Alors que Marine Le Pen est partie en croisade contre le qualificatif d’ « extrême-droite » dont les médias usent généralement pour qualifier son parti, menaçant quiconque l’utiliserait d’une attaque en justice, le journal Le Monde en rajoute une couche en affirmant que le Front National est bien « un parti d’extrême-droite ».
Dans l’éditorial, non signé, de son édition du 5 octobre, Le Monde estime que « le FN a bien rassemblé, à l’origine, des néofascistes d’Ordre nouveau, des anciens de la collaboration, des soldats perdus de l’OAS, des nationalistes révolutionnaires et des poujadistes » – oubliant au passage les résistants – avant de rappeler que Marine Le Pen avait déclaré « assumer tout l’héritage » de son parti.
Ensuite, le journal avance que « par sa seule position sur l’échiquier politique français, autant que par ses idées et son projet, le Front national est, aujourd’hui comme hier, un mouvement d’extrême droite », sans donner plus de justifications. Et celui-ci de conclure : « Sa dénonciation du “système” et des élites, la préférence (ou priorité) nationale qu’elle veut imposer, la stigmatisation de l’immigration et de l’islam, la condamnation de l’Union européenne et du “mondialisme” en font un parti réactionnaire. Un parti opposé aux principes républicains d’égalité, de fraternité et de liberté – en l’occurrence de liberté de la presse –, dès lors que Mme Le Pen prétend dicter à chacun son vocabulaire et ses analyses. »
D’autres, comme Thomas Legrand et Patrick Cohen – l’homme à la liste noire – sur France Inter, se sont opposés à ces menaces de procès lancées par Marine Le Pen. Reste à savoir si la présidente du Front National ira au bout de ses avertissements…
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