Moribond, il y a un an, le groupe Nice-Matin a repris du poil de la bête. Au point de recueillir plusieurs offres de participation minoritaire dans son capital, détenu par les salariés.
Verdict début mars sur le nom du ou des candidats retenus. C’est en effet à cette date que le conseil de surveillance de Nice-Matin statuera sur les différentes offres qui lui auront été faites. Le groupe de presse, géré sous forme coopérative, a ouvert son capital début janvier. Objectif : récolter du cash pour financer ses développements futurs, essentiellement numérique, et, surtout, événementiel. Nice-Matin va mieux — il a été à l’équilibre en 2015 — mais au prix d’un guichet de départ de 150 salariés. Faute d’actionnaire industriel, le groupe n’est pas capable d’assurer des investissements aussi importants au risque d’assécher une trésorerie qui reste fragile.
Six candidats se sont déjà manifestés auprès du mandataire Xavier Huertas. Trois d’entre eux étaient déjà en lice il y a un an lorsque Nice Matin, en dépôt de bilan, cherchait un repreneur. Le tribunal de commerce de Nice avait à l’époque donné la préférence à la Société coopérative d’intérêt collectif (SCIC) montée par les salariés. Il s’agit du géant monégasque du BTP Marzocco qui est sur ses terres. En second lieu intervient Iskandar Safa. L’homme d’affaires, qui a racheté l’immense domaine de Paul Ricard à Mandelieu, se verrait bien ajouter Nice-Matin à son portefeuille de titres déjà composé de Valeurs actuelles. De son côté, Yves Journel, propriétaire de l’empire de cliniques Domus, a également retiré un dossier. Nethys, la société belge qui a pris 10% de La Provence à Marseille en 2015, est également sur les rangs. L’identité des deux autres investisseurs intéressés est restée confidentielle.
Malgré son mode de gouvernance, par nature difficile à contrôler par des actionnaires extérieurs, l’appétence qui se manifeste pour Nice-Matin ne doit rien au hasard. Allégé, en partie, de sa masse salariale pléthorique, le groupe a non seulement été restructuré au plan des effectifs, mais encore pourrait devenir très profitable grâce à la mise en place d’un vrai département événementiel. Nice-Matin exploite pour l’instant à la marge ce créneau dans la seconde région la plus riche de France. La donne devrait changer d’ici le second semestre.