Coutumier des critiques acerbes à l’encontre de la Belgique, Jean Quatremer s’est récemment illustré par une nouvelle sortie sur un sujet pourtant assez inhabituel.
Dans un entretien à l’hebdomadaire Le Vif, le correspondant de Libération à Bruxelles, europhile acharné, s’est lâché sur son ressenti dans la capitale belge. « Quand tu vas à Molenbeek, tu as un choc culturel et physique », a‑t-il expliqué. Pour lui, si « en France nous avons les banlieues », en Belgique, et particulièrement à Bruxelles, « c’est au centre de la capitale » que l’on constate ce changement. « A 200 mètres de la Grand-Place, tu es en Arabie saoudite », a‑t-il lancé.
Ainsi, pour le journaliste qui, après 25 ans de correspondance à Bruxelles, ne parle toujours pas le néerlandais, pourtant l’une des langues officielles du Royaume, « il y a un truc qui ne va pas ». Et d’ajouter : « Jamais je n’ai vu autant de femmes voilées dans d’autres villes européennes. Il a fallu que ça pète dans le métro pour qu’on puisse enfin le dire. »
Aussitôt des lecteurs belges ont réagi sur les réseaux, l’invitant à balayer devant sa porte ou s’indignant de ses propos qu’ils assimilaient à ceux du FN. Ce qui est sûr, c’est que cette sortie paraît assez paradoxale pour un journaliste qui voulait, il n’y a pas si longtemps, établir un « cordon sanitaire » autour du Front National…
Aussi, c’est ce même Quatremer qui s’était plaint, en octobre 2012, d’une publicité de la BCE qu’il jugeait « si blanche et si mâle ». « Vingt-trois hommes, vingt-trois hommes blancs, vingt-trois hommes blancs en costume-cravate sombre posant pour la photo. Cet aréopage de mâles satisfaits est le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE), l’organe qui décide de la politique monétaire de la zone euro », avait-il souligné, d’un air dérangé.
Les journalistes les plus politiquement corrects de nos médias seraient-ils rattrapés par le réel ?