Ojim.fr
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
PUBLICATIONS
Yann Barthès, Dilcrah, Netflix, Frontex, Bellingcat... Découvrez les publications papier et numériques de l'Observatoire du journalisme.
→ En savoir plus
Présent privé de subvention… parce qu’il n’est pas assez cher !

7 novembre 2019

Temps de lecture : 3 minutes
Accueil | Veille médias | Présent privé de subvention… parce qu’il n’est pas assez cher !

Présent privé de subvention… parce qu’il n’est pas assez cher !

Temps de lecture : 3 minutes

Les quotidiens nationaux d’information politique et générale à faibles ressources publicitaires reçoivent des subventions en fonction de leur diffusion. Pour des raisons dignes de Clochemerle (ou par volonté politique ?), Présent va perdre cette subvention

Présent et L’Huma

L’alouette et le cheval, si les sub­ven­tions reçues par les deux titres étaient représen­tées par un pâté, l’Huma recevrait une ration de cheval, alors que le quo­ti­di­en nation­al catholique serait au régime d’une alou­ette. L’Humanité de son côté a béné­fi­cié sur la péri­ode 2010/2017 (voir notre info­gra­phie) de plus de 27M€ (vingt sept mil­lions d’euros, annu­la­tion d’une créance de 4M€ sur l’Etat en 2013 incluse) d’aides publiques. Une moyenne de 3,5M€ mil­lions d’euros par an. Présent entre 2016 et 2018 ? Env­i­ron 140K€ par an. Cal­culez la différence.

Présent… pas assez cher

Un peu de tech­nique. Depuis 2016, Présent est éligible à la troisième sec­tion du fonds d’aide à la presse quo­ti­di­enne général­iste à faibles revenus pub­lic­i­taires car son prix de vente au numéro est inférieur à 80 % du prix de vente moyen pondéré par la dif­fu­sion annuelle en France des quo­ti­di­ens nationaux d’in­for­ma­tion poli­tique et générale (décret du 12 mars 1986 insti­tu­ant cette aide).

Cette aide est lim­itée à trois ans pour la fameuse troisième sec­tion. Mais il existe une pre­mière sec­tion. Pour en béné­fici­er (nous sim­pli­fions), le prix de Présent aurait dû se trou­ver dans une fourchette entre 80% et 130% du prix de vente moyen pondéré des quo­ti­di­ens nationaux. Mais Présent ne coûte que 1,80€ au numéro et se trou­ve en-dessous de la fourchette. En clair, le quo­ti­di­en n’est pas assez cher. Cerise sur le gâteau, les chiffres de la dite fourchette ne sont pas com­mu­niqués par l’État, mais le quo­ti­di­en (qui ne sait donc pas à quelle sauce il est mangé), avec un prix de vente au numéro de 1,80€, est « en-dehors de la fourchette » et donc privé de sub­ven­tion pour 2019. CQFD.

Situation aggravée

Le quo­ti­di­en doit sor­tir du régime de l’administration judi­ci­aire en févri­er 2020 ou plutôt devait en sor­tir en comp­tant sur cette (petite) sub­ven­tion. 140K€, une somme mod­este (Le Monde ou Le Figaro reçoivent a min­i­ma plus de 5M€ par an) mais qui représente de 12% à 15% des recettes du jour­nal selon Fran­cis Berg­eron, le directeur de la pub­li­ca­tion. Le quo­ti­di­en pour assur­er sa survie, lance un nou­v­el appel à ses lecteurs comme en 2018.

Curieuse­ment alors que les autres quo­ti­di­ens reçoivent des avances au cours de l’année, Présent rece­vait sys­té­ma­tique­ment sa sub­ven­tion le 30 ou le 31 décem­bre pour l’année en cours. Encore plus curieuse­ment c’est fin octo­bre que les ser­vices con­cernés infor­ment la pub­li­ca­tion de la non recon­duc­tion de la sub­ven­tion pour l’année 2019. Cer­tains diront que cela fait trop de curiosités, voire que quelqu’un quelque part en veut vrai­ment à un quo­ti­di­en orig­i­nal et indépendant.

Mots-clefs :

Voir aussi

Vidéos à la une

Derniers portraits ajoutés