Invité des « Grands gueules » sur RMC ce vendredi 3 janvier, Christophe Barbier a été interrogé sur « l’affaire Dieudonné » qui agite le monde médiatique et politique depuis plusieurs jours.
Pour le patron de L’Express, rien de plus simple pour faire taire Dieudonné : lui interdire l’accès aux salles de spectacle et, en parallèle, le censurer sur internet ! « Internet n’est pas un no man’s land. On peut aussi combattre sur internet juridiquement ceux qui violent la loi, et notamment la loi Gayssot (qui interdit toute recherche historique et remise en cause de la version officielle de la shoah, ndlr). On peut y aller, il suffit que les autorités s’en donnent les moyens », a‑t-il commencé.
Barbier considère qu’« Internet est un champ d’impunité parce que ça part dans tous les sens. Mais ça se régule aussi internet ! Entre nous, les Chinois y arrivent bien. » Une comparaison qui a fait rire et réagir le plateau de RMC, mais le grand démocrate Christophe Barbier reste droit dans ses bottes de cuir : « Si les dictatures y arrivent, il faut que les démocraties fassent l’effort, elles aussi, de faire respecter la loi sur internet. Sinon ça sera : dictature ou dictature. C’est ça qu’on veut ? Non. Il faut donc que les démocraties considèrent aussi qu’internet ça doit se réguler. »
En résumé, le message est le suivant : pour tendre vers plus de démocratie, il faut s’inspirer… des dictatures. Cherchez l’erreur.
Christophe Barbier n’en est pas à son premier paradoxe. Lors de l’affaire des caricatures de Charlie Hebdo – et des réactions indignées des musulmans –, ce dernier avait estimé qu’« il ne peut pas y avoir de limite à la liberté d’expression ». Plus tard, lorsque Dieudonné avait présenté sa « liste antisioniste » aux élections européennes, Barbier considérait soudain que « la liberté d’expression a des limites »…
Voir aussi notre portrait de Christophe Barbier, le petit marquis libéral-libertaire
Crédit photo : Cadremploi via Youtube (DR)