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Poutine et Russie bashing : les Inrocks en pointe

4 octobre 2017

Temps de lecture : 3 minutes
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Poutine et Russie bashing : les Inrocks en pointe

Temps de lecture : 3 minutes

Un homme blond légèrement dégarni et au regard bleu acier vous dévisage. Il dirige deux doigts vers ses yeux, l’air de dire « Fais bien attention je t’ai à l’œil ». S’agit il du directeur de la CIA, dont un ancien agent fait main basse sur la presse dans les Balkans ? Ou bien du directeur de la NSA, l’agence américaine aux grands yeux et aux grandes oreilles, employant plus de 20 000 personnes et dont le budget dépasse largement les dix milliards de dollars ? Non, c’est Vladimir Poutine qui jette ce regard inquiétant sur la couverture du numéro du 20 septembre 2017 de l’hebdomadaire du charmant milliardaire Pigasse. Poutine dont la stratégie d’influence est détaillée dans un papier involontairement comique du numéro. Florilège.

Sachez le « Vladimir Pou­tine s’invitera bien­tôt dans votre salon », il vient d’arriver en para­chute, vous le voyez déjà là, mâchoires ser­rées, l’air pas com­mode. Le même Pou­tine qui en 2013 annonçait (le fourbe) ses som­bres des­seins dans une salle rap­pelant « la war room bondée du Doc­teur Folam­our de Stan­ley Kubrick ». La war room ce sont les stu­dios de Rus­sia Today (RT) à Moscou. Puisqu’il y une war room, ces russ­es doivent bien pré­par­er la guerre… Et puis ces gens là « insis­tent en per­ma­nence sur des sujets qui ont pour but de sus­citer l’anxiété », ânonne une obscure pro­fesseur d’études russ­es de Rennes. Car ils veu­lent « désta­bilis­er la société, créer de l’insatisfaction et instru­men­talis­er la droite dure et le FN », rien que ça. Et même « pré­par­er le ter­rain pour la future élec­tion prési­den­tielle » (de 2022 note de la rédac­tion). On recon­naît là les fan­tasmes thérapeu­tiques qui ont suivi l’élection de Trump et le com­plo­tisme autorisé : Clin­ton ne pou­vait pas per­dre, Clin­ton ne devait pas per­dre, si elle a per­du c’est que le Krem­lin a manip­ulé l’élection et ils vont faire la même chose en France. Fer­mez le ban ? Oh non car le CSA veille !

Le CSA qui a autorisé RT France en décem­bre 2015 à émet­tre non sur le réseau hertzien mais sur le réseau numérique « a placé le site sous sur­veil­lance » car « nos homo­logues en Europe nous ont alertés sur des con­tenus qui pou­vaient être poten­tielle­ment prob­lé­ma­tiques ». Un traite­ment par­ti­c­uli­er dont sera exonéré Arte la chaine fran­co-alle­mande, véri­ta­ble instru­ment de pro­pa­gande.

Et puis cer­tains jour­nal­istes auraient ani­mé « deux sites jugés con­spir­a­tionnistes et proches de la mou­vance Dieudonné/Alain Soral », une répu­ta­tion bien « sul­fureuse ». Pour mémoire le soufre sig­nale l’odeur du dia­ble. Mal­heureuse Amélie qui signe cet amon­celle­ment de pon­cifs. Don­nons lui une chance de se rat­trap­er avec au choix un reportage sur les médias financés directe­ment ou indi­recte­ment par le départe­ment d’État améri­cain ou bien une enquête sur la French Amer­i­can Foun­da­tion et son pro­gramme Young Lead­ers dont Emmanuel Macron et Édouard Philippe font par­tie. Pas sur les Inrocks bien enten­du. Sur RT ?

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