Delphine Ernotte est célèbre. Non seulement parce qu’elle est la première femme Présidente de France Télévisions, mais surtout par sa volonté farouche d’en chasser « les mâles blancs de plus de 50 ans ». Le tout sans que le CSA ne s’offusque de cette chasse aux européens et aux vieux. Mais Delphine a de la veine et une bonne chance de se succéder à elle-même, on vous explique pourquoi.
Réforme de l’audiovisuel en cours
Une loi présentée en 2019 et qui devrait être votée au printemps 2020 doit transformer très largement l’organisation du secteur audiovisuel public. Une holding doit être créée sous le nom de France Médias regroupant sous son aile France Télévisions, Radio France, France Médias Monde et l’Institut National de l’Audiovisuel (INA). Ces entités deviendront des filiales de la holding et seront dirigées par des directeurs généraux nommés par leurs conseils d’administration. Ces directeurs étaient auparavant nommés par le CSA lui aussi appelé à se transformer.
Calendrier favorable pour Delphine la maline
Le temps de mise en place risque de s’étirer, mise en place de la holding en 2021 et démarrage opérationnel en 2022. Pas de problème pour Sibyle Veil (Radio France) et Marie-Christine Saragosse (France Médias Monde), leur mandat court jusqu’en 2022. Mais le mandat de Delphine Ernotte se termine en août 2020, que faire dans l’intervalle ? Nommer un nouveau directeur pour moins de deux ans ? Peu enthousiasmant pour un candidat extérieur, simple intérimaire de luxe. La solution du CSA, déclencher un pseudo appel à candidatures en février 2020 pour une période de deux ans. Surprise, surprise, Delphine Ernotte a déjà annoncé qu’elle était candidate. D’un côté, elle chasse les vieux blancs sur son territoire, d’un autre elle caresse dans le sens du poil les mêmes qui sont majoritaires à la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale. Elle a déjà planché devant la commission début janvier 2020, avec un accueil favorable. Maline la Delphine.