Cher NYT ! Un parangon du politiquement correct, un symbole toujours vivant, allant plus fort, plus loin, plus vite dans la désinformation au service de l’Empire du Bien. Le brave NYT vient de se surpasser en titrant de manière étonnante (ou le contraire) sur la décapitation de Samuel Paty par un islamiste.
Choisir un angle
Voyons, voyons, vous êtes un journal mondialement connu, vous êtes reconnu dans le monde libéral libertaire comme un modèle politique, culturel et économique, comment allez-vous traiter l’affaire du professeur français décapité avec un couteau de 35 cms pour avoir montré à ses élèves certaines des caricatures de Mahomet ? Vous devez trouver un angle. Celui du combat contre l’islamisme par exemple. Ou bien celui de la liberté d’expression. Ou encore celui des difficultés de l’éducation ? Tous ces angles seraient légitimes.
La police responsable ?
Eh bien non ! Le rédacteur en chef responsable de l’Europe ou bien un secrétaire de rédaction ou le journaliste lui-même, nous l’ignorons, choisit un angle différent. Dans un grand journal comme le NYT un titre est pesé au trébuchet par la hiérarchie et n’est pas choisi au hasard. Reproduisons-le tel quel :
“French police shoot and kill man after a knife attack on the street” (titre original de l’article, modifié à plusieurs reprises depuis par le New York Times) : « La police française tire et tue un homme après une attaque au couteau dans la rue »
Analyse sémantique
Reprenons les termes du titre. Il y a eu une attaque au couteau (knife attack). C’est regrettable en effet, mais peut-être s’agissait-il d’un petit couteau, voire d’un canif ébréché. Cette attaque a eu lieu dans la rue (on the street), quoi de plus banal ? On ne sait rien de la victime, peut être légèrement blessée ou fort heureusement indemne ? L’agresseur a pu rater son coup et manquer sa victime.
On ne sait pas tout sur l’agresseur, un homme (man), mais on sait quelque chose de sûr et certain, il a été tué (kill) et il est mort de mort violente (shoot), il a été abattu. D’où vient l’agresseur ? Quelles étaient ses motivations ? Qui a‑t’il attaqué et dans quelles circonstances ? Le titre ne le dit pas. Mais le titre dénonce de manière explicite un coupable : la police française qui « tire et tue » (shoot and kill) un homme après une simple « attaque au couteau dans la rue ». L’agresseur n’est plus l’auteur de la knife attack mais bien la police qui une fois de plus a surréagi et – comme aux États-Unis – a commis une bavure meurtrière. Une affirmation par mise en valeur d’une partie de la réalité (la police a bien abattu un homme) et l’occultation d’une autre partie de la réalité (la victime a été décapitée par un islamiste). Du grand art…
L’art et la manière : transformer le réel, l’occulter parfois, le trahir le plus souvent possible, c’est une des missions des médias de grand chemin. Pour la prochaine personne qui annone son admiration béate pour le NYT, apprenez par cœur ce titre et demandez-lui ce qu’elle en pense…
Rechercher l’image du tweet du NYT impossible de l’inclure !