Dans un article hallucinant publié sur le site de L’Express, la journaliste Christine Kerdellant s’est attiré les foudres des internautes… Il faut reconnaître qu’elle l’a bien cherché !
Pour la directrice de L’Expansion et adjointe de Christophe Barbier à L’Express, « les djihadistes de l’État islamique n’existeraient pas sans Internet ». « C’est le réseau informatique mondial qui leur a donné une telle force, c’est la maîtrise d’Internet qui a fait d’eux une telle menace », ajoute-t-elle sans trembler du menton.
Pour appuyer son affirmation, la journaliste avance que « les djihadistes utilisent aussi le bitcoin, la monnaie virtuelle, pour régler une partie de leurs dépenses. Et ils ont recours au crowdfunding, l’appel de fonds sur Internet, pour financer certaines de leurs activités ». Ce qui en fait, à ses yeux, une raison suffisante pour lier étroitement l’expansion de l’organisation terroriste avec la toile.
Les réactions n’ont pas manqué sur les réseaux sociaux, les internautes jugeant ce point de vue totalement grotesque et tiré par les cheveux. Malgré tout, comme cela se voit souvent dans la presse, plutôt que de rectifier sa pensée voire de faire son mea culpa, L’Express a préféré s’enfoncer dans l’erreur… en aggravant son cas.
Volant au secours de sa consœur, le journaliste Éric Mettout, s’en est pris directement, dans un éditorial, à ce « repaire de légions » qu’est l’internet. Ce dernier y dénonce les « mensonges et manipulations » proférés par ces hordes de « climatosceptiques, sectaires, conspirationnistes, dieudonnistes, religieuses, automobilistes (sic), antisémites, ultra-sionistes, islamistes, islamophobes, homophobes, veggies ou politiquement extrémistes, de gauche mais surtout de droite ». Ces légions honnies sont reconnaissables à leur capacité à « lever leurs troupes virtuelles en un clin d’œil au moindre papier critique ou contraire à leur prêt à penser, et à les faire converger en essaim obéissant vers la cible désignée ».
Et ce dernier d’estimer que sa collègue n’a fait que constater qu’avec internet, les terroristes ont simplement pu se renforcer d’avantage. Or ce n’est pas du tout le propos tenu par Christine Kerdellant, qui a affirmé catégoriquement à deux reprises que les jihadistes « n’existeraient pas sans internet ». Le problème ne se trouverait donc pas dans le Coran mais sur la toile, vecteur de tous les extrémismes… Aussi, le principal danger ne serait pas les attentats et les opérations militaires de l’État islamique, mais le « cyberterrorisme »… On rêve.
Préférant allier l’aveuglement à la bêtise, Éric Mettout, ancien de SOS Racisme, ajoute même que « les légions de l’Internet libre se servent des mêmes armes que leurs homologues moins recommandables et ont les mêmes travers ». Un propos qui fait écho à celui de Renaud Dély, qui avait estimé l’année dernière sur France Inter que Daech votait Front National…
Une pratique courante de dénigrement, saupoudrée de diabolisation, d’autant plus malvenue qu’elle s’accompagne d’un entêtement grotesque envers et contre tous. Comme le rappelle le site Reflets, pour ces dinosaures de la presse écrite, heureusement en voie de disparition, le « web » ne représente au mieux qu’un « supermarché » où il convient d’aller repêcher ses lecteurs en fuite, au pire qu’un repère de nazillons déchaînés prêts à se jeter sur les tenants de la pensée juste à la moindre occasion. Pathétique.