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Pour Soumier (BFM Business), les industriels sont les garants de l’indépendance de la presse !

18 août 2016

Temps de lecture : 2 minutes
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Pour Soumier (BFM Business), les industriels sont les garants de l’indépendance de la presse !

Temps de lecture : 2 minutes

[Pre­mière dif­fu­sion le 14 mai 2016] Red­if­fu­sions esti­vales 2016

Il faut le lire pour le croire. Stéphane Soumier, animateur de la matinale de BFM Business, est revenu sur son blog sur les déclarations de « son actionnaire », Alain Weill, patron de NextRadioTV (BFMTV, RMC, BFM Business…).

Au micro de France Inter mer­cre­di 11 mai, Alain Weill avait déclaré que « la presse dans son sché­ma tra­di­tion­nel est amenée à dis­paraître ». Ain­si, l’al­liance entre son groupe et celui de Patrick Drahi, SFR/Numéricable, ne pose aucun prob­lème car celle-ci « est pure­ment indus­trielle, elle est pure ».

Pour défendre son patron, Soumi­er s’est alors lancé dans une démon­stra­tion plutôt capi­lo-trac­tée… « Quelle con­ver­gence peut-on trou­ver entre l’aéronautique et la presse? Voyons voir, dis­tribuer le jour­nal dans les avions? Quelle con­ver­gence peut-on trou­ver entre un grand groupe de luxe et de la presse? Là je cale, totale­ment. On est donc, au mieux, sur une forme de mécé­nat, au pire dans une recherche de con­trôle et d’influence », explique-t-il.

Con­cer­nant la con­ver­gence entre un opéra­teur de télé­coms et un média, elle est, pour Soumi­er, « tout autre ». En effet : « J’achète les jour­naux pour fidélis­er les abon­nés. Voilà la logique “indus­trielle”. Qu’est-ce que ça veut dire ? C’est sim­ple : j’achète leur lib­erté, leur indépen­dance, leur intran­sigeance, leur arro­gance, comme une valeur que je vais reven­dre, et que je vais reven­dre à mes vrais clients, abon­nés SFR. Pour ça j’accepte sans doute de per­dre de l’argent. Parce que mon cen­tre de prof­it c’est l’abonné, pas le jour­nal », assure-t-il.

Et de pour­suiv­re son raison­nement : « Cette stratégie, si elle a un sens, sig­ni­fie que touch­er à la lib­erté, à l’indépendance, à l’intransigeance, à l’arrogance de la presse, et bien c’est per­dre la valeur que je viens d’acheter. Si je pro­pose à mes clients une presse sous con­trôle, com­ment penser qu’ils y ver­ront un avan­tage qui les poussera à rester abon­né ? » CQFD…

Ain­si, pour l’an­i­ma­teur de BFM Busi­ness, la con­cen­tra­tion des médias entre les mains d’un pan­el de pro­prié­taires de plus en plus réduit n’est pas un prob­lème puisqu’il s’ag­it d’in­dus­triels (for­cé­ment) dés­in­téressés ! Patrick Drahi, LVMH, Das­sault se retrou­vent donc, indi­recte­ment, hissés au rang de sauveurs de la presse n’ayant absol­u­ment aucune idéolo­gie, aucun intérêt à défendre – pas même un soupçon de libéral­isme sans-frontièriste…

Les lunettes ros­es, ça vous change une vie.

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