À bientôt 90 ans, le patron de gauche ne manque pas de punch. En rachetant la totalité de Sophia publications (L’Histoire, La Recherche, etc…), Claude Perdriel constituera avec Challenges et Sciences et avenir un ensemble de magazines presque rentable.
Le 11 juillet, Claude Perdriel devrait se retrouver à la tête de six magazines au lieu de deux actuellement. Déjà actionnaire à 50% de l’éditeur de magazines culturels Sophia publications depuis 2014, il en prendra le contrôle complet. En outre les mensuels L’Histoire et La Recherche, Le Magazine littéraire et Historia tomberont aussi dans son escarcelle. Ses associés dans l’affaire, Thierry Verret et Gilles Gramat, ont décidé de sortir du tour de table. Le premier se concentre désormais sur la consolidation de son propre groupe (Le Phare de Ré, Ici Londres) auquel il adjoindra début juillet les huit magazines d’Histoire & collection (Raids, Militaria, Charge utile). Le second, à la tête de Pragma capital, n’était pas opérationnel
Maurice Szafran, le troisième homme de ce trio qui avait proposé à Claude Perdriel d’entrer dans Sophia reste lui auprès du nonagénaire. Compagnon de route depuis la fin des années 70, au Matin de Paris notamment, Szafran restera directeur éditorial des quatre mensuels. Guillaume Malaurie, éphémère co-directeur de la rédaction de L’Obs en 2007 et 2008, arrivé chez Sophia comme conseiller, est promu directeur éditorial adjoint. Perdriel, qui fonctionne en clan depuis cinquante ans, s’est flanqué de deux autres fidèles pour piloter Sophia publications. Jean-Claude Rossignol sera nommé directeur général. Il sera lui-même assisté de Pierre Menat, l’ancien patron des abonnements de L’Obs, qui arrivera comme directeur adjoint en charge du développement.
En accolant quatre nouveaux magazines aux deux qu’il détient déjà — Challenges et Science et avenir — Perdriel espère parvenir à l’équilibre à l’échelle de son nouveau groupe. Les comptes déficitaires de Challenges (un million d’euros de pertes programmées en 2016) seront notamment rééquilibrés grâce aux synergies et à la mutualisation des fonctions. Sophia a lui été passé à la paille de fer par le vendeur en 2015. Avec 25% d’effectif en moins, l’éditeur dégagera en 2016 un petit bénéfice de 400 000 euros. Les six magazines et la régie Mediaobs, conservée par Perdriel après la cession de L’Obs en 2014, représentera près de 60 millions d’euros de chiffre d’affaires. Une belle pépite pour sa femme Bénédicte, de quarante ans sa cadette, qui a priori prendra un jour sa succession.