Pour le béotien, une zone de guerre c’est la Syrie, l’Irak, la Libye ou le Donbass. Mais ça peut aussi être à quelques kilomètres du centre de Bordeaux, Poitiers, Béziers, Montpellier ou Toulouse.
Dans une lettre à l’attention des rédacteurs en chef du pôle France 3 Sud Ouest, le directeur de pôle Gérard Vallès interdit aux équipes de se faire filmer pendant les reportages mais surtout limite les reportages dans les quartiers sensibles. La lettre fait beaucoup jaser les syndiqués de la chaîne TV régionale.
Le pôle sud-ouest concerne les régions Aquitaine, Midi-Pyrenées, Languedoc-Roussillon, Limousin et Poitou-Charentes. Dans la lettre le directeur régional déclare “les reportages dans les quartiers sensibles sont limités au strict nécessaire. Ils sont de toute façon déconseillés”. Lorsqu’il faut quand même monter au front, le directeur impose la discrétion, “ces reportages doivent être réalisés avec des véhicules non siglés” et le nombre “toujours en équipe (deux ou trois personnes”). Mais surtout il impose à mots couverts l’utilisation d’un fixeur, comme dans les pays en guerre ou instables : “ils doivent être préparés en utilisant les services d’un ”contact” qui sur le terrain accompagnera l’équipe de tournage”.
Une douce expression qui ne laisse pas dupes les syndicats. FO s’interroge : “faire appel à un ”fixeur” c’est reconnaître la dangerosité de l’exercice de la profession dans certains endroits de la métropole. Des zones de non-droit auxquelles les journalistes auraient les plus grandes difficultés d’accès”. Avec ses no-go zone qui ont tant fait polémique à Paris, Fox News n’aura finalement été en avance que de deux semaines sur le directeur régional Sud-Ouest de France 3…