Le groupe Les Échos lancera en octobre prochain un nouveau supplément baptisé Les Échos week-end. Objectif de cet hebdomadaire haut de gamme : aspirer la publicité haut de gamme qui file notamment chez les suppléments du Monde (M le Mag) et de Libération (Next).
Adossés au leader mondial du luxe, LVMH (Dior, Vuitton, Moët), Les Échos ont toute légitimité pour capter ces annonceurs, mais n’y parvenaient pas suffisamment faute de supports idoines. En raison de son positionnement éditorial peu clair et d’une périodicité trop longue, le mensuel n’a jamais été reconnu par les agences médias. Déficitaire, Enjeux disparaîtra dans la foulée du lancement du nouveau supplément. Le cahier week-end du quotidien, par nature en papier journal, ne constituait pas non plus un écrin suffisamment qualitatif pour les majors de la mode, de la joaillerie et du parfum.
Avec 50 pages de rédactionnel, Les Échos week-end visent au contraire la cohérence éditoriale. Le titre se concentrera sur les histoires économiques (Business stories) et l’art de vivre (Life style). Sur la forme, la maquette réalisée par le directeur artistique, Fabien Laborde, vise clairement le haut de gamme. Le groupe de Francis Morel a dans le viseur les excellents résultats de M Le Magazine du Monde relancé avec succès en 2009. Le titre, dirigé par Marie-Pierre Lannelongue, cartonne côté publicité. Il a aussi permis de faire croître sensiblement le chiffre d’affaire de la vente au numéro en fin de semaine en raison de son prix plus élevé. Outre les annonceurs, Les Échos comptent aussi séduire un plus grand nombre de lecteurs le vendredi. Globalement, la vente au numéro du quotidien (20 000 exemplaires) a reculé de près de 13% en 2014 et a besoin d’un sérieux coup de fouet. Vendu 4 euros, la “poignée” des Échos permettra également d’augmenter les recettes.
Préparé dans le plus grand secret, Les Échos week-end entre donc dans sa phase active de gestation. Henri Gibier, l’ancien directeur de la rédaction du quotidien, chargé du développement des produits éditoriaux depuis 2013, en est le maître d’œuvre. À ses côtés, Laurent Guez, directeur de la rédaction d’Enjeux, et Bénédicte Epinay, au même poste sur le supplément mensuel féminin Série limitée, feront tourner la rédaction, épaulés par leurs adjoints actuels, Karl de Meyer et Gilles Denis.