De fait, en France ; il est inattaquable car BHL le protège. C’est que très certainement BHL connaît mal son poulain… Rendez-vous compte : Yann a humilié une policière sur le plateau d’Ardisson lors de la dernière saison, elle s’est suicidée quelques semaines plus tard et il s’en est sorti blanc comme neige ! N’importe qui d’autre aurait eu des soucis avec la justice…
Avec les femmes, Yann n’est pas toujours très clair non plus. Dans son film « Cineman », j’ai appris qu’il avait engagée l’actrice Lucy Gordon car il voulait coucher avec elle. Mais sur le plateau, Lucie est tombée amoureuse d’un technicien. Yann ne l’a pas supporté et a mis une pression morale de dingue sur elle. Elle s’est suicidée peu après. Là encore, il n’a pas été inquiété. Il n’est sans doute pas directement responsable de cette mort mais il n’est pas loin du drame… » Frédéric Vignal, Mediapart, 29 août 2019.
« Il a consacré ensuite plusieurs années à écrire sur la question juive pour se construire méticuleusement une couverture, une identité irréprochable sur le sujet si jamais cela venait à se savoir. Il a même tenté d’apprendre l’hébreu ! Il a fini par aller voir BHL et Enthoven et leur a dit : « J’ai été super con, regardez ce que j’ai fait plus jeune ; j’ai été complètement idiot. Désolé … ». En réalité, Enthoven et BHL s’en moquaient. D’ailleurs quand Yann a suggéré à BHL qu’il pourrait se convertir au judaïsme mais qu’il avait peur d’être circoncis, BHL lui a rétorqué : “Ce n’est pas la peine. On vous considère déjà comme étant des nôtres”… », Paul-Eric Blanrue, Mediapart, 29 août 2019.
« Petit Prince déchu. Machiavel cynique et névrosé prêt à tout. On pardonne la folie. Mais pas le révisionnisme ni le mensonge outrancier. Pas plus que l’accaparation du monopole de la souffrance infantile quand il s’agit de l’utiliser à des fins purement marketing et commerciales pour vendre coûte que coûte. Sous prétexte de réaliser une Œuvre, faire passer ses parents pour des bourreaux en leur attribuant la paternité de sévices imaginaires ou de ceux dont il était lui-même l’auteur à l’encontre du frère — judicieusement oublié du roman — confine à la perversité la plus sourde. C’est une monstruosité littéraire. » Alexandre Moix à propos d’Orléans, Le Parisien, 24 août 2019.
« Alex [son frère Alexandre Moix] était formel : je l’avais déboussolé. Le Régal l’avait complètement déréglé, cerveau, nerfs, ambition, c’était à ce moment-là qu’il s’était déclenché personnellement. Yann avait même une “nabothèque” : il demandait à sa grand-mère d’Orléans d’enregistrer tous mes passages télé, de les stocker, et bien sûr il possédait tous mes livres, il ne pensait qu’à ça… », Marc-Edouard Nabe, Les Porcs.
« un névrosé auquel on a donné une audience », I‑media sur TV Libertés, 19 avril 2017.
« Yann Moix et Vanessa Burggraf sont des cons… qui nous servent », Nicolas Dupont Aignan dans Téléloisirs, 17 avril 2017.
« Vous savez, il y a des gens qui sont journalistes dans le service public et qui ont préfacé des livres épouvantables », Florian Philipot, ONPC 01/4/2017 au sujet de la préface par Yann Moix du livre de Paul-Eric Blanrue.
« si c’est pour me taper les deux blaireaux [Yann Moix et Vanessa Burggraf, les deux chroniqueurs, ndlr]… Je pense que, même dans mon état, je peux arracher un œil à Yann Moix », Pierre Ménès dans Téléloisirs 29 mars 2017.
« Écoutez monsieur Moix, l’excès, la caricature, on la connaît. (…) C’est un dictateur élu et qui a fait plus de voix que vos films, de recettes. C’est pour vous montrer que la caricature est facile. A un moment, il faut respecter la démocratie. Je sais qu’elle vous gêne », Nicolas Dupont-Aignan, ONPC 25 mars 2017.
« Ça a été assez musclé, animé, ils ont tenté un peu de poser plein de questions, de couper la parole, c’est passé hyper vite” », Philippe Poutou sur Facebook le 25 février 2017 après son passage dans ONPC. Il y juge aussi « désagréables » les deux chroniqueurs.
« Dans Terreur, le romancier disserte sur les récents attentats, sans jamais perdre de vue la seule chose qui l’intéresse vraiment : lui-même », Valeurs Actuelles, 19 février 2017.
« Il y a plusieurs raisons de faire de la littérature : parce que l’on a quelque chose à dire qui ne peut l’être que par vous — cela donne Pascal, Racine, Proust, Julien Green ou Houellebecq. Parce que c’est un métier plus agréable que d’autres et que la notoriété a bien des avantages — et c’est Frédéric Beigbeder. Ou parce que l’on a un besoin éperdu de reconnaissance — c’est le cas de Yann Moix », ibid.
« Dès qu’un micro se tend, Moix se déboutonne, raconte sa vie intime, dissèque le moindre de ses états d’âme, parle de lui en bien ou en mal, peu importe, l’important étant qu’il en parle », ibid.
« En chroniqueur dans l’émission de Laurent Ruquier On n’est pas couché, Moix n’est pas plus convaincant, alternant envolées intellectualistes fumeuses qu’il semble seul à comprendre et une agressivité torrentielle, souvent gratuite (comme lorsqu’il accuse Bénabar d’avoir le QI d’un enfant, ou Natacha Polony de ne pas comprendre son propre livre) et qui semble plus destinée à faire bourdonner les réseaux sociaux qu’à alimenter un débat. », ibid.
« Celui qui, au fond de lui-même, doit dissimuler une profonde insécurité que révèlent des yeux de faon affolé au creux de son visage de boxeur décavé compense par une confiance en lui gigantesque et surjouée. Il pense seul, donc. Et écrit ce qui lui vient à l’esprit. Et tant pis si c’est souvent n’importe quoi »
« on est saisi du vertige de lire quelqu’un qui fait le malin sur des cadavres, de l’obscénité d’un auteur qui se regarde écrire sur l’horreur. Il y avait l’homme qui rit dans les cimetières, Moix est l’écrivain qui s’admire dans les nécropoles. Jeux de mots débiles (quand Coulibaly accède à l’existence médiatique dans la vitrine de l’Hyper Cacher, c’est une « naissance in vitrino »), aphorismes à deux balles (« Les terroristes sont à la vie ce que le cendrier est à la cigarette »), inventions de concepts foireux (« Les Kouachi, Coulibaly et leurs semblables ne sont pas des nihilistes. Ce sont des riennistes » : euh, Yann, c’est quoi la différence ? ) jalonnent des dissertations d’une bêtise péroreuse, qui se croit intelligente parce qu’elle est intarissable », ibid.
« Qui a dit renvoi d’ascenseur, Grasset connexion, copinage insensé ? Je me sens d’autant plus trahi que j’ai souvent aimé ce qu’a écrit BHL, dussé-je, quand je l’avouais, supporter rires et quolibets d’amis et collègues. Mais là, c’est un peu fort. Pas d’autre cause à défendre, cette semaine-là, pas d’autre événement du monde à analyser que la sortie du nanar d’un écrivain médiocre et mauvais cinéaste ? », Aurélien Ferenczi, Télérama, 30 octobre 2009 (à propos de Cineman et de sa défense par BHL).
« Chaque semaine, il vous fera partager ses enthousiasmes, ses indignations. Vous fera rire ou pester. Nous lui avons fait jurer de vous émouvoir, d’amitié ou de colère. Tout lui est permis, pourvu qu’il vous surprenne », Etienne de Montéty, directeur du Figaro littéraire, Le Figaro littéraire, 13 novembre 2008.
« En gros, si on fait un condensé de ce que tu écris, parce qu’il est juif [Polanski, ndlr], que ses parents sont morts dans le ghetto, etc… il a le droit de baiser une gamine de 13 ans. C’est quasiment ça. Ce qui est terrible, c’est que tu continues après et tu écris page 222 que ‘le métier du juif est d’être perpétuellement accusé, être juif c’est être coupable d’une seule chose, être coupable’. Donc ça veut dire qu’il est accusé parce qu’il est juif. C’est délirant! (…) Mais lâche-leur les baskets aux juifs! Oublie-les ! », Éric Zemmour, On n’est pas couché, 14 février 2010.
« Yann Moix ne met de message nulle part. Il assume constamment la débilité intrinsèque de son histoire, l’absence de rigueur absolue de son récit, qui a dû être écrit dans un état de semi-conscience », Les Inrocks, 23 octobre 2009 (à propos de Cineman).
« J’ai dit que vous étiez un excellent romancier, ce que je crois toujours. Mais il ne faut pas vous essayer à la pensée, ce n’est pas pour vous », Michel Onfray à Yann Moix, ONPC, 19/09/2015.
« Ce n’est pas vrai. C’est pas bien de mentir tout le temps. Votre métier c’est de mentir ou c’est d’écrire ? », Eric Woerth à Yann Moix, ONPC, 08/10/2016.
« Yann Moix et Mediapart, c’est la société de la malveillance », Le JDD, 20/10/2016.
Crédit photo : RTL (DR)